Modification de Rapport d'atelier coparainé par l'IPBES et le GIEC sur la biodiversité et le changement climatique
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{{Titre|Biodiversité et changement climatique|Atelier coparrainé par l'[https://fr.wikipedia.org/wiki/IPBES IPBES] et le [https://fr.wikipedia.org/wiki/Groupe_d%27experts_intergouvernemental_sur_l%27%C3%A9volution_du_climat GIEC]|{{t|Rapport d'atelier|160}}<br /><br />[https://ipbes.net/sites/default/files/2021-06/20210609_workshop_report_embargo_3pm_CEST_10_june_0.pdf publié en anglais] le 10 juin 2021<br />{{sc|Traduction citoyenne non officielle}}}} | {{Titre|Biodiversité et changement climatique|Atelier coparrainé par l'[https://fr.wikipedia.org/wiki/IPBES IPBES] et le [https://fr.wikipedia.org/wiki/Groupe_d%27experts_intergouvernemental_sur_l%27%C3%A9volution_du_climat GIEC]|{{t|Rapport d'atelier|160}}<br /><br />[https://ipbes.net/sites/default/files/2021-06/20210609_workshop_report_embargo_3pm_CEST_10_june_0.pdf publié en anglais] le 10 juin 2021<br />{{sc|Traduction citoyenne non officielle}}}} | ||
− | ===Avertissement=== | + | === '''Avertissement''' === |
Le coparrainage du GIEC ne signifie pas que celui-ci certifie ou approuve ce compte-rendu et les recommandations et conclusions qu’il contient. Les documents présentés à l’Atelier/Réunion d’Experts et le compte-rendu de ces travaux n’ont pas été soumis à l’examen du GIEC. | Le coparrainage du GIEC ne signifie pas que celui-ci certifie ou approuve ce compte-rendu et les recommandations et conclusions qu’il contient. Les documents présentés à l’Atelier/Réunion d’Experts et le compte-rendu de ces travaux n’ont pas été soumis à l’examen du GIEC. | ||
Le coparrainage de l’IPBES ne signifie pas que celui-ci certifie ou approuve ce compte-rendu et les recommandations et conclusions qu’il contient. Les documents présentés à l’atelier et le compte-rendu de ces travaux n’ont pas été soumis à l’examen de l’IPBES.{{Boîte déroulante/début|titre=Liste des participants}} | Le coparrainage de l’IPBES ne signifie pas que celui-ci certifie ou approuve ce compte-rendu et les recommandations et conclusions qu’il contient. Les documents présentés à l’atelier et le compte-rendu de ces travaux n’ont pas été soumis à l’examen de l’IPBES.{{Boîte déroulante/début|titre=Liste des participants}} | ||
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+ | Participant à l'ouverture : | ||
* Rt Hon Lord Zac Goldsmith, Ministre d'État du Pacifique et de l'Environment au Département de l'Environment, l'alimentation et les affaires rurales et de l'étranger, Bureau du Commonwealth et du Dévelopment, Royaume-Uni | * Rt Hon Lord Zac Goldsmith, Ministre d'État du Pacifique et de l'Environment au Département de l'Environment, l'alimentation et les affaires rurales et de l'étranger, Bureau du Commonwealth et du Dévelopment, Royaume-Uni | ||
* Maren Holsen, Secrétaire d'État, Ministre du Climat et de l'Environnement, Norvège | * Maren Holsen, Secrétaire d'État, Ministre du Climat et de l'Environnement, Norvège | ||
− | * Ana María Hernández Salgar, | + | * Ana María Hernández Salgar, Chair of IPBES |
− | * Hoesung Lee, | + | * Hoesung Lee, Chair of IPCC |
− | + | * Peter Daszak (Etats-Unis) | |
− | * | + | * John Amuasi (Ghana) |
− | * | + | * Peter Buss (Afrique du Sud) |
− | * | + | * Carlos das Neves (Portugal, nommé par la Norvège) |
− | * | + | * Heliana Dundarova (Bulgarie/République Tchèque) |
− | * | + | * Yasha Feferholtz (Chili) |
− | * | + | * Gabor Foldvari (Hongrie) |
− | * | + | * David Hayman (Royaume-Uni) |
− | * | + | * Etinosa Igbinosa (Nigéria) |
− | * | + | * Sandra Junglen (Allemagne) |
− | * | + | * Thijs Kuiken (Pays-Bas) |
− | * | + | * Qiyong Liu (Chine) |
− | * | + | * Benjamin Roche (France) |
+ | * Gerardo Suzan (Mexique) | ||
+ | * Marcela Uhart (Argentine/Etats-Unis) | ||
+ | * Chadia Wannous (Suède/Syrie, Future Earth) | ||
+ | * Katie Woolaston (Australie) | ||
+ | * Carlos Zambrana Torrelio (Bolivie) | ||
+ | * Paola Mosig Reidl (Mexique, IPBES Sustainable use of wild species assessment) | ||
+ | * Karen O’Brien (Norvège, IPBES Transformative change assessment scoping process) | ||
+ | * Unai Pascual (Espagne, IPBES Values assessment) | ||
