Rapport spécial du GIEC sur l’océan et la cryosphère dans le contexte du changement climatique

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Rapport du GIEC
L’océan et la cryosphère dans le contexte du changement climatique
Rapport spécial du GIEC sur l’océan et la cryosphère dans le contexte du changement climatique

Résumé à l’intention des décideurs

publié en anglais le 25 septembre 2019 au Musée océanographique de Monaco en France
Traduction citoyenne non officielle


Sommaire

Introduction

Le présent Rapport spécial sur l'océan et la cryosphère[1] dans le contexte du changement climatique (SROCC) a été préparé à la suite de la décision prise par le Groupe d'experts du GIEC en 2016 de préparer trois rapports spéciaux pendant le sixième cycle d'évaluation[2]. En évaluant la littérature scientifique récente[3], le SROCC[4] répond aux propositions du gouvernement et des organisations ayant statut d’observateur. Le SROCC fait suite aux deux autres rapports spéciaux sur le réchauffement planétaire de 1,5°C (SR1.5) et sur le changement climatique et les terres émergées (SRCCL)[5] et au rapport d'évaluation mondiale de la biodiversité et des services écosystémiques émis par la Plate-forme intergouvernementale des politiques scientifiques sur la biodiversité et les services écosystémiques (IPBES).

Le présent résumé à l'intention des décideurs (RID) compile les principales conclusions du rapport et est structuré en trois parties : RID.A : Changements et impacts observés, RID.B : Changements et risques projetés, et RID.C : Mise en œuvre de réponses aux changements dans l’océan et la cryosphère. Pour faciliter la navigation dans le RID, des icônes indiquent le secteur concerné par le contenu. La confiance à l'égard des principales constatations est rapportée en utilisant le langage calibré du GIEC[6] et le fondement scientifique sous-jacent de chaque constatation clé est indiqué par des références aux sections du rapport principal.

Définition des icônes indiquant le contenu:

 Cryosphère de haute montagne

 Régions Polaires

 Côtes et montée du niveau de la mer

  Océan

Encadré initial : L'importance de l'océan et de la cryosphère pour l'homme

Tous les habitants de la Terre dépendent directement ou indirectement de l'océan et de la cryosphère. L'océan mondial couvre 71 % de la surface de la Terre et contient environ 97 % de l'eau de la Terre. La cryosphère désigne les composantes gelées du système terrestre. Environ 10 % de la surface terrestre de la Terre est recouverte de glaciers ou de calottes glaciaires. L'océan et la cryosphère abritent des habitats uniques et sont interconnectés avec d'autres composantes du système climatique grâce aux échanges mondiaux d'eau, d'énergie et de carbone. Les réactions projetées de l'océan et de la cryosphère aux émissions de gaz à effet de serre anthropiques passées et actuelles et au réchauffement planétaire en cours comprennent les rétroactions climatiques, les changements climatiques au cours des décennies et des millénaires qui ne peuvent être évités, les seuils de changements brusques et l'irréversibilité. {Encadré 1.1, 1.2}

Les communautés humaines en relation étroite avec les environnements côtiers, les petites îles (y compris les Petits États Insulaires en Développement, les PEID), les zones polaires et les hautes montagnes[7] sont particulièrement exposées aux changements de l’océan et de la cryosphère, tels que l'élévation du niveau de la mer, l'élévation du niveau extrême de la mer et la rétraction de la cryosphère. D'autres communautés plus éloignées de la côte sont également exposées aux changements de l’océan, comme les phénomènes météorologiques extrêmes. Aujourd'hui, environ 4 millions de personnes, dont 10 % sont autochtones, vivent en permanence dans la région arctique. La zone côtière de basse altitude[8] abrite actuellement environ 680 millions de personnes (près de 10 % de la population mondiale en 2010), et devrait en compter plus d'un milliard en 2050. Les PEID comptent 65 millions d'habitants. Environ 670 millions de personnes (soit près de 10 % de la population mondiale en 2010), dont les peuples autochtones, vivent dans des régions de haute montagne sur tous les continents, sauf l'Antarctique. Dans les régions de haute montagne, la population devrait atteindre entre 740 et 840 millions d'habitants d'ici 2050 (environ 8,4-8,7% de la population mondiale prévue). {1.1, 2.1, 3.1, Encadré 9, Figure 2.1}.

RID A. Changements observés et conséquences

Changements physiques observés

A1 Au cours des dernières décennies, le réchauffement planétaire a entraîné une réduction généralisée de la cryosphère, avec une perte de masse des calottes glaciaires et des glaciers (degré de confiance très élevé), une réduction de la couverture neigeuse (degré de confiance élevé) et de l'étendue et de l'épaisseur de la banquise arctique (degré de confiance très élevé) et une augmentation de la température du pergélisol (degré de confiance très élevé). {2.2, 3.2, 3.2, 3.3, 3.4, Figures RID.1, RID.2}

     A1.1 Les calottes glaciaires et les glaciers du monde entier ont perdu de la masse (degré de confiance très élevé). Entre 2006 et 2015, l'inlandsis du Groenland [9] a perdu de la masse glaciaire à un taux moyen de 278 ± 11 Gt.an-1 (équivalent à 0,77 ± 0,03 mm.an-1 d'élévation du niveau mondial de la mer [10]), principalement en raison de la fonte de surface (degré de confiance élevé). Sur la période 2006-2015, l'inlandsis antarctique a perdu de la masse à un taux moyen de 155 ± 19 Gt.an-1 (0,43 ± 0,05 mm.an-1), principalement en raison d'un amincissement rapide et du recul des principaux glaciers drainant l'inlandsis antarctique occidental (degré de confiance très élevé). En dehors du Groenland et de l'Antarctique, l’ensemble de tous les autres glaciers a perdu de la masse à un taux moyen de 220 ± 30 Gt.an-1 (équivalent à une élévation du niveau de la mer de 0,61 ± 0,08 mm.an-1) entre 2006 et 2015. {3.3.1.1, 4.2.3, Annexe 2.A, Figure RID.1}.

    A1.2 L'étendue de la couverture neigeuse de l'Arctique en juin a diminué de 13,4 ± 5,4 % par décennie entre 1967 et 2018, soit une perte totale d'environ 2,5 millions de km2, principalement en raison de la hausse de la température de l'air en surface (degré de confiance élevé). Dans presque toutes les régions de haute montagne, l'épaisseur, l'étendue et la durée de la couverture neigeuse ont diminué au cours des dernières décennies, en particulier aux basses altitudes (degré de confiance élevé). {2.2.2, 3.4.1, Figure RID.1}.

    A1.3 Entre 1980 et aujourd’hui, les températures du pergélisol ont augmenté pour atteindre des niveaux records (degré de confiance très élevé), avec en particulier une augmentation récente de 0,29 °C ± 0,12 °C entre 2007 et 2016 dans les régions polaires et de haute montagne, en moyenne mondiale. Le pergélisol arctique et boréal contient 1 460 à 1 600 Gt de carbone organique, soit presque le double du carbone présent dans l'atmosphère (degré de confiance moyen). Il y a des éléments de preuve modérés et un faible niveau de cohérence quant à savoir si des émissions nettes supplémentaires de méthane et de CO2 sont actuellement observées en raison du dégel du pergélisol dans les régions septentrionales. Le dégel du pergélisol et le recul des glaciers ont diminué la stabilité des pentes de haute montagne (degré de confiance élevé). {2.2.4, 2.3.2, 3.4.1, 3.4.3, Figure RID.1}.

    A1.4 Entre 1979 et 2018, l'étendue de la banquise arctique a très probablement diminué pour chaque mois de l'année. Les réductions de la surface de la banquise pour le mois de septembre sont très probablement de 12,8 ± 2,3 % par décennie. Ces changements de la banquise pour septembre sont probablement sans précédent depuis au moins 1 000 ans. La banquise de l'Arctique s'est amincie, et la glace est de plus en plus jeune : entre 1979 et 2018, la proportion surfacique de glace pluriannuelle de plus de cinq ans a diminué d'environ 90 % (degré de confiance très élevé). Les rétroactions dues à la perte de la banquise estivale et de la couverture printanière de neige sur terre ont contribué à amplifier le réchauffement dans l'Arctique (degré de confiance élevé), où la température de l'air en surface a probablement augmenté de plus du double de la moyenne mondiale au cours des deux dernières décennies. Les changements dans la banquise de l'Arctique peuvent avoir une influence sur les conditions météorologiques aux latitudes moyennes (degré de confiance moyen), mais il y a un degré de confiance faible dans la détection de cette influence dans des conditions météorologiques spécifiques. Dans l'ensemble, l'étendue de la banquise de l'Antarctique n'a pas eu de tendance statistiquement significative (1979-2018) en raison de signaux régionaux contrastés et d'une grande variabilité interannuelle (degré de confiance élevé). {3.2.1, 6.3.1 ; Encadré 3.1 ; Encadré 3.2 ; A1.2, Figures RID.1, RID.2}.

 

Figure RID.1 : Observation et modélisation des changements historiques dans l'océan et la cryosphère depuis 1950 [11], et projections des changements futurs dans les scénarios d'émissions de gaz à effet de serre faibles (RCP2.6) et élevés (RCP8.5). {Encadré RID.1}. a) Changement de la température moyenne mondiale de l'air à la surface avec plage probable {Encadré RID.1, Encadré 1 du chapitre 1}. Changements liés à l'océan avec des fourchettes très probables pour : (b) Les changement de la température moyenne globale de la surface de la mer {Encadré 5.1, 5.2.2} ; (c) Les facteurs de variation du nombre de jours de vagues de chaleur océaniques. {6.4.1.1} ; (d) La variation du contenu calorifique global des océans (0-2000 m de profondeur). L’axe droit montre une approximation de l’équivalent stérique du niveau de la mer obtenu en multipliant le contenu calorifique de l'océan par le coefficient de dilatation thermique moyen global (ε ≈ 0,125 m par 1 024 Joules[12] pour le réchauffement observé depuis 1970 {Figure 5.1} ; (h) la moyenne mondiale de l’acidité en surface (exprimée en pH). Les tendances d'observation évaluées sont compilées à partir des données de sites en haute mer produisant des séries temporelles depuis plus de 15 ans {Encadré 5.1, Figure 5.6, 5.2.2} ; et (i) la variation mondiale moyenne de l'oxygène dans les océans (100-600 m de profondeur). Les tendances d'observation évaluées couvrent la période 1970-2010 et sont centrées sur 1996 {Figure 5.8, 5.2.2}. Évolution du niveau de la mer avec les changements probables pour : (m) Les variations du niveau moyen de la mer à l'échelle mondiale. Les hachures reflètent un degré de confiance faible dans les projections du niveau de la mer au-delà de 2100 et les barres en 2300 reflètent l'avis des experts sur la gamme des variations possibles du niveau de la mer {4.2.3, Figure 4.2} ; (e,f) Les composantes de la montée du niveau de la mer dues aux pertes de masse des calottes glaciaires au Groenland et en Antarctique {3.3.1} (g) Les composantes de la montée du niveau de la mer dues aux pertes de masse glaciaire {Encadré 6, Chapitre 2, Tableau 4.1}. Autres changements liés à la cryosphère avec des intervalles très probables pour : (j) Les changements de l'étendue de la banquise arctique pour septembre [13] {3.2.1, 3.2.2 Figure 3.3} ; (k) Les changements de la couverture de neige arctique pour juin (terres émergées au nord du 60°N) {3.4.1, 3.4.2, Figure 3.10} (l) Les changements de la surface de pergélisol superficiel (entre 3 et 4 m) dans l'hémisphère Nord {3.4.1, 3.4.2, Figure 3.10}. Les évaluations des changements projetés selon les scénarios intermédiaires RCP4.5 et RCP6.0 ne sont pas disponibles pour toutes les variables considérées ici, mais lorsque c’est le cas, elles sont détaillées dans le rapport associé {Pour RCP4.5 voir : 2.2.2, Encadré 6 du chapitre 2, 3.2.2, 3.4.2, 3.4.2, 4.2.3, pour RCP6.0 voir Encadré 1 du Chapitre 1}.

Encadré RID.1 : Utilisation des scénarios de changement climatique dans le SROCC Les évaluations des changements futurs présentés dans ce rapport sont fondées en grande partie sur les projections du modèle climatique CMIP5 [14] à l'aide des Trajectoires Représentatives de Concentration (RCP). Les RCP sont des scénarios qui comprennent des séries chronologiques d'émissions et de concentrations de la gamme complète des gaz à effet de serre (GES), des aérosols et des gaz chimiquement actifs, ainsi que de l'utilisation et de la couverture des sols. Les RCP ne fournissent qu'un seul ensemble parmi les nombreux scénarios possibles qui conduiraient à différents niveaux de réchauffement de la planète. {Annexe I : Glossaire} Ce rapport utilise principalement RCP2.6 et RCP8.5 dans ses évaluations, reflétant la littérature disponible. RCP2.6 correspond à un futur marqué par de faibles émissions de gaz à effet de serre, c’est-à-dire par l’atténuation du changement climatique, ce qui dans les simulations CMIP5 donne une chance sur trois de limiter le réchauffement climatique à moins de 2 °C d'ici 2100 [15]. En revanche, le scénario RCP8.5 est un scénario d'émissions de gaz à effet de serre élevées, en l'absence de politiques de lutte contre le changement climatique, ce qui entraîne une croissance continue et soutenue des concentrations atmosphériques de gaz à effet de serre. Par rapport à l'ensemble total des RCP, le RCP8.5 correspond à la trajectoire d'émission de gaz à effet de serre la plus élevée. Les chapitres de ce rapport font également référence à d'autres scénarios, y compris RCP4.5 et RCP6.0, qui correspondent à des niveaux intermédiaires d'émissions de gaz à effet de serre et entraînent des niveaux intermédiaires de réchauffement. {Annexe I : Glossaire, Encadré 1 du chapitre 1}.

Le tableau RID.1 fournit des estimations du réchauffement total depuis la période préindustrielle sous quatre RCP différents pour les principaux intervalles d'évaluation utilisés pour le SROCC. Le réchauffement entre 1850-1900 et 1986-2005 a été évalué à 0,63 °C (plage probable de 0,57 à 0,6 °C) à partir d'observations de la température de l'air proche de la surface au-dessus de l'océan et du sol. De façon cohérente avec l'approche de l’AR5, les modélisations des changements futurs de la température moyenne globale de l'air en surface par rapport à 1986-2005 s'ajoutent à ce réchauffement observé. {Encadré 1 du chapitre 1}.

Tableau RID.1: Projection de l'évolution de la température moyenne globale de la surface du globe par rapport à 1850-1900 pour deux périodes de temps dans le cadre de quatre RCP [16].

Court terme : 2031–2050 Fin du siècle : 2081–2100
Scenario Moyenne (°C) Gamme probable (°C) Moyenne (°C) Gamme probable (°C)
RCP2.6 1.6 1.1 à 2.0 1.6 0.9 à 2.4
RCP4.5 1.7 1.3 à 2.2 2.5 1.7 à 3.3
RCP6.0 1.6 1.2 à 2.0 2.9 2.0 à 3.8
RCP8.5 2.0 1.5 à 2.4 4.3 3.2 à 5.4

A2. Il est quasiment certain que l'océan mondial s'est réchauffé sans arrêt depuis 1970 et qu'il a absorbé plus de 90 % de la chaleur excédentaire dans le système climatique (degré de confiance élevé). Depuis 1993, le taux de réchauffement des océans a plus que doublé (probable). Les vagues de chaleur océaniques ont très probablement doublé en fréquence depuis 1982 et augmentent en intensité (degré de confiance très élevé). En absorbant plus de CO2, l'océan a subi une acidification de surface croissante (quasiment certain). Une perte d'oxygène s'est produite de la surface à -1000 m (degré de confiance moyen). {1.4, 3.2, 5.2, 6.4, 6.7, Figures RID.1 et RID.2}

    A2.1. La tendance au réchauffement des océans documentée dans le cinquième rapport d'évaluation (AR5) du GIEC s'est poursuivie. Depuis 1993, le taux de réchauffement des océans et donc d'absorption de chaleur a plus que doublé (probablement), passant de [17] 3,22 ± 1,61 ZJ.an-1 (0-700 m de profondeur) et 0,97 ± 0,64 ZJ.an-1 (700-2000 m) entre 1969 et 1993, à 6,28 ± 0,48 ZJ.an-1 (0-700 m) et 3,86 ± 2,09 ZJ.an-1 (700-2000 m) entre 1993 et 2017, et est attribué au forçage anthropique (très probablement).{1.4.1, 5.2.2, Tableau 5.1, Figure RID.1}.

    A2.2 Entre 1970 et 2017, l'océan Austral a représenté 35 à 43 % de l'apport total de chaleur dans les premiers 2 000 m de profondeur de l'océan mondial (degré de confiance élevé). Sa part a augmenté pour atteindre 45-62 % entre 2005 et 2017 (degré de confiance élevé). L'océan profond en dessous de 2 000 m s'est réchauffé depuis 1992 (probablement), en particulier dans l'océan Austral. {1,4, 3.2.1, 5.2.2, Tableau 5.1, Figure RID.2}.

