https://wiki.citoyenspourleclimat.org/api.php?action=feedcontributions&user=Fr%C3%A9d%C3%A9ric+Conrotte&feedformat=atomCitoyens pour le climat - Contributions de l’utilisateur [fr]2024-03-29T13:50:05ZContributions de l’utilisateurMediaWiki 1.33.1https://wiki.citoyenspourleclimat.org/index.php?title=Rapport_d%27atelier_de_l%27IPBES_sur_la_biodiversit%C3%A9_et_les_pand%C3%A9mies&diff=52864Rapport d'atelier de l'IPBES sur la biodiversité et les pandémies2021-02-23T13:33:32Z<p>Frédéric Conrotte : /* Conclusion */</p>
<hr />
<div>{{Titre|La biodiversité et les pandémies|Rapport de l'IPBES|Rapport d'atelier de l'[https://fr.wikipedia.org/wiki/IPBES IPBES] sur les liens entre la dégradation de la nature et l'augmentation des risques de pandémie<br /><br />{{t|Résumé éxécutif|160}}<br /><br />[https://www.ipbes.net/sites/default/files/2020-11/201104_IPBES_Workshop_on_Diversity_and_Pandemics_Executive_Summary_Digital_Version.pdf publié en anglais] le 29 octobre 2020<br />{{sc|Traduction citoyenne non officielle}}}}Souvent décrite comme le « GIEC pour la biodiversité », la Plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques (IPBES) est un organisme intergouvernemental indépendant qui compte plus de 130 gouvernements membres. Créé par les Gouvernements en 2012, l’IPBES fournit aux décideurs politiques des évaluations scientifiques objectives sur l'état des connaissances concernant la biodiversité de la planète, les écosystèmes et les contributions qu'ils apportent aux populations, ainsi que les outils et méthodes pour protéger et utiliser durablement ces actifs naturels vitaux.<br />
<br />
L'IPBES a un partenariat collaboratif avec l'UNEP, l'UNESCO, la FAO et le PNUD. Son siège est hébergé par le gouvernement allemand sur le campus de l'ONU à Bonn. Des scientifiques du monde entier contribuent au travail de l'IPBES sur la base du volontariat. Ils sont nommés par leur gouvernement ou une organisation et sélectionnés par le panel pluridisciplinaire d'experts (MEP) de l'IPBES. La revue par les pairs forme un composant clé du travail de l'IPBES pour s'assurer qu'il reflète un large éventail de point de vue et que ce travail atteind les plus hauts standards scientifiques.{{Boîte déroulante/début|titre=Auteurs}}<br />
<br />
;22 Experts :<br />
* Peter Daszak (Etats-Unis)<br />
* John Amuasi (Ghana)<br />
* Peter Buss (Afrique du Sud)<br />
* Carlos das Neves (Portugal, nommé par la Norvège)<br />
* Heliana Dundarova (Bulgarie/République Tchèque)<br />
* Yasha Feferholtz (Chili)<br />
* Gabor Foldvari (Hongrie)<br />
* David Hayman (Royaume-Uni)<br />
* Etinosa Igbinosa (Nigéria)<br />
* Sandra Junglen (Allemagne)<br />
* Thijs Kuiken (Pays-Bas)<br />
* Qiyong Liu (Chine)<br />
* Benjamin Roche (France)<br />
* Gerardo Suzan (Mexique)<br />
* Marcela Uhart (Argentine/Etats-Unis)<br />
* Chadia Wannous (Suède/Syrie, Future Earth)<br />
* Katie Woolaston (Australie)<br />
* Carlos Zambrana Torrelio (Bolivie)<br />
* Paola Mosig Reidl (Mexique, IPBES Sustainable use of wild species assessment)<br />
* Karen O’Brien (Norvège, IPBES Transformative change assessment scoping process)<br />
* Unai Pascual (Espagne, IPBES Values assessment)<br />
* Peter Stoett (Canada, IPBES Invasive Alien Species assessment)<br />
<br />
;Personnes ressources :<br />
* David Cooper, Convention sur la Diversité Biologique (CDB)<br />
* Tom De Meulenaer, Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d'extinction (CITES)<br />
* Hans-Otto Pörtner, Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC)<br />
* Cristina Romanelli, Organisation mondiale de la santé (OMS)<br />
* Nichole Barger, Convention des Nations unies sur la lutte contre la désertification (CNULD)<br />
<br />
;Bureau et panel d'expert multidisciplinaire (MEP):<br />
* Douglas Beard (Etats-Unis), Bureau<br />
* Hamid Čustović (Bosnie-Herzégovine), Bureau<br />
* Luthando Dziba (Afrique du Sud), MEP<br />
* Judith Fisher (Australie), MEP<br />
* Isabel Sousa Pinto (Portugal), MEP<br />
* Katalin Török (Hongrie), MEP{{Boîte déroulante/fin}}<br />
==Introduction==<br />
Le rapport de l'atelier IPBES (disponible [https://ipbes.net/pandemics ici] en anglais seulement) constitue une des évaluations les plus solides sur le plan scientifique des preuves et des connaissances concernant les liens entre le risque de pandémie et la nature depuis le début de la pandémie de COVID, grâce à des contributions d'experts de premier plan dans des domaines aussi divers que l'épidémiologie, la zoologie, la santé publique, l'écologie des maladies, la pathologie comparative, la médecine vétérinaire, la pharmacologie, la santé de la faune sauvage, la modélisation mathématique, l'économie, le droit et les politiques publiques.<br />
<br />
Le rapport est également fortement étayé scientifiquement, avec près de 700 sources citées (dont plus de 200 datant des années 2019 et 20220), ce qui offre aux décideurs un précieux aperçu analytique des données les plus récentes actuellement disponibles.<br />
<br />
===Avertissement===<br />
Le bureau et le panel pluridisciplinaire d’experts (MEP) de l'IPBES ont autorisé un atelier sur la biodiversité et les pandémies qui s'est tenu virtuellement du 27 au 31 juillet 2020 selon les dispositions des "ateliers virtuels", précisées à la section 6.1 des procédures de préparation des livrables (IPBES-3/3, annexe I), en support des activités approuvées en séance plénières. Le rapport d'atelier, ses recommandations et ses conclusions n'ont pas été examinés, approuvés ou entérinés par les États membres de l'IPBES : il représente l'expertise et les perspectives des experts qui ont participé à l'atelier (cf. la liste ci-dessus). Le rapport est considéré comme une source d'information disponible pour les auteurs préparant les rapports d'évaluations IPBES en cours ou futurs. Bien qu'ayant suivi le processus scientifique de revue par les pairs, ce rapport n'a pas fait l'objet du processus de révision officiel de l'IPBES.<br />
<br />
==Préambule==<br />
Le bureau et le panel pluridisciplinaire d’experts de l’IPBES, dans le contexte de la situation extraordinaire causée par la pandémie de la COVID-19 et considérant le rôle que l’IPBES peut jouer dans le renforcement de la base des connaissances sur la biodiversité, ont décidé que l’IPBES organiserait un atelier virtuel sur la biodiversité et les pandémies, selon les procédures de préparation des livrables de l’IPBES, en particulier la décision IPBES-3/3, annexe I, section 6.1 sur l’organisation des ateliers virtuels.<br />
<br />
Cet atelier donne l’opportunité de revoir les preuves scientifiques sur l'origine, l’émergence et l’impact de la COVID-19 et des autres pandémies, aussi bien que sur les options pour contrôler et prévenir les pandémies, dans le but de produire des informations dans l’immédiat mais aussi d’améliorer les informations que l’IPBES peut fournir à ses utilisateurs et parties prenantes dans leurs évaluations en cours et futures.<br />
<br />
L’atelier a rassemblé 22 experts de toutes les régions du monde pour débattre :<br />
<br />
#de la manière dont les pandémies émergent de la diversité microbienne naturelle ;<br />
#du rôle des changements d’usage des sols et du changement climatique comme facteurs des pandémies ;<br />
#du rôle du commerce d’espèces sauvages comme facteur des pandémies ;<br />
#des enseignements à tirer de la nature pour mieux contrôler les pandémies ; et<br />
#de la prévention des pandémies basée sur l’approche « Une seule santé ».<br />
<br />
Les participants de l’atelier sélectionnés par le panel pluridisciplinaire d’experts de l’IPBES incluent 17 experts nommés par des gouvernements et des organisations à la suite d'un appel à nominations et 5 experts des évaluations de l'IPBES en cours sur l’utilisation durable des espèces sauvages, sur les valeurs de la biodiversité et sur les espèces exotiques envahissantes, ainsi que des experts contribuant aux projets de cadrage des futures évaluations IPBES sur les liens d’interdépendance et sur les changements transformateurs. De plus, des personnes ressources du Groupe d'experts Intergouvernemental sur l'Evolution du Climat (GIEC), du secrétariat de la Convention sur la Diversité Biologique (CDB), du secrétariat de la Convention sur le Commerce International des Espèces de faune et de flore sauvages Menacées d'extinction (CITES), de la Convention des Nations Unies sur la Lutte contre la Désertification (CNULD) et de l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) ont assisté à l’atelier.<br />
<br />
Ce rapport a été préparé par tous les participants de l’atelier et a été soumis à plusieurs tours de relecture et de révision en interne et à un processus externe de revue par les pairs. Le support technique pour l’atelier a été fourni par le secrétariat de l’IPBES.<br />
<br />
L’IPBES remercie le gouvernement allemand pour son aide financière dans l’organisation de l’atelier et la production du rapport.<br />
<br />
==Résumé exécutif==<br />
Les pandémies représentent une menace existentielle envers la santé et le bien-être des peuples à travers notre planète. Les preuves scientifiques revues dans ce rapport démontrent que les pandémies deviennent plus fréquentes, provoquées par un nombre croissant de maladies émergentes sous-jacentes. Sans stratégie préventive, les pandémies vont émerger plus souvent, se répandre plus vite, tuer plus de gens, et affecter l’économie mondiale de façon plus dévastatrice que par le passé. Les stratégies actuelles de lutte contre les pandémies reposent sur une réaction aux maladies après leur apparition, à l’aide de mesures de santé publique et de solutions technologiques, en particulier la conception et distribution rapide de nouveaux vaccins et traitements. Cependant, la COVID-19 démontre que c’est une voie lente et incertaine, et pendant que la population mondiale attend que les vaccins soient disponibles, les coûts humains augmentent, que ce soit en pertes humaines, en maladie endurée, en effondrement économique ou en perte de moyens de subsistance.<br />
<br />
Les pandémies tirent leurs origines de divers microbes portés par des populations d’animaux réservoirs, mais leur émergence est entièrement causée par les activités humaines. Les causes sous-jacentes des pandémies sont les mêmes changements environnementaux mondiaux qui mènent à la perte de biodiversité et au changement climatique. Ils incluent le changement d’usage des sols, l'expansion et l’intensification de l’agriculture, le commerce et la consommation d’espèces sauvages. Ces activités mettent en contact plus rapproché les espèces sauvages, le bétail, et les humains, permettant ainsi aux microbes affectant les animaux de transiter vers les humains et de mener à des infections, parfois à des épidémies, et plus rarement à de véritables pandémies qui se répandant au travers des réseaux routiers, des centres urbains et des routes de voyage et de commerce mondial. L’augmentation exponentielle récente de la consommation et des échanges, propulsés par la demande dans les pays développés et les économies émergentes aussi bien que par la pression démographique, a mené à une série de maladies émergentes principalement originaires de pays en développement riches en biodiversité, guidés par des modes de consommation mondialisés.<br />
<br />
Les pandémies comme celle de la COVID-19 soulignent autant l’interconnexion de la communauté mondiale que la menace grandissante posée par les inégalités mondiales en termes de santé, de bien-être et de sécurité de tout le monde. La mortalité et la morbidité dues à la COVID-19 peuvent en définitif être plus hautes dans les pays en développement à cause de contraintes économiques affectant l’accès aux soins médicaux. Cependant, les pandémies à grande échelle peuvent aussi considérablement impacter les pays développés qui reposent sur des économies mondialisées, comme le démontre actuellement l’impact de la COVID-19 sur les Etats-Unis d’Amérique et beaucoup de pays d’Europe.<br />
<br />
====Les pandémies émergent de la diversité microbienne que l’on trouve dans la nature====<br />
<br />
*La majorité (70 %) des maladies émergentes (ex : Ebola, Zika, Encéphalite Nipah) et presque toutes les pandémies connues (ex : grippe, SIDA, COVID-19) sont des zoonoses, c’est-à-dire causées par des microbes d’origine animale. Ces microbes se répandent lors de contacts entre la faune sauvage, le bétail et la population.<br />
<br />
*Il est estimé que 1,7 million de virus encore non découverts existent dans des hôtes mammifères et aviaires. Parmi ceux-ci, entre 631 000 et 827 000 pourraient avoir la capacité d’infecter les humains.<br />
<br />
*Les réservoirs les plus importants de pathogènes à potentiel pandémique sont les mammifères (en particulier les chauve-souris, les rongeurs, les primates) et quelques oiseaux (en particulier les oiseaux aquatiques) ainsi que le bétail (ex : cochons, chameaux, volaille).<br />
<br />
====Le bouleversement écologique dû à l’Homme et la consommation non-durable induisent un risque de pandémie====<br />
<br />
*Le risque de pandémie augmente rapidement avec plus de cinq nouvelles maladies apparaissant chez l’humain chaque année, toutes peuvent potentiellement se diffuser et devenir une pandémie. Le risque de pandémie est accru par l’augmentation exponentielle des changements anthropogéniques. Accuser la faune sauvage de l’émergence des maladies est donc erroné, parce que cette apparition est causée par les activités humaines et les impacts de celles-ci sur l’environnement.<br />
<br />
*L’exploitation non durable de l’environnement par le changement d’usage des sols, l’expansion et l’intensification de l’agriculture, le commerce et la consommation d’espèces sauvages et autres activités, bouleverse les interactions naturelles entre les espèces sauvages et leurs microbes, augmente les contacts entre faune sauvage, bétail, êtres humains et leurs pathogènes et a provoqué presque toutes les pandémies.<br />
<br />
*Le changement climatique a été impliqué dans l’émergence de maladies (ex : encéphalite à tiques en Scandinavie) et va probablement causer de futurs risques substantiels de pandémie en entraînant des mouvements de population, d’espèces sauvages, de réservoirs et de vecteurs et la propagation de leurs pathogènes. Par voie de conséquence, cela mène à de nouveaux contacts entre les espèces, des contacts plus nombreux entre celles-ci ou perturbe différemment les dynamiques naturelles hôte-pathogène.<br />
<br />
*La perte de biodiversité associée à la transformation des paysages peut augmenter le risque de maladie émergente dans certains cas où les espèces qui s’adaptent bien aux milieux dominés par l’Homme sont aussi capables de donner l’asile à des pathogènes qui posent un fort risque de transmission zoonotique.<br />
<br />
*Les pathogènes de la faune sauvage, du bétail et des humains peuvent aussi menacer directement la biodiversité et émergent via les mêmes activités qui conduisent au risque de maladie chez l’Homme (ex : la chytridiomycose chez les amphibiens du monde entier à cause du commerce des espèces).<br />
<br />
====Réduire les changements environnementaux anthropogéniques mondiaux peut réduire le risque de pandémie====<br />
<br />
*Les pandémies et autres zoonoses émergentes causent des souffrances humaines généralisées et probablement plus de mille milliards de dollars en dommages économiques annuels. Elles s’ajoutent aux maladies zoonotiques apparues historiquement et représentent un fardeau continu pour la santé humaine. Les stratégies globales de prévention des pandémies basées sur la réduction du commerce des espèces sauvages et des changements d’usage des sols et l’augmentation de la surveillance « Une seule santé » ont un coût estimé entre 22 et 31,2 milliards de dollars, réduit même à un montant entre 17,7 et 26,9 milliards de dollars si les avantages de la déforestation réduite en termes de séquestration carbone sont pris en compte soit deux ordres de grandeur de moins que les dommages produits par les épidémies.<br />
<br />
*L’impact réel de la COVID-19 sur l’économie mondiale pourra être évalué précisément uniquement lorsque des vaccins seront entièrement déployés et que la transmission au sein de la population sera contenue. Cependant, son coût a été estimé entre 8 000 et 16 000 milliards de dollars dans le monde en juillet 2020 et peut être de 16 000 milliards rien qu’aux Etats-Unis au quatrième trimestre 2021 (en considérant que les vaccins seront efficaces pour contrôler l’épidémie à cet horizon).<br />
<br />
*Le risque de pandémie pourrait être significativement abaissé en promouvant une consommation responsable et en réduisant la consommation non-durable des produits venant des zones sensibles aux maladies émergentes et des espèces sauvages et leurs produits dérivés ainsi qu’en diminuant la consommation excessive de viande issue de l’élevage.<br />
<br />
*La préservation des zones protégées et les mesures qui réduisent l’exploitation non-durable des régions de grande biodiversité réduiront les interfaces de contact espèces sauvages/bétail/humains et aideront à éviter la transmission de nouveaux pathogènes.<br />
<br />
====Le changement d’usage des sols, l’expansion agricole et l’urbanisation sont responsables de plus de 30 % des maladies émergentes====<br />
<br />
*Le changement d’usage des sols est une cause importante de pandémies, responsable de l’émergence de plus de 30 % des nouvelles maladies signalées depuis 1960.<br />
<br />
*Le changement d’usage des sols inclut la déforestation, l’installation humaine dans des habitats jusque-là sauvages, l’augmentation de la production végétale et animale et l’urbanisation.<br />
<br />
*Le changement d’usage des sols produit des effets synergiques avec le changement climatique (perte de forêts, îlots de chaleurs, brûlage des forêts pour défricher les terres) et la perte de biodiversité qui mènent à leur tour à d’importantes maladies émergentes.<br />
<br />
*La destruction des habitats et l’empiètement des humains et du bétail sur les espaces riches en biodiversité offrent de nouvelles voies aux agents pathogènes pour se propager et augmenter leurs taux de transmission.<br />
<br />
*Les questions de santé humaine sont largement ignorées lors des décisions en matière d’aménagement des territoires.<br />
<br />
*La restauration écologique, qui est essentielle pour la préservation, l’adaptation au climat et les services écosystémiques, devrait intégrer des considération de santé pour éviter un risque accru de maladie résultant d’un contact espèces sauvages/bétail/humains plus important.<br />
<br />
====Le commerce et la consommation d’espèces sauvages constituent un risque mondialement important pour les futures pandémies====<br />
<br />
*Le commerce d’espèces sauvages s’est opéré tout au long de l’histoire et fournit alimentation et bien-être aux hommes, particulièrement aux populations indigènes et aux communautés locales dans de nombreux pays.<br />
<br />
*Environ 24 % des espèces sauvages de vertébrés terrestres font l’objet d’un commerce mondial. Le marché international légal d’espèces sauvages a plus que quintuplé au cours des 14 dernières années et était estimé à 107 milliards de dollars en 2019. Le marché illégal, lui, est estimé entre 7 et 23 milliards de dollars par an.<br />
<br />
*Les modes de consommation d’espèces sauvages varient considérablement d’un pays à l’autre. L’Amérique du Nord, l’Europe et certaines régions d’Asie sont des importateurs nets, l’Union Européenne et les États-Unis d’Amérique sont les principaux consommateurs du marché légal d’animaux sauvages comme animaux de compagnie.<br />
<br />
*L’élevage d’animaux sauvages s’est considérablement développé au cours des dernières décennies, le commerce international légal d’espèces sauvages ayant augmenté de 500 % en valeur depuis 2015.<br />
<br />
*L’agriculture, le commerce et la consommation d’animaux sauvages et de produits dérivés de la faune sauvage (pour l’alimentation, les médicaments, la fourrure ou d’autres produits) ont entraîné une perte de biodiversité et des maladies émergentes, notamment le SRAS et la COVID-19.<br />
<br />
*Le commerce illégal et non réglementé, la consommation non-durable d’espèces sauvages ainsi que le commerce légal et réglementé d’espèces sauvages ont déjà été liés à l’émergence de maladies.<br />
<br />
*Le commerce de mammifères et d’oiseaux présente probablement un risque plus important d’émergence de maladies que les autres taxons, car ils sont d’importants réservoirs d’agents pathogènes zoonotiques.<br />
<br />
*Les réglementations qui imposent la surveillance des maladies dans le commerce des espèces sauvages ont une portée limitée, réparties dans de nombreuses autorités, mises en vigueur et appliquées de manière incohérente.<br />
<br />
====Les stratégies actuelles de préparation aux pandémies visent à contrôler les maladies après leur apparition. Ces stratégies reposent souvent sur la biodiversité, et peuvent l’affecter====<br />
<br />
*Notre approche habituelle des pandémies se base sur l’endiguement et le contrôle après l’apparition d’une maladie et repose principalement sur les approches réductionnistes de développement de vaccins et traitements plutôt que sur la réduction des facteurs de risque de pandémie pour prévenir leur apparition.<br />
<br />
*Le développement des vaccins et des thérapies repose sur l’accès à la diversité des organismes, molécules et gènes présents dans la nature.<br />
<br />
*De nombreuses thérapies sont dérivées de connaissances autochtones et de la médecine traditionnelle.<br />
<br />
*L’accès juste, équitable et le partage des bénéfices issus des ressources génétiques, tels que les pathogènes, ont permis un accès plus équitable aux vaccins et médicaments, ainsi qu’une implication accrue au sein de la recherche. Cependant, certains de ces processus d’échange peuvent entraver le transfert rapide d’échantillons microbiens.<br />
<br />
*La propriété intellectuelle est une incitation à l’innovation, mais il est également défendu qu’elle pourrait limiter l’accès rapide aux vaccins, traitements et thérapies, ainsi qu’aux outils de diagnostic et de recherche.<br />
<br />
*Les programmes de lutte contre les pandémies usent souvent de mesures d’urgence et peuvent avoir des implications négatives importantes pour la biodiversité, comme l’abattage des populations d’animaux réservoirs ou l’utilisation d’insecticides.<br />
<br />
*Les mesures de restrictions de voyages introduites pour réduire la propagation de la COVID-19 ont considérablement réduit l’éco-tourisme et d’autres revenus.<br />
<br />
*La réduction des impacts environnementaux liée au ralentissement économique pendant la “pause mondiale du COVID-19” (par exemple la réduction de la consommation de pétrole) est probablement temporaire et insignifiante à long terme.<br />
<br />
*Les maladies qui émergent de la faune sauvage et se propagent largement chez les humains peuvent alors menacer d’autres pans de la biodiversité que les seuls hôtes d’origine du pathogène.<br />
<br />
*Les pandémies ont souvent des impacts inégaux sur différents pays et secteurs de la société (par exemple les personnes âgées et les minorités pour la COVID-19). Les impacts économiques (et les conséquences des maladies) sont souvent plus graves pour les femmes, les personnes en situation de pauvreté et les peuples autochtones. Pour être transformatrices, les politiques de lutte contre les pandémies et les programmes de relance devraient être plus inclusives et porter plus d’attention aux inégalités de genres.<br />
<br />
====Échapper à une « ère des pandémies » requiert des choix politiques encourageant un changement profond vers la prévention des pandémies :====<br />
La stratégie actuelle de préparation aux pandémies implique de répondre à une pandémie après qu’elle ait émergé. Cependant, les recherches prises en compte dans ce rapport identifient des connaissances substantielles qui fournissent une voie vers la prédiction et la prévention des pandémies. Cela inclut le travail de prévision des origines géographiques des futures pandémies, d’identification des hôtes réservoirs clés et des pathogènes les plus susceptibles d’émerger et de démonstration de la corrélation entre les changements environnementaux et socioéconomiques et l’émergence de maladies. Des projets pilotes, souvent à grande échelle, ont démontré que ces connaissances peuvent être utilisées pour cibler efficacement la découverte de virus, leur surveillance et l’enquête des foyers. L’impact majeur sur la santé publique de la COVID-19, du VIH/SIDA, d’Ebola, de Zika, de la grippe, du SARS et de nombreuses autres maladies émergentes souligne le besoin critique de politiques qui promeuvent la prévention des pandémies, basée sur ce savoir grandissant. Pour réussir, les options politiques suivantes ont été identifiées :<br />
<br />
'''''Mécanismes favorisants :'''''<br />
<br />
*Lancer un haut conseil intergouvernemental sur la prévention de pandémie, qui assurerait la coopération entre gouvernements et travaillerait au croisement des 3 conventions de Rio pour :<br />
<br />
#fournir les informations scientifiques politiquement pertinentes sur l’émergence des maladies, prédire les zones à haut risque, évaluer l’impact économique des pandémies potentielles, souligner les lacunes de la recherche ; et<br />
#coordonner la conception d’un cadre de suivi et éventuellement jeter les bases d’un accord sur les objectifs à atteindre par tous les partenaires pour mettre en place l'approche « Une seule santé » (c’est-à-dire qui lie la santé humaine, la santé animale et l’environnement).<br />
<br />
En définitif, il se peut que les travaux du haut conseil amènent les pays à définir des objectifs convenus mutuellement dans le cadre d’un accord. Un large accord international au niveau gouvernemental sur la prévention des pandémies représenterait un accomplissement remarquable avec des bénéfices clairs pour les humains, les animaux et les écosystèmes.<br />
<br />
*Institutionnaliser l’approche « Une seule santé » par les gouvernements nationaux pour établir la préparation aux pandémies, améliorer les programmes de prévention, enquêter et contrôler les épidémies.<br />
*Intégrer de manière générale le coût économique des pandémies dans la consommation, la production et les politiques et budgets gouvernementaux.<br />
*Générer de nouvelles obligations d'entreprise ou souveraines vertes pour mobiliser des ressources pour la préservation de la biodiversité et la réduction du risque de pandémie.<br />
*Concevoir une relance économique verte à la suite de la COVID-19 comme une garantie contre de futures épidémies.<br />
<br />
'''''Mesures de réduction du rôle du changement d’usage des sols dans l’émergence des pandémies :'''''<br />
<br />
*Développer et incorporer les études d’impact sur la santé du risque de maladie émergente et de pandémie dans les grands projets de changement d’usage des sols.<br />
<br />
*Réformer l’aide financière pour l’usage des sols de sorte que les bénéfices et les risques pour la biodiversité et la santé soient reconnus et explicitement ciblés.<br />
<br />
*Évaluer l’efficacité des mesures de préservation de l’habitat incluant les zones protégées et les programmes de restauration de l’habitat peut réduire les pandémies et les compromis où il se peut que le risque d’émergence de maladie augmente. Développer des programmes basés sur ces évaluations.<br />
<br />
*Permettre un changement transformateur pour réduire les types de consommation, l’expansion de l’agriculture mondialisée et le commerce qui ont mené aux pandémies (ex : la consommation d’huile de palme, de bois exotique, de produit requérant l’extraction depuis une mine, les infrastructures de transport, la viande et les autres produits de l’élevage intensif). Cela pourrait inclure de modifier les taxes existantes sur la consommation de viande, de produits d’élevage ou toute autre forme de consommation à haut risque pandémique.<br />
<br />
'''''Mesures pour réduire l’émergence de pandémie due au commerce d’espèces sauvages'''''<br />
<br />
*Créer un nouveau partenariat intergouvernemental de la santé et du commerce pour réduire les risques de zoonoses dans le commerce international d’espèces sauvages, basé sur la collaboration de l’Organisation mondiale de la santé animale (OIE), la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d'extinction (CITES), la Convention sur la diversité biologique (CDB), l’Organisation mondiale de la santé (OMS), l’Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (ONUAA), l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) et d’autres.<br />
<br />
*Éduquer toutes les communautés dans les zones d’émergence des maladies infectieuses sur les risques sanitaires liés à l’usage et au commerce d’espèces sauvages connues pour présenter un risque de pandémie.<br />
<br />
*Limiter ou interdire le commerce d’espèces identifiées par les experts comme ayant un risque élevé de faire émerger des maladies, tester l’efficacité des jours de nettoyage des marchés déjà en place, augmenter les capacités de la chaîne du froid, la biosécurité et l’assainissement des marchés. Conduire une surveillance des maladies parmi les espèces sauvages vendues et parmi les chasseurs, les agriculteurs et les revendeurs.<br />
<br />
*Renforcer la collaboration entre les autorités sur tous les aspects du commerce illégal d’espèces sauvages.<br />
<br />
'''''Réduire les lacunes majeures de connaissances sur :'''''<br />
<br />
*Le soutien à la recherche scientifique « Une seule santé » pour mieux concevoir et tester des stratégies de prévention des pandémies.<br />
<br />
*L’amélioration de la compréhension de la relation entre la dégradation et la restauration de l’écosystème, la structure du paysage et le risque d’émergence de maladie.<br />
<br />
*Les analyses économiques des retours sur investissement des programmes de réduction des changements environnementaux à l’origine de pandémies.<br />
<br />
*Les principaux comportements à risque - dans la consommation globale, dans les communautés rurales en première ligne de l’émergence des maladies, dans le secteur privé, au sein des gouvernements nationaux - qui cause des pandémies.<br />
<br />
*La valorisation de l'engagement et de la connaissance des populations autochtones et des communautés locales dans les programmes de prévention des pandémies.<br />
<br />
*La diversité microbienne encore inconnue dans la faune sauvage qui a le potentiel d’émerger dans le futur ou d’être utilisée pour développer des médicaments ou des vaccins.<br />
<br />
*Les analyses des principes évolutionnistes derrière les changements d’hôte lors du développement des zoonoses et l’adaptation des pathogènes émergents aux nouvelles espèces hôtes.<br />
<br />
*Les impacts du changement climatique et les événements météorologiques extrêmes qui en découlent (e.g. inondations et sécheresses) sur l’émergence de maladies, pour anticiper les futures menaces.<br />
<br />
*Obtenir des données sur l’importance relative du trafic illégal, non régulé et légal et régulé d’animaux sauvages dans le risque de maladie.<br />
<br />
==Conclusion==<br />
Ce rapport est publié à un moment critique de l’évolution de la pandémie COVID-19, dont les impacts sociétaux et économiques à long terme sont maintenant reconnus. Dans tous les secteurs de la société, des citoyens commencent à chercher des solutions qui vont au-delà des mesures habituelles. Cela nécessitera un changement transformateur, basé sur les données scientifiques pour réévaluer la relation entre la population et la nature, et pour réduire les impacts environnementaux causés par la consommation non-durable, qui entraînent la perte de biodiversité, le changement climatique ainsi que l’émergence de pandémies. Les options politiques présentées dans ce rapport s’inscrivent dans un tel changement. Elles décrivent un changement vers la prévention des pandémies qui est transformateur : notre approche actuelle consiste à détecter les nouvelles maladies, les contenir, et développer des vaccins et des médicaments pour les contrôler. Clairement, face à la COVID-19, avec plus d’un million de morts et des impacts économiques colossaux, cette approche réactive est inadéquate.<br />
<br />
Ce rapport intègre la nécessité d’un changement transformateur et s’appuie sur des données scientifiques pour identifier des options politiques visant à empêcher les pandémies. La plupart d'entre elles peuvent sembler coûteuses, difficiles à mettre en œuvre et leurs résultats incertains. Cependant, l’analyse économique suggère que leur coût sera négligeable en comparaison des milliers de milliards de dollars de perte dus à la COVID-19, sans compter l’apparition de prochaines maladies. Les preuves scientifiques rapportées ici et l’impact sociétal et économique de la COVID-19 fournissent une incitation forte à l’adoption de ces réglementations et à créer le changement transformateur indispensable pour empêcher de futures pandémies. Cela sera bénéfique pour la santé, la préservation de la biodiversité, nos économies et le développement durable. Par dessus tout, cela donnera une vision de notre futur dans lequel on a échappé à « l’ère des pandémies ».</div>Frédéric Conrottehttps://wiki.citoyenspourleclimat.org/index.php?title=Rapport_d%27atelier_de_l%27IPBES_sur_la_biodiversit%C3%A9_et_les_pand%C3%A9mies&diff=51938Rapport d'atelier de l'IPBES sur la biodiversité et les pandémies2021-02-22T15:10:13Z<p>Frédéric Conrotte : Page créée avec « test »</p>
<hr />
<div>test</div>Frédéric Conrottehttps://wiki.citoyenspourleclimat.org/index.php?title=Rapport_sp%C3%A9cial_du_GIEC_sur_le_changement_climatique_et_les_terres_%C3%A9merg%C3%A9es&diff=51876Rapport spécial du GIEC sur le changement climatique et les terres émergées2020-07-16T15:58:15Z<p>Frédéric Conrotte : A protégé « Rapport spécial du GIEC sur le changement climatique et les terres émergées » ([Modifier=Autoriser uniquement les utilisateurs autoconfirmés] (infini) [Renommer=Autoriser uniquement les utilisateurs autoconfirmés] (infini))</p>
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<div>{{Titre|Changement climatique et terres émergées|Rapport du GIEC|Rapport spécial du [https://fr.wikipedia.org/wiki/GIEC GIEC] sur les changements climatiques, la désertification, la dégradation des terres, la gestion durable des terres, la sécurité alimentaire et les flux de gaz à effet de serre dans les écosystèmes terrestres<br /><br />{{t|Résumé à l’intention des décideurs|160}}<br /><br />[https://www.ipcc.ch/site/assets/uploads/2019/08/4.-SPM_Approved_Microsite_FINAL.pdf publié en anglais] le 8 août 2019 à Genève, Suisse<br />{{sc|Traduction citoyenne non officielle}}}}<br />
<br />
<br />
{{boîte déroulante/début|titre=Auteurs}}<br />
;Auteurs<br />
* [https://www.imk-ifu.kit.edu/staff_Almut_Arneth.php Almut Arneth] (Allemagne)<br />
* Humberto Barbosa (Brésil)<br />
* [https://www.researchgate.net/profile/Tim_Benton Tim Benton] (Royaume-Uni)<br />
* [https://www.pnnl.gov/science/staff/staff_info.asp?staff_num=7151 Katherine Calvin] (Etats-Unis d’Amérique)<br />
* [https://www.ipcc.ch/people/eduardo-calvo-buendia/ Eduardo Calvo] (Pérou)<br />
* [https://www.ipcc.ch/people/sarah-connors/ Sarah Connors] (Royaume-Uni)<br />
* [https://www.dpi.nsw.gov.au/about-us/research-development/staff/staff-profiles/annette-cowie Annette Cowie] (Australie)<br />
* [https://iac.ethz.ch/people-iac/person-detail.MTU1NzI0.TGlzdC82MzcsLTE5NDE2NTk2NTg=.html Edouard Davin] (France/Suisse)<br />
* [https://en.wikipedia.org/wiki/Fatima_Denton Fatima Denton] (Gambie)<br />
* [https://www.ipcc.ch/people/renee-van-diemen/ Renée van Diemen] (Pays-Bas/Royaume-Uni)<br />
* [https://www.ipcc.ch/people/fatima-driouech/ Fatima Driouech] (Maroc)<br />
* Aziz Elbehri (Maroc)<br />
* Jason Evans (Australie)<br />
* Marion Ferrat (France)<br />
* Jordan Harold (Royaume-Uni)<br />
* Eamon Haughey (Irelande)<br />
* Mario Herrero (Australie/Costa Rica)<br />
* Joanna House (Royaume-Uni)<br />
* [https://www.ipcc.ch/people/mark-howden/ Mark Howden] (Australie)<br />
* Margot Hurlbert (Canada)<br />
* Gensuo Jia (Chine)<br />
* Tom Gabriel Johansen (Norvège)<br />
* Jagdish Krishnaswamy (Inde)<br />
* Werner Kurz (Canada)<br />
* Christopher Lennard (Afrique du Sud)<br />
* Soojeong Myeong (République de Corée)<br />
* [https://www.ipcc.ch/people/nagmeldin-g-e-mahmoud/ Nagmeldin Mahmoud] (Soudan)<br />
* [https://fr.wikipedia.org/wiki/Val%C3%A9rie_Masson-Delmotte Valérie Masson-Delmotte] (France)<br />
* Cheikh Mbow (Sénégal)<br />
* Pamela McElwee (Etats-Unis d’Amérique)<br />
* Alisher Mirzabaev (Allemagne/Ouzbékistan)<br />
* Angela Morelli (Norvège/Italie)<br />
* Wilfran Moufouma-Okia (France)<br />
* Dalila Nedjraoui (Algérie)<br />
* Suvadip Neogi (Inde)<br />
* Johnson Nkem (Cameroun)<br />
* Nathalie De Noblet-Ducoudré (France)<br />
* Lennart Olsson (Suède)<br />
* Minal Pathak (Inde)<br />
* Jan Petzold (Allemagne)<br />
* [https://www.ipcc.ch/people/ramon-pichs-madruga/ Ramón Pichs-Madruga] (Cuba)<br />
* Elvira Poloczanska (Royaume-Uni/Australie)<br />
* Alexander Popp (Allemagne)<br />
* [https://de.wikipedia.org/wiki/Hans-Otto_P%C3%B6rtner Hans-Otto Pörtner] (Allemagne)<br />
* Joana Portugal Pereira (Royaume-Uni)<br />
* Prajal Pradhan (Népal/Allemagne)<br />
* [https://www.ipcc.ch/people/andy-reisinger/ Andy Reisinger] (Nouvelle-Zélande)<br />
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* [https://en.wikipedia.org/wiki/Cynthia_E._Rosenzweig Cynthia Rosenzweig] (Etats-Unis d’Amérique)<br />
* [https://www.imk-ifu.kit.edu/staff_Mark_Rounsevell.php Mark Rounsevell] (Royaume-Uni/Allemagne)<br />
* [https://www.gfdl.noaa.gov/elena-shevliakova-homepage/ Elena Shevliakova] (Etats-Unis d’Amérique)<br />
* [https://www.ipcc.ch/people/priyadarshi-r-shukla/ Priyadarshi Shukla] (Inde)<br />
* [https://www.ipcc.ch/people/jim-skea/ Jim Skea] (Royaume-Uni)<br />
* [https://www.ipcc.ch/people/dr-raphael-slade/ Raphael Slade] (Royaume-Uni)<br />
* [https://en.wikipedia.org/wiki/Peter_Smith_(biologist) Pete Smith] (Royaume-Uni)<br />
* [https://www.ipcc.ch/people/youba-sokona/ Youba Sokona] (Mali)<br />
* [https://www.cifor.org/scientific-staff-detail/2676/denis-sonwa Denis Jean Sonwa] (Cameroun)<br />
* [http://jobs.inra.fr/Nos-metiers/Portraits/Jean-Francois-Soussana Jean-Francois Soussana] (France)<br />
* [http://www.environmentreports.com/author/ftubiello/ Francesco Tubiello] (Etats-Unis d’Amérique/Italie)<br />
* [https://www.cifor.org/forestsasia/speaker/louis-verchot/ Louis Verchot] (Etats-Unis d’Amérique/Colombie)<br />
* [https://migration.unu.edu/about/researchers/warner#overview Koko Warner] (Etats-Unis d’Amérique/Allemagne)<br />
* [https://www.ipcc.ch/people/nora-weyer/ Nora Weyer] (Allemagne)<br />
* [https://isearch.asu.edu/sites/default/files/cv/Wu-CV20190507.pdf Jianguo Wu] (Chine)<br />
* [https://www.ipcc.ch/people/noureddine-yassaa/ Noureddine Yassaa] (Algérie)<br />
* [https://www.ipcc.ch/people/panmao-zhai/ Panmao Zhai] (Chine)<br />
* [http://www.latcan.org/zommers.html Zinta Zommers] (Lettonie)<br />
<br />
{{Boîte déroulante/fin}}<br />
<br />
== Introduction ==<br />
Le présent rapport spécial sur les changements climatiques et les terres émergées{{lié}}<ref>La partie terrestre de la biosphère qui comprend les ressources naturelles (sol, air près de la surface, végétation et autres biotes, et eau), les processus écologiques, la topographie, les établissements humains et les infrastructures qui fonctionnent dans ce système.</ref> fait suite à la décision prise par le Groupe d’experts en 2016 de préparer trois rapports spéciaux{{lié}}<ref> Les trois rapports spéciaux sont : « Réchauffement global de {{nobr|1,5 °C}}. Un rapport spécial du GIEC sur les impacts du réchauffement de la planète de {{nobr|1,5 °C}} au-dessus des niveaux préindustriels et les voies d’émission de gaz à effet de serre connexes, dans le contexte du renforcement de la réponse mondiale à la menace du changement climatique, du développement durable et des efforts pour éliminer la pauvreté » ; « Changement climatique et terres émergées : rapport spécial du GIEC sur le changement climatique, la désertification, la dégradation des sols, la gestion durable des terres, la sécurité alimentaire, les flux des GES dans les écosystèmes terrestres » ; « Les océans et la cryosphère dans le contexte du changement climatique ».</ref> pendant le sixième cycle d’évaluation, en tenant compte des propositions des gouvernements et des organisations ayant statut d’observateur{{lié}}<ref>Les trois propositions connexes étaient les suivantes : changements climatiques et désertification ; désertification et aspects régionaux ; dégradation des terres — évaluation des liens et stratégies intégrées d’atténuation et d’adaptation ; agriculture, forêts et autres usages des terres ; alimentation et agriculture ; et sécurité alimentaire et changements climatiques.</ref>. Le présent rapport traite des flux de gaz à effet de serre (GES) dans les écosystèmes terrestres, de l’usage des terres et de la gestion durable des terres{{lié}}<ref>La gestion durable des terres est définie dans le présent rapport comme « l’intendance et l’utilisation des ressources terrestres, y compris les sols, l’eau, les animaux et les plantes, pour répondre aux besoins humains en évolution, tout en assurant simultanément le potentiel productif à long terme de ces ressources et le maintien de leurs fonctions environnementales ».</ref> en relation avec l’adaptation au changement climatique et l’atténuation de ses effets, la désertification{{lié}}<ref>La désertification est définie dans le présent rapport comme « la dégradation des terres dans les zones arides, semi-arides et subhumides sèches résultant de nombreux facteurs, dont les variations climatiques et les activités humaines ».</ref>, la dégradation des terres{{lié}}<ref>La dégradation des terres est définie dans le présent rapport comme « une tendance négative de l’état des terres, causée par des processus anthropiques directs ou indirects, y compris le changement climatique anthropique, exprimée en réduction à long terme et en perte d’au moins un des éléments suivants : productivité biologique, intégrité écologique ou valeur pour les humains ».</ref> et la sécurité alimentaire{{lié}}<ref> La sécurité alimentaire est définie dans le présent rapport comme « une situation qui existe lorsque tous les êtres humains ont, à tout moment, un accès physique, social et économique à une alimentation suffisante, saine et nutritive qui répond à leurs besoins et préférences alimentaires pour une vie active et saine ».</ref>. Ce rapport fait suite à la publication d’autres rapports récents, dont le [[Rapport_du_GIEC_ :_Réchauffement_climatique_de_1,5°C|Rapport spécial du GIEC sur le réchauffement de la planète de {{nobr|1,5 °C}}]] (RS15), l’évaluation thématique de la Plate-forme intergouvernementale sur la biodiversité et les services écosystémiques (IPBES) portant sur la dégradation et la restauration des terres, le rapport de l’IPBES portant sur l’évaluation mondiale de la biodiversité et des services écosystémiques et le rapport sur les perspectives mondiales des terres de la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification (CNULCD). Le présent rapport fournit une évaluation actualisée de l’état actuel des connaissances{{lié}}<ref>L’évaluation porte sur la littérature scientifique dont la publication a été acceptée jusqu’à la date du 7 avril 2019.</ref> tout en s’efforçant d’assurer la cohérence et la complémentarité avec les autres rapports récents.</br>Le présent résumé à l’intention des décideurs (RID) est structuré en quatre parties :<br />
* A — Populations, terres et climat dans un monde qui se réchauffe<br />
* B — Les options d’adaptation et d’atténuation<br />
* C — l’activation des options de réponse<br />
* D — Les mesures à court terme.<br />
<br />
</br>La confiance dans les résultats clés est indiquée par le langage calibré du GIEC{{lié}}<ref>Chaque constatation est fondée sur une évaluation des éléments probants sous-jacents et de leur cohérence. Un niveau de confiance est exprimé à l’aide de cinq qualificatifs : très faible, faible, moyen, élevé et très élevé, et composition en italique, par exemple, moyen.Les termes suivants ont été utilisés pour indiquer la probabilité évaluée d’un résultat : pratiquement certain de 99 à 100{{lié}}%, très probable de 90 à 100{{lié}}%, probable de 66 à 100{{lié}}%, probable de 66 à 100{{lié}}%, à peu près aussi probable qu’improbable de 33 à 66{{lié}}%, peu probable de 0 à 33{{lié}}%, très peu probable de 0 à 10{{lié}}%, exceptionnellement improbable de 0 à 1{{lié}}%. D’autres termes (extrêmement probable 95-100{{lié}}%, plus probable qu’improbable >{{lié}}50-100{{lié}}%, plus improbable que probable 0-<50{{lié}}%, extrêmement improbable 0-5{{lié}}%) peuvent également être utilisés si nécessaire. La probabilité évaluée est présentée en italique, par exemple, très probable. Cela est conforme au RE5 du GIEC.</ref> ; le fondement scientifique sous-jacent de chaque résultat clé est indiqué par des références au rapport principal.<br />
<br />
== A. Populations, terres émergées et climat dans un monde qui se réchauffe ==<br />
<br />
'''A1. Les terres émergées constituent la base principale des moyens de subsistance et du bien-être de l’homme, y compris l’approvisionnement en nourriture, en eau douce et en de multiples autres services écosystémiques, et la biodiversité. Les usages humains affectent directement plus de 70{{lié}}% (''probablement'' 69 à 76{{lié}}%) de la surface terrestre libre de glace de la planète (''degré de confiance élevé''). Les terres jouent également un rôle important dans le système climatique. {1.1, 1.2, 2.3, 2.4, figure RID.1}'''<br />
<br />
A1.1. La population utilise actuellement un quart à un tiers de la production{{lié}}<ref>La production primaire nette (PPN) potentielle des terres est définie dans le présent rapport comme étant la quantité de carbone accumulée par photosynthèse moins la quantité perdue par la respiration des plantes au cours d’une période donnée qui prévaudrait en l’absence de l’usage des terres.</ref> primaire nette potentielle des terres pour l’alimentation humaine et animale, les fibres, le bois et l’énergie. Les terres fournissent la base de nombreuses autres fonctions et services écosystémiques{{lié}}<ref> Dans son cadre conceptuel, l’IPBES utilise les « contributions apportées par la nature aux populations » dans lesquelles elle inclut les biens et services des écosystèmes.</ref>, y compris les services culturels et de régulation, qui sont essentiels à l’humanité (''degré de confiance élevé''). Dans une approche économique, les services écosystémiques terrestres mondiaux ont été évalués sur une base annuelle comme étant approximativement équivalents au produit intérieur brut annuel mondial{{lié}}<ref>c’est-à-dire 75 milliards de dollars pour 2011, sur la base des dollars américains de 2007.</ref> (''degré de confiance moyen''). {1.1, 1.2, 3.2, 4.1, 5.1, 5.5, figure RID.1}<br />
<br />
A1.2. Les terres sont à la fois une source et un puits de gaz à effet de serre (GES) et jouent un rôle clé dans l’échange d’énergie, d’eau et d’aérosols entre la surface terrestre et l’atmosphère. Les écosystèmes terrestres et la biodiversité sont vulnérables au changement climatique en cours et aux conditions météorologiques et climatiques extrêmes, à des degrés divers. La gestion durable des terres peut contribuer à réduire les effets négatifs de multiples facteurs de stress, y compris du changement climatique, sur les écosystèmes et les sociétés (''degré de confiance élevé''). {1.1, 1.2, 3.2, 4.1, 5.1, 5.5, figure RID.1}<br />
<br />
A1.3. Les données disponibles depuis 1961{{lié}}<ref>Cette déclaration est basée sur les données statistiques nationales les plus complètes disponibles au sein de FAOSTAT, à partir de 1961. Cela ne signifie pas que les changements ont commencé en 1961. Les changements dans l’utilisation des terres ont eu lieu bien avant la période préindustrielle jusqu’à aujourd’hui.</ref> montrent que la croissance démographique mondiale et l’évolution de la consommation par habitant de denrées alimentaires, d’aliments pour animaux, de fibres, de bois et d’énergie ont entraîné des taux sans précédent d’utilisation des terres et de l’eau douce (''degré de confiance très élevé''), l’agriculture comptant actuellement pour environ 70{{lié}}% de l’utilisation mondiale d’eau douce (''degré de confiance moyen''). L’expansion des superficies consacrées à l’agriculture et à la foresterie, y compris à la production commerciale, et l’amélioration de la productivité agricole et forestière ont favorisé la consommation et la disponibilité alimentaire pour une population croissante (''degré de confiance élevé''). <br />
<br />
Les termes suivants ont été utilisés pour indiquer la probabilité évaluée d’un résultat : pratiquement certain de 99 à 100{{lié}}%, très probable de 90 à 100{{lié}}%, probable de 66 à 100{{lié}}%, probable de 66 à 100{{lié}}%, à peu près aussi probable qu’improbable de 33 à 66{{lié}}%, peu probable de 0 à 33{{lié}}%, très peu probable de 0 à 10{{lié}}%, exceptionnellement improbable de 0 à 1{{lié}}%. D’autres termes (extrêmement probable 95-100{{lié}}%, plus probable qu’improbable >{{lié}}50-100{{lié}}%, plus improbable que probable 0-<50{{lié}}%, extrêmement improbable 0-5{{lié}}%) peuvent également être utilisés si nécessaire. La probabilité évaluée est présentée en italique, par exemple, ''très probable''. Cela est conforme au RE5 du GIEC. Avec de grandes variations régionales, ces changements ont contribué à l’augmentation des émissions nettes de GES (''degré de confiance très élevé''), à la perte d’écosystèmes naturels (par exemple, forêts, savanes, prairies naturelles et zones humides) et au déclin de la biodiversité (''degré de confiance élevé''). {1.1, 1.3, 5.1, 5.5, figure RID.1}<br />
<br />
A1.4. Les données disponibles depuis 1961 montrent que l’offre d’huiles végétales et de viande par habitant a plus que doublé et que l’offre de calories alimentaires par habitant a augmenté d’environ un tiers (''degré de confiance élevé''). Actuellement, 25 à 30{{lié}}% de la production alimentaire totale est perdue ou gaspillée (''degré de confiance moyen''). Ces facteurs sont associés à des émissions supplémentaires de GES (''degré de confiance élevé''). Les changements dans les habitudes de consommation ont contribué au surpoids ou à l’obésité d’environ 2 milliards d’adultes (''degré de confiance élevé''). On estime que 821 millions de personnes sont encore sous-alimentées (''degré de confiance élevé''). {1.1, 1.3, 5.1, 5.5, figure RID.1}<br />
<br />
A1.5. Environ un quart de la surface terrestre libre de glace de la Terre est sujette à une dégradation d’origine humaine (''degré de confiance moyen''). On estime que l’érosion des sols provenant des champs agricoles est actuellement de 10 à 20 fois (sans travail du sol) à plus de 100 fois (travail conventionnel du sol) plus élevée que le taux de formation du sol (''degré de confiance moyen''). Le changement climatique aggrave la dégradation des sols, en particulier dans les zones côtières basses, les deltas fluviaux, les zones arides et les zones de pergélisol (''degré de confiance élevé''). Au cours de la période 1961-2013, la superficie annuelle des terres arides touchées par la sécheresse a augmenté, en moyenne d’un peu plus de 1{{lié}}% par an, avec une grande variabilité interannuelle. En 2015, environ 500 (380-620) millions de personnes vivaient dans des zones qui ont connu la désertification entre les années 1980 et 2000. Les populations les plus touchées se trouvent en Asie du Sud et de l’Est, dans la région du circum-Sahara, y compris en Afrique du Nord, et au Moyen-Orient, y compris dans la péninsule arabique (''degré de confiance faible''). D’autres régions arides ont également connu la désertification. Les personnes vivant dans des zones déjà dégradées ou désertifiées sont de plus en plus affectées négativement par le changement climatique (''degré de confiance élevé''). {1.1, 1.2, 3.1, 3.2, 4.1, 4.2, 4.3, figure RID.1}<br />
<br />
=== Usage des terres et changement climatique observé ===<br />
<br />
==== A. Changement de température observé par rapport à 1850-1900 ====<br />
<br />
Depuis la période préindustrielle (1850-1900), la température moyenne de l’air observée à la surface des terres a augmenté considérablement plus que la température de surface moyenne mondiale (terres et océans).<br />
<br />
[[Image:Rapport du GIEC - Terres et changement climatique - SPM1A.png|600px]]<br />
<br />
==== B. Émissions de gaz à effet de serre ====<br />
<br />
On estime que 23{{lié}}% des émissions anthropiques totales d’émissions de gaz à effet de serre (2007-2016)<br />
proviennent de l’agriculture, de la foresterie, et des autres usages des terres (AFAT).<br />
<br />
[[Image:Rapport du GIEC - Terres et changement climatique - SPM1B.png|300px]]<br />
<br />
==== C. Utilisation globale des terres aux alentours de 2015 ====<br />
<br />
Le diagramme à barres représente les différentes utilisations de la surface terrestre libre de glace à l’échelle mondiale. Les barres sont ordonnées selon un gradient d’intensité décroissante d’utilisation du sol de la gauche vers la droite.<br />
<br />
[[Image:Rapport du GIEC - Terres et changement climatique - SPM1C.png|1000px]]<br />
<br />
==== D. Production agricole ====<br />
<br />
Le changement d’usage des terres et l’intensification rapide de l’utilisation des terres ont favorisé l’augmentation de la production de denrées alimentaires, d’aliments pour animaux et de fibres. Depuis 1961, la production totale de denrées alimentaires (cultures céréalières) a augmenté de 240{{lié}}% (jusqu’en 2017) en raison de l’expansion des superficies et de l’augmentation des rendements. La production de fibres (coton) a augmenté de 162{{lié}}% (jusqu’en 2013).<br />
<br />
[[Image:Rapport du GIEC - Terres et changement climatique - SPM1D.png|300px]]<br />
<br />
==== E. Demande alimentaire ====<br />
<br />
L’augmentation de la production est liée à l’évolution de la consommation alimentaire.<br />
<br />
[[Image:Rapport du GIEC - Terres et changement climatique - SPM1E.png|300px]]<br />
<br />
==== F. Désertification et dégradation des terres ====<br />
<br />
Le changement d’usage des terres, l’intensification de l’usage des terres et le changement climatique ont contribué à la désertification et à la dégradation des terres.<br />
<br />
[[Image:Rapport du GIEC - Terres et changement climatique - SPM1F.png|300px]]<br />
<br />
'''Figure RID.1 : Usage des terres et changement climatique observé'''<br />
<br />
Une représentation de l’utilisation des terres et du changement climatique observé dont il est question dans le présent rapport d’évaluation. Les cadres A à F montrent l’état et les tendances de certaines variables liées à l’usage des terres et au climat qui représentent bon nombre des principaux sujets abordés dans le présent rapport. Les séries chronologiques annuelles en B et D-F sont basées sur les données disponibles les plus complètes des statistiques nationales, provenant dans la plupart des cas de FAOSTAT et débutant en 1961. Les axes Y des cadres D-F sont exprimés par rapport à l’année de début de la série temporelle (rebasée à zéro). Sources de données et notes : <br />
* A : Les courbes de réchauffement sont des moyennes de quatre ensembles de données {2.1 ; figure 2.2 ; Tableau 2.1}<br />
* B : Le N<sub>2</sub>O et le CH<sub>4</sub> provenant de l’agriculture proviennent de FAOSTAT ; les émissions nettes de CO<sub>2</sub> du FAT utilisent la moyenne de deux modèles de comptabilisation (et comprennent les émissions provenant des incendies de tourbières depuis 1997). Toutes les valeurs exprimées en unités d’équivalent CO<sub>2</sub> sont basées sur les valeurs du potentiel de réchauffement planétaire à 100 ans du RE5 sans rétroaction climat-carbone (N<sub>2</sub>O=265 ; CH<sub>4</sub>=28). {Voir tableau RID.1, 1.1, 2.3}<br />
* C : Représente les parts des différents usages de la zone terrestre libre de glace à l’échelle mondiale pour l’année 2015 environ, ordonnées selon un gradient d’intensité décroissante d’usage des terres, de gauche à droite. Chaque barre représente une large catégorie d’occupation des sols ; les chiffres en haut représentent le pourcentage total de la zone libre de glace couverte, avec des plages d’incertitude entre parenthèses. Les pâturages intensifs sont définis comme ayant une densité de bétail supérieure à 100 animaux/km². La superficie des « forêts gérées pour le bois d’œuvre et d’autres usages » a été calculée comme la superficie totale des forêts moins la superficie des forêts "primaires et intactes". {1, 2, tableau 1.1, figure 1.3}<br />
* D : Notez que l’utilisation d’engrais est indiquée sur un axe divisé. Le pourcentage d’augmentation important de l’utilisation des engrais reflète le faible niveau d’utilisation en 1961 et s’explique à la fois par l’augmentation des apports d’engrais par superficie et par l’expansion des terres cultivées et des prairies fertilisées pour accroître la production alimentaire. {1.1, figure 1.3}<br />
* E : La population en surpoids est définie comme ayant un indice de masse corporelle (IMC) >{{lié}}25 kg/m<sup>2</sup> ; l’insuffisance pondérale est définie comme un IMC < 18,5 kg/m<sup>2</sup>. {5.1, 5.2}<br />
* F : Les superficies des terres arides ont été estimées à l’aide des précipitations et de l’évapotranspiration potentielle de TerraClimate (1980-2015) pour identifier les régions où l’indice d’aridité est inférieur à 0,65. Les données démographiques proviennent de la base de données HYDE3.2. Les zones de sécheresse sont basées sur 12 mois d’accumulation de l’indice de sécheresse du Centre mondial de climatologie des précipitations (GPCC). L’étendue des zones humides intérieures (y compris les tourbières) est basée sur les données agrégées de plus de 2000 séries chronologiques qui rendent compte des changements dans la superficie des zones humides locales au fil du temps. {3.1, 4.2, 4.6}<br />
<br />
'''A2. Depuis la période préindustrielle, la température de l’air à la surface de la terre a augmenté presque deux fois plus que la température moyenne mondiale (degré de confiance élevé). Le changement climatique, y compris l’augmentation de la fréquence et de l’intensité des extrêmes, a eu un impact négatif sur la sécurité alimentaire et les écosystèmes terrestres et a contribué à la désertification et à la dégradation des sols dans de nombreuses régions (degré de confiance élevé). {2.2, 3.2, 4.2, 4.2, 4.3, 4.4, 5.1, 5.2, résumé du chapitre 7, 7.2}'''<br />
<br />
A2.1. Depuis la période préindustrielle (1850-1900), la température moyenne de l’air à la surface de la terre a augmenté considérablement plus que la température moyenne globale à la surface du globe (terre et océan) (GMST) (degré de confiance élevé). De 1850-1900 à 2006-2015, la température moyenne de l’air à la surface du sol a augmenté de {{nobr|1,53 °C}} (très probablement entre {{nobr|1,38 °C}} et {{nobr|1,68 °C}}) tandis que la température GMST a augmenté de {{nobr|0,87 °C}} (probablement entre {{nobr|0,75 °C}} et {{nobr|0,99 °C}}). {2.2.1, figure RID.1}<br />
<br />
A2.2. Le réchauffement a entraîné une augmentation de la fréquence, de l’intensité et de la durée des événements liés à la chaleur, y compris les vagues de chaleur{{lié}}<ref>Dans le présent rapport, une vague de chaleur est définie comme « une période de temps anormalement chaude. Les vagues de chaleur et les périodes chaudes ont des définitions diverses et qui, dans certains cas, se chevauchent ».</ref> dans la plupart des régions terrestres (degré de confiance élevé). La fréquence et l’intensité des sécheresses ont augmenté dans certaines régions (y compris la Méditerranée, l’Asie occidentale, de nombreuses parties de l’Amérique du Sud, une grande partie de l’Afrique et l’Asie du Nord-Est) (degré de confiance moyen) et il s’est produit une augmentation de l’intensité des fortes précipitations à l’échelle mondiale (degré de confiance moyen). {2.2.5, 4.2.3, 5.2}<br />
<br />
A2.3. Les observations par satellite{{lié}}<ref>L’interprétation des observations par satellite peut être affectée par une insuffisance de validation au sol et d’étalonnage des capteurs. En outre, leur résolution spatiale peut rendre difficile la détermination de changements à petite échelle.</ref> ont montré un verdissement de la végétation{{lié}}<ref>Le verdissement de la végétation est défini dans le présent rapport comme une augmentation de la biomasse végétale photosynthétiquement active qui est déduite des observations par satellite.</ref> au cours des trois dernières décennies dans certaines régions d’Asie, d’Europe, d’Amérique du Sud, du centre de l’Amérique du Nord et du sud-est de l’Australie. Les causes du verdissement comprennent la combinaison d’une saison de croissance prolongée, du dépôt d’azote, de la fertilisation au CO<sub>2</sub>{{lié}}<ref>La fertilisation au CO<sub>2</sub> est définie dans le présent rapport comme l’amélioration de la croissance des plantes par suite de l’augmentation de la concentration atmosphérique de dioxyde de carbone (CO<sub>2</sub>). L’ampleur de la fertilisation au CO<sub>2</sub> dépend des nutriments et de la disponibilité en eau.</ref> et de la gestion des terres (degré de confiance élevé). Le brunissement de la végétation{{lié}}<ref>Le brunissement de la végétation est défini dans ce rapport comme une diminution de la biomasse végétale photosynthétiquement active qui est déduite des observations satellite.</ref> a été observé dans certaines régions, dont le nord de l’Eurasie, certaines parties de l’Amérique du Nord, l’Asie centrale et le bassin du Congo, principalement en raison du stress hydrique (degré de confiance moyen). À l’échelle mondiale, le verdissement de la végétation s’est produit sur une plus grande superficie que le brunissement de la végétation (degré de confiance élevé). {2.2.3, encadré 2.3, 2.2.4, 3.2.1, 3.2.2, 4.3.1, 4.3.2, 4.6.2, 5.2.2}<br />
<br />
A2.4. La fréquence et l’intensité des tempêtes de poussière ont augmenté au cours des dernières décennies en raison des changements de l’usage des terres et de l’occupation des sols et des facteurs climatiques dans de nombreuses zones arides, ce qui a eu des effets négatifs croissants sur la santé humaine dans des régions comme la péninsule arabique et le Moyen-Orient élargi, l’Asie centrale (degré de confiance élevé){{lié}}<ref>Les éléments probants relatifs à ces tendances des tempêtes de poussière et de leurs effets sur la santé dans d’autres régions sont limités à la documentation évaluée dans le présent rapport.</ref>. {2.4.1, 3.4.2}<br />
<br />
A2.5. Dans certaines zones arides, l’augmentation de la température et de l’évapotranspiration de l’air à la surface de la terre et la diminution de la quantité des précipitations, en interaction avec la variabilité climatique et les activités humaines, ont contribué à la désertification. Ces régions comprennent l’Afrique subsaharienne, certaines parties de l’Asie de l’Est et de l’Asie centrale et l’Australie. (degré de confiance moyen) {2.2, 3.2.2, 4.4.1}<br />
<br />
A2.6. Le réchauffement planétaire a entraîné des déplacements de zones climatiques dans de nombreuses régions du monde, y compris l’expansion des zones climatiques arides et la contraction des zones climatiques polaires (degré de confiance élevé). Par conséquent, de nombreuses espèces végétales et animales ont connu des changements dans leur aire de répartition, leur abondance et des modifications dans leurs activités saisonnières (degré de confiance élevé). {2.2, 3.2.2, 4.4.1}<br />
<br />
A2.7. Le changement climatique peut exacerber les processus de dégradation des sols (degré de confiance élevé), notamment par l’augmentation de l’intensité des précipitations, des inondations, de la fréquence et de la gravité des sécheresses, du stress thermique, des périodes de sécheresse, du vent, de l’élévation du niveau de la mer et de l’action des vagues, de la fonte du pergélisol, et la gestion des terres en module les effets. L’érosion côtière en cours s’intensifie et touche de plus en plus de régions, l’élévation du niveau de la mer augmentant la pression de l’usage des terres dans certaines régions (degré de confiance moyen). {4.2.1, 4.2.2, 4.2.3, 4.4.1, 4.4.2, 4.9.6, tableau 4.1, 7.2.1 et 7.2.2}<br />
<br />
A2.8. Le changement climatique a déjà affecté la sécurité alimentaire en raison du réchauffement, de la modification des régimes de précipitations et de la fréquence accrue de certains événements extrêmes (degré de confiance élevé). Dans de nombreuses régions des basses latitudes, les rendements de certaines cultures (par exemple, le maïs et le blé) ont diminué, tandis que dans de nombreuses régions des hautes latitudes, les rendements de certaines cultures (par exemple, le maïs, le blé et la betterave sucrière) ont augmenté ces dernières décennies (degré de confiance élevé). Le changement climatique a entraîné une baisse des taux de croissance des animaux et de leur productivité dans les systèmes pastoraux en Afrique (degré de confiance élevé). Il existe des preuves solides que les ravageurs et les maladies agricoles ont déjà réagi au changement climatique, ce qui entraîne à la fois des augmentations et des diminutions des infestations (degré de confiance élevé). Sur la base des connaissances autochtones et locales, le changement climatique affecte la sécurité alimentaire dans les zones arides, en particulier en Afrique et dans les régions de haute montagne d’Asie et d’Amérique du Sud{{lié}}<ref>L’évaluation a porté sur la littérature scientifique dont les méthodologies comprenaient des entretiens et des enquêtes auprès des peuples autochtones et des communautés locales.</ref>. {5.2.1, 5.2.2, 7.2.2}<br />
<br />
'''A 3. Les activités agricoles, forestières et autres activités liées à l’usage des terres (AFAT) ont représenté environ 13{{lié}}% des émissions mondiales de CO<sub>2</sub>,44{{lié}}% des émissions de méthane (CH<sub>4</sub>) et 82{{lié}}% des émissions d’oxyde nitreux (N<sub>2</sub>O) provenant des activités humaines au cours de la période 2007-2016, soit 23{{lié}}% (12,0 +/- 3,0 GtCO<sub>2</sub>e par an) du total net des émissions anthropiques de GES{{lié}}<ref>Cette évaluation ne comprend que le CO<sub>2</sub>, le CH<sub>4</sub> et le N<sub>2</sub>O.</ref> (degré de confiance moyen). La réaction naturelle des terres aux changements environnementaux induits par l’homme a provoqué un puits net d’environ 11,2 GtCO<sub>2</sub> par an au cours de la période 2007-2016 (équivalant à 29{{lié}}% des émissions totales de CO<sub>2</sub>) (degré de confiance moyen) ; la persistance du puits est incertaine en raison du changement climatique (degré de confiance élevé). Si l’on inclut les émissions associées aux activités de pré-production et de post-production dans le système alimentaire mondial{{lié}}<ref>Dans le présent rapport, le système alimentaire mondial est défini comme « l’ensemble des éléments (environnement, populations, intrants, processus, infrastructures, institutions, etc.) et activités liés à la production, à la transformation, à la distribution, à la préparation et à la consommation des aliments, ainsi que le résultat de ces activités, y compris les résultats socioéconomiques et environnementaux au niveau mondial ». Ces données sur les émissions ne sont pas directement comparables aux inventaires nationaux préparés conformément aux lignes directrices 2006 du GIEC pour les inventaires nationaux de gaz à effet de serre.</ref>, les émissions sont estimées à 21-37{{lié}}% des émissions anthropiques nettes totales de GES (degré de confiance moyen). {2, 3, tableau 2.2, 5, 4}'''<br />
<br />
A3.1. La terre est à la fois une source et un puits de CO<sub>2</sub> en raison de facteurs anthropiques et naturels, ce qui rend difficile la séparation entre flux anthropiques et flux naturels (degré de confiance très élevé). Les modèles mondiaux estiment les émissions nettes de CO<sub>2</sub> provenant de l’usage des terres et du changement d’usage des terres en 2007-2016 à 5,2 ± 2,6 GtCO<sub>2</sub> par an (plage probable). Ces émissions nettes sont principalement dues à la déforestation, partiellement compensées par le boisement et reboisement, et aux émissions et absorptions par d’autres activités d’usage des terres. (degré de confiance très élevé) (tableau RID.1){{lié}}<ref>Le flux net anthropique de CO<sub>2</sub> provenant des modèles de « comptabilité » ou de « comptabilisation du carbone » se compose de deux flux bruts opposés : les émissions brutes (environ 20 GtCO<sub>2</sub> par an) proviennent de la déforestation, de la culture des sols et de l’oxydation des produits ligneux ; les absorptions brutes (environ 14 GtCO<sub>2</sub> par an) proviennent principalement de la croissance forestière après la coupe du bois et la déprise agricole (degré de confiance moyen).</ref>. Il n’y a pas de tendance claire dans les émissions annuelles depuis 1990 (degré de confiance moyen) (figure RID.1). {1, 1, 2, 3, tableau 2, 2, tableau 2, 3}<br />
<br />
A3.2. La réaction naturelle des terres aux changements environnementaux induits par l’homme, tels que l’augmentation de la concentration de CO<sub>2</sub> dans l’atmosphère, les dépôts d’azote et le changement climatique, a entraîné des absorptions nettes mondiales de 11,2 +/- 2,6 Gt CO<sub>2</sub> par an (plage probable) entre 2007-2016 (tableau RID.1). La somme des absorptions nettes dues à cette réaction et des émissions nettes de l’agriculture, foresterie et autres usages des terres (AFAT) donne un flux net total sols-atmosphère qui a éliminé 6,0 +/- 2,6 GtCO<sub>2</sub> par an au cours de la période 2007-2016 (plage probable). Les futures augmentations nettes des émissions de CO<sub>2</sub> en provenance de la végétation et des sols dues au changement climatique devraient compenser l’augmentation des absorptions due à la fertilisation au CO<sub>2</sub> et à l’allongement des périodes de végétation (degré de confiance élevé). L’équilibre entre ces processus est une source clé d’incertitude pour déterminer l’avenir du puits de carbone terrestre. Le dégel projeté du pergélisol devrait accroître la perte de carbone des sols (degré de confiance élevé). Au {{s|XXI}}, la croissance de la végétation dans ces zones pourrait compenser en partie cette perte (degré de confiance faible). {encadré 2.3, 2.3.1, 2.5.3, 2.7 ; tableau 2.3}<br />
<br />
A3.3. Les modèles mondiaux et les inventaires nationaux de GES utilisent différentes méthodes pour estimer les émissions et les absorptions anthropiques de CO<sub>2</sub> dans le secteur des terres émergées. Les deux produisent des estimations qui concordent étroitement pour le changement d’usage des sols impliquant la forêt (par exemple. déforestation, boisement) et qui diffèrent pour la forêt gérée. Les modèles mondiaux considèrent comme forêts gérées les terres qui ont fait l’objet d’une récolte alors que, conformément aux lignes directrices du GIEC, les inventaires nationaux de GES définissent la forêt gérée de façon plus large. Sur cette interprétation plus large, les inventaires peuvent également considérer la réponse naturelle de la terre aux changements environnementaux d’origine humaine comme anthropique, tandis que l’approche du modèle global {tableau RID.1} traite cette réponse comme faisant partie du puits non anthropique. À titre d’exemple, de 2005 à 2014, la somme des estimations des émissions nettes des inventaires nationaux de GES est de 0,1 ± 1,0 GtCO<sub>2</sub> par an, tandis que la moyenne de deux modèles de comptabilisation mondiaux est de 5,1 ± 2,6 GtCO<sub>2</sub> par an (plage probable). La prise en compte des différences dans les méthodes peut améliorer la compréhension des estimations des émissions nettes du secteur des terres émergées et de leurs applications.<br />
<br />
{| class="wikitable" <br />
|+ Tableau RID.1. Émissions anthropiques nettes dues à l’Agriculture, la Foresterie, et les Autres activités liées à l’usage des Terres (AFAT) et non-AFAT (Cadre 1) et au système alimentaire mondial (moyenne 2007-2016){{lié}}<sup>[1]</sup> (Cadre 2). Une valeur positive représente une émission ; une valeur négative représente une extraction.<br />
|-<br />
| colspan="2" rowspan="2" bgcolor = #FFFFFF |<br />
| colspan="6" align= "center" bgcolor=#FFFFFF | Émissions anthropiques directes<br />
| bgcolor=#737373 |<br />
| colspan="2" bgcolor=#FFFFFF | <br />
|-<br />
| colspan=3" bgcolor=#FFFFFF align=center | Émissions anthropiques nettes dues à l’Agriculture, la Foresterie, et les Autres activités liées à l’usage des Terres (AFAT) <br />
| bgcolor=#FFFFFF align=center | Émissions anthropiques de GES hors AFAT{{lié}}<sup>[6]</sup><br />
| bgcolor=#FFFFFF align=center | Émissions anthropiques nettes totales de GES (AFAT et hors AFAT)<br />
| bgcolor=#FFFFFF align=center | AFAT en tant que % d’émissions anthropiques nettes totales de GES<br />
| bgcolor=#737373 |<br />
| bgcolor=#FFFFFF align=center | Réponse naturelle des terres aux changements environnementaux dus à l’homme{{lié}}<sup>[7]</sup><br />
| bgcolor=#FFFFFF align=center | Flux net toutes terres confondues vers l’atmosphère<br />
|-<br />
| colspan="11" style="border-top:2px solid black; border-left:2px solid black; font-weight:bold ; ; background-color : #FFFFFF ; text-align : left ;" | {{Bleu|{{t|Cadre 1 : Contribution de l’AFAT|120}}}}<br />
|-<br />
| style="border-left:2px solid black; background-color:#FFFFFF; " colspan="2" rowspan="2"|<br />
| bgcolor=#FFFFFF align=center | FAT<br />
| bgcolor=#FFFFFF align=center | Agriculture<br />
| bgcolor=#FFFFFF align=center | Total<br />
| bgcolor=#FFFFFF colspan="3"| <br />
| bgcolor=#737373 |<br />
| bgcolor=#FFFFFF colspan="2"|<br />
|-<br />
| bgcolor=#FFFFFF align=center |A<br />
| bgcolor=#FFFFFF align=center |B<br />
| bgcolor=#FFFFFF align=center |C = B + A<br />
| bgcolor=#FFFFFF align=center |D<br />
| style="font-weight:bold ; ; background-color : #FFFFFF ;" align=center |E = C + D<br />
| bgcolor=#FFFFFF align=center |F = (C/E)*100<br />
| bgcolor=#737373 |<br />
| bgcolor=#FFFFFF align=center |G<br />
| style="border-right:2px solid black; background-color:#FFFFFF; " align=center |A + G<br />
|-<br />
| scope="row" style="border-left:2px solid black; background-color:#FFFFFF; " rowspan="2" | CO<sub>2</sub>{{lié}}<sup>[2]</sup><br />
| bgcolor=#FFFFFF height="12" | <br />
| bgcolor=#FFFFFF height="12" | <br />
| bgcolor=#FFFFFF height="12" |<br />
| bgcolor=#FFFFFF |<br />
| bgcolor=#FFFFFF |<br />
| bgcolor=#FFFFFF |<br />
| bgcolor=#FFFFFF |<br />
| bgcolor=#737373 |<br />
| bgcolor=#FFFFFF |<br />
| style="border-right:2px solid black; background-color:#FFFFFF; " |<br />
|-<br />
| style="border-left:2px solid black; background-color:#C0C0C0; " | Gt CO<sub>2</sub> par an<br />
| bgcolor=#C0C0C0 align=center | 5,2 ± 2,6<br />
| bgcolor=#C0C0C0 align=center |---{{lié}}<sup>[11]</sup><br />
| bgcolor=#C0C0C0 align=center |5,2 ± 2,6<br />
| bgcolor=#C0C0C0 align=center | 33,9 ± 1,8<br />
| bgcolor=#b3ccff align=center | 39,1 ± 3,2<br />
| bgcolor=#C0C0C0 align=center | ~ 13{{lié}}%<br />
| bgcolor=#737373 |<br />
| bgcolor=#C0C0C0 align=center |11,2 ± 2,6<br />
| style="border-right:2px solid black; background-color:#C0C0C0; " align=center |- 6,0 ± 2,0<br />
|-<br />
| scope="row" style="border-left:2px solid black; background-color:FFFFFF; " rowspan="2" | CH<sub>4</sub>{{lié}}<sup>[3], [8]</sup><br />
| bgcolor=#FFFFFF | Mt CH<sub>4</sub> par an<br />
| bgcolor=#FFFFFF align=center | 19 ± 6<br />
| bgcolor=#FFFFFF align=center | 142 ± 43<br />
| bgcolor=#FFFFFF align=center | {{nobr|162 ± 48,6}}<br />
| bgcolor=#FFFFFF align=center | 201 ± 100<br />
| bgcolor=#FFFFFF align=center | 363 ± 111<br />
| bgcolor=#FFFFFF |<br />
| bgcolor=#737373 |<br />
| bgcolor=#FFFFFF |<br />
| style="border-right:2px solid black; background-color:#FFFFFF; " |<br />
|-<br />
| style="border-left:2px solid black; background-color:#C0C0C0; " | Gt CO<sub>2</sub>e par an<br />
| bgcolor=#C0C0C0 align=center |0,5 ± 0,2<br />
| bgcolor=#C0C0C0 align=center |4,0 ± 1,2<br />
| bgcolor=#C0C0C0 align=center |4,5 ± 1,4<br />
| bgcolor=#C0C0C0 align=center |5,6 ± 2,8<br />
| bgcolor=#b3ccff align=center |10,1 ± 3,1<br />
| bgcolor=#C0C0C0 align=center |~ 44{{lié}}%<br />
| bgcolor=#737373 |<br />
| bgcolor=#C0C0C0 | <br />
| style="border-right:2px solid black; background-color:#C0C0C0; " | <br />
|-<br />
| scope="row" style="border-left:2px solid black; background-color:#FFFFFF; " rowspan="2" | N<sub>2</sub>O{{lié}}<sup>[3], [8]</sup><br />
| bgcolor=#FFFFFF | Mt N<sub>2</sub>O par an<br />
| bgcolor=#FFFFFF align=center | 0,3 ± 0,1<br />
| bgcolor=#FFFFFF align=center | 8 ± 2<br />
| bgcolor=#FFFFFF align=center | 8,3 ± 2,5<br />
| bgcolor=#FFFFFF align=center | 2,0 ± 1,0<br />
| bgcolor=#FFFFFF align=center | 10,4 ± 2,7<br />
|<br />
| bgcolor=#737373 |<br />
| bgcolor=#FFFFFF |<br />
| style="border-right:2px solid black; background-color:#FFFFFF; " |<br />
|-<br />
| style="border-left:2px solid black; background-color:#C0C0C0; " | Gt CO<sub>2</sub>e par an<br />
| bgcolor=#C0C0C0 align=center |0,09 ± 0,03<br />
| bgcolor=#C0C0C0 align=center |2,2 ± 0,7<br />
| bgcolor=#C0C0C0 align=center |2,3 ± 0,7<br />
| bgcolor=#C0C0C0 align=center | 0,5 ± 0,3<br />
| bgcolor=#b3ccff align=center | 2,8 ± 0,7<br />
| bgcolor=#C0C0C0 align=center | ~ 82{{lié}}%<br />
| bgcolor=#737373 |<br />
| bgcolor=#C0C0C0 | <br />
| style="border-right:2px solid black; background-color:#C0C0C0; " | <br />
|-<br />
| scope="row" style="border-top:2px solid black; border-bottom:2px solid black; border-left:2px solid black; font-weight : bold ; background-color : #d9d9d9 ;" | Total (GES)<br />
| style="border-top:2px solid black; border-bottom:2px solid black; font-weight:bold; background-color : #d9d9d9 ;" | {{nobr|Gt CO<sub>2</sub>e par an}}<br />
| style="border-top:2px solid black; border-bottom:2px solid black; font-weight:bold; background-color : #d9d9d9 ;" align=center | 5,8 ± 2,6<br />
| style="border-top:2px solid black; border-bottom:2px solid black; font-weight:bold; background-color : #d9d9d9 ;" align=center | 6,2 ± 1,4<br />
| style="border-top:2px solid black; border-bottom:2px solid black; font-weight:bold; background-color : #d9d9d9 ;" align=center | {{nobr|12,0 ± 3,0}}<br />
| style="border-top:2px solid black; border-bottom:2px solid black; font-weight:bold; background-color : #d9d9d9 ;" align=center | 40,0 ± 3,4<br />
| style="border-top:2px solid black; border-bottom:2px solid black; font-weight:bold; background-color : #b3ccff ;" align=center | 52,0 ± 4,5<br />
| style="border-top:2px solid black; border-bottom:2px solid black; font-weight:bold; background-color : #d9d9d9 ;" align=center | ~ 23{{lié}}%<br />
| style="border-top:2px solid black; border-bottom:2px solid black; font-weight:bold; background-color : #737373 ;" | <br />
| style="border-top:2px solid black; border-bottom:2px solid black; font-weight:bold; background-color : #d9d9d9 ;" | <br />
| style="border-top:2px solid black; border-bottom:2px solid black; border-right:2px solid black; font-weight : bold ; background-color : #d9d9d9 ;" | <br />
|-<br />
| scope="row" style="height:16px; border-left:2px solid black; background-color:#FFFFFF; " colspan="11"| <br />
|-<br />
| colspan="7" style="border-left:2px solid black; font-weight:bold; text-align:left; background-color : #FFFFFF ;" | {{Bleu|{{t|Cadre 2 : Contribution du système alimentaire mondial|120}}}}<br />
|-<br />
| style="border-left:2px solid black; background-color:#FFFFFF; " colspan="2" | <br />
| bgcolor=#FFFFFF align=center | Changement d’usage des terres<br />
| bgcolor=#FFFFFF align=center | Agriculture<br />
| bgcolor=#FFFFFF | <br />
| bgcolor=#FFFFFF align=center | Autres secteurs pré- et post-production hors AFAT{{lié}}<sup>[5]</sup> <br />
| bgcolor=#FFFFFF align=center | Total des émissions du système alimentaire mondial<br />
|-<br />
| scope="row" style="border-left:2px solid black; background-color:#FFFFFF; " | CO<sub>2</sub>{{lié}}<sup>[4]</sup> lié au changement d’usage des terres<br />
| bgcolor=#FFFFFF | {{nobr|Gt CO<sub>2</sub> par an}}<br />
| bgcolor=#FFFFFF align=center | 4,9 ± 2,5<br />
| bgcolor=#FFFFFF | <br />
| bgcolor=#FFFFFF | <br />
| bgcolor=#FFFFFF | <br />
| bgcolor=#FFFFFF | <br />
|-<br />
| scope="row" style="border-left:2px solid black; background-color:#FFFFFF; " | CH<sub>4</sub>{{lié}}<sup>[3], [8], [9]</sup> Agriculture<br />
| bgcolor=#FFFFFF | Gt CO<sub>2</sub>e par an<br />
| bgcolor=#FFFFFF | <br />
| bgcolor=#FFFFFF align=center | 4,0 ± 1,2<br />
| bgcolor=#FFFFFF | <br />
| bgcolor=#FFFFFF | <br />
| bgcolor=#FFFFFF | <br />
|-<br />
| scope="row" style="border-left:2px solid black; background-color:#FFFFFF; " | N<sub>2</sub>O{{lié}}<sup>[3], [8], [9]</sup> Agriculture<br />
| bgcolor=#FFFFFF | Gt CO<sub>2</sub>e par an<br />
| bgcolor=#FFFFFF | <br />
| bgcolor=#FFFFFF align=center | 2,2 ± 0,7<br />
| bgcolor=#FFFFFF | <br />
| bgcolor=#FFFFFF | <br />
| bgcolor=#FFFFFF | <br />
|-<br />
| scope="row" style="border-left:2px solid black; background-color:#FFFFFF; " | CO<sub>2</sub> des autres secteurs<br />
| bgcolor=#FFFFFF | Gt CO<sub>2</sub> par an<br />
| bgcolor=#FFFFFF | <br />
| bgcolor=#FFFFFF | <br />
| bgcolor=#FFFFFF | <br />
| bgcolor=#FFFFFF align=center | 2,4 – 4,8<br />
| bgcolor=#FFFFFF | <br />
|-<br />
| scope="row" style="border-top:2px solid black; border-bottom:2px solid black; border-left:2px solid black; font-weight : bold ; text-align : left ; background-color : #FFFFFF" | {{nobr|Total (CO<sub>2</sub>e){{lié}}<sup>[10]</sup>}}<br />
| style="border-top:2px solid black; border-bottom:2px solid black; font-weight:bold; text-align : left ; background-color : #FFFFFF ;" | Gt CO<sub>2</sub>e par an<br />
| style="border-top:2px solid black; border-bottom:2px solid black; font-weight:bold; text-align : center ; background-color : #FFFFFF ;" | 4,9 ± 2,5<br />
| style="border-top:2px solid black; border-bottom:2px solid black; font-weight:bold; text-align : center ; background-color : #FFFFFF ;" | 6,2 ± 1,4<br />
| style="border-top:2px solid black; border-bottom:2px solid black; font-weight:bold; text-align : center ; background-color : #FFFFFF ;" | <br />
| style="border-top:2px solid black; border-bottom:2px solid black; font-weight:bold; text-align : center ; background-color : #FFFFFF ;" | 2,4 – 4,8<br />
| style="border-top:2px solid black; border-bottom:2px solid black; font-weight:bold; text-align : center ; background-color : #FFFFFF ;" | 10,7 – 19,1 <br />
|-<br />
|}<br />
<br />
'''Sources de données et notes :'''<br />
<br />
<sup>[1]</sup> Les estimations ne sont données que jusqu’en 2016 car il s’agit de la dernière date à laquelle les données sont disponibles pour tous les gaz.<br />
<br />
<sup>[2]</sup> Flux net anthropique de CO<sub>2</sub> dû à la modification de l’occupation des sols, comme le déboisement et le boisement, et la gestion des terres, y compris les coupes et les plantations d’arbres, ainsi que le brûlage des tourbières, selon deux modèles de comptabilisation utilisés dans le Bilan Carbone Mondial et dans le RE5. Ces modèles ne tiennent pas compte des changements dans les stocks de carbone des sols agricoles pour une même occupation des sols. {2.3.1.1.2.1, tableau 2.2, encadré 2.2}<br />
<br />
<sup>[3]</sup> Les estimations montrent la moyenne et l’évaluation de l’incertitude de deux bases de données, FAOSTAT et USEPA 2012 {2.3 ; tableau 2.2}<br />
<br />
<sup>[4]</sup> D’après FAOSTAT. Les catégories incluses dans cette valeur sont la « conversion nette des forêts » (déforestation nette), le drainage des sols organiques (terres cultivées et prairies), la combustion de biomasse (forêts tropicales humides, autres forêts, sols organiques). Elle exclut les « terres forestières » (la gestion forestière plus l’expansion nette de la forêt), qui jouent principalement un rôle de puits du fait du boisement. Note : les émissions totales de foresterie et autres usages des terres (FAT) provenant de FAOSTAT sont de 2,8 (±1,4) Gt CO<sub>2</sub> par an pour la période 2007-2016. {tableau 2.2, tableau 5.4}<br />
<br />
<sup>[5]</sup> Émissions de CO<sub>2</sub> induites par des activités non incluses dans le secteur de l’AFAT, principalement liées à l’énergie (par exemple le séchage des céréales), au transport (par exemple le commerce international) et à l’industrie (par exemple la synthèse d’engrais minéraux) ou faisant partie des systèmes alimentaires, notamment les activités de production agricole (par exemple le chauffage sous serre), la pré-production (par exemple la fabrication des intrants agricoles) et la post-production (par exemple le traitement agroalimentaire). Cette estimation est basée sur les terres et exclut donc les émissions provenant de la pêche. Il inclut les émissions provenant des fibres et d’autres produits agricoles non alimentaires, étant donné qu’elles ne sont pas séparées de l’utilisation alimentaire dans les bases de données. Les émissions de CO<sub>2</sub> liées au système alimentaire dans d’autres secteurs que l’AFAT représentent 6 à 13{{lié}}% des émissions anthropiques totales de CO<sub>2</sub>. Ces émissions sont généralement faibles dans les petites exploitations agricoles de subsistance. Une fois ajoutées aux émissions de l’AFAT, la part estimée des systèmes alimentaires dans les émissions anthropiques mondiales est de 21 à 37{{lié}}%. {5.4.5, tableau 5.4}<br />
<br />
<sup>[6]</sup> Les émissions totales non-AFAT ont été calculées comme la somme des valeurs des émissions totales de CO<sub>2</sub>e pour l’énergie, les sources industrielles, les déchets et les autres émissions extraites des données du Global Carbon Project pour le CO<sub>2</sub>, y compris l’aviation et la navigation internationales et extraites de la base de données PRIMAP pour le CH<sub>4</sub> et le N<sub>2</sub>O moyennées sur 2007-2014 uniquement car les données sont disponibles sur cette période. {2, 3 ; tableau 2.2}<br />
<br />
<sup>[7]</sup> La réaction naturelle de la terre aux changements environnementaux induits par l’homme est la réaction de la végétation et des sols aux changements environnementaux tels que l’augmentation de la concentration atmosphérique de CO<sub>2</sub>, les dépôts d’azote et le changement climatique. L’estimation présentée représente la moyenne des Modèles de Végétation Mondiale Dynamique {2.3.1.1.2.4, encadré 2.2, tableau 2.3}<br />
<br />
<sup>[8]</sup> Toutes les valeurs exprimées en unités de CO<sub>2</sub>e sont basées sur les valeurs du potentiel de réchauffement planétaire (PRP) du RE5 sur 100 ans sans rétroaction climat-carbone (N<sub>2</sub>O = 265 ; CH<sub>4</sub> = 28). Il est à noter que le PRP a été utilisé pour les combustibles fossiles et les sources biogènes de méthane. En prenant un PRP plus élevé pour le CH<sub>4</sub> des combustibles fossiles (30 d’après RE5), les émissions anthropiques totales de CH<sub>4</sub> exprimées en CO<sub>2</sub>e sont alors supérieures de 2{{lié}}%.<br />
<br />
<sup>[9]</sup> Cette estimation est basée sur les terres et exclut donc les émissions provenant de la pêche et de l’aquaculture (à l’exception des émissions provenant des aliments pour animaux produits sur terre et utilisés en aquaculture), ainsi que les utilisations non alimentaires (par exemple, les fibres et la bioénergie) puisque celles-ci ne sont pas séparées des utilisations alimentaires dans les bases de données. Elle exclut les émissions autres que le CO<sub>2</sub> associées au changement d’usage des terres (catégorie FAT), puisqu’elles proviennent des incendies de forêts et de tourbières.<br />
<br />
<sup>[10]</sup> Les émissions associées aux pertes et aux déchets alimentaires sont inclues implicitement, puisque les émissions du système alimentaire sont liées aux aliments produits, y compris aux aliments consommés à des fins nutritionnelles, et aux pertes et déchets alimentaires. Ces derniers sont estimés à 8-10{{lié}}% des émissions anthropiques totales en CO<sub>2</sub>e. {5.5.2.5}<br />
<br />
<sup>[11]</sup> Aucune donnée globale n’est disponible pour les émissions de CO<sub>2</sub> agricole.<br />
<br />
A3.4. Les émissions mondiales de méthane de l’AFAT au cours de la période 2007-2016 ont été de 162 ± 49 Mt de CH<sub>4</sub> par an (4,5 ± 1,4 GtCO<sub>2</sub>e par an) (degré de confiance moyen). La concentration atmosphérique moyenne mondiale de méthane a augmenté régulièrement entre le milieu des années 80 et le début des années 90, a montré une croissance plus lente par la suite jusqu’en 1999, un plateau entre 1999 et 2006, suivi d’une reprise de la croissance en 2007 (degré de confiance élevé). Les sources biogéniques représentent une plus grande proportion des émissions qu’avant 2000 (degré de confiance élevé). Les ruminants et l’expansion de la riziculture sont des facteurs importants de l’augmentation de la concentration (degré de confiance élevé). {Table 2.2, 2.3.2, 5.4.2, 5.4.3, figure RID.1} <br />
<br />
A3.5. Les émissions anthropiques de N<sub>2</sub>O de l’AFAT sont en hausse et ont été de 8,3 ± 2,5 MtN<sub>2</sub>O par an (2,3 ± 0,7 GtCO<sub>2</sub>e par an) pendant la période 2007-2016. Les émissions anthropiques de N<sub>2</sub>O (figure RID.1, tableau RID.1) provenant des sols sont principalement dues à l’épandage d’azote, y compris à son inefficacité (application excessive ou mal synchronisée avec les périodes de demande des cultures) (degré de confiance élevé). Les sols des terres cultivées ont émis environ 3 Mt N<sub>2</sub>O par an (environ 795 Mt CO<sub>2</sub>e par an) durant la période 2007-2016 (degré de confiance moyen). Il y a eu une croissance importante des émissions provenant des pâturages aménagés en raison de l’augmentation des épandages de fumier (degré de confiance moyen). Le bétail sur les pâturages et les prairies représentait plus de la moitié des émissions anthropiques totales de N<sub>2</sub>O provenant de l’agriculture en 2014 (degré de confiance moyen). {Table 2.1, 2.3.3, 5.4.2, 5.4.3}<br />
<br />
A3.6. Les émissions nettes totales de GES provenant de l’agriculture, de la foresterie et des autres usages des terres (AFAT) représentent 12,0 ± 3,0 GtCO<sub>2</sub>e par an pendant la période 2007-2016. Cela représente 23{{lié}}% des émissions anthropiques nettes totales{{lié}}<ref>Cette évaluation ne comprend que le CO<sub>2</sub>, le CH<sub>4</sub> et le N<sub>2</sub>O.</ref> (tableau RID.1). D’autres approches, comme le système alimentaire mondial, comprennent les émissions agricoles et les changements dans l’usage des terres (c’est-à-dire la déforestation et la dégradation des tourbières), ainsi que les émissions à l’extérieur de l’exploitation agricole provenant des secteurs de l’énergie, des transports et de l’industrie pour la production alimentaire. Les émissions qui contribuent au système alimentaire mondial qu’elles proviennent de l’exploitation ou de l’expansion des terres agricoles représentent 16 à 27{{lié}}% des émissions anthropiques totales (degré de confiance moyen). Les émissions à l’extérieur de l’exploitation représentent de 5 à 10{{lié}}% des émissions anthropiques totales (degré de confiance moyen). Compte tenu de la diversité des systèmes alimentaires, il existe de grandes différences régionales dans les contributions des différentes composantes du système alimentaire (degré de confiance très élevé). Les émissions provenant de la production agricole devraient augmenter (degré de confiance élevé), sous l’effet de la croissance démographique, de la croissance des revenus et de l’évolution des modes de consommation (degré de confiance moyen). {5.5, Table 5.4}<br />
<br />
'''A4. Les changements de l’état des sols{{lié}}<ref>L’état des sols englobe les changements dans l’occupation des sols (par exemple, la déforestation, le boisement, l’urbanisation), d’usage des terres (par exemple, l’irrigation) et d’état des terres (par exemple, le degré d’humidité, le degré de verdissement, la quantité de neige, la quantité de pergélisol).</ref>, qu’il s’agisse de l’usage des terres ou du changement climatique, affectent le climat mondial et régional (degré de confiance élevé). À l’échelle régionale, l’évolution des conditions du sol peut réduire ou accentuer le réchauffement et affecter l’intensité, la fréquence et la durée des événements extrêmes. L’ampleur et l’orientation de ces changements varient selon l’endroit et la saison (degré de confiance élevé). {Résumé chapitre 2, 2.3, 2.4, 2.5, 3.3}'''<br />
<br />
A4.1. Depuis la période préindustrielle, l’évolution de l’occupation des sols due aux activités humaines a entraîné à la fois un rejet net de CO<sub>2</sub> contribuant au réchauffement planétaire (degré de confiance élevé) et une augmentation de l’albédo terrestre mondial{{lié}}<ref>Les terres à albédo élevé reflètent plus de rayonnement solaire entrant que les terres à faible albédo.</ref> entraînant un refroidissement de surface (degré de confiance moyen). Au cours de la période historique, on estime que l’effet net qui en résulte sur la température de surface moyenne mondiale est faible (degré de confiance moyen). {2.4, 2.6.1, 2.6.2}<br />
<br />