+ | * Peter Stoett (Canada, IPBES Invasive Alien Species assessment) | ||
− | ; | + | ;Personnes ressources : |
− | * | + | * David Cooper, Convention sur la Diversité Biologique (CDB) |
− | + | * Tom De Meulenaer, Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d'extinction (CITES) | |
− | + | * Hans-Otto Pörtner, Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC) | |
− | + | * Cristina Romanelli, Organisation mondiale de la santé (OMS) | |
− | + | * Nichole Barger, Convention des Nations unies sur la lutte contre la désertification (CNULD) | |
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− | + | ;Bureau et panel d'expert multidisciplinaire (MEP): | |
− | + | * Douglas Beard (Etats-Unis), Bureau | |
− | + | * Hamid Čustović (Bosnie-Herzégovine), Bureau | |
− | + | * Luthando Dziba (Afrique du Sud), MEP | |
− | + | * Judith Fisher (Australie), MEP | |
− | + | * Isabel Sousa Pinto (Portugal), MEP | |
− | + | * Katalin Török (Hongrie), MEP{{Boîte déroulante/fin}} | |
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==Préface== | ==Préface== | ||
Le changement climatique et la perte de biodiversité sont deux des problèmes les plus urgents de l'Anthropocène. Bien qu'il soit reconnu dans les cercles scientifiques et politiques que les deux sont interconnectés, dans la pratique, ils sont largement abordés dans leurs propres domaines. La communauté de recherche dédiée à l'étude du système climatique est quelque peu, mais pas complètement, distincte de celle qui étudie la biodiversité. Chaque problématique a sa propre convention internationale (la Convention-Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques et la Convention sur la Diversité Biologique), et chacune a un organe intergouvernemental qui évalue les connaissances disponibles (le Groupe d'experts Intergouvernemental sur l'Évolution du Climat (GIEC) et la Plateforme Intergouvernementale sur la Biodiversité et les Services Écosystémiques (IPBES)). Cette séparation fonctionnelle crée un risque d'identifier, de comprendre et de gérer de manière incomplète les liens entre les deux. Dans le pire des cas, cela peut conduire à prendre des mesures qui empêchent malencontreusement la résolution de l'un et/ou de l'autre de ces deux problèmes. C'est dans la nature des systèmes complexes d’avoir des résultats et des effets de seuil inattendus, mais aussi que les parties individuelles ne puissent pas être gérées indépendamment les unes des autres. L'atelier conjoint IPBES-GIEC s'est attaché à explorer ces liens complexes et multiples entre le climat et la biodiversité. Cet atelier et son rapport représentent la toute première collaboration conjointe entre ces deux organes intergouvernementaux et font donc date dans leurs histoires respectives. | Le changement climatique et la perte de biodiversité sont deux des problèmes les plus urgents de l'Anthropocène. Bien qu'il soit reconnu dans les cercles scientifiques et politiques que les deux sont interconnectés, dans la pratique, ils sont largement abordés dans leurs propres domaines. La communauté de recherche dédiée à l'étude du système climatique est quelque peu, mais pas complètement, distincte de celle qui étudie la biodiversité. Chaque problématique a sa propre convention internationale (la Convention-Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques et la Convention sur la Diversité Biologique), et chacune a un organe intergouvernemental qui évalue les connaissances disponibles (le Groupe d'experts Intergouvernemental sur l'Évolution du Climat (GIEC) et la Plateforme Intergouvernementale sur la Biodiversité et les Services Écosystémiques (IPBES)). Cette séparation fonctionnelle crée un risque d'identifier, de comprendre et de gérer de manière incomplète les liens entre les deux. Dans le pire des cas, cela peut conduire à prendre des mesures qui empêchent malencontreusement la résolution de l'un et/ou de l'autre de ces deux problèmes. C'est dans la nature des systèmes complexes d’avoir des résultats et des effets de seuil inattendus, mais aussi que les parties individuelles ne puissent pas être gérées indépendamment les unes des autres. L'atelier conjoint IPBES-GIEC s'est attaché à explorer ces liens complexes et multiples entre le climat et la biodiversité. Cet atelier et son rapport représentent la toute première collaboration conjointe entre ces deux organes intergouvernementaux et font donc date dans leurs histoires respectives. | ||