    A2.3 À l'échelle mondiale, les épisodes de vagues de chaleur océaniques ont augmenté ; définies lorsque la température quotidienne de la surface de la mer dépasse le 99e centile local de la période allant de 1982 à 2016, les vagues de chaleur océaniques [18] ont doublé en fréquence et leur durée, leur intensité et leur étendue ont augmenté (très probablement). Il est très probable qu'entre 84 et 90 % des vagues de chaleur marines qui se sont produites entre 2006 et 2015 soient attribuables à l'augmentation des températures d’origine anthropique. {Tableau 6.2, 6.4 ; Figures RID.1 et RID.2}.

    A2.4 La stratification de la densité [19] a augmenté dans les 200 m supérieurs de l'océan depuis 1970 (très probablement). Le réchauffement observé de la surface des océans et l'ajout d'eau douce à haute latitude rendent l'eau de surface moins dense par rapport aux eaux profondes de l'océan (degré de confiance élevé) et empêchent le mélange entre eaux de surface et eaux profondes (degré de confiance élevé). La stratification moyenne des 200 m supérieurs a augmenté de 2,3 ± 0,1 % (intervalle très probable) entre la moyenne de 1971-1990 et la moyenne de 1998-2017. {5.2.2}

    A2.5 L'océan a absorbé entre 20 et 30 % (très probablement) des émissions anthropiques totales de CO2 depuis les années 80, ce qui a provoqué une acidification supplémentaire des océans. Depuis la fin des années 1980 [20], le pH de la surface de l'océan en haute mer a diminué de 0,017 à 0,027 unités de pH par décennie, et la baisse du pH de surface de l'océan a très probablement déjà dépassé les limites de la variabilité naturelle pour plus de 95 % de la surface de l'océan. {3.2.1 ; 5.2.2 ; Encadré 5.1 ; Figures RID.1 et RID.2}.

    A2.6 Les données couvrant la période 1970-2010 montrent que la perte d'oxygène en haute mer a très probablement varié de 0,5 à 3,3 % sur les premiers 1 000 m, et que le volume des zones de minimum d'oxygène a probablement augmenté de 3 à 8 %. (degré de confiance moyen). La perte d'oxygène est principalement due à l'augmentation de la stratification des océans, au changement de la ventilation des eaux et à la biogéochimie (degré de confiance élevé). {5.2.2.2 ; Figures RID.1 et RID.2}.

    A2.7 Les observations, aussi bien in situ (2004-2017) que basées sur des reconstitutions de la température de surface de la mer, indiquent que la circulation méridienne de retournement de l'Atlantique (AMOC) [21] a diminué par rapport à 1850-1900 (degré de confiance moyen). Les données sont insuffisantes pour quantifier l'ampleur de l'affaiblissement ou pour l'attribuer correctement au forçage anthropique en raison de la durée limitée des observations. Bien que l'attribution ne soit actuellement pas possible, les simulations du modèle CMIP5 de la période 1850-2015 montrent, en moyenne, un affaiblissement de l'AMOC lorsqu'elles sont dues au forçage anthropique. {6.7}.

A3. Le niveau moyen des océans (NMO) s'élève, avec une accélération au cours des dernières décennies, en raison des taux croissants de fonte des glaces dans les calottes glaciaires au Groenland et en Antarctique (degré de confiance très élevé), ainsi que de la perte de masse glaciaire continue et de l'expansion thermique des océans. L'intensification des vents et des précipitations dans les cyclones tropicaux, et l'amplification des vagues de tailles extrêmes, combinées à l'augmentation relative du niveau de la mer, exacerbent les événements extrêmes de niveau des eaux et les risques côtiers (degré de confiance élevé). {3.3 ; 4.2 ; 6.2 ; 6.3 ; 6.8 ; Figures RID.1, RID.2, RID.4 et RID.5}

    A3.1 L'élévation totale du NMO pour la période 1902-2015 est de 0,16 m (plage probable entre 0,12 et 0,21 m). Le taux d'élévation du NMO pour la période 2006-2015, de 3,6 mm par an (3,1 à 4,1 mm/an, plage très probable), est sans précédent au cours du dernier siècle (degré de confiance élevé), et d'environ 2,5 fois le taux de 1,4 mm/an pour 1901-1990 (0,8 – 2,0 mm/an, plage très probable). Le cumul des contributions des calottes glaciaires et des glaciers sur la période 2006-2015 est la source principale d'augmentation du niveau de la mer (1,8 mm/an, plage très probable : 1,7-1,9 mm/an), dépassant l'effet de l'expansion thermique de l'eau des océans (1,4 mm/an, plage très probable 1,1- 1,7 mm/an[22] (degré de confiance très élevé). La cause principale de l'augmentation du niveau moyen des océans depuis 1970 est le forçage anthropique (degré de confiance élevé) . {4.2.1, 4.2.2, Figure RID.1}

    A3.2 L'élévation du niveau de la mer a accéléré (extrêmement probable) en raison de l'augmentation combinée de la perte de glace des calottes glaciaires du Groenland et de l'Antarctique (degré de confiance très élevé). La perte de masse de la calotte glaciaire antarctique a triplé sur la période 2007-2016 en comparaison de 1997-2006. Pour le Groenland, la perte de masse a doublé sur la même période (probable, degré de confiance moyen). {3.3.1 ; Figures RID.1, RID.2 ; RID A1.1}

    A3.3. Une accélération des coulées et des retraits de glaciers en Antarctique, qui a le potentiel pour mener à une élévation du niveau des mers de plusieurs mètres en quelques siècles, est observée dans la barrière de glace de la mer d'Amundsen dans l'Antarctique occidental et dans la Terre de Wilkes de l'Antarctique oriental (degré de confiance très élevé). Ces changements pourraient être le commencement d'une instabilité irréversible [23] de la calotte glaciaire. L'incertitude sur le début de l'instabilité de la calotte glaciaire provient d'observations limitées, de modélisations inadéquates des processus en jeu dans les calottes glaciaires, et d'une compréhension limitée des interactions complexes entre l'atmosphère, l'océan et la calotte glaciaire. {3.3.1, Encadré 8 du chapitre 3, 4.2.3}

    A3.4 L'élévation du niveau des mers n'est pas uniforme et varie localement. Les différences régionales, dans la plage de ± 30 % de l'élévation du NMO, sont le résultat de la perte de glaces terrestres et des variations dans le réchauffement et la circulation océanique. Les écarts à la moyenne planétaire peuvent être supérieurs dans les zones de mouvement terrestre vertical rapide, y compris lorsqu'il est d'origine humaine (par exemple, l'extraction d'eau souterraine). (degré de confiance élevé). {4.2.2, 5.2.2, 6.2.2, 6.3.1, 6.8.2, Figure RID.2}

    A3.5 Les hauteurs extrêmes de vagues, qui contribuent aux événements extrêmes de niveau des eaux, à l'érosion côtière et aux inondations, se sont accrues dans l'Océan Atlantique Nord et Sud d'environ 1,0 cm/an à 0,8 cm/an sur la période 1985-2018 (degré de confiance moyen). La perte de banquise dans l'Arctique a également accentué les hauteurs de vagues sur la période 1992-2014 (degré de confiance moyen). {4.2.2, 6.2, 6.3, 6.8, Encadré 6.1}

    A3.6 Le changement climatique d'origine anthropique a provoqué l'augmentation des précipitations observées (degré de confiance moyen), des vents (degré de confiance faible), et des événements extrêmes de niveau des eaux (degré de confiance élevé) associés à certains cyclones tropicaux, ce qui a augmenté l'intensité d'événements extrêmes multiples et des conséquences en cascade associées (degré de confiance élevé). Le changement climatique d'origine anthropique a contribué à la migration en direction des pôles de l'intensité maximale des cyclones tropicaux dans la partie occidentale du Pacifique Nord durant les dernières décennies, en lien avec l'expansion tropicale dont l'origine est le forçage anthropique (degré de confiance faible). Des éléments émergent en faveur d'une augmentation de la proportion annuelle globale de cyclones tropicaux de catégories 4 et 5 dans les dernières décennies (degré de confiance faible). {6.2, Tableau 6.2, 6.3, 6.8, Encadré 6.1}

Conséquences observées sur les écosystèmes

A4. Les changements de la cryosphère et les changements hydrologiques connexes ont eu des répercussions sur les espèces et les écosystèmes terrestres et d'eau douce dans les régions polaires et de haute montagne en raison de l'apparition de terres auparavant recouvertes de glace, de changements dans la couverture de neige et du dégel du pergélisol. Ces changements ont contribué à modifier les activités saisonnières, l'abondance et la répartition des espèces végétales et animales d'intérêt écologique, culturel et économique, les perturbations écologiques et le fonctionnement des écosystèmes. (degré de confiance élevé) {2.3.2, 2.3.3, 3.4.1, 3.4.3, Encadré 3.4, Figure RID.2}.

    A4.1 Au cours du siècle dernier, certaines espèces de plantes et d'animaux ont augmenté en abondance, ont déplacé leur aire de répartition et se sont établies dans de nouvelles régions à mesure que les glaciers reculaient et que la saison sans neige s'allongeait (degré de confiance élevé). Avec le réchauffement, ces changements ont augmenté localement le nombre d'espèces en haute montagne, les espèces de basse altitude migrant vers le haut (degré de confiance très élevé). Certaines espèces adaptées au froid ou dépendantes de la neige ont décliné en abondance, ce qui augmente leur risque d'extinction, notamment sur les sommets des montagnes (degré de confiance élevé). Dans les régions polaires et montagneuses, de nombreuses espèces ont modifié leurs activités saisonnières, surtout à la fin de l'hiver et au printemps (degré de confiance élevé). {2.3.3, Encadré 3.4}

    A4.2 L'augmentation des feux de forêt et le dégel abrupt du pergélisol, ainsi que les changements dans l'hydrologie de l'Arctique et en montagne ont modifié la fréquence et l'intensité des perturbations des écosystèmes (degré de confiance élevé). Il s'agit notamment d’impacts positifs et négatifs sur la végétation et la faune, comme le renne et le saumon (degré de confiance élevé). {2.3.3, 3.4.1, 3.4.3}

    A4.3 Les observations satellitaires révèlent un verdissement d’ensemble de la toundra, souvent indicatif d'une productivité végétale accrue (degré de confiance élevé). Certaines zones de brunissement dans la toundra et la forêt boréale indiquent que la productivité a diminué (degré de confiance élevé). Ces changements ont eu un impact négatif sur la capacité de ces écosystèmes à fournir des services de régulation, des services culturels ou à fournir de l'approvisionnement. Ces changements ont pu avoir impacts positifs transitoires pour l’approvisionnement dans les hautes montagnes (degré de confiance moyen) et dans les régions polaires (degré de confiance élevé). {2.3.1, 2.3.3, 3.4.1, 3.4.3, annexe I : Glossaire}

A5. Depuis environ 1950, de nombreuses espèces marines représentant divers groupes ont vu leur aire de répartition géographique et leurs activités saisonnières changer en réaction au réchauffement des océans, aux changements de la banquise et aux modifications biogéochimiques de leur habitat, comme par exemple la perte d'oxygène (degré de confiance élevé). Cela a entraîné des changements dans la composition en espèces, l'abondance et la production de biomasse des écosystèmes, de l'équateur jusqu’aux pôles. Les modifications des interactions entre espèces ont eu des répercussions en cascade sur la structure et le fonctionnement de l'écosystème (degré de confiance moyen). Dans certains écosystèmes marins, les espèces sont affectées à la fois par les effets de la pêche et les changements climatiques (degré de confiance moyen). 3.2.3, 3.2.4, Encadré 3.4, 5.2.3, 5.3, 5.4.1, Figure RID.2}.

    A5.1 Depuis les années 1950, les taux de déplacement vers les pôles dans les distributions de différentes espèces marines sont de 52 ± 33 km par décennie pour les organismes des écosystèmes épipélagiques (à moins de 200 m de la surface) et de 29 ± 16 km par décennie pour ceux des fonds marins (intervalles très probables). La vitesse et la direction des modifications observées dans les distributions sont déterminées par la température locale, l'oxygène et les courants océaniques au travers de gradients de profondeur, en latitude et en longitude (degré de confiance élevé). Le réchauffement a induit des expansions de l'aire de répartition de certaines espèces, ce qui a mené à une modification de la structure et du fonctionnement des écosystèmes, notamment dans l'Atlantique Nord, le Pacifique Nord-Est et l'Arctique (degré de confiance moyen). {5.2.3, 5.3.2, 5.3.6, Encadré 3.4, Figure RID.2}.

    A5.2 Au cours des dernières décennies, la production primaire nette de l'Arctique a augmenté dans les eaux libres de glace (degré de confiance élevé) et les proliférations printanières de phytoplancton se produisent plus tôt dans l'année en réponse au changement de la banquise et à la disponibilité des éléments nutritifs, avec des conséquences positives et négatives variables dans l'espace pour les écosystèmes marins (degré de confiance moyen). Dans l'Antarctique, ces changements sont spatialement hétérogènes et ont été associés à des changements environnementaux locaux rapides, y compris le recul des glaciers et le changement de la banquise (degré de confiance moyen). Les changements dans les activités saisonnières, la production et la distribution de certains zooplanctons de l'Arctique et un déplacement vers le sud de la distribution de la population de krill antarctique dans l'Atlantique Sud sont associés aux changements environnementaux liés au climat (degré de confiance moyen). Dans les régions polaires, les mammifères marins et les oiseaux de mer associés aux banquises ont connu une contraction de l'habitat liée aux changements de la banquise (degré de confiance élevé) et des impacts sur le succès de leur recherche de nourriture en raison des impacts climatiques sur la répartition des proies (degré de confiance moyen). Les effets en cascade de multiples facteurs liés au climat sur le zooplancton polaire ont affecté la structure et la fonction du réseau trophique, la biodiversité ainsi que l’industrie de la pêche (degré de confiance élevé). {3.2.3, 3.2.4, Encadré 3.4, 5.2.3, Figure RID.2}.

    A5.3 Les zones de remontée d'eau profonde sur les marges Est des bassins océaniques (EBUS) sont parmi les écosystèmes océaniques les plus productifs. L'augmentation de l'acidification des océans et la perte d'oxygène ont un impact négatif sur deux des quatre principaux systèmes de remontée d'eau : le courant de Californie et le courant de Humboldt (degré de confiance élevé). L'acidification des océans et la diminution du niveau d'oxygène dans le système de remontée d’eau du courant de Californie ont modifié la structure de l'écosystème, avec des impacts négatifs directs sur la production de biomasse et la composition en espèces (degré de confiance moyen). {Encadré 5.3, Figure RID.2}

    A5.4 Le réchauffement de l'océan au XXe siècle et au-delà a contribué à une diminution globale du potentiel de capture maximal (degré de confiance moyen), aggravant les effets de la surpêche pour certains stocks de poissons (degré de confiance élevé). Dans de nombreuses régions, la diminution de l'abondance des stocks de poissons, de mollusques et crustacés due aux effets directs et indirects du réchauffement planétaire et des changements biogéochimiques a déjà contribué à réduire les prises des pêcheries (degré de confiance élevé). Dans certaines régions, l'évolution des conditions océaniques a contribué à l'expansion d’un habitat adapté et/ou à l'augmentation de l'abondance pour certaines espèces (degré de confiance élevé). Ces changements se sont accompagnés de changements dans la composition en espèces des prises des pêcheries depuis les années 1970 dans de nombreux écosystèmes (degré de confiance moyen). {3.2.3, 5.4.1, Figure RID.2}

A6. Les écosystèmes côtiers sont affectés par le réchauffement des océans, parmi lesquels des vagues de chaleur océaniques intensifiées, l'acidification, la perte d'oxygène, l'intrusion de salinité et l'élévation du niveau de la mer, conjugués aux effets négatifs des activités humaines sur les océans et les terres (confiance élevée). Des impacts sont déjà observés sur la zone d’habitat et la biodiversité, ainsi que sur le fonctionnement et les services des écosystèmes (confiance élevée). {4.3.2, 4.3.3, 5.3, 5.4.1, 6.4.2, Figure RID.2}

    A6.1 Les écosystèmes côtiers végétalisés protègent le littoral des tempêtes et de l'érosion et contribuent à atténuer les effets de l'élévation du niveau de la mer. Près de 50 % des zones humides côtières ont disparu au cours des 100 dernières années, sous l'effet conjugué des pressions anthropiques localisées, de la montée du niveau de la mer, du réchauffement et des événements climatiques extrêmes (confiance élevée). Les écosystèmes côtiers végétalisés sont d'importants réservoirs de carbone ; leur perte est responsable de la libération actuelle de 0,04-1,46 GtC.an-1 (confiance moyenne). En réaction au réchauffement, les aires de distribution des prairies sous-marines et des forêts de varech se développent aux latitudes élevées et se rétractent aux latitudes basses depuis la fin des années 1970 (confiance élevée), et dans certaines régions, des pertes épisodiques surviennent à la suite de vagues de chaleur (confiance moyenne). La mortalité à grande échelle des mangroves liée au réchauffement depuis les années 1960 a été partiellement compensée par leur incursion dans les marais salants subtropicaux en raison de l'augmentation des températures, avec pour conséquence la disparition de zones ouvertes recouvertes de plantes herbacées qui fournissent nourriture et habitat à la faune qui en dépend (haute confiance). {4.3.3, 5.3.2, 5.3.6, 5.4.1, 5.5.1, Figure RID.2}.