A4.2. La probabilité, l’intensité et la durée de nombreux événements extrêmes peuvent être considérablement modifiées par des changements dans l’état des terres, y compris des événements liés à la chaleur comme les vagues de chaleur (degré de confiance élevé) et les fortes précipitations (degré de confiance moyen). Les changements dans l’état des terres peuvent avoir une incidence sur la température et les précipitations dans des régions aussi éloignées qu’à des centaines de kilomètres (degré de confiance élevé). {2.5.1, 2.5.2, 2.5.4, 3.3 ; encadré 4 du chapitre 2}<br />
<br />
A4.3. On prévoit que le changement climatique modifiera l’état des terres avec des rétroactions sur le climat régional. Dans les régions boréales où la limite forestière migre vers le nord et/ou la saison de croissance s’allonge, le réchauffement hivernal sera accru en raison de la diminution de la couverture de neige et de l’albédo, tandis que le réchauffement sera réduit pendant la saison de croissance en raison de l’augmentation de l’évapotranspiration (degré de confiance élevé). Dans les régions tropicales où l’on prévoit une augmentation des précipitations, une croissance accrue de la végétation réduira le réchauffement régional (degré de confiance moyen). Les conditions de sol plus sèches résultant du changement climatique peuvent augmenter la sévérité des vagues de chaleur, tandis que les conditions de sol plus humides ont l’effet contraire (degré de confiance élevé). {2.5.2, 2.5.3}<br />
<br />
A4.4. La désertification amplifie le réchauffement climatique par la libération de CO<sub>2</sub> liée à la diminution de la couverture végétale (degré de confiance élevé). Cette diminution de la couverture végétale tend à augmenter l’albédo local, ce qui entraîne un refroidissement de surface (degré de confiance élevé). {3.3}<br />
<br />
A4.5. Les changements du couvert forestier, par exemple le boisement, le reboisement et le déboisement, affectent directement la température de surface régionale par le biais des échanges d’eau et d’énergie{{lié}}<ref>La littérature scientifique indique que les changements de la couverture forestière peuvent aussi influer sur le climat par l’entremise des changements dans les émissions de gaz réactifs et d’aérosols {2.4, 2.5}</ref> (degré de confiance élevé). Là où le couvert forestier augmente dans les régions tropicales, un refroidissement résulte d’une évapotranspiration accrue (degré de confiance élevé). Une évapotranspiration accrue peut entraîner des journées plus fraîches pendant la saison de croissance (degré de confiance élevé) et peut réduire l’amplitude des événements liés à la chaleur (degré de confiance moyen). Dans les régions où se trouve une couverture neigeuse saisonnière, comme la forêt boréale et certaines régions tempérées, l’augmentation des arbres et arbustes augmente également le réchauffement hivernal en raison d’un albédo de surface réduite{{lié}}<ref>La littérature scientifique émergente montre que les aérosols liés à la forêt boréale peuvent contrecarrer au moins en partie l’effet de réchauffement de l’albédo de surface {2.4.3}</ref> (degré de confiance élevé). {2.3, 2.4.3, 2.5.1, 2.5.2, 2.5.4}<br />
<br />
A4.6. Le réchauffement planétaire et l’urbanisation peuvent renforcer le réchauffement des villes et de leurs alentours (effet d’îlot de chaleur), en particulier lors d’événements liés à la chaleur, comme les vagues de chaleur (degré de confiance élevé). Les températures nocturnes sont plus affectées par ceci que les températures diurnes (degré de confiance élevé). L’urbanisation accrue peut également intensifier les épisodes de précipitations extrêmes sur la ville ou sous le vent des zones urbaines (degré de confiance moyen). {2.5.1, 2.5.2, 2.5.3, 4.9.1, encadré 4 du chapitre 2}<br />
<br />
[[Image:Rapport du GIEC - Terres et changement climatique - SPM2.png|1000px]]<br />
<br />
'''Figure RID. 2 Risques pour les systèmes humains et les écosystèmes liés aux terres émergées découlant du changement climatique mondial, du développement socio-économique et des choix en matière d’atténuation dans les écosystèmes terrestres.'''<br />
<br />
Comme dans les rapports précédents du GIEC, la littérature scientifique a été utilisée pour émettre un avis d’experts afin d’évaluer les niveaux de réchauffement planétaire auxquels les niveaux de risque sont indétectables, modérés, élevés ou très élevés, comme décrit au chapitre 7 et dans les autres parties du rapport sous-jacent. La figure indique les risques évalués à des niveaux de réchauffement approximatifs qui peuvent être influencés par divers facteurs, y compris les mesures d’adaptation. L’évaluation tient compte de la capacité d’adaptation compatible avec les trajectoires communes d’évolution socio-économique (SSP) décrites ci-dessous. '''Cadre A''' : Risques pour certains éléments du système terrestre en fonction de la température moyenne globale à la surface du globe {2.1 ; encadré 2.1 ; encadré 2.1 ; 3.5 ; 3.7.1.1 ; 4.4.1.1 ; 4.4.1.2 ; 4.4.1.2 ; 4.4.1.3 ; 5.2.2 ; 5.2.3 ; 5.2.4 ; 5.2.5 ; 7.2 ; 7.3, tableau SM7.1} Les liens vers des systèmes plus vastes sont donnés à titre d’exemple et ne se veulent pas exhaustifs. Les niveaux de risque sont estimés en supposant une exposition et une vulnérabilité moyennes induites par des tendances modérées dans les conditions socio-économiques, généralement compatibles avec une trajectoire SSP2. {Tableau SM7.4}. '''Cadre B''' : Risques associés à la désertification, à la dégradation des sols et à la sécurité alimentaire dus au changement climatique et aux modes de développement socioéconomique. Parmi les risques croissants associés à la désertification figurent les populations exposées et vulnérables à la pénurie d’eau dans les zones arides. Les risques liés à la dégradation des sols comprennent une dégradation accrue de l’habitat, l’exposition de la population aux incendies de forêt et aux inondations et les coûts des inondations. Les risques pour la sécurité alimentaire comprennent la disponibilité et l’accès à la nourriture, y compris les populations exposées à la famine, l’augmentation des prix des aliments et l’augmentation des années de vie ajustées en fonction de l’incapacité (AVAI) attribuable à l’insuffisance pondérale infantile. Les risques sont évalués pour deux trajectoires communes d’évolution socio-économique contrastées (SSP1 et SSP3 {Case 1}) en excluant les effets des politiques d’atténuation ciblées {3.5 ; 4.2.1.2 ; 5.2.2 ; 5.2.3 ; 5.2.4 ; 5.2.5 ; 6.1.4 ; 7.2, Tableau SM7.5} Les risques ne sont pas indiqués au-delà de {{nobr|3 °C}} car la trajectoire SSP1 ne dépasse pas ce niveau de changement de température. '''Tous les cadres''' : Dans le cadre de l’évaluation, la littérature scientifique a été compilée et les données ont été extraites dans un tableau résumé. Un protocole officiel d’élicitation des experts (fondé sur la technique Delphi modifiée et le cadre d’élicitation de Sheffield) a été suivi pour déterminer les seuils de transition des risques. Il s’agissait notamment d’un processus d’élicitation à plusieurs tours comportant deux séries d’évaluations des seuils anonymes et indépendantes et’une discussion consensuelle finale. De plus amples renseignements sur les méthodes et la littérature scientifique sous-jacente se trouvent au chapitre 7, Documents supplémentaires.<br />
<br />
{{encadré|<br />
<br />
'''ENCADRÉ RID.1 : Trajectoires communes d’évolution socio-économiques (SSP)'''<br />
<br />
Dans ce rapport, les implications du développement socio-économique futur sur l’atténuation du changement climatique, l’adaptation et l’utilisation des terres sont explorées à l’aide de trajectoires communes d’évolution socio-économique (SSP). Les SSP couvrent toute une gamme de défis en matière d’atténuation du changement climatique et d’adaptation à ces changements.<br />
<br />
La trajectoire '''SSP1''' comprend un pic et un déclin de la population (~ 7 milliards en 2100), des revenus élevés et des inégalités réduites, une réglementation efficace de l’utilisation des terres, une consommation moins intensive en ressources, y compris les aliments produits dans des systèmes à faibles émissions de GES et moins de gaspillage alimentaire, le libre-échange et des technologies et modes de vie respectueux de l’environnement. Comparativement aux autres voies d’entrée, le SSP1 présente peu de défis en matière d’atténuation et peu de défis en matière d’adaptation (c.-à-d. a une capacité d’adaptation élevée).<br />
<br />
La trajectoire '''SSP2''' comprend une croissance démographique moyenne (~ 9 milliards en 2100), un revenu moyen ; le progrès technologique, les modes de production et de consommation s’inscrivent dans la continuité des tendances passées, et seule une réduction progressive des inégalités se produit. Comparativement aux autres trajectoires, le SSP2 présente des défis moyens en matière d’atténuation et des défis moyens en matière d’adaptation (c.-à-d. a une capacité d’adaptation moyenne).<br />
<br />
La trajectoire '''SSP3''' comprend une population élevée (~ 13 milliards en 2100), un faible revenu et des inégalités persistantes, une consommation et une production à forte intensité de matières premières, des obstacles au commerce et des changements technologiques lents. Comparativement aux autres trajectoires, le SSP3 présente des défis élevés en matière d’atténuation et d’adaptation (c.-à-d. a une faible capacité d’adaptation).<br />
<br />
La trajectoire '''SSP4''' comprend une croissance démographique moyenne (~ 9 milliards en 2100), un revenu moyen, mais des inégalités significatives au sein des régions et entre elles. Comparativement aux autres trajectoires, le SSP4 présente peu de défis en matière d’atténuation, mais beaucoup de défis en matière d’adaptation (c.-à-d. a une faible capacité d’adaptation).<br />
<br />
La voie socio-économique '''SSP5''' comprend un pic et un déclin de la population (~ 7 milliards en 2100), un revenu élevé, une réduction des inégalités et le libre-échange. Cette trajectoire comprend une production, une consommation et des modes de vie à forte intensité de ressources. Comparativement à d’autres trajectoires, le SSP5 présente des défis élevés en matière d’atténuation, mais peu de défis en matière d’adaptation (c.-à-d. a une capacité d’adaptation élevée).<br />
<br />
Les SSP peuvent être combinés avec les Scénarios RCP (trajectoire du forçage radiatif) qui entraînent différents niveaux d’atténuation, avec des implications pour l’adaptation. Par conséquent, les SSP peuvent être compatibles avec différents niveaux d’élévation de la température moyenne de la surface du globe, tels que projetés par différentes combinaisons SSP-RCP. Cependant, certaines combinaisons SSP-RCP ne sont pas possibles ; par exemple, RCP2.6 et les niveaux les plus bas d’augmentation future de la température moyenne à la surface du globe (par exemple, {{nobr|1,5 °C}}) ne sont pas possibles dans le SSP3 dans les trajectoires modélisées. {1.2.2, encadré 1 du chapitre 1, 6.1.4, encadré 9 du chapitre 6} }}<br />
<br />
<br />
'''A 5. Le changement climatique crée des pressions supplémentaires sur les terres, exacerbant les risques existants pour les moyens de subsistance, la biodiversité, la santé humaine et la santé des écosystèmes, les infrastructures et les systèmes alimentaires (degré de confiance élevé). Des impacts croissants sur les terres sont prévus dans tous les scénarios d’émissions de GES futurs (degré de confiance élevé). Certaines régions seront confrontées à des risques plus élevés, tandis que d’autres seront confrontées à des risques qui n’étaient pas prévus auparavant (degré de confiance élevé). Les risques en cascade ayant des répercussions sur de multiples systèmes et secteurs varient également d’une région à l’autre (degré de confiance élevé). {2.2, 3.5, 4.2, 4.4, 4.7, 5.1, 5.2, 5.8, 6.1, 7.2, 7.3, encadré 9 du chapitre 6, figure RID.2}'''<br />
<br />
A5.1. Avec l’augmentation du réchauffement, la fréquence, l’intensité et la durée des événements liés à la chaleur, y compris les vagues de chaleur, devraient continuer d’augmenter au cours du {{s|XXI}} (degré de confiance élevé). La fréquence et l’intensité des sécheresses devraient augmenter, en particulier dans la région méditerranéenne et en Afrique australe (degré de confiance moyen). La fréquence et l’intensité des précipitations extrêmes devraient augmenter dans de nombreuses régions (degré de confiance élevé). {2.2.5, 3.5.1, 4.2.3, 5.2}<br />
<br />
A5.2. Avec l’augmentation du réchauffement, les zones climatiques devraient se déplacer davantage vers les pôles aux latitudes moyennes et élevées (degré de confiance élevé). Dans les régions des hautes latitudes, le réchauffement devrait accroître les perturbations dans les forêts boréales, y compris la sécheresse, les feux de forêt et les infestations de ravageurs (degré de confiance élevé). Dans les régions tropicales, selon les scénarios d’émissions de GES moyens et élevés, le réchauffement devrait entraîner l’émergence de conditions climatiques sans précédent{{lié}}<ref>Des conditions climatiques sans précédent sont définies dans le présent rapport comme n’ayant eu lieu nulle part au cours du {{s|XX}}. Elles se caractérisent par des températures élevées, une forte saisonnalité et des changements dans les précipitations. Dans la littérature scientifique évaluée, l’effet des variables climatiques autres que la température et les précipitations n’a pas été pris en compte.</ref> d’ici le milieu à la fin du {{s|XXI}} (degré de confiance moyen). {2.2.4, 2.2.5, 2.5.3, 4.3.2}<br />
<br />
A5.3. Les niveaux actuels de réchauffement de la planète sont associés à des risques modérés liés à la raréfaction de l’eau dans les zones arides, à l’érosion des sols, à la perte de végétation, aux dommages causés par les incendies de forêt, au dégel du pergélisol, à la dégradation des côtes et au déclin du rendement des cultures tropicales (degré de confiance élevé). Les risques, y compris les risques en cascade, devraient devenir de plus en plus graves avec l’augmentation des températures. Avec environ {{nobr|1,5 °C}} de réchauffement planétaire, les risques de pénurie d’eau dans les zones arides, de dommages causés par les incendies de forêt, de dégradation du pergélisol et d’instabilité des approvisionnements alimentaires devraient être élevés (degré de confiance moyen). À environ {{nobr|2 °C}} de réchauffement climatique, les risques de dégradation du pergélisol et d’instabilité de l’approvisionnement alimentaire devraient être très élevés (degré de confiance moyen). En outre, à environ {{nobr|3 °C}} de réchauffement planétaire, les risques de perte de végétation, de dommages causés par les incendies de forêt et par la rareté de l’eau dans les zones arides, devraient également être très élevés (degré de confiance moyen). Les risques liés à la sécheresse, au stress hydrique, aux événements liés à la chaleur tels que les vagues de chaleur et la dégradation de l’habitat augmentent simultanément entre {{nobr|1,5 °C}} et {{nobr|3 °C}} (degré de confiance faible). {figure RID.2, 7.2.2, encadré 9 du chapitre 6, ressources complémentaires du chapitre 7}<br />
<br />
A5.4. La stabilité de l’approvisionnement alimentaire{{lié}}<ref>Dans le présent rapport, l’approvisionnement alimentaire est défini comme englobant la disponibilité et l’accès (y compris le prix). L’instabilité de l’approvisionnement alimentaire fait référence à la variabilité qui influence la sécurité alimentaire en réduisant l’accès à l’alimentation.</ref> devrait diminuer à mesure que l’ampleur et la fréquence des phénomènes météorologiques extrêmes qui perturbent les chaînes alimentaires augmenteront (degré de confiance élevé). L’augmentation des niveaux de CO<sub>2</sub> dans l’atmosphère peut également réduire la qualité nutritionnelle des cultures (degré de confiance élevé). Dans la trajectoire SSP2, les modèles agricoles et économiques mondiaux prévoient une augmentation médiane de 7, 6{{lié}}% (plage de 1 à 23{{lié}}%) des prix des céréales en 2050 en raison du changement climatique (RCP6.0), entraînant une hausse des prix alimentaires et un risque accru d’insécurité alimentaire et de famine (degré de confiance moyen). Les personnes les plus vulnérables seront plus gravement touchées (degré de confiance élevé). {5.2.3, 5.2.4, 5.2.5, 5.8.1, 7.2.2.2, 7.3.1}<br />
<br />
A5.5. Dans les zones arides, le changement climatique et la désertification devraient entraîner une baisse de la productivité des cultures et du bétail (degré de confiance élevé), modifier le mélange des espèces végétales et réduire la biodiversité (degré de confiance moyen). Dans le cadre de la trajectoire SSP2, la population des zones arides vulnérables au stress hydrique, à l’intensité de la sécheresse et à la dégradation de l’habitat devrait atteindre 178 millions de personnes d’ici 2050 à {{nobr|1,5 °C}} de réchauffement, passant à 220 millions à {{nobr|2 °C}}, et à 277 millions à {{nobr|3 °C}} (degré de confiance faible). {3.5.1, 3.5.2, 3.7.3}<br />
<br />
A5.6. L’Asie et l’Afrique{{lié}}<ref>L’Afrique de l’Ouest compte un nombre élevé de personnes vulnérables à une désertification accrue et à une baisse des rendements. L’Afrique du Nord est vulnérable à la pénurie d’eau.<br />
</ref> devraient compter le plus grand nombre de personnes vulnérables à une désertification accrue. L’Amérique du Nord, l’Amérique du Sud, la Méditerranée, l’Afrique australe et l’Asie centrale pourraient être de plus en plus touchées par les feux de forêt. Les régions tropicales et subtropicales devraient être les plus vulnérables à la baisse des rendements agricoles. La dégradation des sols résultant de la combinaison de l’élévation du niveau de la mer et de cyclones plus intenses devrait mettre en danger les vies et les moyens de subsistance dans les zones exposées aux cyclones (degré de confiance très élevé). Au sein des populations, les femmes, les très jeunes, les personnes âgées et les pauvres sont les plus exposés (degré de confiance élevé). {3.5.1, 3.5.2, 4.4, Table 4.1, 5.2.2, 7.2.2, encadré 3 du chapitre 2}<br />
<br />
A5.7. Des changements dans le climat peuvent amplifier les migrations causées par l’environnement tant à l’intérieur des pays qu’au-delà des frontières (degré de confiance moyen), reflétant les multiples moteurs de la mobilité et les mesures d’adaptation disponibles (degré de confiance élevé). Des conditions météorologiques et climatiques extrêmes ou des événements à évolution lente peuvent entraîner une augmentation des déplacements, perturber les chaînes alimentaires, menacer les moyens de subsistance (degré de confiance élevé) et contribuer à exacerber les tensions liées aux conflits (degré de confiance moyen). {3.4.2, 4.7.3, 5.2.3, 5.2.4, 5.2.5, 5.8.2, 7.2.2, 7.3.1}<br />
<br />
A5.8 La gestion non durable des terres a eu des impacts économiques négatifs (degré de confiance élevé). Le changement climatique devrait exacerber ces impacts économiques négatifs (degré de confiance élevé). {4.3.1, 4.4.1, 4.7, 4.8.5, 4.8.6, 4.9.6, 4.9.7, 4.9.8, 5.2, 5.8.1, 7.3.4, 7.6.1, encadré 10 du chapitre 7}<br />
<br />
'''A6. Le niveau de risque posé par le changement climatique dépend à la fois du niveau de réchauffement et de l’évolution de la population, de la consommation, de la production, du développement technologique et des modes de gestion des terres (degré de confiance élevé). Les scénarios où la demande de denrées alimentaires, d’aliments pour animaux et d’eau est plus forte, où la consommation et la production sont plus exigeantes en ressources et où les améliorations technologiques des rendements agricoles sont plus limitées entraînent des risques plus élevés de pénurie d’eau dans les zones arides, de dégradation des sols et d’insécurité alimentaire (degré de confiance élevé). {5.1.4, 5.2.3, 6.1.4, 7.2, encadré 9 du chapitre 6, figure RID.2b}'''<br />
<br />
A6.1. L’augmentation prévue de la population et des revenus, conjuguée à l’évolution des modes de consommation, se traduira par une augmentation de la demande de denrées alimentaires, d’aliments pour animaux et d’eau en 2050 dans toutes les trajectoires SSPs (degré de confiance élevé). Ces changements, combinés aux pratiques de gestion des terres, ont des répercussions sur le changement d’usage des terres, l’insécurité alimentaire, la rareté de l’eau, les émissions terrestres de GES, le potentiel de piégeage du carbone et la biodiversité (degré de confiance élevé). Les trajectoires de développement par lesquelles les revenus augmentent et la demande de conversion des terres est réduite, que ce soit par la réduction de la demande agricole ou l’amélioration de la productivité, peuvent conduire à des réductions de l’insécurité alimentaire (degré de confiance élevé). Toutes les trajectoires socio-économiques futures évaluées entraînent une augmentation de la demande en eau et de la rareté de l’eau (degré de confiance élevé). Les trajectoires SSPs avec une plus grande expansion des terres cultivées entraînent des déclins plus importants de la biodiversité (degré de confiance élevé).<br />
<br />
A6.2. Les risques liés à la rareté de l’eau dans les zones arides sont plus faibles dans les trajectoires à faible croissance démographique, à faible augmentation de la demande en eau et à forte capacité d’adaptation, comme dans la trajectoire commune d’évolution socio-économique 1 (SSP1) (voir encadré RID.1). Dans ces trajectoires, le risque de pénurie d’eau dans les zones arides est modéré, même avec un réchauffement planétaire de {{nobr|3 °C}} (degré de confiance faible). En revanche, les risques liés à la rareté de l’eau dans les zones arides sont plus grands pour les trajectoires à forte croissance démographique, à forte vulnérabilité, à forte demande en eau et à faible capacité d’adaptation, comme la trajectoire SSP3. Dans la trajectoire SSP3, le passage d’un risque modéré à un risque élevé se produit entre {{nobr|1,2 °C}} et {{nobr|1,5 °C}} (degré de confiance moyen). {7.2, figure RID.2b, encadré RID.1}<br />
<br />
A6.3. Les risques liés à la dégradation des sols due au changement climatique sont plus élevés dans les trajectoires où la population est plus nombreuse, le changement d’usage des sols accru, la capacité d’adaptation faible et qui présentent d’autres obstacles à l’adaptation (p. ex., la trajectoire SSP3). Ces trajectoires se traduisent par une augmentation du nombre de personnes exposées à la dégradation des écosystèmes, aux incendies et aux inondations côtières (degré de confiance moyen). En ce qui concerne la dégradation des sols, la transition projetée d’un risque modéré à un risque élevé se produit pour un réchauffement planétaire entre {{nobr|1,8 °C}} et {{nobr|2,8 °C}} dans la trajectoire SSP1 (degré de confiance faible) et entre {{nobr|1,4 °C}} et {{nobr|2 °C}} dans la trajectoire SSP3 (degré de confiance moyen). La transition projetée d’un risque élevé à un risque très élevé se situe entre {{nobr|2,2 °C}} et {{nobr|2,8 °C}} pour la trajectoire SSP3 (degré de confiance moyen). {4.4, 7.2, figure RID.2b}<br />
<br />
A6.4. Les risques liés à la sécurité alimentaire sont plus grands dans les trajectoires où les revenus sont plus faibles, la demande alimentaire accrue, les prix alimentaires croissants en conséquence de la concurrence pour les terres, le commerce plus limité et qui présentent d’autres défis à l’adaptation (p. ex., la trajectoire SSP3) (degré de confiance élevé). Pour la sécurité alimentaire, le passage d’un risque modéré à un risque élevé se produit pour un réchauffement planétaire entre {{nobr|2,5 °C}} et {{nobr|3,5 °C}} dans la trajectoire SSP1 (degré de confiance moyen) et entre {{nobr|1,3 °C}} et {{nobr|1,7 °C}} dans la trajectoire SSP3 (degré de confiance moyen). Le passage d’un risque élevé à un risque très élevé se produit entre {{nobr|2 °C}} et {{nobr|2,7 °C}} pour la trajectoire SSP3 (degré de confiance moyen). {7.2, figure RID.2b}<br />
<br />
A6.5 L’expansion urbaine devrait entraîner la conversion des terres cultivées, ce qui amenera des pertes dans la production alimentaire (degré de confiance élevé). Cela peut entraîner des risques supplémentaires pour le système alimentaire. Les stratégies de réduction de ces impacts peuvent inclure la production alimentaire urbaine et périurbaine et la gestion de l’expansion urbaine, ainsi que des infrastructures urbaines vertes qui peuvent réduire les risques climatiques dans les villes{{lié}}<ref>Les systèmes de terres examinés dans le présent rapport n’incluent pas en détail la dynamique des écosystèmes urbains. Les zones urbaines, l’expansion urbaine et les autres processus urbains et leur relation avec les processus liés au territoire sont vastes, dynamiques et complexes. Plusieurs sujets abordés dans ce rapport, telles que la population, la croissance, les revenus, la production et la consommation d'aliments, la sécurité alimentaire et les régimes alimentaires ont des relations étroites avec ces processus urbains. Les zones urbaines constituent également le cadre de nombreux processus liés à la dynamique des changements d'usage des sols, notamment la perte de fonctions et de services écosystémiques, susceptibles d’accroître les risques de catastrophe. Certains sujets urbains spécifiques sont évalués dans ce rapport.</ref> (degré de confiance élevé). {4.9.1, 5.5, 5.6, 6.3, 6.4, 7.5.6} (figure RID3)<br />
<br />
== B. Options d’adaptation et d’atténuation ==<br />
'''B.1. Parmi les mesures liées aux terres qui contribuent à l’adaptation au changement climatique et à l’atténuation de ses effets, un grand nombre peut également lutter contre la désertification et la dégradation des terres, et améliorer la sécurité alimentaire. Le potentiel de ces mesures et leurs portées pour l’adaptation et l’atténuation du changement climatique dépendent du contexte, et en particulier des capacités d’adaptation des communautés et des régions. Si les mesures liées aux terres peuvent apporter une contribution importante à l’adaptation et à l’atténuation, il y a néanmoins des obstacles à l’adaptation et des limites à leur contribution à l’atténuation mondiale.'''<br />
<br />
B1.1 Certaines mesures liées aux terres déjà mises en œuvre contribuent à l’adaptation au changement climatique, à l’atténuation de ses effets et au développement durable. Le présent rapport s’intéresse aux mesures dédiées à l’adaptation au changement climatique et à l’atténuation de ses effets, à la lutte contre la désertification et contre la dégradation des terres, à la sécurité alimentaire et au développement durable. Certaines options répondent simultanément à l’ensemble de ces défis. Ces options comprennent, sans s’y limiter, la production alimentaire durable, la gestion améliorée et durable des forêts, la gestion du carbone organique des sols, la conservation et la restauration des écosystèmes, la réduction du déboisement et de la dégradation des forêts, la réduction des pertes et déchets alimentaires (degré de confiance élevé). Ces options d’intervention exigent l’intégration de facteurs biophysiques, socioéconomiques, entre autres facteurs déterminants. {6.3, 6.4.5 ; encadré 10 du chapitre 7}. <br />
<br />
B1.2 Si certaines mesures ont un impact immédiat, d’autres mettent des décennies à produire des résultats mesurables. Par exemple, la conservation des écosystèmes à forte teneur en carbone tels que les tourbières, les zones humides, les parcours, les mangroves et les forêts a un impact immédiat. A l’inverse, le boisement et le reboisement ainsi que la restauration des écosystèmes à forte teneur en carbone, l’agroforesterie ou la régénération des sols dégradés mettent plus de temps à fournir des services et des fonctions écosystémiques. (degré de confiance élevé). {6.4.5 ; encadré 10 du chapitre 7}. <br />
<br />
B1.3 Le succès de la mise en œuvre des options d’intervention dépend de la prise en compte des conditions environnementales et socioéconomiques locales. Certaines options telles que la gestion du carbone du sol peuvent s’appliquer à un large éventail de types d’usage des sols. En revanche, l’efficacité des pratiques de gestion des sols organiques, des tourbières et des zones humides, ainsi que celles liées aux ressources en eau douce, dépendent de conditions agro-écologiques spécifiques (degré de confiance élevé). Les options d’adaptation et d’atténuation et leurs obstacles dépendent du contexte environnemental et culturel aux niveaux régional et local (degré de confiance élevé). Cette dépendance vient, d’une part, de la nature spécifique des impacts du changement climatique sur les composantes du système alimentaire, et, d’autre part, des grandes variations entre agro-écosystèmes, Pour atteindre la neutralité en matière de dégradation des terres, il sera indispensable d’intégrer des réponses aux échelles locale, régionale et nationale, dans plusieurs secteurs (dont l’agriculture, les pâturages, les forêts et l’eau) (degré de confiance élevé). {4.8, 6.2, 6.3, 6.4.4} <br />
<br />
B1.4. Les mesures liées aux terres qui permettent de séquestrer du carbone dans le sol ou la végétation (boisement, reboisement, agroforesterie, gestion du carbone dans les sols minéraux ou stockage du carbone dans les produits construits en bois), ne conservent pas le carbone indéfiniment (degré de confiance élevé). Les tourbières, cependant, peuvent continuer à séquestrer le carbone pendant des siècles (degré de confiance élevé). Lorsque les plantes atteignent leur maturité, ou lorsque la végétation et les réservoirs de carbone du sol s’approchent de la saturation, le flux annuel de CO<sub>2</sub> extrait de l’atmosphère tend vers zéro, tandis que les stocks de carbone accumulés peuvent être maintenus (degré de confiance élevé). Cependant, ce carbone accumulé dans la végétation et les sols risque d’être rejeté ultérieurement (inversions des puits) sous l’effet de perturbations telles que des inondations, des sécheresses, des incendies, des épidémies de parasites ou une mauvaise gestion (degré de confiance élevé). {6.4.1}<br />
<br />
'''B2. La plupart des options de réponse évaluées dans ce rapport contribuent positivement au développement durable et à d’autres objectifs sociétaux (degré de confiance élevé). De nombreuses mesures peuvent être appliquées simultanément, sans entrer en concurrence pour l’usage de terres, et ont un fort potentiel de synergies (degré de confiance élevé). Un autre ensemble de mesures pourrait réduire le besoin de terres : cela renforcerait le potentiel d’autres mesures pour l’adaptation au changement climatique et l’atténuation de ses effets, la sécurité alimentaire et la lutte contre la désertification et la dégradation des terres (degré de confiance élevé). {4.8, 6.2, 6.3.6, 6.4.3 ; Figure RID.3}.''' <br />
<br />
B2.1. Un certain nombre d’options de gestion des terres, comme l’amélioration de la gestion des terres cultivées et des pâturages, une gestion des forêts plus efficace et durable et l’augmentation de la teneur en carbone organique du sol, ne nécessitent pas de changement d’usage des terres et ne créent pas davantage de demande de conversion des terres (degré de confiance élevé). En outre, un certain nombre des mesures telles que l’augmentation de la productivité alimentaire, le changement de régime alimentaire, la réduction des pertes et des déchets alimentaires peuvent réduire la demande de conversion des terres. Cela pourrait permettre de libérer des terres et de créer des opportunités pour améliorer la mise en œuvre d’autres options d’intervention (degré de confiance élevé). Il existe des mesures qui réduisent la concurrence pour les terres. De telles mesures sont applicables à différentes échelles, de la ferme à la région (degré de confiance élevé). {4.8, 6.3.6, 6.4 ; Figure RID.3}. <br />
<br />
B2.2. Un large éventail de mesures d’adaptation et d’atténuation peuvent contribuer de manière positive au développement durable, au renforcement des fonctions et services éco-systémiques et à d’autres objectifs sociétaux (degré de confiance moyen). Ces mesures incluent par exemple la préservation et la restauration d’écosystèmes naturels tels que les tourbières, les terres côtières et les forêts, mais aussi la conservation de la biodiversité, la réduction de la concurrence pour les terres, la gestion des incendies, la gestion des sols et la plupart des options de gestion des risques (par exemple, l’utilisation des semences locales, la gestion des risques de catastrophes, les instruments de partage des risques). Dans certains contextes, l’adaptation fondée sur les écosystèmes peut promouvoir la préservation de la nature tout en réduisant la pauvreté, et même procurer des avantages connexes en éliminant les gaz à effet de serre et en protégeant les moyens de subsistance (par exemple, les mangroves) (degré de confiance moyen). {6.4.3, 7.4.6.2} <br />
<br />
B2.3. La plupart des mesures fondées sur la gestion des terres qui n’accroissent pas la concurrence pour les terres, et presque toutes les options fondées sur la gestion de la chaîne de valeur (par exemple choix de régime alimentaire, réduction des pertes après récolte, réduction du gaspillage alimentaire) et la gestion des risques, peuvent contribuer à éliminer la pauvreté et la faim tout en favorisant la bonne santé et le bien-être, l’accès à l’eau propre et à l’hygiène, les mesures climatiques et la biodiversité terrestre (degré de confiance moyen). {6.4.3} <br />
<br />
'''B3. Bien que la plupart des options d’intervention puissent être appliquées sans se faire concurrence pour les terres disponibles, certaines peuvent accroître la demande de conversion des terres (degré de confiance élevé). A l’échelle requise pour atteindre un niveau de capture de carbone de plusieurs Gt de CO<sub>2</sub> par an, cette demande accrue pourrait avoir des effets secondaires négatifs sur l’adaptation, la désertification, la dégradation des terres et la sécurité alimentaire (degré de confiance élevé). Si ces options sont mises en œuvre sur une part limitée des terres émergées et intégrées à des environnements gérés de manière durable, il y aura moins d’effets secondaires négatifs et certains avantages secondaires positifs pourront être obtenus (degré de confiance élevé). {4.5, 6.2, 6.4 ; encadré 7 du chapitre 6 ; Figure RID.3}'''<br />
<br />
B3.1. S’ils sont appliqués à des échelles nécessaires pour éliminer plusieurs Gt de CO<sub>2</sub> par an de l’atmosphère, le boisement, le reboisement et l’utilisation des terres pour fournir des matières premières pour la bioénergie (avec ou sans captage et stockage du carbone) ou pour le biochar, pourraient considérablement accroître la demande de conversion des terres (degré de confiance élevé). L’intégration dans des environnements gérés de manière durable à une échelle appropriée peut atténuer les impacts négatifs (degré de confiance moyen). Par contraste, la réduction de la conversion des prairies en terres cultivées, la restauration et la réduction de la conversion des tourbières, ainsi que la restauration et la réduction de la conversion des zones humides côtières ont des répercussions sur de plus petites surfaces à l’échelle mondiale, et les répercussions de ces options sur les changements d’utilisation des terres sont plus faibles, ou plus variables (degré de confiance élevé). {Encadré 7 du chapitre 6 ; 6.4 ; Figure RID.3}. <br />
<br />
B3.2. Si les terres peuvent apporter une contribution précieuse à l’atténuation du changement climatique, il existe des limites au déploiement de mesures d’atténuation liées à l’usage des terres, telles que les cultures bioénergétiques ou le boisement. Une utilisation généralisée à l’échelle mondiale de plusieurs millions de km² pourrait accroître les risques de désertification et de dégradation des terres, et menacer la sécurité alimentaire et le développement durable (degré de confiance moyen). Appliquées sur une part limitée des terres émergées, les mesures d’atténuation qui se substituent à d’autres utilisations des terres ont moins d’effets secondaires négatifs et peuvent avoir des retombées positives dans les domaines de l’adaptation, la désertification, la dégradation des terres ou la sécurité alimentaire. (degré de confiance élevé) {4.2, 4.5, 6.4 ; encadré 7 du chapitre 6, figure RID.3}. <br />
<br />
B3.3 La production et l’utilisation de la biomasse pour la bioénergie peuvent avoir des retombées positives, mais aussi des effets secondaires négatifs et représenter des risques pour la dégradation des terres, l’insécurité alimentaire, les émissions de GES ainsi que pour d’autres objectifs environnementaux et de développement durable (degré de confiance élevé). Ces impacts sont spécifiques au contexte et dépendent de l’échelle de déploiement, de l’utilisation initiale des terres, du type de terres, des matières premières bioénergétiques, des stocks de carbone initiaux, de la région climatique et du mode de gestion. D’autres mesures qui exigent elles aussi des terres peuvent avoir un éventail de conséquences similaire (degré de confiance élevé). L’utilisation de résidus et de déchets organiques comme matière première pour la bioénergie peut réduire les besoins de conversions de terres pour la bioénergie, mais les résidus sont limités. De plus, l’élimination des résidus qui seraient autrement laissés sur le sol pourrait entraîner une dégradation du sol (degré de confiance élevé). {2.6.1.5 ; encadré 7 du chapitre 6 ; Figure RID.3}. <br />
<br />
B3.4. Dans les trajectoires socio-économiques avec une faible population, une réglementation efficace de l’utilisation des terres, des aliments produits dans des systèmes à faibles émissions de GES et des pertes et déchets alimentaires moindres (SSP1), la transition d’un risque faible à modéré pour la sécurité alimentaire, la dégradation des terres et la pénurie d’eau dans les terres arides se produit entre 1 et 4 millions de km² de bioénergie ou de BECCS (degré de confiance moyen). Par contre, dans les trajectoire à population élevée, à faible revenu et à faible taux de changement technologique (SSP3), la transition d’un risque faible à modéré se produit entre 0,1 et 1 million de km² (degré de confiance moyen). {6.4 ; encadré 7 du chapitre 6 ; tableau SM7.6 ; encadré RID.1}. <br />
<br />
'''B4. De nombreuses activités de lutte contre la désertification peuvent contribuer à l’adaptation au changement climatique avec des co-bénéfices d’atténuation, ainsi qu’à arrêter la perte de biodiversité avec des retombées positives pour le développement durable pour la société (degré de confiance élevé). Éviter, limiter et inverser la désertification permettrait d’améliorer la fertilité des sols, d’accroître le stockage du carbone dans les sols et la biomasse, tout en favorisant la productivité agricole et la sécurité alimentaire (degré de confiance élevé). Il est préférable de prévenir la désertification plutôt que de tenter de restaurer les terres dégradées, en raison des risques résiduels et des résultats inadaptés que la restauration peut produire (degré de confiance élevé). {3.6.1, 3.6.2, 3.6.3, 3.6.4, 3.7.1, 3.7.2} ''' <br />
<br />
B4.1. Les solutions qui favorisent l’adaptation et à l’atténuation du changement climatique tout en contribuant à la lutte contre la désertification sont spécifiques à chaque site et région considérés, et comprennent entre autres : la collecte de l’eau et la micro-irrigation, la restauration des terres dégradées au moyen de plantes écologiquement appropriées et résistantes à la sécheresse, l’agroforesterie et d’autres pratiques agroécologiques ou adaptations écosystémiques (degré de confiance élevé). {3.3, 3.6.1, 3.7.2, 3.7.5, 5.2, 5.6} <br />
<br />
B4.2. La réduction des tempêtes de poussière et de sable et des mouvements des dunes de sable peut atténuer les effets négatifs de l’érosion éolienne et avoir des impacts positifs sur la qualité de l’air et sur la santé (degré de confiance élevé). Selon les ressources en eau et les conditions du sol, les programmes de boisement, de plantation d’arbres et de restauration d’écosystèmes, qui visent la création de « murs verts » coupe-vent et de « barrages verts » utilisant des essences — indigènes ou non — résistantes au climat et ayant de faibles besoins en eau, peuvent réduire les tempêtes de sable, empêcher l’érosion éolienne et contribuer aux puits de carbone, tout en améliorant le microclimat, la nutrition des sols et la rétention d’eau (degré de confiance élevé). {3.3, 3.6.1, 3.7.2, 3.7.5} <br />
<br />
B4.3. Les mesures de lutte contre la désertification peuvent favoriser la séquestration du carbone dans le sol (degré de confiance élevé). La restauration de la végétation naturelle et la plantation d’arbres sur des terres dégradées enrichissent, à long terme, le carbone du sol et du sous-sol (degré de confiance moyen). Les taux modélisés de séquestration du carbone après l’adoption de pratiques agricoles de conservation des sols dans les zones arides dépendent des conditions locales (degré de confiance moyen). Si le carbone du sol est relâche, il peut s’écouler une longue période avant que les stocks de carbone ne se reconstituent. {3.1.4, 3.3, 3.6.1, 3.6.3, 3.7.1, 3.7.2} <br />
<br />
B4.4. L’élimination de la pauvreté et la garantie de la sécurité alimentaire peuvent bénéficier de l’application de mesures visant à promouvoir la neutralité en matière de dégradation des terres (en évitant, réduisant ou inversant la dégradation des terres) dans les prairies, les terres cultivées et les forêts. Ces mesure contribuent en effet à combattre la désertification, à s’adapter au changement climatique et à en atténuer les effets, dans le cadre du développement durable. Il s’agit notamment d’éviter la déforestation et de mener des pratiques locales adaptées, en particulier dans la gestion des pâturages et des incendies de forêt (degré de confiance élevé). {3.4.2, 3.6.1, 3.6.2, 3.6.3, 4.8.5}. <br />
<br />
B4.5. A l’heure actuelle, on manque de connaissances sur les limites de l’adaptation et les risques d’une mauvaise adaptation aux effets combinés du changement climatique et de la désertification. En l’absence d’options d’adaptation nouvelles ou améliorées, les probabilités de risques résiduels et de résultats inadaptés sont élevées (degré de confiance élevé). Même lorsqu’il existe des solutions, les contraintes sociales, économiques et institutionnelles peuvent faire obstacle à leur mise en œuvre (degré de confiance moyen). Certaines options d’adaptation peuvent devenir inadaptées en raison de leur impact sur l’environnement, comme l’irrigation qui provoque la salinisation des sols ou le pompage excessif qui entraîne l’épuisement des eaux souterraines (degré de confiance moyen). Les formes extrêmes de désertification peuvent entraîner la perte totale de productivité des terres, limiter les options d’adaptation ou leur potentiel (degré de confiance élevé). {Chapitre 3 du résumé exécutif ; 3.6.4, 3.7.5, 7.4.9}. <br />
<br />
B4.6. Le développement, la facilitation et la promotion de l’accès à des sources d’énergie et à des technologies plus propres peuvent contribuer à l’adaptation et à l’atténuation du changement climatique et à la lutte contre la désertification et la dégradation des forêts en réduisant l’utilisation de la biomasse traditionnelle comme source d’énergie et en augmentant la diversité de l’approvisionnement énergétique (degré de confiance moyen). Cela peut avoir des avantages socioéconomiques et sanitaires, en particulier pour les femmes et les enfants (degré de confiance élevé). L’efficacité des infrastructures d’énergie éolienne et solaire est reconnue ; cette efficacité peut être affectée dans certaines régions par les tempêtes de poussière et de sable (degré de confiance élevé). {3.5.3, 3.5.4, 4.4.4, 7.5.2, encadré 12 du chapitre 7}.<br />
<br />
'''B5. La gestion durable des terres{{lié}}<ref>La gestion durable des terres est définie dans le présent rapport comme l’intendance et l’utilisation des ressources terrestres, y compris les sols, l’eau, les animaux et les plantes, pour répondre à l’évolution des besoins humains, tout en assurant le potentiel productif à long terme de ces ressources et le maintien de leurs fonctions environnementales. Parmi les exemples de mesures figurent notamment l’agroécologie (y compris l’agroforesterie), les pratiques agricoles et forestières de conservation, la diversité des espèces végétales cultivées et forestières, les rotations appropriées des cultures et des forêts, l’agriculture biologique, la lutte intégrée contre les parasites, la conservation des pollinisateurs, la collecte des eaux de pluie, la gestion des pâturages et des prairies, les systèmes agricoles de précision.</ref>, y compris la gestion durable des forêts{{lié}}<ref>La gestion durable des forêts est définie dans le présent rapport comme l’intendance et l’utilisation des forêts et des terres forestières d’une manière et à un rythme qui maintiennent leur biodiversité, leur productivité, leur capacité de régénération, leur vitalité et leur capacité de remplir maintenant et à l’avenir des fonctions écologiques, économiques et sociales pertinentes aux niveaux local, national et mondial, et qui ne causent pas de dommages aux autres écosystèmes.</ref>, peut prévenir et réduire la dégradation des terres, maintenir la productivité des terres et parfois inverser les effets néfastes du changement climatique sur la dégradation des terres (degré de confiance très élevé). Elle peut également contribuer à l’atténuation et à l’adaptation au changement climatique (degré de confiance élevé). La réduction et l’inversion de la dégradation des terres, à des échelles allant des fermes individuelles aux bassins versants, peuvent procurer des avantages rentables, immédiats et à long terme aux collectivités et appuyer plusieurs objectifs de développement durable (ODD) avec des avantages connexes pour l’adaptation (degré de confiance très élevé) et l’atténuation (grande confiance). Même avec la mise en œuvre d’une gestion durable des terres, les limites de l’adaptation peuvent être dépassées dans certaines situations (degré de confiance moyen). {1.3.2, 4.1.5, 4.8, tableau 4.2}'''<br />
<br />
B5.1. La dégradation des terres dans les systèmes agricoles peut être combattue grâce à une gestion des terres durable d’un point de vue écologique et socio-économique. Une telle gestion permet également des retombées positives pour l’adaptation au changement climatique. Les options de gestion qui réduisent la vulnérabilité à l’érosion du sol et à la perte d’éléments nutritifs comprennent les cultures d’engrais verts, les cultures de couverture, la rétention des résidus de culture, le travail réduit ou nul du sol et le maintien de la couverture végétale par une meilleure gestion du pâturage (degré de confiance très élevé). {4.8}<br />
<br />
B5.2. Les options suivantes ont également des avantages connexes en matière d’atténuation. Les systèmes agricoles tels que l’agroforesterie, les pâturages vivaces et l’utilisation de céréales vivaces peuvent réduire considérablement l’érosion et le lessivage des nutriments tout en accumulant du carbone dans le sol (degré de confiance élevé). Appliqués à 25{{lié}}% des terres en culture, les couverts végétaux représentent un potentiel de capture de CO<sub>2</sub> d’environ 0,44 +/— 0,11 Gt par an (degré de confiance élevé). L’application de certains biochars peut séquestrer le carbone (degré de confiance élevé) et améliorer l’état des sols dans certains types de sols/de climats (degré de confiance moyen). {4.8.1.1.1, 4.8.1.3, 4.9.2, 4.9.5, 5.5.1, 5.5.4 ; encadré 6 du chapitre 5.}<br />
<br />
B5.3. La réduction de la déforestation et de la dégradation des forêts réduit les émissions de GES (degré de confiance élevé), avec un potentiel technique d’atténuation estimé à 0,4-5,8 Gt de CO<sub>2</sub> par an. En fournissant des moyens de subsistance à long terme aux communautés, la gestion durable des forêts peut réduire l’ampleur de la conversion des forêts à des utilisations non forestières (par exemple terres cultivées ou établissements humains) (degré de confiance élevé). Une gestion durable des forêts visant à fournir du bois, des fibres, de la biomasse, des ressources non ligneuses et d’autres fonctions et services écosystémiques, peut réduire les émissions de GES et contribuer à l’adaptation. (degré de confiance élevé). {2.6.1.2, 4.1.5, 4.3.2, 4.5.3, 4.8.1.3, 4.8.3, 4.8.4}<br />
<br />
B5.4. La gestion durable des forêts peut maintenir ou améliorer les stocks de carbone forestier et maintenir les puits de carbone forestiers, notamment en transférant le carbone aux produits ligneux, ce qui permet de prévenir la saturation des puits (degré de confiance élevé). Lorsque le carbone du bois est transféré aux produits ligneux récoltés, ceux-ci peuvent stocker le carbone à long terme et remplacer les matériaux à forte intensité d’émissions, réduisant de ce fait les émissions dans d’autres secteurs (degré de confiance élevé). Lorsque la biomasse est utilisée pour produire de l’énergie, par exemple comme stratégie d’atténuation, le carbone est libéré plus rapidement dans l’atmosphère (degré de confiance élevé). {2.6.1, 2.7, 4.1.5, 4.8.4, 6.4.1, figure RID.3, encadré 7 du chapitre 6}<br />
<br />
B5.5. Le changement climatique peut conduire à la dégradation des terres émergées, même avec la mise en œuvre de mesures visant à éviter, réduire ou inverser cette dégradation (degré de confiance élevé). Ces limites à l’adaptation sont dynamiques et spécifiques aux sites concernés. Elles sont déterminées par l’interaction entre les changements biophysiques et les conditions sociales et institutionnelles (degré de confiance très élevé). Dans certaines situations, le dépassement des seuils d’adaptation peut déclencher des pertes en cascade ou mener à des changements profonds indésirables (degré de confiance moyen), tels que des migrations forcées (degré de confiance faible), des conflits (degré de confiance faible) ou une augmentation de la pauvreté (degré de confiance moyen). Parmi les exemples de dégradation des terres induite par le changement climatique au delà des seuils d’adaptation, on peut citer l’érosion côtière exacerbée par l’élévation du niveau de la mer lorsque les terres disparaissent (degré de confiance élevé), le dégel du pergélisol qui affecte les infrastructures et les moyens de subsistance (degré de confiance moyen) et l’érosion extrême des sols entraînant une perte de capacité productive (degré de confiance moyen). {4.7, 4.8.5, 4.8.6, 4.9.6, 4.9.7, 4.9.8}<br />
<br />
'''B6. Les mesures envisageables sur l’ensemble du système alimentaire, de la production à la consommation, y compris les pertes et les déchets alimentaires, peuvent être déployées et amplifiées pour favoriser l’adaptation et l’atténuation (degré de confiance élevé). Le potentiel technique total d’atténuation découlant des activités de culture et d’élevage et de l’agroforesterie est estimé entre 2, 3 et 9, 6 Gt de CO<sub>2</sub>e par an d’ici 2050 (degré de confiance moyen). Le potentiel technique total d’atténuation lié aux changements de régimes alimentaires est estimé à 0,7-8 Gt de CO<sub>2</sub>e par an d’ici 2050 (degré de confiance moyen). {5.3, 5.5, 5.6}'''<br />
<br />
B6.1. Parmi les pratiques qui contribuent à l’adaptation au changement climatique et à l’atténuation de ses effets sur les terres cultivées, on trouve : l’augmentation de la matière organique des sols, la lutte contre l’érosion, l’amélioration de la gestion des engrais, l’amélioration de la gestion des cultures, par exemple la gestion des rizières, et l’utilisation de variétés et d’améliorations génétiques permettant la tolérance à la chaleur et à la sécheresse. Pour le bétail, les options comprennent : une meilleure gestion des pâturages, une meilleure gestion des déjections, un aliment de meilleure qualité, l’élevage sélectif et l’amélioration génétique des animaux. Différents systèmes agricoles et pastoraux peuvent permettre de réduire l’intensité des émissions liées aux élevages. Selon les systèmes agricoles et pastoraux et le niveau de développement, la réduction de l’intensité des émissions liées aux élevages peut entraîner une réduction absolue des émissions de GES (degré de confiance moyen). De nombreuses options liées à l’élevage peuvent renforcer la capacité d’adaptation des communautés rurales, en particulier pour les exploitations de petites tailles ou les élevages extensifs. Il existe d’importantes synergies entre l’adaptation et l’atténuation, par exemple dans les stratégies de gestion durable des terres (degré de confiance élevé). {4.8, 5.3.3, 5.5.1, 5.6}<br />
<br />
B6.2. La diversification des systèmes alimentaires (par exemple la mise en œuvre de systèmes de production intégrés, de ressources génétiques généralisées et de régimes alimentaires spécifiques) peut réduire les risques liés aux changements climatiques (degré de confiance moyen). Les régimes alimentaires équilibrés, qui comprennent des aliments d’origine végétale, comme ceux à base de céréales secondaires, de légumineuses, de fruits et légumes, de fruits à coque et de graines, et des aliments d’origine animale produits dans des systèmes résilients, durables et à faibles émissions de GES, offrent de grandes possibilités d’adaptation et d’atténuation tout en générant des avantages secondaires importants pour la santé humaine (degré de confiance élevé). D’ici 2050, les changements de régimes alimentaires pourraient libérer plusieurs millions de km² (degré de confiance moyen) de terres et offrir un potentiel technique d’atténuation de 0,7 à 8,0 Gt de CO<sub>2</sub>e par an, par rapport aux projections sans modification des habitudes (degré de confiance élevé). Les transitions vers des régimes alimentaires à faibles émissions de GES peuvent être impactées par des pratiques de production locales, des obstacles techniques et financiers, et des moyens de subsistance et habitudes culturelles associés (degré de confiance élevé). {5.3, 5.5.2, 5.5, 5.6}<br />
<br />
B6.3. La réduction des pertes et des déchets alimentaires peut baisser les émissions de GES et contribuer à l’adaptation en diminuant la surface de terre nécessaire à la production alimentaire (degré de confiance moyen). Au cours de la période 2010-2016, les pertes et les déchets alimentaires mondiaux ont contribué pour 8 à 10{{lié}}% aux émissions anthropiques totales de GES (degré de confiance moyen). Actuellement, 25 à 30{{lié}}% de la production alimentaire totale est perdue ou gaspillée (degré de confiance moyen). Des options techniques telles que l’amélioration des techniques de récolte, l’entreposage à la ferme, les infrastructures, le transport, l’emballage, la vente au détail et l’éducation peuvent réduire les pertes et les déchets alimentaires tout au long de la chaîne d’approvisionnement. Les causes des pertes et des déchets alimentaires diffèrent considérablement entre pays développés et pays en développement, ainsi qu’entre régions (degré de confiance moyen). {5.5.2} D’ici 2050, la réduction des pertes et des déchets alimentaires peut libérer plusieurs millions de km² de terres (degré de confiance faible). {6.3.6}<br />
<br />
'''B7. L’utilisation future des terres émergées dépend, en partie, de nos objectifs climatiques et des réponses choisies pour l’atteindre (degré de confiance élevé). Tous les scénarios étudiés dans ce rapport qui limitent le réchauffement à {{nobr|1,5 °C}} ou bien en dessous de {{nobr|2 °C}} nécessitent des mesures d’atténuation basées sur l’usage des sols et des changements d’usage des terres, la plupart comprenant différentes combinaisons de reboisement, de boisement, de réduction de la déforestation et de bioénergie (degré de confiance élevé). Un petit nombre de scénarios modélisés atteignent {{nobr|1,5 °C}} avec un changement d’usage des sols limité (degré de confiance élevé) et, par conséquent, un impact réduit sur la désertification, la dégradation des terres et la sécurité alimentaire (degré de confiance moyen). {2.6, 6.4, 7.4, 7.6 ; encadré 9 du chapitre 6 ; Figure RID.4}.'''<br />
<br />
B7.1. Les scénarios modélisés qui limitent le réchauffement climatique à {{nobr|1,5 °C}}{{lié}}<ref>Dans ce rapport, les trajectoires limitant le réchauffement de la planète à un niveau particulier sont basées sur une probabilité de 66{{lié}}% de rester sous ce niveau de température en 2100 en utilisant le modèle MAGICC.</ref> comprennent plus d’options d’atténuation liées à l’usage des sols que les scénarios au réchauffement plus élevé (degré de confiance élevé) ; mais les impacts du changement climatique sur les écosystèmes terrestres dans ces scénarios sont moins sévères (degré de confiance moyen). {2.6, 6.4, 7.4, encadré 9 du chapitre 6, figure RID.2, figure RID.4}.<br />
<br />
B7.2. Les scénarios modélisés limitant le réchauffement climatique à {{nobr|1,5 °C}} et {{nobr|2 °C}} prévoient une évolution de la superficie forestière comprise entre une réduction de 2 millions de km² et une augmentation de 12 millions de km² en 2050 par rapport à 2010 (degré de confiance moyen). Les scénarios à {{nobr|3 °C}} prévoient des zones forestières plus petites, allant d’une réduction de 4 millions de km² à une augmentation de 6 millions de km² (degré de confiance moyen). {2.5, 6.3, 7.3, 7.5 ; encadré 9 du chapitre 6 ; figure RID.3, figure RID.4}.<br />
<br />
B7.3. La superficie nécessaire à la bioénergie dans les scénarios modélisés varie considérablement selon les choix socio-économiques, le niveau de réchauffement, le choix des matières premières et le système de production (degré de confiance élevé). Les scénarios modélisés limitant le réchauffement climatique à {{nobr|1,5 °C}} utilisent jusqu’à 7 millions de km² pour la bioénergie en 2050 ; la surface terrestre pour la bioénergie est plus petite dans les scénarios à {{nobr|2 °C}} (0,4 à 5 millions de km²) et {{nobr|3 °C}} (0,1 à 3 millions de km²) (degré de confiance moyen). Les scénarios à hauts niveaux de changement d’usage des sols peuvent avoir des effets secondaires négatifs sur la rareté de l’eau, la biodiversité, la dégradation des sols, la désertification et la sécurité alimentaire, si elles ne sont pas correctement et soigneusement gérées. A contrario, la mise en œuvre des meilleures pratiques à des échelles appropriées peut avoir des co-bénéfices, tels que la gestion de la salinité des terres arides, un contrôle biologique et une biodiversité renforcés et une séquestration de carbone des sols améliorée (degré de confiance élevé). {2.6, 6.1, 6.4, 7.2 ; encadré 7 du chapitre 6, figure RID.3}.<br />
<br />
B7.4. La plupart des scénarios d’atténuation comprennent un déploiement important de technologies de bioénergies. Un petit nombre des scénarios étudiés limitent le réchauffement à {{nobr|1,5 °C}} avec une dépendance réduite à la bioénergie, avec ou sans capture et séquestration du carbone (BECCS) (superficie inférieure à 1 million de km² en 2050) et aux autres techniques d’élimination du dioxyde de carbone (CDR) (degré de confiance élevé). Ces scénarios dépendent — encore plus que les autres scénarios à {{nobr|1,5 °C}} — des transitions rapides et profondes dans les domaines de l’énergie, du sol, des systèmes urbains et des infrastructures, ainsi que des changements de comportement et de mode de vie. {2.6.2, 5.5.1, 6.4, encadré 7 du chapitre 6} <br />
<br />
B7.5. Ces scénarios ne tiennent pas compte des conséquences du changement climatique sur les terres, ni de l’effet fertilisant du CO<sub>2</sub>. De plus, ces scénarios ne comprennent qu’un sous-ensemble des mesures évaluées dans le présent rapport (degré de confiance élevé). La prise en compte dans les modélisations d’options d’intervention supplémentaires pourrait réduire le besoin prévu en bioénergie ou en CDR qui augmentent la demande de terres. {6.4.4, encadré 9 du chapitre 6}.<br />
<br />
=== Contribution mondiale potentielle des options de réponse à l’atténuation, à l’adaptation, à la lutte contre la désertification et la dégradation des terres, et au renforcement de la sécurité alimentaire ===<br />
<br />
'''Le panneau A''' montre les options d’intervention qui peuvent être mises en œuvre sans ou avec une concurrence limitée pour les terres, y compris certaines qui ont le potentiel de réduire la demande de terres. Les co-bénéfices et les effets secondaires indésirables sont présentés quantitativement sur la base de la valeur la plus élevée de l’intervalle des options évaluées. L’ampleur des contributions est classée en fonction de seuils pour les impacts positifs ou négatifs. Les lettres<br />
à l’intérieur des cellules indiquent la confiance dans l’ampleur de l’impact par rapport aux seuils utilisés (voir la légende). La confiance à l’égard de l’impact du changement est généralement plus élevé.<br />
<br />
[[Image:Rapport du GIEC - Terres et changement climatique - SPM3A.png|900px]]<br />
<br />
=== Contribution mondiale potentielle des options de réponse à l’atténuation et à l’adaptation, luttant contre la désertification et la dégradation des terres, et renforçant la sécurité alimentaire ===<br />
<br />
'''Le panneau B''' montre les options de réponse qui dépendent d’un changement d’affectation des terres supplémentaire et qui pourraient avoir des implications sur trois ou plus de trois défis fonciers dans des contextes de mise en œuvre différents. Pour chaque option, la première ligne (mise en œuvre de haut niveau) présente une évaluation quantitative (comme dans le panel A) des implications pour la mise en œuvre à l’échelle mondiale à des échelles d’élimination du CO<sub>2</sub> de plus de 3 GtCO<sub>2</sub> par an en utilisant les seuils de magnitude indiqués dans le panneau A. Les cellules rouges hachurées indiquent une pression croissante mais des impacts non quantifiés. Pour chaque option, la deuxième ligne (mise en œuvre des meilleures pratiques) présente des estimations qualitatives de l’impact si elles sont mises en œuvre à l’aide des meilleures pratiques dans des systèmes de gestion des terres qui permettent une utilisation efficace et durable des ressources et sont soutenues par des mécanismes de gouvernance appropriés. Dans ces évaluations qualitatives, le vert indique un impact positif, le gris indique une interaction neutre.<br />
<br />
[[Image:Rapport du GIEC - Terres et changement climatique - SPM3B.png|900px]]<br />
<br />
'''Figure RID.3 Contribution mondiale potentielle des options de réponse à l’atténuation, à l’adaptation, à la lutte contre la désertification et la dégradation des sols et à l’amélioration de la sécurité alimentaire.''' <br />
<br />
Cette figure se base sur une agrégation d’informations provenant d’études comportant une grande variété d’hypothèses sur la façon dont les options de réponse sont mises en œuvre et sur les contextes dans lesquels elles se produisent. Des options d’intervention mises en œuvre différemment localement ou mondialement pourraient donner des résultats différents. Ampleur du potentiel : Pour le panel A, les magnitudes concernent le potentiel des options de réponse à l’échelle mondiale. Pour chaque défi concernant l’usage des terres, les magnitudes sont établies par rapport à un niveau de référence décrit ci-après. Pour l’atténuation, les potentiels sont établis par rapport aux potentiels approximatifs des options de réponse ayant les impacts individuels les plus importants (~3 Gt de CO<sub>2</sub>e par an). Le seuil pour la catégorie des « grandes » magnitudes est fixé à ce niveau. Pour l’adaptation, les magnitudes sont fixées par rapport aux 100 millions de vies qui, selon les estimations, seraient affectées par le changement climatique et une économie basée sur le carbone entre 2010 et 2030. Le seuil de la catégorie des « grandes » magnitudes représente 25{{lié}}% de ce total. En ce qui concerne la désertification et la dégradation des terres, les magnitudes sont fixées par rapport à la limite inférieure des estimations actuelles des terres dégradées, soit 10 à 60 millions de km². Le seuil pour la catégorie des « grandes » magnitudes représente 30{{lié}}% de l’estimation la plus faible. Pour la sécurité alimentaire, les amplitudes sont définies par rapport aux 800 millions de personnes qui sont actuellement sous-alimentées. Le seuil de la catégorie des « grandes » amplitudes représente 12, 5{{lié}}% de ce total.<br />
<br />
Pour le panel B, pour la première colonne (haut niveau de mise en œuvre) pour chaque option de réponse, la magnitude et les seuils sont tels que définis pour le panel A. Dans la deuxième colonne (mise en œuvre des meilleures pratiques) pour chaque option de réponse, les évaluations qualitatives en vert indiquent des impacts potentiels positifs, et celles en gris indiquent des interactions neutres. On suppose que l’augmentation de la production alimentaire passe par une intensification durable plutôt que par l’application inconsidérée d’intrants externes supplémentaires tels que les produits agrochimiques. Niveaux de confiance : Confiance dans l’amplitude (élevée, moyenne ou faible) à laquelle chaque option est reliée, pour l’atténuation, l’adaptation, la lutte contre la désertification et la dégradation des terres et l’amélioration de la sécurité alimentaire. Un niveau de confiance élevé signifie qu’il y a un niveau élevé d’accord et de preuves dans la littérature scientifique pour appuyer la catégorisation en tant que magnitude élevée, moyenne ou faible. Un faible niveau de confiance indique que la catégorisation est basée sur un petit nombre d’études. Un niveau de confiance moyen reflète des preuves moyennement nombreuses et un degré d’accord moyen sur l’ampleur de la réponse. Fourchettes de coûts : Les estimations des coûts sont fondées sur l’agrégation d’études souvent régionales et varient dans les composantes des coûts qui sont incluses. Dans le panel B, les estimations de coûts ne sont pas fournies pour la mise en œuvre des meilleures pratiques. Une pièce indique un coût faible (<10$ par tonne de CO<sub>2</sub> équivalent ou < 20$ par hectare), deux pièces indiquent un coût moyen (10 à 100 $ par tonne de CO<sub>2</sub> équivalent ou 20 à 200$ par hectare) et trois pièces un coût élevé (>{{lié}}100{{lié}}$ par tonne de CO<sub>2</sub> équivalent ou >200 par hectare). Les seuils en $ par hectare sont choisis pour être comparables, mais les conversions précises dépendront de l’option de réponse. Eléments de preuves : Les éléments probants appuyant les estimations du potentiel quantitatif des options d’intervention fondées sur la gestion des terres sont les suivants : pour l’atténuation, tableaux 6.13 à 6.20, avec plus d’éléments en section 2.7.1 ; pour l’adaptation, tableaux 6.21 à 6.28 ; pour la lutte contre la désertification, tableaux 6.29 à 6.36, avec plus d’éléments au chapitre 3 ; pour la lutte contre la dégradation, tableaux 6.37 à 6.44, avec plus d’éléments au chapitre 4 ; pour l’amélioration de la sécurité alimentaire, tableaux 6.45 à 6.52, avec plus d’éléments au chapitre 5. D’autres synergies et compromis qui ne sont pas présentés ici sont examinés au chapitre 6. Les tableaux 6.6, 6.55, 6.56 et 6.58, la section 6.3.5.5.1.3 et l’encadré 6.1c présentent d’autres éléments à l’appui des évaluations qualitatives de la deuxième colonne pour chaque option du tableau B.<br />
<br />
== C. Permettre des options de réponse ==<br />
<br />
'''C1. Une conception appropriée des politiques, des institutions et des systèmes de gouvernance à toutes les échelles peut contribuer à l’adaptation au changement climatique et à l’atténuation de ses effets tout en facilitant la recherche de voies de développement adaptées au climat (degré de confiance élevé). Des politiques climatiques et territoriales qui se soutiennent mutuellement ont le potentiel d’économiser les ressources, d’amplifier la résilience sociale, de soutenir la restauration écologique et de favoriser l’engagement et la collaboration entre de multiples intervenants (degré de confiance élevé). Figure RID.1, Figure RID.2, Figure RID.3 ; 3.6.2, 3.6.3, 4.8, 4.9.4, 5.7, 6.3, 6.4, 7.2.2, 7.3, 7.4, 7.4.7, 7.4.8, 7.5, 7.5.5, 7.5.5, 7.5.6, 7.6.6 ; Encadré 10 du chapitre 7}'''<br />
<br />
C1.1 Le zonage de l’usage des terres, l’aménagement du territoire, l’aménagement intégré du paysage, la réglementation, les incitations (telles que la rémunération des services écosystémiques) et les instruments volontaires ou persuasifs (tels que la planification environnementale des exploitations agricoles, les normes et la certification pour une production durable, une utilisation des connaissances scientifiques, locales et autochtones et des actions collectives), peuvent apporter des résultats positifs en matière d’adaptation et d’atténuation (degré de confiance moyen). Ils peuvent également générer des revenus et fournir des incitations à la réhabilitation des terres dégradées et à l’adaptation au changement climatique et à son atténuation dans certains contextes (degré de confiance moyen). Les politiques visant à promouvoir l’objectif de neutralité en matière de dégradation des sols peuvent également favoriser la sécurité alimentaire, le bien-être humain et l’adaptation aux changements climatiques et leur atténuation (degré de confiance élevé). Figure RID.2 ; 3.4.2, 4.1.6, 4.7, 4.8.5, 5.1.2, 5.7.3, 7.3, 7.4.6, 7.4.7 et 7.5.}<br />
<br />
C1.2 La précarité du système foncier affecte la capacité des personnes, des communautés et des organisations à apporter des changements aux terres qui peuvent favoriser l’adaptation et l’atténuation (degré de confiance moyen). La reconnaissance limitée de l’accès coutumier à la terre et de la propriété foncière peut entraîner une vulnérabilité accrue et une capacité d’adaptation réduite (degré de confiance moyen). Les politiques foncières (y compris la reconnaissance des droits coutumiers, la cartographie communautaire, la redistribution, la décentralisation, la cogestion, la réglementation des marchés locatifs) peuvent apporter à la fois sécurité et souplesse face au changement climatique (degré de confiance moyen). 3.6.1, 3.6.2, 5.3, 7.2.4, 7.6.4, encadré 6 du chapitre 5.<br />
<br />
C1.3. Atteindre l’objectif de neutralité en ce qui concerne la dégradation des sols implique un équilibre entre les mesures évitant ou réduisant la dégradation des sols, grâce à l’adoption d’une gestion durable des terres, et les mesures visant à inverser la dégradation par la remise en état et la restauration des terres dégradées. De nombreuses mesures visant à parvenir à la neutralité en matière de dégradation des sols offrent aussi, généralement, des avantages pour l’adaptation et l’atténuation du changement climatique. La recherche de la neutralité en matière de dégradation des sols incite à s’attaquer simultanément à la dégradation des terres et au changement climatique (degré de confiance élevé). {4.5.3, 4.8.5, 4.8.7, 7.4.5}<br />
<br />
C1.4. En raison de la complexité des défis et de la diversité des acteurs impliqués dans la résolution des problèmes évoqués dans ce rapport, une combinaison de politiques, plutôt que des approches politiques uniques, peut donner de meilleurs résultats pour relever les défis complexes de la gestion durable des terres et du changement climatique (degré de confiance élevé). Les combinaisons de politiques peuvent fortement réduire la vulnérabilité et l’exposition des systèmes humains et naturels au changement climatique (degré de confiance élevé). Les éléments de ces combinaisons de politiques peuvent inclure les systèmes d’assurance météorologique et d’assurance maladie, la protection sociale et les filets de sécurité adaptatifs, le financement conditionnel et les fonds de réserve, l’accès universel aux systèmes d’alerte précoce combiné à des plans d’urgence efficaces (degré de confiance élevé). 1.2, 4.8, 4.9.2, 5.3.2, 5.6, 5.6.6, 5.6.6, 5.7.2, 7.3.2, 7.4, 7.4.2, 7.4.6, 7.4.7, 7.4.8, 7.5.5, 7.5.6, 7.6.4, figure RID.4<br />
<br />
'''C2. Les politiques qui s’appliquent à l’ensemble du système alimentaire, y compris celles qui réduisent le gaspillage et la perte alimentaire et influencent les choix alimentaires, permettent une gestion plus durable de l’utilisation des sols, de consolider la sécurité alimentaire et des trajectoires à faibles émissions (degré de confiance élevé). Ces politiques peuvent contribuer à l’adaptation au changement climatique et à son atténuation, à réduire la dégradation des sols, la désertification et la pauvreté ainsi qu’à améliorer la santé publique (degré de confiance élevé). L’adoption d’une gestion durable des terres et l’éradication de la pauvreté peuvent être rendues possibles par l’amélioration de l’accès aux marchés, la sécurisation des droits fonciers, la prise en compte des coûts environnementaux dans l’alimentation, la rémunération des services rendus par les écosystèmes et le renforcement de l’action collective locale et communautaire (degré de confiance élevé). {1.1.2, 1.2.1, 3.6.3, 4.7.1, 4.7.2, 4.8, 5.5, 6.4, 7.4.6, 7.6.5}'''<br />
<br />
C2.1. Les politiques qui permettent et encouragent la gestion durable des terres pour l’adaptation au changement climatique et l’atténuation de ses effets comprennent l’amélioration de l’accès aux marchés pour les intrants, les produits et les services financiers, l’autonomisation des femmes et des peuples autochtones, le renforcement de l’action collective locale et communautaire, la réforme des subventions et la promotion d’un système commercial favorable (degré de confiance élevé). Les efforts de restauration et de remise en état des terres peuvent être plus efficaces lorsque les politiques soutiennent la gestion locale des ressources naturelles, tout en renforçant la coopération entre les acteurs et les institutions, y compris au niveau international. {3.6.3, 4.1.6, 4.5.4, 4.8.2, 4.8.4, 5.7, 7.2}<br />
<br />
C2.2. Répercuter les coûts environnementaux des pratiques agricoles qui dégradent les terres peut encourager une gestion plus durable des terres (degré de confiance élevé). Les obstacles à la prise en compte des coûts environnementaux découlent des difficultés techniques liées à l’estimation de ces coûts et de ceux incorporés dans les aliments. 3.6.3, 5.5.1, 5.5.1, 5.5.2, 5.6.6, 5.7, 7.4.4, case 10 du chapitre 7}.<br />
<br />
C2.3. L’adaptation et l’amélioration de la résilience aux événements extrêmes ayant une incidence sur les systèmes alimentaires peuvent être facilitées par une stratégie de gestion globale des risques, qui inclut des mécanismes de partage et de transfert des risques (degré de confiance élevé). La diversification de l’agriculture, l’élargissement de l’accès aux marchés et la préparation à une perturbation accrue de la chaîne d’approvisionnement peuvent favoriser la montée de l’adaptation dans les systèmes alimentaires (degré de confiance élevé). {5.3.2, 5.3.3, 5.3.5}<br />
<br />
C2.4. Les politiques de santé publique visant à améliorer la nutrition, telles que l’augmentation de la diversité des sources alimentaires dans les marchés publics, l’assurance maladie, les incitations financières et les campagnes de sensibilisation, peuvent potentiellement influencer la demande alimentaire, réduire les coûts de santé, contribuer à réduire les émissions de GES et renforcer la capacité d’adaptation (degré de confiance élevé). Influencer la demande de denrées alimentaires, en promouvant des régimes alimentaires fondés sur des directives de santé publique, peut permettre une gestion plus durable des terres et contribuer à la réalisation de multiples Objectifs de Développement Durable (degré de confiance élevé). {3.4.2, 4.7.2, 5.1, 5.7, 6.3, 6.4}<br />
<br />
'''C 3. Reconnaître les retombées positives et les compromis lors de la conception des politiques foncières et alimentaires peut permettre de surmonter les obstacles à leur mise en œuvre (degré de confiance moyen). Une gouvernance renforcée à plusieurs niveaux, hybride et intersectorielle, ainsi que des politiques élaborées et adoptées de manière itérative, cohérente, adaptative et flexible, peuvent maximiser les retombées positives et minimiser les compromis, étant donné que les décisions de gestion des terres sont prises au niveau de l’exploitation agricole mais aussi à l’échelle nationale, et que les politiques climatiques et foncières varient souvent entre plusieurs secteurs, départements et organismes (degré de confiance élevé). Figure RID.3 ; 4.8.5, 4.9, 5.6, 6.4, 7.3, 7.4.6, 7.4.8, 7.4.9, 7.5.6, 7.6.2}.'''<br />
<br />
C3.1. La lutte contre la désertification, la dégradation des sols et la sécurité alimentaire de manière intégrée, coordonnée et cohérente peut contribuer à un développement résilient au climat et apporter de nombreuses retombées positives potentielles (degré de confiance élevé). {3.7.5, 4.8, 5.6, 5.7, 6.4, 7.2.2, 7.3.1, 7.3.4, 7.4.7, 7.4.8, 7.5.6, 7.5.5}<br />
<br />
C3.2. Les obstacles technologiques, biophysiques, socio-économiques, financiers et culturels peuvent limiter l’adoption de nombreuses options pour les terres, tout comme l’incertitude quant aux avantages (degré de confiance élevé). De nombreuses pratiques de gestion durable des terres ne sont pas largement adoptées en raison de la précarité du système foncier, du manque d’accès aux ressources et aux services de conseils agricoles, de l’insuffisance et de l’inégalité des incitations privées et publiques et du manque de connaissances et d’expérience pratique (degré de confiance élevé). Le discours public, des interventions politiques soigneusement conçues, qui intègrent l’apprentissage social et les changements du marché peuvent, ensemble, contribuer à réduire les obstacles à la mise en œuvre (degré de confiance moyen). {3.6.1, 3.6.2, 5.3.5, 5.5.2, 5.6, 6.2, 6.4, 7.4, 7.5, 7.6}<br />
<br />
C3.3. Les secteurs foncier et alimentaire sont confrontés à des défis particuliers de fragmentation institutionnelle et souffrent souvent d’un manque d’engagement entre les parties prenantes à différentes échelles et d’objectifs politiques rigoureux et précis (degré de confiance moyen). La coordination avec d’autres secteurs, comme la santé publique, les transports, l’environnement, l’eau, l’énergie et les infrastructures, peut accroître les retombées positives, comme la réduction des risques et l’amélioration de la santé (degré de confiance moyen). {5.6.3, 5.7, 6.2, 6.4.4, 7.1, 7.3, 7.4.8, 7.6.2, 7.6.3}<br />
<br />
C3.4. Certaines options et mesures politiques peuvent entraîner des compromis, y compris des impacts sociaux, des dommages aux fonctions et services écosystémiques, l’épuisement de l’eau ou des coûts élevés, qui ne peuvent être bien gérés, même avec les meilleures pratiques institutionnelles (degré de confiance moyen). Mettre en évidence de tels compromis permet d’éviter une mauvaise adaptation (degré de confiance moyen). L’anticipation et l’évaluation des compromis potentiels et des lacunes dans les connaissances appuient l’élaboration de politiques fondées sur des données probantes afin d’évaluer les coûts et les avantages de réponses spécifiques pour différentes parties prenantes (degré de confiance moyen). Une gestion réussie des compromis implique souvent de maximiser l’apport des parties prenantes grâce à des processus de rétroaction structurés, en particulier dans les modèles communautaires, l’utilisation de forums novateurs comme des dialogues gérés par un modérateur ou une cartographie spatialement explicite, et une gestion adaptative itérative qui permet de réajuster continuellement les politiques à mesure que de nouveaux éléments probants apparaissent (degré de confiance moyen). 5.3.5, 6.4.2, 6.4.4, 6.4.4, 6.4.5, 7.5.6 ; encadré 13 du chapitre 7.<br />
<br />
'''C 4. L’efficacité de la prise de décisions et de la gouvernance est renforcée par la participation des parties prenantes locales (en particulier celles qui sont les plus vulnérables au changement climatique, notamment les populations autochtones et les communautés locales, les femmes, les pauvres et les marginalisés) au choix, à l’évaluation, à la mise en œuvre et au suivi des instruments politiques d’adaptation des terres au changement climatique et d’atténuation de ses effets (degré de confiance élevé). L’intégration entre les secteurs et les échelles augmente les chances de maximiser les retombées positives et de minimiser les compromis (degré de confiance moyen). 1.4, 3.1, 3.6, 3.7, 4.8, 4.9, 5.1.3, encadré 5.1, 7.4, 7.6.'''<br />
<br />
C4.1. La mise en œuvre réussie de pratiques de gestion durable des terres exige la prise en compte des conditions environnementales et socio-économiques locales (degré de confiance très élevé). La gestion durable des terres dans le contexte du changement climatique est généralement favorisée par la participation de toutes les parties prenantes concernées à l’identification des pressions et des impacts liés à l’usage des terres (tels que le déclin de la biodiversité, la perte des sols, la surextraction des eaux souterraines, la perte d’habitat, le changement d’usage des terres en agriculture, dans la production alimentaire et la foresterie) ainsi que la prévention, la réduction et la restauration des sols dégradés (degré de confiance moyen). {1.4.1, 4.1.6, 4.8.7, 5.2.5, 7.2.4, 7.6.2, 7.6.4}<br />
<br />
C4.2. L’inclusivité dans l’évaluation, l’établissement de rapports et la vérification de l’efficacité des instruments politiques peut améliorer la gestion durable des terres (degré de confiance moyen). Impliquer les parties prenantes dans le choix des indicateurs, la collecte des données climatiques, la modélisation des sols et l’aménagement du territoire, sert de médiateur et facilite la planification intégrée du paysage et le choix des politiques (degré de confiance moyen). {3.7.5, 5.7.4, 7.4.1, 7.4.4, 7.5.3, 7.5.4, 7.5.5, 7.6.4, 7.6.6}<br />
<br />
C4.3. Les pratiques agricoles qui intègrent les savoirs autochtones et locaux peuvent contribuer à surmonter les défis conjoints du changement climatique, de la sécurité alimentaire, de la conservation de la biodiversité et de la lutte contre la désertification et la dégradation des terres (degré de confiance élevé). L’action coordonnée d’une série d’acteurs, notamment les entreprises, les producteurs, les consommateurs, les gestionnaires fonciers et les décideurs, en partenariat avec les peuples autochtones et les communautés locales, permet de créer les conditions nécessaires à l’adoption de mesures (degré de confiance élevé) {3.1.3, 3.6.1, 3.6.2, 4.8.2, 5.5.1, 5.6.4, 5.7.1, 5.7.4, 6.2, 7.3, 7.4.6 et 7.6.4}.<br />
<br />
C4.4. L’autonomisation des femmes peut apporter des synergies et des co-bénéfices à la sécurité alimentaire des ménages et à la gestion durable des terres (degré de confiance élevé). En raison de la vulnérabilité disproportionnée des femmes aux effets du changement climatique, leur participation à la gestion et à l’occupation des terres est une contrainte. Les politiques qui peuvent traiter les droits liés aux terres et les obstacles à la participation des femmes à la gestion durable des terres comprennent : les transferts financiers aux femmes dans le cadre des programmes de lutte contre la pauvreté, les dépenses de santé, d’éducation, de formation et de renforcement des compétences des femmes, les crédits subventionnés et la diffusion des programmes par le biais des organisations communautaires existantes (degré de confiance moyen). 1.4.1, 4.8.2, 5.1.3, encadré 5.1, encadré 11 du chapitre 7}.<br />
<br />
[[Image:Rapport du GIEC - Terres et changement climatique - SPM4A.png|800px]]<br />
<br />
[[Image:Rapport du GIEC - Terres et changement climatique - SPM4B.png|800px]]<br />
<br />
'''Figure RID.4 Trajectoires liant le développement socio-économique, les mesures d’atténuation et les terres. Les scénarios futurs fournissent un cadre pour comprendre les implications de l’atténuation et de la socio-économie sur les terres.''' <br />
<br />
Les trajectoires communes socio-économiques (SSP) englobent une série d’hypothèses socio-économiques différentes (encadré RID.1).Ils sont combinés avec les scénarios RCP{{lié}}<ref>Les Trajectoires Représentatives de Concentration (RCP) sont des scénarios qui incluent des séries chronologiques d’émissions et de concentrations de la gamme complète des gaz à effet de serre (GES) et des aérosols et des gaz chimiquement actifs, ainsi que l’utilisation des terres/l’occupation des sols</ref>, qui impliquent différents niveaux d’atténuation. Les changements dans les terres cultivées, les pâturages, les cultures bioénergétiques, les forêts et les espaces naturels à partir de 2010 sont présentés. Pour cette figure : Les terres cultivées englobent toutes les terres consacrées aux cultures pour l’alimentation humaine et animale ainsi que les autres terres arables (zones cultivées). Cette catégorie inclut les cultures bioénergétiques non forestières de première génération (par exemple, le maïs et la canne à sucre pour l’éthanol, le soja pour le biodiesel), mais exclut les cultures bioénergétiques de {{2e}} génération. Les pâturages comprennent toutes les catégories de pâturages, et s’appuient sur la définition donnée par la FAO des « prairies et pâturages permanents ». Les cultures bioénergétiques comprennent les terres dédiées aux cultures énergétiques de deuxième génération (par exemple, le panic érigé, le miscanthus, les essences ligneuses à croissance rapide). La forêt comprend les forêts gérées par l’homme et les forêts non gérées. Les espaces naturels comprennent d’autres prairies, les savanes et les zones arbustives. Cadre A : Les résultats du modèle d’évaluation intégrée (MEI){{lié}}<ref>Les modèles d’évaluation intégrés (MEI) intègrent les connaissances de deux domaines ou plus dans un cadre unique. Dans ce schéma, les MEI servent à évaluer les liens entre le développement économique, social et technologique et l’évolution du système climatique.</ref> pour le SSP1, le SSP2 et le SSP5 pour le même scénario RCP1.9{{lié}}<ref>Les trajectoires du RCP1.9 évaluées dans le présent rapport ont une probabilité de 66{{lié}}% de limiter le réchauffement à {{nobr|1,5 °C}} en 2100, mais certaines de ces trajectoires dépassent de >{{lié}}{{nobr|0,1 °C}} le {{nobr|1,5 °C}} de réchauffement au cours du {{s|XXI}}.</ref>. Pour chaque trajectoire, les zones ombrées indiquent la plage des différents MEI ; la ligne principale indique la médiane des modèles. Pour le scénario RCP1.9, les trajectoires SSP1, SSP2 et SSP5 incluent respectivement les résultats de cinq, quatre et deux MEI. Cadre B : Les changement dans l’usage des sols et l’occupation des terres sont indiqués pour diverses combinaisons SSP-RCP, indiquant la médiane et la plage des différents modèles (minimum, maximum). {encadré RID.1, 1.3.2, encadré 1 dans le chapitre 1, 2.7.2, encadré 9 dans le chapitre 6, 6.1, 6.4.4, 7.4.2, 7.4.4, 7.4.5, 7.4.6, 7.4.7, 7.4.8, 7.5.3, 7.5.6 ; encadré 9 au chapitre 6}<br />
<br />
== D. Mesures à court terme ==<br />
<br />
'''D 1. Des mesures peuvent être prises à court terme, sur la base des connaissances actuelles, pour lutter contre la désertification et la dégradation des terres, et pour assurer la sécurité alimentaire, tout en encourageant des réponses à long terme qui permettraient l’adaptation au changement climatique et son atténuation. Il s’agit notamment de mesures visant à renforcer les capacités individuelles et institutionnelles, à accélérer le transfert de connaissances, à améliorer le transfert et le déploiement de technologies, à mettre en place des mécanismes financiers, à créer des systèmes d’alerte rapides, à organiser la gestion des risques et à combler les lacunes dans la mise en œuvre et le développement (degré de confiance élevé). {3.6.1, 3.6.1, 3.6.2, 3.7.2, 4.8, 5.3.3, 5.5, 5.6.4, 5.7, 6.2, 6.4, 7.3, 7.4.9, 7.6 ; encadré 10 du chapitre 7}'''<br />
<br />
D1.1. Le renforcement des capacités à court terme, le transfert et le déploiement de technologies, et la mise en place de mécanismes financiers favorables peuvent renforcer l’adaptation et l’atténuation dans le secteur des terres. Connaissances et transferts de technologie peuvent contribuer à améliorer la gestion durable des ressources naturelles pour la sécurité alimentaire dans un contexte de changement climatique (degré de confiance moyen). La sensibilisation, le développement des capacités et l’éducation sur les méthodes de gestion durable des terres, la vulgarisation agricole et les services consultatifs, et l’élargissement de l’accès aux services agricoles pour les producteurs et les utilisateurs des terres, peuvent permettre de lutter efficacement contre la dégradation des terres (degré de confiance moyen).{3.1, 5.7.4, 7.2, 7.3.4, 7.5.4}<br />
<br />
D1.2. La mesure et la surveillance de l’évolution de l’utilisation des terres, y compris la dégradation des terres et la désertification, s’appuient sur une utilisation accrue des nouvelles technologies de l’information et de la communication (applications de téléphonie mobile, services en nuage, capteurs au sol, imagerie de drone), l’utilisation des services climatiques et l’information terrestre et climatique par télédétection (degré de confiance moyen). Les systèmes d’alerte rapide en cas de phénomènes météorologiques et climatiques extrêmes sont essentiels pour protéger les vies et les biens et améliorer la réduction et la gestion des risques de catastrophe (degré de confiance élevé). Les prévisions saisonnières et les systèmes d’alerte rapide sont essentiels pour la sécurité alimentaire (famine) et la surveillance de la biodiversité, incluant les ravageurs et les maladies et la gestion efficace des risques climatiques (degré de confiance élevé). Les investissements dans les capacités humaines et institutionnelles sont très rentables. Ces investissements comprennent l’accès à des systèmes d’observation et d’alerte rapide et à d’autres services dérivés de systèmes et de données de surveillance hydrométéorologique et de télédétection in situ, l’observation sur le terrain, l’inventaire et l’enquête, et l’utilisation accrue des technologies numériques (degré de confiance élevé). {1.2, 3.6.2, 4.2.2, 4.2.2, 4.2.4, 5.3.1, 5.3.6, 6.4, 7.3.4, 7.4.3, 7.5.4, 7.5.5, 7.6.4 ; encadré 5 du chapitre 3}<br />
<br />
D1.3. L’encadrement de la gestion des terres en termes de gestion des risques, spécifiques à la terre, peut jouer un rôle important dans l’adaptation par des approches paysagères, la lutte biologique contre les épidémies de ravageurs et de maladies et l’amélioration des mécanismes de partage et de transfert des risques (degré de confiance élevé). La transmission des informations sur les risques liés au climat peut améliorer la réactivité des gestionnaires des terres et leur permettre de prendre des décisions en temps utile (degré de confiance élevé). {5.3.2, 5.3.2, 5.3.5, 5.6.2, 5.6.3 ; encadré 6 du chapitre 5 ; 5.6.5, 5.7.1, 5.7.2, 7.2.4}<br />
<br />
D1.4. La gestion durable des terres peut être améliorée en augmentant la disponibilité et l’accessibilité des données et de l’information relatives à l’efficacité, aux co-bénéfices et aux risques liés aux nouvelles options d’intervention, et en augmentant l’efficacité de l’utilisation des terres (degré de confiance élevé). Certaines options d’intervention (p. ex. l’amélioration de la gestion du carbone dans le sol) n’ont été mises en œuvre qu’à petite échelle sur des installations de démonstration et les connaissances, les déficits institutionnels et financiers existent et les défis sont nombreux pour le passage à une plus grande échelle et à la généralisation de ces options (degré de confiance moyen). {4.8, 5.5.1, 5.5.2, 5.6.1, 5.6.5, 5.7.5, 6.2, 6.4, }<br />
<br />
'''D2. Les mesures à court terme concernant l’adaptation au changement climatique et l’atténuation de ses effets, la désertification, la dégradation des terres et la sécurité alimentaire peuvent générer des co-bénéfices, aussi bien sociaux qu’écologiques, économiques et en termes de développement (degré de confiance élevé). Ces co-bénéfices peuvent contribuer à l’éradication de la pauvreté et à une plus grande résilience des moyens de subsistance des personnes vulnérables (degré de confiance élevé). {3.4.2, 5.7, 7.5}'''<br />
<br />
D2.1. Les mesures à court terme visant à promouvoir une gestion durable des terres contribueront à réduire les vulnérabilités foncières et alimentaires et pourront engendrer des moyens de subsistance plus viables, ainsi qu’à réduire la dégradation des terres, la désertification et la perte de biodiversité (degré de confiance élevé). Il existe des synergies entre la gestion durable des terres, les efforts d’éradication de la pauvreté, l’accès au marché, les mécanismes non marchands et l’élimination des pratiques à faible productivité. Maximiser ces synergies peut aboutir à des co-bénéfices d’adaptation, d’atténuation et de développement en préservant les fonctions et services des écosystèmes (degré de confiance moyen). {3.4.2, 3.6.3, tableau 4.2, 4.7, 4.9, 4.10, 5.6, 5.7, 7.3, 7.4, 7.5, 7.6 ; encadré 12 du chapitre 7}<br />
<br />
D2.2. Les investissements dans la restauration des terres peuvent se traduire par des bénéfices globaux et dans les zones arides, le rapport avantages-coûts peut se situer entre trois et six en termes de valeur économique estimée des services écosystémiques restaurés (degré de confiance moyen). De nombreuses technologies et pratiques de gestion durable des terres sont rentables en trois à dix ans (degré de confiance moyen). Bien qu’elles puissent nécessiter un investissement initial, les mesures visant à assurer une gestion durable des terres peuvent améliorer le rendement des cultures et la valeur économique des pâturages. Les mesures de restauration et de remise en état des terres améliorent les systèmes de subsistance et procurent à la fois des rendements économiques positifs à court terme et des avantages à long terme en termes d’adaptation au changement climatique et d’atténuation de ses effets, de biodiversité et de fonctions et services écosystémiques améliorés (degré de confiance élevé). {3.6.1, 3.6.1, 3.6.3, 4.8.1, 7.2.4, 7.2.3, 7.3.1, 7.4.6, case 10 du chapitre 7}<br />