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Nous espérons que ce rapport d'atelier coparrainé, et les résultats scientifiques associés apporteront une contribution importante aux évaluations en cours et futures du GIEC et de l'IPBES, et seront pertinents pour les discussions tenues dans le contexte de la COP 15 de la CDB et de la COP 26 de la CCNUCC, qui se tiendront toutes les deux en principe en 2021. Connecter les sphères du climat et de la biodiversité est particulièrement crucial au moment où le monde semble se préparer à des actions plus fortes sur ces deux sujets. Des actions urgentes, opportunes et ciblées peuvent minimiser les tendances préjudiciables et contrer l'escalade des risques tout en évitant des erreurs coûteuses et contre-productives. L'humanité n'a pas de temps à perdre et nous espérons que ce rapport éclairera ces actions urgentes vers « L'avenir que nous voulons ». | Nous espérons que ce rapport d'atelier coparrainé, et les résultats scientifiques associés apporteront une contribution importante aux évaluations en cours et futures du GIEC et de l'IPBES, et seront pertinents pour les discussions tenues dans le contexte de la COP 15 de la CDB et de la COP 26 de la CCNUCC, qui se tiendront toutes les deux en principe en 2021. Connecter les sphères du climat et de la biodiversité est particulièrement crucial au moment où le monde semble se préparer à des actions plus fortes sur ces deux sujets. Des actions urgentes, opportunes et ciblées peuvent minimiser les tendances préjudiciables et contrer l'escalade des risques tout en évitant des erreurs coûteuses et contre-productives. L'humanité n'a pas de temps à perdre et nous espérons que ce rapport éclairera ces actions urgentes vers « L'avenir que nous voulons ». | ||
− | ==Introduction== | + | == Introduction == |
La Plénière de la Plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques (IPBES), lors de sa 7ème session tenue en avril/mai 2019, a adopté un nouveau programme de travail jusqu'en 2030 et a convenu de la préparation d'un document technique sur la biodiversité et le changement climatique, sur la base des éléments mentionnés ou contenus dans les rapports d'évaluation de l'IPBES et, à titre exceptionnel, les rapports d'évaluation du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC), en vue d'informer, entre autres, la Conférence des Parties lors de la quinzième réunion de la Convention sur la diversité biologique, et lors de la vingt-sixième session de la Convention-cadre des Nations Unies sur le changement climatique. | La Plénière de la Plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques (IPBES), lors de sa 7ème session tenue en avril/mai 2019, a adopté un nouveau programme de travail jusqu'en 2030 et a convenu de la préparation d'un document technique sur la biodiversité et le changement climatique, sur la base des éléments mentionnés ou contenus dans les rapports d'évaluation de l'IPBES et, à titre exceptionnel, les rapports d'évaluation du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC), en vue d'informer, entre autres, la Conférence des Parties lors de la quinzième réunion de la Convention sur la diversité biologique, et lors de la vingt-sixième session de la Convention-cadre des Nations Unies sur le changement climatique. | ||
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Le rapport d'atelier contribuera à la définition du cadrage et alimentera l'évaluation de l'IPBES sur les interactions entre la biodiversité, l'eau, l'alimentation et la santé dans le contexte du changement climatique, ainsi que le sixième rapport d'évaluation (AR6) et les rapports de synthèse du GIEC. | Le rapport d'atelier contribuera à la définition du cadrage et alimentera l'évaluation de l'IPBES sur les interactions entre la biodiversité, l'eau, l'alimentation et la santé dans le contexte du changement climatique, ainsi que le sixième rapport d'évaluation (AR6) et les rapports de synthèse du GIEC. | ||
− | ===Objectifs=== | + | === Objectifs === |