    A6.2 L'intrusion accrue d'eau de mer dans les estuaires, due à l'élévation du niveau de la mer, a entraîné une redistribution en amont d'espèces marines (confiance moyenne) et causé une raréfaction des habitats appropriés pour les populations estuariennes (confiance moyenne). Depuis les années 1970, l'augmentation des charges nutritives et organiques dans les estuaires, causée par l'activité humaine intensive et la sollicitation des fleuves, a exacerbé les effets stimulants du réchauffement des océans sur la respiration bactérienne, entraînant l'expansion des zones à faible teneur en oxygène (confiance élevée). {5.3.1}.

    A6.3 Les impacts de l'élévation du niveau de la mer sur les écosystèmes côtiers comprennent la réduction des habitats, le déplacement géographique des espèces associées et la perte de la biodiversité et de la fonctionnalité des écosystèmes. Les impacts sont exacerbés par les effets directs de l'activité humaine sur l'environnement et lorsque les barrières anthropiques empêchent le déplacement vers la terre des marais et des mangroves (ce que l'on appelle la compression côtière) (confiance élevée). Selon la géomorphologie locale et l'apport sédimentaire, les marais et les mangroves peuvent croître verticalement à des vitesses égales ou supérieures à l'élévation actuelle du niveau moyen de la mer (confiance élevée). {4.3.2, 4.3.3, 5.3.2, 5.3.7, 5.4.1}

    A6.4 Les récifs coralliens d’eau chaude et les rivages rocheux occupés par des organismes immobiles et calcifiants (p. ex. producteurs de coquillages et de squelettes) comme les coraux, les bernacles et les moules, sont actuellement touchés par des températures extrêmes et par l'acidification des océans (confiance élevée). Les vagues de chaleur océaniques ont déjà entraîné des blanchissements à grande échelle des coraux à une fréquence croissante (confiance très élevée) causant la dégradation des récifs à l'échelle mondiale depuis 1997 ; et la régénération est lente (plus de 15 ans) si elle se produit (confiance élevée). Les périodes prolongées de température élevée et de déshydratation des organismes posent un risque élevé pour les écosystèmes côtiers rocheux (confiance élevée). {SR1.5 ; 5.3.4, 5.3.5, 6.4.2.1, Figure RID.2}.

 

Figure RID.2 : Synthèse des dangers régionaux observés et conséquences dans les régions océaniques [24] (en haut) et les régions de haute montagne et polaires (en bas) évalués dans le SROCC. Pour chaque région, les changements physiques, les conséquences sur les écosystèmes clés, sur les systèmes humains et sur les fonctions et services écosystémiques sont présentés. Pour les changements physiques, jaune et vert font référence à une augmentation et une diminution, respectivement, de la quantité ou de la fréquence de la grandeur mesurée. Pour les impacts sur les écosystèmes, les systèmes humains et les services écosystémiques, le bleu et le rouge indiquent si un impact observé est positif (bénéfique) ou négatif (néfaste) pour le système ou service donné, respectivement. Les cellules indiquées comme "augmentation et diminution" indiquent qu'à l'intérieur de cette région, l'augmentation et la diminution des changements physiques se vérifient, mais ne sont pas nécessairement égales ; il en va de même pour les cellules présentant des impacts attribuables "positifs et négatifs". Pour les régions océaniques, le niveau de confiance renvoie au niveau de confiance pour lequel on attribue les changements observés aux changements du forçage des gaz à effet de serre pour les changements physiques, et aux changements climatiques pour les écosystèmes, les systèmes humains et les services écosystémiques. Pour les régions de haute montagne et les régions polaires terrestres, le niveau de confiance dans l'attribution des changements physiques et des impacts, au moins en partie du fait d'un changement dans la cryosphère, est indiqué. Pas d'évaluation signifie : non applicable, non évalué à l'échelle régionale ou les preuves sont insuffisantes pour l'évaluation. Les changements physiques dans l'océan sont définis comme suit : Changement de température dans les couches océaniques de 0 à 700 m, à l'exception de l'océan Austral (0 à 2 000 m) et de l'océan Arctique (couche supérieure mixte et principales branches entrantes) ; oxygène dans la couche 0-1 200 m ou couche minimale d'oxygène ; acidité de l'océan en pH en surface (la diminution du pH correspond à une acidification croissante des océans). Écosystèmes océaniques : Coraux se rapporte aux récifs coralliens d'eau chaude et aux coraux d'eau froide. La catégorie "couche supérieure de l’océan" fait référence à la zone épipélagique pour toutes les régions océaniques à l'exception des régions polaires, où les impacts sur certains organismes pélagiques dans les eaux libres plus profondes que les 200 m supérieurs ont été inclus. Les zones humides côtières comprennent les marais salants, les mangroves et les herbiers marins. Les forêts de kelp sont les habitats d'un groupe spécifique de macroalgues. Les rivages rocheux sont des habitats côtiers dominés par des organismes calcifiés immobiles comme les moules et les bernacles. Les profondeurs océaniques sont des écosystèmes de fonds marins qui ont une profondeur de 3 000 à 6 000 m. La banquise comprend les écosystèmes dans, sur et sous la banquise. Les services d'habitat désignent les structures et les services de soutien (par ex. habitat, biodiversité, production primaire). Le piégeage côtier du carbone désigne le “carbone bleu”, c’est à dire l'absorption et le stockage du carbone par des écosystèmes côtiers. Écosystèmes terrestres : La toundra fait référence à la toundra et aux prairies alpines, et englobe les écosystèmes terrestres de l'Antarctique. La migration fait référence à une augmentation ou à une diminution de la migration nette, et non à une valeur positive ou négative. Les impacts sur le tourisme font référence aux conditions d'exploitation du secteur touristique. Les services culturels comprennent l'identité culturelle, le sentiment d'appartenance et les valeurs spirituelles, intrinsèques et esthétiques, ainsi que les contributions de l'archéologie glaciaire. Les informations sous-jacentes sont données pour les régions terrestres dans les tableaux SM2.6, SM2.7, SM2.8, SM3.8, SM3.9, et SM3.10, et pour les régions océaniques dans les tableaux SM5.10, SM5.11, SM3.8, SM3.9, et SM3.10. {2.3.1, 2.3.2, 2.3.3, 2.3.4, 2.3.5, 2.3.6, 2.3.7, Figure 2.1, 3.2.1 ; 3.2.3 ; 3.2.4 ; 3.3.3 ; 3.4.1 ; 3.4.3 ; 3.5.2 ; Encadré 3.4, 4.2.2, 5.2.2, 5.2.3, 5.3.3, 5.4, 5.6, Figure 5.24, Encadré 5.3}

Conséquences observées sur les population et les services écosystémiques

A7. Depuis le milieu du XXe siècle, le rétrécissement de la cryosphère dans l'Arctique et les régions de haute montagne a eu des répercussions principalement négatives sur la sécurité alimentaire, les ressources en eau, la qualité de l'eau, les moyens de subsistance, la santé et le bien-être, les infrastructures, les transports, le tourisme et les loisirs, ainsi que sur la culture des sociétés humaines, particulièrement chez les peuples autochtones (degré de confiance élevé). Les coûts et les bénéfices ont été inégalement répartis entre les populations et les régions. Les efforts d'adaptation ont bénéficié de l'inclusion du savoir autochtone et du savoir local (degré de confiance élevé). {1.1, 1.5, 1.6.2, 2.3, 2.4, 3.4, 3.5, Figure RID.2}.

    A7.1 La sécurité alimentaire et la sécurité de l'eau ont été affectées négativement par les changements dans la couverture neigeuse, la glace des lacs et des rivières et le pergélisol dans de nombreuses régions arctiques (degré de confiance élevé). Ces changements ont perturbé l'accès aux pâturages, à la chasse, à la pêche et aux zones de cueillette, ainsi que la disponibilité de nourriture dans ces zones, ce qui a nui aux moyens de subsistance et à l'identité culturelle des résidents de l'Arctique, en particulier pour les populations autochtones (degré de confiance élevé). Le recul des glaciers et l'évolution de la couverture neigeuse ont contribué à des baisses localisées des rendements agricoles dans certaines régions de haute montagne, comme dans l'Hindu Kush Himalaya et dans les Andes tropicales (degré de confiance moyen). {2.3.1, 2.3.7, Encadré 2.4, 3.4.1, 3.4.2, 3.4.3, 3.4.3, 3.5.2, Figure RID.2}

    A7.2 Dans l'Arctique, les effets négatifs des changements de la cryosphère sur la santé humaine comprennent un risque accru des maladies d'origine alimentaire ou hydrique, de malnutrition, de blessures et de problèmes de santé mentale, surtout chez les peuples autochtones (degré de confiance élevé). Dans certaines régions de haute montagne, la qualité de l'eau a été affectée par des contaminants, en particulier du mercure, libérés par la fonte des glaciers et la fonte du pergélisol (degré de confiance moyen). Les efforts d'adaptation liés à la santé dans l'Arctique vont de l'échelle locale à l'échelle internationale, et les succès ont été étayés par le savoir autochtone. (degré de confiance élevé). {1.8, Encadré 4 du chapitre 1, 2.3.1, 3.4.3}.

    A7.3 Les résidents de l'Arctique, et particulièrement les peuples autochtones, ont modifié le calendrier de leurs activités pour tenir compte des changements saisonniers et de la sécurité des conditions de déplacement sur terre, sur la glace et sur la neige. Les municipalités et l'industrie commencent à prendre en charge les défaillances des infrastructures associées aux inondations et au dégel du pergélisol, et certaines collectivités côtières ont prévu leur relocalisation (degré de confiance élevé). Le manque de financement, de compétences, de capacité et de soutien institutionnel pour s'engager de façon significative dans les processus de planification ont nui à l'adaptation (degré de confiance élevé). {3.5.2, 3.5.4, Encadré 9}

    A7.4 Le transport maritime estival dans l'Arctique (y compris le tourisme) a augmenté au cours des deux dernières décennies, parallèlement à la réduction de la banquise (degré de confiance élevé). Cela a des répercussions sur le commerce mondial et les économies liées aux couloirs de navigation traditionnels et fait courir des risques aux écosystèmes marins et aux communautés côtières de l'Arctique (degré de confiance élevé), par exemple dûs à des espèces invasives et de la pollution locale. {3.2.1, 3.2.4, 3.5.4, 5.4.2, Figure RID.2}.

    A7.5 Au cours des dernières décennies, l'exposition des personnes et des infrastructures aux risques naturels a augmenté en raison de la croissance démographique, du tourisme et du développement socioéconomique (degré de confiance élevé). Certaines catastrophes ont été liées à des changements dans la cryosphère, par exemple dans les Andes, dans les hauts plateaux d’Asie, dans le Caucase et dans les Alpes européennes (degré de confiance moyen). {2.3.2.2, Figure RID.2}

    A7.6 La modification de l’enneigement et des glaciers ont affecté la quantité et la saisonnalité du ruissellement et des ressources en eau dans les bassins hydrographiques dominés par la neige et alimentés par les glaciers (degré de confiance très élevé). Les centrales hydroélectriques ont connu des changements de saisonnalité et aussi bien des augmentations que des diminutions de l’alimentation en eau provenant des régions de haute montagne, comme par exemple en Europe centrale, en Islande, dans l'ouest des États-Unis et du Canada et dans les Andes tropicales (degré de confiance moyen). Cependant, il n'y a que des éléments limités sur les conséquences sur l'opération de ces ouvrages ou sur la production d'énergie. {B1.4, 2.3.1}

    A7.7 Les aspects esthétiques et culturels de la haute montagne ont été affectés négativement par le déclin des glaciers et de la couverture neigeuse (par exemple dans l'Himalaya, en Afrique orientale, dans les Andes tropicales) (degré de confiance moyen). Le tourisme et les loisirs, notamment liés au ski et aux glaciers, à la randonnée pédestre et à l'alpinisme, ont également subi des effets négatifs dans de nombreuses régions montagneuses (degré de confiance moyen). Dans certains endroits, l'enneigement artificiel a réduit les impacts négatifs sur le tourisme lié au ski (degré de confiance moyen). {2.3.5, 2.3.6, Figure RID.2}

A8. Les changements dans l'océan ont eu des conséquences sur les écosystèmes marins et les services écosystémiques avec des résultats régionaux divers, mettant en cause leur gouvernance (degré de confiance élevé). Il en résulte à la fois des conséquences positives et négatives sur la sécurité alimentaire à travers la pêche (degré de confiance moyen), les cultures locales et les moyens de subsistance (degré de confiance moyen), et le tourisme et les loisirs (degré de confiance moyen). Les conséquences sur les services écosystémiques affectent négativement la santé et le bien-être (degré de confiance moyen) ainsi que les peuples autochtones et les communautés locales qui dépendent de la pêche (confiance élevée). {1.1, 1.5, 3.2.1, 5.4.1, 5.4.2, Figure RID.2}

    A8.1 Les changements induits par le réchauffement dans la distribution spatiale et l'abondance de certains stocks de poissons, de mollusques et de crustacés ont eu des effets positifs et négatifs sur les prises, les avantages économiques, les moyens de subsistance et la culture locale (degré de confiance élevé). Il y a des conséquences négatives pour les peuples autochtones et les communautés locales qui dépendent de la pêche (degré de confiance élevé). Les changements dans la répartition et l'abondance des espèces ont mis à l'épreuve la gouvernance internationale et nationale des océans et des pêches, y compris dans l'Arctique, l'Atlantique Nord et le Pacifique, en ce qui concerne la réglementation de la pêche pour assurer l'intégrité des écosystèmes et le partage des ressources entre entités de pêche (degré de confiance élevé). {3.2.4, 3.5.3, 5.4.2, 5.5.2, Figure RID.2}

    A8.2 Depuis les années 1980, les proliférations d'algues nuisibles présentent une expansion de leur aire de répartition et une fréquence accrue dans les zones côtières en réponse à des facteurs climatiques et non climatiques comme l'augmentation du ruissellement des nutriments fluviaux (degré de confiance élevé). Les tendances observées dans les proliférations algales nuisibles sont attribuées en partie aux effets du réchauffement des océans, des vagues de chaleur marines, de la perte d'oxygène, de l'eutrophisation et de la pollution (degré de confiance élevé). Les proliférations d'algues nuisibles ont eu des effets négatifs sur la sécurité alimentaire, le tourisme, l'économie locale et la santé humaine (degré de confiance élevé). Les communautés humaines qui sont les plus vulnérables à ces risques biologiques sont celles qui vivent dans des régions où il n'existe pas de programmes de surveillance soutenus et de systèmes d'alerte rapide dédiés à la prolifération d'algues nuisibles (degré de confiance moyen). {Encadré 5.4, 5.4.2, 6.4.2}.

A9. Les communautés côtières sont exposées à de multiples dangers liés au climat, notamment les cyclones tropicaux, les niveaux extrêmes de la mer et les inondations, les canicules marines, la perte de la banquise et le dégel du pergélisol (degré de confiance élevé). Diverses réponses ont été mises en œuvre dans le monde entier, le plus souvent après des événements extrêmes, mais aussi dans certains cas en prévision d'une élévation future du niveau de la mer, par exemple dans le cas de grandes infrastructures. {3.2.4, 3.4.4, 3.4.3, 4.3.2, 4.3.3, 4.3.4, 4.4.2, 5.4.2, 6.2, 6.4.2, 6.8, Encadré 6.1, Encadré 9, Figure RID.5}

    A9.1 L'attribution des impacts de l’élévation actuelle du niveau de la mer sur les populations côtières reste difficile dans la plupart des endroits, car les impacts ont été exacerbés par des facteurs non climatiques d'origine humaine, tels que l'affaissement du sol (par exemple, lié à l'extraction des eaux souterraines), la pollution, la dégradation des habitats, et l’extraction des récifs et du sable (degré de confiance élevé). {4.3.2., 4.3.3}

    A9.2 La protection des côtes par des ouvrages, comme des digues, des brise-lames ou des barrages, est très répandue dans de nombreuses villes côtières et dans les deltas. Les approches écosystémiques et hybrides combinant écosystèmes et génie civil sont de plus en plus populaires dans le monde entier. L'avancée côtière, qui fait référence à la création de nouvelles terres en construisant vers la mer (par ex., la mise en valeur des terres), a une longue histoire dans la plupart des régions où il y a une population côtière dense et une pénurie de terres. Le recul côtier, qui fait référence à l'élimination de l'occupation humaine des zones côtières, est également observé, mais se limite généralement à de petites communautés humaines ou se produit pour créer des réserves côtières de zones humides. L'efficacité des réponses à l'élévation du niveau de la mer est évaluée à la figure RID.5. {3.5.3, 4.3.3, 4.4.2, 6.3.3, 6.9.1, Encadré 9}.