<br />
D2.3. Les investissements initiaux dans les pratiques et les technologies de gestion durable des terres peuvent varier d’environ 20 USD /ha à 5000 USD /ha, la moyenne étant estimée à environ 500 USD /ha. Le soutien du gouvernement et un meilleur accès au crédit peuvent aider à surmonter les obstacles à leur adoption, en particulier les obstacles auxquels sont confrontés les petits exploitants agricoles pauvres (degré de confiance élevé). Un changement à court terme vers des régimes alimentaires équilibrés (voir B6.2) peut réduire la pression sur les terres et générer d’importants co-bénéfices en matière de santé du fait de l’amélioration de la nutrition (degré de confiance moyen). {3.6.3, 4.8, 5.3, 5.3, 5.5, 5.6, 5.7, 6.4, 7.4.7, 7.5.5 ; encadré 9 du chapitre 6}<br />
<br />
'''D 3. Des réductions rapides des émissions anthropiques de GES dans tous les secteurs par des mesures d’atténuation ambitieuses réduisent les impacts négatifs du changement climatique sur les écosystèmes terrestres et les systèmes alimentaires (degré de confiance moyen). Retarder les mesures d’atténuation du changement climatique et d’adaptation dans tous les secteurs aurait des effets de plus en plus négatifs sur les terres et réduirait les perspectives de développement durable (degré de confiance moyen). {Encadré RID.1, schéma RID.2, 2.5, 2.7, 5.2, 6.2, 6.4, 7.2, 7.3.1, 7.4.7, 7.4.8, 7.5.6 ; encadré 9 au chapitre 6, encadré 10 au chapitre 7}'''<br />
<br />
D3.1. Une action tardive dans tous les secteurs entraîne un besoin croissant de déploiement à grande échelle d’options d’adaptation et d’atténuation terrestres et peut entraîner une réduction du potentiel de toutes ces options dans la plupart des régions du monde et limiter leur efficacité actuelle et future (degré de confiance élevé). Agir maintenant peut éviter ou réduire les risques et les pertes, et générer des bénéfices pour la société (degré de confiance moyen). Une action rapide en matière d’atténuation du changement climatique et d’adaptation, alignée sur la gestion durable des terres et le développement durable selon les régions, pourrait réduire les risques que représentent pour des millions de personnes les extrêmes climatiques, la désertification, la dégradation des terres ainsi que l’insécurité alimentaire et des moyens de subsistance (degré de confiance élevé). {1.3.5, 3.4.2, 3.5.2, 4.1.6, 4.7.1, 4.7.2, 5.2.3, 5.3.1, 6.3, 6.5, 7.3.1}<br />
<br />
D3.2. Dans les scénarios futurs, le report des réductions d’émission de GES implique des compromis qui entraînent des coûts et des risques nettement plus élevés associés à la hausse des températures (degré de confiance moyen). Le potentiel de certaines options d’intervention, comme l’augmentation du carbone organique du sol, diminue à mesure que le changement climatique s’intensifie, car les sols ont réduit leur capacité d’agir comme puits pour le piégeage du carbone à des températures plus élevées (degré de confiance élevé). Les retards dans la prévention ou la réduction de la dégradation des terres et la promotion d’une restauration positive de l’écosystème risquent d’avoir des impacts à long terme, en particulier une baisse rapide de la productivité de l’agriculture et des parcours, la dégradation du pergélisol et des difficultés de ré-humidification des tourbières (degré de confiance moyen). {1.3.1, 3.6.2, 4.8, 4.9, 4.9.1, 5.5.2, 6.3, 6.4, 7.2, 7.3 ; encadré 10 du chapitre 7}<br />
<br />
D3.3. Le report des réductions d’émission de GES de tous les secteurs implique des compromis, y compris la perte irréversible des fonctions et des services des écosystèmes terrestres nécessaires à l’alimentation, à la santé, aux établissements humains et à la production, entraînant des répercutions économiques toujours plus importantes pour de nombreux pays dans plusieurs régions du monde (degré de confiance élevé). Le report des mesures prévues dans les scénarios d’émissions élevées pourrait avoir des répercussions irréversibles sur certains écosystèmes, ce qui, à plus long terme, pourrait entraîner d’importantes émissions supplémentaires de GES provenant des écosystèmes et accélérer le réchauffement planétaire (degré de confiance moyen). {1.3.1, 2.5.3, 2.7, 3.6.2, 4.9, 4.10.1, 5.4.2.4, 6.3, 6.4, 7.2, 7.3 ; case 9 du chapitre 6, case 10 du chapitre 7}<br />
<br />
== [Notes] ==<br />
{{Références}}</div>Frédéric Conrottehttps://wiki.citoyenspourleclimat.org/index.php?title=Rapport_sp%C3%A9cial_du_GIEC_sur_l%E2%80%99oc%C3%A9an_et_la_cryosph%C3%A8re_dans_le_contexte_du_changement_climatique&diff=51875Rapport spécial du GIEC sur l’océan et la cryosphère dans le contexte du changement climatique2020-07-16T15:57:50Z<p>Frédéric Conrotte : A protégé « Rapport spécial du GIEC sur l’océan et la cryosphère dans le contexte du changement climatique » ([Modifier=Autoriser uniquement les utilisateurs autoconfirmés] (infini) [Renommer=Autoriser uniquement les utilisateurs autoconfirmés] (infini))</p>
<hr />
<div>{{Titre|L’océan et la cryosphère dans le contexte du changement climatique|Rapport du GIEC|Rapport spécial du [https://fr.wikipedia.org/wiki/GIEC GIEC] sur l’océan et la cryosphère dans le contexte du changement climatique<br /><br />{{t|Résumé à l’intention des décideurs|160}}<br /><br />[https://report.ipcc.ch/srocc/pdf/SROCC_SPM_Approved.pdf publié en anglais] le 25 septembre 2019 au [https://fr.wikipedia.org/wiki/Mus%C3%A9e_oc%C3%A9anographique_de_Monaco Musée océanographique de Monaco] en France<br />{{sc|Traduction citoyenne non officielle}}}}<br />
<br />
<br />
{{boîte déroulante/début|titre=Auteurs}}<br />
<br />
;Auteurs<br />
* Nerilie Abram (Australie)<br />
* Carolina Adler (Suisse/Australie)<br />
* Nathaniel L. Bindoff (Australie)<br />
* Lijing Cheng (Chine)<br />
* So-Min Cheong (République de Corée)<br />
* William W.L. Cheung (Canada)<br />
* Matthew Collins (Royaume-Uni)<br />
* Chris Derksen (Canada)<br />
* Alexey Ekaykin (Fédération de Russie)<br />
* Thomas Frölicher (Suisse)<br />
* Matthias Garschagen (Allemagne)<br />
* Jean-Pierre Gattuso (France)<br />
* Bruce Glavovic (Nouvelle-Zélande)<br />
* Stephan Gruber (Canada/ Allemagne)<br />
* Valeria Guinder (Argentine)<br />
* Robert Hallberg (USA)<br />
* Sherilee Harper (Canada)<br />
* Nathalie Hilmi (Monaco/France)<br />
* Jochen Hinkel (Allemagne)<br />
* Yukiko Hirabayashi (Japon)<br />
* Regine Hock (USA)<br />
* Anne Hollowed (USA)<br />
* Helene Jacot Des Combes (Fiji)<br />
* James Kairo (Kenya)<br />
* Alexandre K. Magnan (France)<br />
* Valérie Masson-Delmotte (France)<br />
* J.B. Robin Matthews (Royaume-Uni)<br />
* Kathleen McInnes (Australie)<br />
* Michael Meredith (Royaume-Uni)<br />
* Katja Mintenbeck (Allemagne)<br />
* Samuel Morin (France)<br />
* Andrew Okem (Afrique du Sud/Nigeria)<br />
* Michael Oppenheimer (USA)<br />
* Ben Orlove (USA)<br />
* Jan Petzold (Allemagne)<br />
* Anna Pirani (Italie)<br />
* Elvira Poloczanska (Royaume-Uni/Australie)<br />
* Hans-Otto Pörtner (Allemagne)<br />
* Anjal Prakash (Népal/Inde)<br />
* Golam Rasul (Népal)<br />
* Evelia Rivera-Arriaga (Mexique)<br />
* Debra C.Roberts (Afrique du Sud)<br />
* Edward A.G. Schuur (Etats-Unis)<br />
* Zita Sebesvari (Hongrie/Allemagne)<br />
* Martin Sommerkorn (Norvège/Allemagne)<br />
* Michael Sutherland (Trinité et Tobago)<br />
* Alessandro Tagliabue (Royaume-Uni)<br />
* Roderik Van De Wal (Pays-Bas)<br />
* Phil Williamson (Royaume-Uni)<br />
* Rong Yu (Chine)<br />
* Panmao Zhai (Chine)<br />
; Contributeurs<br />
* Andrés Alegria (Honduras)<br />
* Robert M. DeConto (USA)<br />
* Andreas Fischlin (Suisse)<br />
* Shengping He (Norvège/Chine)<br />
* Miriam Jackson (Norvège)<br />
* Martin Künsting (Allemagne)<br />
* Erwin Lambert (Pays-Bas)<br />
* Pierre-Marie Lefeuvre (Norvège/France)<br />
* Alexander Milner (Royaume-Uni)<br />
* Jess Melbourne-Thomas (Australie)<br />
* Benoit Meyssignac (France)<br />
* Maike Nicolai (Allemagne)<br />
* Hamish Pritchard (Royaume-Uni)<br />
* Heidi Steltzer (États-Unis)<br />
* Nora M. Weyer (Allemagne)<br />
<br />
{{Boîte déroulante/fin}}<br />
<br />
==Introduction==<br />
<br />
Le présent Rapport spécial sur l'océan et la cryosphère<ref>La cryosphère est définie dans le présent rapport (annexe I : Glossaire) comme les composantes gelées du système terrestre à la surface de la terre et de l'océan, telles que la couverture de neige, les glaciers, les calottes glaciaires, les banquises, les icebergs, la glace de mer, de lac, de rivière, le pergélisol et le sol gelé de façon saisonnière.</ref> dans le contexte du changement climatique (SROCC) a été préparé à la suite de la décision prise par le Groupe d'experts du GIEC en 2016 de préparer trois rapports spéciaux pendant le sixième cycle d'évaluation<ref>La décision de préparer un rapport spécial sur le changement climatique, les océans et la cryosphère a été prise lors de la quarante-troisième session du GIEC qui a eu lieu à Nairobi, au Kenya, du 11 au 13 avril 2016.<br />
</ref>. En évaluant la littérature scientifique récente<ref>Dates limites : 15 octobre 2018 pour la soumission des manuscrits, 15 mai 2019 pour l'acceptation pour publication.</ref>, le SROCC<ref>Le SROCC est produit sous la direction scientifique des groupes de travail I et II. Conformément au schéma approuvé, les options d'atténuation (Groupe de travail III) ne sont pas évaluées, à l'exception du potentiel d'atténuation du carbone bleu (écosystèmes côtiers).<br />
</ref> répond aux propositions du gouvernement et des organisations ayant statut d’observateur. Le SROCC fait suite aux deux autres rapports spéciaux sur le réchauffement planétaire de 1,5°C (SR1.5) et sur le changement climatique et les terres émergées (SRCCL)<ref>Les titres complets de ces deux rapports spéciaux sont : "Réchauffement planétaire de 1,5 °C. Rapport spécial du GIEC sur les conséquences d’un réchauffement planétaire de 1,5 °C par rapport aux niveaux préindustriels et les trajectoires associées d’émissions mondiales de gaz<br />
à effet de serre, dans le contexte du renforcement de la réponse mondiale au changement<br />
climatique, du développement durable et de la lutte contre la pauvreté."<br />
"Changements climatiques et terres émergées: un rapport spécial du GIEC sur les changements climatiques, la désertification, la dégradation des terres, la gestion durable des terres, la sécurité alimentaire et les flux de gaz à effet de serre dans les écosystèmes terrestres.” <br />
</ref> et au rapport d'évaluation mondiale de la biodiversité et des services écosystémiques émis par la Plate-forme intergouvernementale des politiques scientifiques sur la biodiversité et les services écosystémiques (IPBES).<br />
<br />
Le présent résumé à l'intention des décideurs (RID) compile les principales conclusions du rapport et est structuré en trois parties : RID.A : Changements et impacts observés, RID.B : Changements et risques projetés, et RID.C : Mise en œuvre de réponses aux changements dans l’océan et la cryosphère. Pour faciliter la navigation dans le RID, des icônes indiquent le secteur concerné par le contenu. La confiance à l'égard des principales constatations est rapportée en utilisant le langage calibré du GIEC<ref>Chaque conclusion se fonde sur une évaluation des éléments probants et de la concordance s’y rapportant. Cinq qualificatifs sont utilisés pour exprimer le degré de confiance : très faible, faible, moyen, élevé et très élevé ; le degré de confiance est indiqué en italique : par exemple degré de confiance moyen. Les qualificatifs ci-après ont été utilisés pour indiquer la probabilité évaluée d’un résultat : quasiment certain (probabilité de 99 à 100 %), très probable (90 à 100 %), probable (66 à 100 %), à peu près aussi probable qu’improbable (33 à 66 %), improbable (0 à 33 %), très improbable (0 à 10 %), exceptionnellement improbable (0 à 1 %). La probabilité évaluée est en italique, par exemple très probable. Cela est conforme au RE5 et aux autres rapports spéciaux du RE6. D’autres qualificatifs peuvent également être utilisés le cas échéant : extrêmement probable (95 à 100 %), plus probable qu’improbable (> 50 à 100 %), plus improbable que probable (0 à < 50 %) et extrêmement improbable (0 à 5 %). Le présent rapport utilise également l'expression " fourchette probable " ou " fourchette très probable " pour indiquer que la probabilité évaluée d'un résultat se situe dans la fourchette de probabilité de 17 à 83 % ou de 5 à 95 %. Pour plus de détails, voir {1.9.2, Figure 1.4}. </ref> et le fondement scientifique sous-jacent de chaque constatation clé est indiqué par des références aux sections du rapport principal.<br />
<br />
Définition des icônes indiquant le contenu:<br />
<br />
[[Image:picto1.svg|20px]]Cryosphère de haute montagne<br />
<br />
[[Image:picto2.svg|20px]]Régions Polaires<br />
<br />
[[Image:picto3.svg|20px]]Côtes et montée du niveau de la mer<br />
<br />
[[Image:picto4.svg|20px]] Océan<br />
<br />
===Encadré initial : L'importance de l'océan et de la cryosphère pour l'homme===<br />
Tous les habitants de la Terre dépendent directement ou indirectement de l'océan et de la cryosphère. L'océan mondial couvre 71 % de la surface de la Terre et contient environ 97 % de l'eau de la Terre. La cryosphère désigne les composantes gelées du système terrestre.<br />
Environ 10 % de la surface terrestre de la Terre est recouverte de glaciers ou de calottes glaciaires. L'océan et la cryosphère abritent des habitats uniques et sont interconnectés avec d'autres composantes du système climatique grâce aux échanges mondiaux d'eau, d'énergie et de carbone. Les réactions projetées de l'océan et de la cryosphère aux émissions de gaz à effet de serre anthropiques passées et actuelles et au réchauffement planétaire en cours comprennent les rétroactions climatiques, les changements climatiques au cours des décennies et des millénaires qui ne peuvent être évités, les seuils de changements brusques et l'irréversibilité. {Encadré 1.1, 1.2}<br />
<br />
Les communautés humaines en relation étroite avec les environnements côtiers, les petites îles (y compris les Petits États Insulaires en Développement, les PEID), les zones polaires et les hautes montagnes<ref>Les zones de haute montagne comprennent toutes les régions montagneuses où les glaciers, la neige ou le pergélisol sont des caractéristiques importantes du paysage. Pour une liste des régions de haute montagne couvertes par le présent rapport, voir le chapitre 2. La population des régions de haute montagne est calculée pour les régions situées à moins de 100 kilomètres des glaciers ou du pergélisol dans les régions de haute montagne évaluées dans ce rapport {2.1}. Les projections pour 2050 donnent l'éventail de la population de ces régions suivant les cinq trajectoires communes socio-économiques (SSP) {Encadré 1 du chapitre 1}.<br />
</ref> sont particulièrement exposées aux changements de l’océan et de la cryosphère, tels que l'élévation du niveau de la mer, l'élévation du niveau extrême de la mer et la rétraction de la cryosphère. D'autres communautés plus éloignées de la côte sont également exposées aux changements de l’océan, comme les phénomènes météorologiques extrêmes. Aujourd'hui, environ 4 millions de personnes, dont 10 % sont autochtones, vivent en permanence dans la région arctique. La zone côtière de basse altitude<ref>La population de la zone côtière de faible altitude est calculée pour les zones terrestres proches de la côte, et inclut celle des petits États insulaires, qui se trouvent à moins de 10 mètres au-dessus du niveau de la mer {Encadré chapitre 9}. Les projections pour 2050 donnent l'éventail de la population de ces régions suivant les cinq trajectoires communes socio-économiques (SSP) {Encadré 1 du chapitre 1}.<br />
</ref> abrite actuellement environ 680 millions de personnes (près de 10 % de la population mondiale en 2010), et devrait en compter plus d'un milliard en 2050. Les PEID comptent 65 millions d'habitants. Environ 670 millions de personnes (soit près de 10 % de la population mondiale en 2010), dont les peuples autochtones, vivent dans des régions de haute montagne sur tous les continents, sauf l'Antarctique. Dans les régions de haute montagne, la population devrait atteindre entre 740 et 840 millions d'habitants d'ici 2050 (environ 8,4-8,7% de la population mondiale prévue). {1.1, 2.1, 3.1, Encadré 9, Figure 2.1}.<br />
<br />
==RID A. Changements observés et conséquences==<br />
====Changements physiques observés====<br />
<br />
'''A1 Au cours des dernières décennies, le réchauffement planétaire a entraîné une réduction généralisée de la cryosphère, avec une perte de masse des calottes glaciaires et des glaciers (degré de confiance très élevé), une réduction de la couverture neigeuse (degré de confiance élevé) et de l'étendue et de l'épaisseur de la banquise arctique (degré de confiance très élevé) et une augmentation de la température du pergélisol (degré de confiance très élevé). {2.2, 3.2, 3.2, 3.3, 3.4, Figures RID.1, RID.2}'''<br />
<br />
[[Image:picto1.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto3.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]] A1.1 Les calottes glaciaires et les glaciers du monde entier ont perdu de la masse (degré de confiance très élevé). Entre 2006 et 2015, l'inlandsis du Groenland{{lié}}<ref>c’est-à-dire la calotte polaire. Les glaciers périphériques y sont également comptés.</ref> a perdu de la masse glaciaire à un taux moyen de {{nobr|278 ± 11 Gt.an<sup>-1</sup>}} (équivalent à {{nobr|0,77 ± 0,03 mm.an<sup>-1</sup>}} d'élévation du niveau mondial de la mer{{lié}}<ref>360{{lié}}Gt de glace correspondent à 1{{lié}}mm d’élévation du niveau moyen des mers</ref>), principalement en raison de la fonte de surface (degré de confiance élevé). Sur la période 2006-2015, l'inlandsis antarctique a perdu de la masse à un taux moyen de {{nobr|155 ± 19 Gt.an<sup>-1</sup>}} ({{nobr|0,43 ± 0,05 mm.an<sup>-1</sup>}}), principalement en raison d'un amincissement rapide et du recul des principaux glaciers drainant l'inlandsis antarctique occidental (degré de confiance très élevé). En dehors du Groenland et de l'Antarctique, l’ensemble de tous les autres glaciers a perdu de la masse à un taux moyen de {{nobr|220 ± 30 Gt.an<sup>-1</sup>}} (équivalent à une élévation du niveau de la mer de {{nobr|0,61 ± 0,08 mm.an<sup>-1</sup>}}) entre 2006 et 2015. {3.3.1.1, 4.2.3, Annexe 2.A, Figure RID.1}.<br />
<br />
[[Image:picto1.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]]A1.2 L'étendue de la couverture neigeuse de l'Arctique en juin a diminué de {{nobr|13,4 ± 5,4 %}} par décennie entre 1967 et 2018, soit une perte totale d'environ 2,5 millions de km<sup>2</sup>, principalement en raison de la hausse de la température de l'air en surface (degré de confiance élevé). Dans presque toutes les régions de haute montagne, l'épaisseur, l'étendue et la durée de la couverture neigeuse ont diminué au cours des dernières décennies, en particulier aux basses altitudes (degré de confiance élevé). {2.2.2, 3.4.1, Figure RID.1}.<br />
<br />
[[Image:picto1.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]]A1.3 Entre 1980 et aujourd’hui, les températures du pergélisol ont augmenté pour atteindre des niveaux records (degré de confiance très élevé), avec en particulier une augmentation récente de {{nobr|0,29 °C ± 0,12 °C}} entre 2007 et 2016 dans les régions polaires et de haute montagne, en moyenne mondiale. Le pergélisol arctique et boréal contient 1 460 à {{unité|1600|Gt}} de carbone organique, soit presque le double du carbone présent dans l'atmosphère (degré de confiance moyen). Il y a des éléments de preuve modérés et un faible niveau de cohérence quant à savoir si des émissions nettes supplémentaires de méthane et de CO<sub>2</sub> sont actuellement observées en raison du dégel du pergélisol dans les régions septentrionales. Le dégel du pergélisol et le recul des glaciers ont diminué la stabilité des pentes de haute montagne (degré de confiance élevé). {2.2.4, 2.3.2, 3.4.1, 3.4.3, Figure RID.1}.<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]A1.4 Entre 1979 et 2018, l'étendue de la banquise arctique a très probablement diminué pour chaque mois de l'année. Les réductions de la surface de la banquise pour le mois de septembre sont très probablement de {{nobr|12,8 ± 2,3 %}} par décennie. Ces changements de la banquise pour septembre sont probablement sans précédent depuis au moins {{unité|1000|ans}}. La banquise de l'Arctique s'est amincie, et la glace est de plus en plus jeune : entre 1979 et 2018, la proportion surfacique de glace pluriannuelle de plus de cinq ans a diminué d'environ 90{{lié}}% (degré de confiance très élevé). Les rétroactions dues à la perte de la banquise estivale et de la couverture printanière de neige sur terre ont contribué à amplifier le réchauffement dans l'Arctique (degré de confiance élevé), où la température de l'air en surface a probablement augmenté de plus du double de la moyenne mondiale au cours des deux dernières décennies. Les changements dans la banquise de l'Arctique peuvent avoir une influence sur les conditions météorologiques aux latitudes moyennes (degré de confiance moyen), mais il y a un degré de confiance faible dans la détection de cette influence dans des conditions météorologiques spécifiques. Dans l'ensemble, l'étendue de la banquise de l'Antarctique n'a pas eu de tendance statistiquement significative (1979-2018) en raison de signaux régionaux contrastés et d'une grande variabilité interannuelle (degré de confiance élevé). {3.2.1, 6.3.1 ; Encadré 3.1 ; Encadré 3.2 ; A1.2, Figures RID.1, RID.2}.<br />
<br />
[[Image:Rapport_spécial_du_GIEC_sur_l%25u2019océan_et_la_cryosphère_SROCC-RID1.png|1000px]]<br />
<br />
'''Figure RID.1''' : ''Observation et modélisation des changements historiques dans l'océan et la cryosphère depuis 1950{{lié}}<ref> Cela ne signifie pas que les changements ont commencé en 1950. Certaines variables ont changé depuis la période préindustrielle.</ref>, et projections des changements futurs dans les scénarios d'émissions de gaz à effet de serre faibles (RCP2.6) et élevés (RCP8.5). {Encadré RID.1}. a) Changement de la température moyenne mondiale de l'air à la surface avec plage probable {Encadré RID.1, Encadré 1 du chapitre 1}. ''<br />
Changements liés à l'océan avec des fourchettes très probables pour : <br />
(b) Les changement de la température moyenne globale de la surface de la mer {Encadré 5.1, 5.2.2} ; <br />
(c) Les facteurs de variation du nombre de jours de vagues de chaleur océaniques. {6.4.1.1} ; <br />
(d) La variation du contenu calorifique global des océans (0-2000{{lié}}m de profondeur). L’axe droit montre une approximation de l’équivalent stérique du niveau de la mer obtenu en multipliant le contenu calorifique de l'océan par le coefficient de dilatation thermique moyen global (ε ≈ 0,125{{lié}}m par {{unité|1024|Joules}}){{lié}}<ref> Ce facteur d'échelle (expansion globale moyenne des océans exprimée en tant qu’élévation du niveau des océans en mètres par unité de chaleur) varie d'environ 10{{lié}}% entre les différents modèles, et il augmentera systématiquement d'environ 10{{lié}}% d'ici 2100 sous le forçage RCP8.5 en raison de l’augmentation du coefficient moyen de dilatation thermique dû au réchauffement des océans. {4.2.1, 4.2.2, 5.2.2}</ref> pour le réchauffement observé depuis 1970 {Figure 5.1} ; <br />
(h) la moyenne mondiale de l’acidité en surface (exprimée en pH). Les tendances d'observation évaluées sont compilées à partir des données de sites en haute mer produisant des séries temporelles depuis plus de 15 ans {Encadré 5.1, Figure 5.6, 5.2.2} ; et (i) la variation mondiale moyenne de l'oxygène dans les océans (100-600{{lié}}m de profondeur). Les tendances d'observation évaluées couvrent la période 1970-2010 et sont centrées sur 1996 {Figure 5.8, 5.2.2}. <br />
Évolution du niveau de la mer avec les changements probables pour : <br />
(m) Les variations du niveau moyen de la mer à l'échelle mondiale. Les hachures reflètent un degré de confiance faible dans les projections du niveau de la mer au-delà de 2100 et les barres en 2300 reflètent l'avis des experts sur la gamme des variations possibles du niveau de la mer {4.2.3, Figure 4.2} ; <br />
(e,f) Les composantes de la montée du niveau de la mer dues aux pertes de masse des calottes glaciaires au Groenland et en Antarctique {3.3.1} <br />
(g) Les composantes de la montée du niveau de la mer dues aux pertes de masse glaciaire {Encadré 6, Chapitre 2, Tableau 4.1}. <br />
Autres changements liés à la cryosphère avec des intervalles très probables pour : <br />
(j) Les changements de l'étendue de la banquise arctique pour septembre{{lié}}<ref> La banquise de l'Antarctique n'est pas représentée ici en raison de la faible confiance dans les projections futures. {3.2.2} </ref> {3.2.1, 3.2.2 Figure 3.3} ; <br />
(k) Les changements de la couverture de neige arctique pour juin (terres émergées au nord du 60°N) {3.4.1, 3.4.2, Figure 3.10} <br />
(l) Les changements de la surface de pergélisol superficiel (entre 3 et 4{{lié}}m) dans l'hémisphère Nord {3.4.1, 3.4.2, Figure 3.10}. Les évaluations des changements projetés selon les scénarios intermédiaires RCP4.5 et RCP6.0 ne sont pas disponibles pour toutes les variables considérées ici, mais lorsque c’est le cas, elles sont détaillées dans le rapport associé {Pour RCP4.5 voir : 2.2.2, Encadré 6 du chapitre 2, 3.2.2, 3.4.2, 3.4.2, 4.2.3, pour RCP6.0 voir Encadré 1 du Chapitre 1}.<br />
<br />
'''Encadré RID.1''' : Utilisation des scénarios de changement climatique dans le SROCC <br />
Les évaluations des changements futurs présentés dans ce rapport sont fondées en grande partie sur les projections du modèle climatique CMIP5{{lié}}<ref> CMIP5 est la phase 5 du Projet de comparaison interlaboratoires de modèles couplés (Annexe I : Glossaire).</ref> à l'aide des Trajectoires Représentatives de Concentration (RCP). Les RCP sont des scénarios qui comprennent des séries chronologiques d'émissions et de concentrations de la gamme complète des gaz à effet de serre (GES), des aérosols et des gaz chimiquement actifs, ainsi que de l'utilisation et de la couverture des sols. Les RCP ne fournissent qu'un seul ensemble parmi les nombreux scénarios possibles qui conduiraient à différents niveaux de réchauffement de la planète. {Annexe I : Glossaire}<br />
Ce rapport utilise principalement RCP2.6 et RCP8.5 dans ses évaluations, reflétant la littérature disponible. RCP2.6 correspond à un futur marqué par de faibles émissions de gaz à effet de serre, c’est-à-dire par l’atténuation du changement climatique, ce qui dans les simulations CMIP5 donne une chance sur trois de limiter le réchauffement climatique à moins de 2{{lié}}°C d'ici 2100{{lié}}<ref> Une trajectoire d'émission inférieure (RCP1.9), qui correspondrait à un niveau projeté de réchauffement inférieur au scenario RCP2.6, ne faisait pas partie du CMIP5. </ref>. En revanche, le scénario RCP8.5 est un scénario d'émissions de gaz à effet de serre élevées, en l'absence de politiques de lutte contre le changement climatique, ce qui entraîne une croissance continue et soutenue des concentrations atmosphériques de gaz à effet de serre. Par rapport à l'ensemble total des RCP, le RCP8.5 correspond à la trajectoire d'émission de gaz à effet de serre la plus élevée. Les chapitres de ce rapport font également référence à d'autres scénarios, y compris RCP4.5 et RCP6.0, qui correspondent à des niveaux intermédiaires d'émissions de gaz à effet de serre et entraînent des niveaux intermédiaires de réchauffement. {Annexe I : Glossaire, Encadré 1 du chapitre 1}.<br />
<br />
Le tableau RID.1 fournit des estimations du réchauffement total depuis la période préindustrielle sous quatre RCP différents pour les principaux intervalles d'évaluation utilisés pour le SROCC. Le réchauffement entre 1850-1900 et 1986-2005 a été évalué à 0,63{{lié}}°C (plage probable de {{nobr|0,57 à 0,6 °C}}) à partir d'observations de la température de l'air proche de la surface au-dessus de l'océan et du sol.<br />
De façon cohérente avec l'approche de l’AR5, les modélisations des changements futurs de la température moyenne globale de l'air en surface par rapport à 1986-2005 s'ajoutent à ce réchauffement observé. {Encadré 1 du chapitre 1}.<br />
<br />
'''Tableau RID.1:''' ''Projection de l'évolution de la température moyenne globale de la surface du globe par rapport à 1850-1900 pour deux périodes de temps dans le cadre de quatre RCP{{lié}}<ref> Dans certains cas, le présent rapport évalue les changements par rapport à 2006-2015. Le réchauffement de la période 1850-1900 à 2006-2015 a été évalué à 0,87{{lié}}°C (plage probable de 0,75 à 0,99{{lié}}°C). {Encadré 1 du chapitre 1}.</ref>.''<br />
<br />
<center><br />
{| class="wikitable"<br />
|-<br />
! !! colspan="2" |Court terme : 2031–2050!! colspan="2" |Fin du siècle : 2081–2100<br />
|-<br />
|Scenario||Moyenne (°C)||Gamme probable (°C)||Moyenne (°C)||Gamme probable (°C)<br />
|-<br />
|RCP2.6|| style="text-align:center;" |1.6|| style="text-align:center;" |1.1 à 2.0|| style="text-align:center;" |1.6|| style="text-align:center;" |0.9 à 2.4<br />
|-<br />
|RCP4.5|| style="text-align:center;" |1.7|| style="text-align:center;" |1.3 à 2.2|| style="text-align:center;" |2.5|| style="text-align:center;" |1.7 à 3.3<br />
|-<br />
|RCP6.0|| style="text-align:center;" |1.6|| style="text-align:center;" |1.2 à 2.0|| style="text-align:center;" |2.9|| style="text-align:center;" |2.0 à 3.8<br />
|-<br />
|RCP8.5|| style="text-align:center;" |2.0|| style="text-align:center;" |1.5 à 2.4|| style="text-align:center;" |4.3|| style="text-align:center;" |3.2 à 5.4<br />
|}</center><br />
<br />
'''A2. Il est quasiment certain que l'océan mondial s'est réchauffé sans arrêt depuis 1970 et qu'il a absorbé plus de 90{{lié}}% de la chaleur excédentaire dans le système climatique (degré de confiance élevé). Depuis 1993, le taux de réchauffement des océans a plus que doublé (probable). Les vagues de chaleur océaniques ont très probablement doublé en fréquence depuis 1982 et augmentent en intensité (degré de confiance très élevé). En absorbant plus de CO<sub>2</sub>, l'océan a subi une acidification de surface croissante (quasiment certain). Une perte d'oxygène s'est produite de la surface à -1000{{lié}}m (degré de confiance moyen). {1.4, 3.2, 5.2, 6.4, 6.7, Figures RID.1 et RID.2}'''<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]A2.1. La tendance au réchauffement des océans documentée dans le cinquième rapport d'évaluation (AR5) du GIEC s'est poursuivie. Depuis 1993, le taux de réchauffement des océans et donc d'absorption de chaleur a plus que doublé (probablement), passant de{{lié}}<ref> Un Zettajoule (ZJ) est égal à {{unité|1021|Joules}}. Réchauffer l'océan entier de 1{{lié}}°C nécessite environ 5500{{lié}}ZJ ; 144{{lié}}ZJ réchaufferaient les 100 premiers mètres d'environ 1{{lié}}°C.</ref> {{nobr|3,22 ± 1,61 ZJ.an<sup>-1</sup>}} (0-700{{lié}}m de profondeur) et {{nobr|0,97 ± 0,64 ZJ.an{{e|-1}}}} ({{nobr|700-2000 m}}) entre 1969 et 1993, à {{nobr|6,28 ± 0,48 ZJ.an{{e|-1}}}} ({{nobr|0-700 m}}) et {{nobr|3,86 ± 2,09 ZJ.an{{e|-1}}}} ({{nobr|700-2000 m}}) entre 1993 et 2017, et est attribué au forçage anthropique (très probablement).{1.4.1, 5.2.2, Tableau 5.1, Figure RID.1}.<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]A2.2 Entre 1970 et 2017, l'océan Austral a représenté 35 à 43{{lié}}% de l'apport total de chaleur dans les premiers {{unité|2000|m}} de profondeur de l'océan mondial (degré de confiance élevé). Sa part a augmenté pour atteindre 45-62{{lié}}% entre 2005 et 2017 (degré de confiance élevé). L'océan profond en dessous de {{unité|2000|m}} s'est réchauffé depuis 1992 (probablement), en particulier dans l'océan Austral. {1,4, 3.2.1, 5.2.2, Tableau 5.1, Figure RID.2}.<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]A2.3 À l'échelle mondiale, les épisodes de vagues de chaleur océaniques ont augmenté ; définies lorsque la température quotidienne de la surface de la mer dépasse le 99e centile local de la période allant de 1982 à 2016, les vagues de chaleur océaniques{{lié}}<ref> Une vague de chaleur océanique est une période de températures extrêmement chaudes près de la surface de la mer qui persiste pendant des jours, voire des mois, et peut atteindre des milliers de kilomètres (Annexe I : Glossaire).</ref> ont doublé en fréquence et leur durée, leur intensité et leur étendue ont augmenté (très probablement). Il est très probable qu'entre 84 et 90{{lié}}% des vagues de chaleur marines qui se sont produites entre 2006 et 2015 soient attribuables à l'augmentation des températures d’origine anthropique. {Tableau 6.2, 6.4 ; Figures RID.1 et RID.2}.<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]A2.4 La stratification de la densité{{lié}}<ref> Dans ce rapport, la stratification de la densité est définie comme le contraste de densité entre les couches peu profondes et les couches plus profondes. Une stratification accrue réduit l'échange vertical de chaleur, de salinité, d'oxygène, de carbone et de nutriments.</ref> a augmenté dans les {{unité|200|m}} supérieurs de l'océan depuis 1970 (très probablement).<br />
Le réchauffement observé de la surface des océans et l'ajout d'eau douce à haute latitude rendent l'eau de surface moins dense par rapport aux eaux profondes de l'océan (degré de confiance élevé) et empêchent le mélange entre eaux de surface et eaux profondes (degré de confiance élevé).<br />
La stratification moyenne des {{unité|200|m}} supérieurs a augmenté de {{nobr|2,3 ± 0,1 %}} (intervalle très probable) entre la moyenne de 1971-1990 et la moyenne de 1998-2017. {5.2.2}<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]A2.5 L'océan a absorbé entre 20 et 30{{lié}}% (très probablement) des émissions anthropiques totales de CO<sub>2</sub> depuis les années 80, ce qui a provoqué une acidification supplémentaire des océans. Depuis la fin des années 1980{{lié}}<ref> Selon les mesures in-situ ayant plus de quinze ans.</ref>, le pH de la surface de l'océan en haute mer a diminué de 0,017 à 0,027 unités de pH par décennie, et la baisse du pH de surface de l'océan a très probablement déjà dépassé les limites de la variabilité naturelle pour plus de 95{{lié}}% de la surface de l'océan. {3.2.1 ; 5.2.2 ; Encadré 5.1 ; Figures RID.1 et RID.2}.<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]A2.6 Les données couvrant la période 1970-2010 montrent que la perte d'oxygène en haute mer a très probablement varié de 0,5 à 3,3{{lié}}% sur les premiers {{unité|1000|m}}, et que le volume des zones de minimum d'oxygène a probablement augmenté de 3 à 8{{lié}}%. (degré de confiance moyen). La perte d'oxygène est principalement due à l'augmentation de la stratification des océans, au changement de la ventilation des eaux et à la biogéochimie (degré de confiance élevé). {5.2.2.2 ; Figures RID.1 et RID.2}.<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]A2.7 Les observations, aussi bien in situ (2004-2017) que basées sur des reconstitutions de la température de surface de la mer, indiquent que la circulation méridienne de retournement de l'Atlantique (AMOC){{lié}}<ref> La circulation méridienne de retournement de l'Atlantique (AMOC) est le principal système de courants dans les océans Atlantique Sud et Nord (Annexe I : Glossaire). </ref> a diminué par rapport à 1850-1900 (degré de confiance moyen). Les données sont insuffisantes pour quantifier l'ampleur de l'affaiblissement ou pour l'attribuer correctement au forçage anthropique en raison de la durée limitée des observations. Bien que l'attribution ne soit actuellement pas possible, les simulations du modèle CMIP5 de la période 1850-2015 montrent, en moyenne, un affaiblissement de l'AMOC lorsqu'elles sont dues au forçage anthropique. {6.7}.<br />
<br />
'''A3. Le niveau moyen des océans (NMO) s'élève, avec une accélération au cours des dernières décennies, en raison des taux croissants de fonte des glaces dans les calottes glaciaires au Groenland et en Antarctique (degré de confiance très élevé), ainsi que de la perte de masse glaciaire continue et de l'expansion thermique des océans. L'intensification des vents et des précipitations dans les cyclones tropicaux, et l'amplification des vagues de tailles extrêmes, combinées à l'augmentation relative du niveau de la mer, exacerbent les événements extrêmes de niveau des eaux et les risques côtiers (degré de confiance élevé). {3.3 ; 4.2 ; 6.2 ; 6.3 ; 6.8 ; Figures RID.1, RID.2, RID.4 et RID.5}'''<br />
<br />
[[Image:picto1.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto3.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]]A3.1 L'élévation totale du NMO pour la période 1902-2015 est de 0,16{{lié}}m (plage probable entre 0,12 et 0,21{{lié}}m). Le taux d'élévation du NMO pour la période 2006-2015, de 3,6 mm par an (3,1 à 4,1{{lié}}mm/an, plage très probable), est sans précédent au cours du dernier siècle (degré de confiance élevé), et d'environ 2,5 fois le taux de 1,4{{lié}}mm/an pour 1901-1990 ({{nobr|0,8 – 2,0 mm/an}}, plage très probable). Le cumul des contributions des calottes glaciaires et des glaciers sur la période 2006-2015 est la source principale d'augmentation du niveau de la mer (1,8{{lié}}mm/an, plage très probable : {{nobr|1,7-1,9 mm/an}}), dépassant l'effet de l'expansion thermique de l'eau des océans (1,4{{lié}}mm/an, plage très probable {{nobr|1,1- 1,7 mm/an}}){{lié}}<ref>Le taux global d'élévation des océans est supérieur à la somme des contributions de la cryosphère et des océans, en raison des incertitudes sur l'estimation du stockage de l’eau terrestre.</ref> (degré de confiance très élevé). La cause principale de l'augmentation du niveau moyen des océans depuis 1970 est le forçage anthropique (degré de confiance élevé) . {4.2.1, 4.2.2, Figure RID.1}<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto3.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]]A3.2 L'élévation du niveau de la mer a accéléré (extrêmement probable) en raison de l'augmentation combinée de la perte de glace des calottes glaciaires du Groenland et de l'Antarctique (degré de confiance très élevé). La perte de masse de la calotte glaciaire antarctique a triplé sur la période 2007-2016 en comparaison de 1997-2006. Pour le Groenland, la perte de masse a doublé sur la même période (probable, degré de confiance moyen). {3.3.1 ; Figures RID.1, RID.2 ; RID A1.1}<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto3.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]]A3.3. Une accélération des coulées et des retraits de glaciers en Antarctique, qui a le potentiel pour mener à une élévation du niveau des mers de plusieurs mètres en quelques siècles, est observée dans la barrière de glace de la mer d'Amundsen dans l'Antarctique occidental et dans la Terre de Wilkes de l'Antarctique oriental (degré de confiance très élevé). Ces changements pourraient être le commencement d'une instabilité irréversible{{lié}}<ref>L'échelle de temps de récupération est de l'ordre de plusieurs siècles à plusieurs millénaires (Annexe 1 : Glossaire).</ref> de la calotte glaciaire. L'incertitude sur le début de l'instabilité de la calotte glaciaire provient d'observations limitées, de modélisations inadéquates des processus en jeu dans les calottes glaciaires, et d'une compréhension limitée des interactions complexes entre l'atmosphère, l'océan et la calotte glaciaire. {3.3.1, Encadré 8 du chapitre 3, 4.2.3}<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto3.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]]A3.4 L'élévation du niveau des mers n'est pas uniforme et varie localement. Les différences régionales, dans la plage de ± 30{{lié}}% de l'élévation du NMO, sont le résultat de la perte de glaces terrestres et des variations dans le réchauffement et la circulation océanique. Les écarts à la moyenne planétaire peuvent être supérieurs dans les zones de mouvement terrestre vertical rapide, y compris lorsqu'il est d'origine humaine (par exemple, l'extraction d'eau souterraine). (degré de confiance élevé). {4.2.2, 5.2.2, 6.2.2, 6.3.1, 6.8.2, Figure RID.2}<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto3.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]]A3.5 Les hauteurs extrêmes de vagues, qui contribuent aux événements extrêmes de niveau des eaux, à l'érosion côtière et aux inondations, se sont accrues dans l'Océan Atlantique Nord et Sud d'environ 1,0{{lié}}cm/an à 0,8{{lié}}cm/an sur la période 1985-2018 (degré de confiance moyen). La perte de banquise dans l'Arctique a également accentué les hauteurs de vagues sur la période 1992-2014 (degré de confiance moyen). {4.2.2, 6.2, 6.3, 6.8, Encadré 6.1}<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto3.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]]A3.6 Le changement climatique d'origine anthropique a provoqué l'augmentation des précipitations observées (degré de confiance moyen), des vents (degré de confiance faible), et des événements extrêmes de niveau des eaux (degré de confiance élevé) associés à certains cyclones tropicaux, ce qui a augmenté l'intensité d'événements extrêmes multiples et des conséquences en cascade associées (degré de confiance élevé). Le changement climatique d'origine anthropique a contribué à la migration en direction des pôles de l'intensité maximale des cyclones tropicaux dans la partie occidentale du Pacifique Nord durant les dernières décennies, en lien avec l'expansion tropicale dont l'origine est le forçage anthropique (degré de confiance faible). Des éléments émergent en faveur d'une augmentation de la proportion annuelle globale de cyclones tropicaux de catégories 4 et 5 dans les dernières décennies (degré de confiance faible). {6.2, Tableau 6.2, 6.3, 6.8, Encadré 6.1}<br />
<br />
====Conséquences observées sur les écosystèmes====<br />
<br />
'''A4. Les changements de la cryosphère et les changements hydrologiques connexes ont eu des répercussions sur les espèces et les écosystèmes terrestres et d'eau douce dans les régions polaires et de haute montagne en raison de l'apparition de terres auparavant recouvertes de glace, de changements dans la couverture de neige et du dégel du pergélisol. Ces changements ont contribué à modifier les activités saisonnières, l'abondance et la répartition des espèces végétales et animales d'intérêt écologique, culturel et économique, les perturbations écologiques et le fonctionnement des écosystèmes. (degré de confiance élevé) {2.3.2, 2.3.3, 3.4.1, 3.4.3, Encadré 3.4, Figure RID.2}.'''<br />
<br />
[[Image:picto1.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]]A4.1 Au cours du siècle dernier, certaines espèces de plantes et d'animaux ont augmenté en abondance, ont déplacé leur aire de répartition et se sont établies dans de nouvelles régions à mesure que les glaciers reculaient et que la saison sans neige s'allongeait (degré de confiance élevé).<br />
Avec le réchauffement, ces changements ont augmenté localement le nombre d'espèces en haute montagne, les espèces de basse altitude migrant vers le haut (degré de confiance très élevé). Certaines espèces adaptées au froid ou dépendantes de la neige ont décliné en abondance, ce qui augmente leur risque d'extinction, notamment sur les sommets des montagnes (degré de confiance élevé). Dans les régions polaires et montagneuses, de nombreuses espèces ont modifié leurs activités saisonnières, surtout à la fin de l'hiver et au printemps (degré de confiance élevé). {2.3.3, Encadré 3.4}<br />
<br />
[[Image:picto1.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]]A4.2 L'augmentation des feux de forêt et le dégel abrupt du pergélisol, ainsi que les changements dans l'hydrologie de l'Arctique et en montagne ont modifié la fréquence et l'intensité des perturbations des écosystèmes (degré de confiance élevé). Il s'agit notamment d’impacts positifs et négatifs sur la végétation et la faune, comme le renne et le saumon (degré de confiance élevé). {2.3.3, 3.4.1, 3.4.3}<br />
<br />
[[Image:picto1.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]]A4.3 Les observations satellitaires révèlent un verdissement d’ensemble de la toundra, souvent indicatif d'une productivité végétale accrue (degré de confiance élevé). Certaines zones de brunissement dans la toundra et la forêt boréale indiquent que la productivité a diminué (degré de confiance élevé). Ces changements ont eu un impact négatif sur la capacité de ces écosystèmes à fournir des services de régulation, des services culturels ou à fournir de l'approvisionnement. Ces changements ont pu avoir impacts positifs transitoires pour l’approvisionnement dans les hautes montagnes (degré de confiance moyen) et dans les régions polaires (degré de confiance élevé). {2.3.1, 2.3.3, 3.4.1, 3.4.3, annexe I : Glossaire}<br />
<br />
'''A5. Depuis environ 1950, de nombreuses espèces marines représentant divers groupes ont vu leur aire de répartition géographique et leurs activités saisonnières changer en réaction au réchauffement des océans, aux changements de la banquise et aux modifications biogéochimiques de leur habitat, comme par exemple la perte d'oxygène (degré de confiance élevé). Cela a entraîné des changements dans la composition en espèces, l'abondance et la production de biomasse des écosystèmes, de l'équateur jusqu’aux pôles. Les modifications des interactions entre espèces ont eu des répercussions en cascade sur la structure et le fonctionnement de l'écosystème (degré de confiance moyen). Dans certains écosystèmes marins, les espèces sont affectées à la fois par les effets de la pêche et les changements climatiques (degré de confiance moyen). 3.2.3, 3.2.4, Encadré 3.4, 5.2.3, 5.3, 5.4.1, Figure RID.2}.'''<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]A5.1 Depuis les années 1950, les taux de déplacement vers les pôles dans les distributions de différentes espèces marines sont de 52 ± 33{{lié}}km par décennie pour les organismes des écosystèmes épipélagiques (à moins de {{unité|200|m}} de la surface) et de 29 ± 16{{lié}}km par décennie pour ceux des fonds marins (intervalles très probables). La vitesse et la direction des modifications observées dans les distributions sont déterminées par la température locale, l'oxygène et les courants océaniques au travers de gradients de profondeur, en latitude et en longitude (degré de confiance élevé). Le réchauffement a induit des expansions de l'aire de répartition de certaines espèces, ce qui a mené à une modification de la structure et du fonctionnement des écosystèmes, notamment dans l'Atlantique Nord, le Pacifique Nord-Est et l'Arctique (degré de confiance moyen). {5.2.3, 5.3.2, 5.3.6, Encadré 3.4, Figure RID.2}.<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]A5.2 Au cours des dernières décennies, la production primaire nette de l'Arctique a augmenté dans les eaux libres de glace (degré de confiance élevé) et les proliférations printanières de phytoplancton se produisent plus tôt dans l'année en réponse au changement de la banquise et à la disponibilité des éléments nutritifs, avec des conséquences positives et négatives variables dans l'espace pour les écosystèmes marins (degré de confiance moyen). Dans l'Antarctique,<br />
ces changements sont spatialement hétérogènes et ont été associés à des changements environnementaux locaux rapides, y compris le recul des glaciers et le changement de la banquise (degré de confiance moyen). Les changements dans les activités saisonnières, la production et la distribution de certains zooplanctons de l'Arctique et un déplacement vers le sud de la distribution de la population de krill antarctique dans l'Atlantique Sud sont associés aux changements environnementaux liés au climat (degré de confiance moyen). Dans les régions polaires, les mammifères marins et les oiseaux de mer associés aux banquises ont connu une contraction de l'habitat liée aux changements de la banquise (degré de confiance élevé) et des impacts sur le succès de leur recherche de nourriture en raison des impacts climatiques sur la répartition des proies (degré de confiance moyen). Les effets en cascade de multiples facteurs liés au climat sur le zooplancton polaire ont affecté la structure et la fonction du réseau trophique, la biodiversité ainsi que l’industrie de la pêche (degré de confiance élevé). {3.2.3, 3.2.4, Encadré 3.4, 5.2.3, Figure RID.2}.<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]A5.3 Les zones de remontée d'eau profonde sur les marges Est des bassins océaniques (EBUS) sont parmi les écosystèmes océaniques les plus productifs. L'augmentation de l'acidification des océans et la perte d'oxygène ont un impact négatif sur deux des quatre principaux systèmes de remontée d'eau : le courant de Californie et le courant de Humboldt (degré de confiance élevé). L'acidification des océans et la diminution du niveau d'oxygène dans le système de remontée d’eau du courant de Californie ont modifié la structure de l'écosystème, avec des impacts négatifs directs sur la production de biomasse et la composition en espèces (degré de confiance moyen). {Encadré 5.3, Figure RID.2}<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]A5.4 Le réchauffement de l'océan au {{s|XX}} et au-delà a contribué à une diminution globale du potentiel de capture maximal (degré de confiance moyen), aggravant les effets de la surpêche pour certains stocks de poissons (degré de confiance élevé). Dans de nombreuses régions, la diminution de l'abondance des stocks de poissons, de mollusques et crustacés due aux effets directs et indirects du réchauffement planétaire et des changements biogéochimiques a déjà contribué à réduire les prises des pêcheries (degré de confiance élevé). Dans certaines régions, l'évolution des conditions océaniques a contribué à l'expansion d’un habitat adapté et/ou à l'augmentation de l'abondance pour certaines espèces (degré de confiance élevé). Ces changements se sont accompagnés de changements dans la composition en espèces des prises des pêcheries depuis les années 1970 dans de nombreux écosystèmes (degré de confiance moyen). {3.2.3, 5.4.1, Figure RID.2}<br />
<br />
'''A6. Les écosystèmes côtiers sont affectés par le réchauffement des océans, parmi lesquels des vagues de chaleur océaniques intensifiées, l'acidification, la perte d'oxygène, l'intrusion de salinité et l'élévation du niveau de la mer, conjugués aux effets négatifs des activités humaines sur les océans et les terres (confiance élevée). Des impacts sont déjà observés sur la zone d’habitat et la biodiversité, ainsi que sur le fonctionnement et les services des écosystèmes (degré de confiance élevée). {4.3.2, 4.3.3, 5.3, 5.4.1, 6.4.2, Figure RID.2}'''<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto3.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]A6.1 Les écosystèmes côtiers végétalisés protègent le littoral des tempêtes et de l'érosion et contribuent à atténuer les effets de l'élévation du niveau de la mer. Près de 50{{lié}}% des zones humides côtières ont disparu au cours des 100 dernières années, sous l'effet conjugué des pressions anthropiques localisées, de la montée du niveau de la mer, du réchauffement et des événements climatiques extrêmes (degré de confiance élevé). Les écosystèmes côtiers végétalisés sont d'importants réservoirs de carbone ; leur perte est responsable de la libération actuelle de {{nobr|0,04-1,46 GtC.an<sup>-1</sup>}} (degré de confiance moyenne). En réaction au réchauffement, les aires de distribution des prairies sous-marines et des forêts de varech se développent aux latitudes élevées et se rétractent aux latitudes basses depuis la fin des années 1970 (degré de confiance élevé), et dans certaines régions, des pertes épisodiques surviennent à la suite de vagues de chaleur (degré de confiance moyenne). La mortalité à grande échelle des mangroves liée au réchauffement depuis les années 1960 a été partiellement compensée par leur incursion dans les marais salants subtropicaux en raison de l'augmentation des températures, avec pour conséquence la disparition de zones ouvertes recouvertes de plantes herbacées qui fournissent nourriture et habitat à la faune qui en dépend (degré de confiance élevé). {4.3.3, 5.3.2, 5.3.6, 5.4.1, 5.5.1, Figure RID.2}.<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto3.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]A6.2 L'intrusion accrue d'eau de mer dans les estuaires, due à l'élévation du niveau de la mer, a entraîné une redistribution en amont d'espèces marines (confiance moyenne) et causé une raréfaction des habitats appropriés pour les populations estuariennes (degré de confiance moyenne). Depuis les années 1970, l'augmentation des charges nutritives et organiques dans les estuaires, causée par l'activité humaine intensive et la sollicitation des fleuves, a exacerbé les effets stimulants du réchauffement des océans sur la respiration bactérienne, entraînant l'expansion des zones à faible teneur en oxygène (degré de confiance élevé). {5.3.1}.<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto3.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]A6.3 Les impacts de l'élévation du niveau de la mer sur les écosystèmes côtiers comprennent la réduction des habitats, le déplacement géographique des espèces associées et la perte de la biodiversité et de la fonctionnalité des écosystèmes. Les impacts sont exacerbés par les effets directs de l'activité humaine sur l'environnement et lorsque les barrières anthropiques empêchent le déplacement vers la terre des marais et des mangroves (ce que l'on appelle la compression côtière) (degré de confiance élevé). Selon la géomorphologie locale et l'apport sédimentaire, les marais et les mangroves peuvent croître verticalement à des vitesses égales ou supérieures à l'élévation actuelle du niveau moyen de la mer (degré de confiance élevé). {4.3.2, 4.3.3, 5.3.2, 5.3.7, 5.4.1}<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto3.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]A6.4 Les récifs coralliens d’eau chaude et les rivages rocheux occupés par des organismes immobiles et calcifiants (p. ex. producteurs de coquillages et de squelettes) comme les coraux, les bernacles et les moules, sont actuellement touchés par des températures extrêmes et par l'acidification des océans (degré de confiance élevé). Les vagues de chaleur océaniques ont déjà entraîné des blanchissements à grande échelle des coraux à une fréquence croissante (degré de confiance très élevé) causant la dégradation des récifs à l'échelle mondiale depuis 1997 ; et la régénération est lente (plus de 15 ans) si elle se produit (degré de confiance élevé). Les périodes prolongées de température élevée et de déshydratation des organismes posent un risque élevé pour les écosystèmes côtiers rocheux (degré de confiance élevé). {SR1.5 ; 5.3.4, 5.3.5, 6.4.2.1, Figure RID.2}.<br />
<br />
[[Image:Rapport spécial du GIEC sur l%u2019océan et la cryosphère SROCC-RID2.png|1000px]]<br />
<br />
'''Figure RID.2''' : ''Synthèse des dangers régionaux observés et conséquences dans les régions océaniques{{lié}}<ref> Les mers ne sont pas évaluées individuellement mais en tant que régions océaniques dans le présent rapport.</ref> (en haut) et les régions de haute montagne et polaires (en bas) évalués dans le SROCC. Pour chaque région, les changements physiques, les conséquences sur les écosystèmes clés, sur les systèmes humains et sur les fonctions et services écosystémiques sont présentés. Pour les changements physiques, jaune et vert font référence à une augmentation et une diminution, respectivement, de la quantité ou de la fréquence de la grandeur mesurée. Pour les impacts sur les écosystèmes, les systèmes humains et les services écosystémiques, le bleu et le rouge indiquent si un impact observé est positif (bénéfique) ou négatif (néfaste) pour le système ou service donné, respectivement. Les cellules indiquées comme "augmentation et diminution" indiquent qu'à l'intérieur de cette région, l'augmentation et la diminution des changements physiques se vérifient, mais ne sont pas nécessairement égales ; il en va de même pour les cellules présentant des impacts attribuables "positifs et négatifs". Pour les régions océaniques, le niveau de confiance renvoie au niveau de confiance pour lequel on attribue les changements observés aux changements du forçage des gaz à effet de serre pour les changements physiques, et aux changements climatiques pour les écosystèmes, les systèmes humains et les services écosystémiques. Pour les régions de haute montagne et les régions polaires terrestres, le niveau de confiance dans l'attribution des changements physiques et des impacts, au moins en partie du fait d'un changement dans la cryosphère, est indiqué. Pas d'évaluation signifie : non applicable, non évalué à l'échelle régionale ou les preuves sont insuffisantes pour l'évaluation. Les changements physiques dans l'océan sont définis comme suit : Changement de température dans les couches océaniques de 0 à {{unité|700|m}}, à l'exception de l'océan Austral (0 à {{unité|2000|m}}) et de l'océan Arctique (couche supérieure mixte et principales branches entrantes) ; oxygène dans la couche 0-{{unité|1200|m}} ou couche minimale d'oxygène ; acidité de l'océan en pH en surface (la diminution du pH correspond à une acidification croissante des océans). Écosystèmes océaniques : Coraux se rapporte aux récifs coralliens d'eau chaude et aux coraux d'eau froide. La catégorie "couche supérieure de l’océan" fait référence à la zone épipélagique pour toutes les régions océaniques à l'exception des régions polaires, où les impacts sur certains organismes pélagiques dans les eaux libres plus profondes que les 200{{lié}}m supérieurs ont été inclus. Les zones humides côtières comprennent les marais salants, les mangroves et les herbiers marins. Les forêts de kelp sont les habitats d'un groupe spécifique de macroalgues. Les rivages rocheux sont des habitats côtiers dominés par des organismes calcifiés immobiles comme les moules et les bernacles. Les profondeurs océaniques sont des écosystèmes de fonds marins qui ont une profondeur de {{formatnum:3000}} à {{unité|6000|m}}. La banquise comprend les écosystèmes dans, sur et sous la banquise. Les services d'habitat désignent les structures et les services de soutien (par ex. habitat, biodiversité, production primaire). Le piégeage côtier du carbone désigne le “carbone bleu”, c’est à dire l'absorption et le stockage du carbone par des écosystèmes côtiers. Écosystèmes terrestres : La toundra fait référence à la toundra et aux prairies alpines, et englobe les écosystèmes terrestres de l'Antarctique. La migration fait référence à une augmentation ou à une diminution de la migration nette, et non à une valeur positive ou négative. Les impacts sur le tourisme font référence aux conditions d'exploitation du secteur touristique. Les services culturels comprennent l'identité culturelle, le sentiment d'appartenance et les valeurs spirituelles, intrinsèques et esthétiques, ainsi que les contributions de l'archéologie glaciaire. Les informations sous-jacentes sont données pour les régions terrestres dans les tableaux SM2.6, SM2.7, SM2.8, SM3.8, SM3.9, et SM3.10, et pour les régions océaniques dans les tableaux SM5.10, SM5.11, SM3.8, SM3.9, et SM3.10. {2.3.1, 2.3.2, 2.3.3, 2.3.4, 2.3.5, 2.3.6, 2.3.7, Figure 2.1, 3.2.1 ; 3.2.3 ; 3.2.4 ; 3.3.3 ; 3.4.1 ; 3.4.3 ; 3.5.2 ; Encadré 3.4, 4.2.2, 5.2.2, 5.2.3, 5.3.3, 5.4, 5.6, Figure 5.24, Encadré 5.3}''<br />
<br />
====Conséquences observées sur les population et les services écosystémiques====<br />
<br />
'''A7. Depuis le milieu du {{s|XX}}, le rétrécissement de la cryosphère dans l'Arctique et les régions de haute montagne a eu des répercussions principalement négatives sur la sécurité alimentaire, les ressources en eau, la qualité de l'eau, les moyens de subsistance, la santé et le bien-être, les infrastructures, les transports, le tourisme et les loisirs, ainsi que sur la culture des sociétés humaines, particulièrement chez les peuples autochtones (degré de confiance élevé). Les coûts et les bénéfices ont été inégalement répartis entre les populations et les régions. Les efforts d'adaptation ont bénéficié de l'inclusion du savoir autochtone et du savoir local (degré de confiance élevé). {1.1, 1.5, 1.6.2, 2.3, 2.4, 3.4, 3.5, Figure RID.2}.'''<br />
<br />
[[Image:picto1.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]]A7.1 La sécurité alimentaire et la sécurité de l'eau ont été affectées négativement par les changements dans la couverture neigeuse, la glace des lacs et des rivières et le pergélisol dans de nombreuses régions arctiques (degré de confiance élevé). Ces changements ont perturbé l'accès aux pâturages, à la chasse, à la pêche et aux zones de cueillette, ainsi que la disponibilité de nourriture dans ces zones, ce qui a nui aux moyens de subsistance et à l'identité culturelle des résidents de l'Arctique, en particulier pour les populations autochtones (degré de confiance élevé). Le recul des glaciers et l'évolution de la couverture neigeuse ont contribué à des baisses localisées des rendements agricoles dans certaines régions de haute montagne, comme dans l'Hindu Kush Himalaya et dans les Andes tropicales (degré de confiance moyen). {2.3.1, 2.3.7, Encadré 2.4, 3.4.1, 3.4.2, 3.4.3, 3.4.3, 3.5.2, Figure RID.2}<br />
<br />
[[Image:picto1.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]]A7.2 Dans l'Arctique, les effets négatifs des changements de la cryosphère sur la santé humaine comprennent un risque accru des maladies d'origine alimentaire ou hydrique, de malnutrition, de blessures et de problèmes de santé mentale, surtout chez les peuples autochtones (degré de confiance élevé). Dans certaines régions de haute montagne, la qualité de l'eau a été affectée par des contaminants, en particulier du mercure, libérés par la fonte des glaciers et la fonte du pergélisol (degré de confiance moyen). Les efforts d'adaptation liés à la santé dans l'Arctique vont de l'échelle locale à l'échelle internationale, et les succès ont été étayés par le savoir autochtone. (degré de confiance élevé). {1.8, Encadré 4 du chapitre 1, 2.3.1, 3.4.3}.<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]]A7.3 Les résidents de l'Arctique, et particulièrement les peuples autochtones, ont modifié le calendrier de leurs activités pour tenir compte des changements saisonniers et de la sécurité des conditions de déplacement sur terre, sur la glace et sur la neige. Les municipalités et l'industrie commencent à prendre en charge les défaillances des infrastructures associées aux inondations et au dégel du pergélisol, et certaines collectivités côtières ont prévu leur relocalisation (degré de confiance élevé). Le manque de financement, de compétences, de capacité et de soutien institutionnel pour s'engager de façon significative dans les processus de planification ont nui à l'adaptation (degré de confiance élevé). {3.5.2, 3.5.4, Encadré 9}<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]A7.4 Le transport maritime estival dans l'Arctique (y compris le tourisme) a augmenté au cours des deux dernières décennies, parallèlement à la réduction de la banquise (degré de confiance élevé). Cela a des répercussions sur le commerce mondial et les économies liées aux couloirs de navigation traditionnels et fait courir des risques aux écosystèmes marins et aux communautés côtières de l'Arctique (degré de confiance élevé), par exemple dûs à des espèces invasives et de la pollution locale. {3.2.1, 3.2.4, 3.5.4, 5.4.2, Figure RID.2}.<br />
<br />
[[Image:picto1.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]]A7.5 Au cours des dernières décennies, l'exposition des personnes et des infrastructures aux risques naturels a augmenté en raison de la croissance démographique, du tourisme et du développement socioéconomique (degré de confiance élevé). Certaines catastrophes ont été liées à des changements dans la cryosphère, par exemple dans les Andes, dans les hauts plateaux d’Asie, dans le Caucase et dans les Alpes européennes (degré de confiance moyen).<br />
{2.3.2.2, Figure RID.2}<br />
<br />
[[Image:picto1.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]]A7.6 La modification de l’enneigement et des glaciers ont affecté la quantité et la saisonnalité du ruissellement et des ressources en eau dans les bassins hydrographiques dominés par la neige et alimentés par les glaciers (degré de confiance très élevé). Les centrales hydroélectriques ont connu des changements de saisonnalité et aussi bien des augmentations que des diminutions de l’alimentation en eau provenant des régions de haute montagne, comme par exemple en Europe centrale, en Islande, dans l'ouest des États-Unis et du Canada et dans les Andes tropicales (degré de confiance moyen). Cependant, il n'y a que des éléments limités sur les conséquences sur l'opération de ces ouvrages ou sur la production d'énergie. {B1.4, 2.3.1}<br />
<br />
[[Image:picto1.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]]A7.7 Les aspects esthétiques et culturels de la haute montagne ont été affectés négativement par le déclin des glaciers et de la couverture neigeuse (par exemple dans l'Himalaya, en Afrique orientale, dans les Andes tropicales) (degré de confiance moyen). Le tourisme et les loisirs, notamment liés au ski et aux glaciers, à la randonnée pédestre et à l'alpinisme, ont également subi des effets négatifs dans de nombreuses régions montagneuses (degré de confiance moyen). Dans certains endroits, l'enneigement artificiel a réduit les impacts négatifs sur le tourisme lié au ski (degré de confiance moyen). {2.3.5, 2.3.6, Figure RID.2}<br />
<br />
'''A8. Les changements dans l'océan ont eu des conséquences sur les écosystèmes marins et les services écosystémiques avec des résultats régionaux divers, mettant en cause leur gouvernance (degré de confiance élevé). Il en résulte à la fois des conséquences positives et négatives sur la sécurité alimentaire à travers la pêche (degré de confiance moyen), les cultures locales et les moyens de subsistance (degré de confiance moyen), et le tourisme et les loisirs (degré de confiance moyen). Les conséquences sur les services écosystémiques affectent négativement la santé et le bien-être (degré de confiance moyen) ainsi que les peuples autochtones et les communautés locales qui dépendent de la pêche (confiance élevée). {1.1, 1.5, 3.2.1, 5.4.1, 5.4.2, Figure RID.2}'''<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]A8.1 Les changements induits par le réchauffement dans la distribution spatiale et l'abondance de certains stocks de poissons, de mollusques et de crustacés ont eu des effets positifs et négatifs sur les prises, les avantages économiques, les moyens de subsistance et la culture locale (degré de confiance élevé). Il y a des conséquences négatives pour les peuples autochtones et les communautés locales qui dépendent de la pêche (degré de confiance élevé). Les changements dans la répartition et l'abondance des espèces ont mis à l'épreuve la gouvernance internationale et nationale des océans et des pêches, y compris dans l'Arctique, l'Atlantique Nord et le Pacifique, en ce qui concerne la réglementation de la pêche pour assurer l'intégrité des écosystèmes et le partage des ressources entre entités de pêche (degré de confiance élevé). {3.2.4, 3.5.3, 5.4.2, 5.5.2, Figure RID.2}<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto3.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]A8.2 Depuis les années 1980, les proliférations d'algues nuisibles présentent une expansion de leur aire de répartition et une fréquence accrue dans les zones côtières en réponse à des facteurs climatiques et non climatiques comme l'augmentation du ruissellement des nutriments fluviaux (degré de confiance élevé). Les tendances observées dans les proliférations algales nuisibles sont attribuées en partie aux effets du réchauffement des océans, des vagues de chaleur marines, de la perte d'oxygène, de l'eutrophisation et de la pollution (degré de confiance élevé). Les proliférations d'algues nuisibles ont eu des effets négatifs sur la sécurité alimentaire, le tourisme, l'économie locale et la santé humaine (degré de confiance élevé). Les communautés humaines qui sont les plus vulnérables à ces risques biologiques sont celles qui vivent dans des régions où il n'existe pas de programmes de surveillance soutenus et de systèmes d'alerte rapide dédiés à la prolifération d'algues nuisibles (degré de confiance moyen). {Encadré 5.4, 5.4.2, 6.4.2}.<br />
<br />
'''A9. Les communautés côtières sont exposées à de multiples dangers liés au climat, notamment les cyclones tropicaux, les niveaux extrêmes de la mer et les inondations, les canicules marines, la perte de la banquise et le dégel du pergélisol (degré de confiance élevé). Diverses réponses ont été mises en œuvre dans le monde entier, le plus souvent après des événements extrêmes, mais aussi dans certains cas en prévision d'une élévation future du niveau de la mer, par exemple dans le cas de grandes infrastructures. {3.2.4, 3.4.4, 3.4.3, 4.3.2, 4.3.3, 4.3.4, 4.4.2, 5.4.2, 6.2, 6.4.2, 6.8, Encadré 6.1, Encadré 9, Figure RID.5}'''<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto3.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]]A9.1 L'attribution des impacts de l’élévation actuelle du niveau de la mer sur les populations côtières reste difficile dans la plupart des endroits, car les impacts ont été exacerbés par des facteurs non climatiques d'origine humaine, tels que l'affaissement du sol (par exemple, lié à l'extraction des eaux souterraines), la pollution, la dégradation des habitats, et l’extraction des récifs et du sable (degré de confiance élevé). {4.3.2., 4.3.3}<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto3.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]]A9.2 La protection des côtes par des ouvrages, comme des digues, des brise-lames ou des barrages, est très répandue dans de nombreuses villes côtières et dans les deltas. Les approches écosystémiques et hybrides combinant écosystèmes et génie civil sont de plus en plus populaires dans le monde entier. L'avancée côtière, qui fait référence à la création de nouvelles terres en construisant vers la mer (par ex., la mise en valeur des terres), a une longue histoire dans la plupart des régions où il y a une population côtière dense et une pénurie de terres. Le recul côtier, qui fait référence à l'élimination de l'occupation humaine des zones côtières, est également observé, mais se limite généralement à de petites communautés humaines ou se produit pour créer des réserves côtières de zones humides. L'efficacité des réponses à l'élévation du niveau de la mer est évaluée à la figure RID.5. <br />
{3.5.3, 4.3.3, 4.4.2, 6.3.3, 6.9.1, Encadré 9}.<br />
<br />
==RID.B Les changements et les risques prévus==<br />
<br />
====Changements physiques projetés{{lié}}<ref>Ce rapport utilise principalement le RCP2.6 et le RCP8.5 pour les raisons suivantes : Ces scénarios représentent en grande partie la plage évaluée pour les sujets couverts dans le présent rapport ; ils représentent en grande partie ce qui est couvert dans la documentation évaluée, selon le CMIP5 ; et ils permettent une narration cohérente des changements prévus. Le RCP4.5 et le RCP6.0 ne sont pas disponibles pour tous les sujets abordés dans le rapport. {Encadré RID.1}<br />
</ref>====<br />
<br />
'''B1. La perte de masse des glaciers à l'échelle mondiale, le dégel du pergélisol, la diminution de la couverture de neige et de l'étendue de la glace de mer arctique devraient se poursuivre à court terme (2031-2050) en raison de la hausse de la température de l'air à la surface (degré de confiance élevé), avec des conséquences inévitables sur l’alimentation des cours d’eau et les risques locaux (degré de confiance élevé). Les calottes polaires du Groenland et de l'Antarctique devraient perdre de la masse à un rythme croissant tout au long du {{s|XXI}} et au-delà (degré de confiance élevé). Les taux et l'ampleur de ces changements dans la cryosphère devraient encore augmenter dans la seconde moitié du {{s|XXI}} dans un scénario à fortes émissions de gaz à effet de serre (degré de confiance élevé). De fortes réductions des émissions de gaz à effet de serre au cours des prochaines décennies devraient réduire les changements après 2050 (degré de confiance élevé). {2.2, 2.3, Encadré 6 du chapitre 2, 3.3, 3.4, Figure RID.1, Encadré RID.1}'''<br />
<br />
[[Image:picto1.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto3.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]]B1.1 Les réductions projetées de la masse des glaciers entre 2015 et 2100 (à l'exclusion des calottes polaires) vont de 18{{lié}}% ± 7{{lié}}% (plage probable) selon le RCP2.6 à {{nobr|36 % ± 11 %}} (plage probable) selon le RCP8.5 ce qui correspond à une contribution au niveau de la mer de 94 mm ± 25 mm (plage probable) selon le RCP2.6 et de {{nobr|200 mm ± 44 mm}} (plage probable) selon le RCP8.5 (degré de confiance moyen). Les régions dont les glaciers sont pour la plupart plus petits (Europe centrale, Caucase, Asie du Nord, Scandinavie, Andes tropicales, Mexique, Afrique orientale et Indonésie) devraient perdre plus de 80{{lié}}% de leur masse actuelle de glace d'ici 2100 selon le RCP8.5 (degré de confiance moyen) et de nombreux glaciers devraient disparaître quelque soient les émissions futures (très grande confiance). {Encadré 6 du chapitre 2, Figure RID.1}<br />
<br />
[[Image:picto1.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto3.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]]B1.2 En 2100, la contribution prévue de la calotte polaire du Groenland à l'élévation du niveau moyen des océans à l'échelle mondiale (NMO) est de 0,07{{lié}}m (plage probable {{nobr|0,04-0,12{{lié}}m}}) selon le RCP2.6, et de 0,15{{lié}}m (plage probable 0,08-0,27{{lié}}m) selon le RCP8.5. En 2100, la calotte glaciaire antarctique devrait contribuer pour 0,04{{lié}}m (plage probable {{nobr|0,01-0,11 m}}) selon le RCP2.6, et pour 0,12{{lié}}m (plage probable {{nobr|0,03-0,28 m}}) selon le RCP8.5. La calotte polaire du Groenland contribue actuellement davantage à l'élévation du niveau de la mer que la calotte polaire antarctique (degré de confiance élevé), mais l'Antarctique pourrait devenir un plus grand contributeur d'ici la fin du {{s|XXI}} en raison de son recul rapide (degré de confiance faible). Au-delà de 2100, la divergence croissante entre les contributions relatives du Groenland et de l'Antarctique à l'augmentation du niveau moyen des océans à l'échelle mondiale selon le RCP8.5 a des conséquences importantes sur le rythme de l'élévation relative du niveau de la mer dans l'hémisphère Nord. {3.3.1, 4.2.3, 4.2.5, 4.3.3, Encadré 8, Figure RID.1} <br />
<br />
[[Image:picto1.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]]B1.3 La couverture neigeuse de l'Arctique en automne et au printemps devrait diminuer de 5 à 10{{lié}}% à court terme (dans la période 2031-2050) par rapport à la période 1986-2005, et rester stable ensuite selon le RCP2.6, mais diminuer de 15 à 25{{lié}}% supplémentaires d'ici la fin du siècle selon le RCP8.5 (degré de confiance élevé). Dans les régions de haute montagne, l'épaisseur moyenne de la neige hivernale à basse altitude devrait diminuer de 10 à 40{{lié}}% d'ici la période 2031-2050 par rapport à 1986-2005, quelque soit le scénario RCP (degré de confiance élevé). Pour la période 2081-2100, cette diminution devrait être de 10 à 40{{lié}}% pour le RCP2.6 et de 50 à 90{{lié}}% pour le RCP8.5. {2.2.2, 3.3.2, 3.4.2, Figure RID.1}<br />
<br />
[[Image:picto1.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]]B1.4 On prévoit un dégel généralisé du pergélisol au cours de ce siècle (degré de confiance très élevé) et au-delà. D'ici 2100, la zone de pergélisol proche de la surface (à une profondeur de 3-4{{lié}}m) devrait diminuer de {{nobr|24 % ± 16 %}} (plage probable) selon le RCP2.6 et de {{nobr|69 % ± 20 %}} (plage probable) selon le RCP8.5. Le scénario RCP8.5 conduit à un cumul de libération dans l'atmosphère de quantités de carbone provenant du pergélisol sous forme de CO<sub>2</sub>{{lié}}<ref>Pour ce qui est des émissions anthropiques annuelles totales de CO<sub>2</sub>, elles ont été en moyenne de {{nobr|10,8 ± 0,8 GtC}} par an ({{nobr|39,6 ± 2,9 GtCO<sub>2</sub>}} par an) sur la période 2008-2017. Les émissions anthropiques annuelles totales de méthane ont été de {{nobr|0,35 ± 0,01 GtCH<sub>4</sub>}} par an en moyenne sur la période 2003-2012. {5.5.1}<br />
</ref> et de méthane pouvant varier entre des dizaines et des centaines de milliards de tonnes (GtC) d'ici 2100, ce qui pourrait exacerber le changement climatique (degré de confiance moyen). Les scénarios d'émissions plus faibles diminuent les réactions d’émissions de carbone du pergélisol (degré de confiance élevé). Le méthane ne contribue qu'à une petite fraction des émissions supplémentaires totales de carbone, mais il est significatif en raison de son potentiel de réchauffement plus élevé. L'augmentation de la croissance des plantes devrait permettre de reconstituer en partie le carbone du sol, mais elle ne correspondra pas aux émissions de carbone à long terme (degré de confiance moyen). {2.2.4, 3.4.2, 3.4.3, Figure RID.1, Encadré 5 du chapitre 1}<br />
<br />
[[Image:picto1.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]]B1.5 Dans de nombreuses régions de haute montagne, on prévoit que le recul des glaciers et le dégel du pergélisol diminueront la stabilité des pentes, et que le nombre et la superficie des lacs glaciaires continueront d'augmenter (degré de confiance élevé). Les inondations dues à la vidange des lacs glaciaires ou à la pluie sur la neige, les glissements de terrain et les avalanches devraient également survenir en de nouveaux endroits ou en de nouvelles saisons (degré de confiance élevé). {2.3.2}<br />
<br />
[[Image:picto1.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]]B1.6 L’alimentation des cours d'eau dans les bassins de haute montagne dominés par la neige ou alimentés par les glaciers devrait changer quel que soit le scénario d'émissions (degré de confiance très élevé), avec une augmentation de l’alimentation moyenne en hiver (degré de confiance élevé) et des pointes printanières plus précoces (degré de confiance très élevé). Dans tous les scénarios d'émissions, on prévoit que l’alimentation moyenne annuelle et l’alimentation estivale provenant des glaciers culminera à la fin du {{s|XXI}} ou avant (degré de confiance élevé), par exemple vers le milieu du siècle dans les hautes montagnes d’Asie, suivi d'un déclin de l’alimentation glaciaire. Dans les régions où la couverture glaciaire est faible (par exemple les Andes tropicales, les Alpes européennes), la plupart des glaciers ont déjà dépassé ce pic (degré de confiance élevé). Le déclin prévu de l’alimentation provenant des glaciers d'ici 2100 (RCP8.5) peut réduire l’écoulement dans les bassins de 10{{lié}}% ou plus pendant au moins un mois de la saison de fonte dans plusieurs grands bassins hydrographiques, en particulier en haute montagne en Asie pendant la saison sèche (degré de confiance faible). {2.3.1}<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]B1.7 La perte de glace de mer de l’Arctique devrait se poursuivre jusqu'au milieu du siècle, avec des différences par la suite en fonction de l'ampleur du réchauffement planétaire : pour un réchauffement planétaire stabilisé à 1,5{{lié}}°C, la probabilité annuelle avant la fin du siècle d'un mois de septembre sans glace de mer est d'environ 1{{lié}}%, et cette probabilité passe à {{nobr|10 %-35 %}} pour un réchauffement planétaire stabilisé à 2{{lié}}°C (degré de confiance élevé). Il y a peu de certitudes concernant les projections de la glace de mer de l'Antarctique. {3.2.2, Figure RID.1}<br />
<br />
'''B2. Au cours du {{s|XXI}}, on prévoit que les conditions de l'océan seront sans précédent avec une augmentation des températures (pratiquement certaine), une stratification plus importante de la couche supérieure de l'océan (très probable), une acidification accrue (pratiquement certaine), une baisse de l'oxygénation (degré de confiance moyen) et une production primaire nette modifiée (degré de confiance faible). Les vagues de chaleur marines (degré de confiance très élevé) et les phénomènes extrêmes liés à El Niño et La Niña (degré de confiance moyen) devraient devenir plus fréquents. La Circulation Méridienne de Retournement Atlantique (AMOC) devrait s'affaiblir (très probablement). Les taux et l'ampleur de ces changements seront plus faibles dans les scénarios à faibles émissions de gaz à effet de serre (très probable). {3.2, 5.2, 6.4, 6.5, 6.7, Encadré 5.1, Figures RID.1 et RID.3}'''<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]B2.1 L'océan continuera de se réchauffer tout au long du {{s|XXI}} (pratiquement certain). D'ici 2100, on prévoit que les {{formatnum:2000}} premiers mètres de l'océan absorberont de 5 à 7 fois plus de chaleur selon le RCP8.5 (ou de 2 à 4 fois plus selon le RCP2.6) que le cumul d'absorption de chaleur par les océans observé depuis 1970 (très probablement). La moyenne annuelle de stratification de la densité19 des 200 premiers mètres mesurée entre 60{{lié}}°S et 60{{lié}}°N devrait augmenter dans la période 2081-2100 par rapport à la période 1986-2005 de 12{{lié}}% à 30{{lié}}% selon le RCP8,5 et de 1{{lié}}% à 9{{lié}}% selon le RCP2,6 (très probablement), ce qui inhiberait les flux verticaux de nutriments, de carbone et d’oxygène. {5.2.2.2, Figure RID.1}<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]B2.2 D’ici la période 2081-2100, selon le RCP8.5, la teneur en oxygène de l'océan (degré de confiance moyen), la teneur en nitrate des couches supérieures de l'océan (degré de confiance moyen), la production primaire nette (degré de confiance faible) et l'absorption de carbone (degré de confiance moyen) devraient diminuer en moyenne respectivement de 3-4{{lié}}%, 9-14{{lié}}%, 4-11{{lié}}% et 9-16{{lié}}% par rapport à la période 2006-2015. Selon le RCP2.6, les changements anticipés à l'échelle mondiale d'ici 2081-2100 sont inférieurs à ceux du RCP8.5 pour la perte d'oxygène (très probable), la disponibilité des nutriments (aussi probable qu'improbable) et la production primaire nette (degré de confiance élevé). {5.2.2, encadré 5.1, Figures RID.1 et RID.3}<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]B2.3 L'absorption continuelle de carbone par l'océan d'ici 2100 ne peut qu'exacerber l'acidification des océans. Le pH de la surface de l'océan devrait diminuer d'environ 0,3 unité de pH d'ici la période 2081-2100 par rapport à la période 2006-2015 selon le RCP8.5 (pratiquement certain). Selon le RCP8.5, il y a des risques élevés pour les espèces clés formant des coquilles d'aragonite en raison du franchissement d'un seuil de stabilité de l'aragonite tout au long de l'année dans les océans polaires et subpolaires d'ici la période 2081-2100 (très probablement). Selon le RCP2.6, ces conditions seront évitées au cours du siècle (très probablement), mais certains systèmes de remontée d’eau profonde dans les marges Est devraient rester vulnérables (degré de confiance élevé). {3.2.3, 5.2.2, Encadré 5.1, Encadré 5.3, Figure RID.1}<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]B2.4 Les conditions climatiques, sans précédent depuis la période préindustrielle, se développent dans l'océan et augmentent les risques pour les écosystèmes de haute mer. L'acidification et le réchauffement de la surface sont déjà apparus au cours de la période historique (très probablement). La perte d'oxygène entre 100 et 600{{lié}}m de profondeur devrait se produire sur 59 à 80{{lié}}% de la superficie de l'océan d'ici la période 2031-2050 selon le RCP8.5 (très probable). Les cinq facteurs principaux de changement des écosystèmes marins (réchauffement et acidification de la surface, perte d'oxygène, changement de la teneur en nitrate et de la production nette primaire) devraient tous se produire avant 2100 dans plus de 60{{lié}}% de la superficie des zones océaniques selon le RCP8.5 et dans plus de 30{{lié}}% de la superficie selon le RCP2.6 (très probable). {Annexe I : Glossaire, Encadré 5.1, Encadré 5.1, Figure 1}<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]B2.5 Les vagues de chaleur marines devraient encore augmenter en fréquence, en durée, en étendue spatiale et en intensité (température maximale) (degré de confiance très élevé). Les modèles climatiques prévoient une augmentation de la fréquence des vagues de chaleur marines d’ici la période 2081-2100 par rapport à la période 1850-1900 d'environ 50 fois selon le RCP8.5 et de 20 fois selon le RCP2.6 (degré de confiance moyen). Les plus fortes augmentations de fréquence sont prévues pour l'Arctique et les océans tropicaux (degré de confiance moyen). L'intensité des vagues de chaleur marines devrait être multipliée par 10 environ d'ici la période 2081-2100 par rapport à la période 1850-1900 (degré de confiance moyen) selon le RCP8.5. {6.4, figure RID.1}<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]B2.6 Les phénomènes extrêmes liés à El Niño et à La Niña devraient probablement augmenter en fréquence au {{s|XXI}} et probablement intensifier les risques existants, rendant certaines régions du monde plus sèches ou plus humides. Les phénomènes extrêmes liés à El Niño devraient se produire environ deux fois plus souvent au {{s|XXI}} qu’au {{s|XX}} qu’il s’agisse du RCP2.6 ou du RCP8.5 (degré de confiance moyen). Les projections indiquent également une augmentation en fréquence des phénomènes extrêmes liés au Dipôle de l'Océan Indien (degré de confiance faible). {6.5 ; Figures 6.5 et 6.6}<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]B2.7 L'AMOC devrait s'affaiblir au {{s|XXI}} selon tous les RCP (très probable), bien qu’un effondrement soit très peu probable (degré de confiance moyen). Selon les projections du CMIP5, d'ici 2300, un effondrement de l'AMOC est aussi probable qu'improbable pour les scénarios à émissions élevées et très improbable pour les scénarios à faibles émissions (degré de confiance moyen). Tout affaiblissement substantiel de l’AMOC devrait entraîner une baisse de la productivité marine dans l'Atlantique Nord (degré de confiance moyen), davantage de tempêtes en Europe du Nord (degré de confiance moyen), moins de précipitations estivales au Sahel (degré de confiance élevé) et de précipitations estivales sud-asiatiques (degré de confiance moyen), un nombre réduit de cyclones tropicaux dans l'Atlantique (degré de confiance moyen) et une hausse du niveau régional des mers le long des côtes nord-est de l'Amérique du Nord (degré de confiance moyen). De tels changements s’ajouteraient aux effets du réchauffement planétaire. {6.7, Figures 6.8-6.10}<br />
<br />
'''B3. Le niveau de la mer continue de monter à un rythme croissant. Des élévations extrêmes du niveau de la mer qui sont traditionnellement rares (une fois par siècle dans un passé récent) devraient se produire fréquemment (au moins une fois par an) à de nombreux endroits d'ici 2050 selon tous les scénarios RCP, particulièrement dans les régions tropicales (degré de confiance élevé). La fréquence croissante des niveaux d'eau élevés peut avoir de graves répercussions à de nombreux endroits, selon l'exposition (degré de confiance élevé). L'élévation du niveau de la mer devrait se poursuivre au-delà de 2100 dans tous les scénarios RCP. Pour un scénario impliquant des émissions élevées (RCP8.5), les projections de l'élévation mondiale du niveau de la mer d'ici 2100 sont supérieures à celles du 5e rapport d'évaluation en raison d'une contribution plus importante de la calotte glaciaire antarctique (degré de confiance moyen). Dans les siècles à venir, l'élévation du niveau de la mer devrait, selon le RCP8.5, dépasser des valeurs de plusieurs centimètres par an, entraînant une élévation de plusieurs mètres (degré de confiance moyen), tandis que pour le RCP2.6, elle devrait être limitée à environ 1m en 2300 (degré de confiance faible). L'augmentation prévue de l'intensité des cyclones tropicaux et des précipitations (degré de confiance élevé) aggravera le niveau extrême des mers et les phénomènes côtiers dangereux. Les changements prévus dans les hauteurs des vagues et des marées varient localement en ce qui concerne l'amplification ou l'atténuation de ces dangers (degré de confiance moyen). {Encadré 5 du chapitre 1, Encadré 8 chapitre 3, 4.1, 4.2, 5.2.2, 6.3.1, Figures RID.1, RID.4 et RID.5}'''<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto3.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]]B3.1 L'élévation du niveau moyen des océans (NMO) selon le RCP2.6 devrait être de 0,39{{lié}}m ({{nobr|0,26-0,53 m}}, portée probable) pour la période 2081-2100, et de 0,43{{lié}}m ({{nobr|0,29-0,59 m}}, fourchette probable) en 2100, par rapport aux prévisions pour 1986-2005. Pour RCP8.5, l'élévation correspondante du NMO est de 0,71{{lié}}m ({{nobr|0,51-0,92 m}}, fourchette probable) pour 2081-2100 et 0,84{{lié}}m (0,61-1,10{{lié}}m, fourchette probable) en 2100. Les projections d'élévation du niveau moyen des océans sont plus élevées de 0,1{{lié}}m par rapport à l'AR5 sous RCP8.5 en 2100, et la fourchette probable dépasse 1{{lié}}m en 2100 du fait de pertes prévues plus importantes au niveau de la calotte glacière Antarctique (degré de confiance moyen). L'incertitude à la fin du siècle est principalement due aux calottes glaciaires, en particulier en Antarctique. {4.2.3 ; Figures RID.1 et RID.5}<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto3.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]B3.2 Les projections concernant le niveau de la mer montrent des différences régionales autour du NMO. Les processus qui ne sont pas induits par le changement climatique récent, comme l'affaissement local causé par les processus naturels et les activités humaines, sont importants pour les changements qui surviennent dans les variations du niveau de la mer sur la côte (degré de confiance élevé). Tandis que l'importance relative de l'élévation du niveau de la mer due au climat devrait augmenter avec le temps, les processus locaux doivent être pris en compte pour les projections et les impacts du niveau de la mer (degré de confiance élevé). {RID 3.4, 4.2.1, 4.2.2, Figure RID.5}<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto3.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]]B3.3 Le taux d'élévation du niveau moyen des océans à l'échelle mondiale devrait atteindre 15 mm.an<sup>-1</sup> (10-20{{lié}}mm.an<sup>-1</sup>, fourchette probable) en 2100 selon le RCP8.5, et dépasser plusieurs centimètres par an au {{s|XXII}}. Selon le RCP2.6, le taux devrait atteindre 4{{lié}}mm.an<sup>-1</sup> (2-6 mm.an<sup>-1</sup>, fourchette probable) en 2100. Les études modélisées indiquent une élévation du niveau de la mer de plusieurs mètres d'ici 2300 ({{nobr|2,3-5,4 m}} pour le RCP8,5 et {{nobr|0,6-1,07 m}} pour le RCP2,6) (degré de confiance faible), indiquant l'importance de réduire les émissions pour limiter la montée du niveau de la mer. Les processus qui déterminent le moment de la perte future du plateau de glace et l'ampleur de l'instabilité des calottes glaciaires pourraient accroître la contribution de l'Antarctique à l'élévation du niveau de la mer à des valeurs nettement supérieures à celles de la fourchette probable en un siècle ou plus (degré de confiance faible). Compte tenu des conséquences de l'élévation du niveau de la mer provoquée par l'effondrement de certaines parties de la calotte glaciaire antarctique, ce risque d'impact élevé mérite notre attention. {Encadré 5 in chapitre 1, Encadré 8 in chapitre 3, 4.1, 4.2.3}<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto3.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]]B3.4 L'élévation du niveau moyen des océans à l'échelle mondiale entraînera une augmentation de la fréquence des élévations extrêmes du niveau de la mer dans la plupart des régions. On prévoit que les élévations locales du niveau de la mer qui se sont produites une fois par siècle (événements centennaux historiques) se produiront au moins annuellement dans la plupart des régions d'ici 2100 selon tous les scénarios RCP (niveau de confiance élevé). De nombreuses mégalopoles et petites îles de faible altitude (y compris les petits états insulaires en développement) devraient connaître des événements centennaux historiques au moins une fois par an d'ici 2050 selon RCP2.6, RCP4.5 et RCP8.5. L'année où l'événement centennal historique devient un événement annuel dans les latitudes moyennes se situe le plus tôt dans RCP8.5, puis dans RCP4.5 et enfin dans RCP2.6. La fréquence croissante des niveaux d'eau élevés peut avoir de graves répercussions dans de nombreux lieux, selon le niveau d'exposition (niveau de confiance élevé). {4.2.3, 6.3, Figures RID.4 et RID.5}<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto3.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]B3.5 Les hauteurs significatives des vagues (la hauteur moyenne du creux à la crête du tiers supérieur des vagues) devraient augmenter dans l'océan Austral et le Pacifique oriental tropical (degré de confiance élevé) et en mer Baltique (degré de confiance moyen) et diminuer dans l'Atlantique Nord et en mer Méditerranée (degré de confiance élevé) selon le scénario RCP8.5. Les amplitudes et les rythmes des marées côtières devraient changer en raison de l'élévation du niveau de la mer et des mesures d'adaptation côtières (très probablement). Les variations estimées des vagues résultant des changements de conditions météorologiques et des marées dues à l'élévation du niveau de la mer peuvent localement renforcer ou atténuer les risques côtiers (degré de confiance moyen). {6.3.1, 5.2.2}<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto3.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]]B3.6 L'intensité moyenne des cyclones tropicaux, la proportion de cyclones tropicaux des catégories 4 et 5 et les taux moyens de précipitations associés devraient augmenter si la hausse des températures mondiales est de 2{{lié}}°C au-dessus de toute période de référence (degré de confiance moyen). L'élévation du niveau moyen des océans contribuera à l'élévation du niveau extrême des mers associée aux cyclones tropicaux (degré de confiance très élevé). Les phénomènes côtiers seront exacerbés en raison d'une augmentation de l'intensité moyenne, de l'ampleur des ondes de tempête et des taux de précipitations dues aux cyclones tropicaux. On prévoit des augmentations plus importantes sous RCP8.5 que sous RCP2.6 entre le milieu du siècle et 2100 (degré de confiance moyen). Il y a peu de certitude quant aux changements dans la fréquence future des cyclones tropicaux à l'échelle mondiale. {6.3.1}<br />