Les objectifs de l'atelier, conformément au document de réflexion de cet atelier, sont les suivants : | Les objectifs de l'atelier, conformément au document de réflexion de cet atelier, sont les suivants : | ||
À la lumière de l'urgence de mettre la biodiversité au premier plan des discussions concernant les stratégies d'atténuation et d'adaptation aux changements climatiques terrestre et océanique, cet atelier coparrainé par le GIEC et l'IPBES aborde les synergies et les compromis entre la protection de la biodiversité et l'atténuation et l'adaptation au changement climatique. Cela comprend l'exploration de l'impact du changement climatique sur la biodiversité, la capacité d’adaptation des espèces au changement climatique et les limites de cette capacité d'adaptation, la résilience des écosystèmes face au changement climatique compte tenu des seuils de changement irréversible, et la contribution des écosystèmes aux boucles de rétroaction et à l'atténuation climatique, face au contexte d'une perte de biomasse et les risques associés pour des espèces clés de voûte et la biodiversité ainsi que les services écosystémiques (contribution de la nature aux êtres humains). Le rapport de l'atelier fournira les informations pertinentes pour la mise en œuvre de l'Accord de Paris, du Cadre mondial pour la biodiversité pour l'après-2020 et des Objectifs de Développement Durable. | À la lumière de l'urgence de mettre la biodiversité au premier plan des discussions concernant les stratégies d'atténuation et d'adaptation aux changements climatiques terrestre et océanique, cet atelier coparrainé par le GIEC et l'IPBES aborde les synergies et les compromis entre la protection de la biodiversité et l'atténuation et l'adaptation au changement climatique. Cela comprend l'exploration de l'impact du changement climatique sur la biodiversité, la capacité d’adaptation des espèces au changement climatique et les limites de cette capacité d'adaptation, la résilience des écosystèmes face au changement climatique compte tenu des seuils de changement irréversible, et la contribution des écosystèmes aux boucles de rétroaction et à l'atténuation climatique, face au contexte d'une perte de biomasse et les risques associés pour des espèces clés de voûte et la biodiversité ainsi que les services écosystémiques (contribution de la nature aux êtres humains). Le rapport de l'atelier fournira les informations pertinentes pour la mise en œuvre de l'Accord de Paris, du Cadre mondial pour la biodiversité pour l'après-2020 et des Objectifs de Développement Durable. | ||
− | ===Objet de l'atelier=== | + | === Objet de l'atelier === |
L'atelier visait à donner un aperçu des relations entre la biodiversité et le changement climatique, notamment : | L'atelier visait à donner un aperçu des relations entre la biodiversité et le changement climatique, notamment : | ||
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'''(g)''' Les principales incertitudes scientifiques. | '''(g)''' Les principales incertitudes scientifiques. | ||
− | ===Processus=== | + | === Processus === |
À la lumière des procédures pour les ateliers coparrainés (similaires pour le GIEC et l'IPBES), et compte tenu des retards dus à la pandémie, les mesures suivantes ont été prises : | À la lumière des procédures pour les ateliers coparrainés (similaires pour le GIEC et l'IPBES), et compte tenu des retards dus à la pandémie, les mesures suivantes ont été prises : | ||
− | *Un comité scientifique directeur (en anglais, ''scientific steering committee'', noté SSC) de douze personnes a été constitué, dont six sélectionnés par l'IPBES et six par le GIEC. | + | * Un comité scientifique directeur (en anglais, ''scientific steering committee'', noté SSC) de douze personnes a été constitué, dont six sélectionnés par l'IPBES et six par le GIEC. |
− | *Le SSC a proposé les contours d’un bilan scientifique conjoint, composé de sept sections, a sélectionné un groupe de 50 experts, en tenant compte des équilibres entre les sexes, les nationalités et les disciplines, avec 25 membres sélectionnés par le GIEC et 25 par l'IPBES. Le SSC a réparti ces experts dans les 7 sections, chaque section ayant la moitié de ses experts de l'IPBES et la moitié du GIEC. | + | * Le SSC a proposé les contours d’un bilan scientifique conjoint, composé de sept sections, a sélectionné un groupe de 50 experts, en tenant compte des équilibres entre les sexes, les nationalités et les disciplines, avec 25 membres sélectionnés par le GIEC et 25 par l'IPBES. Le SSC a réparti ces experts dans les 7 sections, chaque section ayant la moitié de ses experts de l'IPBES et la moitié du GIEC. |