RID.B Les changements et les risques prévus

Changements physiques projetés [25]

B1. La perte de masse des glaciers à l'échelle mondiale, le dégel du pergélisol, la diminution de la couverture de neige et de l'étendue de la glace de mer arctique devraient se poursuivre à court terme (2031-2050) en raison de la hausse de la température de l'air à la surface (degré de confiance élevé), avec des conséquences inévitables sur l’alimentation des cours d’eau et les risques locaux (degré de confiance élevé). Les calottes polaires du Groenland et de l'Antarctique devraient perdre de la masse à un rythme croissant tout au long du XXIe siècle et au-delà (degré de confiance élevé). Les taux et l'ampleur de ces changements dans la cryosphère devraient encore augmenter dans la seconde moitié du XXIe siècle dans un scénario à fortes émissions de gaz à effet de serre (degré de confiance élevé). De fortes réductions des émissions de gaz à effet de serre au cours des prochaines décennies devraient réduire les changements après 2050 (degré de confiance élevé). {2.2, 2.3, Encadré 6 du chapitre 2, 3.3, 3.4, Figure RID.1, Encadré RID.1}

    B1.1 Les réductions projetées de la masse des glaciers entre 2015 et 2100 (à l'exclusion des calottes polaires) vont de 18 % ± 7 % (plage probable) selon le RCP2.6 à 36 % ± 11 % (plage probable) selon le RCP8.5 ce qui correspond à une contribution au niveau de la mer de 94 mm ± 25 mm (plage probable) selon le RCP2.6 et de 200 mm ± 44 mm (plage probable) selon le RCP8.5 (degré de confiance moyen). Les régions dont les glaciers sont pour la plupart plus petits (Europe centrale, Caucase, Asie du Nord, Scandinavie, Andes tropicales, Mexique, Afrique orientale et Indonésie) devraient perdre plus de 80 % de leur masse actuelle de glace d'ici 2100 selon le RCP8.5 (degré de confiance moyen) et de nombreux glaciers devraient disparaître quelque soient les émissions futures (très grande confiance). {Encadré 6 du chapitre 2, Figure RID.1}

    B1.2 En 2100, la contribution prévue de la calotte polaire du Groenland à l'élévation du niveau moyen des océans à l'échelle mondiale (NMO) est de 0,07 m (plage probable 0,04-0,12 m) selon le RCP2.6, et de 0,15 m (plage probable 0,08-0,27 m) selon le RCP8.5. En 2100, la calotte glaciaire antarctique devrait contribuer pour 0,04 m (plage probable 0,01-0,11 m) selon le RCP2.6, et pour 0,12 m (plage probable 0,03-0,28 m) selon le RCP8.5. La calotte polaire du Groenland contribue actuellement davantage à l'élévation du niveau de la mer que la calotte polaire antarctique (degré de confiance élevé), mais l'Antarctique pourrait devenir un plus grand contributeur d'ici la fin du XXIe siècle en raison de son recul rapide (degré de confiance faible). Au-delà de 2100, la divergence croissante entre les contributions relatives du Groenland et de l'Antarctique à l'augmentation du niveau moyen des océans à l'échelle mondiale selon le RCP8.5 a des conséquences importantes sur le rythme de l'élévation relative du niveau de la mer dans l'hémisphère Nord. {3.3.1, 4.2.3, 4.2.5, 4.3.3, Encadré 8, Figure RID.1}

    B1.3 La couverture neigeuse de l'Arctique en automne et au printemps devrait diminuer de 5 à 10 % à court terme (dans la période 2031-2050) par rapport à la période 1986-2005, et rester stable ensuite selon le RCP2.6, mais diminuer de 15 à 25 % supplémentaires d'ici la fin du siècle selon le RCP8.5 (degré de confiance élevé). Dans les régions de haute montagne, l'épaisseur moyenne de la neige hivernale à basse altitude devrait diminuer de 10 à 40 % d'ici la période 2031-2050 par rapport à 1986-2005, quelque soit le scénario RCP (degré de confiance élevé). Pour la période 2081-2100, cette diminution devrait être de 10 à 40 % pour le RCP2.6 et de 50 à 90 % pour le RCP8.5. {2.2.2, 3.3.2, 3.4.2, Figure RID.1}

    B1.4 On prévoit un dégel généralisé du pergélisol au cours de ce siècle (degré de confiance très élevé) et au-delà. D'ici 2100, la zone de pergélisol proche de la surface (à une profondeur de 3-4 m) devrait diminuer de 24 % ± 16 % (plage probable) selon le RCP2.6 et de 69 % ± 20 % (plage probable) selon le RCP8.5. Le scénario RCP8.5 conduit à un cumul de libération dans l'atmosphère de quantités de carbone provenant du pergélisol sous forme de CO2 [26] et de méthane pouvant varier entre des dizaines et des centaines de milliards de tonnes (GtC) d'ici 2100, ce qui pourrait exacerber le changement climatique (degré de confiance moyen). Les scénarios d'émissions plus faibles diminuent les réactions d’émissions de carbone du pergélisol (degré de confiance élevé). Le méthane ne contribue qu'à une petite fraction des émissions supplémentaires totales de carbone, mais il est significatif en raison de son potentiel de réchauffement plus élevé. L'augmentation de la croissance des plantes devrait permettre de reconstituer en partie le carbone du sol, mais elle ne correspondra pas aux émissions de carbone à long terme (degré de confiance moyen). {2.2.4, 3.4.2, 3.4.3, Figure RID.1, Encadré 5 du chapitre 1}

    B1.5 Dans de nombreuses régions de haute montagne, on prévoit que le recul des glaciers et le dégel du pergélisol diminueront la stabilité des pentes, et que le nombre et la superficie des lacs glaciaires continueront d'augmenter (degré de confiance élevé). Les inondations dues à la vidange des lacs glaciaires ou à la pluie sur la neige, les glissements de terrain et les avalanches devraient également survenir en de nouveaux endroits ou en de nouvelles saisons (degré de confiance élevé). {2.3.2}

    B1.6 L’alimentation des cours d'eau dans les bassins de haute montagne dominés par la neige ou alimentés par les glaciers devrait changer quel que soit le scénario d'émissions (degré de confiance très élevé), avec une augmentation de l’alimentation moyenne en hiver (degré de confiance élevé) et des pointes printanières plus précoces (degré de confiance très élevé). Dans tous les scénarios d'émissions, on prévoit que l’alimentation moyenne annuelle et l’alimentation estivale provenant des glaciers culminera à la fin du XXIe siècle ou avant (degré de confiance élevé), par exemple vers le milieu du siècle dans les hautes montagnes d’Asie, suivi d'un déclin de l’alimentation glaciaire. Dans les régions où la couverture glaciaire est faible (par exemple les Andes tropicales, les Alpes européennes), la plupart des glaciers ont déjà dépassé ce pic (degré de confiance élevé). Le déclin prévu de l’alimentation provenant des glaciers d'ici 2100 (RCP8.5) peut réduire l’écoulement dans les bassins de 10 % ou plus pendant au moins un mois de la saison de fonte dans plusieurs grands bassins hydrographiques, en particulier en haute montagne en Asie pendant la saison sèche (degré de confiance faible). {2.3.1}

    B1.7 La perte de glace de mer de l’Arctique devrait se poursuivre jusqu'au milieu du siècle, avec des différences par la suite en fonction de l'ampleur du réchauffement planétaire : pour un réchauffement planétaire stabilisé à 1,5 °C, la probabilité annuelle avant la fin du siècle d'un mois de septembre sans glace de mer est d'environ 1 %, et cette probabilité passe à 10 %-35 % pour un réchauffement planétaire stabilisé à 2 °C (degré de confiance élevé). Il y a peu de certitudes concernant les projections de la glace de mer de l'Antarctique. {3.2.2, Figure RID.1}

B2. Au cours du XXIe siècle, on prévoit que les conditions de l'océan seront sans précédent avec une augmentation des températures (pratiquement certaine), une stratification plus importante de la couche supérieure de l'océan (très probable), une acidification accrue (pratiquement certaine), une baisse de l'oxygénation (degré de confiance moyen) et une production primaire nette modifiée (degré de confiance faible). Les vagues de chaleur marines (degré de confiance très élevé) et les phénomènes extrêmes liés à El Niño et La Niña (degré de confiance moyen) devraient devenir plus fréquents. La Circulation Méridienne de Retournement Atlantique (AMOC) devrait s'affaiblir (très probablement). Les taux et l'ampleur de ces changements seront plus faibles dans les scénarios à faibles émissions de gaz à effet de serre (très probable). {3.2, 5.2, 6.4, 6.5, 6.7, Encadré 5.1, Figures RID.1 et RID.3}

    B2.1 L'océan continuera de se réchauffer tout au long du XXIe siècle (pratiquement certain). D'ici 2100, on prévoit que les 2 000 premiers mètres de l'océan absorberont de 5 à 7 fois plus de chaleur selon le RCP8.5 (ou de 2 à 4 fois plus selon le RCP2.6) que le cumul d'absorption de chaleur par les océans observé depuis 1970 (très probablement). La moyenne annuelle de stratification de la densité19 des 200 premiers mètres mesurée entre 60 °S et 60 °N devrait augmenter dans la période 2081-2100 par rapport à la période 1986-2005 de 12 % à 30 % selon le RCP8,5 et de 1 % à 9 % selon le RCP2,6 (très probablement), ce qui inhiberait les flux verticaux de nutriments, de carbone et d’oxygène. {5.2.2.2, Figure RID.1}

    B2.2 D’ici la période 2081-2100, selon le RCP8.5, la teneur en oxygène de l'océan (degré de confiance moyen), la teneur en nitrate des couches supérieures de l'océan (degré de confiance moyen), la production primaire nette (degré de confiance faible) et les exportations de carbone (degré de confiance moyen) devraient diminuer en moyenne respectivement de 3-4 %, 9-14 %, 4-11 % et 9-16 % par rapport à la période 2006-2015. Selon le RCP2.6, les changements anticipés à l'échelle mondiale d'ici 2081-2100 sont inférieurs à ceux du RCP8.5 pour la perte d'oxygène (très probable), la disponibilité des nutriments (aussi probable qu'improbable) et la production primaire nette (degré de confiance élevé). {5.2.2, encadré 5.1, Figures RID.1 et RID.3}

    B2.3 L'absorption continuelle de carbone par l'océan d'ici 2100 ne peut qu'exacerber l'acidification des océans. Le pH de la surface de l'océan devrait diminuer d'environ 0,3 unité de pH d'ici la période 2081-2100 par rapport à la période 2006-2015 selon le RCP8.5 (pratiquement certain). Selon le RCP8.5, il y a des risques élevés pour les espèces clés formant des coquilles d'aragonite en raison du franchissement d'un seuil de stabilité de l'aragonite tout au long de l'année dans les océans polaires et subpolaires d'ici la période 2081-2100 (très probablement). Selon le RCP2.6, ces conditions seront évitées au cours du siècle (très probablement), mais certains systèmes de remontée d’eau profonde dans les marges Est devraient rester vulnérables (degré de confiance élevé). {3.2.3, 5.2.2, Encadré 5.1, Encadré 5.3, Figure RID.1}

    B2.4 Les conditions climatiques, sans précédent depuis la période préindustrielle, se développent dans l'océan et augmentent les risques pour les écosystèmes de haute mer. L'acidification et le réchauffement de la surface sont déjà apparus au cours de la période historique (très probablement). La perte d'oxygène entre 100 et 600 m de profondeur devrait se produire sur 59 à 80 % de la superficie de l'océan d'ici la période 2031-2050 selon le RCP8.5 (très probable). Les cinq facteurs principaux de changement des écosystèmes marins (réchauffement et acidification de la surface, perte d'oxygène, changement de la teneur en nitrate et de la production nette primaire) devraient tous se produire avant 2100 dans plus de 60 % de la superficie des zones océaniques selon le RCP8.5 et dans plus de 30 % de la superficie selon le RCP2.6 (très probable). {Annexe I : Glossaire, Encadré 5.1, Encadré 5.1, Figure 1}

    B2.5 Les vagues de chaleur marines devraient encore augmenter en fréquence, en durée, en étendue spatiale et en intensité (température maximale) (degré de confiance très élevé). Les modèles climatiques prévoient une augmentation de la fréquence des vagues de chaleur marines d’ici la période 2081-2100 par rapport à la période 1850-1900 d'environ 50 fois selon le RCP8.5 et de 20 fois selon le RCP2.6 (degré de confiance moyen). Les plus fortes augmentations de fréquence sont prévues pour l'Arctique et les océans tropicaux (degré de confiance moyen). L'intensité des vagues de chaleur marines devrait être multipliée par 10 environ d'ici la période 2081-2100 par rapport à la période 1850-1900 (degré de confiance moyen) selon le RCP8.5. {6.4, figure RID.1}

    B2.6 Les phénomènes extrêmes liés à El Niño et à La Niña devraient probablement augmenter en fréquence au XXIe siècle et probablement intensifier les risques existants, avec des réactions plus sèches ou plus humides dans plusieurs régions du monde. Les phénomènes extrêmes liés à El Niño devraient se produire environ deux fois plus souvent au XXIe siècle qu’au XXe siècle qu’il s’agisse du RCP2.6 ou du RCP8.5 (degré de confiance moyen). Les projections indiquent également une augmentation en fréquence des phénomènes extrêmes liés au Dipôle de l'Océan Indien (degré de confiance faible). {6.5 ; Figures 6.5 et 6.6}

    B2.7 L'AMOC devrait s'affaiblir au XXIe siècle selon tous les RCP (très probable), bien qu’un effondrement soit très peu probable (degré de confiance moyen). Selon les projections du CMIP5, d'ici 2300, un effondrement de l'AMOC est aussi probable qu'improbable pour les scénarios à émissions élevées et très improbable pour les scénarios à faibles émissions (degré de confiance moyen). Tout affaiblissement substantiel de l’AMOC devrait entraîner une baisse de la productivité marine dans l'Atlantique Nord (degré de confiance moyen), davantage de tempêtes en Europe du Nord (degré de confiance moyen), moins de précipitations estivales au Sahel (degré de confiance élevé) et de précipitations estivales sud-asiatiques (degré de confiance moyen), un nombre réduit de cyclones tropicaux dans l'Atlantique (degré de confiance moyen) et une hausse du niveau régional des mers le long des côtes nord-est de l'Amérique du Nord (degré de confiance moyen). De tels changements s’ajouteraient aux effets du réchauffement planétaire. {6.7, Figures 6.8-6.10}

B3. Le niveau de la mer continue de monter à un rythme croissant. Des élévations extrêmes du niveau de la mer qui sont traditionnellement rares (une fois par siècle dans un passé récent) devraient se produire fréquemment (au moins une fois par an) à de nombreux endroits d'ici 2050 selon tous les scénarios RCP, particulièrement dans les régions tropicales (degré de confiance élevé). La fréquence croissante des niveaux d'eau élevés peut avoir de graves répercussions à de nombreux endroits, selon l'exposition (degré de confiance élevé). L'élévation du niveau de la mer devrait se poursuivre au-delà de 2100 dans tous les scénarios RCP. Pour un scénario impliquant des émissions élevées (RCP8.5), les projections de l'élévation mondiale du niveau de la mer d'ici 2100 sont supérieures à celles du RE5 en raison d'une contribution plus importante de la calotte glaciaire antarctique (degré de confiance moyen). Dans les siècles à venir, l'élévation du niveau de la mer devrait, selon le RCP8.5, dépasser des valeurs de plusieurs centimètres par an, entraînant une élévation de plusieurs mètres (degré de confiance moyen), tandis que pour le RCP2.6, elle devrait être limitée à environ 1m en 2300 (degré de confiance faible). L'augmentation prévue de l'intensité des cyclones tropicaux et des précipitations (degré de confiance élevé) aggravera le niveau extrême des mers et les phénomènes côtiers dangereux. Les changements prévus dans les hauteurs des vagues et des marées varient localement en ce qui concerne l'amplification ou l'atténuation de ces dangers (degré de confiance moyen). {Encadré 5 du chapitre 1, Encadré 8 chapitre 3, 4.1, 4.2, 5.2.2, 6.3.1, Figures RID.1, RID.4 et RID.5}

    B3.1 L'élévation du niveau moyen des océans (NMO) selon le RCP2.6 devrait être de 0,39 m (0,26-0,53 m, portée probable) pour la période 2081-2100, et de 0,43 m (0,29-0,59 m, fourchette probable) en 2100, par rapport aux prévisions pour 1986-2005. Pour RCP8.5, l'élévation correspondante du NMO est de 0,71 m (0,51-0,92 m, fourchette probable) pour 2081-2100 et 0,84 m (0,61-1,10 m, fourchette probable) en 2100. Les projections d'élévation du niveau moyen des océans sont plus élevées de 0,1 m par rapport à l'AR5 sous RCP8.5 en 2100, et la fourchette probable dépasse 1 m en 2100 du fait de pertes prévues plus importantes au niveau de la calotte glacière Antarctique (degré de confiance moyen). L'incertitude à la fin du siècle est principalement due aux calottes glaciaires, en particulier en Antarctique. {4.2.3 ; Figures RID.1 et RID.5}

    B3.2 Les projections concernant le niveau de la mer montrent des différences régionales autour du NMO. Les processus qui ne sont pas induits par le changement climatique récent, comme l'affaissement local causé par les processus naturels et les activités humaines, sont importants pour les changements qui surviennent dans les variations du niveau de la mer sur la côte (degré de confiance élevé). Tandis que l'importance relative de l'élévation du niveau de la mer due au climat devrait augmenter avec le temps, les processus locaux doivent être pris en compte pour les projections et les impacts du niveau de la mer (degré de confiance élevé). {RID 3.4, 4.2.1, 4.2.2, Figure RID.5}