<br />
====Risques projetés pour les écosystèmes====<br />
'''B.4 Les changements de la cryosphère terrestre continueront de modifier les écosystèmes terrestres et d'eau douce dans les régions polaires et de haute montagne, avec des changements majeurs dans la répartition des espèces qui entraîneront des changements dans la structure et le fonctionnement des écosystèmes et la perte éventuelle d’une biodiversité unique au monde (degré de confiance moyen). Les feux de forêt devraient augmenter considérablement pendant le reste du siècle dans la plupart des régions de toundra et des régions boréales, ainsi que dans certaines régions montagneuses (degré de confiance moyen). {2.3.3, Encadré 3.4, 3.4.3}'''<br />
<br />
[[Image:picto1.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]]B4.1 Dans les régions de haute montagne, la poursuite de la migration vers le haut des pentes des espèces de basse altitude, la contraction de l'aire de répartition et l'augmentation de la mortalité entraîneront le déclin des populations de nombreuses espèces alpines, en particulier celles qui dépendent des glaciers ou de la neige (degré de confiance élevé) avec une perte locale et éventuellement mondiale des espèces (degré de confiance moyen). La persistance des espèces alpines et le maintien des services écosystémiques dépendent de mesures de conservation et d'adaptation appropriées (degré de confiance élevé). {2.3.3}<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]]B4.2 Sur les terres arctiques, on prévoit une perte de biodiversité unique au monde, car il existe peu de refuges pour certaines espèces du Haut-Arctique et par conséquent ces espèces sont en concurrence avec des espèces plus tempérées (degré de confiance moyen). On prévoit que les arbustes et les arbres en expansion couvriront 24 à 52{{lié}}% de la toundra arctique d'ici 2050 (degré de confiance moyen). La forêt boréale devrait s’étendre à sa lisière nord, tout en diminuant à sa lisière sud, où elle sera remplacée par des zones boisées et arbustives à plus faible quantité de biomasse (degré de confiance moyen). {3.4.3, Encadré 3.4}<br />
<br />
[[Image:picto1.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]]B4.3 Le dégel du pergélisol et la diminution de la neige affecteront l'hydrologie et les feux de forêt de l'Arctique et des montagnes, avec des répercussions sur la végétation et la faune (degré de confiance moyen). Environ 20{{lié}}% du pergélisol terrestre de l'Arctique est vulnérable au dégel abrupt et à l'affaissement du sol, ce qui devrait accroître de plus de 50{{lié}}% la superficie des petits lacs d'ici 2100 selon le RCP8.5 (degré de confiance moyen). Même si l'on prévoit une intensification du cycle global de l'eau dans la région, y compris une augmentation des précipitations, de l'évapotranspiration et du débit des rivières se jetant dans l'océan Arctique, la diminution de la neige et du pergélisol peut entraîner l'assèchement du sol et avoir des conséquences sur la productivité et les perturbations des écosystèmes (degré de confiance moyen). On prévoit que les feux de forêt augmenteront pendant le reste du siècle dans la plupart des régions de toundra et des régions boréales, ainsi que dans certaines régions montagneuses, tandis que les interactions entre le climat et la végétation en évolution influenceront l'intensité et la fréquence futures des incendies (degré de confiance moyen). {2.3.3, 3.4.1, 3.4.2, 3.4.3, RID B1}<br />
<br />
'''B5. Une diminution de la biomasse mondiale des populations d'animaux marins, de leur production et du potentiel de capture des pêcheries, ainsi qu'un changement dans la composition en espèces sont projetés au cours du {{s|XXI}} dans tous les écosystèmes océaniques, de la surface aux fonds marin, selon tous les scénarios d'émission (degré de confiance moyen). Le taux et l'ampleur du déclin devraient être les plus élevés sous les tropiques (degré de confiance élevé), tandis que les impacts demeurent diversifiés dans les régions polaires (degré de confiance moyen) et augmentent pour les scénarios à fortes émissions. L'acidification des océans (degré de confiance moyen), la perte d'oxygène (degré de confiance moyen) et la réduction de l'étendue de la banquise (degré de confiance moyen) ainsi que les conséquences des activités humaines autres que l’augmentation des gaz à effet de serre (degré de confiance moyen) peuvent exacerber ces conséquences du réchauffement sur les écosystèmes. {3.2.3, 3.3.3, 5.2.2, 5.2.3, 5.2.4, 5.4.1, Figure RID.3}'''<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]B5.1 Le réchauffement prévu des océans et les changements dans la production primaire nette modifient la biomasse, la production et la structure des populations des écosystèmes marins. La biomasse mondiale d'animaux marins sur toute la chaîne alimentaire devrait diminuer de {{nobr|15,0 ± 5,9 %}} (plage très probable) et le potentiel de capture maximal des pêcheries de {{nobr|20,5-24,1 %}} d'ici la fin du {{s|XXI}} par rapport à la période 1986-2005 suivant le scénario RCP8.5 (degré de confiance moyen). Ces changements devraient être trois à quatre fois plus importants avec le RCP8.5 qu’avec le RCP2.6. {3.2.3, 3.3.3.3, 5.2.2, 5.2.3, 5.4.1, Figure RID.3}<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]B5.2 Dans le cadre d'une stratification accrue, la réduction de l'apport en nutriments devrait entraîner une baisse de la production primaire nette des océans tropicaux de 7 à 16{{lié}}% (plage très probable) suivant le RCP8.5 d'ici la période 2081-2100 (degré de confiance moyen). Dans les régions tropicales, la biomasse et la production d'animaux marins devraient diminuer davantage que la moyenne mondiale quel que soit le scénario d'émissions au {{s|XXI}} (degré de confiance élevé). Le réchauffement et les changements de la banquise devraient accroître la production primaire nette dans l'Arctique (degré de confiance moyen) et autour de l'Antarctique (degré de confiance faible), du fait d'apports en nutriments modifiés par des changements des remontées d’eau profonde et de la stratification. À l'échelle mondiale, on prévoit que le flux de sédimentation de matière organique provenant de la couche supérieure de l'océan diminuera, en grande partie en raison des changements dans la production primaire nette (degré de confiance élevé). Par conséquent, on prévoit que 95{{lié}}% ou plus des grands fonds marins (3 000 à 6 000{{lié}}m de profondeur) et des écosystèmes de coraux d'eau froide des profondeurs connaîtront un déclin de la biomasse benthique suivant le scénario RCP8.5 (degré de confiance moyen). {3.2.3, 5.2.2. 5.2.4, Figure RID.1}<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]B5.3 Le réchauffement, l'acidification des océans, la réduction de l'étendue saisonnière des banquises et la perte continue de la banquise pluriannuelle devraient avoir des répercussions directes et indirectes sur les écosystèmes marins polaires en raison de leurs effets sur les habitats, les populations et leur viabilité (degré de confiance moyen). L'aire de répartition géographique devrait se réduire pour les espèces marines de l'Arctique, y compris pour les mammifères marins, les oiseaux et les poissons, tandis que l'aire de répartition de certaines populations de poissons subarctiques devrait s'étendre, ce qui accentuera la pression sur les espèces du Haut Arctique (degré de confiance moyen). Dans l'océan Austral, l'habitat du krill de l'Antarctique, espèce clé de l’alimentation des manchots, des phoques et des baleines, devrait se contracter vers le sud suivant les scénarios RCP2.6 et RCP8.5 (degré de confiance moyen). {3.2.2, 3.2.3, 5.2.3}<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]B5.4 Le réchauffement des océans, la perte d'oxygène, l'acidification et la diminution des flux de carbone organique depuis la surface vers les profondeurs océaniques devraient nuire aux coraux d'eau froide, des habitats qui permettent une biodiversité élevée, en partie à cause d’une calcification réduite, d’une dissolution accrue des squelettes et de la bioérosion (degré de confiance moyen). La vulnérabilité et les risques sont les plus élevés lorsque les conditions de température et d'oxygène atteignent tous deux des valeurs en dehors des plages de tolérance de l'espèce (degré de confiance moyen). {Encadré 5.2, Figure RID.3}<br />
<br />
[[Image:Rapport spécial du GIEC sur l%u2019océan et la cryosphère SROCC-RID3.png|1000px]]<br />
<br />
'''Figure RID.3''' : Changements, impacts et risques prévus pour les régions océaniques et les écosystèmes : a) production primaire nette y compris en profondeur (le NPP dans le CMIP527{{lié}}<ref>Le NPP est évalué à partir du projet 5 de comparaison des modèles couplés (CMIP5).</ref> ), b) biomasse animale totale (y compris en profondeur - les poissons et les invertébrés du FISHMIP{{lié}}<ref>La biomasse animale provient du projet Modèles de Comparaison de Pêcheries et d'Écosystèmes Marins (FISHMIP).</ref>), c) potentiel maximal de capture des pêcheries et d) impacts et risques pour les écosystèmes côtiers et de haute mer. Les trois panneaux de gauche représentent l'image simulée des moyennes (a,b) et (c) observées pour le passé récent (1986-2005), les panneaux du milieu et de droite représentent respectivement les changements projetés (en %) d'ici 2081-2100 par rapport au passé récent dans les scénarios des émissions de gaz à effet de serre faibles (RCP2.6) et élevées (RCP8.5) {Encadré RID.1} . La biomasse animale totale dans un passé récent (b, panneau de gauche) représente la biomasse animale totale projetée pour chaque pixel spatial par rapport à la moyenne mondiale. c) *Prises moyennes observées dans un passé récent (d'après les données de la base de données mondiale sur les pêcheries Sea Around Us) ; les changements projetés du potentiel maximal de prises dans les pêcheries dans les eaux du plateau continental sont basés sur la moyenne de deux modèles de pêcheries et d'écosystèmes marins. Pour indiquer les zones d'incohérence du modèle, les zones ombrées représentent les régions où les modèles sont en désaccord sur la direction du changement pour a) et b) pour plus de 3 des 10 projections du modèle, et pour c) pour un modèle sur deux. Bien qu'ils ne soient pas ombrés, les changements prévus dans les régions arctique et antarctique en ce qui concerne b) la biomasse animale totale et c) le potentiel de capture des pêcheries sont peu fiables en raison des incertitudes associées à la modélisation des multiples facteurs en interaction et des réactions des écosystèmes. Les projections présentées en b) et c) sont motivées par les changements des conditions physiques et biogéochimiques de l'océan, par exemple la température, le niveau d'oxygène et la production primaire nette projetée à partir des modèles du système terrestre CMIP5. **L'épipélagique désigne la partie supérieure de l'océan où la profondeur est inférieure à 200{{lié}}m et où il y a suffisamment de lumière solaire pour permettre la photosynthèse. d) Évaluation des risques pour les écosystèmes côtiers et de haute mer en fonction des impacts climatiques observés et prévus sur la structure, le fonctionnement et la biodiversité des écosystèmes. Les impacts et les risques sont présentés en fonction des changements de la température moyenne à la surface du globe (GMST) par rapport au niveau préindustriel. Puisque les évaluations des risques et des impacts sont fondées sur la température de surface de la mer (SST), les niveaux de SST correspondants sont indiqués{{lié}}<ref>La conversion entre la GMST et la SST se base sur un facteur 1,44 qui provient des changements dans un ensemble de simulations du RCP8.5 ; ce facteur a une incertitude d'environ 4{{lié}}% du fait des différences entre les scénarios RCP2.6 et RCP8.5 {Tableau RID.1}</ref>.<br />
L'évaluation des transitions de risque est décrite au chapitre 5, sections 5.2, 5.3, 5.2.5 et 5.3.7 ainsi que dans les documents supplémentaires SM5.3, le tableau SM5.6, le tableau SM5.8 et d’autres parties du rapport sous-jacent. La figure indique les risques évalués à des niveaux approximatifs de réchauffement et les risques croissants liés au climat dans l'océan : réchauffement de l'océan, acidification, désoxygénation, stratification de densité accrue, changements dans les flux de carbone, élévation du niveau de la mer et augmentation de la fréquence et/ou de l'intensité des événements extrêmes. L'évaluation tient compte de la capacité d'adaptation naturelle des écosystèmes, de leur exposition et de leur vulnérabilité. L'impact et les niveaux de risque ne tiennent pas compte des stratégies de réduction des risques telles que les interventions humaines ou les changements futurs de facteurs non climatiques. Les risques pour les écosystèmes ont été évalués en tenant compte des aspects biologiques, biogéochimiques, géomorphologiques et physiques. Les risques plus élevés associés aux effets des aléas climatiques se renforçant mutuellement comprennent la perte d'habitat et de biodiversité, les changements dans la composition des espèces et l'aire de répartition de celles-ci et les impacts/risques sur la structure et le fonctionnement des écosystèmes, y compris les changements dans la biomasse et la densité animales et végétales, la productivité, les flux de carbone et le transport sédimentaire. Dans le cadre de l'évaluation, la documentation a été compilée et les données ont été extraites dans un tableau résumé. Un processus d’élicitation entre experts à plusieurs cycles a eu lieu avec une évaluation indépendante pour déterminer les seuils et une discussion finale pour arriver à un consensus. Plus d'informations sur les méthodes utilisées et la documentation sous-jacente se trouvent au chapitre 5, sections 5.2 et 5.3 et dans les documents supplémentaires. {3.2.3, 3.2.4, 5.2, 5.3, 5.2.5, 5.3.7, SM5.6, SM5.8, Figure 5.16, Encadré 1 du chapitre 1 Tableau CCB1}<br />
<br />
'''B6. Les risques d'impacts graves sur la biodiversité, la structure et la fonction des écosystèmes côtiers devraient être plus importants pour des températures plus élevées atteintes au {{s|XXI}} et au-delà dans le cadre de scénarios d’émissions élevées par rapport aux scénarios de plus faibles émissions. Les réactions prévues des écosystèmes comprennent la perte des habitats et de la diversité des espèces, et la dégradation des fonctions de l'écosystème. La capacité des organismes et des écosystèmes à s'ajuster et à s'adapter est plus importante dans les scénarios d'émissions plus faibles (degré de confiance élevé). Les écosystèmes sensibles tels que les herbiers marins et les forêts de kelp seront confrontés à des risques élevés si le réchauffement planétaire dépasse +2{{lié}}°C par rapport à la température préindustrielle, combiné à d'autres dangers liés au changement climatique (degré de confiance élevé). Les coraux d'eaux chaudes sont déjà confrontés à un risque élevé et devraient passer à un risque très élevé même si le réchauffement planétaire est limité à 1,5{{lié}}°C (degré de confiance très élevé). {4.3.3, 5.3, 5.5, Figure RID.3}'''<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto3.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]B6.1 D'ici 2100, tous les écosystèmes côtiers évalués devraient faire face à un niveau de risque croissant, allant d'un risque modéré à élevé suivant le RCP2.6, jusqu’à un risque élevé à très élevé selon le RCP8.5. Les écosystèmes côtiers rocheux intertidaux devraient être exposés à un risque très élevé d'ici 2100 (degré de confiance moyen) selon le RCP8.5 en raison de l'exposition au réchauffement, en particulier pendant les vagues de chaleur marines, ainsi que de l'acidification, de la hausse du niveau de la mer, de la perte des espèces calcifiantes et de la biodiversité (degré de confiance élevé). L'acidification des océans met ces écosystèmes à l'épreuve et limite encore davantage l’adéquation à leur habitat (degré de confiance moyen) en inhibant leur rétablissement par la réduction de la calcification et un accroissement de la bioérosion. Le déclin des forêts de kelp devrait se poursuivre dans les régions tempérées en raison du réchauffement, en particulier dans le cadre de l'intensification prévue des vagues de chaleur marines, avec un risque élevé d'extinctions locales selon le RCP8.5 (degré de confiance moyen). {5.3, 5.3.5, 5.3.6, 5.3.7, 6.4.2, Figure RID.3}<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto3.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]B6.2 Les herbiers marins, les prés salés et les réserves de carbone associées sont confrontés à un risque modéré en cas de réchauffement de la planète de 1,5{{lié}}°C qui augmente avec le réchauffement (degré de confiance moyen). Dans le monde, de 20{{lié}}% à 90{{lié}}% des zones humides côtières actuelles devraient disparaître d'ici 2100, selon la montée prévue du niveau moyen des océans, les différences régionales et les types de zones humides, surtout lorsque la croissance verticale est déjà limitée par une réduction des apports sédimentaires et que la migration vers les terres est limitée par des topographies escarpées ou des modifications humaines des rivages (degré de confiance élevé). {4.3.3, 5.3.2, Figure RID.3, RID A6.1}<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto3.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]B6.3 Le réchauffement des océans, l'élévation du niveau moyen des océans et les changements des marées devraient accroître la salinisation et l'hypoxie dans les estuaires (degré de confiance élevé), avec des risques élevés pour certains biotes, entraînant une migration, une réduction de la survie et une extinction locale dans les scénarios de fortes émissions (degré de confiance moyen). Ces impacts devraient être plus prononcés dans les estuaires eutrophiques et peu profonds les plus vulnérables, avec une faible amplitude de marée dans les régions tempérées et les latitudes élevées (degré de confiance moyen). {5.2.2., 5.3.1, Figure RID.3}<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto3.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]B6.4 Presque tous les récifs coralliens d'eaux chaudes devraient subir d'importantes pertes de superficie et des extinctions locales, même en cas de réchauffement planétaire limité à 1,5{{lié}}°C (degré de confiance élevé). La composition en espèces et la diversité des populations coralliennes restantes devraient différer des récifs actuels (degré de confiance très élevé). {5.3.4, 5.4.1, Figure RID.3}<br />
<br />
====Risques projetés pour les populations et les services écosystémiques====<br />
'''B7. Les changements futurs de la cryosphère terrestre devraient affecter les ressources en eau et leurs utilisations, comme la production hydroélectrique (degré de confiance élevé) et l'agriculture irriguée dans les zones de montagne et en aval (degré de confiance moyen), ainsi que les moyens de subsistance dans l'Arctique (degré de confiance moyen). Les changements dans les inondations, les avalanches, les glissements de terrain et la déstabilisation du sol devraient accroître les risques pour les infrastructures, les biens culturels, touristiques et récréatifs (degré de confiance moyen). {2.3, 2.3.1, 3.4.3}'''<br />
<br />
[[Image:picto1.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]]B7.1 Les risques de catastrophe pour les implantations humaines et les moyens de subsistance dans les zones de montagne et dans l'Arctique devraient augmenter (degré de confiance moyen) en raison de l'évolution future des risques tels que les inondations, les incendies, les glissements de terrain, les avalanches, le manque de fiabilité des conditions de glace et de neige et l'exposition accrue à ces risques des populations et des infrastructures (degré de confiance élevé). Les projections montrent que les approches techniques actuelles de réduction des risques seront moins efficaces à mesure que les dangers changent de nature (degré de confiance moyen). En montagne, des stratégies significatives de réduction des risques et d'adaptation peuvent aider à éviter l’augmentation des conséquences des inondations et des glissements de terrain bien que l'exposition et la vulnérabilité augmentent dans de nombreuses régions de montagne au cours de ce siècle (degré de confiance élevé) {2.3.2, 3.4.3 et 3.5.2}<br />
<br />
[[Image:picto1.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]]B7.2 On prévoit que l'affaissement de la surface terrestre causé par le dégel du pergélisol aura des répercussions sur les infrastructures urbaines et rurales de communication et de transport dans l'Arctique et dans les régions de montagne (degré de confiance moyen). La majeure partie des infrastructures arctiques se trouvent dans des régions où l'on prévoit une intensification du dégel du pergélisol d'ici le milieu du siècle. La modernisation et le réaménagement des infrastructures pourraient réduire de moitié les coûts associés au dégel du pergélisol et aux effets connexes du changement climatique d'ici 2100 (degré de confiance moyen). {2.3.4, 3.4.1, 3.4.3}<br />
<br />
[[Image:picto1.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]]B7.3 Le tourisme, les loisirs et les biens culturels de montagne devraient être affectés négativement par les changements futurs de la cryosphère (degré de confiance élevé). Dans le cadre d’un climat plus chaud dans la plupart des régions d'Europe, d'Amérique du Nord et du Japon, les technologies actuelles d'enneigement artificiel devraient être moins efficaces pour réduire les conséquences pour le ski, en particulier à 2{{lié}}°C de réchauffement planétaire et au-delà (degré de confiance élevé). {2.3.5, 2.3.6}<br />
<br />
'''B8. Les changements futurs dans la répartition et l’abondance des poissons et dans le potentiel de capture des pêcheries en raison du changement climatique devraient affecter les revenus, les moyens de subsistance et la sécurité alimentaire des populations dépendantes des ressources marines (degré de confiance moyen). À long terme, la perte et la dégradation des écosystèmes marins compromettent le rôle de l'océan dans les valeurs culturelles, récréatives et intrinsèques qui sont importantes pour l'identité et le bien-être humains (degré de confiance moyen). {3.2.4, 3.4.3, 5.4.1, 5.4.2, 6.4}'''<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]B8.1 Les déplacements géographiques prévus et les diminutions de la biomasse animale marine mondiale et du potentiel de capture de poissons sont plus prononcés dans le cadre du RCP8.5 que pour le RCP2.6, ce qui accroît les risques sur les revenus et les moyens de subsistance des communautés humaines dépendantes, particulièrement dans les régions économiquement vulnérables (degré de confiance moyen). Ces estimations de redistribution des ressources et de leur abondance augmentent les risques de conflits entre les pêcheries, les autorités ou les communautés (degré de confiance moyen). Les défis de gestion de la pêche sont très répandus dans le cadre du RCP8.5 avec des zones sensibles régionales tels que l'Arctique et l'océan Pacifique tropical (degré de confiance moyen). {3.5.2, 5.4.1, 5.4.2, 5.5.2, 5.5.3, 6.4.2, Figure RID.3}<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto3.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]B8.2 Le déclin des récifs coralliens d'eau chaude devrait compromettre considérablement les services qu'ils fournissent à la société, tels que l'alimentation (degré de confiance élevé), la protection côtière (degré de confiance élevé) et le tourisme (degré de confiance moyen). L'augmentation des risques pour la sécurité des produits de la mer (degré de confiance moyen) associée à la diminution de la disponibilité des produits de la mer devrait accroître le risque pour la santé nutritionnelle dans certaines communautés qui dépendent fortement des produits de la mer (degré de confiance moyen), comme celles de l'Arctique, de l'Afrique de l'Ouest et des petits États insulaires en voie de développement. De telles conséquences aggravent les risques liés à d'autres changements dans l'alimentation et les systèmes alimentaires causés par les changements sociaux et économiques et par les effets du changement climatique sur les terres émergées (degré de confiance moyen). {3.4.3, 5.4.2, 6.4.2}<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto3.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]B8.3 Le réchauffement planétaire compromet la qualité sanitaire des produits de la mer (degré de confiance moyen) par l'exposition humaine à une bioaccumulation élevée de polluants organiques persistants et de mercure dans les plantes et les animaux marins (degré de confiance moyen), l'augmentation de la prévalence des pathogènes flottants du genre ''Vibrio'' (degré de confiance moyen) et une probabilité accrue de prolifération d'algues toxiques (degré de confiance moyen). On prévoit que ces problèmes affecteront particulièrement les collectivités humaines qui consomment beaucoup de fruits de mer, comme les collectivités autochtones côtières (degré de confiance moyen), ainsi que les secteurs économiques comme la pêche, l'aquaculture et le tourisme (degré de confiance élevé). {3.4.3, 5.4.2, Encadré 5.3}<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto3.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]B8.4 Les impacts du changement climatique sur les écosystèmes marins et leurs services mettent en péril des dimensions culturelles clés de la vie et des moyens de subsistance (degré de confiance moyen), notamment en modifiant la répartition ou l'abondance des espèces utilisées et en réduisant l'accès aux zones de pêche ou de chasse. Cela comprend la perte potentiellement rapide et irréversible de la culture et des connaissances locales et autochtones, ainsi que des conséquences négatives sur l'alimentation traditionnelle et la sécurité alimentaire, sur les aspects esthétiques et sur les activités récréatives marines (degré de confiance moyen). {3.4.3, 3.5.3, 5.4.2}<br />
<br />
'''B9. L'élévation du niveau moyen et extrême de la mer, ainsi que le réchauffement et l'acidification des océans, devraient exacerber les risques pour les communautés humaines dans les zones côtières de faible altitude (degré de confiance élevé). Dans les communautés humaines de l'Arctique sur des terres en pente douce et dans les atolls urbains, les risques devraient être modérés à élevés même dans un scénario de faibles émissions (RCP2.6) (degré de confiance moyen), jusqu’à atteindre les limites d'adaptation (degré de confiance élevé). Dans un scénario d'émissions élevées (RCP8.5), les régions deltaïques et les villes côtières riches en ressources devraient connaître des niveaux de risque modérés à élevés après 2050 dans le cadre de l'adaptation actuelle (degré de confiance moyen). Une adaptation ambitieuse, comprenant une gouvernance transformatrice, devrait réduire les risques (degré de confiance élevé), mais avec des avantages selon le contexte {4.3.3, 4.3.4, 6.9.2, Encadré 9, SM4.3, Figure RID.5}'''<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto3.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]]B9.1 En l'absence d'efforts d'adaptation plus ambitieux qu'aujourd'hui, et selon la tendance actuelle d'exposition et de vulnérabilité croissantes des populations côtières, les risques tels que l'érosion et la perte de terres, les inondations, la salinisation et les conséquences en cascade dus à la hausse moyenne du niveau des océans et aux événements extrêmes devraient augmenter considérablement au cours du siècle, tous scénarios confondus (degré de confiance très élevé). Selon les mêmes hypothèses, les dommages annuels causés par les inondations côtières devraient être multipliés par 2 ou par 3 d'ici 2100 par rapport à aujourd'hui (degré de confiance élevé). {4.3.3, 4.3.4, Encadré 6.1, 6.8, SM4.3, Figures RID.4 et RID.5}<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto3.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]B9.2 Les populations vulnérables dans les environnements de récifs coralliens, les atolls urbains et les sites arctiques de faible altitude seront confrontées à des risques élevés à très élevés d’élévation du niveau des océans bien avant la fin de ce siècle dans le cas de scénarios à émissions élevées. Cela implique d'atteindre les limites de l'adaptation, c'est-à-dire les points où les objectifs d'un acteur (ou les besoins du système) ne peuvent être protégés des risques intolérables par des actions d'adaptation (degré de confiance élevé). L'atteinte des limites d'adaptation (p. ex. biophysique, géographique, financière, technique, sociale, politique et institutionnelle) dépend du scénario d'émissions et de la tolérance au risque propre au contexte considéré, et devrait s'étendre à d'autres zones au-delà de 2100, en raison de l'élévation à long terme du niveau des océans (degré de confiance moyen). Certains pays insulaires devraient devenir inhabitables en raison des changements des océans et de la cryosphère liés au climat (degré de confiance moyen), mais les seuils d'habitabilité restent extrêmement difficiles à évaluer. {4.3.4, 4.4.2, 4.4.2, 4.4.3, 5.5.2, Encadré 9, SM4.3, RID C1, Glossaire, Figure RID.5}<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto3.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]]B9.3 À l'échelle mondiale, un rythme plus lent des changements des océans et de la cryosphère liés au climat offre de meilleures possibilités d'adaptation (degré de confiance élevé). Il est certain qu'une adaptation ambitieuse comprenant une gouvernance pour un changement transformateur a le potentiel de réduire les risques dans de nombreux endroits, mais ces avantages peuvent varier d'un endroit à l'autre. À l'échelle mondiale, la protection côtière peut diviser les risques d'inondation par 2 ou 3 au cours du {{s|XXI}}, mais dépend d'investissements de l'ordre de plusieurs dizaines à plusieurs centaines de milliards de dollars US par an (degré de confiance élevé). Si ces investissements sont généralement rentables pour les zones urbaines densément peuplées, on peut remettre en cause le fait que les zones rurales et les zones les plus pauvres puissent se le permettre, le coût annuel relatif pour certains petits États insulaires s'élevant à plusieurs pour cent du PIB (degré de confiance élevé). Même avec des efforts d'adaptation importants, les risques résiduels et les pertes associées devraient se produire (degré de confiance moyen), mais les limites de l'adaptation spécifiques au contexte et les risques résiduels restent difficiles à évaluer. {4.1.3, 4.2.2.4, 4.2.2.4, 4.3.1, 4.3.2, 4.3.4, 4.4.3, 6.9.1, 6.9.2, Encadré 1-2 du chapitre 1, RID4.3, Figure RID.5}<br />
<br />
[[Image:Rapport spécial du GIEC sur l%u2019océan et la cryosphère SROCC-RID4.png|1000px]]<br />
<br />
'''Figure RID.4''' : Effet de l'élévation régionale du niveau de la mer sur les phénomènes extrêmes associés dans les zones côtières. a) Illustration schématique des phénomènes extrêmes de niveaux de la mer et de leur récurrence moyenne dans le passé récent (1986-2005) et dans le futur. En raison de l'élévation du niveau moyen des océans, on prévoit que les niveaux locaux de la mer qui se sont produits une fois par siècle (événements centennaux historiques ECH) se reproduiront plus fréquemment à l'avenir. b) L'année où les ECH devraient se reproduire une fois par an en moyenne selon le RCP8.5 et selon le RCP2.6, dans les 439 sites côtiers où les observations sont suffisantes. L'absence de cercle indique une incapacité d'effectuer une évaluation en raison d'un manque de données, mais n'indique pas l'absence d'exposition et de risque. Plus le cercle est sombre, plus cette transition est prévue tôt. La plage probable est de ± 10 ans quand cette transition est prévue avant 2100. Les cercles blancs (33{{lié}}% des lieux selon le RCP2.6 et 10{{lié}}% selon le RCP8.5) indiquent que les ECH ne devraient pas se reproduire tous les ans avant 2100. c) Une indication des sites où cette transition des ECH en événement annuel devrait se produire plus de 10 ans plus tard dans le cadre du RCP2.6, comparativement au RCP8.5. Comme les scénarios conduisent à de petites différences d'ici 2050 dans de nombreux sites, les résultats ne sont pas montrés ici pour le RCP4.5, mais ils sont disponibles au chapitre 4. {4.2.3, Figure 4.10, Figure 4.12}<br />
<br />
==RID.C Mise en oeuvre de réponses aux changements dans l'océan et la cryosphère==<br />
<br />
===Défis===<br />
'''C1. Les impacts des changements liés au climat dans les océans et la cryosphère mettent de plus en plus au défi les efforts actuels de gouvernance pour élaborer et mettre en œuvre des mesures d'adaptation à l'échelle locale et mondiale et, dans certains cas, les pousser à leurs limites. Les personnes les plus exposées et les plus vulnérables sont souvent celles dont la capacité de réaction est la plus faible (degré de confiance élevé). {1.5, 1.7, cases de chapitre 2 à 3 du chapitre 1, 2.3.1, 2.3.2, 2.3.2, 2.3.3, 2.4, 3.2.4, 3.4.3, 3.5.2, 3.5.3, 3.5.3, 4.1, 4.3.3, 4.4.3, 5.5.2, 5.5.3, 6.9}'''<br />
<br />
[[Image:picto1.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto3.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]C1.1 Les échelles temporelles des impacts du changement climatique dans l'océan et la cryosphère et leurs conséquences sociétales opèrent sur des horizons temporels plus longs que ceux des mécanismes de gouvernance (par exemple les cycles de planification, les cycles de prise de décisions publiques et institutionnelles et les instruments financiers). De telles différences temporelles mettent à l'épreuve la capacité des sociétés à se préparer et à réagir de façon adéquate aux changements à long terme, y compris aux variations de la fréquence et de l'intensité des événements extrêmes (degré de confiance élevé). Les glissements de terrain et les inondations dans les régions de haute montagne, les risques pour les espèces et les écosystèmes importants de l'Arctique, ainsi que pour les nations et les îles de faible altitude, pour les petits États insulaires, les autres régions côtières et les écosystèmes des récifs coralliens en sont des exemples. {2.3.2, 3.5.2, 3.5.4, 4.4.3, 5.2, 5.3, 5.4, 5.5.1, 5.5.2, 5.5.3, 6.9}<br />
<br />
[[Image:picto1.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto3.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]C1.2 Les mécanismes de gouvernance (par exemple les aires marines protégées, les plans d'aménagement du territoire et les systèmes de gestion de l'eau) sont, dans de nombreux contextes, trop fragmentés entre les frontières administratives et les différents secteurs pour apporter des réponses intégrées aux risques croissants et en cascade liés aux changements climatiques dans les océans et/ou la cryosphère (degré de confiance élevé). La capacité des systèmes de gouvernance des régions polaires et océaniques à réagir aux impacts du changement climatique s'est récemment renforcée, mais cette évolution n'est pas suffisamment rapide ou robuste pour faire face à l'ampleur des risques croissants prévus (degré de confiance élevé). En haute montagne, dans les régions côtières et les petites îles, il est également difficile de coordonner les réponses d'adaptation au changement climatique, en raison des nombreuses interactions des facteurs de risque climatiques et non climatiques (tels que l'inaccessibilité, les tendances de la démographie et de l’urbanisme ou l'affaissement des terres dû aux activités locales) entre échelles, secteurs et domaines politiques (degré de confiance élevé) {2.3.1, 3.5.3, 4.4.3, 5.4.2, 5.5.5.2, 5.3, 5.3, encadré 5.6 et 6.9, encadré transversal 3 du Chapitre 1}<br />
<br />
[[Image:picto1.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto3.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]C1.3 Il existe un large éventail d'obstacles et de limites à l'adaptation au changement climatique dans les écosystèmes (degré de confiance élevé). Les limites comprennent l'espace dont les écosystèmes ont besoin, les facteurs non climatiques et les impacts humains qui doivent être pris en compte dans le cadre des mesures d'adaptation, la diminution de la capacité d'adaptation des écosystèmes en raison des changements climatiques et le ralentissement des taux de rétablissement des écosystèmes par rapport à la répétition des conséquences climatiques, la disponibilité des technologies, des connaissances et des soutiens financiers, et les mécanismes de gouvernance actuels (degré de confiance moyen). {3.5.4, 5.5.2}<br />
<br />
[[Image:picto1.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto3.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]C1.4 Il existe des obstacles financiers, technologiques, institutionnels et autres à la mise en œuvre de réponses aux impacts négatifs actuels et futurs des changements climatiques dans l'océan et la cryosphère, qui entravent le renforcement de la résilience et les mesures de réduction des risques (degré de confiance élevé). La question de savoir si ces obstacles réduisent l'efficacité de l'adaptation ou correspondent aux limites de l'adaptation dépend des circonstances propres au contexte, du rythme et de l'ampleur des changements climatiques et de la possibilité des sociétés à transformer leur capacité d'adaptation en réponses efficaces. La capacité d'adaptation diffère toujours d'une communauté et d'une société à l'autre et au sein d'une même communauté et d'une même société (degré de confiance élevé). Les personnes les plus exposées et les plus vulnérables aux aléas actuels et futurs dus aux changements des océans et de la cryosphère sont souvent celles qui ont la plus faible capacité d'adaptation, en particulier dans les îles et les zones côtières de faible altitude, dans les régions arctiques et de haute montagne où le développement est difficile (degré de confiance élevé). {2.3.1, 2.3.2, 2.3.2, 2.3.7, Encadré 2.4, 3.5.2, 4.3.4, 4.4.2, 4.4.3, 5.5.2, 6.9, cases 2 et 3 du chapitre 1, case 9 de la section transversale}<br />
<br />
===Renforcer les options de réponse===<br />
'''C2. Les services et les options de grande portée fournis par les écosystèmes liés à l'océan et à la cryosphère peuvent être soutenus par la protection, la restauration, la gestion écosystémique préventive de l'utilisation des ressources renouvelables et la réduction de la pollution et autres facteurs de stress (degré de confiance élevé). La gestion intégrée de l'eau (degré de confiance moyen) et l'adaptation écosystémique (degré de confiance élevé) réduisent les risques climatiques au niveau local et offrent de multiples avantages pour la société. Toutefois, il existe des contraintes écologiques, financières, institutionnelles et de gouvernance pour de telles actions (degré de confiance élevé) et, dans de nombreux contextes, l'adaptation basée sur les écosystèmes ne sera efficace que pour les niveaux de réchauffement les plus faibles (degré de confiance élevé). {2.3.1, 2.3.1, 2.3.3, 3.2.4, 3.5.2, 3.5.4, 4.4.2, 5.2.2, 5.4.2, 5.5.1, 5.5.2, figure RID.5}'''<br />
<br />
[[Image:picto1.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto3.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]C2.1 Les réseaux d'aires protégées aident à maintenir les services écosystémiques, y compris l'absorption et le stockage du carbone, et permettent de futures options d'adaptation fondées sur les écosystèmes en facilitant les déplacements vers les pôles et en altitude des espèces, des populations et des écosystèmes qui se produisent en réponse au réchauffement et à la montée du niveau de la mer (degré de confiance moyen). Les barrières géographiques, la dégradation des écosystèmes, la fragmentation des habitats et les obstacles à la coopération régionale limitent le potentiel de ces réseaux pour soutenir les futurs changements d'aire de répartition des espèces dans les régions marines, de haute montagne et polaires. (degré de confiance élevé). {2.3.3, 3.2.3, 3.3.2, 3.3.2, 3.5.4, 5.5.2, encadré 3.4}<br />
<br />
[[Image:picto1.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto3.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]C2.2 La restauration de l'habitat terrestre et marin et les outils de gestion des écosystèmes tels que la relocalisation assistée des espèces et la coraliculture peuvent être efficaces localement pour améliorer l'adaptation basée sur les écosystèmes (degré de confiance élevé). De telles actions sont plus efficaces lorsqu'elles sont soutenues par la communauté, lorsqu'elles sont basées sur la science tout en utilisant le savoir local et le savoir autochtone, lorsqu'elles bénéficient d'un soutien à long terme qui inclut la réduction ou l'élimination des facteurs de stress non climatiques, et lorsqu'elles sont soumises aux niveaux de réchauffement les plus faibles (grande confiance). Par exemple, les options de restauration des récifs coralliens peuvent être inefficaces si le réchauffement planétaire dépasse 1,5°C, car les coraux sont déjà à haut risque (degré de confiance très élevé) aux niveaux actuels de réchauffement. {2.3.3.3,4.4.4.2, 5.3.7, 5.5.1, 5.5.2, encadré 5.5, Fig RID.3}<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]C2.3 Le renforcement des approches préventives, telles que la reconstitution des pêcheries surexploitées ou épuisées, et la réactivité des stratégies existantes de gestion des pêcheries réduit les impacts négatifs des changements climatiques sur les pêcheries, avec des avantages pour les économies régionales et les moyens de subsistance (degré de confiance moyen). Une gestion des pêcheries qui évalue et met à jour régulièrement les mesures au fil du temps, en s'appuyant sur des évaluations des tendances futures des écosystèmes, réduit les risques pour les pêcheries (degré de confiance moyen), mais a une capacité limitée de faire face aux changements des écosystèmes. {3.2.4, 3.5.2, 5.4.2, 5.5.2, 5.5.2, 5.5.3, figure RID.5}<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto3.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]C2.4 La restauration des écosystèmes côtiers végétalisés, tels que les mangroves, les marais littoraux et les herbiers marins (écosystèmes côtiers de " carbone bleu "), pourrait permettre d'atténuer les changements climatiques en augmentant l'absorption et le stockage du carbone d'environ 0,5% des émissions mondiales annuelles actuelles (degré de confiance moyen). Une meilleure protection et une meilleure gestion peuvent réduire les émissions de carbone de ces écosystèmes. Cumulées, ces mesures offrent également de multiples autres avantages, comme la protection contre les tempêtes, l'amélioration de la qualité de l'eau et favorisent la biodiversité et les pêcheries (degré de confiance élevé). L'amélioration de la quantification du stockage du carbone et des flux de gaz à effet de serre de ces écosystèmes côtiers réduira les incertitudes actuelles concernant les mesures, les bilans et leur vérification (degré de confiance élevé). {Encadré 4.3, 5.4, 5.5.1, 5.5.2, annexe I : Glossaire}<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto3.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]C2.5 Les énergies marines renouvelables peuvent contribuer à l'atténuation des changements climatiques et peuvent comprendre les énergies des vents marins, des marées, des vagues, des gradients thermiques et de salinité et des biocarburants d'algues. La demande émergente de sources d'énergie alternatives devrait créer des débouchés économiques pour le secteur des énergies marines renouvelables (degré de confiance élevé), bien que leur potentiel puisse également être affecté par les changements climatiques (degré de confiance faible). {5.4.2, 5.5.1, Figure 5.23}<br />
<br />
[[Image:picto1.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]]C2.6 Les approches de gestion de l'eau intégrées à de multiples échelles peuvent être efficaces pour faire face aux conséquences et tirer parti des possibilités découlant des changements de la cryosphère dans les régions de haute montagne. Ces approches renforcent également la gestion des ressources en eau par le développement et l'optimisation du stockage polyvalent et des lâchers d'eau des réservoirs (degré de confiance moyen) en tenant compte des impacts potentiellement négatifs sur les écosystèmes et les collectivités. La diversification des activités touristiques tout au long de l'année favorise l'adaptation dans les économies de montagne (degré de confiance moyen). {2.3.1, 2.3.5}<br />
<br />
'''C3. Les communautés côtières sont confrontées à des choix difficiles dans l'élaboration de réponses contextuelles et intégrées à l'élévation du niveau de la mer qui équilibrent les coûts, les avantages et les compromis des options disponibles et qui peuvent être ajustés avec le temps (degré de confiance élevé). Tous les types d'options, y compris la protection, l'hébergement, l'adaptation écosystémique, l'avancée et le recul des côtes, dans la mesure du possible, peuvent jouer un rôle important dans ces réponses intégrées (degré de confiance élevé). {4.4.4.2, 4.4.3, 4.4.4, 6.9.1, encadré 9 ; Figure RID.5}'''<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto3.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]]C3.1 Plus le niveau de la mer monte, plus il est difficile de protéger les côtes, principalement en raison de barrières économiques, financières et sociales plutôt qu'en raison de limites techniques (degré de confiance élevé). Dans les décennies à venir, la réduction des facteurs locaux d'exposition et de vulnérabilité tels que l'urbanisation côtière et l'affaissement dû à l'homme constituera une réponse efficace (degré de confiance élevé). Lorsque l'espace est limité et que la valeur des biens exposés est élevée (par exemple dans les villes), la protection par la méthode dure (par exemple les digues) sera probablement une option d'intervention rentable au XXIe siècle, compte tenu des particularités du contexte (degré de confiance élevé) mais les zones à ressources limitées pourraient ne pas être en mesure de se permettre ces investissements. Là où l'espace est disponible, l'adaptation fondée sur les écosystèmes peut réduire les risques côtiers et offrir de multiples autres avantages tels que le stockage du carbone, l'amélioration de la qualité de l'eau, la conservation de la biodiversité et le soutien aux moyens de subsistance (degré de confiance moyen). {4.3.2, 4.4.2, Encadré 4.1, Encadré 9, Figure SPM.5}<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto3.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]]C3.2 Certaines mesures d'aménagement du littoral, telles que les systèmes d'alerte précoce et la protection des bâtiments contre les inondations, sont souvent à la fois peu coûteuses et très rentables au niveau actuel de la mer (degré de confiance élevé). L'élévation prévue du niveau de la mer et l'augmentation des risques côtiers rendent certaines de ces mesures moins efficaces si elles ne sont pas combinées à d'autres mesures (degré de confiance élevé). Tous les types d'options, y compris la protection, l'hébergement, l'adaptation écosystémique, l'avancée côtière et la relocalisation planifiée, si d'autres localités sont disponibles, peuvent jouer un rôle important dans ces réponses intégrées (degré de confiance élevé). Lorsque la communauté touchée est de petite taille ou à la suite d'une catastrophe, il vaut la peine d'envisager de réduire les risques en planifiant des déplacements côtiers si d'autres lieux sûrs sont disponibles. Une telle relocalisation planifiée peut être soumise à des contraintes, socialement, culturellement, financièrement et politiquement (degré de confiance très élevé). {4.4.2.2, Encadré 4.1, Encadré 9, RID B3}<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto3.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]]C3.3 Les réponses à l'élévation du niveau de la mer et à la réduction des risques qui y sont associés posent à la société de profonds défis de gouvernance en raison de l'incertitude quant à l'ampleur et au rythme de l'élévation future du niveau de la mer, des compromis difficiles à trouver entre les objectifs sociétaux (par exemple la sécurité, la conservation, le développement économique, l’équité intra-génération et entre générations), des ressources limitées, des intérêts et valeurs contradictoires entre les différentes parties prenantes (degré de confiance élevé). Ces défis peuvent être atténués à l'aide de combinaisons appropriées à l'échelle locale d'analyse de décisions, de planification de l'usage des terres, de participation du public, de divers systèmes de connaissances et d'approches de résolution des conflits qui sont ajustées au fil du temps en fonction des changements de circonstances (degré de confiance élevé). {Encadré 5 du chapitre 1, 4.4.3, 4.4.4, 4.4.4, 6.9}<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto3.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]]C3.4 Malgré les grandes incertitudes quant à l'ampleur et au rythme de l'élévation du niveau de la mer après 2050, de nombreuses décisions concernant les zones côtières, dont l'horizon temporel va de plusieurs décennies à plus d'un siècle, sont actuellement prises (par exemple, des infrastructures essentielles, des ouvrages de protection côtière, la planification urbaine) et peuvent être améliorées en tenant compte de la hausse relative du niveau de la mer, en favorisant des réponses souples (c’est-à-dire celles qui peuvent être adaptés au fil du temps) appuyées par des systèmes de surveillance des signaux d'alerte précoce, en ajustant périodiquement les décisions (c’est-à-dire par la prise de décisions adaptative), en utilisant des approches décisionnelles solides, le jugement des experts, la construction de scénarios et de multiples systèmes de connaissances (degré de confiance élevé). L'amplitude de l'élévation du niveau de la mer dont il faut tenir compte pour planifier et mettre en œuvre des interventions côtières dépend de la tolérance au risque des parties prenantes. Les parties prenantes ayant une plus grande tolérance au risque (par exemple, celles qui planifient des investissements qui peuvent être très facilement adaptés à des conditions imprévues) préfèrent souvent utiliser la plage probable des projections, tandis que les parties prenantes ayant une plus faible tolérance au risque (par exemple, celles qui prennent des décisions concernant des infrastructures critiques) considèrent également le niveau moyen des océans et le niveau local de la mer au-dessus du haut de la plage probable (globalement 1,1 m selon le RCP8,5 d'ici 2100) et des méthodes caractérisées par une confiance moindre comme la consultation d'experts. {1.8.1, 1.9.2, 4.2.3, 4.4.4, figure 4.2, encadré 5 du chapitre 1, figure RID.5, RID B3.}<br />
<br />
[[Image:Rapport_spécial_du_GIEC_sur_l%25u2019océan_et_la_cryosphère_SROCC-RID5ab.png|1000px]]<br />
[[Image:Rapport_spécial_du_GIEC_sur_l%25u2019océan_et_la_cryosphère_SROCC-RID5cd.png|1000px]]<br />
<br />
'''Figure RID.5''' : Risques d'élévation du niveau de la mer et réponses. Le terme réponse est utilisé ici au lieu de adaptation parce que certaines réponses, comme le recul, peuvent ou non être considérées comme une adaptation. Le panneau a) montre le risque combiné d'inondation, d'érosion et de salinisation des côtes pour les types géographiques illustrés en 2100, en raison de l'évolution des niveaux moyens et extrêmes des océans selon les scénarios RCP2.6 et RCP8.5 et selon deux scénarios de réponse. Les risques associés aux PCR 4.5 et 6.0 n'ont pas été évalués en raison d'un manque de documentation sur les types géographiques évalués. L'évaluation ne tient pas compte des changements du niveau extrême de la mer au-delà de ceux qui sont directement induits par l'élévation du niveau moyen des océans ; les niveaux de risque pourraient augmenter si d'autres changements du niveau extrême de la mer étaient pris en compte (par exemple à cause des changements dans l'intensité des cyclones). Le panneau a) examine un scénario socio-économique avec une densité de population côtière relativement stable au cours du siècle {SM4.3.2}. Les risques pour les régions géographiques illustratives ont été évalués en fonction des changements relatifs du niveau de la mer projetés pour une série d'exemples précis : New York, Shanghai et Rotterdam pour les villes côtières riches en ressources couvrant un large éventail d'expériences d'intervention ; Tarawa Sud, Fongafale et Male' pour les atolls urbains ; Mekong et Ganges-Brahmaputra-Meghna pour les grands deltas agricoles tropicaux ; et Bykovskiy, Shishmaref,Kivalina, Tuktoyaktuk et Shingle Point pour les collectivités de l'Arctique situées dans des régions non soumises à un ajustement glacio-isostatique rapide {4.2, 4.3.4, SM4.2}. L'évaluation distingue deux scénarios de réponse contrastés. L'expression "pas de réponse ou réponse modérée " décrit les efforts déployés à ce jour (c’est-à-dire aucune autre mesure importante ou aucun nouveau type de mesures). La " réponse potentielle maximale" représente une combinaison de réponses mises en œuvre dans toute leur ampleur et donc des efforts supplémentaires importants par rapport à aujourd'hui, en supposant un minimum d'obstacles financiers, sociaux et politiques. L'évaluation a été effectuée pour chaque scénario d'élévation du niveau de la mer et d'intervention, tel qu'indiqué par les couleurs dans la figure ; les niveaux de risque intermédiaires sont interpolés {4.3.3}. Les critères d'évaluation comprennent l'exposition et la vulnérabilité (densité des actifs, niveau de dégradation des écosystèmes tampons terrestres et marins), les risques côtiers (inondations, érosion du littoral, salinisation), les réactions in situ (défenses côtières artificielles, restauration ou création de nouvelles zones tampons naturelles, et gestion de l’affaissement des sols) et le déplacement planifié. Le déplacement planifié fait référence à la retraite ou au déplacement accompagné décrit au chapitre 4, c'est-à-dire à des mesures proactives et à l'échelle locale visant à réduire les risques en déplaçant des personnes, des biens et des infrastructures. Le déplacement forcé n'est pas pris en compte dans cette évaluation. Le panneau a) met également en évidence la contribution relative des interventions in situ et des déménagements prévus à la réduction totale des risques. Le panneau b) illustre schématiquement la réduction des risques (flèches verticales) et l’ajournement des risques (flèches horizontales) par des mesures d'atténuation et/ou des réponses à la montée du niveau de la mer. Le panneau c) résume et évalue les réponses à l'élévation du niveau de la mer suivant l'efficacité, les coûts, les co-avantages, les inconvénients, l'efficience économique et les défis connexes en matière de gouvernance {4.4.2}. Le panneau d) présente les étapes génériques d'une approche décisionnelle adaptative, ainsi que les conditions clés permettant de réagir à l'élévation du niveau de la mer {4.4.4 ; 4.4.5}<br />
<br />
===Conditions favorables===<br />
'''C4. Pour favoriser la résilience aux changements climatiques et le développement durable, il est essentiel de réduire d'urgence et de manière ambitieuse les émissions et de coordonner des mesures d'adaptation soutenues et de plus en plus ambitieuses (degré de confiance très élevé). L'intensification de la coopération et de la coordination entre les autorités gouvernementales à travers les échelles spatiales et les horizons de planification est un élément clé pour mettre en œuvre des réponses efficaces aux changements liés au climat dans l'océan et la cryosphère. L'éducation et la connaissance du climat, le suivi et la prévision, l'utilisation de toutes les sources de connaissances disponibles, le partage des données, de l'information et des connaissances, le financement, la lutte contre la vulnérabilité sociale et pour l'équité, et le soutien institutionnel sont également essentiels. Ces investissements permettent le renforcement des capacités, l'apprentissage social et la participation à l'adaptation en fonction du contexte, ainsi que la négociation de compromis et l’obtention de co-avantages pour réduire les risques à court terme et renforcer la résilience et la durabilité à long terme. (degré de confiance élevé) Ce rapport reflète l'état de la science des océans et de la cryosphère pour les faibles niveaux de réchauffement planétaire (1,5°C), tel qu'il est évalué dans les rapports antérieurs du GIEC et de l'IPBES. {1.1, 1.5, 1.8.3, 2.3.1, 2.3.1, 2.3.2, 2.4, figure 2.7, 2.5, 3.5.2, 3.5.4, 4.4, 5.2.2, case 5.3, 5.4.2, 5.5.2, 6.4.3, 6.5.3, 6.8, 6.9, section 9 de la Figure RID.5}'''<br />
<br />
[[Image:picto1.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto3.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]C4.1 Compte tenu des changements observés et prévus dans l'océan et la cryosphère, de nombreux pays auront du mal à s'adapter, même avec des mesures d'atténuation ambitieuses (degré de confiance très élevé). Dans un scénario d'émissions élevées, de nombreuses communautés dépendant de l'océan et de la cryosphère devraient faire face à des limites d'adaptation (par exemple biophysiques, géographiques, financières, techniques, sociales, politiques et institutionnelles) pendant la seconde moitié du XXIe siècle. Par comparaison, les scénarios à faibles émissions limitent les risques liés aux changements de l’océan et de la cryosphère au cours du siècle actuel et au-delà et permettent des réponses plus efficaces (degré de confiance élevé), tout en créant des co-avantages. Des changements économiques et institutionnels profonds et transformateurs permettront un développement résilient aux changements climatiques dans le contexte de l'océan et de la cryosphère (degré de confiance élevé). {1.1, 1.4-1.7, cases 1-3 des chapitres 1, 2.3.1, 2.4, case 3.2, figure 3.4, case 7 des chapitres 3, 3.4.3, 4.2.2, 4.2.3, 4.2.3, 4.3.4, 4.4.4, 4.4.2, 4.4.3, 4.4.6, 5.4.2, 5.5.3, 6.9.2, case 9.2 des chapitres 9, figure RID.5}<br />
<br />
[[Image:picto1.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto3.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]C4.2 L'intensification de la coopération et de la coordination entre les autorités à différentes échelles, juridictions, secteurs, domaines politiques et horizons de planification peut permettre des réponses efficaces aux changements dans l'océan, la cryosphère et à l'élévation du niveau de la mer (degré de confiance élevé). La coopération régionale, y compris par les traités et les conventions, peut appuyer les mesures d'adaptation ; toutefois, la réponse aux conséquences et aux pertes résultant des changements dans l'océan et la cryosphère est rendue possible par les politiques régionales dans une mesure actuellement limitée (degré de confiance élevé). Les arrangements institutionnels qui établissent des liens solides à plusieurs niveaux avec les collectivités locales et autochtones favorisent l'adaptation (degré de confiance élevé). La coordination et la complémentarité entre les politiques régionales nationales et transfrontières peuvent appuyer les efforts visant à faire face aux risques pour la sécurité et la gestion des ressources, telles que l'eau et les pêcheries (degré de confiance moyen). {2.3.1, 2.3.2, 2.4, encadré 2.4, 2.5, 3.5.2, 3.5.3, 3.5.3, 3.5.4, 4.4.4, 4.4.5, tableau 4.9, 5.5.2, 6.9.2}<br />
<br />
[[Image:picto1.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto3.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]C4.3 L'expérience acquise à ce jour - par exemple, en réponse à l'élévation du niveau de la mer, aux risques liés à l'eau dans certaines hautes montagnes et aux risques liés au changement climatique dans l'Arctique - révèle également l'influence habilitante d'une perspective à long terme dans la prise de décisions à court terme, la prise en compte explicite des incertitudes des risques propres au contexte après 2050 (degré de confiance élevé), et le renforcement des capacités en termes de gouvernance pour faire face aux risques complexes (degré de confiance moyen). {2.3.1, 3.5.4, 4.4.4, 4.4.5, Tableau 4.9, 5.5.2, 6.9, Figure RID.5}<br />
<br />
[[Image:picto1.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto3.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]C4.4 Les investissements dans l'éducation et le renforcement des capacités à différents niveaux et échelles facilitent l'apprentissage social et la capacité à long terme de réagir en fonction du contexte pour réduire les risques et améliorer la résilience (degré de confiance élevé). Les activités spécifiques comprennent l'utilisation de multiples systèmes de connaissances et d'informations climatiques régionales dans la prise de décision, et l'engagement des communautés locales, des peuples autochtones et des parties prenantes dans des arrangements de gouvernance adaptative et des cadres de planification (degré de confiance moyen). La promotion des connaissances climatiques et l'utilisation des systèmes de connaissances locales, autochtones et scientifiques permettent un apprentissage social et une sensibilisation du public et de lui permettre de comprendre les risques et le potentiel de réponse propres à la localité (degré de confiance élevé). De tels investissements peuvent développer et, dans de nombreux cas, transformer les institutions existantes et permettre la mise en place de mécanismes de gouvernance informés, interactifs et adaptatifs (degré de confiance élevé). {1.8.3, 2.3.2, Figure 2.7, Encadré 2.4, 2.4, 3.5.2, 3.5.4, 4.4.4, 4.4.5, Tableau 4.9, 5.5.2, 6.9}<br />
<br />
[[Image:picto1.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto3.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]C4.5 La surveillance et la prévision des changements dans l'océan et la cryosphère en fonction du contexte éclairent la planification et la mise en œuvre de l'adaptation et facilitent la prise de décisions éclairées sur les compromis entre les gains à court et à long terme (degré de confiance moyen). La surveillance soutenue à long terme, le partage des données, de l'information et des connaissances et l'amélioration des prévisions contextuelles, ainsi que les systèmes d'alerte précoce pour prévoir les phénomènes El Niño/La Niña les plus extrêmes, les cyclones tropicaux et les vagues de chaleur marines, aident à gérer les impacts négatifs des changements océaniques comme les pertes dans les pêches et les impacts négatifs sur la santé humaine, la sécurité alimentaire, l'agriculture, les récifs coralliens, l'aquaculture, les incendies, le tourisme, la préservation, la sécheresse et les crues ((degré de confiance élevé). {2.4, 2.5, 3.5.2, 4.4.4, 5.5.2, 6.3.1, 6.3.3, 6.4.3, 6.5.3, 6.9}<br />
<br />
[[Image:picto1.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto3.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]C4.6 L'établissement de priorités dans les mesures de lutte contre la vulnérabilité sociale et pour l'équité étaye les efforts visant à promouvoir une résilience au climat juste et équitable et le développement durable (degré de confiance élevé), et peut être facilité par la création de cadres communautaires sûrs permettant une participation significative du public, la délibération et la résolution des conflits (degré de confiance moyen). {Encadré 2.4, 4.4.4, 4.4.5, Tableau 4.9, Figure RID.5}<br />
<br />
[[Image:picto1.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto3.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]C4.7 Cette évaluation de l'océan et de la cryosphère dans un climat en évolution révèle les avantages d'une atténuation ambitieuse et d'une adaptation efficace pour le développement durable et, inversement, les coûts et les risques croissants d'une action tardive. Le potentiel de cartographie des Scénarios de Développement Résilients au Climat varie à l'intérieur des régions océaniques, des régions de haute montagne et des régions polaires et entre elles. La réalisation de ce potentiel dépend d’un changement transformateur. Cela souligne l'urgence de donner la priorité à une action dans les meilleurs délais, ambitieuse, coordonnée et durable. (degré de confiance très élevé) {1.1, 1.8, Encadré 1, 2.3, 2.4, 3.5, 4.2.1, 4.2.2, 4.2.2, 4.3.4, 4.4, Tableau 4.9, 5.5, 6.9, Encadré 9, Figure RID}<br />
<br />
==Notes==<br />
{{Références}}</div>Frédéric Conrottehttps://wiki.citoyenspourleclimat.org/index.php?title=Rapport_du_GIEC_:_R%C3%A9chauffement_climatique_de_1,5%C2%B0C&diff=51873Rapport du GIEC : Réchauffement climatique de 1,5°C2020-07-16T15:57:25Z<p>Frédéric Conrotte : A protégé « Rapport du GIEC : Réchauffement climatique de 1,5°C » ([Modifier=Autoriser uniquement les utilisateurs autoconfirmés] (infini) [Renommer=Autoriser uniquement les utilisateurs autoconfirmés] (infini))</p>
<hr />
<div>{{Titre|Réchauffement climatique de 1,5°C|Rapport du GIEC|Rapport spécial du [https://fr.wikipedia.org/wiki/GIEC GIEC] sur les effets d’un réchauffement climatique de {{nobr|1,5 °C}} au-dessus des niveaux préindustriels et les profils d’émission de gaz à effet de serre associés, dans le cadre d'un renforcement de la réponse mondiale à la menace du changement climatique, d'un développement durable et des efforts visant à éradiquer la pauvreté<br /><br />{{t|Résumé à l’intention des décideurs|160}}<br /><br />[https://www.ipcc.ch/site/assets/uploads/sites/2/2018/07/SR15_SPM_version_stand_alone_LR.pdf publié en anglais] le 6 octobre 2018 à Incheon, Corée du Sud, révision de janvier 2019 - ISBN 978-92-9169-151-7<br />{{sc|Traduction citoyenne non officielle}}<br /><br />
Une [https://www.ipcc.ch/sr15/download/ traduction officielle en français] est disponible sur le site du GIEC.}}<br />
<br />
<br />
{{boîte déroulante/début|titre=Éditeurs, Collaborateurs, Citation, Remerciements}}<br />
;Éditeurs<br />
* [https://fr.wikipedia.org/wiki/Val%C3%A9rie_Masson-Delmotte Valérie Masson-Delmotte], Co-Chair Working Group I<br />
* [https://www.ipcc.ch/people/panmao-zhai/ Panmao Zhai], Co-Chair Working Group I<br />
* [https://de.wikipedia.org/wiki/Hans-Otto_P%C3%B6rtner Hans-Otto Pörtner], Co-Chair Working Group II<br />
* [https://www.ipcc.ch/people/debra-roberts/ Debra Roberts], Co-Chair Working Group II<br />
* [https://www.ipcc.ch/people/jim-skea/ Jim Skea], Co-Chair Working Group III<br />
* [https://www.ipcc.ch/people/priyadarshi-r-shukla/ Priyadarshi R. Shukla], Co-Chair Working Group III<br />
* Anna Pirani, Head of WGI TSU<br />
* Wilfran Moufouma-Okia, Head of Science<br />
* Clotilde Péan, Head of Operations <br />
* Roz Pidcock, Head of Communication<br />
* Sarah Connors, Science Officer<br />
* J. B. Robin Matthews, Science Officer<br />
* Yang Chen, Science Officer<br />
* Xiao Zhou, Science Assistant<br />
* Melissa I. Gomis, Graphics Officer<br />
* Elisabeth Lonnoy, Project Assistant<br />
* Tom Maycock, Science Editor<br />
* Melinda Tignor, Head of WGII TSU<br />
* Tim Waterfield, IT Officer<br />
<br />
;Collaborateurs<br />
Myles R. Allen (UK), Mustafa Babiker (Sudan), Yang Chen (China), Heleen de Coninck, (Netherlands/EU), Sarah Connors (UK), Renée van Diemen (Netherlands), Opha Pauline Dube (Botswana), Kristie L. Ebi (USA), Francois Engelbrecht (South Africa), Marion Ferrat (UK/France), James Ford (UK/Canada), Piers Forster (UK), Sabine Fuss (Germany), Tania Guillén Bolaños (Germany/Nicaragua), Jordan Harold (UK), Ove Hoegh-Guldberg (Australia), Jean-Charles Hourcade (France), Daniel Huppmann (Austria), Daniela Jacob (Germany), Kejun Jiang (China), Tom Gabriel Johansen (Norway), Mikiko Kainuma (Japan), Kiane de Kleijne (Netherlands/EU), Elmar Kriegler (Germany), Debora Ley (Guatemala/Mexico), Diana Liverman (USA), Natalie Mahowald (USA), Valérie Masson-Delmotte (France), J. B. Robin Matthews (UK), Richard Millar (UK), Katja Mintenbeck (Germany), Angela Morelli (Norway/Italy), Wilfran Moufouma-Okia (France/Congo), Luis Mundaca (Sweden/Chile), Maike Nicolai (Germany), Chukwumerije Okereke (UK/Nigeria), Minal Pathak (India), Antony Payne (UK), Roz Pidcock (UK), Anna Pirani (Italy), Elvira Poloczanska (UK/Australia), Hans-Otto Pörtner (Germany), Aromar Revi (India), Keywan Riahi (Austria), Debra C. Roberts (South Africa), Joeri Rogelj (Austria/Belgium), Joyashree Roy (India), Sonia I. Seneviratne (Switzerland), Priyadarshi R. Shukla (India), James Skea (UK), Raphael Slade (UK), Drew Shindell (USA), Chandni Singh (India), William Solecki (USA), Linda Steg (Netherlands), Michael Taylor (Jamaica), Petra Tschakert (Australia/Austria), Henri Waisman (France), Rachel Warren (UK), Panmao Zhai (China), Kirsten Zickfeld (Canada).<br />
<br />
;Citation<br />
Ce document devrait être cité avec la référence suivante :<br />
{{bib|IPCC, 2018: Summary for Policymakers. In: Global Warming of {{nobr|1,5 °C}}. An IPCC Special Report on the impacts of global warming of {{nobr|1,5 °C}} above pre-industrial levels and related global greenhouse gas emission pathways, in the context of strengthening the global response to the threat of climate change, sustainable development, and efforts to eradicate poverty [Masson-Delmotte, V., P. Zhai, H.-O. Pörtner, D. Roberts, J. Skea, P.R. Shukla, A. Pirani, W. Moufouma-Okia, C. Péan, R. Pidcock, S. Connors, J.B.R. Matthews, Y. Chen, X. Zhou, M.I. Gomis, E. Lonnoy, T. Maycock, M. Tignor, and T. Waterfield (eds.)]. World Meteorological Organization, Geneva, Switzerland, 32 pp.}}<br />
<br />
;Remerciements<br />
Nous sommes très reconnaissants de l’expertise, de la rigueur et du dévouement dont ont fait preuve les auteurs principaux bénévoles chargés de la coordination et les auteurs principaux, qui travaillent dans toutes les disciplines scientifiques de chaque chapitre du rapport avec l’aide indispensable des nombreux auteurs contributeurs. Les relecteurs ont joué un rôle essentiel en aidant les comités de rédaction et en assurant l’intégrité du processus de relecture. Nous exprimons notre sincère gratitude à tous les relecteurs, experts et gouvernementaux. Nous tenons tout particulièrement à remercier les scientifiques du présent rapport qui sont allés bien au-delà de ce que l’on attendait d’eux : Neville Ellis, Tania Guillén Bolaños, Daniel Huppmann, Kiane de Kleijne, Richard Millar et Chandni Singh.<br />
<br />
Nous souhaitons également remercier les trois vice-présidents du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), Ko Barrett, Thelma Krug et Youba Sokona, ainsi que les membres des bureaux des Groupes de travail GT{{lié}}I, GT{{lié}}II et GT{{lié}}III pour leur aide, leurs conseils et leur sagesse tout au long de la préparation du présent rapport : Amjad Abdulla, Edvin Aldrian, Carlo Carraro, Diriba Korecha Dadi, Fatima Driouech, Andreas Fischlin, Gregory Flato, Jan Fuglestvedt, Mark Howden, Nagmeldin G. E. Mahmoud, Carlos Mendez, Joy Jacqueline Pereira, Ramón Pichs-Madruga, Andy Reisinger, Roberto Sánchez Rodríguez, Sergey Semenov, {{lié|Muhammad I}}. Tariq, Diana Ürge-Vorsatz, Carolina Vera, Pius Yanda, Noureddine Yassaa et Taha Zatari.<br />
<br />
Nos plus sincères remerciements vont aux hôtes et organisateurs de la réunion de cadrage, des quatre réunions des auteurs principaux sur le rapport spécial à propos des {{nobr|1,5 °C}} et de la 48{{e}} session du GIEC. Nous remercions sincèrement les pays et institutions hôtes pour leur soutien : l’Organisation météorologique mondiale, en Suisse ; le Ministère des affaires étrangères et l’Institut national de recherche spatiale (INPE) du Brésil ; le Met Office et l’Université d’Exeter au Royaume-Uni ; l’Institut météorologique et hydrologique suédois (SMHI) ; le Ministère de l’environnement, de la conservation des ressources naturelles et du tourisme, le Comité national des changements climatiques du Département des services météorologiques et le Comité mondial des changements environnementaux du Botswana de l’Université du Botswana, et l’administration météorologique de Corée (KMA) et la ville d’Incheon, en République de Corée. Le soutien apporté par les gouvernements et les institutions, ainsi que les contributions au Fonds d’affectation spéciale du GIEC, sont appréciés avec gratitude car ils ont permis aux comités de rédaction de prendre part à la préparation de ce rapport. Le bon fonctionnement du Groupe d’appui technique du Groupe de travail GT{{lié}}I a été rendu possible grâce au généreux soutien financier du Gouvernement français et au soutien administratif et informatique de l’Université Paris Saclay (France), de l’Institut Pierre-Simon Laplace (IPSL) et du Laboratoire des sciences du climat et de l’environnement (LSCE). Nous remercions l’Agence norvégienne pour l’environnement pour son soutien au moment de préparer les graphiques du Résumé à l’intention des décideurs. Nous remercions la Bibliothèque du PNUE, qui a aidé les auteurs tout au long du processus de rédaction en leur fournissant de la documentation pour l’évaluation.<br />
<br />
Nous souhaitons également remercier Abdalah Mokssit, Secrétaire du GIEC, et le personnel du Secrétariat du GIEC : Kerstin Stendahl, Jonathan Lynn, Sophie Schlingemann, Judith Ewa, Mxolisi Shongwe, Jesbin Baidya, Werani Zabula, Nina Peeva, Joelle Fernandez, Annie Courtin, Laura Biagioni et Oksana Ekzarkho. Nous remercions Elhousseine Gouaini, qui a été chargée de la 48{{e}} session du GIEC.<br />
<br />
Enfin, nous tenons à exprimer notre reconnaissance envers les Groupes d’appui technique du Groupe de travail dont l’enthousiasme, le professionnalisme et le dévouement sans faille ont permis de produire ce rapport spécial. Le présent rapport n’aurait pu être établi sans l’engagement des membres du Groupe d’appui technique du GT{{lié}}I, tous nouveaux au GIEC, qui ont relevé le défi sans précédent du sixième rapport d’évaluation et ont joué un rôle central dans tous les aspects de l’élaboration du rapport : Yang Chen, Sarah Connors, Melissa Gomis, Elisabeth Lonnoy, Robin Matthews, Wilfran Moufouma-Okia, Clotilde Péan, Roz Pidcock, Anna Pirani, Nicholas Reay, Tim Waterfield et Xiao Zhou. Nos remerciements les plus chaleureux vont à Marlies Craig, Andrew Okem, Jan Petzold, Melinda Tignor et Nora Weyer du Groupe d’appui technique du Groupe de travail GT{{lié}}II et à Bhushan Kankal, Suvadip Neogi et Joana Portugal Pereira du Groupe d’appui technique du Groupe de travail GT{{lié}}III. Nous remercions tout particulièrement Kenny Coventry, Harmen Gudde, Irene Lorenzoni et Stuart Jenkins pour leur soutien concernant les chiffres du Résumé à l’intention des décideurs, ainsi que Nigel Hawtin pour le support graphique du rapport. De plus, nous tenons à remercier Jatinder Padda (révision), Melissa Dawes (révision), Marilyn Anderson (index), Vincent Grégoire (mise en page) et Sarah le Rouzic (stagiaire) pour leurs contributions.<br />
<br />
Habitat 7, dirigé par Jamie Herring, a réalisé le site Internet du rapport spécial, et Nicholas Reay et Tim Waterfield ont préparé et géré le contenu du rapport pour le site Internet. Nous remercions sincèrement la Fondation des Nations Unies pour son soutien au développement du site Internet.<br />
{{Boîte déroulante/fin}}<br />
<br />
== Introduction ==<br />
Le présent rapport répond à l’invitation faite au GIEC de « présenter en 2018 un rapport spécial sur les effets d’un réchauffement climatique de {{nobr|1,5 °C}} au-dessus des niveaux préindustriels et les profils d’émission de gaz à effet de serre associés ». Ce rapport figure dans la décision de la 21{{e}} Conférence des Parties de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques d’adopter l’Accord de Paris.{{lié}}<ref>Décision 1/CP.21, paragraphe 21.</ref><br />
<br />
Le GIEC a accepté cette invitation en avril 2016, et a décidé de préparer ce rapport spécial sur les effets d’un réchauffement climatique de {{nobr|1,5 °C}} au-dessus des niveaux préindustriels et les profils d’émission de gaz à effet de serre associés, dans le cadre d'un renforcement de la réponse mondiale à la menace du changement climatique, d'un développement durable et des efforts visant à éradiquer la pauvreté.<br />
<br />
Le présent résumé à l’intention des décideurs présente les principales conclusions du rapport spécial, qui reposent sur l’évaluation de la littérature scientifique, technique et socio-économique{{lié}}<ref>L’étude couvre la littérature dont la publication a été acceptée au plus tard le 15 mai 2018.</ref> disponible concernant le réchauffement climatique de {{nobr|1,5 °C}} et la comparaison entre le réchauffement climatique de {{nobr|1,5 °C}} et de {{nobr|2 °C}} au-dessus des niveaux préindustriels. Le degré de confiance associé aux principaux résultats est indiqué dans le langage calibré du GIEC{{lié}}<ref>Chaque résultat repose sur une évaluation des éléments et accords disponibles. Cinq qualificatifs sont utilisés pour exprimer le degré de confiance : très faible, faible, moyen, élevé et très élevé, en caractères italiques, ex. ''degré de confiance moyen''. Les termes suivants ont été utilisés pour indiquer la probabilité évaluée d’un résultat : quasiment certain, probabilité de {{nobr|99-100 %,}} très probable {{nobr|90-100 %,}} probable {{nobr|66-100 %,}} à peu près aussi probable qu’improbable {{nobr|33-66 %,}} improbable {{nobr|0-33 %,}} très improbable {{nobr|0-10 %,}} exceptionnellement improbable {{nobr|0-1 %.}} Des termes supplémentaires (extrêmement probable {{nobr|95-100 %,}} plus probable qu’improbable {{nobr|>50-100 %,}} et extrêmement improbable {{nobr|0-5 %)}} peuvent également être utilisés le cas échéant. L’évaluation de la probabilité est exprimée en italique, ex. ''très probable''. Ceci est conforme au RE5 (5{{e}} Rapport d’Évaluation).</ref>. Les connaissances scientifiques sous-jacentes aux principaux résultats sont indiquées par des références aux sections de chapitre correspondantes. Dans ce résumé à l’intention des décideurs, les lacunes dans les connaissances sont identifiées et associées aux chapitres du rapport correspondants.<br />
<br />
== A. Comprendre le réchauffement climatique de {{nobr|1,5 °C}}{{lié}} <ref>Voir aussi l’encadré SPM.1 : Concepts fondamentaux au cœur du présent rapport spécial.</ref> ==<br />
'''A.1 On estime que les activités humaines ont provoqué un réchauffement planétaire d’environ {{nobr|1,0 °C}}{{lié}}<ref>Le niveau actuel de réchauffement planétaire est défini comme la moyenne sur une période de 30 ans centrée sur 2017, en supposant que le rythme récent de réchauffement se poursuive.</ref> au-dessus des niveaux préindustriels, avec une valeur ''probable'' comprise entre {{nobr|0,8 °C}} et {{nobr|1,2 °C}}. Il est ''probable'' que le réchauffement climatique atteigne {{nobr|1,5 °C}} entre 2030 et 2052 s’il continue d’augmenter au rythme actuel. (''degré de confiance élevé'') (Figure RID.1) {1.2} '''<br />
<br />
A.1.1 Reflétant la tendance au réchauffement à long terme depuis l’ère préindustrielle, la moyenne de la température de surface du globe (MTSG) observée pour la décennie 2006-2015 était de 0,87{{lié}}°C (valeur ''probable'' comprise entre {{nobr|0,75 °C}} et {{nobr|0,99 °C}}){{lié}}<ref>Cette fourchette couvre les quatre estimations relues par les pairs qui sont disponibles sur le changement de la MTSG observée. Elle tient également compte de l’incertitude supplémentaire due à une possible variabilité naturelle à court terme. {1.2.1, tableau 1.1}</ref> au-dessus de la moyenne sur la période 1850-1900 (''degré de confiance très élevé''). Le réchauffement anthropique estimé de la planète correspond au niveau de réchauffement observé à {{nobr|± 20 %}} près (''plage probable''). Le réchauffement anthropique estimé de la planète augmente actuellement de {{nobr|0,2 °C}} (rythme ''probable'' compris entre {{nobr|0,1 °C}} et {{nobr|0,3 °C}}) par décennie en raison des émissions passées et actuelles (''degré de confiance élevé''). {1.2.1, Tableau 1.1, 1.2.4}<br />
<br />
A.1.2 De nombreux territoires et saisons font face à un réchauffement supérieur à la moyenne annuelle mondiale, y compris l’Arctique dont le réchauffement est deux à trois fois plus important. Le réchauffement est généralement plus important sur les terres émergées qu’au-dessus des océans. (''degré de confiance élevé'') {1.2.1, 1.2.2, Figure 1.1, Figure 1.3, 3.3.1, 3.3.2}<br />
<br />
A.1.3 Des tendances d’intensité et de fréquence de certains extrêmes climatiques et météorologiques ont été détectées au fil du temps, au cours desquelles environ {{nobr|0,5 °C}} de réchauffement planétaire ont été observés (''degré de confiance moyen''). Cette évaluation repose sur plusieurs éléments, y compris des études d’attribution des changements d’extrêmes depuis 1950. {3.3.1, 3.3.2, 3.3.3}<br />
<br />
<br />
'''A.2 Le réchauffement dû aux émissions anthropiques de la période préindustrielle à nos jours se poursuivra durant des siècles, voire des millénaires, et continuera de provoquer d’autres changements à long terme du système climatique, comme une élévation du niveau des mers, avec les incidences correspondantes (''degré de confiance élevé''), mais il est ''peu probable'' que ces émissions entraînent à elles seules un réchauffement planétaire de {{nobr|1,5 °C}} (''degré de confiance moyen''). (Figure RID.1) {1.2, 3.3, Figure 1.5}'''<br />
<br />
A.2.1 Il est ''peu probable'' que les émissions anthropiques (y compris les gaz à effet de serre, les aérosols et leurs précurseurs) qui ont eu lieu jusqu’à présent provoquent un réchauffement supplémentaire de plus de {{nobr|0,5 °C}} au cours des deux ou trois prochaines décennies (''degré de confiance élevé'') ou à l’échelle d’un siècle (''degré de confiance moyen''). {1.2.4, Figure 1.5}<br />
<br />
A.2.2 Atteindre et maintenir les émissions anthropiques mondiales nettes de CO<sub>2</sub> à zéro et diminuer le forçage radiatif net autre que celui du CO<sub>2</sub> permettraient de stopper le réchauffement planétaire d’origine anthropique sur des échelles de temps multidécennales (''degré de confiance élevé''). La température maximale atteinte est alors déterminée par les émissions anthropiques nettes cumulées de CO<sub>2</sub> à l’échelle mondiale jusqu'au moment où les émissions nettes de CO<sub>2</sub> sont nulles (''degré de confiance élevé'') et le niveau de forçage radiatif autre que celui du CO<sub>2</sub> au cours des décennies qui précédent le moment où les températures maximales sont atteintes (''degré de confiance moyen''). Sur des échelles de temps plus longues, maintenir des émissions anthropiques nettes négatives de CO<sub>2</sub> à l'échelle mondiale et/ou des réductions supplémentaires du forçage radiatif autre que celui du CO<sub>2</sub> peut encore être nécessaire pour empêcher un réchauffement supplémentaire dû aux rétroactions du système Terre, et pour renverser l'acidification des océans (''degré de confiance moyen''), et sera nécessaire pour minimiser l’élévation du niveau de la mer (''degré de confiance élevé''). {Encadré 2 du chapitre 1, 1.2.3, 1.2.4, figure 1.4, 2.2.1, 2.2.2, 3.4.4.8, 3.4.5.1, 3.6.3.2}<br />
<br />
<br />
'''A.3 Les risques liés au climat sur les systèmes naturels et humains sont plus élevés pour un réchauffement planétaire de {{nobr|1,5 °C}} de plus qu’à l’heure actuelle, mais moins élevés qu'à {{nobr|2 °C}} (''degré de confiance élevé''). Ces risques dépendent de l’ampleur et de la vitesse à laquelle le réchauffement se manifeste, de la situation géographique, des niveaux de développement et de vulnérabilité, ainsi que des choix et de la mise en œuvre d'options d’adaptation et d’atténuation (''degré de confiance élevé''). (Figure RID.2) {1.3, 3.3, 3.4, 5.6}'''<br />
<br />
A.3.1 Des effets du réchauffement climatique sur les systèmes naturels et humains ont déjà été observés (''degré de confiance élevé''). De nombreux écosystèmes terrestres et océaniques ainsi que certains des services qu’ils fournissent ont déjà été modifiés en raison du réchauffement planétaire (''degré de confiance élevé''). (Figure RID.2) {1.4, 3.4, 3.5}<br />
<br />
A.3.2 Les risques futurs liés au climat dépendent du rythme, du maximum et de la durée du réchauffement. Dans l'ensemble, ils sont plus importants si l'on considère que le réchauffement planétaire dépasse {{nobr|1,5 °C}} avant de revenir à ce niveau d'ici 2100, que si le réchauffement planétaire se stabilise progressivement à {{nobr|1,5 °C}}, en particulier si le maximum de température est élevé (par exemple, environ {{nobr|2 °C}}) (''degré de confiance élevé''). Certains effets peuvent être durables ou irréversibles, comme la perte de certains écosystèmes (''degré de confiance élevé''). {3.2, 3.4.4, 3.6.3, encadré 8 du chapitre 3}<br />
<br />
A.3.3 L’adaptation et l’atténuation sont déjà en cours (''degré de confiance élevé''). Les risques futurs liés au climat seraient réduits par l’intensification et l’accélération des mesures d’atténuation du changement climatique à grande échelle, à plusieurs niveaux et à travers différents secteurs, et par des mesures d’adaptation à la fois progressive et transformationnelles (''degré de confiance élevé''). {1.2, 1.3, tableau 3.5, 4.2.2, encadré 9 du chapitre 4, encadré 4.2, encadré 4.3, encadré 4.6, 4.3.1, 4.3.2, 4.3.3, 4.3.4, 4.3.5, 4.4.1, 4.4.4, 4.4.5, 4.5.3}<br />
<br />
[[Image:Rapport du GIEC - Réchauffement climatique de 1,5°C graphe 1.png|1000px]]<br />
<br />
'''Figure SPM.1''' | Cadre a : Changement observé de la température moyenne mensuelle à la surface du globe (TMSG, ligne grise jusqu’en 2017, d’après les jeux de données HadCRUT4, GISTEMP, Cowtan-Way et NOAA) et réchauffement planétaire anthropique estimé (ligne continue orange jusqu’en 2017, la zone orange indiquant la plage ''probable'' estimée). La flèche pointillée orange et la barre d’erreur horizontale orange indiquent respectivement l’estimation centrale et l’intervalle de temps ''probable'' pour lequel {{nobr|1,5 °C}} est atteint si le rythme de réchauffement actuel continue. La zone grise à droite du cadre a montre la plage ''probable'' des réponses de réchauffement, calculées à l’aide d’un modèle climatique simple, à un profil schématique (avenir hypothétique) dans lequel les émissions nettes de CO<sub>2</sub> (ligne grise dans les cadres b et c) diminuent en ligne droite à partir de 2020 pour atteindre zéro émission nette en 2055, et dans lequel le forçage radiatif net autre que celui du CO<sub>2</sub> (ligne grise dans le cadre d) augmente jusqu’en 2030, puis diminue ensuite. La zone bleue du cadre a) montre la réponse à une réduction plus rapide des émissions de CO<sub>2</sub> (ligne bleue du cadre b), atteignant zéro émission nette en 2040, réduisant les émissions cumulées de CO<sub>2</sub> (cadre c). La zone violette montre la réponse à la baisse des émissions nettes de CO<sub>2</sub> jusqu'à zéro en 2055, le forçage net autre que celui du CO<sub>2</sub> restant constant après 2030. Les barres d’erreur verticales sur la droite du cadre a) montrent les plages ''probables'' (lignes minces) et les terciles centraux (33{{e}}-66{{e}} centiles, lignes épaisses) de la distribution estimée du réchauffement en 2100 selon ces trois profils schématiques. Les barres d’erreur pointillées verticales des cadres b, c et d montrent la plage ''probable'' des émissions nettes historiques annuelles et cumulatives mondiales de CO<sub>2</sub> en 2017 (données du Global Carbon Project) et du forçage radiatif net autre que celui du CO<sub>2</sub> en 2011 à partir du RE5, respectivement. Les axes verticaux des cadres c et d sont mis à l’échelle pour représenter des effets à peu près égaux sur la TMSG. {1.2.1, 1.2.1, 1.2.3, 1.2.4, 2.3, figure 1.2 et chapitre 1 Documents supplémentaires, encadré 2 du chapitre 1}<br />
<br />
== B. Projections des changements climatiques, effets potentiels et risques associés ==<br />
<br />
'''B.1 Les projections des modèles climatiques montrent des différences robustes{{lié}}<ref>''Robuste'' signifie ici qu’au moins deux tiers des modèles climatiques montrent le même signe de changement à l’échelle de la grille de points, et que les différences entre de larges régions sont statistiquement significatives.</ref> des caractéristiques climatiques régionales entre la situation actuelle et le réchauffement planétaire de {{nobr|1,5 °C}}, et entre {{nobr|1,5 °C}} et {{nobr|2 °C}} de réchauffement{{lié}}<ref>Les projections des changements de conséquences entre les différents niveaux de réchauffement climatique sont déterminées par rapport aux modifications de température moyenne à la surface du globe.</ref>. Ces différences comprennent des augmentations de la température moyenne sur la plupart des terres émergées et des régions océaniques (''degré de confiance élevé''), des augmentations des extrêmes chauds dans la plupart des régions habitées (''degré de confiance élevé''), des augmentations des fortes précipitations dans plusieurs régions (''degré de confiance moyen'') et des augmentations de la probabilité de sécheresses et de manque de précipitations dans certaines régions (''degré de confiance moyen''). {3.3}'''<br />
<br />
B.1.1 Les éléments provenant des changements attribués de certains extrêmes climatiques et météorologiques, qui suggèrent un réchauffement planétaire d’environ {{nobr|0,5 °C}}, étayent l’évaluation selon laquelle un réchauffement supplémentaire de {{nobr|0,5 °C}} par rapport à la situation actuelle est associé à d’autres changements détectables de ces extrêmes (''degré de confiance moyen''). On estime que plusieurs changements climatiques régionaux se produisent avec un réchauffement planétaire allant jusqu’à {{nobr|1,5 °C}} par rapport aux niveaux préindustriels, y compris une augmentation des températures extrêmes dans de nombreuses régions (''degré de confiance élevé''), une augmentation de la fréquence, de l’intensité et/ou de la quantité des fortes précipitations dans plusieurs régions (''degré de confiance élevé'') et une augmentation de l’intensité ou de la fréquence des périodes de sécheresse dans certaines régions (''degré de confiance moyen''). {3.2, 3.3.1, 3.3.2, 3.3.3, 3.3.4, tableau 3.2}<br />
<br />
B.1.2 Les températures extrêmes sur les terres émergées devraient se réchauffer davantage que la température moyenne à la surface du globe (''degré de confiance élevé'') : durant les journées extrêmement chaudes, aux latitudes moyennes, le réchauffement peut aller jusqu'à environ {{nobr|3 °C}} aux latitudes moyennes en cas de réchauffement planétaire de {{nobr|1,5 °C}}, contre environ 4{{lié}}°C en cas de réchauffement planétaire de {{nobr|2 °C}}, et durant les nuits extrêmement froides, aux latitudes élevées, le réchauffement peut aller jusqu’à environ {{nobr|4,5 °C}} en cas de réchauffement planétaire de {{nobr|1,5 °C}}, contre environ {{nobr|6 °C}} en cas de réchauffement planétaire de {{nobr|2 °C}} (''degré de confiance élevé''). Les projections du nombre de jours chauds sont celles d'une augmentation dans la plupart des terres émergées, les plus fortes hausses étant observées sous les tropiques (''degré de confiance élevé''). {3.3.1, 3.3.2, encadré 8 du chapitre 3}<br />
<br />