− | *Pour relever les défis posés par la pandémie, et afin d'exploiter pleinement le nombre réduit d'heures disponibles pour un atelier virtuel par rapport à un atelier normal, les coprésidents du SSC ont supervisé un processus préparatoire, en amont de l'atelier consistant en une série de téléconférences pour commencer à discuter des résultats scientifiques attendus pour chaque section, à élaborer une liste de points et du texte pour ces points. Tous les participants sélectionnés ont participé à ce processus préparatoire. | + | * Pour relever les défis posés par la pandémie, et afin d'exploiter pleinement le nombre réduit d'heures disponibles pour un atelier virtuel par rapport à un atelier normal, les coprésidents du SSC ont supervisé un processus préparatoire, en amont de l'atelier consistant en une série de téléconférences pour commencer à discuter des résultats scientifiques attendus pour chaque section, à élaborer une liste de points et du texte pour ces points. Tous les participants sélectionnés ont participé à ce processus préparatoire. |
− | *L'atelier, initialement prévu pour mai 2020, organisé par le Royaume-Uni, avec le coparrainage de la Norvège, a eu lieu virtuellement du 14 au 17 décembre 2020. L'ordre du jour est reproduit ci-dessous. L'atelier a été ouvert par des représentants de ces deux pays, suivis des présidents du GIEC et de l'IPBES. | + | * L'atelier, initialement prévu pour mai 2020, organisé par le Royaume-Uni, avec le coparrainage de la Norvège, a eu lieu virtuellement du 14 au 17 décembre 2020. L'ordre du jour est reproduit ci-dessous. L'atelier a été ouvert par des représentants de ces deux pays, suivis des présidents du GIEC et de l'IPBES. |
− | *À la suite de l'atelier virtuel, les experts ont travaillé en ligne pour finaliser les textes de leurs sections respectives du bilan scientifique conjoint et ont mené une révision interne sur l’ensemble des sections. | + | * À la suite de l'atelier virtuel, les experts ont travaillé en ligne pour finaliser les textes de leurs sections respectives du bilan scientifique conjoint et ont mené une révision interne sur l’ensemble des sections. |
− | *Le rapport de l'atelier a été revu par des pairs pendant une période de trois semaines, entre le 9 et le 30 avril 2021, par un groupe de 24 relecteurs sélectionnés par le SSC, la moitié provenant de la communauté IPBES et l'autre moitié de la communauté du GIEC, et en tenant compte du sexe et des équilibres géographiques et disciplinaires. La liste des pairs relecteurs est reproduite à l'annexe 1 du présent rapport. | + | * Le rapport de l'atelier a été revu par des pairs pendant une période de trois semaines, entre le 9 et le 30 avril 2021, par un groupe de 24 relecteurs sélectionnés par le SSC, la moitié provenant de la communauté IPBES et l'autre moitié de la communauté du GIEC, et en tenant compte du sexe et des équilibres géographiques et disciplinaires. La liste des pairs relecteurs est reproduite à l'annexe 1 du présent rapport. |
− | *Le rapport de l'atelier a été révisé et finalisé par les experts, sous la direction du SSC, et publié. | + | * Le rapport de l'atelier a été révisé et finalisé par les experts, sous la direction du SSC, et publié. |
− | *Le support technique à l'atelier coparrainé a été fourni par le secrétariat de l'IPBES, en collaboration avec l'unité de support technique du Groupe de travail II du GIEC et avec le secrétariat du GIEC. | + | * Le support technique à l'atelier coparrainé a été fourni par le secrétariat de l'IPBES, en collaboration avec l'unité de support technique du Groupe de travail II du GIEC et avec le secrétariat du GIEC. |
==Résumé== | ==Résumé== | ||