    B3.3 Le taux d'élévation du niveau moyen des océans à l'échelle mondiale devrait atteindre 15 mm.an-1 (10-20 mm.an-1, fourchette probable) en 2100 selon le RCP8.5, et dépasser plusieurs centimètres par an au XXIIe siècle. Selon le RCP2.6, le taux devrait atteindre 4 mm.an-1 (2-6 mm.an-1, fourchette probable) en 2100. Les études modélisées indiquent une élévation du niveau de la mer de plusieurs mètres d'ici 2300 (2,3-5,4 m pour le RCP8,5 et 0,6-1,07 m pour le RCP2,6) (degré de confiance faible), indiquant l'importance de réduire les émissions pour limiter la montée du niveau de la mer. Les processus qui déterminent le moment de la perte future du plateau de glace et l'ampleur de l'instabilité des calottes glaciaires pourraient accroître la contribution de l'Antarctique à l'élévation du niveau de la mer à des valeurs nettement supérieures à celles de la fourchette probable en un siècle ou plus (degré de confiance faible). Compte tenu des conséquences de l'élévation du niveau de la mer provoquée par l'effondrement de certaines parties de la calotte glaciaire antarctique, ce risque d'impact élevé mérite notre attention. {Encadré 5 in chapitre 1, Encadré 8 in chapitre 3, 4.1, 4.2.3}

    B3.4 L'élévation du niveau moyen des océans à l'échelle mondiale entraînera une augmentation de la fréquence des élévations extrêmes du niveau de la mer dans la plupart des régions. On prévoit que les élévations locales du niveau de la mer qui se sont produites une fois par siècle (événements centennaux historiques) se produiront au moins annuellement dans la plupart des régions d'ici 2100 selon tous les scénarios RCP (niveau de confiance élevé). De nombreuses mégalopoles et petites îles de faible altitude (y compris les PEID) devraient connaître des événements centennaux historiques au moins une fois par an d'ici 2050 selon RCP2.6, RCP4.5 et RCP8.5. L'année où l'événement centennal historique devient un événement annuel dans les latitudes moyennes se situe le plus tôt dans RCP8.5, puis dans RCP4.5 et enfin dans RCP2.6. La fréquence croissante des niveaux d'eau élevés peut avoir de graves répercussions dans de nombreux lieux, selon le niveau d'exposition (niveau de confiance élevé). {4.2.3, 6.3, Figures RID.4 et RID.5}

    B3.5 Les hauteurs significatives des vagues (la hauteur moyenne du creux à la crête du tiers supérieur des vagues) devraient augmenter dans l'océan Austral et le Pacifique oriental tropical (degré de confiance élevé) et en mer Baltique (degré de confiance moyen) et diminuer dans l'Atlantique Nord et en mer Méditerranée (confiance élevée) selon le scénario RCP8.5. Les amplitudes et les rythmes des marées côtières devraient changer en raison de l'élévation du niveau de la mer et des mesures d'adaptation côtières (très probablement). Les variations estimées des vagues résultant des changements de conditions météorologiques et des marées dues à l'élévation du niveau de la mer peuvent localement renforcer ou atténuer les risques côtiers (degré de confiance moyen). {6.3.1, 5.2.2}

    B3.6 L'intensité moyenne des cyclones tropicaux, la proportion de cyclones tropicaux des catégories 4 et 5 et les taux moyens de précipitations associés devraient augmenter si la hausse des températures mondiales est de 2 °C au-dessus de toute période de référence (degré de confiance moyen). L'élévation du niveau moyen des océans contribuera à l'élévation du niveau extrême des mers associée aux cyclones tropicaux (degré de confiance très élevé). Les phénomènes côtiers seront exacerbés en raison d'une augmentation de l'intensité moyenne, de l'ampleur des ondes de tempête et des taux de précipitations dues aux cyclones tropicaux. On prévoit des augmentations plus importantes sous RCP8.5 que sous RCP2.6 entre le milieu du siècle et 2100 (degré de confiance moyen). Il y a peu de certitude quant aux changements dans la fréquence future des cyclones tropicaux à l'échelle mondiale. {6.3.1}

Risques projetés pour les écosystèmes

B.4 Les changements de la cryosphère terrestre continueront de modifier les écosystèmes terrestres et d'eau douce dans les régions polaires et de haute montagne, avec des changements majeurs dans la répartition des espèces qui entraîneront des changements dans la structure et le fonctionnement des écosystèmes et la perte éventuelle d’une biodiversité unique au monde (degré de confiance moyen). Les feux de forêt devraient augmenter considérablement pendant le reste du siècle dans la plupart des régions de toundra et des régions boréales, ainsi que dans certaines régions montagneuses (degré de confiance moyen). {2.3.3, Encadré 3.4, 3.4.3}

    B4.1 Dans les régions de haute montagne, la poursuite de la migration vers le haut des pentes des espèces de basse altitude, la contraction de l'aire de répartition et l'augmentation de la mortalité entraîneront le déclin des populations de nombreuses espèces alpines, en particulier celles qui dépendent des glaciers ou de la neige (degré de confiance élevé) avec une perte locale et éventuellement mondiale des espèces (degré de confiance moyen). La persistance des espèces alpines et le maintien des services écosystémiques dépendent de mesures de conservation et d'adaptation appropriées (degré de confiance élevé). {2.3.3}

    B4.2 Sur les terres arctiques, on prévoit une perte de biodiversité unique au monde, car il existe peu de refuges pour certaines espèces du Haut-Arctique et par conséquent ces espèces sont en concurrence avec des espèces plus tempérées (degré de confiance moyen). On prévoit que les arbustes et les arbres en expansion couvriront 24 à 52 % de la toundra arctique d'ici 2050 (degré de confiance moyen). La forêt boréale devrait s’étendre à sa lisière nord, tout en diminuant à sa lisière sud, où elle sera remplacée par des zones boisées et arbustives à plus faible quantité de biomasse (degré de confiance moyen). {3.4.3, Encadré 3.4}

    B4.3 Le dégel du pergélisol et la diminution de la neige affecteront l'hydrologie et les feux de forêt de l'Arctique et des montagnes, avec des répercussions sur la végétation et la faune (degré de confiance moyen). Environ 20 % du pergélisol terrestre de l'Arctique est vulnérable au dégel abrupt et à l'affaissement du sol, ce qui devrait accroître de plus de 50 % la superficie des petits lacs d'ici 2100 selon le RCP8.5 (degré de confiance moyen). Même si l'on prévoit une intensification du cycle global de l'eau dans la région, y compris une augmentation des précipitations, de l'évapotranspiration et du débit des rivières se jetant dans l'océan Arctique, la diminution de la neige et du pergélisol peut entraîner l'assèchement du sol et avoir des conséquences sur la productivité et les perturbations des écosystèmes (degré de confiance moyen). On prévoit que les feux de forêt augmenteront pendant le reste du siècle dans la plupart des régions de toundra et des régions boréales, ainsi que dans certaines régions montagneuses, tandis que les interactions entre le climat et la végétation en évolution influenceront l'intensité et la fréquence futures des incendies (degré de confiance moyen). {2.3.3, 3.4.1, 3.4.2, 3.4.3, RID B1}

B5. Une diminution de la biomasse mondiale des populations d'animaux marins, de leur production et du potentiel de capture des pêcheries, ainsi qu'un changement dans la composition en espèces sont projetés au cours du XXIe siècle dans tous les écosystèmes océaniques, de la surface aux fonds marin, selon tous les scénarios d'émission (degré de confiance moyen). Le taux et l'ampleur du déclin devraient être les plus élevés sous les tropiques (degré de confiance élevé), tandis que les impacts demeurent diversifiés dans les régions polaires (degré de confiance moyen) et augmentent pour les scénarios à fortes émissions. L'acidification des océans (degré de confiance moyen), la perte d'oxygène (degré de confiance moyen) et la réduction de l'étendue de la banquise (degré de confiance moyen) ainsi que les conséquences des activités humaines autres que l’augmentation des gaz à effet de serre (degré de confiance moyen) peuvent exacerber ces conséquences du réchauffement sur les écosystèmes. {3.2.3, 3.3.3, 5.2.2, 5.2.3, 5.2.4, 5.4.1, Figure RID.3}

    B5.1 Le réchauffement prévu des océans et les changements dans la production primaire nette modifient la biomasse, la production et la structure des populations des écosystèmes marins. La biomasse mondiale d'animaux marins sur toute la chaîne alimentaire devrait diminuer de 15,0 ± 5,9 % (plage très probable) et le potentiel de capture maximal des pêcheries de 20,5-24,1 % d'ici la fin du XXIe siècle par rapport à la période 1986-2005 suivant le scénario RCP8.5 (degré de confiance moyen). Ces changements devraient être trois à quatre fois plus importants avec le RCP8.5 qu’avec le RCP2.6. {3.2.3, 3.3.3.3, 5.2.2, 5.2.3, 5.4.1, Figure RID.3}

    B5.2 Dans le cadre d'une stratification accrue, la réduction de l'apport en nutriments devrait entraîner une baisse de la production primaire nette des océans tropicaux de 7 à 16 % (plage très probable) suivant le RCP8.5 d'ici la période 2081-2100 (degré de confiance moyen). Dans les régions tropicales, la biomasse et la production d'animaux marins devraient diminuer davantage que la moyenne mondiale quel que soit le scénario d'émissions au XXIe siècle (degré de confiance élevé). Le réchauffement et les changements de la banquise devraient accroître la production primaire nette dans l'Arctique (degré de confiance moyen) et autour de l'Antarctique (degré de confiance faible), du fait d'apports en nutriments modifiés par des changements des remontées d’eau profonde et de la stratification. À l'échelle mondiale, on prévoit que le flux de sédimentation de matière organique provenant de la couche supérieure de l'océan diminuera, en grande partie en raison des changements dans la production primaire nette (degré de confiance élevé). Par conséquent, on prévoit que 95 % ou plus des grands fonds marins (3 000 à 6 000 m de profondeur) et des écosystèmes de coraux d'eau froide des profondeurs connaîtront un déclin de la biomasse benthique suivant le scénario RCP8.5 (degré de confiance moyen). {3.2.3, 5.2.2. 5.2.4, Figure RID.1}

    B5.3 Le réchauffement, l'acidification des océans, la réduction de l'étendue saisonnière des banquises et la perte continue de la banquise pluriannuelle devraient avoir des répercussions directes et indirectes sur les écosystèmes marins polaires en raison de leurs effets sur les habitats, les populations et leur viabilité (degré de confiance moyen). L'aire de répartition géographique devrait se réduire pour les espèces marines de l'Arctique, y compris pour les mammifères marins, les oiseaux et les poissons, tandis que l'aire de répartition de certaines populations de poissons subarctiques devrait s'étendre, ce qui accentuera la pression sur les espèces du Haut Arctique (degré de confiance moyen). Dans l'océan Austral, l'habitat du krill de l'Antarctique, espèce clé de l’alimentation des manchots, des phoques et des baleines, devrait se contracter vers le sud suivant les scénarios RCP2.6 et RCP8.5 (degré de confiance moyen). {3.2.2, 3.2.3, 5.2.3}

    B5.4 Le réchauffement des océans, la perte d'oxygène, l'acidification et la diminution des flux de carbone organique depuis la surface vers les profondeurs océaniques devraient nuire aux coraux d'eau froide, formant des habitats qui permettent une biodiversité élevée, en partie à cause d’une calcification réduite, d’une dissolution accrue des squelettes et de la bioérosion (degré de confiance moyen). La vulnérabilité et les risques sont les plus élevés lorsque les conditions de température et d'oxygène atteignent tous deux des valeurs en dehors des plages de tolérance de l'espèce (degré de confiance moyen). {Encadré 5.2, Figure RID.3}

 

Figure RID.3 : Changements, impacts et risques prévus pour les régions océaniques et les écosystèmes : a) production primaire nette y compris en profondeur (le NPP dans le CMIP527 [27] ), b) biomasse animale totale (y compris en profondeur - les poissons et les invertébrés du FISHMIP [28]), c) potentiel maximal de capture des pêcheries et d) impacts et risques pour les écosystèmes côtiers et de haute mer. Les trois panneaux de gauche représentent l'image simulée des moyennes (a,b) et (c) observées pour le passé récent (1986-2005), les panneaux du milieu et de droite représentent respectivement les changements projetés (en %) d'ici 2081-2100 par rapport au passé récent dans les scénarios des émissions de gaz à effet de serre faibles (RCP2.6) et élevées (RCP8.5) {Encadré RID.1} . La biomasse animale totale dans un passé récent (b, panneau de gauche) représente la biomasse animale totale projetée pour chaque pixel spatial par rapport à la moyenne mondiale. c) *Prises moyennes observées dans un passé récent (d'après les données de la base de données mondiale sur les pêcheries Sea Around Us) ; les changements projetés du potentiel maximal de prises dans les pêcheries dans les eaux du plateau continental sont basés sur la moyenne de deux modèles de pêcheries et d'écosystèmes marins. Pour indiquer les zones d'incohérence du modèle, les zones ombrées représentent les régions où les modèles sont en désaccord sur la direction du changement pour a) et b) pour plus de 3 des 10 projections du modèle, et pour c) pour un modèle sur deux. Bien qu'ils ne soient pas ombrés, les changements prévus dans les régions arctique et antarctique en ce qui concerne b) la biomasse animale totale et c) le potentiel de capture des pêcheries sont peu fiables en raison des incertitudes associées à la modélisation des multiples facteurs en interaction et des réactions des écosystèmes. Les projections présentées en b) et c) sont motivées par les changements des conditions physiques et biogéochimiques de l'océan, par exemple la température, le niveau d'oxygène et la production primaire nette projetée à partir des modèles du système terrestre CMIP5. **L'épipélagique désigne la partie supérieure de l'océan où la profondeur est inférieure à 200 m et où il y a suffisamment de lumière solaire pour permettre la photosynthèse. d) Évaluation des risques pour les écosystèmes côtiers et de haute mer en fonction des impacts climatiques observés et prévus sur la structure, le fonctionnement et la biodiversité des écosystèmes. Les impacts et les risques sont présentés en fonction des changements de la température moyenne à la surface du globe (GMST) par rapport au niveau préindustriel. Puisque les évaluations des risques et des impacts sont fondées sur la température de surface de la mer (SST), les niveaux de SST correspondants sont indiqués [29]. L'évaluation des transitions de risque est décrite au chapitre 5, sections 5.2, 5.3, 5.2.5 et 5.3.7 ainsi que dans les documents supplémentaires SM5.3, le tableau SM5.6, le tableau SM5.8 et d’autres parties du rapport sous-jacent. La figure indique les risques évalués à des niveaux approximatifs de réchauffement et les risques croissants liés au climat dans l'océan : réchauffement de l'océan, acidification, désoxygénation, stratification de densité accrue, changements dans les flux de carbone, élévation du niveau de la mer et augmentation de la fréquence et/ou de l'intensité des événements extrêmes. L'évaluation tient compte de la capacité d'adaptation naturelle des écosystèmes, de leur exposition et de leur vulnérabilité. L'impact et les niveaux de risque ne tiennent pas compte des stratégies de réduction des risques telles que les interventions humaines ou les changements futurs de facteurs non climatiques. Les risques pour les écosystèmes ont été évalués en tenant compte des aspects biologiques, biogéochimiques, géomorphologiques et physiques. Les risques plus élevés associés aux effets des aléas climatiques se renforçant mutuellement comprennent la perte d'habitat et de biodiversité, les changements dans la composition des espèces et l'aire de répartition de celles-ci et les impacts/risques sur la structure et le fonctionnement des écosystèmes, y compris les changements dans la biomasse et la densité animales et végétales, la productivité, les flux de carbone et le transport sédimentaire. Dans le cadre de l'évaluation, la documentation a été compilée et les données ont été extraites dans un tableau résumé. Un processus d’élicitation entre experts à plusieurs cycles a eu lieu avec une évaluation indépendante pour déterminer les seuils et une discussion finale pour arriver à un consensus. Plus d'informations sur les méthodes utilisées et la documentation sous-jacente se trouvent au chapitre 5, sections 5.2 et 5.3 et dans les documents supplémentaires. {3.2.3, 3.2.4, 5.2, 5.3, 5.2.5, 5.3.7, SM5.6, SM5.8, Figure 5.16, Encadré 1 du chapitre 1 Tableau CCB1}

B6. Les risques d'impacts graves sur la biodiversité, la structure et la fonction des écosystèmes côtiers devraient être plus importants pour des températures plus élevées atteintes au XXIe siècle et au-delà dans le cadre de scénarios d’émissions élevées par rapport aux scénarios de plus faibles émissions. Les réactions prévues des écosystèmes comprennent la perte des habitats et de la diversité des espèces, et la dégradation des fonctions de l'écosystème. La capacité des organismes et des écosystèmes à s'ajuster et à s'adapter est plus importante dans les scénarios d'émissions plus faibles (degré de confiance élevé). Les écosystèmes sensibles tels que les herbiers marins et les forêts de kelp seront confrontés à des risques élevés si le réchauffement planétaire dépasse +2 °C par rapport à la température préindustrielle, combiné à d'autres dangers liés au changement climatique (degré de confiance élevé). Les coraux d'eaux chaudes sont déjà confrontés à un risque élevé et devraient passer à un risque très élevé même si le réchauffement planétaire est limité à 1,5 °C (degré de confiance très élevé). {4.3.3, 5.3, 5.5, Figure RID.3}