B.1.3 Les risques liés aux sécheresses et aux déficits de précipitations devraient être plus élevés dans certaines régions en cas d’un réchauffement planétaire de {{nobr|2 °C}} comparativement à {{nobr|1,5 °C}} (''degré de confiance moyen''). Les risques associés aux fortes précipitations devraient être plus élevés en cas d’une augmentation de {{nobr|2 °C}} comparativement à {{nobr|1,5 °C}} pour le réchauffement planétaire dans plusieurs régions de l’hémisphère Nord à haute latitude et/ou à haute altitude, en Asie orientale et en Amérique du Nord orientale (''degré de confiance moyen''). Les fortes précipitations associées aux cyclones tropicaux devraient être plus abondantes à {{nobr|2 °C}}, comparativement à {{nobr|1,5 °C}} pour le réchauffement planétaire (''degré de confiance moyen''). On a généralement peu confiance dans les changements prévus pour les fortes précipitations en cas de {{nobr|2 °C}}, comparativement à {{nobr|1,5 °C}} dans les autres régions. Les fortes précipitations agrégées à l’échelle mondiale devraient être plus élevées à {{nobr|2 °C}} qu’à {{nobr|1,5 °C}} en cas de réchauffement climatique (''degré de confiance moyen''). En raison des fortes précipitations, la fraction de la superficie mondiale touchée par les risques d’inondation devrait être plus importante en cas d’un réchauffement planétaire de {{nobr|2 °C}} comparé à un réchauffement de {{nobr|1,5 °C}} (''degré de confiance moyen''). {3.3.1, 3.3.3, 3.3.4, 3.3.5, 3.3.6}<br />
<br />
<br />
'''B.2 D’ici 2100, l’élévation mondiale moyenne du niveau de la mer devrait être inférieure d’environ 0,1 mètre en cas d’un réchauffement planétaire de {{nobr|1,5 °C}} contre 2{{lié}}°C (''degré de confiance moyen''). Le niveau de la mer continuera de monter bien au-delà de 2100 (''degré de confiance élevé''), et l’ampleur et le rythme de cette hausse dépendent des futures trajectoires d’émissions. Un taux plus lent d’élévation du niveau de la mer permet d’accroître les possibilités d’adaptation des systèmes humains et écologiques des petites îles, des zones côtières de faible altitude et des deltas (''degré de confiance moyen''). {3.3, 3.4, 3.6}'''<br />
<br />
B.2.1 Les projections modélisées de l’élévation moyenne du niveau de la mer (par rapport à 1986-2005) suggèrent une fourchette indicative de 0,26 à 0,77 m d’ici 2100 pour {{nobr|1,5 °C}} de réchauffement planétaire, 0,1 m (0,04-0,16 m) de moins qu’en cas d’un réchauffement planétaire de {{nobr|2 °C}} (''degré de confiance moyen''). Une réduction de 0,1 m de l’élévation du niveau de la mer à l’échelle mondiale implique que jusqu’à 10 millions de personnes de moins seraient exposées à des risques connexes, sur la base de la population en 2010 et en l’absence d’adaptation (''degré de confiance moyen''). {3.4.4, 3.4.5, 4.3.2}<br />
<br />
B.2.2 L’élévation du niveau de la mer se poursuivra au-delà de 2100 même si le réchauffement planétaire est limité à {{nobr|1,5 °C}} au {{s|XXI}} (''degré de confiance élevé''). L’instabilité de la calotte glaciaire marine en Antarctique et/ou la perte irréversible de la calotte glaciaire du Groenland pourraient entraîner une élévation de plusieurs mètres du niveau de la mer sur des centaines ou des milliers d’années. Ces instabilités pourraient être déclenchées à environ {{nobr|1,5 °C}} à {{nobr|2 °C}} de réchauffement climatique (''degré de confiance moyen''). (Figure SPM.2) {3.3.9, 3.4.5, 3.5.2, 3.6.3, encadré 3.3}<br />
<br />
B.2.3 Le réchauffement croissant amplifie l’exposition des petites îles, des zones côtières basses et des deltas aux risques associés à l’élévation du niveau de la mer pour de nombreux systèmes humains et écologiques, notamment l’intrusion accrue d’eau salée, les inondations et les dommages aux infrastructures (''degré de confiance élevé''). Les risques associés à l’élévation du niveau de la mer sont plus élevés à {{nobr|2 °C}} qu’à {{nobr|1,5 °C}}. Le rythme plus lent de l’élévation du niveau de la mer lors d’un réchauffement planétaire de {{nobr|1,5 °C}} réduit ces risques, ce qui offre de plus grandes possibilités d’adaptation, notamment la gestion et la restauration des écosystèmes côtiers naturels et le renforcement des infrastructures (''degré de confiance moyen''). (Figure SPM.2) {3.4.5, Encadré 3.5}<br />
<br />
<br />
'''B.3 Sur terre, les effets sur la biodiversité et les écosystèmes, y compris la perte et l’extinction d’espèces, devraient être plus faibles en cas d’un réchauffement planétaire de {{nobr|1,5 °C}} par rapport à un réchauffement de {{nobr|2 °C}}. Limiter le réchauffement planétaire à {{nobr|1,5 °C}} par rapport à {{nobr|2 °C}} devrait réduire les effets sur les écosystèmes terrestres, d’eau douce et côtiers et conserver une plus grande part de leurs services aux humains (''degré de confiance élevé''). (Figure SPM.2) {3.4, 3.5, Encadré 3.4, Encadré 4.2, Encadré 8 du chapitre 3}'''<br />
<br />
B.3.1 Sur les {{formatnum:105000}} espèces étudiées{{lié}}<ref>En accord avec les études précédentes, des chiffres illustratifs ont été tirés d’une récente méta-analyse. </ref>, 6{{lié}}% des insectes, 8{{lié}}% des plantes et 4{{lié}}% des vertébrés devraient perdre plus de la moitié de leur aire de répartition géographique déterminée par le climat pour un réchauffement planétaire de {{nobr|1,5 °C}}, contre 18{{lié}}% des insectes, 16{{lié}}% des plantes et 8{{lié}}% des vertébrés pour un réchauffement planétaire de {{nobr|2 °C}} (''degré de confiance moyen''). Les effets associés à d’autres risques liés à la biodiversité, comme les feux de forêt et la propagation d’espèces invasives, sont plus faibles à {{nobr|1,5 °C}} comparativement à 2{{lié}}°C pour le réchauffement planétaire (''degré de confiance élevé''). {3.4.3, 3.5.2}<br />
<br />
B.3.2 On prévoit qu’environ 4{{lié}}% (intervalle interquartile de 2 à 7{{lié}}%) de la superficie terrestre mondiale subira une transformation des écosystèmes d’un type à un autre à {{nobr|1 °C}} de réchauffement planétaire, contre 13{{lié}}% (intervalle interquartile de 8 à 20{{lié}}%) à {{nobr|2 °C}} (''degré de confiance moyen''). Cela indique que la zone à risque devrait être inférieure d’environ 50{{lié}}% en cas d’une augmentation de 1,5°C par rapport à une augmentation de 2{{lié}}°C (''degré de confiance moyen''). {3.4.3.1, 3.4.3.5}<br />
<br />
B.3.3 La toundra des hautes latitudes et les forêts boréales sont particulièrement menacées par la dégradation et la perte causées par les changements climatiques, les arbustes ligneux empiétant déjà dans la toundra (''degré de confiance élevé''), ce qui se poursuivra en cas d’un réchauffement supplémentaire. Limiter le réchauffement planétaire à {{nobr|1,5 °C}} plutôt qu’à {{nobr|2 °C}} devrait empêcher le dégel pendant des siècles d’une zone de pergélisol de l’ordre de 1,5 à 2,5 millions de km<sup>2</sup> (''degré de confiance moyen''). {3.3.2, 3.4.3, 3.5.5} <br />
<br />
<br />
'''B.4 Limiter le réchauffement planétaire à {{nobr|1,5 °C}} par rapport à {{nobr|2 °C}} devrait réduire l’augmentation de la température de l’océan ainsi que l’augmentation de l’acidité de l’océan et la baisse du niveau d’oxygène dans l’océan qui en découlent (''degré de confiance élevé''). Par conséquent, le fait de limiter le réchauffement planétaire à {{nobr|1,5 °C}} devrait réduire les risques pour la biodiversité marine, les pêcheries et les écosystèmes, ainsi que leurs fonctions et services à l’homme, comme l’illustrent les récents changements apportés aux écosystèmes des glaces marines arctiques et des récifs coralliens d’eau chaude (''degré de confiance élevé''). {3.3, 3.4, 3.5, Encadré 3.4, Encadré 3.5}'''<br />
<br />
B.4.1 On est très confiant que la probabilité d’un océan Arctique libre de glace de mer pendant l’été est beaucoup plus faible en cas d’un réchauffement planétaire est de {{nobr|1,5 °C}}, comparativement à {{nobr|2 °C}}. Avec {{nobr|1,5 °C}} de réchauffement planétaire, on prévoit un été arctique sans glace de mer par siècle. Cette probabilité est augmentée à au moins une par décennie dans le cas d’un réchauffement global de {{nobr|2 °C}}. Les effets d’un dépassement de température sont réversibles pour la couverture de glace de mer arctique sur des échelles de temps décennales (''degré de confiance élevé''). {3.3.8, 3.4.4.7}<br />
<br />
B.4.2 Le réchauffement planétaire de {{nobr|1,5 °C}} devrait déplacer les aires de répartition de nombreuses espèces marines vers des latitudes plus élevées et augmenter les dommages causés à de nombreux écosystèmes. On s’attend également à ce qu’il entraîne la perte de ressources côtières et réduise la productivité des pêches et de l’aquaculture (en particulier aux basses latitudes). Les risques d’effets induits par le climat devraient être plus élevés en cas d’un réchauffement planétaire de {{nobr|2 °C}} qu’en cas d’un réchauffement de {{nobr|1,5 °C}} (''degré de confiance élevé''). Les récifs coralliens, par exemple, devraient encore diminuer de 70 à 90{{lié}}% à 1,5{{lié}}°C (''degré de confiance élevé''), avec des pertes plus importantes {{nobr|(> 99 %)}} à {{nobr|2 °C}} (''degré de confiance très élevé''). Le risque de perte irréversible de nombreux écosystèmes marins et côtiers augmente avec le réchauffement climatique, en particulier de 2{{lié}}°C ou plus (''degré de confiance élevé''). {3.4.4, Encadré 3.4}<br />
<br />
B.4.3 Le niveau d’acidification des océans dû à l’augmentation des concentrations de CO<sub>2</sub> associée au réchauffement planétaire de {{nobr|1,5 °C}} devrait amplifier les effets néfastes du réchauffement, et encore plus à {{nobr|2 °C}}, et avoir un impact sur la croissance, le développement, la calcification, la survie et donc l’abondance d’une large gamme d’espèces, des algues aux poissons (''degré de confiance'' élevée). {3.3.10, 3.4.4}<br />
<br />
B.4.4 Les effets du changement climatique dans l’océan augmentent les risques pour les pêches et l’aquaculture en raison des effets sur la physiologie, la survie, l’habitat, la reproduction, l’incidence des maladies et le risque d’espèces invasives (''degré de confiance moyen''), mais ils devraient être moins élevés en cas d’un réchauffement de {{nobr|1,5 °C}} de la planète qu’en cas d’un réchauffement de 2{{lié}}°C. Un modèle de pêche mondial, par exemple, prévoyait une diminution des prises annuelles mondiales pour les pêches marines d’environ 1,5 million de tonnes pour 1,5{{lié}}°C du réchauffement planétaire, comparativement à une perte de plus de 3 millions de tonnes pour {{nobr|2 °C}} du réchauffement planétaire (''degré de confiance moyen''). {3.4.4, Encadré 3.4}<br />
<br />
<br />
'''B.5 Les risques liés au climat pour la santé, les moyens d’existence, la sécurité alimentaire, l’approvisionnement en eau, la sécurité humaine et la croissance économique devraient augmenter dans le cas d’un réchauffement planétaire de {{nobr|1,5 °C}} et augmenter davantage en cas d’un réchauffement de {{nobr|2 °C}}. (Figure SPM.2) {3.4, 3.5, 5.2, Encadré 3.2, Encadré 3.3, Encadré 3.5, Encadré 3.6, Encadré 6 du Chapitre 3, Encadré 9 du Chapitre 4, Encadré 12 du Chapitre 5, 5.2}'''<br />
<br />
B.5.1 Les populations exposées à un risque disproportionnellement plus élevé de conséquences néfastes en cas d'un réchauffement planétaire de {{nobr|1,5 °C}} et plus comprennent des populations défavorisées et vulnérables, certains peuples autochtones et des communautés locales qui dépendent des moyens de subsistance agricoles ou côtiers (''degré de confiance élevé''). Les régions à risque disproportionnellement élevé comprennent les écosystèmes arctiques, les régions arides, les petits États insulaires en développement et les pays les moins développés (''degré de confiance élevé''). On s’attend à ce que la pauvreté et les désavantages augmentent dans certaines populations à mesure que le réchauffement planétaire augmente ; limiter le réchauffement planétaire à {{nobr|1,5 °C}}, plutôt qu’à {{nobr|2 °C}}, pourrait réduire le nombre de personnes à la fois exposées aux risques liés au climat et vulnérables à la pauvreté de plusieurs centaines de millions d’ici 2050 (''degré de confiance moyen''). {3.4.10, 3.4.11, Encadré 3.5, Encadré 6 au chapitre 3, Encadré 9 au chapitre 4, Encadré 12 au chapitre 5, 4.2.2.2, 5.2.1, 5.2.2, 5.2.3, 5.6.3}<br />
<br />
B.5.2 Toute augmentation du réchauffement planétaire devrait affecter la santé humaine, avec des conséquences principalement négatives (''degré de confiance élevé''). On s’attend à ce que les risques de morbidité et de mortalité liées à la chaleur (''degré de confiance très élevé'') et de mortalité liée à l’ozone soient moins élevés dans le cas d’un réchauffement planétaire de {{nobr|1,5 °C}} que dans le cas d’un réchauffement de {{nobr|2 °C}} si les émissions nécessaires à la formation d’ozone restent élevées (''degré de confiance élevé''). Les îlots de chaleur urbains amplifient souvent les effets des vagues de chaleur dans les villes (''degré de confiance élevé''). Les risques liés à certaines maladies à transmission vectorielle, comme le paludisme et la dengue, devraient augmenter avec le réchauffement de {{nobr|1,5 °C}} à {{nobr|2 °C}}, y compris les déplacements potentiels dans leur zone géographique (''degré de confiance élevé''). {3.4.7, 3.4.8, 3.5.5.8}<br />
<br />
B.5.3 Limiter le réchauffement à {{nobr|1,5 °C}} par rapport à {{nobr|2 °C}} devrait se traduire par des baisses nettes plus faibles des rendements du maïs, du riz, du blé et éventuellement d’autres cultures céréalières, en particulier en Afrique subsaharienne, en Asie du Sud-Est et en Amérique centrale et du Sud, et de la qualité nutritionnelle dépendante du CO<sub>2</sub> du riz et du blé (''degré de confiance élevé''). Les réductions des disponibilités alimentaires projetées sont plus importantes dans le cas d’un réchauffement climatique de 2{{lié}}°C que dans celui d’un réchauffement de {{nobr|1,5 °C}} au Sahel, en Afrique australe, en Méditerranée, en Europe centrale et en Amazonie (''degré de confiance moyen''). On s’attend à ce que le bétail soit affecté négativement par la hausse des températures, en fonction de l’ampleur des changements dans la qualité des aliments pour animaux, de la propagation des maladies et de la disponibilité des ressources en eau (''degré de confiance élevé''). {3.4.6, 3.5.4, 3.5.5, Encadré 3.1, Encadré 6 du chapitre 3, Encadré 9 du chapitre 4}<br />
<br />
B.5.4 En fonction des conditions socio-économiques futures, limiter le réchauffement planétaire à {{nobr|1,5 °C}} au lieu de {{nobr|2 °C}} peut réduire la proportion de la population mondiale exposée à une augmentation du stress hydrique due au changement climatique jusqu’à 50{{lié}}%, même si la variabilité est considérable entre les régions (''degré de confiance moyen''). De nombreux petits États insulaires en développement pourraient connaître un stress hydrique plus faible en raison des changements prévus dans l’aridité lorsque le réchauffement planétaire est limité à {{nobr|1,5 °C}}, contre {{nobr|2 °C}} (''degré de confiance moyen''). {3.3.5, 3.4.2, 3.4.8, 3.5.5, Encadré 3.2, Encadré 3.5, Encadré 9 du chapitre 4}<br />
<br />
B.5.5 Les risques pesant sur la croissance économique mondiale agrégée en raison des effets du changement climatique devraient être plus faibles dans le cas d’un réchauffement climatique de {{nobr|1,5 °C}} que dans celui d’un réchauffement de {{nobr|2 °C}} d’ici la fin du siècle{{lié}}<ref>Ici, les impacts sur la croissance économiques renvoient aux modifications du Produit Intérieur Brut (PIB). Beaucoup des impacts, comme la perte de vies humaines, d'héritages culturels ou de services écosystémiques, sont difficiles à évaluer et chiffrer. </ref> (''degré de confiance moyen''). Cela exclut les coûts de l’atténuation, les investissements dans l’adaptation et les avantages de l’adaptation. Les pays tropicaux et subtropicaux de l’hémisphère Sud devraient être les plus touchés par le changement climatique en termes de croissance économique si le réchauffement planétaire passait de {{nobr|1,5 °C}} à {{nobr|2 °C}} (''degré de confiance moyen''). {3.5.2, 3.5.3}<br />
<br />
B.5.6 L’exposition à des risques climatiques multiples et composés augmente entre un réchauffement global de {{nobr|1,5 °C}} et un réchauffement de {{nobr|2 °C}} en raison du réchauffement planétaire, avec une plus grande proportion de personnes qui y sont à la fois exposées et vulnérables à la pauvreté en Afrique et en Asie (''degré de confiance élevé''). Pour un réchauffement climatique de {{nobr|1,5 °C}} à {{nobr|2 °C}}, les risques dans les secteurs de l’énergie, de l’alimentation et de l’eau pourraient se chevaucher dans l’espace et dans le temps, créant de nouveaux dangers, expositions et vulnérabilités qui pourraient affecter un nombre croissant de personnes et de régions (''degré de confiance moyen'') et aggravant les risques actuels. {Encadré 3.5, 3.3.1, 3.4.5.3, 3.4.5.6, 3.4.11, 3.5.4.9}<br />
<br />
B.5.7 Il existe de multiples sources de données indiquant que depuis le RE5, les niveaux de risque évalués ont augmenté pour quatre des cinq raisons de préoccupation (RFC) du réchauffement climatique à {{nobr|2 °C}} (''degré de confiance élevé''). Les transitions des risques par degré de réchauffement planétaire sont maintenant les suivantes : du risque élevé à très élevé entre {{nobr|1,5 °C}} et {{nobr|2 °C}} pour les RFC1 (systèmes uniques et menacés) (''degré de confiance élevé'') ; risque modéré à élevé entre {{nobr|1 °C}} et {{nobr|1,5 °C}} pour les RFC2 (événements météorologiques extrêmes) (''degré de confiance moyen'') ; risque moyen à élevé entre {{nobr|1,5 °C}} et {{nobr|2 °C}} pour le RFC3 (Distribution des effets) (''degré de confiance élevé'') ; risque modéré à élevé entre {{nobr|1,5 °C}} et {{nobr|2,5 °C}} pour le RFC4 (impacts globaux) (''degré de confiance moyen'') ; et de modérée à élevée entre {{nobr|1 °C}} et {{nobr|2,5 °C}} pour le RFC5 (événements isolés à grande échelle) (''degré de confiance moyen''). (Figure SPM.2) {3.4.13 ; 3.5, 3.5.2}<br />
<br />
<br />
'''B.6 La plupart des besoins d’adaptation seront plus faibles pour un réchauffement climatique de {{nobr|1,5 °C}} par rapport à {{nobr|2 °C}} (''degré de confiance élevé''). Il existe un large éventail d’options d’adaptation qui peuvent réduire les risques du changement climatique (''degré de confiance élevé''). Il y a des limites à l’adaptation et à la capacité d’adaptation de certains systèmes humains et naturels à un réchauffement planétaire de {{nobr|1,5 °C}}, avec des pertes associées (''degré de confiance moyen''). Le nombre et la disponibilité des options d’adaptation varient selon le secteur (''degré de confiance moyen''). {Tableau 3.5, 4.3, 4.5, encadré 9 au chapitre 4, encadré 12 au chapitre 5}'''<br />
<br />
B.6.1 Il existe un large éventail d’options d’adaptation pour réduire les risques pour les écosystèmes naturels et gérés (p. ex. adaptation fondée sur les écosystèmes, restauration des écosystèmes et dégradation et déforestation évitées, gestion de la biodiversité, aquaculture durable, connaissances locales et connaissances autochtones), les risques d’élévation du niveau de la mer (p. ex.les mesures de défense côtière et leur renforcement) et les risques liés à la santé, aux moyens de subsistance, à l’alimentation, l’eau, la croissance économique, particulièrement dans les paysages ruraux (p. ex, l’irrigation efficace, les filets de sécurité sociale, la gestion des risques de catastrophe, la répartition et le partage des risques et l’adaptation communautaire) et les zones urbaines (p. ex. l’infrastructure verte, l’utilisation et la planification durables des terres et la gestion durable des ressources en eau) (''degré de confiance moyen''). {4.3.1, 4.3.2, 4.3.3, 4.3.5, 4.5.3, 4.5.4, 5.3.2, encadré 4.2, encadré 4.3, encadré 4.6, encadré 9 du chapitre 4}<br />
<br />
B.6.2 L’adaptation devrait être plus difficile pour les écosystèmes, l’alimentation et les systèmes de santé à {{nobr|2 °C}} du réchauffement climatique que pour {{nobr|1,5 °C}} (''degré de confiance moyen''). Certaines régions vulnérables, y compris les petites îles et les pays les moins avancés, devraient être exposées à des risques climatiques multiples et interdépendants, même si le réchauffement planétaire atteint {{nobr|1,5 °C}} (''degré de confiance élevé''). {3.3.1, 3.4.5, Encadré 3.5, Tableau 3.5, Encadré 9 au chapitre 4, 5.6, Encadré 12 au chapitre 5, Encadré 5.3}<br />
<br />
B.6.3 Les limites de la capacité d’adaptation existent à {{nobr|1,5 °C}} de réchauffement planétaire, deviennent plus prononcées à des niveaux de réchauffement plus élevés et varient selon les secteurs, avec des implications propres aux sites pour les régions vulnérables, les écosystèmes et la santé humaine (''degré de confiance moyen'') {Encadré 12 du chapitre 5, encadré 3.5, tableau 3.5}<br />
<br />
[[Image:Rapport du GIEC - Réchauffement climatique de 1,5°C graphe 2.png|1000px]]<br />
<br />
'''Figure SPM.2''' | Ces cinq sources d’inquiétude (RFC) fournissent un cadre pour résumer les principaux effets et risques entre les secteurs et les régions, et ont été présentées dans le troisième rapport d’évaluation du GIEC. Les RFC illustrent les implications du réchauffement climatique pour les populations, les économies et les écosystèmes. Les effets et/ou les risques pour chaque RFC sont basés sur l’évaluation de la nouvelle littérature qui a paru. Comme dans le RE5, cette littérature a été utilisée pour faire des jugements d’experts afin d’évaluer les niveaux de réchauffement planétaire pour lesquels les niveaux d’impact et/ou de risque sont indétectables, modérés, élevés ou très élevés. La sélection des effets et des risques pour les systèmes naturels, gérés et humains dans le panneau inférieur est illustrative et ne se veut pas exhaustive. {3.4, 3.5, 3.5.2.1, 3.5.2.2, 3.5.2.3, 3.5.2.4, 3.5.2.5, 5.4.1, 5.5.3, 5.6.1, encadré 3.4}<br />
<br />
* RFC1 Systèmes uniques et menacés : systèmes écologiques et humains dont l’aire de répartition géographique est restreinte en raison des conditions climatiques et qui présentent un taux d’endémisme élevé ou d’autres propriétés particulières. Les récifs coralliens, l’Arctique et ses populations autochtones, les glaciers de montagne et les points chauds de la biodiversité en sont des exemples. <br />
* RFC2 Phénomènes météorologiques extrêmes : risques/effets sur la santé humaine, les moyens de subsistance, les biens et les écosystèmes dus à des phénomènes météorologiques extrêmes tels que les vagues de chaleur, les pluies torrentielles, la sécheresse et les incendies de forêt et inondations côtières. <br />
* RFC3 Distribution des effets : risques/effets qui affectent de manière disproportionnée des groupes particuliers en raison d’une distribution inégale des risques physiques liés au changement climatique, de l’exposition ou de la vulnérabilité. <br />
* RFC4 Effets globaux : dommages monétaires globaux, dégradation et perte des écosystèmes et de la biodiversité à l’échelle mondiale. <br />
* RFC5 Événements singuliers à grande échelle : changements relativement importants, brusques et parfois irréversibles dans les systèmes causés par le réchauffement climatique. La désintégration des calottes glaciaires du Groenland et de l’Antarctique en est un exemple.<br />
<br />
<br />
== C. Trajectoires d’émission et transitions systémiques compatibles avec le réchauffement planétaire de {{nobr|1,5 °C}} ==<br />
<br />
'''C.1 Dans les trajectoires du modèle avec un dépassement nul ou limité de {{nobr|1,5 °C}}, les émissions anthropiques nettes mondiales de CO<sub>2</sub> diminuent d’environ 45{{lié}}% par rapport aux niveaux de 2010 d’ici 2030 (intervalle interquartile 40 à 60{{lié}}%), pour atteindre zéro net vers 2050 (intervalle interquartile 2045-2055). Pour limiter le réchauffement planétaire à moins de {{nobr|2 °C}}{{lié}}<ref>Les références pour les trajectoires limitant le réchauffement global à {{nobr|2 °C}} sont basées sur une probabilité de 66{{lié}}% de rester sous la barre de {{nobr|2 °C}}.</ref>, les émissions de CO<sub>2</sub> devraient diminuer d’environ 25{{lié}}% d’ici 2030 dans la plupart des trajectoires (intervalle interquartile de 10 à 30{{lié}}%) et atteindre zéro net vers 2070 (intervalle interquartile 2065-2080). Les émissions autres que le CO<sub>2</sub> dans les trajectoires d’émission qui limitent le réchauffement planétaire à {{nobr|1,5 °C}} montrent des réductions importantes semblables à celles des trajectoires d’émission qui limitent le réchauffement à {{nobr|2 °C}}. (''degré de confiance élevé'') (figure SPM.3a) {2.1, 2.3, tableau 2.4}'''<br />
<br />
C.1.1 Les réductions d’émissions de CO<sub>2</sub> qui limitent le réchauffement planétaire à {{nobr|1,5 °C}} sans dépassement ou avec dépassement limité peuvent impliquer différents portefeuilles de mesures d’atténuation, établissant différents équilibres entre la réduction de l’intensité énergétique et l’intensité des ressources, le taux de décarbonisation et l'élimination de la dépendance au dioxyde de carbone. Différents portefeuilles sont confrontés à des défis de mise en œuvre différents et à des synergies et des compromis potentiels en matière de développement durable. (''degré de confiance élevé'') (Figure SPM.3b) {2.3.2, 2.3.4, 2.4, 2.4, 2.5.3} <br />
<br />
C.1.2 Les trajectoires modélisées qui limitent le réchauffement planétaire à {{nobr|1,5 °C}} sans dépassement ou avec dépassement limité impliquent des réductions importantes des émissions de méthane et de carbone noir (35{{lié}}% ou plus des deux d’ici 2050 par rapport à 2010). Ces trajectoires réduisent également la plupart des aérosols refroidissants, ce qui compense partiellement les effets d’atténuation pendant deux ou trois décennies. Les émissions autres que de CO<sub>2</sub>{{lié}}<ref> Les émissions autres que le CO<sub>2</sub> incluses dans ce Rapport sont toutes les émissions anthropogéniques autres que de CO<sub>2</sub> qui résultent en un forçage radiatif. Elles incluent les agents forçants du climat à courte vie, comme le méthane, certains gaz fluorés, les précurseurs de l'ozone, les aérosols ou les précurseurs d’aérosols tels que, respectivement, le carbone noir et le dioxyde de soufre, ainsi que les gaz à effet de serre à longue vie, comme le protoxyde d’azote et certains gaz fluorés. Le forçage radiatif associé avec les émissions autres que le CO<sub>2</sub> et les changements de l’albedo de surface sont désignés par forçage radiatif hors CO<sub>2</sub>. {2.2.1}</ref> peuvent être réduites grâce à de vastes mesures d’atténuation dans le secteur de l’énergie. En outre, des mesures d’atténuation ciblées autres que le CO<sub>2</sub> peuvent réduire le protoxyde d’azote et le méthane provenant de l’agriculture, le méthane provenant du secteur des déchets, certaines sources de carbone noir et les hydrofluorocarbones. Une demande élevée en bioénergie peut augmenter les émissions de protoxyde d'azote dans certaines trajectoires de {{nobr|1,5 °C}}, ce qui souligne l’importance d’approches de gestion appropriées. L’amélioration de la qualité de l’air résultant des réductions prévues de nombreuses émissions autres que le CO<sub>2</sub> procure des avantages directs et immédiats pour la santé de la population dans toutes les trajectoires du modèle à {{nobr|1,5 °C}}. (''degré de confiance élevé'') (figure SPM.3a) {2.2.1, 2.3.3, 2.4.4, 2.5.3, 4.3.6, 5.4.2} <br />
<br />
C.1.3 Pour limiter le réchauffement climatique, il faut limiter les émissions anthropiques totales cumulées de CO<sub>2</sub> depuis la période préindustrielle, c’est-à-dire rester dans les limites d’un bilan carbone total (''degré de confiance élevé''){{lié}}<ref>Il existe une base scientifique claire pour un budget carbone total cohérent avec une limitation du réchauffement global à {{nobr|1,5 °C}}. Cependant, ni ce budget carbone total ni la fraction de ce budget consommée par les émissions passées n’ont été évalués dans ce Rapport.</ref>. D’ici la fin de 2017, les émissions anthropiques de CO<sub>2</sub> depuis la période préindustrielle devraient avoir réduit le bilan carbone total pour {{nobr|1,5 °C}} de 2200 {{nobr|± 320 GtCO<sub>2</sub>}} (''degré de confiance moyen''){{lié}}<ref>Quelle que soit la mesure de la température globale utilisée, une meilleure compréhension et des avancées supplémentaires dans les méthodes ont mené à une augmentation de l’estimation du budget carbone restant d’environ 300 GtCO<sub>2</sub> par rapport au RE5. (''degré de confiance moyenne'') {2.2.2}</ref> environ. Le reste du budget correspondant est en train d’être épuisé par des émissions actuelles de 42 {{nobr|± 3 GtCO<sub>2</sub>}} par an (''degré de confiance élevé''). Le choix de la mesure de la température globale affecte le bilan carbone restant estimé. L’utilisation de la température moyenne globale de l’air de surface, comme dans le RE5, donne une estimation du bilan carbone restant de 580 GtCO<sub>2</sub> pour une probabilité de 50{{lié}}% de limiter le réchauffement à {{nobr|1,5 °C}} et de 420 GtCO<sub>2</sub> pour une probabilité de 66{{lié}}% (''degré de confiance moyen''){{lié}}<ref>Ces estimations recourent aux observations de la température moyenne à la surface du globe (TMSG) entre 2006 et 2015 et évaluent les futures variations de température grâce aux températures de l’air de surface.</ref>. Par ailleurs, l’utilisation de TMSG donne des estimations de 770 et 570 GtCO<sub>2</sub>, pour des probabilités de 50 et 66{{lié}}%, respectivement (''degré de confiance moyen''). Les incertitudes quant à la taille de ces bilans carbone restants estimés sont considérables et dépendent de plusieurs facteurs. Les incertitudes relatives à la réaction du climat aux émissions de CO<sub>2</sub> et aux émissions autres que le CO<sub>2</sub> contribuent pour {{nobr|± 400 GtCO<sub>2</sub>}} et le niveau de réchauffement historique contribue pour {{nobr|± 250 GtCO<sub>2</sub>}} (''degré de confiance moyen''). La libération potentielle additionnelle de carbone due au dégel futur du pergélisol et la libération de méthane des terres humides pourraient entraîner une réduction des bilans jusqu’à 100 GtCO<sub>2</sub> au cours du présent siècle et davantage par la suite (''degré de confiance moyen''). En outre, le niveau d’atténuation des émissions autres que le CO<sub>2</sub> à l’avenir pourrait modifier le bilan carbone restant de 250 GtCO<sub>2</sub> dans les deux sens (''degré de confiance moyen''). {1.2.4, 2.2.2, 2.6.1, tableau 2.2, chapitre 2, documents supplémentaires}<br />
<br />
C.1.4 Les mesures de modification du rayonnement solaire (MRS) ne sont incluses dans aucune des trajectoires d’exposition évaluées disponibles. Bien que certaines mesures de MRS puissent théoriquement être efficaces pour réduire un dépassement, elles sont confrontées à de grandes incertitudes et à des lacunes dans les connaissances ainsi qu’à des risques importants et des contraintes institutionnelles et sociales au déploiement liés à la gouvernance, à l’éthique et aux effets sur le développement durable. Ils n’atténuent pas non plus l’acidification des océans. (''degré de confiance moyen'') {4.3.8, encadré 10 du chapitre 4}<br />
<br />
[[Image:Rapport_du_GIEC_-_Réchauffement_climatique_de_1,5°C_graphe_3.png|1000px]]<br />
<br />
'''Figure SPM.3a''' | Caractéristiques des trajectoires d’émissions mondiales. Le panneau principal montre les émissions nettes mondiales de CO<sub>2</sub> anthropogénique dans des trajectoires qui limitent le réchauffement planétaire à {{nobr|1,5 °C}} avec peu (moins de {{nobr|0,1 °C}}) ou pas de dépassement et des trajectoires avec un dépassement supérieur. La zone ombrée montre l’éventail des trajectoires analysées dans ce Rapport. Les panneaux de droite montrent la fourchette des émissions autres que celles de CO<sub>2</sub>, pour trois de leurs composants ayant un large historique de forçage et dont une part substantielle des sources d’émissions sont distinctes de celles au cœur des efforts de réduction du CO<sub>2</sub>. Dans ces panneaux, les zones ombrées montrent les intervalles {{nobr|5-95 %}} (ombre claire) et interquartile (ombre foncée) des trajectoires limitant le réchauffement planétaire à {{nobr|1,5 °C}} avec peu ou pas de dépassement. Les boîtes à moustache dans le bas de la figure montrent les calendriers des trajectoires qui atteignent des émissions nettes de CO<sub>2</sub> nulles, et une comparaison avec les trajectoires limitant le réchauffement planétaire à {{nobr|2 °C}} avec une probabilité d’au moins {{nobr|66 %.}} Quatre modèles illustratifs sont mis en évidence dans le panneau principal et nommés P1, P2, P3 et P4, correspondant aux trajectoires Demande Énergétique Réduite (LED), S1, S2, et S5 évaluées dans le Chapitre 2. Les descriptions et caractéristiques de ces trajectoires sont disponibles dans la Figure SPM.3b. {2.1, 2.2, 2.3, Figure 2.5, Figure 2.10, Figure 2.11}<br />
<br />
[[Image:Rapport_du_GIEC_-_Réchauffement_climatique_de_1,5°C_graphe_4.png|1000px]]<br />
<br />
{| class="wikitable"<br />
!{{t|Indicateurs globaux|140}}<br />
!{{lié|Classification des trajectoires}}<br />
!{{t|P1|140}}<br /><br />Dépassement<br />faible ou nul<br />
!{{t|P2|140}}<br /><br />Dépassement<br />faible ou nul<br />
!{{t|P3|140}}<br /><br />Dépassement<br />faible ou nul<br />
!{{t|P4|140}}<br /><br />Dépassement<br />supérieur<br />
!Écart interquartile<br /><br />Dépassement<br />faible ou nul<br />
|-<br />
|rowspan=2| ''Variation des émissions de CO<sub>2</sub>'' || ''en 2030 (% par rapport à 2010)''<br />
|align=center|-58<br />
|align=center|-47<br />
|align=center|-41<br />
|align=center|4<br />
|align=center|(-58, -40)<br />
|-<br />
| ''en 2050 (% par rapport à 2010)''<br />
|align=center|-93<br />
|align=center|-95<br />
|align=center|-91<br />
|align=center|-97<br />
|align=center|(-107, -94)<br />
|-<br />
|rowspan=2| ''Émissions de GES selon Kyoto'' {{Refl|(*)}} || ''en 2030 (% par rapport à 2010)''<br />
|align=center|-50<br />
|align=center|-49<br />
|align=center|-35<br />
|align=center|-2<br />
|align=center|(-51, -39)<br />
|-<br />
| ''en 2050 (% par rapport à 2010)''<br />
|align=center|-82<br />
|align=center|-89<br />
|align=center|-78<br />
|align=center|-80<br />
|align=center|(-93, -81)<br />
|-<br />
|rowspan=2| ''Demande finale d'énergie'' {{Refl|(**)}} || ''en 2030 (% par rapport à 2010)''<br />
|align=center|-15<br />
|align=center|-5<br />
|align=center|17<br />
|align=center|39<br />
|align=center|(-12, 7)<br />
|-<br />
| ''en 2050 (% par rapport à 2010)''<br />
|align=center|-32<br />
|align=center|2<br />
|align=center|21<br />
|align=center|44<br />
|align=center|(-11, 22)<br />
|-<br />
|rowspan=2| ''Part d'énergies renouvelables dans l'électricité'' || ''en 2030 (%)''<br />
|align=center|60<br />
|align=center|58<br />
|align=center|48<br />
|align=center|25<br />
|align=center|(47, 65)<br />
|-<br />
| ''en 2050 (%)''<br />
|align=center|77<br />
|align=center|81<br />
|align=center|63<br />
|align=center|70<br />
|align=center|(69, 86)<br />
|-<br />
|rowspan=2| ''Énergie primaire produite<br />{{espaces|3}}— à partir du charbon'' || ''en 2030 (% par rapport à 2010)''<br />
|align=center|-78<br />
|align=center|-61<br />
|align=center|-75<br />
|align=center|-59<br />
|align=center|(-78, -59)<br />
|-<br />
| ''en 2050 (% par rapport à 2010)''<br />
|align=center|-97<br />
|align=center|-77<br />
|align=center|-73<br />
|align=center|-97<br />
|align=center|(-95, -74)<br />
|-<br />
|rowspan=2| {{espaces|3}}— ''à partir de pétrole'' || ''en 2030 (% par rapport à 2010)''<br />
|align=center|-37<br />
|align=center|-13<br />
|align=center|-3<br />
|align=center|86<br />
|align=center|(-34, 3)<br />
|-<br />
| ''en 2050 (% par rapport à 2010)''<br />
|align=center|-87<br />
|align=center|-50<br />
|align=center|-81<br />
|align=center|-32<br />
|align=center|(-78, -31)<br />
|-<br />
|rowspan=2| {{espaces|3}}— ''à partir de gaz naturel'' || ''en 2030 (% par rapport à 2010)''<br />
|align=center|-25<br />
|align=center|-20<br />
|align=center|33<br />
|align=center|37<br />
|align=center|(-26, 21)<br />
|-<br />
| ''en 2050 (% par rapport à 2010)''<br />
|align=center|-74<br />
|align=center|-53<br />
|align=center|21<br />
|align=center|-48<br />
|align=center|(-56, 6)<br />
|-<br />
|rowspan=2| {{espaces|3}}— ''à partir de nucléaire'' || ''en 2030 (% par rapport à 2010)''<br />
|align=center|59<br />
|align=center|83<br />
|align=center|98<br />
|align=center|106<br />
|align=center|(44, 102)<br />
|-<br />
| ''en 2050 (% par rapport à 2010)''<br />
|align=center|150<br />
|align=center|98<br />
|align=center|501<br />
|align=center|468<br />
|align=center|(91, 190)<br />
|-<br />
|rowspan=2| {{espaces|3}}— ''à partir de biomasse'' || ''en 2030 (% par rapport à 2010)''<br />
|align=center|-11<br />
|align=center|0<br />
|align=center|36<br />
|align=center|-1<br />
|align=center|(29, 80)<br />
|-<br />
| ''en 2050 (% par rapport à 2010)''<br />
|align=center|-16<br />
|align=center|49<br />
|align=center|121<br />
|align=center|418<br />
|align=center|(123, 261)<br />
|-<br />
|rowspan=2| {{espaces|3}}{{lié|— ''à partir d'énergies renouvelables}}<br />{{espaces|7}}non issues de la biomasse'' || ''en 2030 (% par rapport à 2010)''<br />
|align=center|430<br />
|align=center|470<br />
|align=center|315<br />
|align=center|110<br />
|align=center|(245, 436)<br />
|-<br />
| ''en 2050 (% par rapport à 2010)''<br />
|align=center|833<br />
|align=center|1327<br />
|align=center|878<br />
|align=center|1137<br />
|align=center|(576, 1299)<br />
|-<br />
| ''Cumul des séquestrations de carbone'' || ''jusqu'en 2100 (GtCO<sub>2</sub>)''<br />
|align=center|0<br />
|align=center|348<br />
|align=center|687<br />
|align=center|1218<br />
|align=center|(550, 1017)<br />
|-<br />
| {{lié| — ''dont bioénergie avec stockage CO<sub>2</sub>''}} || ''jusqu'en 2100 (GtCO<sub>2</sub>)''<br />
|align=center|0<br />
|align=center|151<br />
|align=center|414<br />
|align=center|1191<br />
|align=center|(364, 662)<br />
|-<br />
|{{lié|''Superficie des cultures bioénergétiques''}} || ''en 2050 (million km<sup>2</sup>)''<br />
|align=center|0.2<br />
|align=center|0.9<br />
|align=center|2.8<br />
|align=center|7.2<br />
|align=center|(1.5, 3.2)<br />
|-<br />
|rowspan=2| ''Émissions de méthane de l’agriculture'' || ''en 2030 (% par rapport à 2010)''<br />
|align=center|-24<br />
|align=center|-48<br />
|align=center|1<br />
|align=center|14<br />
|align=center|(-30, -11)<br />
|-<br />
| ''en 2050 (% par rapport à 2010)''<br />
|align=center|-33<br />
|align=center|-69<br />
|align=center|-23<br />
|align=center|2<br />
|align=center|(-47, -24)<br />
|-<br />
|rowspan=2| ''Émissions agricoles d’azote'' || ''en 2030 (% par rapport à 2010)''<br />
|align=center|5<br />
|align=center|-26<br />
|align=center|15<br />
|align=center|3<br />
|align=center|(-21, 3)<br />
|-<br />
| ''en 2050 (% par rapport à 2010)''<br />
|align=center|6<br />
|align=center|-26<br />
|align=center|0<br />
|align=center|39<br />
|align=center|(-26, 1)<br />
|-<br />
| colspan=7| NOTE : Les indicateurs ont été sélectionnés pour montrer les tendances globales identifiées dans l’évaluation du Chapitre 2. Les caractéristiques nationales et sectorielles peuvent différer substantiellement des tendances globales montrées ci-dessus.<br />
{{Refa|(*)}} Les émissions de GES selon Kyoto sont basées sur le deuxième rapport d’évaluation du GIEC GWP-100.<br />
<br />
{{Refa|(**)}} Les modifications de la demande en énergie sont associées à des améliorations de l’efficacité énergétique et à des changements de comportements.<br />
|}<br />
'''Figure SPM.3b''' | Caractéristiques de quatre trajectoires modèles illustratives en relation avec le réchauffement climatique de {{nobr|1,5 °C}} présentées dans la Figure SPM.3a. Ces trajectoires ont été choisies de manière à montrer une gamme d’approches d’atténuation potentielles et varient considérablement dans leur utilisation prévue de l’énergie et des terres, ainsi que dans leurs hypothèses sur les développements socio-économiques futurs, y compris la croissance économique et démographique, l’équité et la durabilité. Une ventilation des émissions anthropiques nettes mondiales de CO<sub>2</sub> en contributions en termes d’émissions de CO<sub>2</sub> provenant des combustibles fossiles et de l’industrie, de l’agriculture, de l'exploitation forestière et d’autres utilisations des terres (AFOLU) et de la bioénergie avec capture et stockage du carbone (BECCS) est présentée. Les estimations de l’AFOLU présentées ici ne sont pas nécessairement comparables aux estimations des pays. D’autres caractéristiques pour chacune de ces trajectoires sont énumérées sous chaque trajectoire. Ces trajectoires illustrent les différences mondiales relatives des stratégies d’atténuation, mais ne représentent pas des estimations centrales, des stratégies nationales et n’indiquent pas les besoins. À titre de comparaison, la colonne de droite à l’extrême droite montre les écarts interquartiles entre les trajectoires d’exposition sans dépassement de {{nobr|1,5 °C}} ou avec dépassement limité de cette valeur. Les trajectoires P1, P2, P3 et P4 correspondent aux trajectoires LED, S1, S2 et S5 évaluées au chapitre 2 (figure SPM.3a). {2.2.1, 2.3.1, 2.3.2, 2.3.3, 2.3.4, 2.4.1, 2.4.2, 2.4.4, 2.5.3, Figure 2.5, Figure 2.6, Figure 2.9, Figure 2.10, Figure 2.11, figure 2.14, figure 2.15, figure 2.16, figure 2.17, figure 2.24, figure 2.25, tableau 2.4, tableau 2.6, tableau 2.7, tableau 2.9, tableau 4.1}<br />
<br />
<br />
'''C.2 Pour limiter le réchauffement planétaire à {{nobr|1,5 °C}} sans dépassement ou avec un dépassement limité, il faudrait des transitions rapides et profondes dans les domaines de l’énergie, des sols, des villes et des infrastructures (y compris les transports et les bâtiments), et des systèmes industriels (''degré de confiance élevé''). Ces transitions de systèmes sont sans précédent en termes d’échelle, mais pas nécessairement en termes de vitesse, et impliquent de fortes réductions d’émissions dans tous les secteurs, un large éventail d’options d’atténuation et une augmentation significative des investissements dans ces options (''degré de confiance moyen''). {2.3, 2.4, 2.5, 4.2, 4.3, 4.4, 4.5}'''<br />
<br />
C.2.1 Les trajectoires qui limitent le réchauffement planétaire à {{nobr|1,5 °C}} sans dépassement ou avec dépassement limité montrent que les changements du système sont plus rapides et plus prononcés au cours des deux prochaines décennies que dans les trajectoires à {{nobr|2 °C}} (''degré de confiance élevé''). Les taux de changements systémiques associés à la limitation du réchauffement planétaire à {{nobr|1,5 °C}} sans dépassement ou avec dépassement limité se sont produits par le passé dans des secteurs, des technologies et des contextes spatiaux particuliers, mais il n’existe aucun précédent historique documenté pour leur ampleur (''degré de confiance moyen''). {2.3.3, 2.3.4, 2.4, 2.5, 4.2.1, 4.2.2, encadré 11 du chapitre 4} <br />
<br />
C.2.2 Dans les systèmes énergétiques, les trajectoires globales modélisées (considérées dans la littérature) limitant le réchauffement planétaire à {{nobr|1,5 °C}} sans dépassement ou avec dépassement limité (pour plus de détails, voir la figure SPM.3b) répondent généralement à la demande de services énergétiques en consommant moins d’énergie, notamment grâce à une meilleure efficacité énergétique, et permettent une électrification de l’utilisation finale plus rapide que {{nobr|2 °C}} (''degré de confiance élevé''). Dans les trajectoires à {{nobr|1,5 °C}} sans dépassement ou avec dépassement limité, les sources d’énergie à faibles émissions devraient avoir une part plus élevée, comparativement aux trajectoires à {{nobr|2 °C}}, en particulier avant 2050 (''degré de confiance élevé''). Pour les filières à {{nobr|1,5 °C}} sans dépassement ou avec un dépassement limité, les énergies renouvelables devraient fournir 70 à 85{{lié}}% (écart interquartile) de l’électricité en 2050 (''degré de confiance élevé''). Dans la production d’électricité, la part des combustibles nucléaires et fossiles avec captage et stockage du dioxyde de carbone (CSC) est modélisée pour augmenter dans la plupart des trajectoires de {{nobr|1,5 °C}}, sans dépassement ou avec dépassement limité. Dans les trajectoires modélisées à {{nobr|1,5 °C}} avec un dépassement limité ou nul, l’utilisation du CSC permettrait à la part du gaz dans la production d’électricité d’être d’environ 8{{lié}}% (3 à 11{{lié}}% d’écart interquartile) de l’électricité mondiale en 2050, tandis que l’utilisation du charbon montre une forte réduction dans toutes les trajectoires et serait réduite à presque 0{{lié}}% (écart interquartile {{nobr|0-2 %) (''degré de confiance élevé''). Tout en reconnaissant les défis et les différences entre les options et les circonstances nationales, la faisabilité politique, économique, sociale et technique de l’énergie solaire, de l’énergie éolienne et des technologies de stockage d’électricité s’est considérablement améliorée au cours des dernières années (''degré de confiance élevé''). Ces améliorations signalent une transition possible du système de production d’électricité. (Figure SPM.3b) {2.4.1, 2.4.2, Figure 2.1, Tableau 2.6, Tableau 2.7, Encadré 6 du chapitre 3, 4.2.1, 4.3.1, 4.3.1, 4.3.3 et 4.5.2}<br />
<br />
C.2.3 Les émissions de CO<sub>2</sub> de l’industrie dans les trajectoires limitant le réchauffement planétaire à {{nobr|1,5 °C}} sans dépassement ou avec dépassement limité devraient être inférieures d’environ 65 à 90{{lié}}% (écart interquartile) en 2050 par rapport à 2010, comparativement à 50 à 80{{lié}}% pour un réchauffement planétaire de 2{{lié}}°C (''degré de confiance moyen''). De telles réductions peuvent être obtenues en combinant des technologies et des pratiques nouvelles et existantes, notamment l’électrification, l’hydrogène, les matières premières biologiques durables, la substitution de produits et le captage, l’utilisation et le stockage du carbone (CCUS). Ces options ont fait leurs preuves techniques à diverses échelles, mais leur déploiement à grande échelle peut être limité par des contraintes économiques, financières, humaines et institutionnelles dans des contextes spécifiques et par les caractéristiques spécifiques des grandes installations industrielles. Dans l’industrie, les réductions d’émissions par l’énergie et l’efficacité des procédés ne suffisent pas à elles seules à limiter le réchauffement à 1,5{{lié}}°C avec un dépassement nul ou limité (''degré de confiance élevé''). {2.4.3, 4.2.1, Tableau 4.1, Tableau 4.3, 4.3.3, 4.3.3, 4.3.4, 4.5.2}<br />
<br />
C.2.4 La transition des systèmes urbains et d’infrastructure compatible avec la limitation du réchauffement planétaire à {{nobr|1,5 °C}} sans dépassement ou avec dépassement limité impliquerait, par exemple, des changements dans les pratiques d’aménagement du territoire et d’urbanisme, ainsi que des réductions plus importantes des émissions dans les transports et les bâtiments par rapport aux trajectoires qui limitent le réchauffement planétaire sous {{nobr|2 °C}} (''degré de confiance moyen''). Les mesures techniques et les pratiques permettant de réduire considérablement les émissions comprennent diverses options en matière d’efficacité énergétique. Dans les trajectoires qui limitent le réchauffement climatique à {{nobr|1,5 °C}} avec un dépassement nul ou limité, la part de l’électricité dans la demande énergétique des bâtiments serait d’environ 55 à 75{{lié}}% en 2050 contre 50 à 70{{lié}}% en 2050 pour {{nobr|2 °C}} de réchauffement climatique (''degré de confiance moyen''). Dans le secteur des transports, la part de l’énergie finale à faibles émissions passerait de moins de 5{{lié}}% en 2020 à environ {{nobr|35-65 %}} en 2050 contre {{nobr|25-45 %}} pour 2{{lié}}°C de réchauffement climatique (''degré de confiance moyen''). Les obstacles économiques, institutionnels et socioculturels peuvent entraver ces transitions des systèmes urbains et d’infrastructure, selon les circonstances nationales, régionales et locales, les capacités et la disponibilité du capital (''degré de confiance élevé''). {2.3.4, 2.4.3, 4.2.1, tableau 4.1, 4.3.3, 4.5.2}<br />
<br />
C.2.5 On trouve des transitions dans l’utilisation des terres à l’échelle mondiale et régionale dans toutes les trajectoires limitant le réchauffement planétaire à {{nobr|1,5 °C}} sans dépassement ou avec dépassement limité, mais leur ampleur dépend du portefeuille d’atténuation visé. Des modèles de trajectoires qui limitent le réchauffement planétaire à {{nobr|1,5 °C}} sans dépassement ou avec dépassement limité projettent une réduction de 4 millions de km<sup>2</sup> à une augmentation de 2,5 millions de km<sup>2</sup> de terres agricoles non pastorales pour les cultures vivrières et fourragères et une réduction de 0,5 à 11 millions de km<sup>2</sup> de pâturages, à convertir en une augmentation de 0 à 6 millions de km<sup>2</sup> de terres agricoles pour les cultures énergétiques et une réduction de 2 millions de km<sup>2</sup> à une augmentation de 9,5 millions de km<sup>2</sup> de forêts d’ici 2050 par rapport à 2010 (''degré de confiance moyen''){{lié}}<ref>Les projections de changement d’usage des terres qui sont présentées ne sont pas déployées simultanément dans leurs limites maximales dans une seule trajectoire.</ref>. On peut observer des transitions dans l’utilisation des terres d’ampleur similaire sur des modèles de trajectoires {{nobr|2 °C}} (''degré de confiance moyen''). Des transitions d’une telle ampleur posent de grands défis pour la gestion durable des diverses demandes de terres pour les établissements humains, la nourriture, l’alimentation du bétail, les fibres, la bioénergie, le stockage du carbone, la biodiversité et d’autres services écosystémiques (''degré de confiance élevé''). Les options d’atténuation limitant la demande de terres comprennent l’intensification durable des pratiques d’utilisation des terres, la restauration des écosystèmes et les changements vers des régimes alimentaires moins gourmands en ressources (''degré de confiance élevé''). La mise en œuvre d’options d’atténuation basées sur le sol nécessiterait de surmonter les obstacles socio-économiques, institutionnels, technologiques, financiers et environnementaux qui diffèrent selon les régions (''degré de confiance élevé''). {2.4.4, Figure 2.24, 4.3.2, 4.3.7, 4.5.2, Encadré 7 du chapitre 3}<br />
<br />
C.2.6 Les investissements annuels moyens supplémentaires liés à l’énergie pour la période 2016-2050 dans des filières limitant le réchauffement à {{nobr|1,5 °C}} par rapport aux filières sans nouvelles politiques climatiques autres que celles actuellement en place sont estimés à environ 830 milliards USD2010 (entre 150 milliards et 1700 milliards USD2010 sur six modèles{{lié}}<ref>Incluant deux trajectoires limitant le réchauffement à {{nobr|1,5 °C}} avec ou sans dépassement et quatre trajectoires avec des dépassements plus élevés.</ref>). En comparaison, le total des investissements annuels moyens dans l’approvisionnement en énergie sur des trajectoires de {{nobr|1,5 °C}} se situe entre 1460 et 3510 milliards USD2010 et le total des investissements annuels moyens dans la demande d’énergie entre 640 et 910 milliards USD2010 pour la période de 2016 à 2050. Le total des investissements liés à l’énergie augmente d’environ 12{{lié}}% (fourchette de 3{{lié}}% à 24{{lié}}%) dans les trajectoires à 1,5{{lié}}°C par rapport aux trajectoires à {{nobr|2 °C}}. Les investissements annuels dans les technologies énergétiques à faible émission de carbone et l’efficacité énergétique sont multipliés par six environ (fourchette du facteur 4 au facteur 10) d’ici 2050 par rapport à 2015 (''degré de confiance moyen''). {2.5.2, Encadré 4.8, Figure 2.27}<br />
<br />
C.2.7 Les trajectoires modélisées limitant le réchauffement planétaire à {{nobr|1,5 °C}} sans dépassement ou avec dépassement limité projettent un large éventail de coûts marginaux moyens mondiaux actualisés de réduction des émissions pour le {{s|XXI}}. Ils sont environ 3 à 4 fois plus élevés que dans les trajectoires limitant le réchauffement climatique à moins de {{nobr|2 °C}} (''degré de confiance élevé''). La littérature économique distingue les coûts marginaux de réduction des coûts totaux d’atténuation dans l’économie. La littérature sur les coûts totaux d’atténuation des trajectoires d’exposition à {{nobr|1,5 °C}} est limitée et n’a pas été évaluée dans le présent rapport. Des lacunes subsistent dans l’évaluation intégrée des coûts et des avantages de l’atténuation à l’échelle de l’économie, conformément aux trajectoires limitant le réchauffement à 1,5{{lié}}°C. {2.5.2, 2.6, Figure 2.26}<br />
<br />
<br />
'''C.3 Toutes les trajectoires qui limitent le réchauffement planétaire à {{nobr|1,5 °C}} avec un dépassement limité ou nul prévoient l’utilisation de l’élimination du dioxyde de carbone (CDR) de l’ordre de 100 à 1000 GtCO<sub>2</sub> au cours du {{s|XXI}}. Le CDR servirait à compenser les émissions résiduelles et, dans la plupart des cas, à atteindre des émissions nettes négatives pour ramener le réchauffement planétaire à {{nobr|1,5 °C}} après un pic (''degré de confiance élevé''). Le déploiement du CDR de plusieurs centaines de GtCO<sub>2</sub> est soumis à de multiples contraintes de faisabilité et de durabilité (''degré de confiance élevé''). Des réductions importantes des émissions à court terme et des mesures visant à réduire la demande d’énergie et de terres peuvent limiter le déploiement du CDR à quelques centaines de GtCO<sub>2</sub> sans dépendre de la bioénergie avec capture et stockage du carbone (BECCS) (''degré de confiance élevé''). {2.3, 2.4, 3.6.2, 4.3, 5.4}'''<br />
<br />
C.3.1 Les mesures actuelles et potentielles du CDR comprennent le boisement et le reboisement, la restauration des terres et la séquestration du carbone dans le sol, la BECCS, le captage et le stockage direct du carbone dans l’air (DACCS), l’amélioration des conditions météorologiques et l’alcalinisation des océans. Celles-ci diffèrent considérablement en termes de maturité, de potentiels, de coûts, de risques, d'avantages connexes et d’arbitrages (''degré de confiance élevé''). Jusqu’à présent, seules quelques trajectoires publiées comprennent des mesures du CDR autres que le boisement et la BECCS. {2.3.4, 3.6.2, 4.3.2, 4.3.7}<br />
<br />
C.3.2 Dans les trajectoires limitant le réchauffement planétaire à {{nobr|1,5 °C}} avec un dépassement limité ou nul, le déploiement de la BECCS devrait se situer entre 0-1, 0-8 et 0-16 GtCO<sub>2</sub> par an en 2030, 2050 et 2100, respectivement, tandis que les mesures du CDR liées à l’agriculture, l’exploitation forestière et l’utilisation des terres (AFOLU) devraient éliminer 0-5, 1-11 et 1-5 GtCO<sub>2</sub> par an ces années-là (''degré de confiance moyen''). L’extrémité supérieure de ces intervalles de déploiement au milieu du siècle dépasse le potentiel de BECCS de 5 GtCO<sub>2</sub> par an et le potentiel de boisement de 3,6 GtCO<sub>2</sub> par an évalué d’après la littérature récente (''degré de confiance moyen''). Certaines trajectoires évitent complètement le déploiement de la BECCS grâce à des mesures axées sur la demande et à un recours accru aux mesures du CDR liées à l’AFOLU (''degré de confiance moyen''). L’utilisation de la bioénergie peut être aussi élevée, voire plus élevée si l’on exclut la BECCS que si on l’inclut, en raison de son potentiel de remplacement des combustibles fossiles dans tous les secteurs (''degré de confiance élevé''). (Figure SPM.3b) {2.3.3, 2.3.4, 2.4.2, 3.6.2, 4.3.1, 4.2.3, 4.3.2, 4.3.2, 4.3.7, 4.4.3, tableau 2.4}<br />
<br />
C.3.3 Les trajectoires de dépassement de {{nobr|1,5 °C}} du réchauffement planétaire dépendent du fait que le CDR dépassera les émissions résiduelles de CO<sub>2</sub> plus tard au cours du siècle pour revenir à moins de {{nobr|1,5 °C}} d’ici 2100, les dépassements plus importants nécessitant des quantités plus importantes de CDR (figure SPM.3b) (''degré de confiance élevé''). Les limitations de la vitesse, de l’échelle et de l’acceptabilité sociétale du déploiement du CDR déterminent donc la capacité de ramener le réchauffement planétaire à moins de {{nobr|1,5 °C}} après un dépassement. La compréhension du cycle du carbone et du système climatique est encore limitée quant à l’efficacité des émissions négatives nettes pour réduire les températures après leur pic (''degré de confiance élevé''). 2.2, 2.3.4, 2.3.5, 2.6, 4.3.7, 4.5.2, tableau 4.11}<br />
<br />
C.3.4 La plupart des mesures actuelles et potentielles du CDR pourraient avoir des répercussions importantes sur les terres, l’énergie, l’eau ou les éléments nutritifs si elles étaient déployées à grande échelle (''degré de confiance élevé''). Le boisement et la bioénergie peuvent concurrencer d’autres utilisations des terres et avoir des répercussions importantes sur les systèmes agricoles et alimentaires, la biodiversité et d’autres fonctions et services des écosystèmes (''degré de confiance élevé''). Une gouvernance efficace est nécessaire pour limiter ces compromis et assurer la permanence de l’élimination du carbone dans les réservoirs terrestres, géologiques et océaniques (''degré de confiance élevé''). La faisabilité et la durabilité de l’utilisation du CDR pourraient être améliorées par un portefeuille d’options déployées à des échelles substantielles, mais moins importantes, plutôt que par une seule option à très grande échelle (''degré de confiance élevé''). (Figure SPM.3b) {2.3.4, 2.4.4, 2.5.3, 2.6, 3.6, 3.6.2, 4.3.2, 4.3.7, 4.5.2, 5.4.1, 5.4.2 ; encadrés 7 et 8 du chapitre 3, tableau 4.11, tableau 5.3, figure 5.3}<br />
<br />
C.3.5 Certaines mesures du CDR liées à l’AFOLU, telles que la restauration des écosystèmes naturels et la séquestration du carbone dans le sol, pourraient avoir des avantages connexes tels que l’amélioration de la biodiversité, de la qualité des sols et de la sécurité alimentaire locale. S’ils étaient déployés à grande échelle, ils nécessiteraient des systèmes de gouvernance permettant une gestion durable des terres pour conserver et protéger les stocks de carbone et les autres fonctions et services des écosystèmes (''degré de confiance moyen''). (Figure SPM.4) {2.3.3, 2.3.4, 2.4.2, 2.4.4, 3.6.2, 5.4.1, encadrés 3 du chapitre 1 et 7 du chapitre 3, 4.3.2, 4.3.7, 4.4.1, 4.5.2, tableau 2.4}<br />
<br />
== D. Renforcer la réponse mondiale dans le contexte du développement durable et des efforts pour éradiquer la pauvreté ==<br />
<br />
'''D.1 Les estimations des émissions mondiales résultant des ambitions nationales actuelles en matière d’atténuation, telles que présentées dans le cadre de l’Accord de Paris, conduiraient à des émissions totales de gaz à effet de serre{{lié}}<ref>Les émissions de GES ont été regroupées avec les valeurs du PRP sur 100 ans présentées dans le deuxième rapport d'évaluation du GIEC.</ref> en 2030 de 52 à 58 GtCO<sub>2</sub>eq par an (''degré de confiance moyen''). Des trajectoires conformes à ces ambitions ne limiteraient pas le réchauffement climatique à 1,5{{lié}}°C, même si elles s’accompagnaient de hausses très significatives de niveau et d'ambition de la réduction des émissions après 2030 (''degré de confiance élevé''). Éviter les dépassements et s’appuyer sur un déploiement futur à grande échelle de l’élimination du dioxyde de carbone (CDR) ne peut être réalisé que si les émissions mondiales de CO<sub>2</sub> commencent à diminuer bien avant 2030 (''degré de confiance élevé''). {1.2, 2.3, 3.3, 3.4, 4.2, 4.4, encadré 11 du chapitre 4}'''<br />
<br />
D.1.1 Les trajectoires qui limitent le réchauffement planétaire à 1,5{{lié}}°C avec un dépassement nul ou limité montrent des réductions claires des émissions d’ici 2030 (''degré de confiance élevé''). Toutes sauf une montrent une baisse des émissions mondiales de gaz à effet de serre à moins de 35 GtCO<sub>2</sub>eq par an en 2030, et la moitié des trajectoires disponibles se situent entre 25 et 30 GtCO<sub>2</sub>eq par an (intervalle interquartile), soit une réduction de 40 à 50{{lié}}% par rapport aux niveaux de 2010 (''degré de confiance élevé''). Les trajectoires reflétant l’ambition nationale actuelle en matière d’atténuation jusqu’en 2030 sont globalement cohérentes avec les trajectoires rentables qui entraînent un réchauffement planétaire d’environ 3{{lié}}°C d'’ici 2100, le réchauffement se poursuivant ensuite (degré de confiance moyen). {2.3.3, 2.3.5, encadré 11 du chapitre 4, 5.5.3.2}<br />
<br />
D.1.2 Les trajectoires de dépassement se traduisent par des effets plus élevés et d’autres défis liés, comparativement aux trajectoires qui limitent le réchauffement planétaire à {{nobr|1,5 °C}} sans dépassement ou avec dépassement limité (''degré de confiance élevé''). Pour inverser le réchauffement après un dépassement de 0,2{{lié}}°C ou plus au cours de ce siècle, il faudrait augmenter et déployer le CDR à des taux et à des volumes qui pourraient ne pas être réalisables étant donné les défis considérables liés à la mise en œuvre (''degré de confiance moyen''). {1.3.3, 2.3.4, 2.3.5, 2.5.1, 3.3, 4.3.7, encadré 8 au chapitre 3, encadré 11 au chapitre 4}<br />
<br />
D.1.3 Plus les émissions seront faibles en 2030, moins il sera problématique de limiter le réchauffement planétaire à {{nobr|1,5 °C}} après 2030 avec un dépassement nul ou limité (''degré de confiance élevé''). Tout retard dans les mesures à prendre pour réduire les émissions de gaz à effet de serre entraîne des risques d’escalade des coûts, de verrouillage des infrastructures émettrices de carbone, d’immobilisation des actifs, et de réduction de la flexibilité des options de réponse futures à moyen et à long terme (''degré de confiance élevé''). Ces facteurs peuvent accroître les inégalités de répartition entre les pays selon leur stade de développement (''degré de confiance moyen''). {2.3.5, 4.4.5, 5.4.2}<br />
<br />
<br />
'''D.2 Les effets évités du changement climatique sur le développement durable, l’éradication de la pauvreté et la réduction des inégalités seraient plus importants si le réchauffement climatique était limité à {{nobr|1,5 °C}} au lieu de {{nobr|2 °C}}, si les synergies d’atténuation et d'adaptation étaient maximisées et les arbitrages minimisés (''degré de confiance élevé''). {1.1, 1.4, 2.5, 3.3, 3.4, 5.2, tableau 5.1}'''<br />
<br />
D.2.1 Les effets du changement climatique et les réponses qui y sont apportées sont étroitement liés au développement durable qui concilie bien-être social, prospérité économique et protection de l’environnement. Les Objectifs de Développement Durable (ODD) des Nations Unies, adoptés en 2015, fournissent un cadre établi pour évaluer les liens entre le réchauffement planétaire de {{nobr|1,5 °C}} ou {{nobr|2 °C}} et les objectifs de développement qui incluent l’éradication de la pauvreté, la réduction des inégalités et l’action climatique. (''degré de confiance élevé'') {Cadre 4 du chapitre 1, 1.4, 5.1}<br />
<br />
D.2.2 La prise en compte de l’éthique et de l’équité peut contribuer à remédier à la répartition inégale des effets négatifs associés au réchauffement climatique de {{nobr|1,5 °C}} et plus, ainsi qu’à ceux de l’atténuation et de l’adaptation, en particulier pour les populations pauvres et défavorisées, dans toutes les sociétés (''degré de confiance élevé''). {1.1.1, 1.1.2, 1.4.3, 2.5.3, 3.4.10, 5.1, 5.2, 5.3. 5.4, encadré 4 au chapitre 1, encadré 6 et 8 au chapitre 3 et encadré 12 au chapitre 5}<br />
<br />
D.2.3 L’atténuation et l’adaptation compatibles avec la limitation du réchauffement planétaire à {{nobr|1,5 °C}} sont étayées par des conditions favorables, évaluées dans le présent rapport à travers les dimensions de faisabilité géophysiques, environnementales, écologiques, technologiques, économiques, socioculturelles et institutionnelles. Le renforcement de la gouvernance à plusieurs niveaux, de la capacité institutionnelle, des instruments politiques, de l’innovation technologique, du transfert et de la mobilisation des ressources financières, ainsi que des changements dans les comportements et les modes de vie des populations sont autant de conditions favorables qui améliorent la faisabilité des options d’atténuation et d’adaptation pour des transitions de systèmes compatibles à {{nobr|1,5 °C}}. (''degré de confiance élevé'') {1.4, encadré 3 du chapitre 1, 2.5.1, 4.4, 4.5, 5.6}<br />
<br />
<br />
'''D.3 Les options d’adaptation spécifiques aux contextes nationaux, si elles sont soigneusement sélectionnées et assorties de conditions favorables, auront des résultats positifs pour le développement durable et la réduction de la pauvreté avec un réchauffement planétaire de {{nobr|1,5 °C}}, même si des arbitrages sont possibles (''degré de confiance élevé''). {1.4, 4.3, 4.5}'''<br />
<br />
D.3.1 Les options d’adaptation qui réduisent la vulnérabilité des systèmes humains et naturels ont de nombreuses synergies avec le développement durable, si elles sont bien gérées, comme assurer la sécurité alimentaire et hydrique, réduire les risques de catastrophe, améliorer les conditions sanitaires, maintenir les services des écosystèmes et réduire la pauvreté et les inégalités (''degré de confiance élevé''). Accroître les investissements dans les infrastructures physiques et sociales est une condition essentielle pour renforcer la résilience et les capacités d’adaptation des sociétés. Ces avantages peuvent se produire dans la plupart des régions avec une adaptation à {{nobr|1,5 °C}} de réchauffement planétaire (''degré de confiance élevé'') {1.4.3, 4.2.2, 4.3.1, 4.3.2, 4.3.3, 4.3.5, 4.4.1, 4.4.3, 4.5.3, 5.3.1, 5.3.2}<br />
<br />
D.3.2 L’adaptation au réchauffement climatique de {{nobr|1,5 °C}} peut également entraîner des arbitrages ou des mauvaises adaptations ayant des effets négatifs sur le développement durable. Par exemple, s’ils sont mal conçus ou mal mis en œuvre, les projets d’adaptation dans divers secteurs peuvent accroître les émissions de gaz à effet de serre et l’utilisation de l’eau, accroître les inégalités entre les sexes et les inégalités sociales, nuire aux conditions sanitaires et porter atteinte aux écosystèmes naturels (''degré de confiance élevé''). Ces arbitrages peuvent être réduits par des adaptations qui tiennent compte de la pauvreté et du développement durable (''degré de confiance élevé''). {4.3.2, 4.3.3, 4.5.4, 5.3.2 ; encadrés 6 et 7 du chapitre 3}<br />
<br />
D.3.3 Une combinaison d’options d’adaptation et d'atténuation visant à limiter le réchauffement climatique à {{nobr|1,5 °C}}, mises en œuvre de manière participative et intégrée, peut permettre des transitions rapides et systémiques dans les zones urbaines et rurales (''degré de confiance élevé''). Elles sont plus efficaces lorsqu’elles sont alignées sur le développement économique et durable, et lorsque les autorités locales et régionales et les décideurs sont soutenus par les gouvernements nationaux (''degré de confiance moyen''). {4.3.2, 4.3.3, 4.4.1, 4.4.2}<br />
<br />
D.3.4 Les options d’adaptation qui atténuent également les émissions peuvent fournir des synergies et des réductions de coûts dans la plupart des secteurs et des transitions de systèmes, par exemple lorsque la gestion des terres réduit les émissions et les risques de catastrophes, ou lorsque les bâtiments à faible émission de carbone sont également conçus pour un refroidissement efficace. Les arbitrages entre atténuation et adaptation, lorsqu’il s’agit de limiter le réchauffement planétaire à {{nobr|1,5 °C}}, par exemple lorsque les cultures bioénergétiques, le reboisement ou le boisement empiètent sur les terres nécessaires à l’adaptation agricole, peuvent compromettre la sécurité alimentaire, les moyens de subsistance, les fonctions et services des écosystèmes et autres aspects du développement durable. (''degré de confiance élevé'') {3.4.3, 4.3.2, 4.3.4, 4.4.1, 4.5.2, 4.5.3, 4.5.4}<br />
<br />
<br />
'''D.4 Les options d’atténuation compatibles avec les trajectoires de {{nobr|1,5 °C}} sont associées à de multiples synergies et arbitrages entre les Objectifs de Développement Durable (ODD). Bien que le nombre total de synergies possibles dépasse le nombre d’arbitrages, leur effets nets dépendront du rythme et de l’ampleur des changements, de la composition du programme d’atténuation et de la gestion de la transition. (''degré de confiance élevé'') (Figure SPM.4) {2.5, 4.5, 5.4} {2.5, 4.5, 5.4}'''<br />
<br />
D.4.1 Les trajectoires à {{nobr|1,5 °C}} présentent de fortes synergies, en particulier pour les ODD 3 (santé), 7 (énergie propre), 11 (villes et communautés), 12 (consommation et production responsables) et 14 (océans) (''degré de confiance très élevé''). Certaines trajectoires de {{nobr|1,5 °C}} montrent des arbitrages potentiels avec des mesures d’atténuation pour les ODD 1 (pauvreté), 2 (faim), 6 (eau) et 7 (accès à l’énergie), si elles ne sont pas gérées soigneusement (''degré de confiance élevée''). (Figure SPM.4) {5.4.2 ; Figure 5.4, encadrés 7 et 8 du chapitre 3}<br />
<br />
D.4.2 Les trajectoires à {{nobr|1,5 °C}} qui comprennent une faible demande d’énergie (voir P1 dans les figures SPM.3a et SPM.3b), une faible consommation de matériaux et une faible consommation d’aliments à forte intensité de gaz à effets de serre GES présentent les synergies les plus prononcées et le moins d’arbitrages en ce qui concerne le développement durable et les ODD (''degré de confiance élevé''). De telles trajectoires réduiraient la dépendance à l’égard du CDR. Dans les trajectoires modélisées, le développement durable, l’éradication de la pauvreté et la réduction des inégalités peuvent contribuer à limiter le réchauffement à {{nobr|1,5 °C}} (''degré de confiance élevé''). (Figure SPM.3b, Figure SPM.4) {2.4.3, 2.5.1, 2.5.3, Figure 2.4, Figure 2.28, 5.4.1, 5.4.2, Figure 5.4}<br />
<br />
[[Image:Rapport du GIEC - Réchauffement climatique de 1,5°C graphe 5.png|1000px]]<br />
<br />
'''Figure SPM.4''' | Synergies et arbitrages potentiels entre le portefeuille sectoriel des options d’atténuation du changement climatique et les objectifs de développement durable (ODD). Les ODD servent de cadre analytique pour l’évaluation des différentes dimensions du développement durable, qui s’étendent au-delà de l’horizon des objectifs des ODD pour 2030. L’évaluation est fondée sur la littérature portant sur les options d’atténuation jugées pertinentes pour {{nobr|1,5 °C}}. La force évaluée des interactions entre les ODD est fondée sur l’évaluation qualitative et quantitative des options d’atténuation individuelles énumérées au tableau 5.2. Pour chaque option d’atténuation, on a évalué la force de la connexion ODD ainsi que la confiance associée de la littérature sous-jacente (nuances de vert et de rouge). La force des liens positifs (synergies) et des liens négatifs (arbitrages) entre toutes les options individuelles au sein d’un secteur (voir tableau 5.2) est agrégée en potentiels sectoriels pour l’ensemble du portefeuille d’atténuation. Les zones (blanches) à l’extérieur des barres, qui n’indiquent aucune interaction, sont peu fiables en raison de l’incertitude et du nombre limité d’études sur les effets indirects. La force du lien ne tient compte que de l’effet de l’atténuation et ne comprend pas les avantages des effets évités. L'ODD 13 (action pour le climat) ne figure pas sur la liste parce que l’atténuation est envisagée en termes d’interactions avec les ODD et non l’inverse. Les barres indiquent la force de la connexion et ne tiennent pas compte de la force de l’effet sur les ODD. Le secteur de la demande d’énergie comprend les réponses comportementales, le changement de combustible et les options d’efficacité énergétique dans les secteurs des transports, de l’industrie et du bâtiment, ainsi que les options de captage du carbone dans le secteur industriel. Les options évaluées dans le secteur de l’approvisionnement énergétique comprennent les énergies renouvelables issues et non issues de la biomasse, le nucléaire, le captage et le stockage du carbone (CSC) avec bioénergie et le CSC avec combustibles fossiles. Les options dans le secteur terre comprennent les options agricoles et forestières, les régimes alimentaires durables et la réduction des déchets alimentaires, la séquestration du sol, la gestion du bétail et du fumier, la réduction de la déforestation, le boisement et le reboisement, et l’approvisionnement responsable. En plus de ce chiffre, les options dans le secteur océanique sont discutées dans le rapport sous-jacent. {5, 4, tableau 5.2, figure 5.2}<br />
L’information sur les effets nets des mesures d’atténuation sur le développement durable dans les trajectoires à {{nobr|1,5 °C}} n’est disponible que pour un nombre limité de ODD et d’options d’atténuation. Seul un nombre limité d’études ont évalué les avantages des effets évités du changement climatique sur les trajectoires de propagation de {{nobr|1,5 °C}} pour les ODD, ainsi que les effets conjoints de l’adaptation pour l’atténuation et des ODD. L’évaluation des potentiels indicatifs d’atténuation dans la figure SPM.4 est un pas de plus vers une évaluation plus complète et intégrée à l’avenir.<br />
<br />
D.4.3 Les trajectoires modélisées à {{nobr|1,5 °C}} et {{nobr|2 °C}} reposent souvent sur le déploiement de mesures à grande échelle liées à la gestion des terres, comme le boisement et la fourniture de bioénergie, qui, si mal gérées, peuvent concurrencer la production alimentaire et donc poser problème en termes de sécurité alimentaire (''degré de confiance élevé''). L’effet des options d’élimination du dioxyde de carbone (CDR) sur les ODD dépend du type d’options et de l’ampleur de leur déploiement (''degré de confiance élevé''). Si elles sont mal mises en œuvre, les options du CDR, comme les options BECCS et AFOLU, entraîneraient des arbitrages. La conception et la mise en œuvre en fonction du contexte exigent la prise en compte des besoins des populations, de la biodiversité et d’autres dimensions du développement durable (''degré de confiance très élevé''). (Figure SPM.4) {5.4.1.3, encadré 7 du chapitre 3}<br />
<br />
D.4.4 Des mesures d’atténuation compatibles avec les trajectoires de {{nobr|1,5 °C}} créent des risques pour le développement durable dans les régions qui dépendent fortement des combustibles fossiles pour leurs revenus et la création d’emplois (''degré de confiance élevé''). Les politiques qui favorisent la diversification de l’économie et du secteur de l’énergie peuvent relever les défis qui en découlent (''degré de confiance élevé''). {5.4.1.2, Encadré 5.2} <br />
<br />
D.4.5 Les politiques de redistribution entre les secteurs et les populations qui protègent les pauvres et les personnes vulnérables peuvent permettre de résoudre les problèmes liés à toute une série d’ODD, en particulier la faim, la pauvreté et l’accès à l’énergie. Les besoins d’investissement pour ces politiques complémentaires ne représentent qu’une petite fraction de l’ensemble des investissements d’atténuation dans les trajectoires à {{nobr|1,5 °C}}. (''degré de confiance élevé'') {2.4.3, 5.4.2, Figure 5.5}<br />
<br />
<br />
'''D.5 Limiter les risques de réchauffement planétaire à {{nobr|1,5 °C}} dans le contexte du développement durable et de l’éradication de la pauvreté implique des transitions systémiques qui peuvent être rendues possibles par une augmentation des investissements d’adaptation et d’atténuation, des instruments politiques, l’accélération des innovations technologiques et des changements de comportement (''degré de confiance élevé''). {2.3, 2.4, 2.5, 3.2, 4.2, 4.4, 4.5, 5.2, 5.5, 5.6}'''<br />
<br />
D.5.1 Axer les financements sur l’investissement dans les infrastructures d’atténuation et d’adaptation pourrait fournir des ressources supplémentaires. Cela pourrait impliquer la mobilisation de fonds privés par des investisseurs institutionnels, des gestionnaires d’actifs et des banques de développement ou d’investissement, ainsi que la fourniture de fonds publics. Les politiques gouvernementales qui réduisent le risque d’investissements à faible taux d'émission et d’adaptation peuvent faciliter la mobilisation de fonds privés et améliorer l’efficacité d’autres politiques publiques. Des études font état d’un certain nombre de défis, notamment l’accès au financement et la mobilisation des fonds. (''degré de confiance élevé'') {2.5.1, 2.5.2, 4.4.5} <br />
<br />
D.5.2 Le financement de l’adaptation lié au réchauffement climatique de {{nobr|1,5 °C}} est difficile à quantifier et à comparer au réchauffement de {{nobr|2 °C}}. Parmi les lacunes en matière de connaissances, on peut citer l’insuffisance des données permettant de calculer les investissements spécifiques destinés à améliorer la résilience aux changements climatiques à partir de la fourniture d’infrastructures de base actuellement sous-investies. Les estimations des coûts d’adaptation pourraient être plus faibles pour un réchauffement climatique de {{nobr|1,5 °C}} que pour un réchauffement de {{nobr|2 °C}}. Les besoins d’adaptation ont généralement été soutenus par des financements du secteur public, tels que les budgets nationaux et infranationaux, et dans les pays en développement, avec le financement de l’aide au développement, des banques multilatérales de développement et des canaux prévus par la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (''degré de confiance moyen''). Plus récemment, il y a eu une perception croissante de l’ampleur et une augmentation des organisations non gouvernementales et du financement privé dans certaines régions (''degré de confiance moyen''). Les difficultés tiennent notamment à l'ampleur du financement de l’adaptation, aux capacités et à l’accès limités au financement de l’adaptation (''degré de confiance moyen''). {4.4.5, 4.6}<br />
<br />
D.5.3 Selon les projections, les trajectoires du modèle limitant le réchauffement climatique à {{nobr|1,5 °C}} devraient impliquer en moyenne des besoins d’investissement annuels d’environ 2,4 billions de dollars US dans le système énergétique entre 2016 et 2035, soit environ 2,5{{lié}}% du PIB mondial (''degré de confiance moyen''). {4.4.5.5, Encadré 4.8}<br />
<br />
D.5.4 Les instruments de politique générale peuvent aider à mobiliser des ressources supplémentaires, notamment en déplaçant les investissements et l’épargne à l’échelle mondiale et en recourant à des instruments fondés ou non sur le marché ainsi qu’à des mesures d’accompagnement pour assurer l’équité de la transition, en reconnaissant les difficultés liées à la mise en œuvre, notamment les coûts énergétiques, la dépréciation des actifs et les incidences sur la concurrence internationale, et en exploitant au mieux les avantages connexes (''degré de confiance élevé''). {1.3.3, 2.3.4, 2.3.4, 2.3.5, 2.5.1, 2.5.2, Encadré 8 au chapitre 3, Encadré 11 au chapitre 4, 4.4.5, 5.5.2}<br />
<br />
D.5.5 Les transitions systémiques compatibles avec l’adaptation au réchauffement planétaire et la limitation de celui-ci à {{nobr|1,5 °C}} comprennent l’adoption généralisée de technologies et de pratiques nouvelles, voire perturbatrices, et l’amélioration des innovations liées au climat. Cela implique un renforcement des capacités d’innovation technologique, y compris dans l’industrie et la finance. Tant les politiques nationales d’innovation que la coopération internationale peuvent contribuer au développement, à la commercialisation et à l’adoption généralisée des technologies d’atténuation et d’adaptation. Les politiques d’innovation peuvent être plus efficaces lorsqu’elles combinent le soutien public à la recherche et au développement avec des combinaisons de politiques qui encouragent la diffusion des technologies. (''degré de confiance élevé'') {4.4.4, 4.4.5}<br />
<br />
D.5.6 L’éducation, l’information et les approches des communautés, y compris celles qui s’appuient sur les savoirs autochtones et locaux, peuvent accélérer les changements de comportement à grande échelle compatibles avec l’adaptation au réchauffement planétaire et sa limitation à {{nobr|1,5 °C}}. Ces approches sont plus efficaces lorsqu’elles sont combinées à d’autres politiques et adaptées aux motivations, aux capacités et aux ressources d’acteurs et de contextes spécifiques (''degré de confiance élevé''). L’acceptabilité par la population peut permettre ou entraver la mise en œuvre de politiques et de mesures visant à limiter le réchauffement planétaire à {{nobr|1,5 °C}} et à s’adapter aux conséquences. L’acceptabilité de ces politiques par le public dépend de l’évaluation par l’individu des conséquences politiques attendues, de l’équité perçue de la répartition de ces conséquences et de l’équité perçue des procédures de décision (''degré de confiance élevé''). {1.1, 1.5, 4.3.5, 4.4.1, 4.4.3, Encadré 4.3, 5.5.3, 5.6.5}<br />
<br />
<br />
'''D.6 Le développement durable soutient, et favorise souvent, les transitions et transformations sociétales et systémiques fondamentales qui contribuent à limiter le réchauffement planétaire à {{nobr|1,5 °C}}. De tels changements facilitent la recherche de trajectoires de développement résistantes au climat qui atteignent une atténuation et une adaptation ambitieuses tout en éliminant la pauvreté et en s’efforçant de réduire les inégalités (''degré de confiance élevé''). {Encadré 1.1, 1.4.3, figure 5.1, 5.5.3, encadré 5.3}'''<br />
<br />
D.6.1 La justice sociale et l’équité sont des aspects essentiels des trajectoires de développement résistantes au climat qui visent à limiter le réchauffement climatique à {{nobr|1,5 °C}}, puisqu’elles sont destinées à relever les défis et à permettre des arbitrages inévitables, à élargir les possibilités et à garantir que les options, perspectives et valeurs soient examinées, entre et au sein des pays et communautés, sans aggraver la situation des personnes pauvres et défavorisées (''degré de confiance élevé''). {5.5.2, 5.5.3, encadré 5.3, figure 5.1, figure 5.6, encadrés 12 et 13 du chapitre 5}<br />
<br />
D.6.2 Le potentiel des trajectoires de développement résistantes au climat diffère d’une région et d’un pays à l’autre et à l’intérieur d’une même région et d’un même pays, en raison de contextes de développement différents et de vulnérabilités systémiques (''degré de confiance très élevé''). Jusqu’à présent, les efforts engagés au travers de ces trajectoires ont été limités (''degré de confiance moyen'') et l’intensification des efforts nécessiterait une action renforcée et rapide de tous les pays et acteurs non gouvernementaux (''degré de confiance élevé''). {5.5.1, 5.5.3, Figure 5.1}<br />
<br />
D.6.3 Les trajectoires qui sont compatibles avec le développement durable présentent moins de défis en matière d’atténuation et d’adaptation et sont associées à des coûts d’atténuation plus faibles. La grande majorité des études de modélisation n’ont pas permis de définir des trajectoires caractérisées du fait de l’absence de coopération internationale, des inégalités et de la pauvreté qui permettent de limiter le réchauffement climatique à {{nobr|1,5 °C}}. (''degré de confiance élevé'') {2.3.1, 2.5.1, 2.5.1, 2.5.3, 5.5.2}<br />
<br />
<br />
'''D.7 Le renforcement des capacités d’action climatique des autorités nationales et infranationales, de la société civile, du secteur privé, des peuples autochtones et des communautés locales peut soutenir la mise en œuvre d’actions ambitieuses en limitant le réchauffement climatique à {{nobr|1,5 °C}} (''degré de confiance élevé''). La coopération internationale peut créer un environnement propice à la réalisation de cet objectif dans tous les pays et pour tous les peuples, dans le contexte du développement durable. La coopération internationale est un catalyseur essentiel pour les pays en développement et les régions vulnérables (''degré de confiance élevé''). {1.4, 2.3, 2.5, 4.2, 4.4, 4.5, 5.3, 5.4, 5.5, 5.6, 5, encadrés 4.1, 4.2, 4.7, 5.3, encadré 9 au chapitre 4, encadré 13 au chapitre 5}'''<br />
<br />
D.7.1 Des partenariats impliquant des acteurs non gouvernementaux publics et privés, des investisseurs institutionnels, le système bancaire, la société civile et les institutions scientifiques faciliteraient les actions et les réponses permettant de limiter le réchauffement climatique à {{nobr|1,5 °C}} (''degré de confiance très élevé''). {1.4, 4.4.1, 4.4.1, 4.2.2, 4.4.3, 4.4.5, 4.5.3, 5.4.1, 5.6.2, encadré 5.3}<br />
<br />
D.7.2 La coopération en faveur d’une gouvernance à plusieurs niveaux renforcée et responsable qui inclut des acteurs non gouvernementaux tels que l’industrie, la société civile et les institutions scientifiques, des politiques sectorielles et intersectorielles coordonnées à différents niveaux de gouvernance, des politiques tenant compte des questions de genre, le financement, notamment le financement innovant, et la coopération pour le développement et le transfert technologique peuvent garantir la participation, la transparence, le renforcement des capacités et l’apprentissage entre différents acteurs (''degré de confiance élevé''). {2.5.1, 2.5.2, 2.5.2, 4.2.2, 4.4.1, 4.4.2, 4.4.3, 4.4.4, 4.4.5, 4.5.3, encadré 9 du chapitre 4, 5.3.1, 5.5.3, encadré 13 du chapitre 5, 5.6.1, 5.6.3}<br />
<br />
D.7.3 La coopération internationale est un outil essentiel pour permettre aux pays en développement et aux régions vulnérables de renforcer leur action en vue de la mise en œuvre de mesures climatiques compatibles avec une température de {{nobr|1,5 °C}}, notamment en facilitant l’accès au financement et aux technologies et en renforçant leurs capacités propres compte tenu des circonstances et besoins nationaux et locaux (''degré de confiance élevé''). {2.3.1, 2.3.1, 2.5.1, 4.4.1, 4.4.2, 4.4.4, 4.4.5, 5.4.1 5.5.3, 5.6.1, encadrés 4.1, 4.2 et 4.7}<br />
<br />
D.7.4 Des efforts collectifs à tous les niveaux, selon des modalités qui tiennent compte des différentes situations et capacités, en vue de limiter le réchauffement planétaire à {{nobr|1,5 °C}}, tout en tenant compte de l’équité et de l’efficacité, peuvent contribuer à améliorer la réponse mondiale au changement climatique, à favoriser un développement durable et à éliminer la pauvreté (''degré de confiance élevé''). {1.4.2, 2.3.1, 2.5.1, 2.5.2, 2.5.3, 4.2.2, 4.4.1, 4.4.2, 4.4.3, 4.4.4, 4.4.5, 4.5.3, 5.3.1, 5.4.1, 5.5.3, 5.6.1, 5.6.2, 5.6.3}<br />
<br />
<br />
== Encadré SPM.1 : Concepts fondamentaux au cœur de ce rapport spécial ==<br />
* Température moyenne à la surface du globe (TMSG) : Estimation de la moyenne mondiale des températures de l’air près de la surface sur la terre et la glace de mer, et des températures à la surface de la mer sur les régions océaniques libres de glace, les changements étant normalement exprimés en écarts par rapport à une valeur sur une période de référence donnée. Lors de l’estimation des changements dans la TMSG, la température de l’air près de la surface au-dessus de la terre et des océans est également utilisée.{{lié}}<ref>Les rapports précédents du GIEC, reflétant la littérature, ont utilisé un ensemble de métriques approximativement équivalentes pour quantifier le changement de la température moyenne à la surface du globe (TMSG).</ref> {1.2.1.1.1}<br />
* Pré-industriel : Période de plusieurs siècles précédant le début de l’activité industrielle à grande échelle vers 1750. La période de référence 1850-1900 est utilisée pour se rapprocher de la TMSG préindustrielle. {1.2.1.2}<br />
* Réchauffement climatique : Sauf indication contraire, l’augmentation estimée du TMSG est calculée en moyenne sur une période de 30 ans, ou la période de 30 ans centrée sur une année ou une décennie particulière, exprimée par rapport aux niveaux préindustriels. Pour des périodes de 30 ans qui s’étendent sur les années passées et futures, on suppose que la tendance actuelle de réchauffement sur plusieurs décennies se poursuivra. {1.2.1}<br />
* Émissions nettes nulles de CO<sub>2</sub> : Les émissions nettes nulles de dioxyde de carbone (CO<sub>2</sub>) sont atteintes lorsque les émissions anthropiques de CO<sub>2</sub> sont compensées globalement par les absorptions anthropiques de CO<sub>2</sub> sur une période donnée. <br />
* Élimination du dioxyde de carbone (CDR) : Activités anthropiques visant à éliminer le CO<sub>2</sub> de l’atmosphère et à le stocker durablement dans des réservoirs géologiques, terrestres ou océaniques, ou dans des produits. Il comprend l’amélioration anthropique existante et potentielle des puits biologiques ou géochimiques et le captage et le stockage direct de l’air, mais exclut l’absorption naturelle de CO<sub>2</sub> non directement causée par les activités humaines.<br />
* Budget carbone total : Estimation des émissions mondiales nettes cumulées de CO<sub>2</sub> anthropique depuis la période préindustrielle jusqu’au moment où les émissions anthropiques de CO<sub>2</sub> atteignent un niveau net nul qui aurait pour conséquence, selon une certaine probabilité, de limiter le réchauffement planétaire à un niveau donné, compte tenu de l’impact des autres émissions anthropiques. {2.2.2} <br />
* Budget carbone restant : Estimation des émissions mondiales nettes cumulées de CO<sub>2</sub> anthropique depuis une date de début donnée jusqu’au moment où les émissions anthropiques de CO<sub>2</sub> atteignent un niveau net nul, ce qui aurait pour effet, selon toute probabilité, de limiter le réchauffement planétaire à un niveau donné, compte tenu de l’impact des autres émissions anthropiques. {2.2.2}<br />
* Dépassement de température : Le dépassement temporaire d’un certain niveau de réchauffement planétaire. <br />
* Trajectoires d’émission : Dans ce résumé à l’intention des décideurs, les trajectoires modélisées des émissions anthropiques mondiales au cours du {{s|XXI}} sont appelées trajectoires d’émission. Les trajectoires d’émission sont classées en fonction de leur trajectoire de température au cours du {{s|XXI}} : les trajectoires donnant une probabilité d’au moins 50{{lié}}% de limiter le réchauffement planétaire à moins de {{nobr|1,5 °C}}, selon les connaissances actuelles, sont classées comme « sans dépassement » ; celles limitant le réchauffement à moins de {{nobr|1,6 °C}} et revenant à {{nobr|1,5 °C}} avant 2100 sont classées comme « {{nobr|1,5 °C}} de dépassement limité » et celles dépassant {{nobr|1,6 °C}} mais revenant encore à {{nobr|1,5 °C}} avant 2100 comme « dépassement supérieur ».<br />
* Impacts : Effets du changement climatique sur les systèmes humains et naturels. Les impacts peuvent avoir des effets bénéfiques ou négatifs sur les moyens de subsistance, la santé et le bien-être, les écosystèmes et les espèces, les services, les infrastructures et les biens économiques, sociaux et culturels.<br />
* Risque : Le potentiel de conséquences néfastes d’un aléa climatique pour les systèmes humains et naturels, résultant des interactions entre l’aléa et la vulnérabilité et l’exposition du système affecté. Le risque intègre la probabilité d’exposition à un danger et l’ampleur de son impact. Le risque peut également décrire les conséquences néfastes potentielles des mesures d’adaptation ou d’atténuation du changement climatique. <br />
* Trajectoires de développement résilientes au climat (CRDP) : Trajectoires qui renforcent le développement durable à de multiples échelles et les efforts visant à éradiquer la pauvreté par des transitions et des transformations sociales et systémiques équitables, tout en réduisant la menace des changements climatiques grâce à des mesures ambitieuses d’atténuation, d’adaptation et de résilience au climat.</div>Frédéric Conrottehttps://wiki.citoyenspourleclimat.org/index.php?title=Accueil&diff=51872Accueil2020-07-16T15:57:00Z<p>Frédéric Conrotte : A protégé « Accueil » : Vandalisme excessif ([Modifier=Autoriser uniquement les utilisateurs autoconfirmés] (infini) [Renommer=Autoriser uniquement les utilisateurs autoconfirmés] (infini))</p>
<hr />
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<br />
Consultez le [https://www.mediawiki.org/wiki/Special:MyLanguage/Help:Contents Guide de l’utilisateur] pour plus d’informations sur l’utilisation de ce wiki.<br />
<br />
Voici les 3 rapports traduits en français par les citoyens volontaires:<br />
<br />
*[[Rapport du GIEC : Réchauffement_climatique de 1,5°C]]<br />
*[[Rapport spécial du GIEC sur l’océan et la cryosphère dans le contexte du changement climatique]]<br />
*[[Rapport spécial du GIEC sur le changement climatique et les terres émergées]]</div>Frédéric Conrottehttps://wiki.citoyenspourleclimat.org/index.php?title=Accueil&diff=51869Accueil2020-07-16T15:56:18Z<p>Frédéric Conrotte : </p>
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<br />
Voici les 3 rapports traduits en français par les citoyens volontaires:<br />
<br />
*[[Rapport du GIEC : Réchauffement_climatique de 1,5°C]]<br />
*[[Rapport spécial du GIEC sur l’océan et la cryosphère dans le contexte du changement climatique]]<br />
*[[Rapport spécial du GIEC sur le changement climatique et les terres émergées]]</div>Frédéric Conrottehttps://wiki.citoyenspourleclimat.org/index.php?title=Accueil&diff=105Accueil2020-04-10T17:02:36Z<p>Frédéric Conrotte : </p>
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<br />
Consultez le [https://www.mediawiki.org/wiki/Special:MyLanguage/Help:Contents Guide de l’utilisateur] pour plus d’informations sur l’utilisation de ce wiki.<br />
<br />
Voici les 3 rapports traduits en français par les citoyens volontaires:<br />
<br />
* [[Rapport du GIEC : Réchauffement_climatique de 1,5°C]]<br />
* [[Rapport spécial du GIEC sur l’océan et la cryosphère dans le contexte du changement climatique]]<br />
* [[Rapport spécial du GIEC sur le changement climatique et les terres émergées]]</div>Frédéric Conrottehttps://wiki.citoyenspourleclimat.org/index.php?title=Rapport_sp%C3%A9cial_du_GIEC_sur_l%E2%80%99oc%C3%A9an_et_la_cryosph%C3%A8re_dans_le_contexte_du_changement_climatique&diff=100Rapport spécial du GIEC sur l’océan et la cryosphère dans le contexte du changement climatique2019-11-29T14:28:57Z<p>Frédéric Conrotte : /* RID.B Les changements et les risques prévus */</p>