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La mise en œuvre ambitieuse d'actions terrestres et océaniques pour protéger, gérer durablement et restaurer les écosystèmes offre des co-bénéfices pour les objectifs d'atténuation du changement climatique, d'adaptation au climat et de biodiversité et peut contribuer à contenir la hausse des températures dans les limites envisagées par l'Accord de Paris, à condition que de telles actions soutiennent, et ne remplacent pas, des réductions ambitieuses des émissions provenant des combustibles fossiles et du changement d'usage des sols. Dans ce large contexte, l'atelier a exploré diverses facettes de l'interaction entre le climat et la biodiversité, des tendances actuelles au rôle et à la mise en œuvre de solutions basées sur la nature et le développement durable de la société humaine. Un résumé des conclusions de l'atelier est présenté ci-dessous : | La mise en œuvre ambitieuse d'actions terrestres et océaniques pour protéger, gérer durablement et restaurer les écosystèmes offre des co-bénéfices pour les objectifs d'atténuation du changement climatique, d'adaptation au climat et de biodiversité et peut contribuer à contenir la hausse des températures dans les limites envisagées par l'Accord de Paris, à condition que de telles actions soutiennent, et ne remplacent pas, des réductions ambitieuses des émissions provenant des combustibles fossiles et du changement d'usage des sols. Dans ce large contexte, l'atelier a exploré diverses facettes de l'interaction entre le climat et la biodiversité, des tendances actuelles au rôle et à la mise en œuvre de solutions basées sur la nature et le développement durable de la société humaine. Un résumé des conclusions de l'atelier est présenté ci-dessous : | ||
− | + | Limiter le réchauffement climatique pour assurer un climat habitable et protéger la biodiversité sont des objectifs qui se renforcent mutuellement, et leur réalisation est essentielle pour fournir durablement et équitablement des avantages aux populations. | |
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'''(1)''' L'augmentation de la consommation d'énergie, la surexploitation des ressources naturelles et la transformation sans précédent des terres, des eaux douces et des paysages marins<sup>1</sup> au cours des 150 dernières années ont accompagné les progrès technologiques et permis une amélioration du niveau de vie pour beaucoup de personnes, mais ont également entraîné des changements climatiques et l'accélération du déclin de la diversité biologique dans le monde, tous deux impactant négativement de nombreux aspects d’une bonne qualité de vie. Une société durable nécessite à la fois un climat stabilisé et des écosystèmes en bonne santé. Cependant, 77 % des terres (hors Antarctique) et 87 % de la superficie de l'océan ont été modifiées par les effets directs des activités humaines. Ces changements sont associés à la perte de 83 % de la biomasse des mammifères sauvages et de la moitié de celle des plantes. Le bétail et les humains représentent désormais près de 96 % de toute la biomasse des mammifères sur Terre, et l’on compte plus d'espèces menacées d'extinction que jamais auparavant dans l'histoire de l'humanité. Le changement climatique interagit de plus en plus avec ces processus. Les rejets anthropiques de gaz à effet de serre provenant de la combustion de combustibles fossiles, de l'industrie, de l'agriculture, foresterie et autres usages des sols (AFOLU), dépassant désormais globalement les 55 GtCO₂e par an, continuent d'augmenter et ont déjà conduit à un réchauffement climatique supérieur à 1°C par rapport à la période préindustrielle<sup>2</sup>. Le changement climatique et la perte de biodiversité constituent des menaces significatives pour les moyens de subsistance humains, la sécurité alimentaire et la santé publique, et ces impacts négatifs sont ressentis de manière disproportionnée par les communautés socialement, politiquement, géographiquement et/ou économiquement marginalisées. | '''(1)''' L'augmentation de la consommation d'énergie, la surexploitation des ressources naturelles et la transformation sans précédent des terres, des eaux douces et des paysages marins<sup>1</sup> au cours des 150 dernières années ont accompagné les progrès technologiques et permis une amélioration du niveau de vie pour beaucoup de personnes, mais ont également