    B6.1 D'ici 2100, tous les écosystèmes côtiers évalués devraient faire face à un niveau de risque croissant, allant d'un risque modéré à élevé suivant le RCP2.6, jusqu’à un risque élevé à très élevé selon le RCP8.5. Les écosystèmes côtiers rocheux intertidaux devraient être exposés à un risque très élevé d'ici 2100 (degré de confiance moyen) selon le RCP8.5 en raison de l'exposition au réchauffement, en particulier pendant les vagues de chaleur marines, ainsi que de l'acidification, de la hausse du niveau de la mer, de la perte des espèces calcifiantes et de la biodiversité (degré de confiance élevé). L'acidification des océans met ces écosystèmes à l'épreuve et limite encore davantage l’adéquation à leur habitat (degré de confiance moyen) en inhibant leur rétablissement par la réduction de la calcification et un accroissement de la bioérosion. Le déclin des forêts de kelp devrait se poursuivre dans les régions tempérées en raison du réchauffement, en particulier dans le cadre de l'intensification prévue des vagues de chaleur marines, avec un risque élevé d'extinctions locales selon le RCP8.5 (degré de confiance moyen). {5.3, 5.3.5, 5.3.6, 5.3.7, 6.4.2, Figure RID.3}

    B6.2 Les herbiers marins, les prés salés et les réserves de carbone associées sont confrontés à un risque modéré en cas de réchauffement de la planète de 1,5 °C qui augmente avec le réchauffement (degré de confiance moyen). Dans le monde, de 20 % à 90 % des zones humides côtières actuelles devraient disparaître d'ici 2100, selon la montée prévue du niveau moyen des océans, les différences régionales et les types de zones humides, surtout lorsque la croissance verticale est déjà limitée par une réduction des apports sédimentaires et que la migration vers les terres est limitée par des topographies escarpées ou des modifications humaines des rivages (degré de confiance élevé). {4.3.3, 5.3.2, Figure RID.3, RID A6.1}

    B6.3 Le réchauffement des océans, l'élévation du niveau moyen des océans et les changements des marées devraient accroître la salinisation et l'hypoxie dans les estuaires (degré de confiance élevé), avec des risques élevés pour certains biotes, entraînant une migration, une réduction de la survie et une extinction locale dans les scénarios de fortes émissions (degré de confiance moyen). Ces impacts devraient être plus prononcés dans les estuaires eutrophiques et peu profonds les plus vulnérables, avec une faible amplitude de marée dans les régions tempérées et les latitudes élevées (degré de confiance moyen). {5.2.2., 5.3.1, Figure RID.3}

    B6.4 Presque tous les récifs coralliens d'eaux chaudes devraient subir d'importantes pertes de superficie et des extinctions locales, même en cas de réchauffement planétaire limité à 1,5 °C (degré de confiance élevé). La composition en espèces et la diversité des populations coralliennes restantes devraient différer des récifs actuels (degré de confiance très élevé). {5.3.4, 5.4.1, Figure RID.3}

Risques projetés pour les populations et les services écosystémiques

B7. Les changements futurs de la cryosphère terrestre devraient affecter les ressources en eau et leurs utilisations, comme la production hydroélectrique (degré de confiance élevé) et l'agriculture irriguée dans les zones de montagne et en aval (degré de confiance moyen), ainsi que les moyens de subsistance dans l'Arctique (degré de confiance moyen). Les changements dans les inondations, les avalanches, les glissements de terrain et la déstabilisation du sol devraient accroître les risques pour les infrastructures, les biens culturels, touristiques et récréatifs (degré de confiance moyen). {2.3, 2.3.1, 3.4.3}

    B7.1 Les risques de catastrophe pour les implantations humaines et les moyens de subsistance dans les zones de montagne et dans l'Arctique devraient augmenter (degré de confiance moyen) en raison de l'évolution future des risques tels que les inondations, les incendies, les glissements de terrain, les avalanches, le manque de fiabilité des conditions de glace et de neige et l'exposition accrue à ces risques des populations et des infrastructures (degré de confiance élevé). Les projections montrent que les approches techniques actuelles de réduction des risques seront moins efficaces à mesure que les dangers changent de nature (degré de confiance moyen). En montagne, des stratégies significatives de réduction des risques et d'adaptation peuvent aider à éviter l’augmentation des conséquences des inondations et des glissements de terrain bien que l'exposition et la vulnérabilité augmentent dans de nombreuses régions de montagne au cours de ce siècle (degré de confiance élevé) {2.3.2, 3.4.3 et 3.5.2}

    B7.2 On prévoit que l'affaissement de la surface terrestre causé par le dégel du pergélisol aura des répercussions sur les infrastructures urbaines et rurales de communication et de transport dans l'Arctique et dans les régions de montagne (degré de confiance moyen). La majeure partie des infrastructures arctiques se trouvent dans des régions où l'on prévoit une intensification du dégel du pergélisol d'ici le milieu du siècle. La modernisation et le réaménagement des infrastructures pourraient réduire de moitié les coûts associés au dégel du pergélisol et aux effets connexes du changement climatique d'ici 2100 (degré de confiance moyen). {2.3.4, 3.4.1, 3.4.3}

    B7.3 Le tourisme, les loisirs et les biens culturels de montagne devraient être affectés négativement par les changements futurs de la cryosphère (degré de confiance élevé). Dans le cadre d’un climat plus chaud dans la plupart des régions d'Europe, d'Amérique du Nord et du Japon, les technologies actuelles d'enneigement artificiel devraient être moins efficaces pour réduire les conséquences pour le ski, en particulier à 2 °C de réchauffement planétaire et au-delà (degré de confiance élevé). {2.3.5, 2.3.6}

B8. Les changements futurs dans la répartition et l’abondance des poissons et dans le potentiel de capture des pêcheries en raison du changement climatique devraient affecter les revenus, les moyens de subsistance et la sécurité alimentaire des populations dépendantes des ressources marines (degré de confiance moyen). À long terme, la perte et la dégradation des écosystèmes marins compromettent le rôle de l'océan dans les valeurs culturelles, récréatives et intrinsèques qui sont importantes pour l'identité et le bien-être humains (degré de confiance moyen). {3.2.4, 3.4.3, 5.4.1, 5.4.2, 6.4}

    B8.1 Les déplacements géographiques prévus et les diminutions de la biomasse animale marine mondiale et du potentiel de capture de poissons sont plus prononcés dans le cadre du RCP8.5 que pour le RCP2.6, ce qui accroît les risques sur les revenus et les moyens de subsistance des communautés humaines dépendantes, particulièrement dans les régions économiquement vulnérables (degré de confiance moyen). Ces estimations de redistribution des ressources et de leur abondance augmentent les risques de conflits entre les pêcheries, les autorités ou les communautés (degré de confiance moyen). Les défis de gestion de la pêche sont très répandus dans le cadre du RCP8.5 avec des zones sensibles régionales tels que l'Arctique et l'océan Pacifique tropical (degré de confiance moyen). {3.5.2, 5.4.1, 5.4.2, 5.5.2, 5.5.3, 6.4.2, Figure RID.3}

    B8.2 Le déclin des récifs coralliens d'eau chaude devrait compromettre considérablement les services qu'ils fournissent à la société, tels que l'alimentation (degré de confiance élevé), la protection côtière (degré de confiance élevé) et le tourisme (degré de confiance moyen). L'augmentation des risques pour la sécurité des produits de la mer (degré de confiance moyen) associée à la diminution de la disponibilité des produits de la mer devrait accroître le risque pour la santé nutritionnelle dans certaines communautés qui dépendent fortement des produits de la mer (degré de confiance moyen), comme celles de l'Arctique, de l'Afrique de l'Ouest et des petits États insulaires en voie de développement. De telles conséquences aggravent les risques liés à d'autres changements dans l'alimentation et les systèmes alimentaires causés par les changements sociaux et économiques et par les effets du changement climatique sur les terres émergées (degré de confiance moyen). {3.4.3, 5.4.2, 6.4.2}

    B8.3 Le réchauffement planétaire compromet la qualité sanitaire des produits de la mer (degré de confiance moyen) par l'exposition humaine à une bioaccumulation élevée de polluants organiques persistants et de mercure dans les plantes et les animaux marins (degré de confiance moyen), l'augmentation de la prévalence des pathogènes flottants du genre Vibrio (degré de confiance moyen) et une probabilité accrue de prolifération d'algues toxiques (degré de confiance moyen). On prévoit que ces problèmes affecteront particulièrement les collectivités humaines qui consomment beaucoup de fruits de mer, comme les collectivités autochtones côtières (degré de confiance moyen), ainsi que les secteurs économiques comme la pêche, l'aquaculture et le tourisme (degré de confiance élevé). {3.4.3, 5.4.2, Encadré 5.3}

    B8.4 Les impacts du changement climatique sur les écosystèmes marins et leurs services mettent en péril des dimensions culturelles clés de la vie et des moyens de subsistance (degré de confiance moyen), notamment en modifiant la répartition ou l'abondance des espèces utilisées et en réduisant l'accès aux zones de pêche ou de chasse. Cela comprend la perte potentiellement rapide et irréversible de la culture et des connaissances locales et autochtones, ainsi que des conséquences négatives sur l'alimentation traditionnelle et la sécurité alimentaire, sur les aspects esthétiques et sur les activités récréatives marines (degré de confiance moyen). {3.4.3, 3.5.3, 5.4.2}

B9. L'élévation du niveau moyen et extrême de la mer, ainsi que le réchauffement et l'acidification des océans, devraient exacerber les risques pour les communautés humaines dans les zones côtières de faible altitude (degré de confiance élevé). Dans les communautés humaines de l'Arctique sur des terres en pente douce et dans les atolls urbains, les risques devraient être modérés à élevés même dans un scénario de faibles émissions (RCP2.6) (degré de confiance moyen), jusqu’à atteindre les limites d'adaptation (degré de confiance élevé). Dans un scénario d'émissions élevées (RCP8.5), les régions deltaïques et les villes côtières riches en ressources devraient connaître des niveaux de risque modérés à élevés après 2050 dans le cadre de l'adaptation actuelle (degré de confiance moyen). Une adaptation ambitieuse, comprenant une gouvernance transformatrice, devrait réduire les risques (degré de confiance élevé), mais avec des avantages selon le contexte {4.3.3, 4.3.4, 6.9.2, Encadré 9, SM4.3, Figure RID.5}

    B9.1 En l'absence d'efforts d'adaptation plus ambitieux qu'aujourd'hui, et selon la tendance actuelle d'exposition et de vulnérabilité croissantes des populations côtières, les risques tels que l'érosion et la perte de terres, les inondations, la salinisation et les conséquences en cascade dus à la hausse moyenne du niveau des océans et aux événements extrêmes devraient augmenter considérablement au cours du siècle, tous scénarios confondus (degré de confiance très élevé). Selon les mêmes hypothèses, les dommages annuels causés par les inondations côtières devraient être multipliés par 2 ou par 3 d'ici 2100 par rapport à aujourd'hui (degré de confiance élevé). {4.3.3, 4.3.4, Encadré 6.1, 6.8, SM4.3, Figures RID.4 et RID.5}

    B9.2 Les populations vulnérables dans les environnements de récifs coralliens, les atolls urbains et les sites arctiques de faible altitude seront confrontées à des risques élevés à très élevés d’élévation du niveau des océans bien avant la fin de ce siècle dans le cas de scénarios à émissions élevées. Cela implique d'atteindre les limites de l'adaptation, c'est-à-dire les points où les objectifs d'un acteur (ou les besoins du système) ne peuvent être protégés des risques intolérables par des actions d'adaptation (degré de confiance élevé). L'atteinte des limites d'adaptation (p. ex. biophysique, géographique, financière, technique, sociale, politique et institutionnelle) dépend du scénario d'émissions et de la tolérance au risque propre au contexte considéré, et devrait s'étendre à d'autres zones au-delà de 2100, en raison de l'élévation à long terme du niveau des océans (degré de confiance moyen). Certains pays insulaires devraient devenir inhabitables en raison des changements des océans et de la cryosphère liés au climat (degré de confiance moyen), mais les seuils d'habitabilité restent extrêmement difficiles à évaluer. {4.3.4, 4.4.2, 4.4.2, 4.4.3, 5.5.2, Encadré 9, SM4.3, RID C1, Glossaire, Figure RID.5}

    B9.3 À l'échelle mondiale, un rythme plus lent des changements des océans et de la cryosphère liés au climat offre de meilleures possibilités d'adaptation (degré de confiance élevé). Il est certain qu'une adaptation ambitieuse comprenant une gouvernance pour un changement transformateur a le potentiel de réduire les risques dans de nombreux endroits, mais ces avantages peuvent varier d'un endroit à l'autre. À l'échelle mondiale, la protection côtière peut diviser les risques d'inondation par 2 ou 3 au cours du XXIe siècle, mais dépend d'investissements de l'ordre de plusieurs dizaines à plusieurs centaines de milliards de dollars US par an (degré de confiance élevé). Si ces investissements sont généralement rentables pour les zones urbaines densément peuplées, on peut remettre en cause le fait que les zones rurales et les zones les plus pauvres puissent se le permettre, le coût annuel relatif pour certains petits États insulaires s'élevant à plusieurs pour cent du PIB (degré de confiance élevé). Même avec des efforts d'adaptation importants, les risques résiduels et les pertes associées devraient se produire (degré de confiance moyen), mais les limites de l'adaptation spécifiques au contexte et les risques résiduels restent difficiles à évaluer. {4.1.3, 4.2.2.4, 4.2.2.4, 4.3.1, 4.3.2, 4.3.4, 4.4.3, 6.9.1, 6.9.2, Encadré 1-2 du chapitre 1, RID4.3, Figure RID.5}

 

Figure RID.4 : Effet de l'élévation régionale du niveau de la mer sur les phénomènes extrêmes associés dans les zones côtières. a) Illustration schématique des phénomènes extrêmes de niveaux de la mer et de leur récurrence moyenne dans le passé récent (1986-2005) et dans le futur. En raison de l'élévation du niveau moyen des océans, on prévoit que les niveaux locaux de la mer qui se sont produits une fois par siècle (événements centennaux historiques ECH) se reproduiront plus fréquemment à l'avenir. b) L'année où les ECH devraient se reproduire une fois par an en moyenne selon le RCP8.5 et selon le RCP2.6, dans les 439 sites côtiers où les observations sont suffisantes. L'absence de cercle indique une incapacité d'effectuer une évaluation en raison d'un manque de données, mais n'indique pas l'absence d'exposition et de risque. Plus le cercle est sombre, plus cette transition est prévue tôt. La plage probable est de ± 10 ans quand cette transition est prévue avant 2100. Les cercles blancs (33 % des lieux selon le RCP2.6 et 10 % selon le RCP8.5) indiquent que les ECH ne devraient pas se reproduire tous les ans avant 2100. c) Une indication des sites où cette transition des ECH en événement annuel devrait se produire plus de 10 ans plus tard dans le cadre du RCP2.6, comparativement au RCP8.5. Comme les scénarios conduisent à de petites différences d'ici 2050 dans de nombreux sites, les résultats ne sont pas montrés ici pour le RCP4.5, mais ils sont disponibles au chapitre 4. {4.2.3, Figure 4.10, Figure 4.12}

RID.C Mise en oeuvre de réponses aux changements dans l'océan et la cryosphère

Défis

C1. Les impacts des changements liés au climat dans les océans et la cryosphère mettent de plus en plus au défi les efforts actuels de gouvernance pour élaborer et mettre en œuvre des mesures d'adaptation à l'échelle locale et mondiale et, dans certains cas, les pousser à leurs limites. Les personnes les plus exposées et les plus vulnérables sont souvent celles dont la capacité de réaction est la plus faible (degré de confiance élevé). {1.5, 1.7, cases de chapitre 2 à 3 du chapitre 1, 2.3.1, 2.3.2, 2.3.2, 2.3.3, 2.4, 3.2.4, 3.4.3, 3.5.2, 3.5.3, 3.5.3, 4.1, 4.3.3, 4.4.3, 5.5.2, 5.5.3, 6.9}

    C1.1 Les échelles temporelles des impacts du changement climatique dans l'océan et la cryosphère et leurs conséquences sociétales opèrent sur des horizons temporels plus longs que ceux des mécanismes de gouvernance (par exemple les cycles de planification, les cycles de prise de décisions publiques et institutionnelles et les instruments financiers). De telles différences temporelles mettent à l'épreuve la capacité des sociétés à se préparer et à réagir de façon adéquate aux changements à long terme, y compris aux variations de la fréquence et de l'intensité des événements extrêmes (degré de confiance élevé). Les glissements de terrain et les inondations dans les régions de haute montagne, les risques pour les espèces et les écosystèmes importants de l'Arctique, ainsi que pour les nations et les îles de faible altitude, pour les petits États insulaires, les autres régions côtières et les écosystèmes des récifs coralliens en sont des exemples. {2.3.2, 3.5.2, 3.5.4, 4.4.3, 5.2, 5.3, 5.4, 5.5.1, 5.5.2, 5.5.3, 6.9}