<hr />
<div>{{Titre|L’océan et la cryosphère dans le contexte du changement climatique|Rapport du GIEC|Rapport spécial du [https://fr.wikipedia.org/wiki/GIEC GIEC] sur l’océan et la cryosphère dans le contexte du changement climatique<br /><br />{{t|Résumé à l’intention des décideurs|160}}<br /><br />[https://report.ipcc.ch/srocc/pdf/SROCC_SPM_Approved.pdf publié en anglais] le 25 septembre 2019 au [https://fr.wikipedia.org/wiki/Mus%C3%A9e_oc%C3%A9anographique_de_Monaco Musée océanographique de Monaco] en France<br />{{sc|Traduction citoyenne non officielle}}}}<br />
<br />
<br />
{{boîte déroulante/début|titre=Auteurs}}<br />
<br />
;Auteurs<br />
* Nerilie Abram (Australie)<br />
* Carolina Adler (Suisse/Australie)<br />
* Nathaniel L. Bindoff (Australie)<br />
* Lijing Cheng (Chine)<br />
* So-Min Cheong (République de Corée)<br />
* William W.L. Cheung (Canada)<br />
* Matthew Collins (Royaume-Uni)<br />
* Chris Derksen (Canada)<br />
* Alexey Ekaykin (Fédération de Russie)<br />
* Thomas Frölicher (Suisse)<br />
* Matthias Garschagen (Allemagne)<br />
* Jean-Pierre Gattuso (France)<br />
* Bruce Glavovic (Nouvelle-Zélande)<br />
* Stephan Gruber (Canada/ Allemagne)<br />
* Valeria Guinder (Argentine)<br />
* Robert Hallberg (USA)<br />
* Sherilee Harper (Canada)<br />
* Nathalie Hilmi (Monaco/France)<br />
* Jochen Hinkel (Allemagne)<br />
* Yukiko Hirabayashi (Japon)<br />
* Regine Hock (USA)<br />
* Anne Hollowed (USA)<br />
* Helene Jacot Des Combes (Fiji)<br />
* James Kairo (Kenya)<br />
* Alexandre K. Magnan (France)<br />
* Valérie Masson-Delmotte (France)<br />
* J.B. Robin Matthews (Royaume-Uni)<br />
* Kathleen McInnes (Australie)<br />
* Michael Meredith (Royaume-Uni)<br />
* Katja Mintenbeck (Allemagne)<br />
* Samuel Morin (France)<br />
* Andrew Okem (Afrique du Sud/Nigeria)<br />
* Michael Oppenheimer (USA)<br />
* Ben Orlove (USA)<br />
* Jan Petzold (Allemagne)<br />
* Anna Pirani (Italie)<br />
* Elvira Poloczanska (Royaume-Uni/Australie)<br />
* Hans-Otto Pörtner (Allemagne)<br />
* Anjal Prakash (Népal/Inde)<br />
* Golam Rasul (Népal)<br />
* Evelia Rivera-Arriaga (Mexique)<br />
* Debra C.Roberts (Afrique du Sud)<br />
* Edward A.G. Schuur (Etats-Unis)<br />
* Zita Sebesvari (Hongrie/Allemagne)<br />
* Martin Sommerkorn (Norvège/Allemagne)<br />
* Michael Sutherland (Trinité et Tobago)<br />
* Alessandro Tagliabue (Royaume-Uni)<br />
* Roderik Van De Wal (Pays-Bas)<br />
* Phil Williamson (Royaume-Uni)<br />
* Rong Yu (Chine)<br />
* Panmao Zhai (Chine)<br />
; Contributeurs<br />
* Andrés Alegria (Honduras)<br />
* Robert M. DeConto (USA)<br />
* Andreas Fischlin (Suisse)<br />
* Shengping He (Norvège/Chine)<br />
* Miriam Jackson (Norvège)<br />
* Martin Künsting (Allemagne)<br />
* Erwin Lambert (Pays-Bas)<br />
* Pierre-Marie Lefeuvre (Norvège/France)<br />
* Alexander Milner (Royaume-Uni)<br />
* Jess Melbourne-Thomas (Australie)<br />
* Benoit Meyssignac (France)<br />
* Maike Nicolai (Allemagne)<br />
* Hamish Pritchard (Royaume-Uni)<br />
* Heidi Steltzer (États-Unis)<br />
* Nora M. Weyer (Allemagne)<br />
<br />
{{Boîte déroulante/fin}}<br />
<br />
==Introduction==<br />
<br />
Le présent Rapport spécial sur l'océan et la cryosphère<ref>La cryosphère est définie dans le présent rapport (annexe I : Glossaire) comme les composantes gelées du système terrestre à la surface de la terre et de l'océan, telles que la couverture de neige, les glaciers, les calottes glaciaires, les banquises, les icebergs, la glace de mer, de lac, de rivière, le pergélisol et le sol gelé de façon saisonnière.</ref> dans le contexte du changement climatique (SROCC) a été préparé à la suite de la décision prise par le Groupe d'experts du GIEC en 2016 de préparer trois rapports spéciaux pendant le sixième cycle d'évaluation<ref>La décision de préparer un rapport spécial sur le changement climatique, les océans et la cryosphère a été prise lors de la quarante-troisième session du GIEC qui a eu lieu à Nairobi, au Kenya, du 11 au 13 avril 2016.<br />
</ref>. En évaluant la littérature scientifique récente<ref>Dates limites : 15 octobre 2018 pour la soumission des manuscrits, 15 mai 2019 pour l'acceptation pour publication.</ref>, le SROCC<ref>Le SROCC est produit sous la direction scientifique des groupes de travail I et II. Conformément au schéma approuvé, les options d'atténuation (Groupe de travail III) ne sont pas évaluées, à l'exception du potentiel d'atténuation du carbone bleu (écosystèmes côtiers).<br />
</ref> répond aux propositions du gouvernement et des organisations ayant statut d’observateur. Le SROCC fait suite aux deux autres rapports spéciaux sur le réchauffement planétaire de 1,5°C (SR1.5) et sur le changement climatique et les terres émergées (SRCCL)<ref>Les titres complets de ces deux rapports spéciaux sont : "Réchauffement planétaire de 1,5 °C. Rapport spécial du GIEC sur les conséquences d’un réchauffement planétaire de 1,5 °C par rapport aux niveaux préindustriels et les trajectoires associées d’émissions mondiales de gaz<br />
à effet de serre, dans le contexte du renforcement de la réponse mondiale au changement<br />
climatique, du développement durable et de la lutte contre la pauvreté."<br />
"Changements climatiques et terres émergées: un rapport spécial du GIEC sur les changements climatiques, la désertification, la dégradation des terres, la gestion durable des terres, la sécurité alimentaire et les flux de gaz à effet de serre dans les écosystèmes terrestres.” <br />
</ref> et au rapport d'évaluation mondiale de la biodiversité et des services écosystémiques émis par la Plate-forme intergouvernementale des politiques scientifiques sur la biodiversité et les services écosystémiques (IPBES).<br />
<br />
Le présent résumé à l'intention des décideurs (RID) compile les principales conclusions du rapport et est structuré en trois parties : RID.A : Changements et impacts observés, RID.B : Changements et risques projetés, et RID.C : Mise en œuvre de réponses aux changements dans l’océan et la cryosphère. Pour faciliter la navigation dans le RID, des icônes indiquent le secteur concerné par le contenu. La confiance à l'égard des principales constatations est rapportée en utilisant le langage calibré du GIEC<ref>Chaque conclusion se fonde sur une évaluation des éléments probants et de la concordance s’y rapportant. Cinq qualificatifs sont utilisés pour exprimer le degré de confiance : très faible, faible, moyen, élevé et très élevé ; le degré de confiance est indiqué en italique : par exemple degré de confiance moyen. Les qualificatifs ci-après ont été utilisés pour indiquer la probabilité évaluée d’un résultat : quasiment certain (probabilité de 99 à 100 %), très probable (90 à 100 %), probable (66 à 100 %), à peu près aussi probable qu’improbable (33 à 66 %), improbable (0 à 33 %), très improbable (0 à 10 %), exceptionnellement improbable (0 à 1 %). La probabilité évaluée est en italique, par exemple très probable. Cela est conforme au RE5 et aux autres rapports spéciaux du RE6. D’autres qualificatifs peuvent également être utilisés le cas échéant : extrêmement probable (95 à 100 %), plus probable qu’improbable (> 50 à 100 %), plus improbable que probable (0 à < 50 %) et extrêmement improbable (0 à 5 %). Le présent rapport utilise également l'expression " fourchette probable " ou " fourchette très probable " pour indiquer que la probabilité évaluée d'un résultat se situe dans la fourchette de probabilité de 17 à 83 % ou de 5 à 95 %. Pour plus de détails, voir {1.9.2, Figure 1.4}. </ref> et le fondement scientifique sous-jacent de chaque constatation clé est indiqué par des références aux sections du rapport principal.<br />
<br />
Définition des icônes indiquant le contenu:<br />
<br />
[[Image:picto1.svg|20px]]Cryosphère de haute montagne<br />
<br />
[[Image:picto2.svg|20px]]Régions Polaires<br />
<br />
[[Image:picto3.svg|20px]]Côtes et montée du niveau de la mer<br />
<br />
[[Image:picto4.svg|20px]] Océan<br />
<br />
===Encadré initial : L'importance de l'océan et de la cryosphère pour l'homme===<br />
Tous les habitants de la Terre dépendent directement ou indirectement de l'océan et de la cryosphère. L'océan mondial couvre 71 % de la surface de la Terre et contient environ 97 % de l'eau de la Terre. La cryosphère désigne les composantes gelées du système terrestre.<br />
Environ 10 % de la surface terrestre de la Terre est recouverte de glaciers ou de calottes glaciaires. L'océan et la cryosphère abritent des habitats uniques et sont interconnectés avec d'autres composantes du système climatique grâce aux échanges mondiaux d'eau, d'énergie et de carbone. Les réactions projetées de l'océan et de la cryosphère aux émissions de gaz à effet de serre anthropiques passées et actuelles et au réchauffement planétaire en cours comprennent les rétroactions climatiques, les changements climatiques au cours des décennies et des millénaires qui ne peuvent être évités, les seuils de changements brusques et l'irréversibilité. {Encadré 1.1, 1.2}<br />
<br />
Les communautés humaines en relation étroite avec les environnements côtiers, les petites îles (y compris les Petits États Insulaires en Développement, les PEID), les zones polaires et les hautes montagnes<ref>Les zones de haute montagne comprennent toutes les régions montagneuses où les glaciers, la neige ou le pergélisol sont des caractéristiques importantes du paysage. Pour une liste des régions de haute montagne couvertes par le présent rapport, voir le chapitre 2. La population des régions de haute montagne est calculée pour les régions situées à moins de 100 kilomètres des glaciers ou du pergélisol dans les régions de haute montagne évaluées dans ce rapport {2.1}. Les projections pour 2050 donnent l'éventail de la population de ces régions suivant les cinq trajectoires communes socio-économiques (SSP) {Encadré 1 du chapitre 1}.<br />
</ref> sont particulièrement exposées aux changements de l’océan et de la cryosphère, tels que l'élévation du niveau de la mer, l'élévation du niveau extrême de la mer et la rétraction de la cryosphère. D'autres communautés plus éloignées de la côte sont également exposées aux changements de l’océan, comme les phénomènes météorologiques extrêmes. Aujourd'hui, environ 4 millions de personnes, dont 10 % sont autochtones, vivent en permanence dans la région arctique. La zone côtière de basse altitude<ref>La population de la zone côtière de faible altitude est calculée pour les zones terrestres proches de la côte, et inclut celle des petits États insulaires, qui se trouvent à moins de 10 mètres au-dessus du niveau de la mer {Encadré chapitre 9}. Les projections pour 2050 donnent l'éventail de la population de ces régions suivant les cinq trajectoires communes socio-économiques (SSP) {Encadré 1 du chapitre 1}.<br />
</ref> abrite actuellement environ 680 millions de personnes (près de 10 % de la population mondiale en 2010), et devrait en compter plus d'un milliard en 2050. Les PEID comptent 65 millions d'habitants. Environ 670 millions de personnes (soit près de 10 % de la population mondiale en 2010), dont les peuples autochtones, vivent dans des régions de haute montagne sur tous les continents, sauf l'Antarctique. Dans les régions de haute montagne, la population devrait atteindre entre 740 et 840 millions d'habitants d'ici 2050 (environ 8,4-8,7% de la population mondiale prévue). {1.1, 2.1, 3.1, Encadré 9, Figure 2.1}.<br />
<br />
==RID A. Changements observés et conséquences==<br />
====Changements physiques observés====<br />
<br />
'''A1 Au cours des dernières décennies, le réchauffement planétaire a entraîné une réduction généralisée de la cryosphère, avec une perte de masse des calottes glaciaires et des glaciers (degré de confiance très élevé), une réduction de la couverture neigeuse (degré de confiance élevé) et de l'étendue et de l'épaisseur de la banquise arctique (degré de confiance très élevé) et une augmentation de la température du pergélisol (degré de confiance très élevé). {2.2, 3.2, 3.2, 3.3, 3.4, Figures RID.1, RID.2}'''<br />
<br />
[[Image:picto1.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto3.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]] A1.1 Les calottes glaciaires et les glaciers du monde entier ont perdu de la masse (degré de confiance très élevé). Entre 2006 et 2015, l'inlandsis du Groenland{{lié}}<ref>c’est-à-dire la calotte polaire. Les glaciers périphériques y sont également comptés.</ref> a perdu de la masse glaciaire à un taux moyen de {{nobr|278 ± 11 Gt.an<sup>-1</sup>}} (équivalent à {{nobr|0,77 ± 0,03 mm.an<sup>-1</sup>}} d'élévation du niveau mondial de la mer{{lié}}<ref>360{{lié}}Gt de glace correspondent à 1{{lié}}mm d’élévation du niveau moyen des mers</ref>), principalement en raison de la fonte de surface (degré de confiance élevé). Sur la période 2006-2015, l'inlandsis antarctique a perdu de la masse à un taux moyen de {{nobr|155 ± 19 Gt.an<sup>-1</sup>}} ({{nobr|0,43 ± 0,05 mm.an<sup>-1</sup>}}), principalement en raison d'un amincissement rapide et du recul des principaux glaciers drainant l'inlandsis antarctique occidental (degré de confiance très élevé). En dehors du Groenland et de l'Antarctique, l’ensemble de tous les autres glaciers a perdu de la masse à un taux moyen de {{nobr|220 ± 30 Gt.an<sup>-1</sup>}} (équivalent à une élévation du niveau de la mer de {{nobr|0,61 ± 0,08 mm.an<sup>-1</sup>}}) entre 2006 et 2015. {3.3.1.1, 4.2.3, Annexe 2.A, Figure RID.1}.<br />
<br />
[[Image:picto1.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]]A1.2 L'étendue de la couverture neigeuse de l'Arctique en juin a diminué de {{nobr|13,4 ± 5,4 %}} par décennie entre 1967 et 2018, soit une perte totale d'environ 2,5 millions de km<sup>2</sup>, principalement en raison de la hausse de la température de l'air en surface (degré de confiance élevé). Dans presque toutes les régions de haute montagne, l'épaisseur, l'étendue et la durée de la couverture neigeuse ont diminué au cours des dernières décennies, en particulier aux basses altitudes (degré de confiance élevé). {2.2.2, 3.4.1, Figure RID.1}.<br />
<br />
[[Image:picto1.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]]A1.3 Entre 1980 et aujourd’hui, les températures du pergélisol ont augmenté pour atteindre des niveaux records (degré de confiance très élevé), avec en particulier une augmentation récente de {{nobr|0,29 °C ± 0,12 °C}} entre 2007 et 2016 dans les régions polaires et de haute montagne, en moyenne mondiale. Le pergélisol arctique et boréal contient 1 460 à {{unité|1600|Gt}} de carbone organique, soit presque le double du carbone présent dans l'atmosphère (degré de confiance moyen). Il y a des éléments de preuve modérés et un faible niveau de cohérence quant à savoir si des émissions nettes supplémentaires de méthane et de CO<sub>2</sub> sont actuellement observées en raison du dégel du pergélisol dans les régions septentrionales. Le dégel du pergélisol et le recul des glaciers ont diminué la stabilité des pentes de haute montagne (degré de confiance élevé). {2.2.4, 2.3.2, 3.4.1, 3.4.3, Figure RID.1}.<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]A1.4 Entre 1979 et 2018, l'étendue de la banquise arctique a très probablement diminué pour chaque mois de l'année. Les réductions de la surface de la banquise pour le mois de septembre sont très probablement de {{nobr|12,8 ± 2,3 %}} par décennie. Ces changements de la banquise pour septembre sont probablement sans précédent depuis au moins {{unité|1000|ans}}. La banquise de l'Arctique s'est amincie, et la glace est de plus en plus jeune : entre 1979 et 2018, la proportion surfacique de glace pluriannuelle de plus de cinq ans a diminué d'environ 90{{lié}}% (degré de confiance très élevé). Les rétroactions dues à la perte de la banquise estivale et de la couverture printanière de neige sur terre ont contribué à amplifier le réchauffement dans l'Arctique (degré de confiance élevé), où la température de l'air en surface a probablement augmenté de plus du double de la moyenne mondiale au cours des deux dernières décennies. Les changements dans la banquise de l'Arctique peuvent avoir une influence sur les conditions météorologiques aux latitudes moyennes (degré de confiance moyen), mais il y a un degré de confiance faible dans la détection de cette influence dans des conditions météorologiques spécifiques. Dans l'ensemble, l'étendue de la banquise de l'Antarctique n'a pas eu de tendance statistiquement significative (1979-2018) en raison de signaux régionaux contrastés et d'une grande variabilité interannuelle (degré de confiance élevé). {3.2.1, 6.3.1 ; Encadré 3.1 ; Encadré 3.2 ; A1.2, Figures RID.1, RID.2}.<br />
<br />
[[Image:Rapport_spécial_du_GIEC_sur_l%25u2019océan_et_la_cryosphère_SROCC-RID1.png|1000px]]<br />
<br />
'''Figure RID.1''' : ''Observation et modélisation des changements historiques dans l'océan et la cryosphère depuis 1950{{lié}}<ref> Cela ne signifie pas que les changements ont commencé en 1950. Certaines variables ont changé depuis la période préindustrielle.</ref>, et projections des changements futurs dans les scénarios d'émissions de gaz à effet de serre faibles (RCP2.6) et élevés (RCP8.5). {Encadré RID.1}. a) Changement de la température moyenne mondiale de l'air à la surface avec plage probable {Encadré RID.1, Encadré 1 du chapitre 1}. ''<br />
Changements liés à l'océan avec des fourchettes très probables pour : <br />
(b) Les changement de la température moyenne globale de la surface de la mer {Encadré 5.1, 5.2.2} ; <br />
(c) Les facteurs de variation du nombre de jours de vagues de chaleur océaniques. {6.4.1.1} ; <br />
(d) La variation du contenu calorifique global des océans (0-2000{{lié}}m de profondeur). L’axe droit montre une approximation de l’équivalent stérique du niveau de la mer obtenu en multipliant le contenu calorifique de l'océan par le coefficient de dilatation thermique moyen global (ε ≈ 0,125{{lié}}m par {{unité|1024|Joules}}){{lié}}<ref> Ce facteur d'échelle (expansion globale moyenne des océans exprimée en tant qu’élévation du niveau des océans en mètres par unité de chaleur) varie d'environ 10{{lié}}% entre les différents modèles, et il augmentera systématiquement d'environ 10{{lié}}% d'ici 2100 sous le forçage RCP8.5 en raison de l’augmentation du coefficient moyen de dilatation thermique dû au réchauffement des océans. {4.2.1, 4.2.2, 5.2.2}</ref> pour le réchauffement observé depuis 1970 {Figure 5.1} ; <br />
(h) la moyenne mondiale de l’acidité en surface (exprimée en pH). Les tendances d'observation évaluées sont compilées à partir des données de sites en haute mer produisant des séries temporelles depuis plus de 15 ans {Encadré 5.1, Figure 5.6, 5.2.2} ; et (i) la variation mondiale moyenne de l'oxygène dans les océans (100-600{{lié}}m de profondeur). Les tendances d'observation évaluées couvrent la période 1970-2010 et sont centrées sur 1996 {Figure 5.8, 5.2.2}. <br />
Évolution du niveau de la mer avec les changements probables pour : <br />
(m) Les variations du niveau moyen de la mer à l'échelle mondiale. Les hachures reflètent un degré de confiance faible dans les projections du niveau de la mer au-delà de 2100 et les barres en 2300 reflètent l'avis des experts sur la gamme des variations possibles du niveau de la mer {4.2.3, Figure 4.2} ; <br />
(e,f) Les composantes de la montée du niveau de la mer dues aux pertes de masse des calottes glaciaires au Groenland et en Antarctique {3.3.1} <br />
(g) Les composantes de la montée du niveau de la mer dues aux pertes de masse glaciaire {Encadré 6, Chapitre 2, Tableau 4.1}. <br />
Autres changements liés à la cryosphère avec des intervalles très probables pour : <br />
(j) Les changements de l'étendue de la banquise arctique pour septembre{{lié}}<ref> La banquise de l'Antarctique n'est pas représentée ici en raison de la faible confiance dans les projections futures. {3.2.2} </ref> {3.2.1, 3.2.2 Figure 3.3} ; <br />
(k) Les changements de la couverture de neige arctique pour juin (terres émergées au nord du 60°N) {3.4.1, 3.4.2, Figure 3.10} <br />
(l) Les changements de la surface de pergélisol superficiel (entre 3 et 4{{lié}}m) dans l'hémisphère Nord {3.4.1, 3.4.2, Figure 3.10}. Les évaluations des changements projetés selon les scénarios intermédiaires RCP4.5 et RCP6.0 ne sont pas disponibles pour toutes les variables considérées ici, mais lorsque c’est le cas, elles sont détaillées dans le rapport associé {Pour RCP4.5 voir : 2.2.2, Encadré 6 du chapitre 2, 3.2.2, 3.4.2, 3.4.2, 4.2.3, pour RCP6.0 voir Encadré 1 du Chapitre 1}.<br />
<br />
'''Encadré RID.1''' : Utilisation des scénarios de changement climatique dans le SROCC <br />
Les évaluations des changements futurs présentés dans ce rapport sont fondées en grande partie sur les projections du modèle climatique CMIP5{{lié}}<ref> CMIP5 est la phase 5 du Projet de comparaison interlaboratoires de modèles couplés (Annexe I : Glossaire).</ref> à l'aide des Trajectoires Représentatives de Concentration (RCP). Les RCP sont des scénarios qui comprennent des séries chronologiques d'émissions et de concentrations de la gamme complète des gaz à effet de serre (GES), des aérosols et des gaz chimiquement actifs, ainsi que de l'utilisation et de la couverture des sols. Les RCP ne fournissent qu'un seul ensemble parmi les nombreux scénarios possibles qui conduiraient à différents niveaux de réchauffement de la planète. {Annexe I : Glossaire}<br />
Ce rapport utilise principalement RCP2.6 et RCP8.5 dans ses évaluations, reflétant la littérature disponible. RCP2.6 correspond à un futur marqué par de faibles émissions de gaz à effet de serre, c’est-à-dire par l’atténuation du changement climatique, ce qui dans les simulations CMIP5 donne une chance sur trois de limiter le réchauffement climatique à moins de 2{{lié}}°C d'ici 2100{{lié}}<ref> Une trajectoire d'émission inférieure (RCP1.9), qui correspondrait à un niveau projeté de réchauffement inférieur au scenario RCP2.6, ne faisait pas partie du CMIP5. </ref>. En revanche, le scénario RCP8.5 est un scénario d'émissions de gaz à effet de serre élevées, en l'absence de politiques de lutte contre le changement climatique, ce qui entraîne une croissance continue et soutenue des concentrations atmosphériques de gaz à effet de serre. Par rapport à l'ensemble total des RCP, le RCP8.5 correspond à la trajectoire d'émission de gaz à effet de serre la plus élevée. Les chapitres de ce rapport font également référence à d'autres scénarios, y compris RCP4.5 et RCP6.0, qui correspondent à des niveaux intermédiaires d'émissions de gaz à effet de serre et entraînent des niveaux intermédiaires de réchauffement. {Annexe I : Glossaire, Encadré 1 du chapitre 1}.<br />
<br />
Le tableau RID.1 fournit des estimations du réchauffement total depuis la période préindustrielle sous quatre RCP différents pour les principaux intervalles d'évaluation utilisés pour le SROCC. Le réchauffement entre 1850-1900 et 1986-2005 a été évalué à 0,63{{lié}}°C (plage probable de {{nobr|0,57 à 0,6 °C}}) à partir d'observations de la température de l'air proche de la surface au-dessus de l'océan et du sol.<br />
De façon cohérente avec l'approche de l’AR5, les modélisations des changements futurs de la température moyenne globale de l'air en surface par rapport à 1986-2005 s'ajoutent à ce réchauffement observé. {Encadré 1 du chapitre 1}.<br />
<br />
'''Tableau RID.1:''' ''Projection de l'évolution de la température moyenne globale de la surface du globe par rapport à 1850-1900 pour deux périodes de temps dans le cadre de quatre RCP{{lié}}<ref> Dans certains cas, le présent rapport évalue les changements par rapport à 2006-2015. Le réchauffement de la période 1850-1900 à 2006-2015 a été évalué à 0,87{{lié}}°C (plage probable de 0,75 à 0,99{{lié}}°C). {Encadré 1 du chapitre 1}.</ref>.''<br />
<br />
<center><br />
{| class="wikitable"<br />
|-<br />
! !! colspan="2" |Court terme : 2031–2050!! colspan="2" |Fin du siècle : 2081–2100<br />
|-<br />
|Scenario||Moyenne (°C)||Gamme probable (°C)||Moyenne (°C)||Gamme probable (°C)<br />
|-<br />
|RCP2.6|| style="text-align:center;" |1.6|| style="text-align:center;" |1.1 à 2.0|| style="text-align:center;" |1.6|| style="text-align:center;" |0.9 à 2.4<br />
|-<br />
|RCP4.5|| style="text-align:center;" |1.7|| style="text-align:center;" |1.3 à 2.2|| style="text-align:center;" |2.5|| style="text-align:center;" |1.7 à 3.3<br />
|-<br />
|RCP6.0|| style="text-align:center;" |1.6|| style="text-align:center;" |1.2 à 2.0|| style="text-align:center;" |2.9|| style="text-align:center;" |2.0 à 3.8<br />
|-<br />
|RCP8.5|| style="text-align:center;" |2.0|| style="text-align:center;" |1.5 à 2.4|| style="text-align:center;" |4.3|| style="text-align:center;" |3.2 à 5.4<br />
|}</center><br />
<br />
'''A2. Il est quasiment certain que l'océan mondial s'est réchauffé sans arrêt depuis 1970 et qu'il a absorbé plus de 90{{lié}}% de la chaleur excédentaire dans le système climatique (degré de confiance élevé). Depuis 1993, le taux de réchauffement des océans a plus que doublé (probable). Les vagues de chaleur océaniques ont très probablement doublé en fréquence depuis 1982 et augmentent en intensité (degré de confiance très élevé). En absorbant plus de CO<sub>2</sub>, l'océan a subi une acidification de surface croissante (quasiment certain). Une perte d'oxygène s'est produite de la surface à -1000{{lié}}m (degré de confiance moyen). {1.4, 3.2, 5.2, 6.4, 6.7, Figures RID.1 et RID.2}'''<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]A2.1. La tendance au réchauffement des océans documentée dans le cinquième rapport d'évaluation (AR5) du GIEC s'est poursuivie. Depuis 1993, le taux de réchauffement des océans et donc d'absorption de chaleur a plus que doublé (probablement), passant de{{lié}}<ref> Un Zettajoule (ZJ) est égal à {{unité|1021|Joules}}. Réchauffer l'océan entier de 1{{lié}}°C nécessite environ 5500{{lié}}ZJ ; 144{{lié}}ZJ réchaufferaient les 100 premiers mètres d'environ 1{{lié}}°C.</ref> {{nobr|3,22 ± 1,61 ZJ.an<sup>-1</sup>}} (0-700{{lié}}m de profondeur) et {{nobr|0,97 ± 0,64 ZJ.an{{e|-1}}}} ({{nobr|700-2000 m}}) entre 1969 et 1993, à {{nobr|6,28 ± 0,48 ZJ.an{{e|-1}}}} ({{nobr|0-700 m}}) et {{nobr|3,86 ± 2,09 ZJ.an{{e|-1}}}} ({{nobr|700-2000 m}}) entre 1993 et 2017, et est attribué au forçage anthropique (très probablement).{1.4.1, 5.2.2, Tableau 5.1, Figure RID.1}.<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]A2.2 Entre 1970 et 2017, l'océan Austral a représenté 35 à 43{{lié}}% de l'apport total de chaleur dans les premiers {{unité|2000|m}} de profondeur de l'océan mondial (degré de confiance élevé). Sa part a augmenté pour atteindre 45-62{{lié}}% entre 2005 et 2017 (degré de confiance élevé). L'océan profond en dessous de {{unité|2000|m}} s'est réchauffé depuis 1992 (probablement), en particulier dans l'océan Austral. {1,4, 3.2.1, 5.2.2, Tableau 5.1, Figure RID.2}.<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]A2.3 À l'échelle mondiale, les épisodes de vagues de chaleur océaniques ont augmenté ; définies lorsque la température quotidienne de la surface de la mer dépasse le 99e centile local de la période allant de 1982 à 2016, les vagues de chaleur océaniques{{lié}}<ref> Une vague de chaleur océanique est une période de températures extrêmement chaudes près de la surface de la mer qui persiste pendant des jours, voire des mois, et peut atteindre des milliers de kilomètres (Annexe I : Glossaire).</ref> ont doublé en fréquence et leur durée, leur intensité et leur étendue ont augmenté (très probablement). Il est très probable qu'entre 84 et 90{{lié}}% des vagues de chaleur marines qui se sont produites entre 2006 et 2015 soient attribuables à l'augmentation des températures d’origine anthropique. {Tableau 6.2, 6.4 ; Figures RID.1 et RID.2}.<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]A2.4 La stratification de la densité{{lié}}<ref> Dans ce rapport, la stratification de la densité est définie comme le contraste de densité entre les couches peu profondes et les couches plus profondes. Une stratification accrue réduit l'échange vertical de chaleur, de salinité, d'oxygène, de carbone et de nutriments.</ref> a augmenté dans les {{unité|200|m}} supérieurs de l'océan depuis 1970 (très probablement).<br />
Le réchauffement observé de la surface des océans et l'ajout d'eau douce à haute latitude rendent l'eau de surface moins dense par rapport aux eaux profondes de l'océan (degré de confiance élevé) et empêchent le mélange entre eaux de surface et eaux profondes (degré de confiance élevé).<br />
La stratification moyenne des {{unité|200|m}} supérieurs a augmenté de {{nobr|2,3 ± 0,1 %}} (intervalle très probable) entre la moyenne de 1971-1990 et la moyenne de 1998-2017. {5.2.2}<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]A2.5 L'océan a absorbé entre 20 et 30{{lié}}% (très probablement) des émissions anthropiques totales de CO<sub>2</sub> depuis les années 80, ce qui a provoqué une acidification supplémentaire des océans. Depuis la fin des années 1980{{lié}}<ref> Selon les mesures in-situ ayant plus de quinze ans.</ref>, le pH de la surface de l'océan en haute mer a diminué de 0,017 à 0,027 unités de pH par décennie, et la baisse du pH de surface de l'océan a très probablement déjà dépassé les limites de la variabilité naturelle pour plus de 95{{lié}}% de la surface de l'océan. {3.2.1 ; 5.2.2 ; Encadré 5.1 ; Figures RID.1 et RID.2}.<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]A2.6 Les données couvrant la période 1970-2010 montrent que la perte d'oxygène en haute mer a très probablement varié de 0,5 à 3,3{{lié}}% sur les premiers {{unité|1000|m}}, et que le volume des zones de minimum d'oxygène a probablement augmenté de 3 à 8{{lié}}%. (degré de confiance moyen). La perte d'oxygène est principalement due à l'augmentation de la stratification des océans, au changement de la ventilation des eaux et à la biogéochimie (degré de confiance élevé). {5.2.2.2 ; Figures RID.1 et RID.2}.<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]A2.7 Les observations, aussi bien in situ (2004-2017) que basées sur des reconstitutions de la température de surface de la mer, indiquent que la circulation méridienne de retournement de l'Atlantique (AMOC){{lié}}<ref> La circulation méridienne de retournement de l'Atlantique (AMOC) est le principal système de courants dans les océans Atlantique Sud et Nord (Annexe I : Glossaire). </ref> a diminué par rapport à 1850-1900 (degré de confiance moyen). Les données sont insuffisantes pour quantifier l'ampleur de l'affaiblissement ou pour l'attribuer correctement au forçage anthropique en raison de la durée limitée des observations. Bien que l'attribution ne soit actuellement pas possible, les simulations du modèle CMIP5 de la période 1850-2015 montrent, en moyenne, un affaiblissement de l'AMOC lorsqu'elles sont dues au forçage anthropique. {6.7}.<br />
<br />
'''A3. Le niveau moyen des océans (NMO) s'élève, avec une accélération au cours des dernières décennies, en raison des taux croissants de fonte des glaces dans les calottes glaciaires au Groenland et en Antarctique (degré de confiance très élevé), ainsi que de la perte de masse glaciaire continue et de l'expansion thermique des océans. L'intensification des vents et des précipitations dans les cyclones tropicaux, et l'amplification des vagues de tailles extrêmes, combinées à l'augmentation relative du niveau de la mer, exacerbent les événements extrêmes de niveau des eaux et les risques côtiers (degré de confiance élevé). {3.3 ; 4.2 ; 6.2 ; 6.3 ; 6.8 ; Figures RID.1, RID.2, RID.4 et RID.5}'''<br />
<br />
[[Image:picto1.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto3.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]]A3.1 L'élévation totale du NMO pour la période 1902-2015 est de 0,16{{lié}}m (plage probable entre 0,12 et 0,21{{lié}}m). Le taux d'élévation du NMO pour la période 2006-2015, de 3,6 mm par an (3,1 à 4,1{{lié}}mm/an, plage très probable), est sans précédent au cours du dernier siècle (degré de confiance élevé), et d'environ 2,5 fois le taux de 1,4{{lié}}mm/an pour 1901-1990 ({{nobr|0,8 – 2,0 mm/an}}, plage très probable). Le cumul des contributions des calottes glaciaires et des glaciers sur la période 2006-2015 est la source principale d'augmentation du niveau de la mer (1,8{{lié}}mm/an, plage très probable : {{nobr|1,7-1,9 mm/an}}), dépassant l'effet de l'expansion thermique de l'eau des océans (1,4{{lié}}mm/an, plage très probable {{nobr|1,1- 1,7 mm/an}}){{lié}}<ref>Le taux global d'élévation des océans est supérieur à la somme des contributions de la cryosphère et des océans, en raison des incertitudes sur l'estimation du stockage de l’eau terrestre.</ref> (degré de confiance très élevé). La cause principale de l'augmentation du niveau moyen des océans depuis 1970 est le forçage anthropique (degré de confiance élevé) . {4.2.1, 4.2.2, Figure RID.1}<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto3.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]]A3.2 L'élévation du niveau de la mer a accéléré (extrêmement probable) en raison de l'augmentation combinée de la perte de glace des calottes glaciaires du Groenland et de l'Antarctique (degré de confiance très élevé). La perte de masse de la calotte glaciaire antarctique a triplé sur la période 2007-2016 en comparaison de 1997-2006. Pour le Groenland, la perte de masse a doublé sur la même période (probable, degré de confiance moyen). {3.3.1 ; Figures RID.1, RID.2 ; RID A1.1}<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto3.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]]A3.3. Une accélération des coulées et des retraits de glaciers en Antarctique, qui a le potentiel pour mener à une élévation du niveau des mers de plusieurs mètres en quelques siècles, est observée dans la barrière de glace de la mer d'Amundsen dans l'Antarctique occidental et dans la Terre de Wilkes de l'Antarctique oriental (degré de confiance très élevé). Ces changements pourraient être le commencement d'une instabilité irréversible{{lié}}<ref>L'échelle de temps de récupération est de l'ordre de plusieurs siècles à plusieurs millénaires (Annexe 1 : Glossaire).</ref> de la calotte glaciaire. L'incertitude sur le début de l'instabilité de la calotte glaciaire provient d'observations limitées, de modélisations inadéquates des processus en jeu dans les calottes glaciaires, et d'une compréhension limitée des interactions complexes entre l'atmosphère, l'océan et la calotte glaciaire. {3.3.1, Encadré 8 du chapitre 3, 4.2.3}<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto3.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]]A3.4 L'élévation du niveau des mers n'est pas uniforme et varie localement. Les différences régionales, dans la plage de ± 30{{lié}}% de l'élévation du NMO, sont le résultat de la perte de glaces terrestres et des variations dans le réchauffement et la circulation océanique. Les écarts à la moyenne planétaire peuvent être supérieurs dans les zones de mouvement terrestre vertical rapide, y compris lorsqu'il est d'origine humaine (par exemple, l'extraction d'eau souterraine). (degré de confiance élevé). {4.2.2, 5.2.2, 6.2.2, 6.3.1, 6.8.2, Figure RID.2}<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto3.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]]A3.5 Les hauteurs extrêmes de vagues, qui contribuent aux événements extrêmes de niveau des eaux, à l'érosion côtière et aux inondations, se sont accrues dans l'Océan Atlantique Nord et Sud d'environ 1,0{{lié}}cm/an à 0,8{{lié}}cm/an sur la période 1985-2018 (degré de confiance moyen). La perte de banquise dans l'Arctique a également accentué les hauteurs de vagues sur la période 1992-2014 (degré de confiance moyen). {4.2.2, 6.2, 6.3, 6.8, Encadré 6.1}<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto3.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]]A3.6 Le changement climatique d'origine anthropique a provoqué l'augmentation des précipitations observées (degré de confiance moyen), des vents (degré de confiance faible), et des événements extrêmes de niveau des eaux (degré de confiance élevé) associés à certains cyclones tropicaux, ce qui a augmenté l'intensité d'événements extrêmes multiples et des conséquences en cascade associées (degré de confiance élevé). Le changement climatique d'origine anthropique a contribué à la migration en direction des pôles de l'intensité maximale des cyclones tropicaux dans la partie occidentale du Pacifique Nord durant les dernières décennies, en lien avec l'expansion tropicale dont l'origine est le forçage anthropique (degré de confiance faible). Des éléments émergent en faveur d'une augmentation de la proportion annuelle globale de cyclones tropicaux de catégories 4 et 5 dans les dernières décennies (degré de confiance faible). {6.2, Tableau 6.2, 6.3, 6.8, Encadré 6.1}<br />
<br />
====Conséquences observées sur les écosystèmes====<br />
<br />
'''A4. Les changements de la cryosphère et les changements hydrologiques connexes ont eu des répercussions sur les espèces et les écosystèmes terrestres et d'eau douce dans les régions polaires et de haute montagne en raison de l'apparition de terres auparavant recouvertes de glace, de changements dans la couverture de neige et du dégel du pergélisol. Ces changements ont contribué à modifier les activités saisonnières, l'abondance et la répartition des espèces végétales et animales d'intérêt écologique, culturel et économique, les perturbations écologiques et le fonctionnement des écosystèmes. (degré de confiance élevé) {2.3.2, 2.3.3, 3.4.1, 3.4.3, Encadré 3.4, Figure RID.2}.'''<br />
<br />
[[Image:picto1.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]]A4.1 Au cours du siècle dernier, certaines espèces de plantes et d'animaux ont augmenté en abondance, ont déplacé leur aire de répartition et se sont établies dans de nouvelles régions à mesure que les glaciers reculaient et que la saison sans neige s'allongeait (degré de confiance élevé).<br />
Avec le réchauffement, ces changements ont augmenté localement le nombre d'espèces en haute montagne, les espèces de basse altitude migrant vers le haut (degré de confiance très élevé). Certaines espèces adaptées au froid ou dépendantes de la neige ont décliné en abondance, ce qui augmente leur risque d'extinction, notamment sur les sommets des montagnes (degré de confiance élevé). Dans les régions polaires et montagneuses, de nombreuses espèces ont modifié leurs activités saisonnières, surtout à la fin de l'hiver et au printemps (degré de confiance élevé). {2.3.3, Encadré 3.4}<br />
<br />
[[Image:picto1.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]]A4.2 L'augmentation des feux de forêt et le dégel abrupt du pergélisol, ainsi que les changements dans l'hydrologie de l'Arctique et en montagne ont modifié la fréquence et l'intensité des perturbations des écosystèmes (degré de confiance élevé). Il s'agit notamment d’impacts positifs et négatifs sur la végétation et la faune, comme le renne et le saumon (degré de confiance élevé). {2.3.3, 3.4.1, 3.4.3}<br />
<br />
[[Image:picto1.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]]A4.3 Les observations satellitaires révèlent un verdissement d’ensemble de la toundra, souvent indicatif d'une productivité végétale accrue (degré de confiance élevé). Certaines zones de brunissement dans la toundra et la forêt boréale indiquent que la productivité a diminué (degré de confiance élevé). Ces changements ont eu un impact négatif sur la capacité de ces écosystèmes à fournir des services de régulation, des services culturels ou à fournir de l'approvisionnement. Ces changements ont pu avoir impacts positifs transitoires pour l’approvisionnement dans les hautes montagnes (degré de confiance moyen) et dans les régions polaires (degré de confiance élevé). {2.3.1, 2.3.3, 3.4.1, 3.4.3, annexe I : Glossaire}<br />
<br />
'''A5. Depuis environ 1950, de nombreuses espèces marines représentant divers groupes ont vu leur aire de répartition géographique et leurs activités saisonnières changer en réaction au réchauffement des océans, aux changements de la banquise et aux modifications biogéochimiques de leur habitat, comme par exemple la perte d'oxygène (degré de confiance élevé). Cela a entraîné des changements dans la composition en espèces, l'abondance et la production de biomasse des écosystèmes, de l'équateur jusqu’aux pôles. Les modifications des interactions entre espèces ont eu des répercussions en cascade sur la structure et le fonctionnement de l'écosystème (degré de confiance moyen). Dans certains écosystèmes marins, les espèces sont affectées à la fois par les effets de la pêche et les changements climatiques (degré de confiance moyen). 3.2.3, 3.2.4, Encadré 3.4, 5.2.3, 5.3, 5.4.1, Figure RID.2}.'''<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]A5.1 Depuis les années 1950, les taux de déplacement vers les pôles dans les distributions de différentes espèces marines sont de 52 ± 33{{lié}}km par décennie pour les organismes des écosystèmes épipélagiques (à moins de {{unité|200|m}} de la surface) et de 29 ± 16{{lié}}km par décennie pour ceux des fonds marins (intervalles très probables). La vitesse et la direction des modifications observées dans les distributions sont déterminées par la température locale, l'oxygène et les courants océaniques au travers de gradients de profondeur, en latitude et en longitude (degré de confiance élevé). Le réchauffement a induit des expansions de l'aire de répartition de certaines espèces, ce qui a mené à une modification de la structure et du fonctionnement des écosystèmes, notamment dans l'Atlantique Nord, le Pacifique Nord-Est et l'Arctique (degré de confiance moyen). {5.2.3, 5.3.2, 5.3.6, Encadré 3.4, Figure RID.2}.<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]A5.2 Au cours des dernières décennies, la production primaire nette de l'Arctique a augmenté dans les eaux libres de glace (degré de confiance élevé) et les proliférations printanières de phytoplancton se produisent plus tôt dans l'année en réponse au changement de la banquise et à la disponibilité des éléments nutritifs, avec des conséquences positives et négatives variables dans l'espace pour les écosystèmes marins (degré de confiance moyen). Dans l'Antarctique,<br />
ces changements sont spatialement hétérogènes et ont été associés à des changements environnementaux locaux rapides, y compris le recul des glaciers et le changement de la banquise (degré de confiance moyen). Les changements dans les activités saisonnières, la production et la distribution de certains zooplanctons de l'Arctique et un déplacement vers le sud de la distribution de la population de krill antarctique dans l'Atlantique Sud sont associés aux changements environnementaux liés au climat (degré de confiance moyen). Dans les régions polaires, les mammifères marins et les oiseaux de mer associés aux banquises ont connu une contraction de l'habitat liée aux changements de la banquise (degré de confiance élevé) et des impacts sur le succès de leur recherche de nourriture en raison des impacts climatiques sur la répartition des proies (degré de confiance moyen). Les effets en cascade de multiples facteurs liés au climat sur le zooplancton polaire ont affecté la structure et la fonction du réseau trophique, la biodiversité ainsi que l’industrie de la pêche (degré de confiance élevé). {3.2.3, 3.2.4, Encadré 3.4, 5.2.3, Figure RID.2}.<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]A5.3 Les zones de remontée d'eau profonde sur les marges Est des bassins océaniques (EBUS) sont parmi les écosystèmes océaniques les plus productifs. L'augmentation de l'acidification des océans et la perte d'oxygène ont un impact négatif sur deux des quatre principaux systèmes de remontée d'eau : le courant de Californie et le courant de Humboldt (degré de confiance élevé). L'acidification des océans et la diminution du niveau d'oxygène dans le système de remontée d’eau du courant de Californie ont modifié la structure de l'écosystème, avec des impacts négatifs directs sur la production de biomasse et la composition en espèces (degré de confiance moyen). {Encadré 5.3, Figure RID.2}<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]A5.4 Le réchauffement de l'océan au {{s|XX}} et au-delà a contribué à une diminution globale du potentiel de capture maximal (degré de confiance moyen), aggravant les effets de la surpêche pour certains stocks de poissons (degré de confiance élevé). Dans de nombreuses régions, la diminution de l'abondance des stocks de poissons, de mollusques et crustacés due aux effets directs et indirects du réchauffement planétaire et des changements biogéochimiques a déjà contribué à réduire les prises des pêcheries (degré de confiance élevé). Dans certaines régions, l'évolution des conditions océaniques a contribué à l'expansion d’un habitat adapté et/ou à l'augmentation de l'abondance pour certaines espèces (degré de confiance élevé). Ces changements se sont accompagnés de changements dans la composition en espèces des prises des pêcheries depuis les années 1970 dans de nombreux écosystèmes (degré de confiance moyen). {3.2.3, 5.4.1, Figure RID.2}<br />
<br />
'''A6. Les écosystèmes côtiers sont affectés par le réchauffement des océans, parmi lesquels des vagues de chaleur océaniques intensifiées, l'acidification, la perte d'oxygène, l'intrusion de salinité et l'élévation du niveau de la mer, conjugués aux effets négatifs des activités humaines sur les océans et les terres (confiance élevée). Des impacts sont déjà observés sur la zone d’habitat et la biodiversité, ainsi que sur le fonctionnement et les services des écosystèmes (degré de confiance élevée). {4.3.2, 4.3.3, 5.3, 5.4.1, 6.4.2, Figure RID.2}'''<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto3.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]A6.1 Les écosystèmes côtiers végétalisés protègent le littoral des tempêtes et de l'érosion et contribuent à atténuer les effets de l'élévation du niveau de la mer. Près de 50{{lié}}% des zones humides côtières ont disparu au cours des 100 dernières années, sous l'effet conjugué des pressions anthropiques localisées, de la montée du niveau de la mer, du réchauffement et des événements climatiques extrêmes (degré de confiance élevé). Les écosystèmes côtiers végétalisés sont d'importants réservoirs de carbone ; leur perte est responsable de la libération actuelle de {{nobr|0,04-1,46 GtC.an<sup>-1</sup>}} (degré de confiance moyenne). En réaction au réchauffement, les aires de distribution des prairies sous-marines et des forêts de varech se développent aux latitudes élevées et se rétractent aux latitudes basses depuis la fin des années 1970 (degré de confiance élevé), et dans certaines régions, des pertes épisodiques surviennent à la suite de vagues de chaleur (degré de confiance moyenne). La mortalité à grande échelle des mangroves liée au réchauffement depuis les années 1960 a été partiellement compensée par leur incursion dans les marais salants subtropicaux en raison de l'augmentation des températures, avec pour conséquence la disparition de zones ouvertes recouvertes de plantes herbacées qui fournissent nourriture et habitat à la faune qui en dépend (degré de confiance élevé). {4.3.3, 5.3.2, 5.3.6, 5.4.1, 5.5.1, Figure RID.2}.<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto3.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]A6.2 L'intrusion accrue d'eau de mer dans les estuaires, due à l'élévation du niveau de la mer, a entraîné une redistribution en amont d'espèces marines (confiance moyenne) et causé une raréfaction des habitats appropriés pour les populations estuariennes (degré de confiance moyenne). Depuis les années 1970, l'augmentation des charges nutritives et organiques dans les estuaires, causée par l'activité humaine intensive et la sollicitation des fleuves, a exacerbé les effets stimulants du réchauffement des océans sur la respiration bactérienne, entraînant l'expansion des zones à faible teneur en oxygène (degré de confiance élevé). {5.3.1}.<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto3.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]A6.3 Les impacts de l'élévation du niveau de la mer sur les écosystèmes côtiers comprennent la réduction des habitats, le déplacement géographique des espèces associées et la perte de la biodiversité et de la fonctionnalité des écosystèmes. Les impacts sont exacerbés par les effets directs de l'activité humaine sur l'environnement et lorsque les barrières anthropiques empêchent le déplacement vers la terre des marais et des mangroves (ce que l'on appelle la compression côtière) (degré de confiance élevé). Selon la géomorphologie locale et l'apport sédimentaire, les marais et les mangroves peuvent croître verticalement à des vitesses égales ou supérieures à l'élévation actuelle du niveau moyen de la mer (degré de confiance élevé). {4.3.2, 4.3.3, 5.3.2, 5.3.7, 5.4.1}<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto3.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]A6.4 Les récifs coralliens d’eau chaude et les rivages rocheux occupés par des organismes immobiles et calcifiants (p. ex. producteurs de coquillages et de squelettes) comme les coraux, les bernacles et les moules, sont actuellement touchés par des températures extrêmes et par l'acidification des océans (degré de confiance élevé). Les vagues de chaleur océaniques ont déjà entraîné des blanchissements à grande échelle des coraux à une fréquence croissante (degré de confiance très élevé) causant la dégradation des récifs à l'échelle mondiale depuis 1997 ; et la régénération est lente (plus de 15 ans) si elle se produit (degré de confiance élevé). Les périodes prolongées de température élevée et de déshydratation des organismes posent un risque élevé pour les écosystèmes côtiers rocheux (degré de confiance élevé). {SR1.5 ; 5.3.4, 5.3.5, 6.4.2.1, Figure RID.2}.<br />
<br />
[[Image:Rapport spécial du GIEC sur l%u2019océan et la cryosphère SROCC-RID2.png|1000px]]<br />
<br />
'''Figure RID.2''' : ''Synthèse des dangers régionaux observés et conséquences dans les régions océaniques{{lié}}<ref> Les mers ne sont pas évaluées individuellement mais en tant que régions océaniques dans le présent rapport.</ref> (en haut) et les régions de haute montagne et polaires (en bas) évalués dans le SROCC. Pour chaque région, les changements physiques, les conséquences sur les écosystèmes clés, sur les systèmes humains et sur les fonctions et services écosystémiques sont présentés. Pour les changements physiques, jaune et vert font référence à une augmentation et une diminution, respectivement, de la quantité ou de la fréquence de la grandeur mesurée. Pour les impacts sur les écosystèmes, les systèmes humains et les services écosystémiques, le bleu et le rouge indiquent si un impact observé est positif (bénéfique) ou négatif (néfaste) pour le système ou service donné, respectivement. Les cellules indiquées comme "augmentation et diminution" indiquent qu'à l'intérieur de cette région, l'augmentation et la diminution des changements physiques se vérifient, mais ne sont pas nécessairement égales ; il en va de même pour les cellules présentant des impacts attribuables "positifs et négatifs". Pour les régions océaniques, le niveau de confiance renvoie au niveau de confiance pour lequel on attribue les changements observés aux changements du forçage des gaz à effet de serre pour les changements physiques, et aux changements climatiques pour les écosystèmes, les systèmes humains et les services écosystémiques. Pour les régions de haute montagne et les régions polaires terrestres, le niveau de confiance dans l'attribution des changements physiques et des impacts, au moins en partie du fait d'un changement dans la cryosphère, est indiqué. Pas d'évaluation signifie : non applicable, non évalué à l'échelle régionale ou les preuves sont insuffisantes pour l'évaluation. Les changements physiques dans l'océan sont définis comme suit : Changement de température dans les couches océaniques de 0 à {{unité|700|m}}, à l'exception de l'océan Austral (0 à {{unité|2000|m}}) et de l'océan Arctique (couche supérieure mixte et principales branches entrantes) ; oxygène dans la couche 0-{{unité|1200|m}} ou couche minimale d'oxygène ; acidité de l'océan en pH en surface (la diminution du pH correspond à une acidification croissante des océans). Écosystèmes océaniques : Coraux se rapporte aux récifs coralliens d'eau chaude et aux coraux d'eau froide. La catégorie "couche supérieure de l’océan" fait référence à la zone épipélagique pour toutes les régions océaniques à l'exception des régions polaires, où les impacts sur certains organismes pélagiques dans les eaux libres plus profondes que les 200{{lié}}m supérieurs ont été inclus. Les zones humides côtières comprennent les marais salants, les mangroves et les herbiers marins. Les forêts de kelp sont les habitats d'un groupe spécifique de macroalgues. Les rivages rocheux sont des habitats côtiers dominés par des organismes calcifiés immobiles comme les moules et les bernacles. Les profondeurs océaniques sont des écosystèmes de fonds marins qui ont une profondeur de {{formatnum:3000}} à {{unité|6000|m}}. La banquise comprend les écosystèmes dans, sur et sous la banquise. Les services d'habitat désignent les structures et les services de soutien (par ex. habitat, biodiversité, production primaire). Le piégeage côtier du carbone désigne le “carbone bleu”, c’est à dire l'absorption et le stockage du carbone par des écosystèmes côtiers. Écosystèmes terrestres : La toundra fait référence à la toundra et aux prairies alpines, et englobe les écosystèmes terrestres de l'Antarctique. La migration fait référence à une augmentation ou à une diminution de la migration nette, et non à une valeur positive ou négative. Les impacts sur le tourisme font référence aux conditions d'exploitation du secteur touristique. Les services culturels comprennent l'identité culturelle, le sentiment d'appartenance et les valeurs spirituelles, intrinsèques et esthétiques, ainsi que les contributions de l'archéologie glaciaire. Les informations sous-jacentes sont données pour les régions terrestres dans les tableaux SM2.6, SM2.7, SM2.8, SM3.8, SM3.9, et SM3.10, et pour les régions océaniques dans les tableaux SM5.10, SM5.11, SM3.8, SM3.9, et SM3.10. {2.3.1, 2.3.2, 2.3.3, 2.3.4, 2.3.5, 2.3.6, 2.3.7, Figure 2.1, 3.2.1 ; 3.2.3 ; 3.2.4 ; 3.3.3 ; 3.4.1 ; 3.4.3 ; 3.5.2 ; Encadré 3.4, 4.2.2, 5.2.2, 5.2.3, 5.3.3, 5.4, 5.6, Figure 5.24, Encadré 5.3}''<br />
<br />
====Conséquences observées sur les population et les services écosystémiques====<br />
<br />
'''A7. Depuis le milieu du {{s|XX}}, le rétrécissement de la cryosphère dans l'Arctique et les régions de haute montagne a eu des répercussions principalement négatives sur la sécurité alimentaire, les ressources en eau, la qualité de l'eau, les moyens de subsistance, la santé et le bien-être, les infrastructures, les transports, le tourisme et les loisirs, ainsi que sur la culture des sociétés humaines, particulièrement chez les peuples autochtones (degré de confiance élevé). Les coûts et les bénéfices ont été inégalement répartis entre les populations et les régions. Les efforts d'adaptation ont bénéficié de l'inclusion du savoir autochtone et du savoir local (degré de confiance élevé). {1.1, 1.5, 1.6.2, 2.3, 2.4, 3.4, 3.5, Figure RID.2}.'''<br />
<br />
[[Image:picto1.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]]A7.1 La sécurité alimentaire et la sécurité de l'eau ont été affectées négativement par les changements dans la couverture neigeuse, la glace des lacs et des rivières et le pergélisol dans de nombreuses régions arctiques (degré de confiance élevé). Ces changements ont perturbé l'accès aux pâturages, à la chasse, à la pêche et aux zones de cueillette, ainsi que la disponibilité de nourriture dans ces zones, ce qui a nui aux moyens de subsistance et à l'identité culturelle des résidents de l'Arctique, en particulier pour les populations autochtones (degré de confiance élevé). Le recul des glaciers et l'évolution de la couverture neigeuse ont contribué à des baisses localisées des rendements agricoles dans certaines régions de haute montagne, comme dans l'Hindu Kush Himalaya et dans les Andes tropicales (degré de confiance moyen). {2.3.1, 2.3.7, Encadré 2.4, 3.4.1, 3.4.2, 3.4.3, 3.4.3, 3.5.2, Figure RID.2}<br />
<br />
[[Image:picto1.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]]A7.2 Dans l'Arctique, les effets négatifs des changements de la cryosphère sur la santé humaine comprennent un risque accru des maladies d'origine alimentaire ou hydrique, de malnutrition, de blessures et de problèmes de santé mentale, surtout chez les peuples autochtones (degré de confiance élevé). Dans certaines régions de haute montagne, la qualité de l'eau a été affectée par des contaminants, en particulier du mercure, libérés par la fonte des glaciers et la fonte du pergélisol (degré de confiance moyen). Les efforts d'adaptation liés à la santé dans l'Arctique vont de l'échelle locale à l'échelle internationale, et les succès ont été étayés par le savoir autochtone. (degré de confiance élevé). {1.8, Encadré 4 du chapitre 1, 2.3.1, 3.4.3}.<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]]A7.3 Les résidents de l'Arctique, et particulièrement les peuples autochtones, ont modifié le calendrier de leurs activités pour tenir compte des changements saisonniers et de la sécurité des conditions de déplacement sur terre, sur la glace et sur la neige. Les municipalités et l'industrie commencent à prendre en charge les défaillances des infrastructures associées aux inondations et au dégel du pergélisol, et certaines collectivités côtières ont prévu leur relocalisation (degré de confiance élevé). Le manque de financement, de compétences, de capacité et de soutien institutionnel pour s'engager de façon significative dans les processus de planification ont nui à l'adaptation (degré de confiance élevé). {3.5.2, 3.5.4, Encadré 9}<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]A7.4 Le transport maritime estival dans l'Arctique (y compris le tourisme) a augmenté au cours des deux dernières décennies, parallèlement à la réduction de la banquise (degré de confiance élevé). Cela a des répercussions sur le commerce mondial et les économies liées aux couloirs de navigation traditionnels et fait courir des risques aux écosystèmes marins et aux communautés côtières de l'Arctique (degré de confiance élevé), par exemple dûs à des espèces invasives et de la pollution locale. {3.2.1, 3.2.4, 3.5.4, 5.4.2, Figure RID.2}.<br />
<br />
[[Image:picto1.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]]A7.5 Au cours des dernières décennies, l'exposition des personnes et des infrastructures aux risques naturels a augmenté en raison de la croissance démographique, du tourisme et du développement socioéconomique (degré de confiance élevé). Certaines catastrophes ont été liées à des changements dans la cryosphère, par exemple dans les Andes, dans les hauts plateaux d’Asie, dans le Caucase et dans les Alpes européennes (degré de confiance moyen).<br />
{2.3.2.2, Figure RID.2}<br />
<br />
[[Image:picto1.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]]A7.6 La modification de l’enneigement et des glaciers ont affecté la quantité et la saisonnalité du ruissellement et des ressources en eau dans les bassins hydrographiques dominés par la neige et alimentés par les glaciers (degré de confiance très élevé). Les centrales hydroélectriques ont connu des changements de saisonnalité et aussi bien des augmentations que des diminutions de l’alimentation en eau provenant des régions de haute montagne, comme par exemple en Europe centrale, en Islande, dans l'ouest des États-Unis et du Canada et dans les Andes tropicales (degré de confiance moyen). Cependant, il n'y a que des éléments limités sur les conséquences sur l'opération de ces ouvrages ou sur la production d'énergie. {B1.4, 2.3.1}<br />
<br />
[[Image:picto1.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]]A7.7 Les aspects esthétiques et culturels de la haute montagne ont été affectés négativement par le déclin des glaciers et de la couverture neigeuse (par exemple dans l'Himalaya, en Afrique orientale, dans les Andes tropicales) (degré de confiance moyen). Le tourisme et les loisirs, notamment liés au ski et aux glaciers, à la randonnée pédestre et à l'alpinisme, ont également subi des effets négatifs dans de nombreuses régions montagneuses (degré de confiance moyen). Dans certains endroits, l'enneigement artificiel a réduit les impacts négatifs sur le tourisme lié au ski (degré de confiance moyen). {2.3.5, 2.3.6, Figure RID.2}<br />
<br />
'''A8. Les changements dans l'océan ont eu des conséquences sur les écosystèmes marins et les services écosystémiques avec des résultats régionaux divers, mettant en cause leur gouvernance (degré de confiance élevé). Il en résulte à la fois des conséquences positives et négatives sur la sécurité alimentaire à travers la pêche (degré de confiance moyen), les cultures locales et les moyens de subsistance (degré de confiance moyen), et le tourisme et les loisirs (degré de confiance moyen). Les conséquences sur les services écosystémiques affectent négativement la santé et le bien-être (degré de confiance moyen) ainsi que les peuples autochtones et les communautés locales qui dépendent de la pêche (confiance élevée). {1.1, 1.5, 3.2.1, 5.4.1, 5.4.2, Figure RID.2}'''<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]A8.1 Les changements induits par le réchauffement dans la distribution spatiale et l'abondance de certains stocks de poissons, de mollusques et de crustacés ont eu des effets positifs et négatifs sur les prises, les avantages économiques, les moyens de subsistance et la culture locale (degré de confiance élevé). Il y a des conséquences négatives pour les peuples autochtones et les communautés locales qui dépendent de la pêche (degré de confiance élevé). Les changements dans la répartition et l'abondance des espèces ont mis à l'épreuve la gouvernance internationale et nationale des océans et des pêches, y compris dans l'Arctique, l'Atlantique Nord et le Pacifique, en ce qui concerne la réglementation de la pêche pour assurer l'intégrité des écosystèmes et le partage des ressources entre entités de pêche (degré de confiance élevé). {3.2.4, 3.5.3, 5.4.2, 5.5.2, Figure RID.2}<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto3.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]A8.2 Depuis les années 1980, les proliférations d'algues nuisibles présentent une expansion de leur aire de répartition et une fréquence accrue dans les zones côtières en réponse à des facteurs climatiques et non climatiques comme l'augmentation du ruissellement des nutriments fluviaux (degré de confiance élevé). Les tendances observées dans les proliférations algales nuisibles sont attribuées en partie aux effets du réchauffement des océans, des vagues de chaleur marines, de la perte d'oxygène, de l'eutrophisation et de la pollution (degré de confiance élevé). Les proliférations d'algues nuisibles ont eu des effets négatifs sur la sécurité alimentaire, le tourisme, l'économie locale et la santé humaine (degré de confiance élevé). Les communautés humaines qui sont les plus vulnérables à ces risques biologiques sont celles qui vivent dans des régions où il n'existe pas de programmes de surveillance soutenus et de systèmes d'alerte rapide dédiés à la prolifération d'algues nuisibles (degré de confiance moyen). {Encadré 5.4, 5.4.2, 6.4.2}.<br />
<br />
'''A9. Les communautés côtières sont exposées à de multiples dangers liés au climat, notamment les cyclones tropicaux, les niveaux extrêmes de la mer et les inondations, les canicules marines, la perte de la banquise et le dégel du pergélisol (degré de confiance élevé). Diverses réponses ont été mises en œuvre dans le monde entier, le plus souvent après des événements extrêmes, mais aussi dans certains cas en prévision d'une élévation future du niveau de la mer, par exemple dans le cas de grandes infrastructures. {3.2.4, 3.4.4, 3.4.3, 4.3.2, 4.3.3, 4.3.4, 4.4.2, 5.4.2, 6.2, 6.4.2, 6.8, Encadré 6.1, Encadré 9, Figure RID.5}'''<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto3.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]]A9.1 L'attribution des impacts de l’élévation actuelle du niveau de la mer sur les populations côtières reste difficile dans la plupart des endroits, car les impacts ont été exacerbés par des facteurs non climatiques d'origine humaine, tels que l'affaissement du sol (par exemple, lié à l'extraction des eaux souterraines), la pollution, la dégradation des habitats, et l’extraction des récifs et du sable (degré de confiance élevé). {4.3.2., 4.3.3}<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto3.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]]A9.2 La protection des côtes par des ouvrages, comme des digues, des brise-lames ou des barrages, est très répandue dans de nombreuses villes côtières et dans les deltas. Les approches écosystémiques et hybrides combinant écosystèmes et génie civil sont de plus en plus populaires dans le monde entier. L'avancée côtière, qui fait référence à la création de nouvelles terres en construisant vers la mer (par ex., la mise en valeur des terres), a une longue histoire dans la plupart des régions où il y a une population côtière dense et une pénurie de terres. Le recul côtier, qui fait référence à l'élimination de l'occupation humaine des zones côtières, est également observé, mais se limite généralement à de petites communautés humaines ou se produit pour créer des réserves côtières de zones humides. L'efficacité des réponses à l'élévation du niveau de la mer est évaluée à la figure RID.5. <br />
{3.5.3, 4.3.3, 4.4.2, 6.3.3, 6.9.1, Encadré 9}.<br />
<br />
==RID.B Les changements et les risques prévus==<br />
<br />
====Changements physiques projetés{{lié}}<ref>Ce rapport utilise principalement le RCP2.6 et le RCP8.5 pour les raisons suivantes : Ces scénarios représentent en grande partie la plage évaluée pour les sujets couverts dans le présent rapport ; ils représentent en grande partie ce qui est couvert dans la documentation évaluée, selon le CMIP5 ; et ils permettent une narration cohérente des changements prévus. Le RCP4.5 et le RCP6.0 ne sont pas disponibles pour tous les sujets abordés dans le rapport. {Encadré RID.1}<br />
</ref>====<br />
<br />
'''B1. La perte de masse des glaciers à l'échelle mondiale, le dégel du pergélisol, la diminution de la couverture de neige et de l'étendue de la glace de mer arctique devraient se poursuivre à court terme (2031-2050) en raison de la hausse de la température de l'air à la surface (degré de confiance élevé), avec des conséquences inévitables sur l’alimentation des cours d’eau et les risques locaux (degré de confiance élevé). Les calottes polaires du Groenland et de l'Antarctique devraient perdre de la masse à un rythme croissant tout au long du {{s|XXI}} et au-delà (degré de confiance élevé). Les taux et l'ampleur de ces changements dans la cryosphère devraient encore augmenter dans la seconde moitié du {{s|XXI}} dans un scénario à fortes émissions de gaz à effet de serre (degré de confiance élevé). De fortes réductions des émissions de gaz à effet de serre au cours des prochaines décennies devraient réduire les changements après 2050 (degré de confiance élevé). {2.2, 2.3, Encadré 6 du chapitre 2, 3.3, 3.4, Figure RID.1, Encadré RID.1}'''<br />
<br />
[[Image:picto1.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto3.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]]B1.1 Les réductions projetées de la masse des glaciers entre 2015 et 2100 (à l'exclusion des calottes polaires) vont de 18{{lié}}% ± 7{{lié}}% (plage probable) selon le RCP2.6 à {{nobr|36 % ± 11 %}} (plage probable) selon le RCP8.5 ce qui correspond à une contribution au niveau de la mer de 94 mm ± 25 mm (plage probable) selon le RCP2.6 et de {{nobr|200 mm ± 44 mm}} (plage probable) selon le RCP8.5 (degré de confiance moyen). Les régions dont les glaciers sont pour la plupart plus petits (Europe centrale, Caucase, Asie du Nord, Scandinavie, Andes tropicales, Mexique, Afrique orientale et Indonésie) devraient perdre plus de 80{{lié}}% de leur masse actuelle de glace d'ici 2100 selon le RCP8.5 (degré de confiance moyen) et de nombreux glaciers devraient disparaître quelque soient les émissions futures (très grande confiance). {Encadré 6 du chapitre 2, Figure RID.1}<br />
<br />
[[Image:picto1.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto3.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]]B1.2 En 2100, la contribution prévue de la calotte polaire du Groenland à l'élévation du niveau moyen des océans à l'échelle mondiale (NMO) est de 0,07{{lié}}m (plage probable {{nobr|0,04-0,12{{lié}}m}}) selon le RCP2.6, et de 0,15{{lié}}m (plage probable 0,08-0,27{{lié}}m) selon le RCP8.5. En 2100, la calotte glaciaire antarctique devrait contribuer pour 0,04{{lié}}m (plage probable {{nobr|0,01-0,11 m}}) selon le RCP2.6, et pour 0,12{{lié}}m (plage probable {{nobr|0,03-0,28 m}}) selon le RCP8.5. La calotte polaire du Groenland contribue actuellement davantage à l'élévation du niveau de la mer que la calotte polaire antarctique (degré de confiance élevé), mais l'Antarctique pourrait devenir un plus grand contributeur d'ici la fin du {{s|XXI}} en raison de son recul rapide (degré de confiance faible). Au-delà de 2100, la divergence croissante entre les contributions relatives du Groenland et de l'Antarctique à l'augmentation du niveau moyen des océans à l'échelle mondiale selon le RCP8.5 a des conséquences importantes sur le rythme de l'élévation relative du niveau de la mer dans l'hémisphère Nord. {3.3.1, 4.2.3, 4.2.5, 4.3.3, Encadré 8, Figure RID.1} <br />
<br />
[[Image:picto1.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]]B1.3 La couverture neigeuse de l'Arctique en automne et au printemps devrait diminuer de 5 à 10{{lié}}% à court terme (dans la période 2031-2050) par rapport à la période 1986-2005, et rester stable ensuite selon le RCP2.6, mais diminuer de 15 à 25{{lié}}% supplémentaires d'ici la fin du siècle selon le RCP8.5 (degré de confiance élevé). Dans les régions de haute montagne, l'épaisseur moyenne de la neige hivernale à basse altitude devrait diminuer de 10 à 40{{lié}}% d'ici la période 2031-2050 par rapport à 1986-2005, quelque soit le scénario RCP (degré de confiance élevé). Pour la période 2081-2100, cette diminution devrait être de 10 à 40{{lié}}% pour le RCP2.6 et de 50 à 90{{lié}}% pour le RCP8.5. {2.2.2, 3.3.2, 3.4.2, Figure RID.1}<br />
<br />
[[Image:picto1.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]]B1.4 On prévoit un dégel généralisé du pergélisol au cours de ce siècle (degré de confiance très élevé) et au-delà. D'ici 2100, la zone de pergélisol proche de la surface (à une profondeur de 3-4{{lié}}m) devrait diminuer de {{nobr|24 % ± 16 %}} (plage probable) selon le RCP2.6 et de {{nobr|69 % ± 20 %}} (plage probable) selon le RCP8.5. Le scénario RCP8.5 conduit à un cumul de libération dans l'atmosphère de quantités de carbone provenant du pergélisol sous forme de CO<sub>2</sub>{{lié}}<ref>Pour ce qui est des émissions anthropiques annuelles totales de CO<sub>2</sub>, elles ont été en moyenne de {{nobr|10,8 ± 0,8 GtC}} par an ({{nobr|39,6 ± 2,9 GtCO<sub>2</sub>}} par an) sur la période 2008-2017. Les émissions anthropiques annuelles totales de méthane ont été de {{nobr|0,35 ± 0,01 GtCH<sub>4</sub>}} par an en moyenne sur la période 2003-2012. {5.5.1}<br />
</ref> et de méthane pouvant varier entre des dizaines et des centaines de milliards de tonnes (GtC) d'ici 2100, ce qui pourrait exacerber le changement climatique (degré de confiance moyen). Les scénarios d'émissions plus faibles diminuent les réactions d’émissions de carbone du pergélisol (degré de confiance élevé). Le méthane ne contribue qu'à une petite fraction des émissions supplémentaires totales de carbone, mais il est significatif en raison de son potentiel de réchauffement plus élevé. L'augmentation de la croissance des plantes devrait permettre de reconstituer en partie le carbone du sol, mais elle ne correspondra pas aux émissions de carbone à long terme (degré de confiance moyen). {2.2.4, 3.4.2, 3.4.3, Figure RID.1, Encadré 5 du chapitre 1}<br />
<br />
[[Image:picto1.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]]B1.5 Dans de nombreuses régions de haute montagne, on prévoit que le recul des glaciers et le dégel du pergélisol diminueront la stabilité des pentes, et que le nombre et la superficie des lacs glaciaires continueront d'augmenter (degré de confiance élevé). Les inondations dues à la vidange des lacs glaciaires ou à la pluie sur la neige, les glissements de terrain et les avalanches devraient également survenir en de nouveaux endroits ou en de nouvelles saisons (degré de confiance élevé). {2.3.2}<br />
<br />
[[Image:picto1.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]]B1.6 L’alimentation des cours d'eau dans les bassins de haute montagne dominés par la neige ou alimentés par les glaciers devrait changer quel que soit le scénario d'émissions (degré de confiance très élevé), avec une augmentation de l’alimentation moyenne en hiver (degré de confiance élevé) et des pointes printanières plus précoces (degré de confiance très élevé). Dans tous les scénarios d'émissions, on prévoit que l’alimentation moyenne annuelle et l’alimentation estivale provenant des glaciers culminera à la fin du {{s|XXI}} ou avant (degré de confiance élevé), par exemple vers le milieu du siècle dans les hautes montagnes d’Asie, suivi d'un déclin de l’alimentation glaciaire. Dans les régions où la couverture glaciaire est faible (par exemple les Andes tropicales, les Alpes européennes), la plupart des glaciers ont déjà dépassé ce pic (degré de confiance élevé). Le déclin prévu de l’alimentation provenant des glaciers d'ici 2100 (RCP8.5) peut réduire l’écoulement dans les bassins de 10{{lié}}% ou plus pendant au moins un mois de la saison de fonte dans plusieurs grands bassins hydrographiques, en particulier en haute montagne en Asie pendant la saison sèche (degré de confiance faible). {2.3.1}<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]B1.7 La perte de glace de mer de l’Arctique devrait se poursuivre jusqu'au milieu du siècle, avec des différences par la suite en fonction de l'ampleur du réchauffement planétaire : pour un réchauffement planétaire stabilisé à 1,5{{lié}}°C, la probabilité annuelle avant la fin du siècle d'un mois de septembre sans glace de mer est d'environ 1{{lié}}%, et cette probabilité passe à {{nobr|10 %-35 %}} pour un réchauffement planétaire stabilisé à 2{{lié}}°C (degré de confiance élevé). Il y a peu de certitudes concernant les projections de la glace de mer de l'Antarctique. {3.2.2, Figure RID.1}<br />
<br />
'''B2. Au cours du {{s|XXI}}, on prévoit que les conditions de l'océan seront sans précédent avec une augmentation des températures (pratiquement certaine), une stratification plus importante de la couche supérieure de l'océan (très probable), une acidification accrue (pratiquement certaine), une baisse de l'oxygénation (degré de confiance moyen) et une production primaire nette modifiée (degré de confiance faible). Les vagues de chaleur marines (degré de confiance très élevé) et les phénomènes extrêmes liés à El Niño et La Niña (degré de confiance moyen) devraient devenir plus fréquents. La Circulation Méridienne de Retournement Atlantique (AMOC) devrait s'affaiblir (très probablement). Les taux et l'ampleur de ces changements seront plus faibles dans les scénarios à faibles émissions de gaz à effet de serre (très probable). {3.2, 5.2, 6.4, 6.5, 6.7, Encadré 5.1, Figures RID.1 et RID.3}'''<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]B2.1 L'océan continuera de se réchauffer tout au long du {{s|XXI}} (pratiquement certain). D'ici 2100, on prévoit que les {{formatnum:2000}} premiers mètres de l'océan absorberont de 5 à 7 fois plus de chaleur selon le RCP8.5 (ou de 2 à 4 fois plus selon le RCP2.6) que le cumul d'absorption de chaleur par les océans observé depuis 1970 (très probablement). La moyenne annuelle de stratification de la densité19 des 200 premiers mètres mesurée entre 60{{lié}}°S et 60{{lié}}°N devrait augmenter dans la période 2081-2100 par rapport à la période 1986-2005 de 12{{lié}}% à 30{{lié}}% selon le RCP8,5 et de 1{{lié}}% à 9{{lié}}% selon le RCP2,6 (très probablement), ce qui inhiberait les flux verticaux de nutriments, de carbone et d’oxygène. {5.2.2.2, Figure RID.1}<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]B2.2 D’ici la période 2081-2100, selon le RCP8.5, la teneur en oxygène de l'océan (degré de confiance moyen), la teneur en nitrate des couches supérieures de l'océan (degré de confiance moyen), la production primaire nette (degré de confiance faible) et l'absorption de carbone (degré de confiance moyen) devraient diminuer en moyenne respectivement de 3-4{{lié}}%, 9-14{{lié}}%, 4-11{{lié}}% et 9-16{{lié}}% par rapport à la période 2006-2015. Selon le RCP2.6, les changements anticipés à l'échelle mondiale d'ici 2081-2100 sont inférieurs à ceux du RCP8.5 pour la perte d'oxygène (très probable), la disponibilité des nutriments (aussi probable qu'improbable) et la production primaire nette (degré de confiance élevé). {5.2.2, encadré 5.1, Figures RID.1 et RID.3}<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]B2.3 L'absorption continuelle de carbone par l'océan d'ici 2100 ne peut qu'exacerber l'acidification des océans. Le pH de la surface de l'océan devrait diminuer d'environ 0,3 unité de pH d'ici la période 2081-2100 par rapport à la période 2006-2015 selon le RCP8.5 (pratiquement certain). Selon le RCP8.5, il y a des risques élevés pour les espèces clés formant des coquilles d'aragonite en raison du franchissement d'un seuil de stabilité de l'aragonite tout au long de l'année dans les océans polaires et subpolaires d'ici la période 2081-2100 (très probablement). Selon le RCP2.6, ces conditions seront évitées au cours du siècle (très probablement), mais certains systèmes de remontée d’eau profonde dans les marges Est devraient rester vulnérables (degré de confiance élevé). {3.2.3, 5.2.2, Encadré 5.1, Encadré 5.3, Figure RID.1}<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]B2.4 Les conditions climatiques, sans précédent depuis la période préindustrielle, se développent dans l'océan et augmentent les risques pour les écosystèmes de haute mer. L'acidification et le réchauffement de la surface sont déjà apparus au cours de la période historique (très probablement). La perte d'oxygène entre 100 et 600{{lié}}m de profondeur devrait se produire sur 59 à 80{{lié}}% de la superficie de l'océan d'ici la période 2031-2050 selon le RCP8.5 (très probable). Les cinq facteurs principaux de changement des écosystèmes marins (réchauffement et acidification de la surface, perte d'oxygène, changement de la teneur en nitrate et de la production nette primaire) devraient tous se produire avant 2100 dans plus de 60{{lié}}% de la superficie des zones océaniques selon le RCP8.5 et dans plus de 30{{lié}}% de la superficie selon le RCP2.6 (très probable). {Annexe I : Glossaire, Encadré 5.1, Encadré 5.1, Figure 1}<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]B2.5 Les vagues de chaleur marines devraient encore augmenter en fréquence, en durée, en étendue spatiale et en intensité (température maximale) (degré de confiance très élevé). Les modèles climatiques prévoient une augmentation de la fréquence des vagues de chaleur marines d’ici la période 2081-2100 par rapport à la période 1850-1900 d'environ 50 fois selon le RCP8.5 et de 20 fois selon le RCP2.6 (degré de confiance moyen). Les plus fortes augmentations de fréquence sont prévues pour l'Arctique et les océans tropicaux (degré de confiance moyen). L'intensité des vagues de chaleur marines devrait être multipliée par 10 environ d'ici la période 2081-2100 par rapport à la période 1850-1900 (degré de confiance moyen) selon le RCP8.5. {6.4, figure RID.1}<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]B2.6 Les phénomènes extrêmes liés à El Niño et à La Niña devraient probablement augmenter en fréquence au {{s|XXI}} et probablement intensifier les risques existants, rendant certaines régions du monde plus sèches ou plus humides. Les phénomènes extrêmes liés à El Niño devraient se produire environ deux fois plus souvent au {{s|XXI}} qu’au {{s|XX}} qu’il s’agisse du RCP2.6 ou du RCP8.5 (degré de confiance moyen). Les projections indiquent également une augmentation en fréquence des phénomènes extrêmes liés au Dipôle de l'Océan Indien (degré de confiance faible). {6.5 ; Figures 6.5 et 6.6}<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]B2.7 L'AMOC devrait s'affaiblir au {{s|XXI}} selon tous les RCP (très probable), bien qu’un effondrement soit très peu probable (degré de confiance moyen). Selon les projections du CMIP5, d'ici 2300, un effondrement de l'AMOC est aussi probable qu'improbable pour les scénarios à émissions élevées et très improbable pour les scénarios à faibles émissions (degré de confiance moyen). Tout affaiblissement substantiel de l’AMOC devrait entraîner une baisse de la productivité marine dans l'Atlantique Nord (degré de confiance moyen), davantage de tempêtes en Europe du Nord (degré de confiance moyen), moins de précipitations estivales au Sahel (degré de confiance élevé) et de précipitations estivales sud-asiatiques (degré de confiance moyen), un nombre réduit de cyclones tropicaux dans l'Atlantique (degré de confiance moyen) et une hausse du niveau régional des mers le long des côtes nord-est de l'Amérique du Nord (degré de confiance moyen). De tels changements s’ajouteraient aux effets du réchauffement planétaire. {6.7, Figures 6.8-6.10}<br />
<br />
'''B3. Le niveau de la mer continue de monter à un rythme croissant. Des élévations extrêmes du niveau de la mer qui sont traditionnellement rares (une fois par siècle dans un passé récent) devraient se produire fréquemment (au moins une fois par an) à de nombreux endroits d'ici 2050 selon tous les scénarios RCP, particulièrement dans les régions tropicales (degré de confiance élevé). La fréquence croissante des niveaux d'eau élevés peut avoir de graves répercussions à de nombreux endroits, selon l'exposition (degré de confiance élevé). L'élévation du niveau de la mer devrait se poursuivre au-delà de 2100 dans tous les scénarios RCP. Pour un scénario impliquant des émissions élevées (RCP8.5), les projections de l'élévation mondiale du niveau de la mer d'ici 2100 sont supérieures à celles du 5e rapport d'évaluation en raison d'une contribution plus importante de la calotte glaciaire antarctique (degré de confiance moyen). Dans les siècles à venir, l'élévation du niveau de la mer devrait, selon le RCP8.5, dépasser des valeurs de plusieurs centimètres par an, entraînant une élévation de plusieurs mètres (degré de confiance moyen), tandis que pour le RCP2.6, elle devrait être limitée à environ 1m en 2300 (degré de confiance faible). L'augmentation prévue de l'intensité des cyclones tropicaux et des précipitations (degré de confiance élevé) aggravera le niveau extrême des mers et les phénomènes côtiers dangereux. Les changements prévus dans les hauteurs des vagues et des marées varient localement en ce qui concerne l'amplification ou l'atténuation de ces dangers (degré de confiance moyen). {Encadré 5 du chapitre 1, Encadré 8 chapitre 3, 4.1, 4.2, 5.2.2, 6.3.1, Figures RID.1, RID.4 et RID.5}'''<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto3.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]]B3.1 L'élévation du niveau moyen des océans (NMO) selon le RCP2.6 devrait être de 0,39{{lié}}m ({{nobr|0,26-0,53 m}}, portée probable) pour la période 2081-2100, et de 0,43{{lié}}m ({{nobr|0,29-0,59 m}}, fourchette probable) en 2100, par rapport aux prévisions pour 1986-2005. Pour RCP8.5, l'élévation correspondante du NMO est de 0,71{{lié}}m ({{nobr|0,51-0,92 m}}, fourchette probable) pour 2081-2100 et 0,84{{lié}}m (0,61-1,10{{lié}}m, fourchette probable) en 2100. Les projections d'élévation du niveau moyen des océans sont plus élevées de 0,1{{lié}}m par rapport à l'AR5 sous RCP8.5 en 2100, et la fourchette probable dépasse 1{{lié}}m en 2100 du fait de pertes prévues plus importantes au niveau de la calotte glacière Antarctique (degré de confiance moyen). L'incertitude à la fin du siècle est principalement due aux calottes glaciaires, en particulier en Antarctique. {4.2.3 ; Figures RID.1 et RID.5}<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto3.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]B3.2 Les projections concernant le niveau de la mer montrent des différences régionales autour du NMO. Les processus qui ne sont pas induits par le changement climatique récent, comme l'affaissement local causé par les processus naturels et les activités humaines, sont importants pour les changements qui surviennent dans les variations du niveau de la mer sur la côte (degré de confiance élevé). Tandis que l'importance relative de l'élévation du niveau de la mer due au climat devrait augmenter avec le temps, les processus locaux doivent être pris en compte pour les projections et les impacts du niveau de la mer (degré de confiance élevé). {RID 3.4, 4.2.1, 4.2.2, Figure RID.5}<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto3.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]]B3.3 Le taux d'élévation du niveau moyen des océans à l'échelle mondiale devrait atteindre 15 mm.an<sup>-1</sup> (10-20{{lié}}mm.an<sup>-1</sup>, fourchette probable) en 2100 selon le RCP8.5, et dépasser plusieurs centimètres par an au {{s|XXII}}. Selon le RCP2.6, le taux devrait atteindre 4{{lié}}mm.an<sup>-1</sup> (2-6 mm.an<sup>-1</sup>, fourchette probable) en 2100. Les études modélisées indiquent une élévation du niveau de la mer de plusieurs mètres d'ici 2300 ({{nobr|2,3-5,4 m}} pour le RCP8,5 et {{nobr|0,6-1,07 m}} pour le RCP2,6) (degré de confiance faible), indiquant l'importance de réduire les émissions pour limiter la montée du niveau de la mer. Les processus qui déterminent le moment de la perte future du plateau de glace et l'ampleur de l'instabilité des calottes glaciaires pourraient accroître la contribution de l'Antarctique à l'élévation du niveau de la mer à des valeurs nettement supérieures à celles de la fourchette probable en un siècle ou plus (degré de confiance faible). Compte tenu des conséquences de l'élévation du niveau de la mer provoquée par l'effondrement de certaines parties de la calotte glaciaire antarctique, ce risque d'impact élevé mérite notre attention. {Encadré 5 in chapitre 1, Encadré 8 in chapitre 3, 4.1, 4.2.3}<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto3.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]]B3.4 L'élévation du niveau moyen des océans à l'échelle mondiale entraînera une augmentation de la fréquence des élévations extrêmes du niveau de la mer dans la plupart des régions. On prévoit que les élévations locales du niveau de la mer qui se sont produites une fois par siècle (événements centennaux historiques) se produiront au moins annuellement dans la plupart des régions d'ici 2100 selon tous les scénarios RCP (niveau de confiance élevé). De nombreuses mégalopoles et petites îles de faible altitude (y compris les petits états insulaires en développement) devraient connaître des événements centennaux historiques au moins une fois par an d'ici 2050 selon RCP2.6, RCP4.5 et RCP8.5. L'année où l'événement centennal historique devient un événement annuel dans les latitudes moyennes se situe le plus tôt dans RCP8.5, puis dans RCP4.5 et enfin dans RCP2.6. La fréquence croissante des niveaux d'eau élevés peut avoir de graves répercussions dans de nombreux lieux, selon le niveau d'exposition (niveau de confiance élevé). {4.2.3, 6.3, Figures RID.4 et RID.5}<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto3.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]B3.5 Les hauteurs significatives des vagues (la hauteur moyenne du creux à la crête du tiers supérieur des vagues) devraient augmenter dans l'océan Austral et le Pacifique oriental tropical (degré de confiance élevé) et en mer Baltique (degré de confiance moyen) et diminuer dans l'Atlantique Nord et en mer Méditerranée (degré de confiance élevé) selon le scénario RCP8.5. Les amplitudes et les rythmes des marées côtières devraient changer en raison de l'élévation du niveau de la mer et des mesures d'adaptation côtières (très probablement). Les variations estimées des vagues résultant des changements de conditions météorologiques et des marées dues à l'élévation du niveau de la mer peuvent localement renforcer ou atténuer les risques côtiers (degré de confiance moyen). {6.3.1, 5.2.2}<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto3.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]]B3.6 L'intensité moyenne des cyclones tropicaux, la proportion de cyclones tropicaux des catégories 4 et 5 et les taux moyens de précipitations associés devraient augmenter si la hausse des températures mondiales est de 2{{lié}}°C au-dessus de toute période de référence (degré de confiance moyen). L'élévation du niveau moyen des océans contribuera à l'élévation du niveau extrême des mers associée aux cyclones tropicaux (degré de confiance très élevé). Les phénomènes côtiers seront exacerbés en raison d'une augmentation de l'intensité moyenne, de l'ampleur des ondes de tempête et des taux de précipitations dues aux cyclones tropicaux. On prévoit des augmentations plus importantes sous RCP8.5 que sous RCP2.6 entre le milieu du siècle et 2100 (degré de confiance moyen). Il y a peu de certitude quant aux changements dans la fréquence future des cyclones tropicaux à l'échelle mondiale. {6.3.1}<br />
<br />
====Risques projetés pour les écosystèmes====<br />
'''B.4 Les changements de la cryosphère terrestre continueront de modifier les écosystèmes terrestres et d'eau douce dans les régions polaires et de haute montagne, avec des changements majeurs dans la répartition des espèces qui entraîneront des changements dans la structure et le fonctionnement des écosystèmes et la perte éventuelle d’une biodiversité unique au monde (degré de confiance moyen). Les feux de forêt devraient augmenter considérablement pendant le reste du siècle dans la plupart des régions de toundra et des régions boréales, ainsi que dans certaines régions montagneuses (degré de confiance moyen). {2.3.3, Encadré 3.4, 3.4.3}'''<br />
<br />
[[Image:picto1.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]]B4.1 Dans les régions de haute montagne, la poursuite de la migration vers le haut des pentes des espèces de basse altitude, la contraction de l'aire de répartition et l'augmentation de la mortalité entraîneront le déclin des populations de nombreuses espèces alpines, en particulier celles qui dépendent des glaciers ou de la neige (degré de confiance élevé) avec une perte locale et éventuellement mondiale des espèces (degré de confiance moyen). La persistance des espèces alpines et le maintien des services écosystémiques dépendent de mesures de conservation et d'adaptation appropriées (degré de confiance élevé). {2.3.3}<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]]B4.2 Sur les terres arctiques, on prévoit une perte de biodiversité unique au monde, car il existe peu de refuges pour certaines espèces du Haut-Arctique et par conséquent ces espèces sont en concurrence avec des espèces plus tempérées (degré de confiance moyen). On prévoit que les arbustes et les arbres en expansion couvriront 24 à 52{{lié}}% de la toundra arctique d'ici 2050 (degré de confiance moyen). La forêt boréale devrait s’étendre à sa lisière nord, tout en diminuant à sa lisière sud, où elle sera remplacée par des zones boisées et arbustives à plus faible quantité de biomasse (degré de confiance moyen). {3.4.3, Encadré 3.4}<br />
<br />
[[Image:picto1.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]]B4.3 Le dégel du pergélisol et la diminution de la neige affecteront l'hydrologie et les feux de forêt de l'Arctique et des montagnes, avec des répercussions sur la végétation et la faune (degré de confiance moyen). Environ 20{{lié}}% du pergélisol terrestre de l'Arctique est vulnérable au dégel abrupt et à l'affaissement du sol, ce qui devrait accroître de plus de 50{{lié}}% la superficie des petits lacs d'ici 2100 selon le RCP8.5 (degré de confiance moyen). Même si l'on prévoit une intensification du cycle global de l'eau dans la région, y compris une augmentation des précipitations, de l'évapotranspiration et du débit des rivières se jetant dans l'océan Arctique, la diminution de la neige et du pergélisol peut entraîner l'assèchement du sol et avoir des conséquences sur la productivité et les perturbations des écosystèmes (degré de confiance moyen). On prévoit que les feux de forêt augmenteront pendant le reste du siècle dans la plupart des régions de toundra et des régions boréales, ainsi que dans certaines régions montagneuses, tandis que les interactions entre le climat et la végétation en évolution influenceront l'intensité et la fréquence futures des incendies (degré de confiance moyen). {2.3.3, 3.4.1, 3.4.2, 3.4.3, RID B1}<br />
<br />