entraîné des changements climatiques et l'accélération du déclin de la diversité biologique dans le monde, tous deux impactant négativement de nombreux aspects d’une bonne qualité de vie. Une société durable nécessite à la fois un climat stabilisé et des écosystèmes en bonne santé. Cependant, 77 % des terres (hors Antarctique) et 87 % de la superficie de l'océan ont été modifiées par les effets directs des activités humaines. Ces changements sont associés à la perte de 83 % de la biomasse des mammifères sauvages et de la moitié de celle des plantes. Le bétail et les humains représentent désormais près de 96 % de toute la biomasse des mammifères sur Terre, et l’on compte plus d'espèces menacées d'extinction que jamais auparavant dans l'histoire de l'humanité. Le changement climatique interagit de plus en plus avec ces processus. Les rejets anthropiques de gaz à effet de serre provenant de la combustion de combustibles fossiles, de l'industrie, de l'agriculture, foresterie et autres usages des sols (AFOLU), dépassant désormais globalement les 55 GtCO₂e par an, continuent d'augmenter et ont déjà conduit à un réchauffement climatique supérieur à 1°C par rapport à la période préindustrielle<sup>2</sup>. Le changement climatique et la perte de biodiversité constituent des menaces significatives pour les moyens de subsistance humains, la sécurité alimentaire et la santé publique, et ces impacts négatifs sont ressentis de manière disproportionnée par les communautés socialement, politiquement, géographiquement et/ou économiquement marginalisées. | ||
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'''(2)''' Le renforcement mutuel du changement climatique et de la perte de biodiversité signifie qu’une résolution satisfaisante d'un des deux problèmes nécessite la prise en compte de l'autre. Le changement climatique et la perte de biodiversité sont en étroite interaction et partagent des moteurs communs à travers les activités humaines. Les deux ont des impacts principalement négatifs sur le bien-être humain et la qualité de vie. Les concentrations accrues de gaz à effet de serre dans l’atmosphère entraînent des températures moyennes plus élevées, des régimes de précipitations modifiés, des événements météorologiques extrêmes plus fréquents, un appauvrissement en oxygène et une acidification des milieux aquatiques, dont la plupart nuisent à la biodiversité. Réciproquement, les changements dans la biodiversité affectent le système climatique, notamment par leurs impacts sur les cycles de l'azote, du carbone et de l'eau. Ces interactions peuvent générer des rétroactions complexes entre le climat, la biodiversité et les humains qui peuvent produire des résultats plus prononcés et moins prévisibles. Ignorer la nature indissociable du climat, de la biodiversité et de la qualité de vie humaine induira des solutions non optimales pour chacune de ces crises. | '''(2)''' Le renforcement mutuel du changement climatique et de la perte de biodiversité signifie qu’une résolution satisfaisante d'un des deux problèmes nécessite la prise en compte de l'autre. Le changement climatique et la perte de biodiversité sont en étroite interaction et partagent des moteurs communs à travers les activités humaines. Les deux ont des impacts principalement négatifs sur le bien-être humain et la qualité de vie. Les concentrations accrues de gaz à effet de serre dans l’atmosphère entraînent des températures moyennes plus élevées, des régimes de précipitations modifiés, des événements météorologiques extrêmes plus fréquents, un appauvrissement en oxygène et une acidification des milieux aquatiques, dont la plupart nuisent à la biodiversité. Réciproquement, les changements dans la biodiversité affectent le système climatique, notamment par leurs impacts sur les cycles de l'azote, du carbone et de l'eau. Ces interactions peuvent générer des rétroactions complexes entre le climat, la biodiversité et les humains qui peuvent produire des résultats plus prononcés et moins prévisibles. Ignorer la nature indissociable du climat, de la biodiversité et de la qualité de vie humaine induira des solutions non optimales pour chacune de ces crises. | ||
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