    C1.2 Les mécanismes de gouvernance (par exemple les aires marines protégées, les plans d'aménagement du territoire et les systèmes de gestion de l'eau) sont, dans de nombreux contextes, trop fragmentés entre les frontières administratives et les différents secteurs pour apporter des réponses intégrées aux risques croissants et en cascade liés aux changements climatiques dans les océans et/ou la cryosphère (degré de confiance élevé). La capacité des systèmes de gouvernance des régions polaires et océaniques à réagir aux impacts du changement climatique s'est récemment renforcée, mais cette évolution n'est pas suffisamment rapide ou robuste pour faire face à l'ampleur des risques croissants prévus (degré de confiance élevé). En haute montagne, dans les régions côtières et les petites îles, il est également difficile de coordonner les réponses d'adaptation au changement climatique, en raison des nombreuses interactions des facteurs de risque climatiques et non climatiques (tels que l'inaccessibilité, les tendances de la démographie et de l’urbanisme ou l'affaissement des terres dû aux activités locales) entre échelles, secteurs et domaines politiques (degré de confiance élevé) {2.3.1, 3.5.3, 4.4.3, 5.4.2, 5.5.5.2, 5.3, 5.3, encadré 5.6 et 6.9, encadré transversal 3 du Chapitre 1}

    C1.3 Il existe un large éventail d'obstacles et de limites à l'adaptation au changement climatique dans les écosystèmes (degré de confiance élevé). Les limites comprennent l'espace dont les écosystèmes ont besoin, les facteurs non climatiques et les impacts humains qui doivent être pris en compte dans le cadre des mesures d'adaptation, la diminution de la capacité d'adaptation des écosystèmes en raison des changements climatiques et le ralentissement des taux de rétablissement des écosystèmes par rapport à la répétition des conséquences climatiques, la disponibilité des technologies, des connaissances et des soutiens financiers, et les mécanismes de gouvernance actuels (degré de confiance moyen). {3.5.4, 5.5.2}

    C1.4 Il existe des obstacles financiers, technologiques, institutionnels et autres à la mise en œuvre de réponses aux impacts négatifs actuels et futurs des changements climatiques dans l'océan et la cryosphère, qui entravent le renforcement de la résilience et les mesures de réduction des risques (degré de confiance élevé). La question de savoir si ces obstacles réduisent l'efficacité de l'adaptation ou correspondent aux limites de l'adaptation dépend des circonstances propres au contexte, du rythme et de l'ampleur des changements climatiques et de la possibilité des sociétés à transformer leur capacité d'adaptation en réponses efficaces. La capacité d'adaptation diffère toujours d'une communauté et d'une société à l'autre et au sein d'une même communauté et d'une même société (degré de confiance élevé). Les personnes les plus exposées et les plus vulnérables aux aléas actuels et futurs dus aux changements des océans et de la cryosphère sont souvent celles qui ont la plus faible capacité d'adaptation, en particulier dans les îles et les zones côtières de faible altitude, dans les régions arctiques et de haute montagne où le développement est difficile (degré de confiance élevé). {2.3.1, 2.3.2, 2.3.2, 2.3.7, Encadré 2.4, 3.5.2, 4.3.4, 4.4.2, 4.4.3, 5.5.2, 6.9, cases 2 et 3 du chapitre 1, case 9 de la section transversale}

Renforcer les options de réponse

C2. Les services et les options de grande portée fournis par les écosystèmes liés à l'océan et à la cryosphère peuvent être soutenus par la protection, la restauration, la gestion écosystémique préventive de l'utilisation des ressources renouvelables et la réduction de la pollution et autres facteurs de stress (degré de confiance élevé). La gestion intégrée de l'eau (degré de confiance moyen) et l'adaptation écosystémique (degré de confiance élevé) réduisent les risques climatiques au niveau local et offrent de multiples avantages pour la société. Toutefois, il existe des contraintes écologiques, financières, institutionnelles et de gouvernance pour de telles actions (degré de confiance élevé) et, dans de nombreux contextes, l'adaptation basée sur les écosystèmes ne sera efficace que pour les niveaux de réchauffement les plus faibles (degré de confiance élevé). {2.3.1, 2.3.1, 2.3.3, 3.2.4, 3.5.2, 3.5.4, 4.4.2, 5.2.2, 5.4.2, 5.5.1, 5.5.2, figure RID.5}

    C2.1 Les réseaux d'aires protégées aident à maintenir les services écosystémiques, y compris l'absorption et le stockage du carbone, et permettent de futures options d'adaptation fondées sur les écosystèmes en facilitant les déplacements vers les pôles et en altitude des espèces, des populations et des écosystèmes qui se produisent en réponse au réchauffement et à la montée du niveau de la mer (degré de confiance moyen). Les barrières géographiques, la dégradation des écosystèmes, la fragmentation des habitats et les obstacles à la coopération régionale limitent le potentiel de ces réseaux pour soutenir les futurs changements d'aire de répartition des espèces dans les régions marines, de haute montagne et polaires. (degré de confiance élevé). {2.3.3, 3.2.3, 3.3.2, 3.3.2, 3.5.4, 5.5.2, encadré 3.4}

    C2.2 La restauration de l'habitat terrestre et marin et les outils de gestion des écosystèmes tels que la relocalisation assistée des espèces et la coraliculture peuvent être efficaces localement pour améliorer l'adaptation basée sur les écosystèmes (degré de confiance élevé). De telles actions sont plus efficaces lorsqu'elles sont soutenues par la communauté, lorsqu'elles sont basées sur la science tout en utilisant le savoir local et le savoir autochtone, lorsqu'elles bénéficient d'un soutien à long terme qui inclut la réduction ou l'élimination des facteurs de stress non climatiques, et lorsqu'elles sont soumises aux niveaux de réchauffement les plus faibles (grande confiance). Par exemple, les options de restauration des récifs coralliens peuvent être inefficaces si le réchauffement planétaire dépasse 1,5°C, car les coraux sont déjà à haut risque (degré de confiance très élevé) aux niveaux actuels de réchauffement. {2.3.3.3,4.4.4.2, 5.3.7, 5.5.1, 5.5.2, encadré 5.5, Fig RID.3}

    C2.3 Le renforcement des approches préventives, telles que la reconstitution des pêcheries surexploitées ou épuisées, et la réactivité des stratégies existantes de gestion des pêcheries réduit les impacts négatifs des changements climatiques sur les pêcheries, avec des avantages pour les économies régionales et les moyens de subsistance (degré de confiance moyen). Une gestion des pêcheries qui évalue et met à jour régulièrement les mesures au fil du temps, en s'appuyant sur des évaluations des tendances futures des écosystèmes, réduit les risques pour les pêcheries (degré de confiance moyen), mais a une capacité limitée de faire face aux changements des écosystèmes. {3.2.4, 3.5.2, 5.4.2, 5.5.2, 5.5.2, 5.5.3, figure RID.5}

    C2.4 La restauration des écosystèmes côtiers végétalisés, tels que les mangroves, les marais littoraux et les herbiers marins (écosystèmes côtiers de " carbone bleu "), pourrait permettre d'atténuer les changements climatiques en augmentant l'absorption et le stockage du carbone d'environ 0,5% des émissions mondiales annuelles actuelles (degré de confiance moyen). Une meilleure protection et une meilleure gestion peuvent réduire les émissions de carbone de ces écosystèmes. Cumulées, ces mesures offrent également de multiples autres avantages, comme la protection contre les tempêtes, l'amélioration de la qualité de l'eau et favorisent la biodiversité et les pêcheries (degré de confiance élevé). L'amélioration de la quantification du stockage du carbone et des flux de gaz à effet de serre de ces écosystèmes côtiers réduira les incertitudes actuelles concernant les mesures, les bilans et leur vérification (degré de confiance élevé). {Encadré 4.3, 5.4, 5.5.1, 5.5.2, annexe I : Glossaire}

    C2.5 Les énergies marines renouvelables peuvent contribuer à l'atténuation des changements climatiques et peuvent comprendre les énergies des vents marins, des marées, des vagues, des gradients thermiques et de salinité et des biocarburants d'algues. La demande émergente de sources d'énergie alternatives devrait créer des débouchés économiques pour le secteur des énergies marines renouvelables (degré de confiance élevé), bien que leur potentiel puisse également être affecté par les changements climatiques (degré de confiance faible). {5.4.2, 5.5.1, Figure 5.23}

    C2.6 Les approches de gestion de l'eau intégrées à de multiples échelles peuvent être efficaces pour faire face aux conséquences et tirer parti des possibilités découlant des changements de la cryosphère dans les régions de haute montagne. Ces approches renforcent également la gestion des ressources en eau par le développement et l'optimisation du stockage polyvalent et des lâchers d'eau des réservoirs (degré de confiance moyen) en tenant compte des impacts potentiellement négatifs sur les écosystèmes et les collectivités. La diversification des activités touristiques tout au long de l'année favorise l'adaptation dans les économies de montagne (degré de confiance moyen). {2.3.1, 2.3.5}

C3. Les communautés côtières sont confrontées à des choix difficiles dans l'élaboration de réponses contextuelles et intégrées à l'élévation du niveau de la mer qui équilibrent les coûts, les avantages et les compromis des options disponibles et qui peuvent être ajustés avec le temps (degré de confiance élevé). Tous les types d'options, y compris la protection, l'hébergement, l'adaptation écosystémique, l'avancée et le recul des côtes, dans la mesure du possible, peuvent jouer un rôle important dans ces réponses intégrées (degré de confiance élevé). {4.4.4.2, 4.4.3, 4.4.4, 6.9.1, encadré 9 ; Figure RID.5}

    C3.1 Plus le niveau de la mer monte, plus il est difficile de protéger les côtes, principalement en raison de barrières économiques, financières et sociales plutôt qu'en raison de limites techniques (degré de confiance élevé). Dans les décennies à venir, la réduction des facteurs locaux d'exposition et de vulnérabilité tels que l'urbanisation côtière et l'affaissement dû à l'homme constituera une réponse efficace (degré de confiance élevé). Lorsque l'espace est limité et que la valeur des biens exposés est élevée (par exemple dans les villes), la protection par la méthode dure (par exemple les digues) sera probablement une option d'intervention rentable au XXIe siècle, compte tenu des particularités du contexte (degré de confiance élevé) mais les zones à ressources limitées pourraient ne pas être en mesure de se permettre ces investissements. Là où l'espace est disponible, l'adaptation fondée sur les écosystèmes peut réduire les risques côtiers et offrir de multiples autres avantages tels que le stockage du carbone, l'amélioration de la qualité de l'eau, la conservation de la biodiversité et le soutien aux moyens de subsistance (degré de confiance moyen). {4.3.2, 4.4.2, Encadré 4.1, Encadré 9, Figure SPM.5}

    C3.2 Certaines mesures d'aménagement du littoral, telles que les systèmes d'alerte précoce et la protection des bâtiments contre les inondations, sont souvent à la fois peu coûteuses et très rentables au niveau actuel de la mer (degré de confiance élevé). L'élévation prévue du niveau de la mer et l'augmentation des risques côtiers rendent certaines de ces mesures moins efficaces si elles ne sont pas combinées à d'autres mesures (degré de confiance élevé). Tous les types d'options, y compris la protection, l'hébergement, l'adaptation écosystémique, l'avancée côtière et la relocalisation planifiée, si d'autres localités sont disponibles, peuvent jouer un rôle important dans ces réponses intégrées (degré de confiance élevé). Lorsque la communauté touchée est de petite taille ou à la suite d'une catastrophe, il vaut la peine d'envisager de réduire les risques en planifiant des déplacements côtiers si d'autres lieux sûrs sont disponibles. Une telle relocalisation planifiée peut être soumise à des contraintes, socialement, culturellement, financièrement et politiquement (degré de confiance très élevé). {4.4.2.2, Encadré 4.1, Encadré 9, RID B3}

    C3.3 Les réponses à l'élévation du niveau de la mer et à la réduction des risques qui y sont associés posent à la société de profonds défis de gouvernance en raison de l'incertitude quant à l'ampleur et au rythme de l'élévation future du niveau de la mer, des compromis difficiles à trouver entre les objectifs sociétaux (par exemple la sécurité, la conservation, le développement économique, l’équité intra-génération et entre générations), des ressources limitées, des intérêts et valeurs contradictoires entre les différentes parties prenantes (degré de confiance élevé). Ces défis peuvent être atténués à l'aide de combinaisons appropriées à l'échelle locale d'analyse de décisions, de planification de l'usage des terres, de participation du public, de divers systèmes de connaissances et d'approches de résolution des conflits qui sont ajustées au fil du temps en fonction des changements de circonstances (degré de confiance élevé). {Encadré 5 du chapitre 1, 4.4.3, 4.4.4, 4.4.4, 6.9}

    C3.4 Malgré les grandes incertitudes quant à l'ampleur et au rythme de l'élévation du niveau de la mer après 2050, de nombreuses décisions concernant les zones côtières, dont l'horizon temporel va de plusieurs décennies à plus d'un siècle, sont actuellement prises (par exemple, des infrastructures essentielles, des ouvrages de protection côtière, la planification urbaine) et peuvent être améliorées en tenant compte de la hausse relative du niveau de la mer, en favorisant des réponses souples (c’est-à-dire celles qui peuvent être adaptés au fil du temps) appuyées par des systèmes de surveillance des signaux d'alerte précoce, en ajustant périodiquement les décisions (c’est-à-dire par la prise de décisions adaptative), en utilisant des approches décisionnelles solides, le jugement des experts, la construction de scénarios et de multiples systèmes de connaissances (degré de confiance élevé). L'amplitude de l'élévation du niveau de la mer dont il faut tenir compte pour planifier et mettre en œuvre des interventions côtières dépend de la tolérance au risque des parties prenantes. Les parties prenantes ayant une plus grande tolérance au risque (par exemple, celles qui planifient des investissements qui peuvent être très facilement adaptés à des conditions imprévues) préfèrent souvent utiliser la plage probable des projections, tandis que les parties prenantes ayant une plus faible tolérance au risque (par exemple, celles qui prennent des décisions concernant des infrastructures critiques) considèrent également le niveau moyen des océans et le niveau local de la mer au-dessus du haut de la plage probable (globalement 1,1 m selon le RCP8,5 d'ici 2100) et des méthodes caractérisées par une confiance moindre comme la consultation d'experts. {1.8.1, 1.9.2, 4.2.3, 4.4.4, figure 4.2, encadré 5 du chapitre 1, figure RID.5, RID B3.}

   

Figure RID.5 : Risques d'élévation du niveau de la mer et réponses. Le terme réponse est utilisé ici au lieu de adaptation parce que certaines réponses, comme le recul, peuvent ou non être considérées comme une adaptation. Le panneau a) montre le risque combiné d'inondation, d'érosion et de salinisation des côtes pour les types géographiques illustrés en 2100, en raison de l'évolution des niveaux moyens et extrêmes des océans selon les scénarios RCP2.6 et RCP8.5 et selon deux scénarios de réponse. Les risques associés aux PCR 4.5 et 6.0 n'ont pas été évalués en raison d'un manque de documentation sur les types géographiques évalués. L'évaluation ne tient pas compte des changements du niveau extrême de la mer au-delà de ceux qui sont directement induits par l'élévation du niveau moyen des océans ; les niveaux de risque pourraient augmenter si d'autres changements du niveau extrême de la mer étaient pris en compte (par exemple à cause des changements dans l'intensité des cyclones). Le panneau a) examine un scénario socio-économique avec une densité de population côtière relativement stable au cours du siècle {SM4.3.2}. Les risques pour les régions géographiques illustratives ont été évalués en fonction des changements relatifs du niveau de la mer projetés pour une série d'exemples précis : New York, Shanghai et Rotterdam pour les villes côtières riches en ressources couvrant un large éventail d'expériences d'intervention ; Tarawa Sud, Fongafale et Male' pour les atolls urbains ; Mekong et Ganges-Brahmaputra-Meghna pour les grands deltas agricoles tropicaux ; et Bykovskiy, Shishmaref,Kivalina, Tuktoyaktuk et Shingle Point pour les collectivités de l'Arctique situées dans des régions non soumises à un ajustement glacio-isostatique rapide {4.2, 4.3.4, SM4.2}. L'évaluation distingue deux scénarios de réponse contrastés. L'expression "pas de réponse ou réponse modérée " décrit les efforts déployés à ce jour (c’est-à-dire aucune autre mesure importante ou aucun nouveau type de mesures). La " réponse potentielle maximale" représente une combinaison de réponses mises en œuvre dans toute leur ampleur et donc des efforts supplémentaires importants par rapport à aujourd'hui, en supposant un minimum d'obstacles financiers, sociaux et politiques. L'évaluation a été effectuée pour chaque scénario d'élévation du niveau de la mer et d'intervention, tel qu'indiqué par les couleurs dans la figure ; les niveaux de risque intermédiaires sont interpolés {4.3.3}. Les critères d'évaluation comprennent l'exposition et la vulnérabilité (densité des actifs, niveau de dégradation des écosystèmes tampons terrestres et marins), les risques côtiers (inondations, érosion du littoral, salinisation), les réactions in situ (défenses côtières artificielles, restauration ou création de nouvelles zones tampons naturelles, et gestion de l’affaissement des sols) et le déplacement planifié. Le déplacement planifié fait référence à la retraite ou au déplacement accompagné décrit au chapitre 4, c'est-à-dire à des mesures proactives et à l'échelle locale visant à réduire les risques en déplaçant des personnes, des biens et des infrastructures. Le déplacement forcé n'est pas pris en compte dans cette évaluation. Le panneau a) met également en évidence la contribution relative des interventions in situ et des déménagements prévus à la réduction totale des risques. Le panneau b) illustre schématiquement la réduction des risques (flèches verticales) et l’ajournement des risques (flèches horizontales) par des mesures d'atténuation et/ou des réponses à la montée du niveau de la mer. Le panneau c) résume et évalue les réponses à l'élévation du niveau de la mer suivant l'efficacité, les coûts, les co-avantages, les inconvénients, l'efficience économique et les défis connexes en matière de gouvernance {4.4.2}. Le panneau d) présente les étapes génériques d'une approche décisionnelle adaptative, ainsi que les conditions clés permettant de réagir à l'élévation du niveau de la mer {4.4.4 ; 4.4.5}