'''B5. Une diminution de la biomasse mondiale des populations d'animaux marins, de leur production et du potentiel de capture des pêcheries, ainsi qu'un changement dans la composition en espèces sont projetés au cours du {{s|XXI}} dans tous les écosystèmes océaniques, de la surface aux fonds marin, selon tous les scénarios d'émission (degré de confiance moyen). Le taux et l'ampleur du déclin devraient être les plus élevés sous les tropiques (degré de confiance élevé), tandis que les impacts demeurent diversifiés dans les régions polaires (degré de confiance moyen) et augmentent pour les scénarios à fortes émissions. L'acidification des océans (degré de confiance moyen), la perte d'oxygène (degré de confiance moyen) et la réduction de l'étendue de la banquise (degré de confiance moyen) ainsi que les conséquences des activités humaines autres que l’augmentation des gaz à effet de serre (degré de confiance moyen) peuvent exacerber ces conséquences du réchauffement sur les écosystèmes. {3.2.3, 3.3.3, 5.2.2, 5.2.3, 5.2.4, 5.4.1, Figure RID.3}'''<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]B5.1 Le réchauffement prévu des océans et les changements dans la production primaire nette modifient la biomasse, la production et la structure des populations des écosystèmes marins. La biomasse mondiale d'animaux marins sur toute la chaîne alimentaire devrait diminuer de {{nobr|15,0 ± 5,9 %}} (plage très probable) et le potentiel de capture maximal des pêcheries de {{nobr|20,5-24,1 %}} d'ici la fin du {{s|XXI}} par rapport à la période 1986-2005 suivant le scénario RCP8.5 (degré de confiance moyen). Ces changements devraient être trois à quatre fois plus importants avec le RCP8.5 qu’avec le RCP2.6. {3.2.3, 3.3.3.3, 5.2.2, 5.2.3, 5.4.1, Figure RID.3}<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]B5.2 Dans le cadre d'une stratification accrue, la réduction de l'apport en nutriments devrait entraîner une baisse de la production primaire nette des océans tropicaux de 7 à 16{{lié}}% (plage très probable) suivant le RCP8.5 d'ici la période 2081-2100 (degré de confiance moyen). Dans les régions tropicales, la biomasse et la production d'animaux marins devraient diminuer davantage que la moyenne mondiale quel que soit le scénario d'émissions au {{s|XXI}} (degré de confiance élevé). Le réchauffement et les changements de la banquise devraient accroître la production primaire nette dans l'Arctique (degré de confiance moyen) et autour de l'Antarctique (degré de confiance faible), du fait d'apports en nutriments modifiés par des changements des remontées d’eau profonde et de la stratification. À l'échelle mondiale, on prévoit que le flux de sédimentation de matière organique provenant de la couche supérieure de l'océan diminuera, en grande partie en raison des changements dans la production primaire nette (degré de confiance élevé). Par conséquent, on prévoit que 95{{lié}}% ou plus des grands fonds marins (3 000 à 6 000{{lié}}m de profondeur) et des écosystèmes de coraux d'eau froide des profondeurs connaîtront un déclin de la biomasse benthique suivant le scénario RCP8.5 (degré de confiance moyen). {3.2.3, 5.2.2. 5.2.4, Figure RID.1}<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]B5.3 Le réchauffement, l'acidification des océans, la réduction de l'étendue saisonnière des banquises et la perte continue de la banquise pluriannuelle devraient avoir des répercussions directes et indirectes sur les écosystèmes marins polaires en raison de leurs effets sur les habitats, les populations et leur viabilité (degré de confiance moyen). L'aire de répartition géographique devrait se réduire pour les espèces marines de l'Arctique, y compris pour les mammifères marins, les oiseaux et les poissons, tandis que l'aire de répartition de certaines populations de poissons subarctiques devrait s'étendre, ce qui accentuera la pression sur les espèces du Haut Arctique (degré de confiance moyen). Dans l'océan Austral, l'habitat du krill de l'Antarctique, espèce clé de l’alimentation des manchots, des phoques et des baleines, devrait se contracter vers le sud suivant les scénarios RCP2.6 et RCP8.5 (degré de confiance moyen). {3.2.2, 3.2.3, 5.2.3}<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]B5.4 Le réchauffement des océans, la perte d'oxygène, l'acidification et la diminution des flux de carbone organique depuis la surface vers les profondeurs océaniques devraient nuire aux coraux d'eau froide, des habitats qui permettent une biodiversité élevée, en partie à cause d’une calcification réduite, d’une dissolution accrue des squelettes et de la bioérosion (degré de confiance moyen). La vulnérabilité et les risques sont les plus élevés lorsque les conditions de température et d'oxygène atteignent tous deux des valeurs en dehors des plages de tolérance de l'espèce (degré de confiance moyen). {Encadré 5.2, Figure RID.3}<br />
<br />
[[Image:Rapport spécial du GIEC sur l%u2019océan et la cryosphère SROCC-RID3.png|1000px]]<br />
<br />
'''Figure RID.3''' : Changements, impacts et risques prévus pour les régions océaniques et les écosystèmes : a) production primaire nette y compris en profondeur (le NPP dans le CMIP527{{lié}}<ref>Le NPP est évalué à partir du projet 5 de comparaison des modèles couplés (CMIP5).</ref> ), b) biomasse animale totale (y compris en profondeur - les poissons et les invertébrés du FISHMIP{{lié}}<ref>La biomasse animale provient du projet Modèles de Comparaison de Pêcheries et d'Écosystèmes Marins (FISHMIP).</ref>), c) potentiel maximal de capture des pêcheries et d) impacts et risques pour les écosystèmes côtiers et de haute mer. Les trois panneaux de gauche représentent l'image simulée des moyennes (a,b) et (c) observées pour le passé récent (1986-2005), les panneaux du milieu et de droite représentent respectivement les changements projetés (en %) d'ici 2081-2100 par rapport au passé récent dans les scénarios des émissions de gaz à effet de serre faibles (RCP2.6) et élevées (RCP8.5) {Encadré RID.1} . La biomasse animale totale dans un passé récent (b, panneau de gauche) représente la biomasse animale totale projetée pour chaque pixel spatial par rapport à la moyenne mondiale. c) *Prises moyennes observées dans un passé récent (d'après les données de la base de données mondiale sur les pêcheries Sea Around Us) ; les changements projetés du potentiel maximal de prises dans les pêcheries dans les eaux du plateau continental sont basés sur la moyenne de deux modèles de pêcheries et d'écosystèmes marins. Pour indiquer les zones d'incohérence du modèle, les zones ombrées représentent les régions où les modèles sont en désaccord sur la direction du changement pour a) et b) pour plus de 3 des 10 projections du modèle, et pour c) pour un modèle sur deux. Bien qu'ils ne soient pas ombrés, les changements prévus dans les régions arctique et antarctique en ce qui concerne b) la biomasse animale totale et c) le potentiel de capture des pêcheries sont peu fiables en raison des incertitudes associées à la modélisation des multiples facteurs en interaction et des réactions des écosystèmes. Les projections présentées en b) et c) sont motivées par les changements des conditions physiques et biogéochimiques de l'océan, par exemple la température, le niveau d'oxygène et la production primaire nette projetée à partir des modèles du système terrestre CMIP5. **L'épipélagique désigne la partie supérieure de l'océan où la profondeur est inférieure à 200{{lié}}m et où il y a suffisamment de lumière solaire pour permettre la photosynthèse. d) Évaluation des risques pour les écosystèmes côtiers et de haute mer en fonction des impacts climatiques observés et prévus sur la structure, le fonctionnement et la biodiversité des écosystèmes. Les impacts et les risques sont présentés en fonction des changements de la température moyenne à la surface du globe (GMST) par rapport au niveau préindustriel. Puisque les évaluations des risques et des impacts sont fondées sur la température de surface de la mer (SST), les niveaux de SST correspondants sont indiqués{{lié}}<ref>La conversion entre la GMST et la SST se base sur un facteur 1,44 qui provient des changements dans un ensemble de simulations du RCP8.5 ; ce facteur a une incertitude d'environ 4{{lié}}% du fait des différences entre les scénarios RCP2.6 et RCP8.5 {Tableau RID.1}</ref>.<br />
L'évaluation des transitions de risque est décrite au chapitre 5, sections 5.2, 5.3, 5.2.5 et 5.3.7 ainsi que dans les documents supplémentaires SM5.3, le tableau SM5.6, le tableau SM5.8 et d’autres parties du rapport sous-jacent. La figure indique les risques évalués à des niveaux approximatifs de réchauffement et les risques croissants liés au climat dans l'océan : réchauffement de l'océan, acidification, désoxygénation, stratification de densité accrue, changements dans les flux de carbone, élévation du niveau de la mer et augmentation de la fréquence et/ou de l'intensité des événements extrêmes. L'évaluation tient compte de la capacité d'adaptation naturelle des écosystèmes, de leur exposition et de leur vulnérabilité. L'impact et les niveaux de risque ne tiennent pas compte des stratégies de réduction des risques telles que les interventions humaines ou les changements futurs de facteurs non climatiques. Les risques pour les écosystèmes ont été évalués en tenant compte des aspects biologiques, biogéochimiques, géomorphologiques et physiques. Les risques plus élevés associés aux effets des aléas climatiques se renforçant mutuellement comprennent la perte d'habitat et de biodiversité, les changements dans la composition des espèces et l'aire de répartition de celles-ci et les impacts/risques sur la structure et le fonctionnement des écosystèmes, y compris les changements dans la biomasse et la densité animales et végétales, la productivité, les flux de carbone et le transport sédimentaire. Dans le cadre de l'évaluation, la documentation a été compilée et les données ont été extraites dans un tableau résumé. Un processus d’élicitation entre experts à plusieurs cycles a eu lieu avec une évaluation indépendante pour déterminer les seuils et une discussion finale pour arriver à un consensus. Plus d'informations sur les méthodes utilisées et la documentation sous-jacente se trouvent au chapitre 5, sections 5.2 et 5.3 et dans les documents supplémentaires. {3.2.3, 3.2.4, 5.2, 5.3, 5.2.5, 5.3.7, SM5.6, SM5.8, Figure 5.16, Encadré 1 du chapitre 1 Tableau CCB1}<br />
<br />
'''B6. Les risques d'impacts graves sur la biodiversité, la structure et la fonction des écosystèmes côtiers devraient être plus importants pour des températures plus élevées atteintes au {{s|XXI}} et au-delà dans le cadre de scénarios d’émissions élevées par rapport aux scénarios de plus faibles émissions. Les réactions prévues des écosystèmes comprennent la perte des habitats et de la diversité des espèces, et la dégradation des fonctions de l'écosystème. La capacité des organismes et des écosystèmes à s'ajuster et à s'adapter est plus importante dans les scénarios d'émissions plus faibles (degré de confiance élevé). Les écosystèmes sensibles tels que les herbiers marins et les forêts de kelp seront confrontés à des risques élevés si le réchauffement planétaire dépasse +2{{lié}}°C par rapport à la température préindustrielle, combiné à d'autres dangers liés au changement climatique (degré de confiance élevé). Les coraux d'eaux chaudes sont déjà confrontés à un risque élevé et devraient passer à un risque très élevé même si le réchauffement planétaire est limité à 1,5{{lié}}°C (degré de confiance très élevé). {4.3.3, 5.3, 5.5, Figure RID.3}'''<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto3.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]B6.1 D'ici 2100, tous les écosystèmes côtiers évalués devraient faire face à un niveau de risque croissant, allant d'un risque modéré à élevé suivant le RCP2.6, jusqu’à un risque élevé à très élevé selon le RCP8.5. Les écosystèmes côtiers rocheux intertidaux devraient être exposés à un risque très élevé d'ici 2100 (degré de confiance moyen) selon le RCP8.5 en raison de l'exposition au réchauffement, en particulier pendant les vagues de chaleur marines, ainsi que de l'acidification, de la hausse du niveau de la mer, de la perte des espèces calcifiantes et de la biodiversité (degré de confiance élevé). L'acidification des océans met ces écosystèmes à l'épreuve et limite encore davantage l’adéquation à leur habitat (degré de confiance moyen) en inhibant leur rétablissement par la réduction de la calcification et un accroissement de la bioérosion. Le déclin des forêts de kelp devrait se poursuivre dans les régions tempérées en raison du réchauffement, en particulier dans le cadre de l'intensification prévue des vagues de chaleur marines, avec un risque élevé d'extinctions locales selon le RCP8.5 (degré de confiance moyen). {5.3, 5.3.5, 5.3.6, 5.3.7, 6.4.2, Figure RID.3}<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto3.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]B6.2 Les herbiers marins, les prés salés et les réserves de carbone associées sont confrontés à un risque modéré en cas de réchauffement de la planète de 1,5{{lié}}°C qui augmente avec le réchauffement (degré de confiance moyen). Dans le monde, de 20{{lié}}% à 90{{lié}}% des zones humides côtières actuelles devraient disparaître d'ici 2100, selon la montée prévue du niveau moyen des océans, les différences régionales et les types de zones humides, surtout lorsque la croissance verticale est déjà limitée par une réduction des apports sédimentaires et que la migration vers les terres est limitée par des topographies escarpées ou des modifications humaines des rivages (degré de confiance élevé). {4.3.3, 5.3.2, Figure RID.3, RID A6.1}<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto3.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]B6.3 Le réchauffement des océans, l'élévation du niveau moyen des océans et les changements des marées devraient accroître la salinisation et l'hypoxie dans les estuaires (degré de confiance élevé), avec des risques élevés pour certains biotes, entraînant une migration, une réduction de la survie et une extinction locale dans les scénarios de fortes émissions (degré de confiance moyen). Ces impacts devraient être plus prononcés dans les estuaires eutrophiques et peu profonds les plus vulnérables, avec une faible amplitude de marée dans les régions tempérées et les latitudes élevées (degré de confiance moyen). {5.2.2., 5.3.1, Figure RID.3}<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto3.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]B6.4 Presque tous les récifs coralliens d'eaux chaudes devraient subir d'importantes pertes de superficie et des extinctions locales, même en cas de réchauffement planétaire limité à 1,5{{lié}}°C (degré de confiance élevé). La composition en espèces et la diversité des populations coralliennes restantes devraient différer des récifs actuels (degré de confiance très élevé). {5.3.4, 5.4.1, Figure RID.3}<br />
<br />
====Risques projetés pour les populations et les services écosystémiques====<br />
'''B7. Les changements futurs de la cryosphère terrestre devraient affecter les ressources en eau et leurs utilisations, comme la production hydroélectrique (degré de confiance élevé) et l'agriculture irriguée dans les zones de montagne et en aval (degré de confiance moyen), ainsi que les moyens de subsistance dans l'Arctique (degré de confiance moyen). Les changements dans les inondations, les avalanches, les glissements de terrain et la déstabilisation du sol devraient accroître les risques pour les infrastructures, les biens culturels, touristiques et récréatifs (degré de confiance moyen). {2.3, 2.3.1, 3.4.3}'''<br />
<br />
[[Image:picto1.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]]B7.1 Les risques de catastrophe pour les implantations humaines et les moyens de subsistance dans les zones de montagne et dans l'Arctique devraient augmenter (degré de confiance moyen) en raison de l'évolution future des risques tels que les inondations, les incendies, les glissements de terrain, les avalanches, le manque de fiabilité des conditions de glace et de neige et l'exposition accrue à ces risques des populations et des infrastructures (degré de confiance élevé). Les projections montrent que les approches techniques actuelles de réduction des risques seront moins efficaces à mesure que les dangers changent de nature (degré de confiance moyen). En montagne, des stratégies significatives de réduction des risques et d'adaptation peuvent aider à éviter l’augmentation des conséquences des inondations et des glissements de terrain bien que l'exposition et la vulnérabilité augmentent dans de nombreuses régions de montagne au cours de ce siècle (degré de confiance élevé) {2.3.2, 3.4.3 et 3.5.2}<br />
<br />
[[Image:picto1.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]]B7.2 On prévoit que l'affaissement de la surface terrestre causé par le dégel du pergélisol aura des répercussions sur les infrastructures urbaines et rurales de communication et de transport dans l'Arctique et dans les régions de montagne (degré de confiance moyen). La majeure partie des infrastructures arctiques se trouvent dans des régions où l'on prévoit une intensification du dégel du pergélisol d'ici le milieu du siècle. La modernisation et le réaménagement des infrastructures pourraient réduire de moitié les coûts associés au dégel du pergélisol et aux effets connexes du changement climatique d'ici 2100 (degré de confiance moyen). {2.3.4, 3.4.1, 3.4.3}<br />
<br />
[[Image:picto1.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]]B7.3 Le tourisme, les loisirs et les biens culturels de montagne devraient être affectés négativement par les changements futurs de la cryosphère (degré de confiance élevé). Dans le cadre d’un climat plus chaud dans la plupart des régions d'Europe, d'Amérique du Nord et du Japon, les technologies actuelles d'enneigement artificiel devraient être moins efficaces pour réduire les conséquences pour le ski, en particulier à 2{{lié}}°C de réchauffement planétaire et au-delà (degré de confiance élevé). {2.3.5, 2.3.6}<br />
<br />
'''B8. Les changements futurs dans la répartition et l’abondance des poissons et dans le potentiel de capture des pêcheries en raison du changement climatique devraient affecter les revenus, les moyens de subsistance et la sécurité alimentaire des populations dépendantes des ressources marines (degré de confiance moyen). À long terme, la perte et la dégradation des écosystèmes marins compromettent le rôle de l'océan dans les valeurs culturelles, récréatives et intrinsèques qui sont importantes pour l'identité et le bien-être humains (degré de confiance moyen). {3.2.4, 3.4.3, 5.4.1, 5.4.2, 6.4}'''<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]B8.1 Les déplacements géographiques prévus et les diminutions de la biomasse animale marine mondiale et du potentiel de capture de poissons sont plus prononcés dans le cadre du RCP8.5 que pour le RCP2.6, ce qui accroît les risques sur les revenus et les moyens de subsistance des communautés humaines dépendantes, particulièrement dans les régions économiquement vulnérables (degré de confiance moyen). Ces estimations de redistribution des ressources et de leur abondance augmentent les risques de conflits entre les pêcheries, les autorités ou les communautés (degré de confiance moyen). Les défis de gestion de la pêche sont très répandus dans le cadre du RCP8.5 avec des zones sensibles régionales tels que l'Arctique et l'océan Pacifique tropical (degré de confiance moyen). {3.5.2, 5.4.1, 5.4.2, 5.5.2, 5.5.3, 6.4.2, Figure RID.3}<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto3.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]B8.2 Le déclin des récifs coralliens d'eau chaude devrait compromettre considérablement les services qu'ils fournissent à la société, tels que l'alimentation (degré de confiance élevé), la protection côtière (degré de confiance élevé) et le tourisme (degré de confiance moyen). L'augmentation des risques pour la sécurité des produits de la mer (degré de confiance moyen) associée à la diminution de la disponibilité des produits de la mer devrait accroître le risque pour la santé nutritionnelle dans certaines communautés qui dépendent fortement des produits de la mer (degré de confiance moyen), comme celles de l'Arctique, de l'Afrique de l'Ouest et des petits États insulaires en voie de développement. De telles conséquences aggravent les risques liés à d'autres changements dans l'alimentation et les systèmes alimentaires causés par les changements sociaux et économiques et par les effets du changement climatique sur les terres émergées (degré de confiance moyen). {3.4.3, 5.4.2, 6.4.2}<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto3.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]B8.3 Le réchauffement planétaire compromet la qualité sanitaire des produits de la mer (degré de confiance moyen) par l'exposition humaine à une bioaccumulation élevée de polluants organiques persistants et de mercure dans les plantes et les animaux marins (degré de confiance moyen), l'augmentation de la prévalence des pathogènes flottants du genre ''Vibrio'' (degré de confiance moyen) et une probabilité accrue de prolifération d'algues toxiques (degré de confiance moyen). On prévoit que ces problèmes affecteront particulièrement les collectivités humaines qui consomment beaucoup de fruits de mer, comme les collectivités autochtones côtières (degré de confiance moyen), ainsi que les secteurs économiques comme la pêche, l'aquaculture et le tourisme (degré de confiance élevé). {3.4.3, 5.4.2, Encadré 5.3}<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto3.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]B8.4 Les impacts du changement climatique sur les écosystèmes marins et leurs services mettent en péril des dimensions culturelles clés de la vie et des moyens de subsistance (degré de confiance moyen), notamment en modifiant la répartition ou l'abondance des espèces utilisées et en réduisant l'accès aux zones de pêche ou de chasse. Cela comprend la perte potentiellement rapide et irréversible de la culture et des connaissances locales et autochtones, ainsi que des conséquences négatives sur l'alimentation traditionnelle et la sécurité alimentaire, sur les aspects esthétiques et sur les activités récréatives marines (degré de confiance moyen). {3.4.3, 3.5.3, 5.4.2}<br />
<br />
'''B9. L'élévation du niveau moyen et extrême de la mer, ainsi que le réchauffement et l'acidification des océans, devraient exacerber les risques pour les communautés humaines dans les zones côtières de faible altitude (degré de confiance élevé). Dans les communautés humaines de l'Arctique sur des terres en pente douce et dans les atolls urbains, les risques devraient être modérés à élevés même dans un scénario de faibles émissions (RCP2.6) (degré de confiance moyen), jusqu’à atteindre les limites d'adaptation (degré de confiance élevé). Dans un scénario d'émissions élevées (RCP8.5), les régions deltaïques et les villes côtières riches en ressources devraient connaître des niveaux de risque modérés à élevés après 2050 dans le cadre de l'adaptation actuelle (degré de confiance moyen). Une adaptation ambitieuse, comprenant une gouvernance transformatrice, devrait réduire les risques (degré de confiance élevé), mais avec des avantages selon le contexte {4.3.3, 4.3.4, 6.9.2, Encadré 9, SM4.3, Figure RID.5}'''<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto3.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]]B9.1 En l'absence d'efforts d'adaptation plus ambitieux qu'aujourd'hui, et selon la tendance actuelle d'exposition et de vulnérabilité croissantes des populations côtières, les risques tels que l'érosion et la perte de terres, les inondations, la salinisation et les conséquences en cascade dus à la hausse moyenne du niveau des océans et aux événements extrêmes devraient augmenter considérablement au cours du siècle, tous scénarios confondus (degré de confiance très élevé). Selon les mêmes hypothèses, les dommages annuels causés par les inondations côtières devraient être multipliés par 2 ou par 3 d'ici 2100 par rapport à aujourd'hui (degré de confiance élevé). {4.3.3, 4.3.4, Encadré 6.1, 6.8, SM4.3, Figures RID.4 et RID.5}<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto3.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]B9.2 Les populations vulnérables dans les environnements de récifs coralliens, les atolls urbains et les sites arctiques de faible altitude seront confrontées à des risques élevés à très élevés d’élévation du niveau des océans bien avant la fin de ce siècle dans le cas de scénarios à émissions élevées. Cela implique d'atteindre les limites de l'adaptation, c'est-à-dire les points où les objectifs d'un acteur (ou les besoins du système) ne peuvent être protégés des risques intolérables par des actions d'adaptation (degré de confiance élevé). L'atteinte des limites d'adaptation (p. ex. biophysique, géographique, financière, technique, sociale, politique et institutionnelle) dépend du scénario d'émissions et de la tolérance au risque propre au contexte considéré, et devrait s'étendre à d'autres zones au-delà de 2100, en raison de l'élévation à long terme du niveau des océans (degré de confiance moyen). Certains pays insulaires devraient devenir inhabitables en raison des changements des océans et de la cryosphère liés au climat (degré de confiance moyen), mais les seuils d'habitabilité restent extrêmement difficiles à évaluer. {4.3.4, 4.4.2, 4.4.2, 4.4.3, 5.5.2, Encadré 9, SM4.3, RID C1, Glossaire, Figure RID.5}<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto3.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]]B9.3 À l'échelle mondiale, un rythme plus lent des changements des océans et de la cryosphère liés au climat offre de meilleures possibilités d'adaptation (degré de confiance élevé). Il est certain qu'une adaptation ambitieuse comprenant une gouvernance pour un changement transformateur a le potentiel de réduire les risques dans de nombreux endroits, mais ces avantages peuvent varier d'un endroit à l'autre. À l'échelle mondiale, la protection côtière peut diviser les risques d'inondation par 2 ou 3 au cours du {{s|XXI}}, mais dépend d'investissements de l'ordre de plusieurs dizaines à plusieurs centaines de milliards de dollars US par an (degré de confiance élevé). Si ces investissements sont généralement rentables pour les zones urbaines densément peuplées, on peut remettre en cause le fait que les zones rurales et les zones les plus pauvres puissent se le permettre, le coût annuel relatif pour certains petits États insulaires s'élevant à plusieurs pour cent du PIB (degré de confiance élevé). Même avec des efforts d'adaptation importants, les risques résiduels et les pertes associées devraient se produire (degré de confiance moyen), mais les limites de l'adaptation spécifiques au contexte et les risques résiduels restent difficiles à évaluer. {4.1.3, 4.2.2.4, 4.2.2.4, 4.3.1, 4.3.2, 4.3.4, 4.4.3, 6.9.1, 6.9.2, Encadré 1-2 du chapitre 1, RID4.3, Figure RID.5}<br />
<br />
[[Image:Rapport spécial du GIEC sur l%u2019océan et la cryosphère SROCC-RID4.png|1000px]]<br />
<br />
'''Figure RID.4''' : Effet de l'élévation régionale du niveau de la mer sur les phénomènes extrêmes associés dans les zones côtières. a) Illustration schématique des phénomènes extrêmes de niveaux de la mer et de leur récurrence moyenne dans le passé récent (1986-2005) et dans le futur. En raison de l'élévation du niveau moyen des océans, on prévoit que les niveaux locaux de la mer qui se sont produits une fois par siècle (événements centennaux historiques ECH) se reproduiront plus fréquemment à l'avenir. b) L'année où les ECH devraient se reproduire une fois par an en moyenne selon le RCP8.5 et selon le RCP2.6, dans les 439 sites côtiers où les observations sont suffisantes. L'absence de cercle indique une incapacité d'effectuer une évaluation en raison d'un manque de données, mais n'indique pas l'absence d'exposition et de risque. Plus le cercle est sombre, plus cette transition est prévue tôt. La plage probable est de ± 10 ans quand cette transition est prévue avant 2100. Les cercles blancs (33{{lié}}% des lieux selon le RCP2.6 et 10{{lié}}% selon le RCP8.5) indiquent que les ECH ne devraient pas se reproduire tous les ans avant 2100. c) Une indication des sites où cette transition des ECH en événement annuel devrait se produire plus de 10 ans plus tard dans le cadre du RCP2.6, comparativement au RCP8.5. Comme les scénarios conduisent à de petites différences d'ici 2050 dans de nombreux sites, les résultats ne sont pas montrés ici pour le RCP4.5, mais ils sont disponibles au chapitre 4. {4.2.3, Figure 4.10, Figure 4.12}<br />
<br />
==RID.C Mise en oeuvre de réponses aux changements dans l'océan et la cryosphère==<br />
<br />
===Défis===<br />
'''C1. Les impacts des changements liés au climat dans les océans et la cryosphère mettent de plus en plus au défi les efforts actuels de gouvernance pour élaborer et mettre en œuvre des mesures d'adaptation à l'échelle locale et mondiale et, dans certains cas, les pousser à leurs limites. Les personnes les plus exposées et les plus vulnérables sont souvent celles dont la capacité de réaction est la plus faible (degré de confiance élevé). {1.5, 1.7, cases de chapitre 2 à 3 du chapitre 1, 2.3.1, 2.3.2, 2.3.2, 2.3.3, 2.4, 3.2.4, 3.4.3, 3.5.2, 3.5.3, 3.5.3, 4.1, 4.3.3, 4.4.3, 5.5.2, 5.5.3, 6.9}'''<br />
<br />
[[Image:picto1.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto3.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]C1.1 Les échelles temporelles des impacts du changement climatique dans l'océan et la cryosphère et leurs conséquences sociétales opèrent sur des horizons temporels plus longs que ceux des mécanismes de gouvernance (par exemple les cycles de planification, les cycles de prise de décisions publiques et institutionnelles et les instruments financiers). De telles différences temporelles mettent à l'épreuve la capacité des sociétés à se préparer et à réagir de façon adéquate aux changements à long terme, y compris aux variations de la fréquence et de l'intensité des événements extrêmes (degré de confiance élevé). Les glissements de terrain et les inondations dans les régions de haute montagne, les risques pour les espèces et les écosystèmes importants de l'Arctique, ainsi que pour les nations et les îles de faible altitude, pour les petits États insulaires, les autres régions côtières et les écosystèmes des récifs coralliens en sont des exemples. {2.3.2, 3.5.2, 3.5.4, 4.4.3, 5.2, 5.3, 5.4, 5.5.1, 5.5.2, 5.5.3, 6.9}<br />
<br />
[[Image:picto1.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto3.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]C1.2 Les mécanismes de gouvernance (par exemple les aires marines protégées, les plans d'aménagement du territoire et les systèmes de gestion de l'eau) sont, dans de nombreux contextes, trop fragmentés entre les frontières administratives et les différents secteurs pour apporter des réponses intégrées aux risques croissants et en cascade liés aux changements climatiques dans les océans et/ou la cryosphère (degré de confiance élevé). La capacité des systèmes de gouvernance des régions polaires et océaniques à réagir aux impacts du changement climatique s'est récemment renforcée, mais cette évolution n'est pas suffisamment rapide ou robuste pour faire face à l'ampleur des risques croissants prévus (degré de confiance élevé). En haute montagne, dans les régions côtières et les petites îles, il est également difficile de coordonner les réponses d'adaptation au changement climatique, en raison des nombreuses interactions des facteurs de risque climatiques et non climatiques (tels que l'inaccessibilité, les tendances de la démographie et de l’urbanisme ou l'affaissement des terres dû aux activités locales) entre échelles, secteurs et domaines politiques (degré de confiance élevé) {2.3.1, 3.5.3, 4.4.3, 5.4.2, 5.5.5.2, 5.3, 5.3, encadré 5.6 et 6.9, encadré transversal 3 du Chapitre 1}<br />
<br />
[[Image:picto1.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto3.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]C1.3 Il existe un large éventail d'obstacles et de limites à l'adaptation au changement climatique dans les écosystèmes (degré de confiance élevé). Les limites comprennent l'espace dont les écosystèmes ont besoin, les facteurs non climatiques et les impacts humains qui doivent être pris en compte dans le cadre des mesures d'adaptation, la diminution de la capacité d'adaptation des écosystèmes en raison des changements climatiques et le ralentissement des taux de rétablissement des écosystèmes par rapport à la répétition des conséquences climatiques, la disponibilité des technologies, des connaissances et des soutiens financiers, et les mécanismes de gouvernance actuels (degré de confiance moyen). {3.5.4, 5.5.2}<br />
<br />
[[Image:picto1.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto3.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]C1.4 Il existe des obstacles financiers, technologiques, institutionnels et autres à la mise en œuvre de réponses aux impacts négatifs actuels et futurs des changements climatiques dans l'océan et la cryosphère, qui entravent le renforcement de la résilience et les mesures de réduction des risques (degré de confiance élevé). La question de savoir si ces obstacles réduisent l'efficacité de l'adaptation ou correspondent aux limites de l'adaptation dépend des circonstances propres au contexte, du rythme et de l'ampleur des changements climatiques et de la possibilité des sociétés à transformer leur capacité d'adaptation en réponses efficaces. La capacité d'adaptation diffère toujours d'une communauté et d'une société à l'autre et au sein d'une même communauté et d'une même société (degré de confiance élevé). Les personnes les plus exposées et les plus vulnérables aux aléas actuels et futurs dus aux changements des océans et de la cryosphère sont souvent celles qui ont la plus faible capacité d'adaptation, en particulier dans les îles et les zones côtières de faible altitude, dans les régions arctiques et de haute montagne où le développement est difficile (degré de confiance élevé). {2.3.1, 2.3.2, 2.3.2, 2.3.7, Encadré 2.4, 3.5.2, 4.3.4, 4.4.2, 4.4.3, 5.5.2, 6.9, cases 2 et 3 du chapitre 1, case 9 de la section transversale}<br />
<br />
===Renforcer les options de réponse===<br />
'''C2. Les services et les options de grande portée fournis par les écosystèmes liés à l'océan et à la cryosphère peuvent être soutenus par la protection, la restauration, la gestion écosystémique préventive de l'utilisation des ressources renouvelables et la réduction de la pollution et autres facteurs de stress (degré de confiance élevé). La gestion intégrée de l'eau (degré de confiance moyen) et l'adaptation écosystémique (degré de confiance élevé) réduisent les risques climatiques au niveau local et offrent de multiples avantages pour la société. Toutefois, il existe des contraintes écologiques, financières, institutionnelles et de gouvernance pour de telles actions (degré de confiance élevé) et, dans de nombreux contextes, l'adaptation basée sur les écosystèmes ne sera efficace que pour les niveaux de réchauffement les plus faibles (degré de confiance élevé). {2.3.1, 2.3.1, 2.3.3, 3.2.4, 3.5.2, 3.5.4, 4.4.2, 5.2.2, 5.4.2, 5.5.1, 5.5.2, figure RID.5}'''<br />
<br />
[[Image:picto1.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto3.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]C2.1 Les réseaux d'aires protégées aident à maintenir les services écosystémiques, y compris l'absorption et le stockage du carbone, et permettent de futures options d'adaptation fondées sur les écosystèmes en facilitant les déplacements vers les pôles et en altitude des espèces, des populations et des écosystèmes qui se produisent en réponse au réchauffement et à la montée du niveau de la mer (degré de confiance moyen). Les barrières géographiques, la dégradation des écosystèmes, la fragmentation des habitats et les obstacles à la coopération régionale limitent le potentiel de ces réseaux pour soutenir les futurs changements d'aire de répartition des espèces dans les régions marines, de haute montagne et polaires. (degré de confiance élevé). {2.3.3, 3.2.3, 3.3.2, 3.3.2, 3.5.4, 5.5.2, encadré 3.4}<br />
<br />
[[Image:picto1.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto3.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]C2.2 La restauration de l'habitat terrestre et marin et les outils de gestion des écosystèmes tels que la relocalisation assistée des espèces et la coraliculture peuvent être efficaces localement pour améliorer l'adaptation basée sur les écosystèmes (degré de confiance élevé). De telles actions sont plus efficaces lorsqu'elles sont soutenues par la communauté, lorsqu'elles sont basées sur la science tout en utilisant le savoir local et le savoir autochtone, lorsqu'elles bénéficient d'un soutien à long terme qui inclut la réduction ou l'élimination des facteurs de stress non climatiques, et lorsqu'elles sont soumises aux niveaux de réchauffement les plus faibles (grande confiance). Par exemple, les options de restauration des récifs coralliens peuvent être inefficaces si le réchauffement planétaire dépasse 1,5°C, car les coraux sont déjà à haut risque (degré de confiance très élevé) aux niveaux actuels de réchauffement. {2.3.3.3,4.4.4.2, 5.3.7, 5.5.1, 5.5.2, encadré 5.5, Fig RID.3}<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]C2.3 Le renforcement des approches préventives, telles que la reconstitution des pêcheries surexploitées ou épuisées, et la réactivité des stratégies existantes de gestion des pêcheries réduit les impacts négatifs des changements climatiques sur les pêcheries, avec des avantages pour les économies régionales et les moyens de subsistance (degré de confiance moyen). Une gestion des pêcheries qui évalue et met à jour régulièrement les mesures au fil du temps, en s'appuyant sur des évaluations des tendances futures des écosystèmes, réduit les risques pour les pêcheries (degré de confiance moyen), mais a une capacité limitée de faire face aux changements des écosystèmes. {3.2.4, 3.5.2, 5.4.2, 5.5.2, 5.5.2, 5.5.3, figure RID.5}<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto3.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]C2.4 La restauration des écosystèmes côtiers végétalisés, tels que les mangroves, les marais littoraux et les herbiers marins (écosystèmes côtiers de " carbone bleu "), pourrait permettre d'atténuer les changements climatiques en augmentant l'absorption et le stockage du carbone d'environ 0,5% des émissions mondiales annuelles actuelles (degré de confiance moyen). Une meilleure protection et une meilleure gestion peuvent réduire les émissions de carbone de ces écosystèmes. Cumulées, ces mesures offrent également de multiples autres avantages, comme la protection contre les tempêtes, l'amélioration de la qualité de l'eau et favorisent la biodiversité et les pêcheries (degré de confiance élevé). L'amélioration de la quantification du stockage du carbone et des flux de gaz à effet de serre de ces écosystèmes côtiers réduira les incertitudes actuelles concernant les mesures, les bilans et leur vérification (degré de confiance élevé). {Encadré 4.3, 5.4, 5.5.1, 5.5.2, annexe I : Glossaire}<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto3.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]C2.5 Les énergies marines renouvelables peuvent contribuer à l'atténuation des changements climatiques et peuvent comprendre les énergies des vents marins, des marées, des vagues, des gradients thermiques et de salinité et des biocarburants d'algues. La demande émergente de sources d'énergie alternatives devrait créer des débouchés économiques pour le secteur des énergies marines renouvelables (degré de confiance élevé), bien que leur potentiel puisse également être affecté par les changements climatiques (degré de confiance faible). {5.4.2, 5.5.1, Figure 5.23}<br />
<br />
[[Image:picto1.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]]C2.6 Les approches de gestion de l'eau intégrées à de multiples échelles peuvent être efficaces pour faire face aux conséquences et tirer parti des possibilités découlant des changements de la cryosphère dans les régions de haute montagne. Ces approches renforcent également la gestion des ressources en eau par le développement et l'optimisation du stockage polyvalent et des lâchers d'eau des réservoirs (degré de confiance moyen) en tenant compte des impacts potentiellement négatifs sur les écosystèmes et les collectivités. La diversification des activités touristiques tout au long de l'année favorise l'adaptation dans les économies de montagne (degré de confiance moyen). {2.3.1, 2.3.5}<br />
<br />
'''C3. Les communautés côtières sont confrontées à des choix difficiles dans l'élaboration de réponses contextuelles et intégrées à l'élévation du niveau de la mer qui équilibrent les coûts, les avantages et les compromis des options disponibles et qui peuvent être ajustés avec le temps (degré de confiance élevé). Tous les types d'options, y compris la protection, l'hébergement, l'adaptation écosystémique, l'avancée et le recul des côtes, dans la mesure du possible, peuvent jouer un rôle important dans ces réponses intégrées (degré de confiance élevé). {4.4.4.2, 4.4.3, 4.4.4, 6.9.1, encadré 9 ; Figure RID.5}'''<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto3.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]]C3.1 Plus le niveau de la mer monte, plus il est difficile de protéger les côtes, principalement en raison de barrières économiques, financières et sociales plutôt qu'en raison de limites techniques (degré de confiance élevé). Dans les décennies à venir, la réduction des facteurs locaux d'exposition et de vulnérabilité tels que l'urbanisation côtière et l'affaissement dû à l'homme constituera une réponse efficace (degré de confiance élevé). Lorsque l'espace est limité et que la valeur des biens exposés est élevée (par exemple dans les villes), la protection par la méthode dure (par exemple les digues) sera probablement une option d'intervention rentable au XXIe siècle, compte tenu des particularités du contexte (degré de confiance élevé) mais les zones à ressources limitées pourraient ne pas être en mesure de se permettre ces investissements. Là où l'espace est disponible, l'adaptation fondée sur les écosystèmes peut réduire les risques côtiers et offrir de multiples autres avantages tels que le stockage du carbone, l'amélioration de la qualité de l'eau, la conservation de la biodiversité et le soutien aux moyens de subsistance (degré de confiance moyen). {4.3.2, 4.4.2, Encadré 4.1, Encadré 9, Figure SPM.5}<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto3.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]]C3.2 Certaines mesures d'aménagement du littoral, telles que les systèmes d'alerte précoce et la protection des bâtiments contre les inondations, sont souvent à la fois peu coûteuses et très rentables au niveau actuel de la mer (degré de confiance élevé). L'élévation prévue du niveau de la mer et l'augmentation des risques côtiers rendent certaines de ces mesures moins efficaces si elles ne sont pas combinées à d'autres mesures (degré de confiance élevé). Tous les types d'options, y compris la protection, l'hébergement, l'adaptation écosystémique, l'avancée côtière et la relocalisation planifiée, si d'autres localités sont disponibles, peuvent jouer un rôle important dans ces réponses intégrées (degré de confiance élevé). Lorsque la communauté touchée est de petite taille ou à la suite d'une catastrophe, il vaut la peine d'envisager de réduire les risques en planifiant des déplacements côtiers si d'autres lieux sûrs sont disponibles. Une telle relocalisation planifiée peut être soumise à des contraintes, socialement, culturellement, financièrement et politiquement (degré de confiance très élevé). {4.4.2.2, Encadré 4.1, Encadré 9, RID B3}<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto3.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]]C3.3 Les réponses à l'élévation du niveau de la mer et à la réduction des risques qui y sont associés posent à la société de profonds défis de gouvernance en raison de l'incertitude quant à l'ampleur et au rythme de l'élévation future du niveau de la mer, des compromis difficiles à trouver entre les objectifs sociétaux (par exemple la sécurité, la conservation, le développement économique, l’équité intra-génération et entre générations), des ressources limitées, des intérêts et valeurs contradictoires entre les différentes parties prenantes (degré de confiance élevé). Ces défis peuvent être atténués à l'aide de combinaisons appropriées à l'échelle locale d'analyse de décisions, de planification de l'usage des terres, de participation du public, de divers systèmes de connaissances et d'approches de résolution des conflits qui sont ajustées au fil du temps en fonction des changements de circonstances (degré de confiance élevé). {Encadré 5 du chapitre 1, 4.4.3, 4.4.4, 4.4.4, 6.9}<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto3.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]]C3.4 Malgré les grandes incertitudes quant à l'ampleur et au rythme de l'élévation du niveau de la mer après 2050, de nombreuses décisions concernant les zones côtières, dont l'horizon temporel va de plusieurs décennies à plus d'un siècle, sont actuellement prises (par exemple, des infrastructures essentielles, des ouvrages de protection côtière, la planification urbaine) et peuvent être améliorées en tenant compte de la hausse relative du niveau de la mer, en favorisant des réponses souples (c’est-à-dire celles qui peuvent être adaptés au fil du temps) appuyées par des systèmes de surveillance des signaux d'alerte précoce, en ajustant périodiquement les décisions (c’est-à-dire par la prise de décisions adaptative), en utilisant des approches décisionnelles solides, le jugement des experts, la construction de scénarios et de multiples systèmes de connaissances (degré de confiance élevé). L'amplitude de l'élévation du niveau de la mer dont il faut tenir compte pour planifier et mettre en œuvre des interventions côtières dépend de la tolérance au risque des parties prenantes. Les parties prenantes ayant une plus grande tolérance au risque (par exemple, celles qui planifient des investissements qui peuvent être très facilement adaptés à des conditions imprévues) préfèrent souvent utiliser la plage probable des projections, tandis que les parties prenantes ayant une plus faible tolérance au risque (par exemple, celles qui prennent des décisions concernant des infrastructures critiques) considèrent également le niveau moyen des océans et le niveau local de la mer au-dessus du haut de la plage probable (globalement 1,1 m selon le RCP8,5 d'ici 2100) et des méthodes caractérisées par une confiance moindre comme la consultation d'experts. {1.8.1, 1.9.2, 4.2.3, 4.4.4, figure 4.2, encadré 5 du chapitre 1, figure RID.5, RID B3.}<br />
<br />
[[Image:Rapport_spécial_du_GIEC_sur_l%25u2019océan_et_la_cryosphère_SROCC-RID5ab.png|1000px]]<br />
[[Image:Rapport_spécial_du_GIEC_sur_l%25u2019océan_et_la_cryosphère_SROCC-RID5cd.png|1000px]]<br />
<br />
'''Figure RID.5''' : Risques d'élévation du niveau de la mer et réponses. Le terme réponse est utilisé ici au lieu de adaptation parce que certaines réponses, comme le recul, peuvent ou non être considérées comme une adaptation. Le panneau a) montre le risque combiné d'inondation, d'érosion et de salinisation des côtes pour les types géographiques illustrés en 2100, en raison de l'évolution des niveaux moyens et extrêmes des océans selon les scénarios RCP2.6 et RCP8.5 et selon deux scénarios de réponse. Les risques associés aux PCR 4.5 et 6.0 n'ont pas été évalués en raison d'un manque de documentation sur les types géographiques évalués. L'évaluation ne tient pas compte des changements du niveau extrême de la mer au-delà de ceux qui sont directement induits par l'élévation du niveau moyen des océans ; les niveaux de risque pourraient augmenter si d'autres changements du niveau extrême de la mer étaient pris en compte (par exemple à cause des changements dans l'intensité des cyclones). Le panneau a) examine un scénario socio-économique avec une densité de population côtière relativement stable au cours du siècle {SM4.3.2}. Les risques pour les régions géographiques illustratives ont été évalués en fonction des changements relatifs du niveau de la mer projetés pour une série d'exemples précis : New York, Shanghai et Rotterdam pour les villes côtières riches en ressources couvrant un large éventail d'expériences d'intervention ; Tarawa Sud, Fongafale et Male' pour les atolls urbains ; Mekong et Ganges-Brahmaputra-Meghna pour les grands deltas agricoles tropicaux ; et Bykovskiy, Shishmaref,Kivalina, Tuktoyaktuk et Shingle Point pour les collectivités de l'Arctique situées dans des régions non soumises à un ajustement glacio-isostatique rapide {4.2, 4.3.4, SM4.2}. L'évaluation distingue deux scénarios de réponse contrastés. L'expression "pas de réponse ou réponse modérée " décrit les efforts déployés à ce jour (c’est-à-dire aucune autre mesure importante ou aucun nouveau type de mesures). La " réponse potentielle maximale" représente une combinaison de réponses mises en œuvre dans toute leur ampleur et donc des efforts supplémentaires importants par rapport à aujourd'hui, en supposant un minimum d'obstacles financiers, sociaux et politiques. L'évaluation a été effectuée pour chaque scénario d'élévation du niveau de la mer et d'intervention, tel qu'indiqué par les couleurs dans la figure ; les niveaux de risque intermédiaires sont interpolés {4.3.3}. Les critères d'évaluation comprennent l'exposition et la vulnérabilité (densité des actifs, niveau de dégradation des écosystèmes tampons terrestres et marins), les risques côtiers (inondations, érosion du littoral, salinisation), les réactions in situ (défenses côtières artificielles, restauration ou création de nouvelles zones tampons naturelles, et gestion de l’affaissement des sols) et le déplacement planifié. Le déplacement planifié fait référence à la retraite ou au déplacement accompagné décrit au chapitre 4, c'est-à-dire à des mesures proactives et à l'échelle locale visant à réduire les risques en déplaçant des personnes, des biens et des infrastructures. Le déplacement forcé n'est pas pris en compte dans cette évaluation. Le panneau a) met également en évidence la contribution relative des interventions in situ et des déménagements prévus à la réduction totale des risques. Le panneau b) illustre schématiquement la réduction des risques (flèches verticales) et l’ajournement des risques (flèches horizontales) par des mesures d'atténuation et/ou des réponses à la montée du niveau de la mer. Le panneau c) résume et évalue les réponses à l'élévation du niveau de la mer suivant l'efficacité, les coûts, les co-avantages, les inconvénients, l'efficience économique et les défis connexes en matière de gouvernance {4.4.2}. Le panneau d) présente les étapes génériques d'une approche décisionnelle adaptative, ainsi que les conditions clés permettant de réagir à l'élévation du niveau de la mer {4.4.4 ; 4.4.5}<br />
<br />
===Conditions favorables===<br />
'''C4. Pour favoriser la résilience aux changements climatiques et le développement durable, il est essentiel de réduire d'urgence et de manière ambitieuse les émissions et de coordonner des mesures d'adaptation soutenues et de plus en plus ambitieuses (degré de confiance très élevé). L'intensification de la coopération et de la coordination entre les autorités gouvernementales à travers les échelles spatiales et les horizons de planification est un élément clé pour mettre en œuvre des réponses efficaces aux changements liés au climat dans l'océan et la cryosphère. L'éducation et la connaissance du climat, le suivi et la prévision, l'utilisation de toutes les sources de connaissances disponibles, le partage des données, de l'information et des connaissances, le financement, la lutte contre la vulnérabilité sociale et pour l'équité, et le soutien institutionnel sont également essentiels. Ces investissements permettent le renforcement des capacités, l'apprentissage social et la participation à l'adaptation en fonction du contexte, ainsi que la négociation de compromis et l’obtention de co-avantages pour réduire les risques à court terme et renforcer la résilience et la durabilité à long terme. (degré de confiance élevé) Ce rapport reflète l'état de la science des océans et de la cryosphère pour les faibles niveaux de réchauffement planétaire (1,5°C), tel qu'il est évalué dans les rapports antérieurs du GIEC et de l'IPBES. {1.1, 1.5, 1.8.3, 2.3.1, 2.3.1, 2.3.2, 2.4, figure 2.7, 2.5, 3.5.2, 3.5.4, 4.4, 5.2.2, case 5.3, 5.4.2, 5.5.2, 6.4.3, 6.5.3, 6.8, 6.9, section 9 de la Figure RID.5}'''<br />
<br />
[[Image:picto1.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto3.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]C4.1 Compte tenu des changements observés et prévus dans l'océan et la cryosphère, de nombreux pays auront du mal à s'adapter, même avec des mesures d'atténuation ambitieuses (degré de confiance très élevé). Dans un scénario d'émissions élevées, de nombreuses communautés dépendant de l'océan et de la cryosphère devraient faire face à des limites d'adaptation (par exemple biophysiques, géographiques, financières, techniques, sociales, politiques et institutionnelles) pendant la seconde moitié du XXIe siècle. Par comparaison, les scénarios à faibles émissions limitent les risques liés aux changements de l’océan et de la cryosphère au cours du siècle actuel et au-delà et permettent des réponses plus efficaces (degré de confiance élevé), tout en créant des co-avantages. Des changements économiques et institutionnels profonds et transformateurs permettront un développement résilient aux changements climatiques dans le contexte de l'océan et de la cryosphère (degré de confiance élevé). {1.1, 1.4-1.7, cases 1-3 des chapitres 1, 2.3.1, 2.4, case 3.2, figure 3.4, case 7 des chapitres 3, 3.4.3, 4.2.2, 4.2.3, 4.2.3, 4.3.4, 4.4.4, 4.4.2, 4.4.3, 4.4.6, 5.4.2, 5.5.3, 6.9.2, case 9.2 des chapitres 9, figure RID.5}<br />
<br />
[[Image:picto1.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto3.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]C4.2 L'intensification de la coopération et de la coordination entre les autorités à différentes échelles, juridictions, secteurs, domaines politiques et horizons de planification peut permettre des réponses efficaces aux changements dans l'océan, la cryosphère et à l'élévation du niveau de la mer (degré de confiance élevé). La coopération régionale, y compris par les traités et les conventions, peut appuyer les mesures d'adaptation ; toutefois, la réponse aux conséquences et aux pertes résultant des changements dans l'océan et la cryosphère est rendue possible par les politiques régionales dans une mesure actuellement limitée (degré de confiance élevé). Les arrangements institutionnels qui établissent des liens solides à plusieurs niveaux avec les collectivités locales et autochtones favorisent l'adaptation (degré de confiance élevé). La coordination et la complémentarité entre les politiques régionales nationales et transfrontières peuvent appuyer les efforts visant à faire face aux risques pour la sécurité et la gestion des ressources, telles que l'eau et les pêcheries (degré de confiance moyen). {2.3.1, 2.3.2, 2.4, encadré 2.4, 2.5, 3.5.2, 3.5.3, 3.5.3, 3.5.4, 4.4.4, 4.4.5, tableau 4.9, 5.5.2, 6.9.2}<br />
<br />
[[Image:picto1.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto3.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]C4.3 L'expérience acquise à ce jour - par exemple, en réponse à l'élévation du niveau de la mer, aux risques liés à l'eau dans certaines hautes montagnes et aux risques liés au changement climatique dans l'Arctique - révèle également l'influence habilitante d'une perspective à long terme dans la prise de décisions à court terme, la prise en compte explicite des incertitudes des risques propres au contexte après 2050 (degré de confiance élevé), et le renforcement des capacités en termes de gouvernance pour faire face aux risques complexes (degré de confiance moyen). {2.3.1, 3.5.4, 4.4.4, 4.4.5, Tableau 4.9, 5.5.2, 6.9, Figure RID.5}<br />
<br />
[[Image:picto1.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto3.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]C4.4 Les investissements dans l'éducation et le renforcement des capacités à différents niveaux et échelles facilitent l'apprentissage social et la capacité à long terme de réagir en fonction du contexte pour réduire les risques et améliorer la résilience (degré de confiance élevé). Les activités spécifiques comprennent l'utilisation de multiples systèmes de connaissances et d'informations climatiques régionales dans la prise de décision, et l'engagement des communautés locales, des peuples autochtones et des parties prenantes dans des arrangements de gouvernance adaptative et des cadres de planification (degré de confiance moyen). La promotion des connaissances climatiques et l'utilisation des systèmes de connaissances locales, autochtones et scientifiques permettent un apprentissage social et une sensibilisation du public et de lui permettre de comprendre les risques et le potentiel de réponse propres à la localité (degré de confiance élevé). De tels investissements peuvent développer et, dans de nombreux cas, transformer les institutions existantes et permettre la mise en place de mécanismes de gouvernance informés, interactifs et adaptatifs (degré de confiance élevé). {1.8.3, 2.3.2, Figure 2.7, Encadré 2.4, 2.4, 3.5.2, 3.5.4, 4.4.4, 4.4.5, Tableau 4.9, 5.5.2, 6.9}<br />
<br />
[[Image:picto1.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto3.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]C4.5 La surveillance et la prévision des changements dans l'océan et la cryosphère en fonction du contexte éclairent la planification et la mise en œuvre de l'adaptation et facilitent la prise de décisions éclairées sur les compromis entre les gains à court et à long terme (degré de confiance moyen). La surveillance soutenue à long terme, le partage des données, de l'information et des connaissances et l'amélioration des prévisions contextuelles, ainsi que les systèmes d'alerte précoce pour prévoir les phénomènes El Niño/La Niña les plus extrêmes, les cyclones tropicaux et les vagues de chaleur marines, aident à gérer les impacts négatifs des changements océaniques comme les pertes dans les pêches et les impacts négatifs sur la santé humaine, la sécurité alimentaire, l'agriculture, les récifs coralliens, l'aquaculture, les incendies, le tourisme, la préservation, la sécheresse et les crues ((degré de confiance élevé). {2.4, 2.5, 3.5.2, 4.4.4, 5.5.2, 6.3.1, 6.3.3, 6.4.3, 6.5.3, 6.9}<br />
<br />
[[Image:picto1.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto3.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]C4.6 L'établissement de priorités dans les mesures de lutte contre la vulnérabilité sociale et pour l'équité étaye les efforts visant à promouvoir une résilience au climat juste et équitable et le développement durable (degré de confiance élevé), et peut être facilité par la création de cadres communautaires sûrs permettant une participation significative du public, la délibération et la résolution des conflits (degré de confiance moyen). {Encadré 2.4, 4.4.4, 4.4.5, Tableau 4.9, Figure RID.5}<br />
<br />
[[Image:picto1.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto3.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]C4.7 Cette évaluation de l'océan et de la cryosphère dans un climat en évolution révèle les avantages d'une atténuation ambitieuse et d'une adaptation efficace pour le développement durable et, inversement, les coûts et les risques croissants d'une action tardive. Le potentiel de cartographie des Scénarios de Développement Résilients au Climat varie à l'intérieur des régions océaniques, des régions de haute montagne et des régions polaires et entre elles. La réalisation de ce potentiel dépend d’un changement transformateur. Cela souligne l'urgence de donner la priorité à une action dans les meilleurs délais, ambitieuse, coordonnée et durable. (degré de confiance très élevé) {1.1, 1.8, Encadré 1, 2.3, 2.4, 3.5, 4.2.1, 4.2.2, 4.2.2, 4.3.4, 4.4, Tableau 4.9, 5.5, 6.9, Encadré 9, Figure RID}<br />
<br />
==Notes==<br />
{{Références}}</div>Frédéric Conrottehttps://wiki.citoyenspourleclimat.org/index.php?title=Rapport_sp%C3%A9cial_du_GIEC_sur_l%E2%80%99oc%C3%A9an_et_la_cryosph%C3%A8re_dans_le_contexte_du_changement_climatique&diff=98Rapport spécial du GIEC sur l’océan et la cryosphère dans le contexte du changement climatique2019-11-25T14:38:27Z<p>Frédéric Conrotte : Annulation des modifications 97 de Frédéric Conrotte (discussion)</p>
<hr />
<div>{{Titre|L’océan et la cryosphère dans le contexte du changement climatique|Rapport du GIEC|Rapport spécial du [https://fr.wikipedia.org/wiki/GIEC GIEC] sur l’océan et la cryosphère dans le contexte du changement climatique<br /><br />{{t|Résumé à l’intention des décideurs|160}}<br /><br />[https://report.ipcc.ch/srocc/pdf/SROCC_SPM_Approved.pdf publié en anglais] le 25 septembre 2019 au [https://fr.wikipedia.org/wiki/Mus%C3%A9e_oc%C3%A9anographique_de_Monaco Musée océanographique de Monaco] en France<br />{{sc|Traduction citoyenne non officielle}}}}<br />
<br />
<br />
{{boîte déroulante/début|titre=Auteurs}}<br />
<br />
;Auteurs<br />
* Nerilie Abram (Australie)<br />
* Carolina Adler (Suisse/Australie)<br />
* Nathaniel L. Bindoff (Australie)<br />
* Lijing Cheng (Chine)<br />
* So-Min Cheong (République de Corée)<br />
* William W.L. Cheung (Canada)<br />
* Matthew Collins (Royaume-Uni)<br />
* Chris Derksen (Canada)<br />
* Alexey Ekaykin (Fédération de Russie)<br />
* Thomas Frölicher (Suisse)<br />
* Matthias Garschagen (Allemagne)<br />
* Jean-Pierre Gattuso (France)<br />
* Bruce Glavovic (Nouvelle-Zélande)<br />
* Stephan Gruber (Canada/ Allemagne)<br />
* Valeria Guinder (Argentine)<br />
* Robert Hallberg (USA)<br />
* Sherilee Harper (Canada)<br />
* Nathalie Hilmi (Monaco/France)<br />
* Jochen Hinkel (Allemagne)<br />
* Yukiko Hirabayashi (Japon)<br />
* Regine Hock (USA)<br />
* Anne Hollowed (USA)<br />
* Helene Jacot Des Combes (Fiji)<br />
* James Kairo (Kenya)<br />
* Alexandre K. Magnan (France)<br />
* Valérie Masson-Delmotte (France)<br />
* J.B. Robin Matthews (Royaume-Uni)<br />
* Kathleen McInnes (Australie)<br />
* Michael Meredith (Royaume-Uni)<br />
* Katja Mintenbeck (Allemagne)<br />
* Samuel Morin (France)<br />
* Andrew Okem (Afrique du Sud/Nigeria)<br />
* Michael Oppenheimer (USA)<br />
* Ben Orlove (USA)<br />
* Jan Petzold (Allemagne)<br />
* Anna Pirani (Italie)<br />
* Elvira Poloczanska (Royaume-Uni/Australie)<br />
* Hans-Otto Pörtner (Allemagne)<br />
* Anjal Prakash (Népal/Inde)<br />
* Golam Rasul (Népal)<br />
* Evelia Rivera-Arriaga (Mexique)<br />
* Debra C.Roberts (Afrique du Sud)<br />
* Edward A.G. Schuur (Etats-Unis)<br />
* Zita Sebesvari (Hongrie/Allemagne)<br />
* Martin Sommerkorn (Norvège/Allemagne)<br />
* Michael Sutherland (Trinité et Tobago)<br />
* Alessandro Tagliabue (Royaume-Uni)<br />
* Roderik Van De Wal (Pays-Bas)<br />
* Phil Williamson (Royaume-Uni)<br />
* Rong Yu (Chine)<br />
* Panmao Zhai (Chine)<br />
; Contributeurs<br />
* Andrés Alegria (Honduras)<br />
* Robert M. DeConto (USA)<br />
* Andreas Fischlin (Suisse)<br />
* Shengping He (Norvège/Chine)<br />
* Miriam Jackson (Norvège)<br />
* Martin Künsting (Allemagne)<br />
* Erwin Lambert (Pays-Bas)<br />
* Pierre-Marie Lefeuvre (Norvège/France)<br />
* Alexander Milner (Royaume-Uni)<br />
* Jess Melbourne-Thomas (Australie)<br />
* Benoit Meyssignac (France)<br />
* Maike Nicolai (Allemagne)<br />
* Hamish Pritchard (Royaume-Uni)<br />
* Heidi Steltzer (États-Unis)<br />
* Nora M. Weyer (Allemagne)<br />
<br />
{{Boîte déroulante/fin}}<br />
<br />
==Introduction==<br />
<br />
Le présent Rapport spécial sur l'océan et la cryosphère<ref>La cryosphère est définie dans le présent rapport (annexe I : Glossaire) comme les composantes gelées du système terrestre à la surface de la terre et de l'océan, telles que la couverture de neige, les glaciers, les calottes glaciaires, les banquises, les icebergs, la glace de mer, de lac, de rivière, le pergélisol et le sol gelé de façon saisonnière.</ref> dans le contexte du changement climatique (SROCC) a été préparé à la suite de la décision prise par le Groupe d'experts du GIEC en 2016 de préparer trois rapports spéciaux pendant le sixième cycle d'évaluation<ref>La décision de préparer un rapport spécial sur le changement climatique, les océans et la cryosphère a été prise lors de la quarante-troisième session du GIEC qui a eu lieu à Nairobi, au Kenya, du 11 au 13 avril 2016.<br />
</ref>. En évaluant la littérature scientifique récente<ref>Dates limites : 15 octobre 2018 pour la soumission des manuscrits, 15 mai 2019 pour l'acceptation pour publication.</ref>, le SROCC<ref>Le SROCC est produit sous la direction scientifique des groupes de travail I et II. Conformément au schéma approuvé, les options d'atténuation (Groupe de travail III) ne sont pas évaluées, à l'exception du potentiel d'atténuation du carbone bleu (écosystèmes côtiers).<br />
</ref> répond aux propositions du gouvernement et des organisations ayant statut d’observateur. Le SROCC fait suite aux deux autres rapports spéciaux sur le réchauffement planétaire de 1,5°C (SR1.5) et sur le changement climatique et les terres émergées (SRCCL)<ref>Les titres complets de ces deux rapports spéciaux sont : "Réchauffement planétaire de 1,5 °C. Rapport spécial du GIEC sur les conséquences d’un réchauffement planétaire de 1,5 °C par rapport aux niveaux préindustriels et les trajectoires associées d’émissions mondiales de gaz<br />
à effet de serre, dans le contexte du renforcement de la réponse mondiale au changement<br />
climatique, du développement durable et de la lutte contre la pauvreté."<br />
"Changements climatiques et terres émergées: un rapport spécial du GIEC sur les changements climatiques, la désertification, la dégradation des terres, la gestion durable des terres, la sécurité alimentaire et les flux de gaz à effet de serre dans les écosystèmes terrestres.” <br />
</ref> et au rapport d'évaluation mondiale de la biodiversité et des services écosystémiques émis par la Plate-forme intergouvernementale des politiques scientifiques sur la biodiversité et les services écosystémiques (IPBES).<br />
<br />
Le présent résumé à l'intention des décideurs (RID) compile les principales conclusions du rapport et est structuré en trois parties : RID.A : Changements et impacts observés, RID.B : Changements et risques projetés, et RID.C : Mise en œuvre de réponses aux changements dans l’océan et la cryosphère. Pour faciliter la navigation dans le RID, des icônes indiquent le secteur concerné par le contenu. La confiance à l'égard des principales constatations est rapportée en utilisant le langage calibré du GIEC<ref>Chaque conclusion se fonde sur une évaluation des éléments probants et de la concordance s’y rapportant. Cinq qualificatifs sont utilisés pour exprimer le degré de confiance : très faible, faible, moyen, élevé et très élevé ; le degré de confiance est indiqué en italique : par exemple degré de confiance moyen. Les qualificatifs ci-après ont été utilisés pour indiquer la probabilité évaluée d’un résultat : quasiment certain (probabilité de 99 à 100 %), très probable (90 à 100 %), probable (66 à 100 %), à peu près aussi probable qu’improbable (33 à 66 %), improbable (0 à 33 %), très improbable (0 à 10 %), exceptionnellement improbable (0 à 1 %). La probabilité évaluée est en italique, par exemple très probable. Cela est conforme au RE5 et aux autres rapports spéciaux du RE6. D’autres qualificatifs peuvent également être utilisés le cas échéant : extrêmement probable (95 à 100 %), plus probable qu’improbable (> 50 à 100 %), plus improbable que probable (0 à < 50 %) et extrêmement improbable (0 à 5 %). Le présent rapport utilise également l'expression " fourchette probable " ou " fourchette très probable " pour indiquer que la probabilité évaluée d'un résultat se situe dans la fourchette de probabilité de 17 à 83 % ou de 5 à 95 %. Pour plus de détails, voir {1.9.2, Figure 1.4}. </ref> et le fondement scientifique sous-jacent de chaque constatation clé est indiqué par des références aux sections du rapport principal.<br />
<br />
Définition des icônes indiquant le contenu:<br />
<br />
[[Image:picto1.svg|20px]]Cryosphère de haute montagne<br />
<br />
[[Image:picto2.svg|20px]]Régions Polaires<br />
<br />
[[Image:picto3.svg|20px]]Côtes et montée du niveau de la mer<br />
<br />
[[Image:picto4.svg|20px]] Océan<br />
<br />
===Encadré initial : L'importance de l'océan et de la cryosphère pour l'homme===<br />
Tous les habitants de la Terre dépendent directement ou indirectement de l'océan et de la cryosphère. L'océan mondial couvre 71 % de la surface de la Terre et contient environ 97 % de l'eau de la Terre. La cryosphère désigne les composantes gelées du système terrestre.<br />
Environ 10 % de la surface terrestre de la Terre est recouverte de glaciers ou de calottes glaciaires. L'océan et la cryosphère abritent des habitats uniques et sont interconnectés avec d'autres composantes du système climatique grâce aux échanges mondiaux d'eau, d'énergie et de carbone. Les réactions projetées de l'océan et de la cryosphère aux émissions de gaz à effet de serre anthropiques passées et actuelles et au réchauffement planétaire en cours comprennent les rétroactions climatiques, les changements climatiques au cours des décennies et des millénaires qui ne peuvent être évités, les seuils de changements brusques et l'irréversibilité. {Encadré 1.1, 1.2}<br />
<br />
Les communautés humaines en relation étroite avec les environnements côtiers, les petites îles (y compris les Petits États Insulaires en Développement, les PEID), les zones polaires et les hautes montagnes<ref>Les zones de haute montagne comprennent toutes les régions montagneuses où les glaciers, la neige ou le pergélisol sont des caractéristiques importantes du paysage. Pour une liste des régions de haute montagne couvertes par le présent rapport, voir le chapitre 2. La population des régions de haute montagne est calculée pour les régions situées à moins de 100 kilomètres des glaciers ou du pergélisol dans les régions de haute montagne évaluées dans ce rapport {2.1}. Les projections pour 2050 donnent l'éventail de la population de ces régions suivant les cinq trajectoires communes socio-économiques (SSP) {Encadré 1 du chapitre 1}.<br />
</ref> sont particulièrement exposées aux changements de l’océan et de la cryosphère, tels que l'élévation du niveau de la mer, l'élévation du niveau extrême de la mer et la rétraction de la cryosphère. D'autres communautés plus éloignées de la côte sont également exposées aux changements de l’océan, comme les phénomènes météorologiques extrêmes. Aujourd'hui, environ 4 millions de personnes, dont 10 % sont autochtones, vivent en permanence dans la région arctique. La zone côtière de basse altitude<ref>La population de la zone côtière de faible altitude est calculée pour les zones terrestres proches de la côte, et inclut celle des petits États insulaires, qui se trouvent à moins de 10 mètres au-dessus du niveau de la mer {Encadré chapitre 9}. Les projections pour 2050 donnent l'éventail de la population de ces régions suivant les cinq trajectoires communes socio-économiques (SSP) {Encadré 1 du chapitre 1}.<br />
</ref> abrite actuellement environ 680 millions de personnes (près de 10 % de la population mondiale en 2010), et devrait en compter plus d'un milliard en 2050. Les PEID comptent 65 millions d'habitants. Environ 670 millions de personnes (soit près de 10 % de la population mondiale en 2010), dont les peuples autochtones, vivent dans des régions de haute montagne sur tous les continents, sauf l'Antarctique. Dans les régions de haute montagne, la population devrait atteindre entre 740 et 840 millions d'habitants d'ici 2050 (environ 8,4-8,7% de la population mondiale prévue). {1.1, 2.1, 3.1, Encadré 9, Figure 2.1}.<br />
<br />
==RID A. Changements observés et conséquences==<br />
====Changements physiques observés====<br />
<br />
'''A1 Au cours des dernières décennies, le réchauffement planétaire a entraîné une réduction généralisée de la cryosphère, avec une perte de masse des calottes glaciaires et des glaciers (degré de confiance très élevé), une réduction de la couverture neigeuse (degré de confiance élevé) et de l'étendue et de l'épaisseur de la banquise arctique (degré de confiance très élevé) et une augmentation de la température du pergélisol (degré de confiance très élevé). {2.2, 3.2, 3.2, 3.3, 3.4, Figures RID.1, RID.2}'''<br />
<br />
[[Image:picto1.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto3.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]] A1.1 Les calottes glaciaires et les glaciers du monde entier ont perdu de la masse (degré de confiance très élevé). Entre 2006 et 2015, l'inlandsis du Groenland{{lié}}<ref>c’est-à-dire la calotte polaire. Les glaciers périphériques y sont également comptés.</ref> a perdu de la masse glaciaire à un taux moyen de {{nobr|278 ± 11 Gt.an<sup>-1</sup>}} (équivalent à {{nobr|0,77 ± 0,03 mm.an<sup>-1</sup>}} d'élévation du niveau mondial de la mer{{lié}}<ref>360{{lié}}Gt de glace correspondent à 1{{lié}}mm d’élévation du niveau moyen des mers</ref>), principalement en raison de la fonte de surface (degré de confiance élevé). Sur la période 2006-2015, l'inlandsis antarctique a perdu de la masse à un taux moyen de {{nobr|155 ± 19 Gt.an<sup>-1</sup>}} ({{nobr|0,43 ± 0,05 mm.an<sup>-1</sup>}}), principalement en raison d'un amincissement rapide et du recul des principaux glaciers drainant l'inlandsis antarctique occidental (degré de confiance très élevé). En dehors du Groenland et de l'Antarctique, l’ensemble de tous les autres glaciers a perdu de la masse à un taux moyen de {{nobr|220 ± 30 Gt.an<sup>-1</sup>}} (équivalent à une élévation du niveau de la mer de {{nobr|0,61 ± 0,08 mm.an<sup>-1</sup>}}) entre 2006 et 2015. {3.3.1.1, 4.2.3, Annexe 2.A, Figure RID.1}.<br />
<br />
[[Image:picto1.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]]A1.2 L'étendue de la couverture neigeuse de l'Arctique en juin a diminué de {{nobr|13,4 ± 5,4 %}} par décennie entre 1967 et 2018, soit une perte totale d'environ 2,5 millions de km<sup>2</sup>, principalement en raison de la hausse de la température de l'air en surface (degré de confiance élevé). Dans presque toutes les régions de haute montagne, l'épaisseur, l'étendue et la durée de la couverture neigeuse ont diminué au cours des dernières décennies, en particulier aux basses altitudes (degré de confiance élevé). {2.2.2, 3.4.1, Figure RID.1}.<br />
<br />
[[Image:picto1.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]]A1.3 Entre 1980 et aujourd’hui, les températures du pergélisol ont augmenté pour atteindre des niveaux records (degré de confiance très élevé), avec en particulier une augmentation récente de {{nobr|0,29 °C ± 0,12 °C}} entre 2007 et 2016 dans les régions polaires et de haute montagne, en moyenne mondiale. Le pergélisol arctique et boréal contient 1 460 à {{unité|1600|Gt}} de carbone organique, soit presque le double du carbone présent dans l'atmosphère (degré de confiance moyen). Il y a des éléments de preuve modérés et un faible niveau de cohérence quant à savoir si des émissions nettes supplémentaires de méthane et de CO<sub>2</sub> sont actuellement observées en raison du dégel du pergélisol dans les régions septentrionales. Le dégel du pergélisol et le recul des glaciers ont diminué la stabilité des pentes de haute montagne (degré de confiance élevé). {2.2.4, 2.3.2, 3.4.1, 3.4.3, Figure RID.1}.<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]A1.4 Entre 1979 et 2018, l'étendue de la banquise arctique a très probablement diminué pour chaque mois de l'année. Les réductions de la surface de la banquise pour le mois de septembre sont très probablement de {{nobr|12,8 ± 2,3 %}} par décennie. Ces changements de la banquise pour septembre sont probablement sans précédent depuis au moins {{unité|1000|ans}}. La banquise de l'Arctique s'est amincie, et la glace est de plus en plus jeune : entre 1979 et 2018, la proportion surfacique de glace pluriannuelle de plus de cinq ans a diminué d'environ 90{{lié}}% (degré de confiance très élevé). Les rétroactions dues à la perte de la banquise estivale et de la couverture printanière de neige sur terre ont contribué à amplifier le réchauffement dans l'Arctique (degré de confiance élevé), où la température de l'air en surface a probablement augmenté de plus du double de la moyenne mondiale au cours des deux dernières décennies. Les changements dans la banquise de l'Arctique peuvent avoir une influence sur les conditions météorologiques aux latitudes moyennes (degré de confiance moyen), mais il y a un degré de confiance faible dans la détection de cette influence dans des conditions météorologiques spécifiques. Dans l'ensemble, l'étendue de la banquise de l'Antarctique n'a pas eu de tendance statistiquement significative (1979-2018) en raison de signaux régionaux contrastés et d'une grande variabilité interannuelle (degré de confiance élevé). {3.2.1, 6.3.1 ; Encadré 3.1 ; Encadré 3.2 ; A1.2, Figures RID.1, RID.2}.<br />
<br />
[[Image:Rapport_spécial_du_GIEC_sur_l%25u2019océan_et_la_cryosphère_SROCC-RID1.png|1000px]]<br />
<br />
'''Figure RID.1''' : ''Observation et modélisation des changements historiques dans l'océan et la cryosphère depuis 1950{{lié}}<ref> Cela ne signifie pas que les changements ont commencé en 1950. Certaines variables ont changé depuis la période préindustrielle.</ref>, et projections des changements futurs dans les scénarios d'émissions de gaz à effet de serre faibles (RCP2.6) et élevés (RCP8.5). {Encadré RID.1}. a) Changement de la température moyenne mondiale de l'air à la surface avec plage probable {Encadré RID.1, Encadré 1 du chapitre 1}. ''<br />
Changements liés à l'océan avec des fourchettes très probables pour : <br />
(b) Les changement de la température moyenne globale de la surface de la mer {Encadré 5.1, 5.2.2} ; <br />
(c) Les facteurs de variation du nombre de jours de vagues de chaleur océaniques. {6.4.1.1} ; <br />
(d) La variation du contenu calorifique global des océans (0-2000{{lié}}m de profondeur). L’axe droit montre une approximation de l’équivalent stérique du niveau de la mer obtenu en multipliant le contenu calorifique de l'océan par le coefficient de dilatation thermique moyen global (ε ≈ 0,125{{lié}}m par {{unité|1024|Joules}}){{lié}}<ref> Ce facteur d'échelle (expansion globale moyenne des océans exprimée en tant qu’élévation du niveau des océans en mètres par unité de chaleur) varie d'environ 10{{lié}}% entre les différents modèles, et il augmentera systématiquement d'environ 10{{lié}}% d'ici 2100 sous le forçage RCP8.5 en raison de l’augmentation du coefficient moyen de dilatation thermique dû au réchauffement des océans. {4.2.1, 4.2.2, 5.2.2}</ref> pour le réchauffement observé depuis 1970 {Figure 5.1} ; <br />
(h) la moyenne mondiale de l’acidité en surface (exprimée en pH). Les tendances d'observation évaluées sont compilées à partir des données de sites en haute mer produisant des séries temporelles depuis plus de 15 ans {Encadré 5.1, Figure 5.6, 5.2.2} ; et (i) la variation mondiale moyenne de l'oxygène dans les océans (100-600{{lié}}m de profondeur). Les tendances d'observation évaluées couvrent la période 1970-2010 et sont centrées sur 1996 {Figure 5.8, 5.2.2}. <br />
Évolution du niveau de la mer avec les changements probables pour : <br />
(m) Les variations du niveau moyen de la mer à l'échelle mondiale. Les hachures reflètent un degré de confiance faible dans les projections du niveau de la mer au-delà de 2100 et les barres en 2300 reflètent l'avis des experts sur la gamme des variations possibles du niveau de la mer {4.2.3, Figure 4.2} ; <br />
(e,f) Les composantes de la montée du niveau de la mer dues aux pertes de masse des calottes glaciaires au Groenland et en Antarctique {3.3.1} <br />
(g) Les composantes de la montée du niveau de la mer dues aux pertes de masse glaciaire {Encadré 6, Chapitre 2, Tableau 4.1}. <br />
Autres changements liés à la cryosphère avec des intervalles très probables pour : <br />
(j) Les changements de l'étendue de la banquise arctique pour septembre{{lié}}<ref> La banquise de l'Antarctique n'est pas représentée ici en raison de la faible confiance dans les projections futures. {3.2.2} </ref> {3.2.1, 3.2.2 Figure 3.3} ; <br />
(k) Les changements de la couverture de neige arctique pour juin (terres émergées au nord du 60°N) {3.4.1, 3.4.2, Figure 3.10} <br />
(l) Les changements de la surface de pergélisol superficiel (entre 3 et 4{{lié}}m) dans l'hémisphère Nord {3.4.1, 3.4.2, Figure 3.10}. Les évaluations des changements projetés selon les scénarios intermédiaires RCP4.5 et RCP6.0 ne sont pas disponibles pour toutes les variables considérées ici, mais lorsque c’est le cas, elles sont détaillées dans le rapport associé {Pour RCP4.5 voir : 2.2.2, Encadré 6 du chapitre 2, 3.2.2, 3.4.2, 3.4.2, 4.2.3, pour RCP6.0 voir Encadré 1 du Chapitre 1}.<br />
<br />
'''Encadré RID.1''' : Utilisation des scénarios de changement climatique dans le SROCC <br />
Les évaluations des changements futurs présentés dans ce rapport sont fondées en grande partie sur les projections du modèle climatique CMIP5{{lié}}<ref> CMIP5 est la phase 5 du Projet de comparaison interlaboratoires de modèles couplés (Annexe I : Glossaire).</ref> à l'aide des Trajectoires Représentatives de Concentration (RCP). Les RCP sont des scénarios qui comprennent des séries chronologiques d'émissions et de concentrations de la gamme complète des gaz à effet de serre (GES), des aérosols et des gaz chimiquement actifs, ainsi que de l'utilisation et de la couverture des sols. Les RCP ne fournissent qu'un seul ensemble parmi les nombreux scénarios possibles qui conduiraient à différents niveaux de réchauffement de la planète. {Annexe I : Glossaire}<br />
Ce rapport utilise principalement RCP2.6 et RCP8.5 dans ses évaluations, reflétant la littérature disponible. RCP2.6 correspond à un futur marqué par de faibles émissions de gaz à effet de serre, c’est-à-dire par l’atténuation du changement climatique, ce qui dans les simulations CMIP5 donne une chance sur trois de limiter le réchauffement climatique à moins de 2{{lié}}°C d'ici 2100{{lié}}<ref> Une trajectoire d'émission inférieure (RCP1.9), qui correspondrait à un niveau projeté de réchauffement inférieur au scenario RCP2.6, ne faisait pas partie du CMIP5. </ref>. En revanche, le scénario RCP8.5 est un scénario d'émissions de gaz à effet de serre élevées, en l'absence de politiques de lutte contre le changement climatique, ce qui entraîne une croissance continue et soutenue des concentrations atmosphériques de gaz à effet de serre. Par rapport à l'ensemble total des RCP, le RCP8.5 correspond à la trajectoire d'émission de gaz à effet de serre la plus élevée. Les chapitres de ce rapport font également référence à d'autres scénarios, y compris RCP4.5 et RCP6.0, qui correspondent à des niveaux intermédiaires d'émissions de gaz à effet de serre et entraînent des niveaux intermédiaires de réchauffement. {Annexe I : Glossaire, Encadré 1 du chapitre 1}.<br />
<br />
Le tableau RID.1 fournit des estimations du réchauffement total depuis la période préindustrielle sous quatre RCP différents pour les principaux intervalles d'évaluation utilisés pour le SROCC. Le réchauffement entre 1850-1900 et 1986-2005 a été évalué à 0,63{{lié}}°C (plage probable de {{nobr|0,57 à 0,6 °C}}) à partir d'observations de la température de l'air proche de la surface au-dessus de l'océan et du sol.<br />
De façon cohérente avec l'approche de l’AR5, les modélisations des changements futurs de la température moyenne globale de l'air en surface par rapport à 1986-2005 s'ajoutent à ce réchauffement observé. {Encadré 1 du chapitre 1}.<br />
<br />
'''Tableau RID.1:''' ''Projection de l'évolution de la température moyenne globale de la surface du globe par rapport à 1850-1900 pour deux périodes de temps dans le cadre de quatre RCP{{lié}}<ref> Dans certains cas, le présent rapport évalue les changements par rapport à 2006-2015. Le réchauffement de la période 1850-1900 à 2006-2015 a été évalué à 0,87{{lié}}°C (plage probable de 0,75 à 0,99{{lié}}°C). {Encadré 1 du chapitre 1}.</ref>.''<br />
<br />
<center><br />
{| class="wikitable"<br />
|-<br />
! !! colspan="2" |Court terme : 2031–2050!! colspan="2" |Fin du siècle : 2081–2100<br />
|-<br />
|Scenario||Moyenne (°C)||Gamme probable (°C)||Moyenne (°C)||Gamme probable (°C)<br />
|-<br />
|RCP2.6|| style="text-align:center;" |1.6|| style="text-align:center;" |1.1 à 2.0|| style="text-align:center;" |1.6|| style="text-align:center;" |0.9 à 2.4<br />
|-<br />
|RCP4.5|| style="text-align:center;" |1.7|| style="text-align:center;" |1.3 à 2.2|| style="text-align:center;" |2.5|| style="text-align:center;" |1.7 à 3.3<br />
|-<br />
|RCP6.0|| style="text-align:center;" |1.6|| style="text-align:center;" |1.2 à 2.0|| style="text-align:center;" |2.9|| style="text-align:center;" |2.0 à 3.8<br />
|-<br />
|RCP8.5|| style="text-align:center;" |2.0|| style="text-align:center;" |1.5 à 2.4|| style="text-align:center;" |4.3|| style="text-align:center;" |3.2 à 5.4<br />
|}</center><br />
<br />
'''A2. Il est quasiment certain que l'océan mondial s'est réchauffé sans arrêt depuis 1970 et qu'il a absorbé plus de 90{{lié}}% de la chaleur excédentaire dans le système climatique (degré de confiance élevé). Depuis 1993, le taux de réchauffement des océans a plus que doublé (probable). Les vagues de chaleur océaniques ont très probablement doublé en fréquence depuis 1982 et augmentent en intensité (degré de confiance très élevé). En absorbant plus de CO<sub>2</sub>, l'océan a subi une acidification de surface croissante (quasiment certain). Une perte d'oxygène s'est produite de la surface à -1000{{lié}}m (degré de confiance moyen). {1.4, 3.2, 5.2, 6.4, 6.7, Figures RID.1 et RID.2}'''<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]A2.1. La tendance au réchauffement des océans documentée dans le cinquième rapport d'évaluation (AR5) du GIEC s'est poursuivie. Depuis 1993, le taux de réchauffement des océans et donc d'absorption de chaleur a plus que doublé (probablement), passant de{{lié}}<ref> Un Zettajoule (ZJ) est égal à {{unité|1021|Joules}}. Réchauffer l'océan entier de 1{{lié}}°C nécessite environ 5500{{lié}}ZJ ; 144{{lié}}ZJ réchaufferaient les 100 premiers mètres d'environ 1{{lié}}°C.</ref> {{nobr|3,22 ± 1,61 ZJ.an<sup>-1</sup>}} (0-700{{lié}}m de profondeur) et {{nobr|0,97 ± 0,64 ZJ.an{{e|-1}}}} ({{nobr|700-2000 m}}) entre 1969 et 1993, à {{nobr|6,28 ± 0,48 ZJ.an{{e|-1}}}} ({{nobr|0-700 m}}) et {{nobr|3,86 ± 2,09 ZJ.an{{e|-1}}}} ({{nobr|700-2000 m}}) entre 1993 et 2017, et est attribué au forçage anthropique (très probablement).{1.4.1, 5.2.2, Tableau 5.1, Figure RID.1}.<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]A2.2 Entre 1970 et 2017, l'océan Austral a représenté 35 à 43{{lié}}% de l'apport total de chaleur dans les premiers {{unité|2000|m}} de profondeur de l'océan mondial (degré de confiance élevé). Sa part a augmenté pour atteindre 45-62{{lié}}% entre 2005 et 2017 (degré de confiance élevé). L'océan profond en dessous de {{unité|2000|m}} s'est réchauffé depuis 1992 (probablement), en particulier dans l'océan Austral. {1,4, 3.2.1, 5.2.2, Tableau 5.1, Figure RID.2}.<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]A2.3 À l'échelle mondiale, les épisodes de vagues de chaleur océaniques ont augmenté ; définies lorsque la température quotidienne de la surface de la mer dépasse le 99e centile local de la période allant de 1982 à 2016, les vagues de chaleur océaniques{{lié}}<ref> Une vague de chaleur océanique est une période de températures extrêmement chaudes près de la surface de la mer qui persiste pendant des jours, voire des mois, et peut atteindre des milliers de kilomètres (Annexe I : Glossaire).</ref> ont doublé en fréquence et leur durée, leur intensité et leur étendue ont augmenté (très probablement). Il est très probable qu'entre 84 et 90{{lié}}% des vagues de chaleur marines qui se sont produites entre 2006 et 2015 soient attribuables à l'augmentation des températures d’origine anthropique. {Tableau 6.2, 6.4 ; Figures RID.1 et RID.2}.<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]A2.4 La stratification de la densité{{lié}}<ref> Dans ce rapport, la stratification de la densité est définie comme le contraste de densité entre les couches peu profondes et les couches plus profondes. Une stratification accrue réduit l'échange vertical de chaleur, de salinité, d'oxygène, de carbone et de nutriments.</ref> a augmenté dans les {{unité|200|m}} supérieurs de l'océan depuis 1970 (très probablement).<br />
Le réchauffement observé de la surface des océans et l'ajout d'eau douce à haute latitude rendent l'eau de surface moins dense par rapport aux eaux profondes de l'océan (degré de confiance élevé) et empêchent le mélange entre eaux de surface et eaux profondes (degré de confiance élevé).<br />
La stratification moyenne des {{unité|200|m}} supérieurs a augmenté de {{nobr|2,3 ± 0,1 %}} (intervalle très probable) entre la moyenne de 1971-1990 et la moyenne de 1998-2017. {5.2.2}<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]A2.5 L'océan a absorbé entre 20 et 30{{lié}}% (très probablement) des émissions anthropiques totales de CO<sub>2</sub> depuis les années 80, ce qui a provoqué une acidification supplémentaire des océans. Depuis la fin des années 1980{{lié}}<ref> Selon les mesures in-situ ayant plus de quinze ans.</ref>, le pH de la surface de l'océan en haute mer a diminué de 0,017 à 0,027 unités de pH par décennie, et la baisse du pH de surface de l'océan a très probablement déjà dépassé les limites de la variabilité naturelle pour plus de 95{{lié}}% de la surface de l'océan. {3.2.1 ; 5.2.2 ; Encadré 5.1 ; Figures RID.1 et RID.2}.<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]A2.6 Les données couvrant la période 1970-2010 montrent que la perte d'oxygène en haute mer a très probablement varié de 0,5 à 3,3{{lié}}% sur les premiers {{unité|1000|m}}, et que le volume des zones de minimum d'oxygène a probablement augmenté de 3 à 8{{lié}}%. (degré de confiance moyen). La perte d'oxygène est principalement due à l'augmentation de la stratification des océans, au changement de la ventilation des eaux et à la biogéochimie (degré de confiance élevé). {5.2.2.2 ; Figures RID.1 et RID.2}.<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]A2.7 Les observations, aussi bien in situ (2004-2017) que basées sur des reconstitutions de la température de surface de la mer, indiquent que la circulation méridienne de retournement de l'Atlantique (AMOC){{lié}}<ref> La circulation méridienne de retournement de l'Atlantique (AMOC) est le principal système de courants dans les océans Atlantique Sud et Nord (Annexe I : Glossaire). </ref> a diminué par rapport à 1850-1900 (degré de confiance moyen). Les données sont insuffisantes pour quantifier l'ampleur de l'affaiblissement ou pour l'attribuer correctement au forçage anthropique en raison de la durée limitée des observations. Bien que l'attribution ne soit actuellement pas possible, les simulations du modèle CMIP5 de la période 1850-2015 montrent, en moyenne, un affaiblissement de l'AMOC lorsqu'elles sont dues au forçage anthropique. {6.7}.<br />
<br />
'''A3. Le niveau moyen des océans (NMO) s'élève, avec une accélération au cours des dernières décennies, en raison des taux croissants de fonte des glaces dans les calottes glaciaires au Groenland et en Antarctique (degré de confiance très élevé), ainsi que de la perte de masse glaciaire continue et de l'expansion thermique des océans. L'intensification des vents et des précipitations dans les cyclones tropicaux, et l'amplification des vagues de tailles extrêmes, combinées à l'augmentation relative du niveau de la mer, exacerbent les événements extrêmes de niveau des eaux et les risques côtiers (degré de confiance élevé). {3.3 ; 4.2 ; 6.2 ; 6.3 ; 6.8 ; Figures RID.1, RID.2, RID.4 et RID.5}'''<br />
<br />