Conditions favorables

C4. Pour favoriser la résilience aux changements climatiques et le développement durable, il est essentiel de réduire d'urgence et de manière ambitieuse les émissions et de coordonner des mesures d'adaptation soutenues et de plus en plus ambitieuses (degré de confiance très élevé). L'intensification de la coopération et de la coordination entre les autorités gouvernementales à travers les échelles spatiales et les horizons de planification est un élément clé pour mettre en œuvre des réponses efficaces aux changements liés au climat dans l'océan et la cryosphère. L'éducation et la connaissance du climat, le suivi et la prévision, l'utilisation de toutes les sources de connaissances disponibles, le partage des données, de l'information et des connaissances, le financement, la lutte contre la vulnérabilité sociale et pour l'équité, et le soutien institutionnel sont également essentiels. Ces investissements permettent le renforcement des capacités, l'apprentissage social et la participation à l'adaptation en fonction du contexte, ainsi que la négociation de compromis et l’obtention de co-avantages pour réduire les risques à court terme et renforcer la résilience et la durabilité à long terme. (degré de confiance élevé) Ce rapport reflète l'état de la science des océans et de la cryosphère pour les faibles niveaux de réchauffement planétaire (1,5°C), tel qu'il est évalué dans les rapports antérieurs du GIEC et de l'IPBES. {1.1, 1.5, 1.8.3, 2.3.1, 2.3.1, 2.3.2, 2.4, figure 2.7, 2.5, 3.5.2, 3.5.4, 4.4, 5.2.2, case 5.3, 5.4.2, 5.5.2, 6.4.3, 6.5.3, 6.8, 6.9, section 9 de la Figure RID.5}

    C4.1 Compte tenu des changements observés et prévus dans l'océan et la cryosphère, de nombreux pays auront du mal à s'adapter, même avec des mesures d'atténuation ambitieuses (degré de confiance très élevé). Dans un scénario d'émissions élevées, de nombreuses communautés dépendant de l'océan et de la cryosphère devraient faire face à des limites d'adaptation (par exemple biophysiques, géographiques, financières, techniques, sociales, politiques et institutionnelles) pendant la seconde moitié du XXIe siècle. Par comparaison, les scénarios à faibles émissions limitent les risques liés aux changements de l’océan et de la  cryosphère au cours du siècle actuel et au-delà et permettent des réponses plus efficaces (degré de confiance élevé), tout en créant des co-avantages. Des changements économiques et institutionnels profonds et transformateurs permettront un développement résilient aux changements climatiques dans le contexte de l'océan et de la cryosphère (degré de confiance élevé). {1.1, 1.4-1.7, cases 1-3 des chapitres 1, 2.3.1, 2.4, case 3.2, figure 3.4, case 7 des chapitres 3, 3.4.3, 4.2.2, 4.2.3, 4.2.3, 4.3.4, 4.4.4, 4.4.2, 4.4.3, 4.4.6, 5.4.2, 5.5.3, 6.9.2, case 9.2 des chapitres 9, figure RID.5}

    C4.2 L'intensification de la coopération et de la coordination entre les autorités à différentes échelles, juridictions, secteurs, domaines politiques et horizons de planification peut permettre des réponses efficaces aux changements dans l'océan, la cryosphère et à l'élévation du niveau de la mer (degré de confiance élevé). La coopération régionale, y compris par les traités et les conventions, peut appuyer les mesures d'adaptation ; toutefois, la réponse aux conséquences et aux pertes résultant des changements dans l'océan et la cryosphère est rendue possible par les politiques régionales dans une mesure actuellement limitée (degré de confiance élevé). Les arrangements institutionnels qui établissent des liens solides à plusieurs niveaux avec les collectivités locales et autochtones favorisent l'adaptation (degré de confiance élevé). La coordination et la complémentarité entre les politiques régionales nationales et transfrontières peuvent appuyer les efforts visant à faire face aux risques pour la sécurité et la gestion des ressources, telles que l'eau et les pêcheries (degré de confiance moyen). {2.3.1, 2.3.2, 2.4, encadré 2.4, 2.5, 3.5.2, 3.5.3, 3.5.3, 3.5.4, 4.4.4, 4.4.5, tableau 4.9, 5.5.2, 6.9.2}

    C4.3 L'expérience acquise à ce jour - par exemple, en réponse à l'élévation du niveau de la mer, aux risques liés à l'eau dans certaines hautes montagnes et aux risques liés au changement climatique dans l'Arctique - révèle également l'influence habilitante d'une perspective à long terme dans la prise de décisions à court terme, la prise en compte explicite des incertitudes des risques propres au contexte après 2050 (degré de confiance élevé), et le renforcement des capacités en termes de gouvernance pour faire face aux risques complexes (degré de confiance moyen). {2.3.1, 3.5.4, 4.4.4, 4.4.5, Tableau 4.9, 5.5.2, 6.9, Figure RID.5}

    C4.4 Les investissements dans l'éducation et le renforcement des capacités à différents niveaux et échelles facilitent l'apprentissage social et la capacité à long terme de réagir en fonction du contexte pour réduire les risques et améliorer la résilience (degré de confiance élevé). Les activités spécifiques comprennent l'utilisation de multiples systèmes de connaissances et d'informations climatiques régionales dans la prise de décision, et l'engagement des communautés locales, des peuples autochtones et des parties prenantes dans des arrangements de gouvernance adaptative et des cadres de planification (degré de confiance moyen). La promotion des connaissances climatiques et l'utilisation des systèmes de connaissances locales, autochtones et scientifiques permettent un apprentissage social et une sensibilisation du public et de lui permettre de comprendre les risques et le potentiel de réponse propres à la localité (degré de confiance élevé). De tels investissements peuvent développer et, dans de nombreux cas, transformer les institutions existantes et permettre la mise en place de mécanismes de gouvernance informés, interactifs et adaptatifs (degré de confiance élevé). {1.8.3, 2.3.2, Figure 2.7, Encadré 2.4, 2.4, 3.5.2, 3.5.4, 4.4.4, 4.4.5, Tableau 4.9, 5.5.2, 6.9}

    C4.5 La surveillance et la prévision des changements dans l'océan et la cryosphère en fonction du contexte éclairent la planification et la mise en œuvre de l'adaptation et facilitent la prise de décisions éclairées sur les compromis entre les gains à court et à long terme (degré de confiance moyen). La surveillance soutenue à long terme, le partage des données, de l'information et des connaissances et l'amélioration des prévisions contextuelles, ainsi que les systèmes d'alerte précoce pour prévoir les phénomènes El Niño/La Niña les plus extrêmes, les cyclones tropicaux et les vagues de chaleur marines, aident à gérer les impacts négatifs des changements océaniques comme les pertes dans les pêches et les impacts négatifs sur la santé humaine, la sécurité alimentaire, l'agriculture, les récifs coralliens, l'aquaculture, les incendies, le tourisme, la préservation, la sécheresse et les crues ((degré de confiance élevé). {2.4, 2.5, 3.5.2, 4.4.4, 5.5.2, 6.3.1, 6.3.3, 6.4.3, 6.5.3, 6.9}

    C4.6 L'établissement de priorités dans les mesures de lutte contre la vulnérabilité sociale et pour l'équité étaye les efforts visant à promouvoir une résilience au climat juste et équitable et le développement durable (degré de confiance élevé), et peut être facilité par la création de cadres communautaires sûrs permettant une participation significative du public, la délibération et la résolution des conflits (degré de confiance moyen). {Encadré 2.4, 4.4.4, 4.4.5, Tableau 4.9, Figure RID.5}

    C4.7 Cette évaluation de l'océan et de la cryosphère dans un climat en évolution révèle les avantages d'une atténuation ambitieuse et d'une adaptation efficace pour le développement durable et, inversement, les coûts et les risques croissants d'une action tardive. Le potentiel de cartographie des Scénarios de Développement Résilients au Climat varie à l'intérieur des régions océaniques, des régions de haute montagne et des régions polaires et entre elles. La réalisation de ce potentiel dépend d’un changement transformateur. Cela souligne l'urgence de donner la priorité à une action dans les meilleurs délais, ambitieuse, coordonnée et durable. (degré de confiance très élevé) {1.1, 1.8, Encadré 1, 2.3, 2.4, 3.5, 4.2.1, 4.2.2, 4.2.2, 4.3.4, 4.4, Tableau 4.9, 5.5, 6.9, Encadré 9, Figure RID}

Notes

  1. La cryosphère est définie dans le présent rapport (annexe I : Glossaire) comme les composantes gelées du système terrestre à la surface de la terre et de l'océan, telles que la couverture de neige, les glaciers, les calottes glaciaires, les banquises, les icebergs, la glace de mer, de lac, de rivière, le pergélisol et le sol gelé de façon saisonnière.
  2. La décision de préparer un rapport spécial sur le changement climatique, les océans et la cryosphère a été prise lors de la quarante-troisième session du GIEC qui a eu lieu à Nairobi, au Kenya, du 11 au 13 avril 2016.
  3. Dates limites : 15 octobre 2018 pour la soumission des manuscrits, 15 mai 2019 pour l'acceptation pour publication.
  4. Le SROCC est produit sous la direction scientifique des groupes de travail I et II. Conformément au schéma approuvé, les options d'atténuation (Groupe de travail III) ne sont pas évaluées, à l'exception du potentiel d'atténuation du carbone bleu (écosystèmes côtiers).
  5. Les titres complets de ces deux rapports spéciaux sont : "Réchauffement planétaire de 1,5 °C. Rapport spécial du GIEC sur les conséquences d’un réchauffement planétaire de 1,5 °C par rapport aux niveaux préindustriels et les trajectoires associées d’émissions mondiales de gaz à effet de serre, dans le contexte du renforcement de la réponse mondiale au changement climatique, du développement durable et de la lutte contre la pauvreté." "Changements climatiques et terres émergées: un rapport spécial du GIEC sur les changements climatiques, la désertification, la dégradation des terres, la gestion durable des terres, la sécurité alimentaire et les flux de gaz à effet de serre dans les écosystèmes terrestres.”
  6. Chaque conclusion se fonde sur une évaluation des éléments probants et de la concordance s’y rapportant. Cinq qualificatifs sont utilisés pour exprimer le degré de confiance : très faible, faible, moyen, élevé et très élevé ; le degré de confiance est indiqué en italique : par exemple degré de confiance moyen. Les qualificatifs ci-après ont été utilisés pour indiquer la probabilité évaluée d’un résultat : quasiment certain (probabilité de 99 à 100 %), très probable (90 à 100 %), probable (66 à 100 %), à peu près aussi probable qu’improbable (33 à 66 %), improbable (0 à 33 %), très improbable (0 à 10 %), exceptionnellement improbable (0 à 1 %). La probabilité évaluée est en italique, par exemple très probable. Cela est conforme au RE5 et aux autres rapports spéciaux du RE6. D’autres qualificatifs peuvent également être utilisés le cas échéant : extrêmement probable (95 à 100 %), plus probable qu’improbable (> 50 à 100 %), plus improbable que probable (0 à < 50 %) et extrêmement improbable (0 à 5 %). Le présent rapport utilise également l'expression " fourchette probable " ou " fourchette très probable " pour indiquer que la probabilité évaluée d'un résultat se situe dans la fourchette de probabilité de 17 à 83 % ou de 5 à 95 %. Pour plus de détails, voir {1.9.2, Figure 1.4}.
  7. Les zones de haute montagne comprennent toutes les régions montagneuses où les glaciers, la neige ou le pergélisol sont des caractéristiques importantes du paysage. Pour une liste des régions de haute montagne couvertes par le présent rapport, voir le chapitre 2. La population des régions de haute montagne est calculée pour les régions situées à moins de 100 kilomètres des glaciers ou du pergélisol dans les régions de haute montagne évaluées dans ce rapport {2.1}. Les projections pour 2050 donnent l'éventail de la population de ces régions suivant les cinq trajectoires communes socio-économiques (SSP) {Encadré 1 du chapitre 1}.
  8. La population de la zone côtière de faible altitude est calculée pour les zones terrestres proches de la côte, et inclut celle des petits États insulaires, qui se trouvent à moins de 10 mètres au-dessus du niveau de la mer {Encadré chapitre 9}. Les projections pour 2050 donnent l'éventail de la population de ces régions suivant les cinq trajectoires communes socio-économiques (SSP) {Encadré 1 du chapitre 1}.
  9. c’est-à-dire la calotte polaire. Les glaciers périphériques y sont également comptés.
  10. 360 Gt de glace correspondent à 1 mm d’élévation du niveau moyen des mers
  11. Cela ne signifie pas que les changements ont commencé en 1950. Certaines variables ont changé depuis la période préindustrielle.
  12. Ce facteur d'échelle (expansion globale moyenne des océans exprimée en tant qu’élévation du niveau des océans en mètres par unité de chaleur) varie d'environ 10 % entre les différents modèles, et il augmentera systématiquement d'environ 10 % d'ici 2100 sous le forçage RCP8.5 en raison de l’augmentation du coefficient moyen de dilatation thermique dû au réchauffement des océans. {4.2.1, 4.2.2, 5.2.2}
  13. La banquise de l'Antarctique n'est pas représentée ici en raison de la faible confiance dans les projections futures. {3.2.2}
  14. CMIP5 est la phase 5 du Projet de comparaison interlaboratoires de modèles couplés (Annexe I : Glossaire).
  15. Une trajectoire d'émission inférieure (RCP1.9), qui correspondrait à un niveau projeté de réchauffement inférieur au scenario RCP2.6, ne faisait pas partie du CMIP5.
  16. Dans certains cas, le présent rapport évalue les changements par rapport à 2006-2015. Le réchauffement de la période 1850-1900 à 2006-2015 a été évalué à 0,87 °C (plage probable de 0,75 à 0,99 °C). {Encadré 1 du chapitre 1}.
  17. Un Zettajoule (ZJ) est égal à 1 021 Joules. Réchauffer l'océan entier de 1 °C nécessite environ 5500 ZJ ; 144 ZJ réchaufferaient les 100 premiers mètres d'environ 1 °C.
  18. Une vague de chaleur océanique est une période de températures extrêmement chaudes près de la surface de la mer qui persiste pendant des jours, voire des mois, et peut atteindre des milliers de kilomètres (Annexe I : Glossaire).
  19. Dans ce rapport, la stratification de la densité est définie comme le contraste de densité entre les couches peu profondes et les couches plus profondes. Une stratification accrue réduit l'échange vertical de chaleur, de salinité, d'oxygène, de carbone et de nutriments.
  20. Selon les mesures in-situ ayant plus de quinze ans.
  21. La circulation méridienne de retournement de l'Atlantique (AMOC) est le principal système de courants dans les océans Atlantique Sud et Nord (Annexe I : Glossaire).
  22. Le taux global d'élévation des océans est supérieur à la somme des contributions de la cryosphère et des océans, en raison des incertitudes sur l'estimation du stockage de l’eau terrestre.
  23. L'échelle de temps de récupération est de l'ordre de plusieurs siècles à plusieurs millénaires (Annexe 1 : Glossaire).
  24. Les mers ne sont pas évaluées individuellement mais en tant que régions océaniques dans le présent rapport.
  25. Ce rapport utilise principalement le RCP2.6 et le RCP8.5 pour les raisons suivantes : Ces scénarios représentent en grande partie la plage évaluée pour les sujets couverts dans le présent rapport ; ils représentent en grande partie ce qui est couvert dans la documentation évaluée, selon le CMIP5 ; et ils permettent une narration cohérente des changements prévus. Le RCP4.5 et le RCP6.0 ne sont pas disponibles pour tous les sujets abordés dans le rapport. {Encadré RID.1}
  26. Pour ce qui est des émissions anthropiques annuelles totales de CO2, elles ont été en moyenne de 10,8 ± 0,8 GtC par an (39,6 ± 2,9 GtCO2 par an) sur la période 2008-2017. Les émissions anthropiques annuelles totales de méthane ont été de 0,35 ± 0,01 GtCH4 par an en moyenne sur la période 2003-2012. {5.5.1}
  27. Le NPP est évalué à partir du projet 5 de comparaison des modèles couplés (CMIP5).
  28. La biomasse animale provient du projet Modèles de Comparaison de Pêcheries et d'Écosystèmes Marins (FISHMIP).
  29. La conversion entre la GMST et la SST se base sur un facteur 1,44 qui provient des changements dans un ensemble de simulations du RCP8.5 ; ce facteur a une incertitude d'environ 4 % du fait des différences entre les scénarios RCP2.6 et RCP8.5 {Tableau RID.1}