[[Image:picto1.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto3.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]]A3.1 L'élévation totale du NMO pour la période 1902-2015 est de 0,16{{lié}}m (plage probable entre 0,12 et 0,21{{lié}}m). Le taux d'élévation du NMO pour la période 2006-2015, de 3,6 mm par an (3,1 à 4,1{{lié}}mm/an, plage très probable), est sans précédent au cours du dernier siècle (degré de confiance élevé), et d'environ 2,5 fois le taux de 1,4{{lié}}mm/an pour 1901-1990 ({{nobr|0,8 – 2,0 mm/an}}, plage très probable). Le cumul des contributions des calottes glaciaires et des glaciers sur la période 2006-2015 est la source principale d'augmentation du niveau de la mer (1,8{{lié}}mm/an, plage très probable : {{nobr|1,7-1,9 mm/an}}), dépassant l'effet de l'expansion thermique de l'eau des océans (1,4{{lié}}mm/an, plage très probable {{nobr|1,1- 1,7 mm/an}}){{lié}}<ref>Le taux global d'élévation des océans est supérieur à la somme des contributions de la cryosphère et des océans, en raison des incertitudes sur l'estimation du stockage de l’eau terrestre.</ref> (degré de confiance très élevé). La cause principale de l'augmentation du niveau moyen des océans depuis 1970 est le forçage anthropique (degré de confiance élevé) . {4.2.1, 4.2.2, Figure RID.1}<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto3.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]]A3.2 L'élévation du niveau de la mer a accéléré (extrêmement probable) en raison de l'augmentation combinée de la perte de glace des calottes glaciaires du Groenland et de l'Antarctique (degré de confiance très élevé). La perte de masse de la calotte glaciaire antarctique a triplé sur la période 2007-2016 en comparaison de 1997-2006. Pour le Groenland, la perte de masse a doublé sur la même période (probable, degré de confiance moyen). {3.3.1 ; Figures RID.1, RID.2 ; RID A1.1}<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto3.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]]A3.3. Une accélération des coulées et des retraits de glaciers en Antarctique, qui a le potentiel pour mener à une élévation du niveau des mers de plusieurs mètres en quelques siècles, est observée dans la barrière de glace de la mer d'Amundsen dans l'Antarctique occidental et dans la Terre de Wilkes de l'Antarctique oriental (degré de confiance très élevé). Ces changements pourraient être le commencement d'une instabilité irréversible{{lié}}<ref>L'échelle de temps de récupération est de l'ordre de plusieurs siècles à plusieurs millénaires (Annexe 1 : Glossaire).</ref> de la calotte glaciaire. L'incertitude sur le début de l'instabilité de la calotte glaciaire provient d'observations limitées, de modélisations inadéquates des processus en jeu dans les calottes glaciaires, et d'une compréhension limitée des interactions complexes entre l'atmosphère, l'océan et la calotte glaciaire. {3.3.1, Encadré 8 du chapitre 3, 4.2.3}<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto3.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]]A3.4 L'élévation du niveau des mers n'est pas uniforme et varie localement. Les différences régionales, dans la plage de ± 30{{lié}}% de l'élévation du NMO, sont le résultat de la perte de glaces terrestres et des variations dans le réchauffement et la circulation océanique. Les écarts à la moyenne planétaire peuvent être supérieurs dans les zones de mouvement terrestre vertical rapide, y compris lorsqu'il est d'origine humaine (par exemple, l'extraction d'eau souterraine). (degré de confiance élevé). {4.2.2, 5.2.2, 6.2.2, 6.3.1, 6.8.2, Figure RID.2}<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto3.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]]A3.5 Les hauteurs extrêmes de vagues, qui contribuent aux événements extrêmes de niveau des eaux, à l'érosion côtière et aux inondations, se sont accrues dans l'Océan Atlantique Nord et Sud d'environ 1,0{{lié}}cm/an à 0,8{{lié}}cm/an sur la période 1985-2018 (degré de confiance moyen). La perte de banquise dans l'Arctique a également accentué les hauteurs de vagues sur la période 1992-2014 (degré de confiance moyen). {4.2.2, 6.2, 6.3, 6.8, Encadré 6.1}<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto3.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]]A3.6 Le changement climatique d'origine anthropique a provoqué l'augmentation des précipitations observées (degré de confiance moyen), des vents (degré de confiance faible), et des événements extrêmes de niveau des eaux (degré de confiance élevé) associés à certains cyclones tropicaux, ce qui a augmenté l'intensité d'événements extrêmes multiples et des conséquences en cascade associées (degré de confiance élevé). Le changement climatique d'origine anthropique a contribué à la migration en direction des pôles de l'intensité maximale des cyclones tropicaux dans la partie occidentale du Pacifique Nord durant les dernières décennies, en lien avec l'expansion tropicale dont l'origine est le forçage anthropique (degré de confiance faible). Des éléments émergent en faveur d'une augmentation de la proportion annuelle globale de cyclones tropicaux de catégories 4 et 5 dans les dernières décennies (degré de confiance faible). {6.2, Tableau 6.2, 6.3, 6.8, Encadré 6.1}<br />
<br />
====Conséquences observées sur les écosystèmes====<br />
<br />
'''A4. Les changements de la cryosphère et les changements hydrologiques connexes ont eu des répercussions sur les espèces et les écosystèmes terrestres et d'eau douce dans les régions polaires et de haute montagne en raison de l'apparition de terres auparavant recouvertes de glace, de changements dans la couverture de neige et du dégel du pergélisol. Ces changements ont contribué à modifier les activités saisonnières, l'abondance et la répartition des espèces végétales et animales d'intérêt écologique, culturel et économique, les perturbations écologiques et le fonctionnement des écosystèmes. (degré de confiance élevé) {2.3.2, 2.3.3, 3.4.1, 3.4.3, Encadré 3.4, Figure RID.2}.'''<br />
<br />
[[Image:picto1.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]]A4.1 Au cours du siècle dernier, certaines espèces de plantes et d'animaux ont augmenté en abondance, ont déplacé leur aire de répartition et se sont établies dans de nouvelles régions à mesure que les glaciers reculaient et que la saison sans neige s'allongeait (degré de confiance élevé).<br />
Avec le réchauffement, ces changements ont augmenté localement le nombre d'espèces en haute montagne, les espèces de basse altitude migrant vers le haut (degré de confiance très élevé). Certaines espèces adaptées au froid ou dépendantes de la neige ont décliné en abondance, ce qui augmente leur risque d'extinction, notamment sur les sommets des montagnes (degré de confiance élevé). Dans les régions polaires et montagneuses, de nombreuses espèces ont modifié leurs activités saisonnières, surtout à la fin de l'hiver et au printemps (degré de confiance élevé). {2.3.3, Encadré 3.4}<br />
<br />
[[Image:picto1.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]]A4.2 L'augmentation des feux de forêt et le dégel abrupt du pergélisol, ainsi que les changements dans l'hydrologie de l'Arctique et en montagne ont modifié la fréquence et l'intensité des perturbations des écosystèmes (degré de confiance élevé). Il s'agit notamment d’impacts positifs et négatifs sur la végétation et la faune, comme le renne et le saumon (degré de confiance élevé). {2.3.3, 3.4.1, 3.4.3}<br />
<br />
[[Image:picto1.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]]A4.3 Les observations satellitaires révèlent un verdissement d’ensemble de la toundra, souvent indicatif d'une productivité végétale accrue (degré de confiance élevé). Certaines zones de brunissement dans la toundra et la forêt boréale indiquent que la productivité a diminué (degré de confiance élevé). Ces changements ont eu un impact négatif sur la capacité de ces écosystèmes à fournir des services de régulation, des services culturels ou à fournir de l'approvisionnement. Ces changements ont pu avoir impacts positifs transitoires pour l’approvisionnement dans les hautes montagnes (degré de confiance moyen) et dans les régions polaires (degré de confiance élevé). {2.3.1, 2.3.3, 3.4.1, 3.4.3, annexe I : Glossaire}<br />
<br />
'''A5. Depuis environ 1950, de nombreuses espèces marines représentant divers groupes ont vu leur aire de répartition géographique et leurs activités saisonnières changer en réaction au réchauffement des océans, aux changements de la banquise et aux modifications biogéochimiques de leur habitat, comme par exemple la perte d'oxygène (degré de confiance élevé). Cela a entraîné des changements dans la composition en espèces, l'abondance et la production de biomasse des écosystèmes, de l'équateur jusqu’aux pôles. Les modifications des interactions entre espèces ont eu des répercussions en cascade sur la structure et le fonctionnement de l'écosystème (degré de confiance moyen). Dans certains écosystèmes marins, les espèces sont affectées à la fois par les effets de la pêche et les changements climatiques (degré de confiance moyen). 3.2.3, 3.2.4, Encadré 3.4, 5.2.3, 5.3, 5.4.1, Figure RID.2}.'''<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]A5.1 Depuis les années 1950, les taux de déplacement vers les pôles dans les distributions de différentes espèces marines sont de 52 ± 33{{lié}}km par décennie pour les organismes des écosystèmes épipélagiques (à moins de {{unité|200|m}} de la surface) et de 29 ± 16{{lié}}km par décennie pour ceux des fonds marins (intervalles très probables). La vitesse et la direction des modifications observées dans les distributions sont déterminées par la température locale, l'oxygène et les courants océaniques au travers de gradients de profondeur, en latitude et en longitude (degré de confiance élevé). Le réchauffement a induit des expansions de l'aire de répartition de certaines espèces, ce qui a mené à une modification de la structure et du fonctionnement des écosystèmes, notamment dans l'Atlantique Nord, le Pacifique Nord-Est et l'Arctique (degré de confiance moyen). {5.2.3, 5.3.2, 5.3.6, Encadré 3.4, Figure RID.2}.<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]A5.2 Au cours des dernières décennies, la production primaire nette de l'Arctique a augmenté dans les eaux libres de glace (degré de confiance élevé) et les proliférations printanières de phytoplancton se produisent plus tôt dans l'année en réponse au changement de la banquise et à la disponibilité des éléments nutritifs, avec des conséquences positives et négatives variables dans l'espace pour les écosystèmes marins (degré de confiance moyen). Dans l'Antarctique,<br />
ces changements sont spatialement hétérogènes et ont été associés à des changements environnementaux locaux rapides, y compris le recul des glaciers et le changement de la banquise (degré de confiance moyen). Les changements dans les activités saisonnières, la production et la distribution de certains zooplanctons de l'Arctique et un déplacement vers le sud de la distribution de la population de krill antarctique dans l'Atlantique Sud sont associés aux changements environnementaux liés au climat (degré de confiance moyen). Dans les régions polaires, les mammifères marins et les oiseaux de mer associés aux banquises ont connu une contraction de l'habitat liée aux changements de la banquise (degré de confiance élevé) et des impacts sur le succès de leur recherche de nourriture en raison des impacts climatiques sur la répartition des proies (degré de confiance moyen). Les effets en cascade de multiples facteurs liés au climat sur le zooplancton polaire ont affecté la structure et la fonction du réseau trophique, la biodiversité ainsi que l’industrie de la pêche (degré de confiance élevé). {3.2.3, 3.2.4, Encadré 3.4, 5.2.3, Figure RID.2}.<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]A5.3 Les zones de remontée d'eau profonde sur les marges Est des bassins océaniques (EBUS) sont parmi les écosystèmes océaniques les plus productifs. L'augmentation de l'acidification des océans et la perte d'oxygène ont un impact négatif sur deux des quatre principaux systèmes de remontée d'eau : le courant de Californie et le courant de Humboldt (degré de confiance élevé). L'acidification des océans et la diminution du niveau d'oxygène dans le système de remontée d’eau du courant de Californie ont modifié la structure de l'écosystème, avec des impacts négatifs directs sur la production de biomasse et la composition en espèces (degré de confiance moyen). {Encadré 5.3, Figure RID.2}<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]A5.4 Le réchauffement de l'océan au {{s|XX}} et au-delà a contribué à une diminution globale du potentiel de capture maximal (degré de confiance moyen), aggravant les effets de la surpêche pour certains stocks de poissons (degré de confiance élevé). Dans de nombreuses régions, la diminution de l'abondance des stocks de poissons, de mollusques et crustacés due aux effets directs et indirects du réchauffement planétaire et des changements biogéochimiques a déjà contribué à réduire les prises des pêcheries (degré de confiance élevé). Dans certaines régions, l'évolution des conditions océaniques a contribué à l'expansion d’un habitat adapté et/ou à l'augmentation de l'abondance pour certaines espèces (degré de confiance élevé). Ces changements se sont accompagnés de changements dans la composition en espèces des prises des pêcheries depuis les années 1970 dans de nombreux écosystèmes (degré de confiance moyen). {3.2.3, 5.4.1, Figure RID.2}<br />
<br />
'''A6. Les écosystèmes côtiers sont affectés par le réchauffement des océans, parmi lesquels des vagues de chaleur océaniques intensifiées, l'acidification, la perte d'oxygène, l'intrusion de salinité et l'élévation du niveau de la mer, conjugués aux effets négatifs des activités humaines sur les océans et les terres (confiance élevée). Des impacts sont déjà observés sur la zone d’habitat et la biodiversité, ainsi que sur le fonctionnement et les services des écosystèmes (confiance élevée). {4.3.2, 4.3.3, 5.3, 5.4.1, 6.4.2, Figure RID.2}'''<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto3.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]A6.1 Les écosystèmes côtiers végétalisés protègent le littoral des tempêtes et de l'érosion et contribuent à atténuer les effets de l'élévation du niveau de la mer. Près de 50{{lié}}% des zones humides côtières ont disparu au cours des 100 dernières années, sous l'effet conjugué des pressions anthropiques localisées, de la montée du niveau de la mer, du réchauffement et des événements climatiques extrêmes (confiance élevée).<br />
Les écosystèmes côtiers végétalisés sont d'importants réservoirs de carbone ; leur perte est responsable de la libération actuelle de {{nobr|0,04-1,46 GtC.an<sup>-1</sup>}} (confiance moyenne). En réaction au réchauffement, les aires de distribution des prairies sous-marines et des forêts de varech se développent aux latitudes élevées et se rétractent aux latitudes basses depuis la fin des années 1970 (confiance élevée), et dans certaines régions, des pertes épisodiques surviennent à la suite de vagues de chaleur (confiance moyenne). La mortalité à grande échelle des mangroves liée au réchauffement depuis les années 1960 a été partiellement compensée par leur incursion dans les marais salants subtropicaux en raison de l'augmentation des températures, avec pour conséquence la disparition de zones ouvertes recouvertes de plantes herbacées qui fournissent nourriture et habitat à la faune qui en dépend (haute confiance). {4.3.3, 5.3.2, 5.3.6, 5.4.1, 5.5.1, Figure RID.2}.<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto3.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]A6.2 L'intrusion accrue d'eau de mer dans les estuaires, due à l'élévation du niveau de la mer, a entraîné une redistribution en amont d'espèces marines (confiance moyenne) et causé une raréfaction des habitats appropriés pour les populations estuariennes (confiance moyenne). Depuis les années 1970, l'augmentation des charges nutritives et organiques dans les estuaires, causée par l'activité humaine intensive et la sollicitation des fleuves, a exacerbé les effets stimulants du réchauffement des océans sur la respiration bactérienne, entraînant l'expansion des zones à faible teneur en oxygène (confiance élevée). {5.3.1}.<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto3.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]A6.3 Les impacts de l'élévation du niveau de la mer sur les écosystèmes côtiers comprennent la réduction des habitats, le déplacement géographique des espèces associées et la perte de la biodiversité et de la fonctionnalité des écosystèmes. Les impacts sont exacerbés par les effets directs de l'activité humaine sur l'environnement et lorsque les barrières anthropiques empêchent le déplacement vers la terre des marais et des mangroves (ce que l'on appelle la compression côtière) (confiance élevée). Selon la géomorphologie locale et l'apport sédimentaire, les marais et les mangroves peuvent croître verticalement à des vitesses égales ou supérieures à l'élévation actuelle du niveau moyen de la mer (confiance élevée). {4.3.2, 4.3.3, 5.3.2, 5.3.7, 5.4.1}<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto3.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]A6.4 Les récifs coralliens d’eau chaude et les rivages rocheux occupés par des organismes immobiles et calcifiants (p. ex. producteurs de coquillages et de squelettes) comme les coraux, les bernacles et les moules, sont actuellement touchés par des températures extrêmes et par l'acidification des océans (confiance élevée). Les vagues de chaleur océaniques ont déjà entraîné des blanchissements à grande échelle des coraux à une fréquence croissante (confiance très élevée) causant la dégradation des récifs à l'échelle mondiale depuis 1997 ; et la régénération est lente (plus de 15 ans) si elle se produit (confiance élevée). Les périodes prolongées de température élevée et de déshydratation des organismes posent un risque élevé pour les écosystèmes côtiers rocheux (confiance élevée). {SR1.5 ; 5.3.4, 5.3.5, 6.4.2.1, Figure RID.2}.<br />
<br />
[[Image:Rapport spécial du GIEC sur l%u2019océan et la cryosphère SROCC-RID2.png|1000px]]<br />
<br />
'''Figure RID.2''' : ''Synthèse des dangers régionaux observés et conséquences dans les régions océaniques{{lié}}<ref> Les mers ne sont pas évaluées individuellement mais en tant que régions océaniques dans le présent rapport.</ref> (en haut) et les régions de haute montagne et polaires (en bas) évalués dans le SROCC. Pour chaque région, les changements physiques, les conséquences sur les écosystèmes clés, sur les systèmes humains et sur les fonctions et services écosystémiques sont présentés. Pour les changements physiques, jaune et vert font référence à une augmentation et une diminution, respectivement, de la quantité ou de la fréquence de la grandeur mesurée. Pour les impacts sur les écosystèmes, les systèmes humains et les services écosystémiques, le bleu et le rouge indiquent si un impact observé est positif (bénéfique) ou négatif (néfaste) pour le système ou service donné, respectivement. Les cellules indiquées comme "augmentation et diminution" indiquent qu'à l'intérieur de cette région, l'augmentation et la diminution des changements physiques se vérifient, mais ne sont pas nécessairement égales ; il en va de même pour les cellules présentant des impacts attribuables "positifs et négatifs". Pour les régions océaniques, le niveau de confiance renvoie au niveau de confiance pour lequel on attribue les changements observés aux changements du forçage des gaz à effet de serre pour les changements physiques, et aux changements climatiques pour les écosystèmes, les systèmes humains et les services écosystémiques. Pour les régions de haute montagne et les régions polaires terrestres, le niveau de confiance dans l'attribution des changements physiques et des impacts, au moins en partie du fait d'un changement dans la cryosphère, est indiqué. Pas d'évaluation signifie : non applicable, non évalué à l'échelle régionale ou les preuves sont insuffisantes pour l'évaluation. Les changements physiques dans l'océan sont définis comme suit : Changement de température dans les couches océaniques de 0 à {{unité|700|m}}, à l'exception de l'océan Austral (0 à {{unité|2000|m}}) et de l'océan Arctique (couche supérieure mixte et principales branches entrantes) ; oxygène dans la couche 0-{{unité|1200|m}} ou couche minimale d'oxygène ; acidité de l'océan en pH en surface (la diminution du pH correspond à une acidification croissante des océans). Écosystèmes océaniques : Coraux se rapporte aux récifs coralliens d'eau chaude et aux coraux d'eau froide. La catégorie "couche supérieure de l’océan" fait référence à la zone épipélagique pour toutes les régions océaniques à l'exception des régions polaires, où les impacts sur certains organismes pélagiques dans les eaux libres plus profondes que les 200{{lié}}m supérieurs ont été inclus. Les zones humides côtières comprennent les marais salants, les mangroves et les herbiers marins. Les forêts de kelp sont les habitats d'un groupe spécifique de macroalgues. Les rivages rocheux sont des habitats côtiers dominés par des organismes calcifiés immobiles comme les moules et les bernacles. Les profondeurs océaniques sont des écosystèmes de fonds marins qui ont une profondeur de {{formatnum:3000}} à {{unité|6000|m}}. La banquise comprend les écosystèmes dans, sur et sous la banquise. Les services d'habitat désignent les structures et les services de soutien (par ex. habitat, biodiversité, production primaire). Le piégeage côtier du carbone désigne le “carbone bleu”, c’est à dire l'absorption et le stockage du carbone par des écosystèmes côtiers. Écosystèmes terrestres : La toundra fait référence à la toundra et aux prairies alpines, et englobe les écosystèmes terrestres de l'Antarctique. La migration fait référence à une augmentation ou à une diminution de la migration nette, et non à une valeur positive ou négative. Les impacts sur le tourisme font référence aux conditions d'exploitation du secteur touristique. Les services culturels comprennent l'identité culturelle, le sentiment d'appartenance et les valeurs spirituelles, intrinsèques et esthétiques, ainsi que les contributions de l'archéologie glaciaire. Les informations sous-jacentes sont données pour les régions terrestres dans les tableaux SM2.6, SM2.7, SM2.8, SM3.8, SM3.9, et SM3.10, et pour les régions océaniques dans les tableaux SM5.10, SM5.11, SM3.8, SM3.9, et SM3.10. {2.3.1, 2.3.2, 2.3.3, 2.3.4, 2.3.5, 2.3.6, 2.3.7, Figure 2.1, 3.2.1 ; 3.2.3 ; 3.2.4 ; 3.3.3 ; 3.4.1 ; 3.4.3 ; 3.5.2 ; Encadré 3.4, 4.2.2, 5.2.2, 5.2.3, 5.3.3, 5.4, 5.6, Figure 5.24, Encadré 5.3}''<br />
<br />
====Conséquences observées sur les population et les services écosystémiques====<br />
<br />
'''A7. Depuis le milieu du {{s|XX}}, le rétrécissement de la cryosphère dans l'Arctique et les régions de haute montagne a eu des répercussions principalement négatives sur la sécurité alimentaire, les ressources en eau, la qualité de l'eau, les moyens de subsistance, la santé et le bien-être, les infrastructures, les transports, le tourisme et les loisirs, ainsi que sur la culture des sociétés humaines, particulièrement chez les peuples autochtones (degré de confiance élevé). Les coûts et les bénéfices ont été inégalement répartis entre les populations et les régions. Les efforts d'adaptation ont bénéficié de l'inclusion du savoir autochtone et du savoir local (degré de confiance élevé). {1.1, 1.5, 1.6.2, 2.3, 2.4, 3.4, 3.5, Figure RID.2}.'''<br />
<br />
[[Image:picto1.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]]A7.1 La sécurité alimentaire et la sécurité de l'eau ont été affectées négativement par les changements dans la couverture neigeuse, la glace des lacs et des rivières et le pergélisol dans de nombreuses régions arctiques (degré de confiance élevé). Ces changements ont perturbé l'accès aux pâturages, à la chasse, à la pêche et aux zones de cueillette, ainsi que la disponibilité de nourriture dans ces zones, ce qui a nui aux moyens de subsistance et à l'identité culturelle des résidents de l'Arctique, en particulier pour les populations autochtones (degré de confiance élevé). Le recul des glaciers et l'évolution de la couverture neigeuse ont contribué à des baisses localisées des rendements agricoles dans certaines régions de haute montagne, comme dans l'Hindu Kush Himalaya et dans les Andes tropicales (degré de confiance moyen). {2.3.1, 2.3.7, Encadré 2.4, 3.4.1, 3.4.2, 3.4.3, 3.4.3, 3.5.2, Figure RID.2}<br />
<br />
[[Image:picto1.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]]A7.2 Dans l'Arctique, les effets négatifs des changements de la cryosphère sur la santé humaine comprennent un risque accru des maladies d'origine alimentaire ou hydrique, de malnutrition, de blessures et de problèmes de santé mentale, surtout chez les peuples autochtones (degré de confiance élevé). Dans certaines régions de haute montagne, la qualité de l'eau a été affectée par des contaminants, en particulier du mercure, libérés par la fonte des glaciers et la fonte du pergélisol (degré de confiance moyen). Les efforts d'adaptation liés à la santé dans l'Arctique vont de l'échelle locale à l'échelle internationale, et les succès ont été étayés par le savoir autochtone. (degré de confiance élevé). {1.8, Encadré 4 du chapitre 1, 2.3.1, 3.4.3}.<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]]A7.3 Les résidents de l'Arctique, et particulièrement les peuples autochtones, ont modifié le calendrier de leurs activités pour tenir compte des changements saisonniers et de la sécurité des conditions de déplacement sur terre, sur la glace et sur la neige. Les municipalités et l'industrie commencent à prendre en charge les défaillances des infrastructures associées aux inondations et au dégel du pergélisol, et certaines collectivités côtières ont prévu leur relocalisation (degré de confiance élevé). Le manque de financement, de compétences, de capacité et de soutien institutionnel pour s'engager de façon significative dans les processus de planification ont nui à l'adaptation (degré de confiance élevé). {3.5.2, 3.5.4, Encadré 9}<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]A7.4 Le transport maritime estival dans l'Arctique (y compris le tourisme) a augmenté au cours des deux dernières décennies, parallèlement à la réduction de la banquise (degré de confiance élevé). Cela a des répercussions sur le commerce mondial et les économies liées aux couloirs de navigation traditionnels et fait courir des risques aux écosystèmes marins et aux communautés côtières de l'Arctique (degré de confiance élevé), par exemple dûs à des espèces invasives et de la pollution locale. {3.2.1, 3.2.4, 3.5.4, 5.4.2, Figure RID.2}.<br />
<br />
[[Image:picto1.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]]A7.5 Au cours des dernières décennies, l'exposition des personnes et des infrastructures aux risques naturels a augmenté en raison de la croissance démographique, du tourisme et du développement socioéconomique (degré de confiance élevé). Certaines catastrophes ont été liées à des changements dans la cryosphère, par exemple dans les Andes, dans les hauts plateaux d’Asie, dans le Caucase et dans les Alpes européennes (degré de confiance moyen).<br />
{2.3.2.2, Figure RID.2}<br />
<br />
[[Image:picto1.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]]A7.6 La modification de l’enneigement et des glaciers ont affecté la quantité et la saisonnalité du ruissellement et des ressources en eau dans les bassins hydrographiques dominés par la neige et alimentés par les glaciers (degré de confiance très élevé). Les centrales hydroélectriques ont connu des changements de saisonnalité et aussi bien des augmentations que des diminutions de l’alimentation en eau provenant des régions de haute montagne, comme par exemple en Europe centrale, en Islande, dans l'ouest des États-Unis et du Canada et dans les Andes tropicales (degré de confiance moyen). Cependant, il n'y a que des éléments limités sur les conséquences sur l'opération de ces ouvrages ou sur la production d'énergie. {B1.4, 2.3.1}<br />
<br />
[[Image:picto1.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]]A7.7 Les aspects esthétiques et culturels de la haute montagne ont été affectés négativement par le déclin des glaciers et de la couverture neigeuse (par exemple dans l'Himalaya, en Afrique orientale, dans les Andes tropicales) (degré de confiance moyen). Le tourisme et les loisirs, notamment liés au ski et aux glaciers, à la randonnée pédestre et à l'alpinisme, ont également subi des effets négatifs dans de nombreuses régions montagneuses (degré de confiance moyen). Dans certains endroits, l'enneigement artificiel a réduit les impacts négatifs sur le tourisme lié au ski (degré de confiance moyen). {2.3.5, 2.3.6, Figure RID.2}<br />
<br />
'''A8. Les changements dans l'océan ont eu des conséquences sur les écosystèmes marins et les services écosystémiques avec des résultats régionaux divers, mettant en cause leur gouvernance (degré de confiance élevé). Il en résulte à la fois des conséquences positives et négatives sur la sécurité alimentaire à travers la pêche (degré de confiance moyen), les cultures locales et les moyens de subsistance (degré de confiance moyen), et le tourisme et les loisirs (degré de confiance moyen). Les conséquences sur les services écosystémiques affectent négativement la santé et le bien-être (degré de confiance moyen) ainsi que les peuples autochtones et les communautés locales qui dépendent de la pêche (confiance élevée). {1.1, 1.5, 3.2.1, 5.4.1, 5.4.2, Figure RID.2}'''<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]A8.1 Les changements induits par le réchauffement dans la distribution spatiale et l'abondance de certains stocks de poissons, de mollusques et de crustacés ont eu des effets positifs et négatifs sur les prises, les avantages économiques, les moyens de subsistance et la culture locale (degré de confiance élevé). Il y a des conséquences négatives pour les peuples autochtones et les communautés locales qui dépendent de la pêche (degré de confiance élevé). Les changements dans la répartition et l'abondance des espèces ont mis à l'épreuve la gouvernance internationale et nationale des océans et des pêches, y compris dans l'Arctique, l'Atlantique Nord et le Pacifique, en ce qui concerne la réglementation de la pêche pour assurer l'intégrité des écosystèmes et le partage des ressources entre entités de pêche (degré de confiance élevé). {3.2.4, 3.5.3, 5.4.2, 5.5.2, Figure RID.2}<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto3.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]A8.2 Depuis les années 1980, les proliférations d'algues nuisibles présentent une expansion de leur aire de répartition et une fréquence accrue dans les zones côtières en réponse à des facteurs climatiques et non climatiques comme l'augmentation du ruissellement des nutriments fluviaux (degré de confiance élevé). Les tendances observées dans les proliférations algales nuisibles sont attribuées en partie aux effets du réchauffement des océans, des vagues de chaleur marines, de la perte d'oxygène, de l'eutrophisation et de la pollution (degré de confiance élevé). Les proliférations d'algues nuisibles ont eu des effets négatifs sur la sécurité alimentaire, le tourisme, l'économie locale et la santé humaine (degré de confiance élevé). Les communautés humaines qui sont les plus vulnérables à ces risques biologiques sont celles qui vivent dans des régions où il n'existe pas de programmes de surveillance soutenus et de systèmes d'alerte rapide dédiés à la prolifération d'algues nuisibles (degré de confiance moyen). {Encadré 5.4, 5.4.2, 6.4.2}.<br />
<br />
'''A9. Les communautés côtières sont exposées à de multiples dangers liés au climat, notamment les cyclones tropicaux, les niveaux extrêmes de la mer et les inondations, les canicules marines, la perte de la banquise et le dégel du pergélisol (degré de confiance élevé). Diverses réponses ont été mises en œuvre dans le monde entier, le plus souvent après des événements extrêmes, mais aussi dans certains cas en prévision d'une élévation future du niveau de la mer, par exemple dans le cas de grandes infrastructures. {3.2.4, 3.4.4, 3.4.3, 4.3.2, 4.3.3, 4.3.4, 4.4.2, 5.4.2, 6.2, 6.4.2, 6.8, Encadré 6.1, Encadré 9, Figure RID.5}'''<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto3.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]]A9.1 L'attribution des impacts de l’élévation actuelle du niveau de la mer sur les populations côtières reste difficile dans la plupart des endroits, car les impacts ont été exacerbés par des facteurs non climatiques d'origine humaine, tels que l'affaissement du sol (par exemple, lié à l'extraction des eaux souterraines), la pollution, la dégradation des habitats, et l’extraction des récifs et du sable (degré de confiance élevé). {4.3.2., 4.3.3}<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto3.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]]A9.2 La protection des côtes par des ouvrages, comme des digues, des brise-lames ou des barrages, est très répandue dans de nombreuses villes côtières et dans les deltas. Les approches écosystémiques et hybrides combinant écosystèmes et génie civil sont de plus en plus populaires dans le monde entier. L'avancée côtière, qui fait référence à la création de nouvelles terres en construisant vers la mer (par ex., la mise en valeur des terres), a une longue histoire dans la plupart des régions où il y a une population côtière dense et une pénurie de terres. Le recul côtier, qui fait référence à l'élimination de l'occupation humaine des zones côtières, est également observé, mais se limite généralement à de petites communautés humaines ou se produit pour créer des réserves côtières de zones humides. L'efficacité des réponses à l'élévation du niveau de la mer est évaluée à la figure RID.5. <br />
{3.5.3, 4.3.3, 4.4.2, 6.3.3, 6.9.1, Encadré 9}.<br />
<br />
==RID.B Les changements et les risques prévus==<br />
<br />
====Changements physiques projetés{{lié}}<ref>Ce rapport utilise principalement le RCP2.6 et le RCP8.5 pour les raisons suivantes : Ces scénarios représentent en grande partie la plage évaluée pour les sujets couverts dans le présent rapport ; ils représentent en grande partie ce qui est couvert dans la documentation évaluée, selon le CMIP5 ; et ils permettent une narration cohérente des changements prévus. Le RCP4.5 et le RCP6.0 ne sont pas disponibles pour tous les sujets abordés dans le rapport. {Encadré RID.1}<br />
</ref>====<br />
<br />
'''B1. La perte de masse des glaciers à l'échelle mondiale, le dégel du pergélisol, la diminution de la couverture de neige et de l'étendue de la glace de mer arctique devraient se poursuivre à court terme (2031-2050) en raison de la hausse de la température de l'air à la surface (degré de confiance élevé), avec des conséquences inévitables sur l’alimentation des cours d’eau et les risques locaux (degré de confiance élevé). Les calottes polaires du Groenland et de l'Antarctique devraient perdre de la masse à un rythme croissant tout au long du {{s|XXI}} et au-delà (degré de confiance élevé). Les taux et l'ampleur de ces changements dans la cryosphère devraient encore augmenter dans la seconde moitié du {{s|XXI}} dans un scénario à fortes émissions de gaz à effet de serre (degré de confiance élevé). De fortes réductions des émissions de gaz à effet de serre au cours des prochaines décennies devraient réduire les changements après 2050 (degré de confiance élevé). {2.2, 2.3, Encadré 6 du chapitre 2, 3.3, 3.4, Figure RID.1, Encadré RID.1}'''<br />
<br />
[[Image:picto1.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto3.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]]B1.1 Les réductions projetées de la masse des glaciers entre 2015 et 2100 (à l'exclusion des calottes polaires) vont de 18{{lié}}% ± 7{{lié}}% (plage probable) selon le RCP2.6 à {{nobr|36 % ± 11 %}} (plage probable) selon le RCP8.5 ce qui correspond à une contribution au niveau de la mer de 94 mm ± 25 mm (plage probable) selon le RCP2.6 et de {{nobr|200 mm ± 44 mm}} (plage probable) selon le RCP8.5 (degré de confiance moyen). Les régions dont les glaciers sont pour la plupart plus petits (Europe centrale, Caucase, Asie du Nord, Scandinavie, Andes tropicales, Mexique, Afrique orientale et Indonésie) devraient perdre plus de 80{{lié}}% de leur masse actuelle de glace d'ici 2100 selon le RCP8.5 (degré de confiance moyen) et de nombreux glaciers devraient disparaître quelque soient les émissions futures (très grande confiance). {Encadré 6 du chapitre 2, Figure RID.1}<br />
<br />
[[Image:picto1.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto3.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]]B1.2 En 2100, la contribution prévue de la calotte polaire du Groenland à l'élévation du niveau moyen des océans à l'échelle mondiale (NMO) est de 0,07{{lié}}m (plage probable {{nobr|0,04-0,12{{lié}}m}}) selon le RCP2.6, et de 0,15{{lié}}m (plage probable 0,08-0,27{{lié}}m) selon le RCP8.5. En 2100, la calotte glaciaire antarctique devrait contribuer pour 0,04{{lié}}m (plage probable {{nobr|0,01-0,11 m}}) selon le RCP2.6, et pour 0,12{{lié}}m (plage probable {{nobr|0,03-0,28 m}}) selon le RCP8.5. La calotte polaire du Groenland contribue actuellement davantage à l'élévation du niveau de la mer que la calotte polaire antarctique (degré de confiance élevé), mais l'Antarctique pourrait devenir un plus grand contributeur d'ici la fin du {{s|XXI}} en raison de son recul rapide (degré de confiance faible). Au-delà de 2100, la divergence croissante entre les contributions relatives du Groenland et de l'Antarctique à l'augmentation du niveau moyen des océans à l'échelle mondiale selon le RCP8.5 a des conséquences importantes sur le rythme de l'élévation relative du niveau de la mer dans l'hémisphère Nord. {3.3.1, 4.2.3, 4.2.5, 4.3.3, Encadré 8, Figure RID.1} <br />
<br />
[[Image:picto1.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]]B1.3 La couverture neigeuse de l'Arctique en automne et au printemps devrait diminuer de 5 à 10{{lié}}% à court terme (dans la période 2031-2050) par rapport à la période 1986-2005, et rester stable ensuite selon le RCP2.6, mais diminuer de 15 à 25{{lié}}% supplémentaires d'ici la fin du siècle selon le RCP8.5 (degré de confiance élevé). Dans les régions de haute montagne, l'épaisseur moyenne de la neige hivernale à basse altitude devrait diminuer de 10 à 40{{lié}}% d'ici la période 2031-2050 par rapport à 1986-2005, quelque soit le scénario RCP (degré de confiance élevé). Pour la période 2081-2100, cette diminution devrait être de 10 à 40{{lié}}% pour le RCP2.6 et de 50 à 90{{lié}}% pour le RCP8.5. {2.2.2, 3.3.2, 3.4.2, Figure RID.1}<br />
<br />
[[Image:picto1.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]]B1.4 On prévoit un dégel généralisé du pergélisol au cours de ce siècle (degré de confiance très élevé) et au-delà. D'ici 2100, la zone de pergélisol proche de la surface (à une profondeur de 3-4{{lié}}m) devrait diminuer de {{nobr|24 % ± 16 %}} (plage probable) selon le RCP2.6 et de {{nobr|69 % ± 20 %}} (plage probable) selon le RCP8.5. Le scénario RCP8.5 conduit à un cumul de libération dans l'atmosphère de quantités de carbone provenant du pergélisol sous forme de CO<sub>2</sub>{{lié}}<ref>Pour ce qui est des émissions anthropiques annuelles totales de CO<sub>2</sub>, elles ont été en moyenne de {{nobr|10,8 ± 0,8 GtC}} par an ({{nobr|39,6 ± 2,9 GtCO<sub>2</sub>}} par an) sur la période 2008-2017. Les émissions anthropiques annuelles totales de méthane ont été de {{nobr|0,35 ± 0,01 GtCH<sub>4</sub>}} par an en moyenne sur la période 2003-2012. {5.5.1}<br />
</ref> et de méthane pouvant varier entre des dizaines et des centaines de milliards de tonnes (GtC) d'ici 2100, ce qui pourrait exacerber le changement climatique (degré de confiance moyen). Les scénarios d'émissions plus faibles diminuent les réactions d’émissions de carbone du pergélisol (degré de confiance élevé). Le méthane ne contribue qu'à une petite fraction des émissions supplémentaires totales de carbone, mais il est significatif en raison de son potentiel de réchauffement plus élevé. L'augmentation de la croissance des plantes devrait permettre de reconstituer en partie le carbone du sol, mais elle ne correspondra pas aux émissions de carbone à long terme (degré de confiance moyen). {2.2.4, 3.4.2, 3.4.3, Figure RID.1, Encadré 5 du chapitre 1}<br />
<br />
[[Image:picto1.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]]B1.5 Dans de nombreuses régions de haute montagne, on prévoit que le recul des glaciers et le dégel du pergélisol diminueront la stabilité des pentes, et que le nombre et la superficie des lacs glaciaires continueront d'augmenter (degré de confiance élevé). Les inondations dues à la vidange des lacs glaciaires ou à la pluie sur la neige, les glissements de terrain et les avalanches devraient également survenir en de nouveaux endroits ou en de nouvelles saisons (degré de confiance élevé). {2.3.2}<br />
<br />
[[Image:picto1.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]]B1.6 L’alimentation des cours d'eau dans les bassins de haute montagne dominés par la neige ou alimentés par les glaciers devrait changer quel que soit le scénario d'émissions (degré de confiance très élevé), avec une augmentation de l’alimentation moyenne en hiver (degré de confiance élevé) et des pointes printanières plus précoces (degré de confiance très élevé). Dans tous les scénarios d'émissions, on prévoit que l’alimentation moyenne annuelle et l’alimentation estivale provenant des glaciers culminera à la fin du {{s|XXI}} ou avant (degré de confiance élevé), par exemple vers le milieu du siècle dans les hautes montagnes d’Asie, suivi d'un déclin de l’alimentation glaciaire. Dans les régions où la couverture glaciaire est faible (par exemple les Andes tropicales, les Alpes européennes), la plupart des glaciers ont déjà dépassé ce pic (degré de confiance élevé). Le déclin prévu de l’alimentation provenant des glaciers d'ici 2100 (RCP8.5) peut réduire l’écoulement dans les bassins de 10{{lié}}% ou plus pendant au moins un mois de la saison de fonte dans plusieurs grands bassins hydrographiques, en particulier en haute montagne en Asie pendant la saison sèche (degré de confiance faible). {2.3.1}<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]B1.7 La perte de glace de mer de l’Arctique devrait se poursuivre jusqu'au milieu du siècle, avec des différences par la suite en fonction de l'ampleur du réchauffement planétaire : pour un réchauffement planétaire stabilisé à 1,5{{lié}}°C, la probabilité annuelle avant la fin du siècle d'un mois de septembre sans glace de mer est d'environ 1{{lié}}%, et cette probabilité passe à {{nobr|10 %-35 %}} pour un réchauffement planétaire stabilisé à 2{{lié}}°C (degré de confiance élevé). Il y a peu de certitudes concernant les projections de la glace de mer de l'Antarctique. {3.2.2, Figure RID.1}<br />
<br />
'''B2. Au cours du {{s|XXI}}, on prévoit que les conditions de l'océan seront sans précédent avec une augmentation des températures (pratiquement certaine), une stratification plus importante de la couche supérieure de l'océan (très probable), une acidification accrue (pratiquement certaine), une baisse de l'oxygénation (degré de confiance moyen) et une production primaire nette modifiée (degré de confiance faible). Les vagues de chaleur marines (degré de confiance très élevé) et les phénomènes extrêmes liés à El Niño et La Niña (degré de confiance moyen) devraient devenir plus fréquents. La Circulation Méridienne de Retournement Atlantique (AMOC) devrait s'affaiblir (très probablement). Les taux et l'ampleur de ces changements seront plus faibles dans les scénarios à faibles émissions de gaz à effet de serre (très probable). {3.2, 5.2, 6.4, 6.5, 6.7, Encadré 5.1, Figures RID.1 et RID.3}'''<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]B2.1 L'océan continuera de se réchauffer tout au long du {{s|XXI}} (pratiquement certain). D'ici 2100, on prévoit que les {{formatnum:2000}} premiers mètres de l'océan absorberont de 5 à 7 fois plus de chaleur selon le RCP8.5 (ou de 2 à 4 fois plus selon le RCP2.6) que le cumul d'absorption de chaleur par les océans observé depuis 1970 (très probablement). La moyenne annuelle de stratification de la densité19 des 200 premiers mètres mesurée entre 60{{lié}}°S et 60{{lié}}°N devrait augmenter dans la période 2081-2100 par rapport à la période 1986-2005 de 12{{lié}}% à 30{{lié}}% selon le RCP8,5 et de 1{{lié}}% à 9{{lié}}% selon le RCP2,6 (très probablement), ce qui inhiberait les flux verticaux de nutriments, de carbone et d’oxygène. {5.2.2.2, Figure RID.1}<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]B2.2 D’ici la période 2081-2100, selon le RCP8.5, la teneur en oxygène de l'océan (degré de confiance moyen), la teneur en nitrate des couches supérieures de l'océan (degré de confiance moyen), la production primaire nette (degré de confiance faible) et les exportations de carbone (degré de confiance moyen) devraient diminuer en moyenne respectivement de 3-4{{lié}}%, 9-14{{lié}}%, 4-11{{lié}}% et 9-16{{lié}}% par rapport à la période 2006-2015. Selon le RCP2.6, les changements anticipés à l'échelle mondiale d'ici 2081-2100 sont inférieurs à ceux du RCP8.5 pour la perte d'oxygène (très probable), la disponibilité des nutriments (aussi probable qu'improbable) et la production primaire nette (degré de confiance élevé). {5.2.2, encadré 5.1, Figures RID.1 et RID.3}<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]B2.3 L'absorption continuelle de carbone par l'océan d'ici 2100 ne peut qu'exacerber l'acidification des océans. Le pH de la surface de l'océan devrait diminuer d'environ 0,3 unité de pH d'ici la période 2081-2100 par rapport à la période 2006-2015 selon le RCP8.5 (pratiquement certain). Selon le RCP8.5, il y a des risques élevés pour les espèces clés formant des coquilles d'aragonite en raison du franchissement d'un seuil de stabilité de l'aragonite tout au long de l'année dans les océans polaires et subpolaires d'ici la période 2081-2100 (très probablement). Selon le RCP2.6, ces conditions seront évitées au cours du siècle (très probablement), mais certains systèmes de remontée d’eau profonde dans les marges Est devraient rester vulnérables (degré de confiance élevé). {3.2.3, 5.2.2, Encadré 5.1, Encadré 5.3, Figure RID.1}<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]B2.4 Les conditions climatiques, sans précédent depuis la période préindustrielle, se développent dans l'océan et augmentent les risques pour les écosystèmes de haute mer. L'acidification et le réchauffement de la surface sont déjà apparus au cours de la période historique (très probablement). La perte d'oxygène entre 100 et 600{{lié}}m de profondeur devrait se produire sur 59 à 80{{lié}}% de la superficie de l'océan d'ici la période 2031-2050 selon le RCP8.5 (très probable). Les cinq facteurs principaux de changement des écosystèmes marins (réchauffement et acidification de la surface, perte d'oxygène, changement de la teneur en nitrate et de la production nette primaire) devraient tous se produire avant 2100 dans plus de 60{{lié}}% de la superficie des zones océaniques selon le RCP8.5 et dans plus de 30{{lié}}% de la superficie selon le RCP2.6 (très probable). {Annexe I : Glossaire, Encadré 5.1, Encadré 5.1, Figure 1}<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]B2.5 Les vagues de chaleur marines devraient encore augmenter en fréquence, en durée, en étendue spatiale et en intensité (température maximale) (degré de confiance très élevé). Les modèles climatiques prévoient une augmentation de la fréquence des vagues de chaleur marines d’ici la période 2081-2100 par rapport à la période 1850-1900 d'environ 50 fois selon le RCP8.5 et de 20 fois selon le RCP2.6 (degré de confiance moyen). Les plus fortes augmentations de fréquence sont prévues pour l'Arctique et les océans tropicaux (degré de confiance moyen). L'intensité des vagues de chaleur marines devrait être multipliée par 10 environ d'ici la période 2081-2100 par rapport à la période 1850-1900 (degré de confiance moyen) selon le RCP8.5. {6.4, figure RID.1}<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]B2.6 Les phénomènes extrêmes liés à El Niño et à La Niña devraient probablement augmenter en fréquence au {{s|XXI}} et probablement intensifier les risques existants, avec des réactions plus sèches ou plus humides dans plusieurs régions du monde. Les phénomènes extrêmes liés à El Niño devraient se produire environ deux fois plus souvent au {{s|XXI}} qu’au {{s|XX}} qu’il s’agisse du RCP2.6 ou du RCP8.5 (degré de confiance moyen). Les projections indiquent également une augmentation en fréquence des phénomènes extrêmes liés au Dipôle de l'Océan Indien (degré de confiance faible). {6.5 ; Figures 6.5 et 6.6}<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]B2.7 L'AMOC devrait s'affaiblir au {{s|XXI}} selon tous les RCP (très probable), bien qu’un effondrement soit très peu probable (degré de confiance moyen). Selon les projections du CMIP5, d'ici 2300, un effondrement de l'AMOC est aussi probable qu'improbable pour les scénarios à émissions élevées et très improbable pour les scénarios à faibles émissions (degré de confiance moyen). Tout affaiblissement substantiel de l’AMOC devrait entraîner une baisse de la productivité marine dans l'Atlantique Nord (degré de confiance moyen), davantage de tempêtes en Europe du Nord (degré de confiance moyen), moins de précipitations estivales au Sahel (degré de confiance élevé) et de précipitations estivales sud-asiatiques (degré de confiance moyen), un nombre réduit de cyclones tropicaux dans l'Atlantique (degré de confiance moyen) et une hausse du niveau régional des mers le long des côtes nord-est de l'Amérique du Nord (degré de confiance moyen). De tels changements s’ajouteraient aux effets du réchauffement planétaire. {6.7, Figures 6.8-6.10}<br />
<br />
'''B3. Le niveau de la mer continue de monter à un rythme croissant. Des élévations extrêmes du niveau de la mer qui sont traditionnellement rares (une fois par siècle dans un passé récent) devraient se produire fréquemment (au moins une fois par an) à de nombreux endroits d'ici 2050 selon tous les scénarios RCP, particulièrement dans les régions tropicales (degré de confiance élevé). La fréquence croissante des niveaux d'eau élevés peut avoir de graves répercussions à de nombreux endroits, selon l'exposition (degré de confiance élevé). L'élévation du niveau de la mer devrait se poursuivre au-delà de 2100 dans tous les scénarios RCP. Pour un scénario impliquant des émissions élevées (RCP8.5), les projections de l'élévation mondiale du niveau de la mer d'ici 2100 sont supérieures à celles du RE5 en raison d'une contribution plus importante de la calotte glaciaire antarctique (degré de confiance moyen). Dans les siècles à venir, l'élévation du niveau de la mer devrait, selon le RCP8.5, dépasser des valeurs de plusieurs centimètres par an, entraînant une élévation de plusieurs mètres (degré de confiance moyen), tandis que pour le RCP2.6, elle devrait être limitée à environ 1m en 2300 (degré de confiance faible). L'augmentation prévue de l'intensité des cyclones tropicaux et des précipitations (degré de confiance élevé) aggravera le niveau extrême des mers et les phénomènes côtiers dangereux. Les changements prévus dans les hauteurs des vagues et des marées varient localement en ce qui concerne l'amplification ou l'atténuation de ces dangers (degré de confiance moyen). {Encadré 5 du chapitre 1, Encadré 8 chapitre 3, 4.1, 4.2, 5.2.2, 6.3.1, Figures RID.1, RID.4 et RID.5}'''<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto3.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]]B3.1 L'élévation du niveau moyen des océans (NMO) selon le RCP2.6 devrait être de 0,39{{lié}}m ({{nobr|0,26-0,53 m}}, portée probable) pour la période 2081-2100, et de 0,43{{lié}}m ({{nobr|0,29-0,59 m}}, fourchette probable) en 2100, par rapport aux prévisions pour 1986-2005. Pour RCP8.5, l'élévation correspondante du NMO est de 0,71{{lié}}m ({{nobr|0,51-0,92 m}}, fourchette probable) pour 2081-2100 et 0,84{{lié}}m (0,61-1,10{{lié}}m, fourchette probable) en 2100. Les projections d'élévation du niveau moyen des océans sont plus élevées de 0,1{{lié}}m par rapport à l'AR5 sous RCP8.5 en 2100, et la fourchette probable dépasse 1{{lié}}m en 2100 du fait de pertes prévues plus importantes au niveau de la calotte glacière Antarctique (degré de confiance moyen). L'incertitude à la fin du siècle est principalement due aux calottes glaciaires, en particulier en Antarctique. {4.2.3 ; Figures RID.1 et RID.5}<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto3.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]B3.2 Les projections concernant le niveau de la mer montrent des différences régionales autour du NMO. Les processus qui ne sont pas induits par le changement climatique récent, comme l'affaissement local causé par les processus naturels et les activités humaines, sont importants pour les changements qui surviennent dans les variations du niveau de la mer sur la côte (degré de confiance élevé). Tandis que l'importance relative de l'élévation du niveau de la mer due au climat devrait augmenter avec le temps, les processus locaux doivent être pris en compte pour les projections et les impacts du niveau de la mer (degré de confiance élevé). {RID 3.4, 4.2.1, 4.2.2, Figure RID.5}<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto3.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]]B3.3 Le taux d'élévation du niveau moyen des océans à l'échelle mondiale devrait atteindre 15 mm.an<sup>-1</sup> (10-20{{lié}}mm.an<sup>-1</sup>, fourchette probable) en 2100 selon le RCP8.5, et dépasser plusieurs centimètres par an au {{s|XXII}}. Selon le RCP2.6, le taux devrait atteindre 4{{lié}}mm.an<sup>-1</sup> (2-6 mm.an<sup>-1</sup>, fourchette probable) en 2100. Les études modélisées indiquent une élévation du niveau de la mer de plusieurs mètres d'ici 2300 ({{nobr|2,3-5,4 m}} pour le RCP8,5 et {{nobr|0,6-1,07 m}} pour le RCP2,6) (degré de confiance faible), indiquant l'importance de réduire les émissions pour limiter la montée du niveau de la mer. Les processus qui déterminent le moment de la perte future du plateau de glace et l'ampleur de l'instabilité des calottes glaciaires pourraient accroître la contribution de l'Antarctique à l'élévation du niveau de la mer à des valeurs nettement supérieures à celles de la fourchette probable en un siècle ou plus (degré de confiance faible). Compte tenu des conséquences de l'élévation du niveau de la mer provoquée par l'effondrement de certaines parties de la calotte glaciaire antarctique, ce risque d'impact élevé mérite notre attention. {Encadré 5 in chapitre 1, Encadré 8 in chapitre 3, 4.1, 4.2.3}<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto3.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]]B3.4 L'élévation du niveau moyen des océans à l'échelle mondiale entraînera une augmentation de la fréquence des élévations extrêmes du niveau de la mer dans la plupart des régions. On prévoit que les élévations locales du niveau de la mer qui se sont produites une fois par siècle (événements centennaux historiques) se produiront au moins annuellement dans la plupart des régions d'ici 2100 selon tous les scénarios RCP (niveau de confiance élevé). De nombreuses mégalopoles et petites îles de faible altitude (y compris les PEID) devraient connaître des événements centennaux historiques au moins une fois par an d'ici 2050 selon RCP2.6, RCP4.5 et RCP8.5. L'année où l'événement centennal historique devient un événement annuel dans les latitudes moyennes se situe le plus tôt dans RCP8.5, puis dans RCP4.5 et enfin dans RCP2.6. La fréquence croissante des niveaux d'eau élevés peut avoir de graves répercussions dans de nombreux lieux, selon le niveau d'exposition (niveau de confiance élevé). {4.2.3, 6.3, Figures RID.4 et RID.5}<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto3.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]B3.5 Les hauteurs significatives des vagues (la hauteur moyenne du creux à la crête du tiers supérieur des vagues) devraient augmenter dans l'océan Austral et le Pacifique oriental tropical (degré de confiance élevé) et en mer Baltique (degré de confiance moyen) et diminuer dans l'Atlantique Nord et en mer Méditerranée (confiance élevée) selon le scénario RCP8.5. Les amplitudes et les rythmes des marées côtières devraient changer en raison de l'élévation du niveau de la mer et des mesures d'adaptation côtières (très probablement). Les variations estimées des vagues résultant des changements de conditions météorologiques et des marées dues à l'élévation du niveau de la mer peuvent localement renforcer ou atténuer les risques côtiers (degré de confiance moyen). {6.3.1, 5.2.2}<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto3.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]]B3.6 L'intensité moyenne des cyclones tropicaux, la proportion de cyclones tropicaux des catégories 4 et 5 et les taux moyens de précipitations associés devraient augmenter si la hausse des températures mondiales est de 2{{lié}}°C au-dessus de toute période de référence (degré de confiance moyen). L'élévation du niveau moyen des océans contribuera à l'élévation du niveau extrême des mers associée aux cyclones tropicaux (degré de confiance très élevé). Les phénomènes côtiers seront exacerbés en raison d'une augmentation de l'intensité moyenne, de l'ampleur des ondes de tempête et des taux de précipitations dues aux cyclones tropicaux. On prévoit des augmentations plus importantes sous RCP8.5 que sous RCP2.6 entre le milieu du siècle et 2100 (degré de confiance moyen). Il y a peu de certitude quant aux changements dans la fréquence future des cyclones tropicaux à l'échelle mondiale. {6.3.1}<br />
<br />
====Risques projetés pour les écosystèmes====<br />
'''B.4 Les changements de la cryosphère terrestre continueront de modifier les écosystèmes terrestres et d'eau douce dans les régions polaires et de haute montagne, avec des changements majeurs dans la répartition des espèces qui entraîneront des changements dans la structure et le fonctionnement des écosystèmes et la perte éventuelle d’une biodiversité unique au monde (degré de confiance moyen). Les feux de forêt devraient augmenter considérablement pendant le reste du siècle dans la plupart des régions de toundra et des régions boréales, ainsi que dans certaines régions montagneuses (degré de confiance moyen). {2.3.3, Encadré 3.4, 3.4.3}'''<br />
<br />
[[Image:picto1.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]]B4.1 Dans les régions de haute montagne, la poursuite de la migration vers le haut des pentes des espèces de basse altitude, la contraction de l'aire de répartition et l'augmentation de la mortalité entraîneront le déclin des populations de nombreuses espèces alpines, en particulier celles qui dépendent des glaciers ou de la neige (degré de confiance élevé) avec une perte locale et éventuellement mondiale des espèces (degré de confiance moyen). La persistance des espèces alpines et le maintien des services écosystémiques dépendent de mesures de conservation et d'adaptation appropriées (degré de confiance élevé). {2.3.3}<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]]B4.2 Sur les terres arctiques, on prévoit une perte de biodiversité unique au monde, car il existe peu de refuges pour certaines espèces du Haut-Arctique et par conséquent ces espèces sont en concurrence avec des espèces plus tempérées (degré de confiance moyen). On prévoit que les arbustes et les arbres en expansion couvriront 24 à 52{{lié}}% de la toundra arctique d'ici 2050 (degré de confiance moyen). La forêt boréale devrait s’étendre à sa lisière nord, tout en diminuant à sa lisière sud, où elle sera remplacée par des zones boisées et arbustives à plus faible quantité de biomasse (degré de confiance moyen). {3.4.3, Encadré 3.4}<br />
<br />
[[Image:picto1.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]]B4.3 Le dégel du pergélisol et la diminution de la neige affecteront l'hydrologie et les feux de forêt de l'Arctique et des montagnes, avec des répercussions sur la végétation et la faune (degré de confiance moyen). Environ 20{{lié}}% du pergélisol terrestre de l'Arctique est vulnérable au dégel abrupt et à l'affaissement du sol, ce qui devrait accroître de plus de 50{{lié}}% la superficie des petits lacs d'ici 2100 selon le RCP8.5 (degré de confiance moyen). Même si l'on prévoit une intensification du cycle global de l'eau dans la région, y compris une augmentation des précipitations, de l'évapotranspiration et du débit des rivières se jetant dans l'océan Arctique, la diminution de la neige et du pergélisol peut entraîner l'assèchement du sol et avoir des conséquences sur la productivité et les perturbations des écosystèmes (degré de confiance moyen). On prévoit que les feux de forêt augmenteront pendant le reste du siècle dans la plupart des régions de toundra et des régions boréales, ainsi que dans certaines régions montagneuses, tandis que les interactions entre le climat et la végétation en évolution influenceront l'intensité et la fréquence futures des incendies (degré de confiance moyen). {2.3.3, 3.4.1, 3.4.2, 3.4.3, RID B1}<br />
<br />
'''B5. Une diminution de la biomasse mondiale des populations d'animaux marins, de leur production et du potentiel de capture des pêcheries, ainsi qu'un changement dans la composition en espèces sont projetés au cours du {{s|XXI}} dans tous les écosystèmes océaniques, de la surface aux fonds marin, selon tous les scénarios d'émission (degré de confiance moyen). Le taux et l'ampleur du déclin devraient être les plus élevés sous les tropiques (degré de confiance élevé), tandis que les impacts demeurent diversifiés dans les régions polaires (degré de confiance moyen) et augmentent pour les scénarios à fortes émissions. L'acidification des océans (degré de confiance moyen), la perte d'oxygène (degré de confiance moyen) et la réduction de l'étendue de la banquise (degré de confiance moyen) ainsi que les conséquences des activités humaines autres que l’augmentation des gaz à effet de serre (degré de confiance moyen) peuvent exacerber ces conséquences du réchauffement sur les écosystèmes. {3.2.3, 3.3.3, 5.2.2, 5.2.3, 5.2.4, 5.4.1, Figure RID.3}'''<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]B5.1 Le réchauffement prévu des océans et les changements dans la production primaire nette modifient la biomasse, la production et la structure des populations des écosystèmes marins. La biomasse mondiale d'animaux marins sur toute la chaîne alimentaire devrait diminuer de {{nobr|15,0 ± 5,9 %}} (plage très probable) et le potentiel de capture maximal des pêcheries de {{nobr|20,5-24,1 %}} d'ici la fin du {{s|XXI}} par rapport à la période 1986-2005 suivant le scénario RCP8.5 (degré de confiance moyen). Ces changements devraient être trois à quatre fois plus importants avec le RCP8.5 qu’avec le RCP2.6. {3.2.3, 3.3.3.3, 5.2.2, 5.2.3, 5.4.1, Figure RID.3}<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]B5.2 Dans le cadre d'une stratification accrue, la réduction de l'apport en nutriments devrait entraîner une baisse de la production primaire nette des océans tropicaux de 7 à 16{{lié}}% (plage très probable) suivant le RCP8.5 d'ici la période 2081-2100 (degré de confiance moyen). Dans les régions tropicales, la biomasse et la production d'animaux marins devraient diminuer davantage que la moyenne mondiale quel que soit le scénario d'émissions au {{s|XXI}} (degré de confiance élevé). Le réchauffement et les changements de la banquise devraient accroître la production primaire nette dans l'Arctique (degré de confiance moyen) et autour de l'Antarctique (degré de confiance faible), du fait d'apports en nutriments modifiés par des changements des remontées d’eau profonde et de la stratification. À l'échelle mondiale, on prévoit que le flux de sédimentation de matière organique provenant de la couche supérieure de l'océan diminuera, en grande partie en raison des changements dans la production primaire nette (degré de confiance élevé). Par conséquent, on prévoit que 95{{lié}}% ou plus des grands fonds marins (3 000 à 6 000{{lié}}m de profondeur) et des écosystèmes de coraux d'eau froide des profondeurs connaîtront un déclin de la biomasse benthique suivant le scénario RCP8.5 (degré de confiance moyen). {3.2.3, 5.2.2. 5.2.4, Figure RID.1}<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]B5.3 Le réchauffement, l'acidification des océans, la réduction de l'étendue saisonnière des banquises et la perte continue de la banquise pluriannuelle devraient avoir des répercussions directes et indirectes sur les écosystèmes marins polaires en raison de leurs effets sur les habitats, les populations et leur viabilité (degré de confiance moyen). L'aire de répartition géographique devrait se réduire pour les espèces marines de l'Arctique, y compris pour les mammifères marins, les oiseaux et les poissons, tandis que l'aire de répartition de certaines populations de poissons subarctiques devrait s'étendre, ce qui accentuera la pression sur les espèces du Haut Arctique (degré de confiance moyen). Dans l'océan Austral, l'habitat du krill de l'Antarctique, espèce clé de l’alimentation des manchots, des phoques et des baleines, devrait se contracter vers le sud suivant les scénarios RCP2.6 et RCP8.5 (degré de confiance moyen). {3.2.2, 3.2.3, 5.2.3}<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]B5.4 Le réchauffement des océans, la perte d'oxygène, l'acidification et la diminution des flux de carbone organique depuis la surface vers les profondeurs océaniques devraient nuire aux coraux d'eau froide, formant des habitats qui permettent une biodiversité élevée, en partie à cause d’une calcification réduite, d’une dissolution accrue des squelettes et de la bioérosion (degré de confiance moyen). La vulnérabilité et les risques sont les plus élevés lorsque les conditions de température et d'oxygène atteignent tous deux des valeurs en dehors des plages de tolérance de l'espèce (degré de confiance moyen). {Encadré 5.2, Figure RID.3}<br />
<br />
[[Image:Rapport spécial du GIEC sur l%u2019océan et la cryosphère SROCC-RID3.png|1000px]]<br />
<br />
'''Figure RID.3''' : Changements, impacts et risques prévus pour les régions océaniques et les écosystèmes : a) production primaire nette y compris en profondeur (le NPP dans le CMIP527{{lié}}<ref>Le NPP est évalué à partir du projet 5 de comparaison des modèles couplés (CMIP5).</ref> ), b) biomasse animale totale (y compris en profondeur - les poissons et les invertébrés du FISHMIP{{lié}}<ref>La biomasse animale provient du projet Modèles de Comparaison de Pêcheries et d'Écosystèmes Marins (FISHMIP).</ref>), c) potentiel maximal de capture des pêcheries et d) impacts et risques pour les écosystèmes côtiers et de haute mer. Les trois panneaux de gauche représentent l'image simulée des moyennes (a,b) et (c) observées pour le passé récent (1986-2005), les panneaux du milieu et de droite représentent respectivement les changements projetés (en %) d'ici 2081-2100 par rapport au passé récent dans les scénarios des émissions de gaz à effet de serre faibles (RCP2.6) et élevées (RCP8.5) {Encadré RID.1} . La biomasse animale totale dans un passé récent (b, panneau de gauche) représente la biomasse animale totale projetée pour chaque pixel spatial par rapport à la moyenne mondiale. c) *Prises moyennes observées dans un passé récent (d'après les données de la base de données mondiale sur les pêcheries Sea Around Us) ; les changements projetés du potentiel maximal de prises dans les pêcheries dans les eaux du plateau continental sont basés sur la moyenne de deux modèles de pêcheries et d'écosystèmes marins. Pour indiquer les zones d'incohérence du modèle, les zones ombrées représentent les régions où les modèles sont en désaccord sur la direction du changement pour a) et b) pour plus de 3 des 10 projections du modèle, et pour c) pour un modèle sur deux. Bien qu'ils ne soient pas ombrés, les changements prévus dans les régions arctique et antarctique en ce qui concerne b) la biomasse animale totale et c) le potentiel de capture des pêcheries sont peu fiables en raison des incertitudes associées à la modélisation des multiples facteurs en interaction et des réactions des écosystèmes. Les projections présentées en b) et c) sont motivées par les changements des conditions physiques et biogéochimiques de l'océan, par exemple la température, le niveau d'oxygène et la production primaire nette projetée à partir des modèles du système terrestre CMIP5. **L'épipélagique désigne la partie supérieure de l'océan où la profondeur est inférieure à 200{{lié}}m et où il y a suffisamment de lumière solaire pour permettre la photosynthèse. d) Évaluation des risques pour les écosystèmes côtiers et de haute mer en fonction des impacts climatiques observés et prévus sur la structure, le fonctionnement et la biodiversité des écosystèmes. Les impacts et les risques sont présentés en fonction des changements de la température moyenne à la surface du globe (GMST) par rapport au niveau préindustriel. Puisque les évaluations des risques et des impacts sont fondées sur la température de surface de la mer (SST), les niveaux de SST correspondants sont indiqués{{lié}}<ref>La conversion entre la GMST et la SST se base sur un facteur 1,44 qui provient des changements dans un ensemble de simulations du RCP8.5 ; ce facteur a une incertitude d'environ 4{{lié}}% du fait des différences entre les scénarios RCP2.6 et RCP8.5 {Tableau RID.1}</ref>.<br />
L'évaluation des transitions de risque est décrite au chapitre 5, sections 5.2, 5.3, 5.2.5 et 5.3.7 ainsi que dans les documents supplémentaires SM5.3, le tableau SM5.6, le tableau SM5.8 et d’autres parties du rapport sous-jacent. La figure indique les risques évalués à des niveaux approximatifs de réchauffement et les risques croissants liés au climat dans l'océan : réchauffement de l'océan, acidification, désoxygénation, stratification de densité accrue, changements dans les flux de carbone, élévation du niveau de la mer et augmentation de la fréquence et/ou de l'intensité des événements extrêmes. L'évaluation tient compte de la capacité d'adaptation naturelle des écosystèmes, de leur exposition et de leur vulnérabilité. L'impact et les niveaux de risque ne tiennent pas compte des stratégies de réduction des risques telles que les interventions humaines ou les changements futurs de facteurs non climatiques. Les risques pour les écosystèmes ont été évalués en tenant compte des aspects biologiques, biogéochimiques, géomorphologiques et physiques. Les risques plus élevés associés aux effets des aléas climatiques se renforçant mutuellement comprennent la perte d'habitat et de biodiversité, les changements dans la composition des espèces et l'aire de répartition de celles-ci et les impacts/risques sur la structure et le fonctionnement des écosystèmes, y compris les changements dans la biomasse et la densité animales et végétales, la productivité, les flux de carbone et le transport sédimentaire. Dans le cadre de l'évaluation, la documentation a été compilée et les données ont été extraites dans un tableau résumé. Un processus d’élicitation entre experts à plusieurs cycles a eu lieu avec une évaluation indépendante pour déterminer les seuils et une discussion finale pour arriver à un consensus. Plus d'informations sur les méthodes utilisées et la documentation sous-jacente se trouvent au chapitre 5, sections 5.2 et 5.3 et dans les documents supplémentaires. {3.2.3, 3.2.4, 5.2, 5.3, 5.2.5, 5.3.7, SM5.6, SM5.8, Figure 5.16, Encadré 1 du chapitre 1 Tableau CCB1}<br />
<br />
'''B6. Les risques d'impacts graves sur la biodiversité, la structure et la fonction des écosystèmes côtiers devraient être plus importants pour des températures plus élevées atteintes au {{s|XXI}} et au-delà dans le cadre de scénarios d’émissions élevées par rapport aux scénarios de plus faibles émissions. Les réactions prévues des écosystèmes comprennent la perte des habitats et de la diversité des espèces, et la dégradation des fonctions de l'écosystème. La capacité des organismes et des écosystèmes à s'ajuster et à s'adapter est plus importante dans les scénarios d'émissions plus faibles (degré de confiance élevé). Les écosystèmes sensibles tels que les herbiers marins et les forêts de kelp seront confrontés à des risques élevés si le réchauffement planétaire dépasse +2{{lié}}°C par rapport à la température préindustrielle, combiné à d'autres dangers liés au changement climatique (degré de confiance élevé). Les coraux d'eaux chaudes sont déjà confrontés à un risque élevé et devraient passer à un risque très élevé même si le réchauffement planétaire est limité à 1,5{{lié}}°C (degré de confiance très élevé). {4.3.3, 5.3, 5.5, Figure RID.3}'''<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto3.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]B6.1 D'ici 2100, tous les écosystèmes côtiers évalués devraient faire face à un niveau de risque croissant, allant d'un risque modéré à élevé suivant le RCP2.6, jusqu’à un risque élevé à très élevé selon le RCP8.5. Les écosystèmes côtiers rocheux intertidaux devraient être exposés à un risque très élevé d'ici 2100 (degré de confiance moyen) selon le RCP8.5 en raison de l'exposition au réchauffement, en particulier pendant les vagues de chaleur marines, ainsi que de l'acidification, de la hausse du niveau de la mer, de la perte des espèces calcifiantes et de la biodiversité (degré de confiance élevé). L'acidification des océans met ces écosystèmes à l'épreuve et limite encore davantage l’adéquation à leur habitat (degré de confiance moyen) en inhibant leur rétablissement par la réduction de la calcification et un accroissement de la bioérosion. Le déclin des forêts de kelp devrait se poursuivre dans les régions tempérées en raison du réchauffement, en particulier dans le cadre de l'intensification prévue des vagues de chaleur marines, avec un risque élevé d'extinctions locales selon le RCP8.5 (degré de confiance moyen). {5.3, 5.3.5, 5.3.6, 5.3.7, 6.4.2, Figure RID.3}<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto3.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]B6.2 Les herbiers marins, les prés salés et les réserves de carbone associées sont confrontés à un risque modéré en cas de réchauffement de la planète de 1,5{{lié}}°C qui augmente avec le réchauffement (degré de confiance moyen). Dans le monde, de 20{{lié}}% à 90{{lié}}% des zones humides côtières actuelles devraient disparaître d'ici 2100, selon la montée prévue du niveau moyen des océans, les différences régionales et les types de zones humides, surtout lorsque la croissance verticale est déjà limitée par une réduction des apports sédimentaires et que la migration vers les terres est limitée par des topographies escarpées ou des modifications humaines des rivages (degré de confiance élevé). {4.3.3, 5.3.2, Figure RID.3, RID A6.1}<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto3.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]B6.3 Le réchauffement des océans, l'élévation du niveau moyen des océans et les changements des marées devraient accroître la salinisation et l'hypoxie dans les estuaires (degré de confiance élevé), avec des risques élevés pour certains biotes, entraînant une migration, une réduction de la survie et une extinction locale dans les scénarios de fortes émissions (degré de confiance moyen). Ces impacts devraient être plus prononcés dans les estuaires eutrophiques et peu profonds les plus vulnérables, avec une faible amplitude de marée dans les régions tempérées et les latitudes élevées (degré de confiance moyen). {5.2.2., 5.3.1, Figure RID.3}<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto3.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]B6.4 Presque tous les récifs coralliens d'eaux chaudes devraient subir d'importantes pertes de superficie et des extinctions locales, même en cas de réchauffement planétaire limité à 1,5{{lié}}°C (degré de confiance élevé). La composition en espèces et la diversité des populations coralliennes restantes devraient différer des récifs actuels (degré de confiance très élevé). {5.3.4, 5.4.1, Figure RID.3}<br />
<br />
====Risques projetés pour les populations et les services écosystémiques====<br />
'''B7. Les changements futurs de la cryosphère terrestre devraient affecter les ressources en eau et leurs utilisations, comme la production hydroélectrique (degré de confiance élevé) et l'agriculture irriguée dans les zones de montagne et en aval (degré de confiance moyen), ainsi que les moyens de subsistance dans l'Arctique (degré de confiance moyen). Les changements dans les inondations, les avalanches, les glissements de terrain et la déstabilisation du sol devraient accroître les risques pour les infrastructures, les biens culturels, touristiques et récréatifs (degré de confiance moyen). {2.3, 2.3.1, 3.4.3}'''<br />
<br />
[[Image:picto1.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]]B7.1 Les risques de catastrophe pour les implantations humaines et les moyens de subsistance dans les zones de montagne et dans l'Arctique devraient augmenter (degré de confiance moyen) en raison de l'évolution future des risques tels que les inondations, les incendies, les glissements de terrain, les avalanches, le manque de fiabilité des conditions de glace et de neige et l'exposition accrue à ces risques des populations et des infrastructures (degré de confiance élevé). Les projections montrent que les approches techniques actuelles de réduction des risques seront moins efficaces à mesure que les dangers changent de nature (degré de confiance moyen). En montagne, des stratégies significatives de réduction des risques et d'adaptation peuvent aider à éviter l’augmentation des conséquences des inondations et des glissements de terrain bien que l'exposition et la vulnérabilité augmentent dans de nombreuses régions de montagne au cours de ce siècle (degré de confiance élevé) {2.3.2, 3.4.3 et 3.5.2}<br />
<br />
[[Image:picto1.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]]B7.2 On prévoit que l'affaissement de la surface terrestre causé par le dégel du pergélisol aura des répercussions sur les infrastructures urbaines et rurales de communication et de transport dans l'Arctique et dans les régions de montagne (degré de confiance moyen). La majeure partie des infrastructures arctiques se trouvent dans des régions où l'on prévoit une intensification du dégel du pergélisol d'ici le milieu du siècle. La modernisation et le réaménagement des infrastructures pourraient réduire de moitié les coûts associés au dégel du pergélisol et aux effets connexes du changement climatique d'ici 2100 (degré de confiance moyen). {2.3.4, 3.4.1, 3.4.3}<br />
<br />
[[Image:picto1.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]]B7.3 Le tourisme, les loisirs et les biens culturels de montagne devraient être affectés négativement par les changements futurs de la cryosphère (degré de confiance élevé). Dans le cadre d’un climat plus chaud dans la plupart des régions d'Europe, d'Amérique du Nord et du Japon, les technologies actuelles d'enneigement artificiel devraient être moins efficaces pour réduire les conséquences pour le ski, en particulier à 2{{lié}}°C de réchauffement planétaire et au-delà (degré de confiance élevé). {2.3.5, 2.3.6}<br />
<br />
'''B8. Les changements futurs dans la répartition et l’abondance des poissons et dans le potentiel de capture des pêcheries en raison du changement climatique devraient affecter les revenus, les moyens de subsistance et la sécurité alimentaire des populations dépendantes des ressources marines (degré de confiance moyen). À long terme, la perte et la dégradation des écosystèmes marins compromettent le rôle de l'océan dans les valeurs culturelles, récréatives et intrinsèques qui sont importantes pour l'identité et le bien-être humains (degré de confiance moyen). {3.2.4, 3.4.3, 5.4.1, 5.4.2, 6.4}'''<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]B8.1 Les déplacements géographiques prévus et les diminutions de la biomasse animale marine mondiale et du potentiel de capture de poissons sont plus prononcés dans le cadre du RCP8.5 que pour le RCP2.6, ce qui accroît les risques sur les revenus et les moyens de subsistance des communautés humaines dépendantes, particulièrement dans les régions économiquement vulnérables (degré de confiance moyen). Ces estimations de redistribution des ressources et de leur abondance augmentent les risques de conflits entre les pêcheries, les autorités ou les communautés (degré de confiance moyen). Les défis de gestion de la pêche sont très répandus dans le cadre du RCP8.5 avec des zones sensibles régionales tels que l'Arctique et l'océan Pacifique tropical (degré de confiance moyen). {3.5.2, 5.4.1, 5.4.2, 5.5.2, 5.5.3, 6.4.2, Figure RID.3}<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto3.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]B8.2 Le déclin des récifs coralliens d'eau chaude devrait compromettre considérablement les services qu'ils fournissent à la société, tels que l'alimentation (degré de confiance élevé), la protection côtière (degré de confiance élevé) et le tourisme (degré de confiance moyen). L'augmentation des risques pour la sécurité des produits de la mer (degré de confiance moyen) associée à la diminution de la disponibilité des produits de la mer devrait accroître le risque pour la santé nutritionnelle dans certaines communautés qui dépendent fortement des produits de la mer (degré de confiance moyen), comme celles de l'Arctique, de l'Afrique de l'Ouest et des petits États insulaires en voie de développement. De telles conséquences aggravent les risques liés à d'autres changements dans l'alimentation et les systèmes alimentaires causés par les changements sociaux et économiques et par les effets du changement climatique sur les terres émergées (degré de confiance moyen). {3.4.3, 5.4.2, 6.4.2}<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto3.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]B8.3 Le réchauffement planétaire compromet la qualité sanitaire des produits de la mer (degré de confiance moyen) par l'exposition humaine à une bioaccumulation élevée de polluants organiques persistants et de mercure dans les plantes et les animaux marins (degré de confiance moyen), l'augmentation de la prévalence des pathogènes flottants du genre ''Vibrio'' (degré de confiance moyen) et une probabilité accrue de prolifération d'algues toxiques (degré de confiance moyen). On prévoit que ces problèmes affecteront particulièrement les collectivités humaines qui consomment beaucoup de fruits de mer, comme les collectivités autochtones côtières (degré de confiance moyen), ainsi que les secteurs économiques comme la pêche, l'aquaculture et le tourisme (degré de confiance élevé). {3.4.3, 5.4.2, Encadré 5.3}<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto3.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]B8.4 Les impacts du changement climatique sur les écosystèmes marins et leurs services mettent en péril des dimensions culturelles clés de la vie et des moyens de subsistance (degré de confiance moyen), notamment en modifiant la répartition ou l'abondance des espèces utilisées et en réduisant l'accès aux zones de pêche ou de chasse. Cela comprend la perte potentiellement rapide et irréversible de la culture et des connaissances locales et autochtones, ainsi que des conséquences négatives sur l'alimentation traditionnelle et la sécurité alimentaire, sur les aspects esthétiques et sur les activités récréatives marines (degré de confiance moyen). {3.4.3, 3.5.3, 5.4.2}<br />
<br />
'''B9. L'élévation du niveau moyen et extrême de la mer, ainsi que le réchauffement et l'acidification des océans, devraient exacerber les risques pour les communautés humaines dans les zones côtières de faible altitude (degré de confiance élevé). Dans les communautés humaines de l'Arctique sur des terres en pente douce et dans les atolls urbains, les risques devraient être modérés à élevés même dans un scénario de faibles émissions (RCP2.6) (degré de confiance moyen), jusqu’à atteindre les limites d'adaptation (degré de confiance élevé). Dans un scénario d'émissions élevées (RCP8.5), les régions deltaïques et les villes côtières riches en ressources devraient connaître des niveaux de risque modérés à élevés après 2050 dans le cadre de l'adaptation actuelle (degré de confiance moyen). Une adaptation ambitieuse, comprenant une gouvernance transformatrice, devrait réduire les risques (degré de confiance élevé), mais avec des avantages selon le contexte {4.3.3, 4.3.4, 6.9.2, Encadré 9, SM4.3, Figure RID.5}'''<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto3.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]]B9.1 En l'absence d'efforts d'adaptation plus ambitieux qu'aujourd'hui, et selon la tendance actuelle d'exposition et de vulnérabilité croissantes des populations côtières, les risques tels que l'érosion et la perte de terres, les inondations, la salinisation et les conséquences en cascade dus à la hausse moyenne du niveau des océans et aux événements extrêmes devraient augmenter considérablement au cours du siècle, tous scénarios confondus (degré de confiance très élevé). Selon les mêmes hypothèses, les dommages annuels causés par les inondations côtières devraient être multipliés par 2 ou par 3 d'ici 2100 par rapport à aujourd'hui (degré de confiance élevé). {4.3.3, 4.3.4, Encadré 6.1, 6.8, SM4.3, Figures RID.4 et RID.5}<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto3.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]B9.2 Les populations vulnérables dans les environnements de récifs coralliens, les atolls urbains et les sites arctiques de faible altitude seront confrontées à des risques élevés à très élevés d’élévation du niveau des océans bien avant la fin de ce siècle dans le cas de scénarios à émissions élevées. Cela implique d'atteindre les limites de l'adaptation, c'est-à-dire les points où les objectifs d'un acteur (ou les besoins du système) ne peuvent être protégés des risques intolérables par des actions d'adaptation (degré de confiance élevé). L'atteinte des limites d'adaptation (p. ex. biophysique, géographique, financière, technique, sociale, politique et institutionnelle) dépend du scénario d'émissions et de la tolérance au risque propre au contexte considéré, et devrait s'étendre à d'autres zones au-delà de 2100, en raison de l'élévation à long terme du niveau des océans (degré de confiance moyen). Certains pays insulaires devraient devenir inhabitables en raison des changements des océans et de la cryosphère liés au climat (degré de confiance moyen), mais les seuils d'habitabilité restent extrêmement difficiles à évaluer. {4.3.4, 4.4.2, 4.4.2, 4.4.3, 5.5.2, Encadré 9, SM4.3, RID C1, Glossaire, Figure RID.5}<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto3.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]]B9.3 À l'échelle mondiale, un rythme plus lent des changements des océans et de la cryosphère liés au climat offre de meilleures possibilités d'adaptation (degré de confiance élevé). Il est certain qu'une adaptation ambitieuse comprenant une gouvernance pour un changement transformateur a le potentiel de réduire les risques dans de nombreux endroits, mais ces avantages peuvent varier d'un endroit à l'autre. À l'échelle mondiale, la protection côtière peut diviser les risques d'inondation par 2 ou 3 au cours du {{s|XXI}}, mais dépend d'investissements de l'ordre de plusieurs dizaines à plusieurs centaines de milliards de dollars US par an (degré de confiance élevé). Si ces investissements sont généralement rentables pour les zones urbaines densément peuplées, on peut remettre en cause le fait que les zones rurales et les zones les plus pauvres puissent se le permettre, le coût annuel relatif pour certains petits États insulaires s'élevant à plusieurs pour cent du PIB (degré de confiance élevé). Même avec des efforts d'adaptation importants, les risques résiduels et les pertes associées devraient se produire (degré de confiance moyen), mais les limites de l'adaptation spécifiques au contexte et les risques résiduels restent difficiles à évaluer. {4.1.3, 4.2.2.4, 4.2.2.4, 4.3.1, 4.3.2, 4.3.4, 4.4.3, 6.9.1, 6.9.2, Encadré 1-2 du chapitre 1, RID4.3, Figure RID.5}<br />
<br />
[[Image:Rapport spécial du GIEC sur l%u2019océan et la cryosphère SROCC-RID4.png|1000px]]<br />
<br />
'''Figure RID.4''' : Effet de l'élévation régionale du niveau de la mer sur les phénomènes extrêmes associés dans les zones côtières. a) Illustration schématique des phénomènes extrêmes de niveaux de la mer et de leur récurrence moyenne dans le passé récent (1986-2005) et dans le futur. En raison de l'élévation du niveau moyen des océans, on prévoit que les niveaux locaux de la mer qui se sont produits une fois par siècle (événements centennaux historiques ECH) se reproduiront plus fréquemment à l'avenir. b) L'année où les ECH devraient se reproduire une fois par an en moyenne selon le RCP8.5 et selon le RCP2.6, dans les 439 sites côtiers où les observations sont suffisantes. L'absence de cercle indique une incapacité d'effectuer une évaluation en raison d'un manque de données, mais n'indique pas l'absence d'exposition et de risque. Plus le cercle est sombre, plus cette transition est prévue tôt. La plage probable est de ± 10 ans quand cette transition est prévue avant 2100. Les cercles blancs (33{{lié}}% des lieux selon le RCP2.6 et 10{{lié}}% selon le RCP8.5) indiquent que les ECH ne devraient pas se reproduire tous les ans avant 2100. c) Une indication des sites où cette transition des ECH en événement annuel devrait se produire plus de 10 ans plus tard dans le cadre du RCP2.6, comparativement au RCP8.5. Comme les scénarios conduisent à de petites différences d'ici 2050 dans de nombreux sites, les résultats ne sont pas montrés ici pour le RCP4.5, mais ils sont disponibles au chapitre 4. {4.2.3, Figure 4.10, Figure 4.12}<br />
<br />
==RID.C Mise en oeuvre de réponses aux changements dans l'océan et la cryosphère==<br />
<br />
===Défis===<br />
'''C1. Les impacts des changements liés au climat dans les océans et la cryosphère mettent de plus en plus au défi les efforts actuels de gouvernance pour élaborer et mettre en œuvre des mesures d'adaptation à l'échelle locale et mondiale et, dans certains cas, les pousser à leurs limites. Les personnes les plus exposées et les plus vulnérables sont souvent celles dont la capacité de réaction est la plus faible (degré de confiance élevé). {1.5, 1.7, cases de chapitre 2 à 3 du chapitre 1, 2.3.1, 2.3.2, 2.3.2, 2.3.3, 2.4, 3.2.4, 3.4.3, 3.5.2, 3.5.3, 3.5.3, 4.1, 4.3.3, 4.4.3, 5.5.2, 5.5.3, 6.9}'''<br />
<br />
[[Image:picto1.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto3.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]C1.1 Les échelles temporelles des impacts du changement climatique dans l'océan et la cryosphère et leurs conséquences sociétales opèrent sur des horizons temporels plus longs que ceux des mécanismes de gouvernance (par exemple les cycles de planification, les cycles de prise de décisions publiques et institutionnelles et les instruments financiers). De telles différences temporelles mettent à l'épreuve la capacité des sociétés à se préparer et à réagir de façon adéquate aux changements à long terme, y compris aux variations de la fréquence et de l'intensité des événements extrêmes (degré de confiance élevé). Les glissements de terrain et les inondations dans les régions de haute montagne, les risques pour les espèces et les écosystèmes importants de l'Arctique, ainsi que pour les nations et les îles de faible altitude, pour les petits États insulaires, les autres régions côtières et les écosystèmes des récifs coralliens en sont des exemples. {2.3.2, 3.5.2, 3.5.4, 4.4.3, 5.2, 5.3, 5.4, 5.5.1, 5.5.2, 5.5.3, 6.9}<br />
<br />
[[Image:picto1.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto3.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]C1.2 Les mécanismes de gouvernance (par exemple les aires marines protégées, les plans d'aménagement du territoire et les systèmes de gestion de l'eau) sont, dans de nombreux contextes, trop fragmentés entre les frontières administratives et les différents secteurs pour apporter des réponses intégrées aux risques croissants et en cascade liés aux changements climatiques dans les océans et/ou la cryosphère (degré de confiance élevé). La capacité des systèmes de gouvernance des régions polaires et océaniques à réagir aux impacts du changement climatique s'est récemment renforcée, mais cette évolution n'est pas suffisamment rapide ou robuste pour faire face à l'ampleur des risques croissants prévus (degré de confiance élevé). En haute montagne, dans les régions côtières et les petites îles, il est également difficile de coordonner les réponses d'adaptation au changement climatique, en raison des nombreuses interactions des facteurs de risque climatiques et non climatiques (tels que l'inaccessibilité, les tendances de la démographie et de l’urbanisme ou l'affaissement des terres dû aux activités locales) entre échelles, secteurs et domaines politiques (degré de confiance élevé) {2.3.1, 3.5.3, 4.4.3, 5.4.2, 5.5.5.2, 5.3, 5.3, encadré 5.6 et 6.9, encadré transversal 3 du Chapitre 1}<br />
<br />
[[Image:picto1.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto3.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]C1.3 Il existe un large éventail d'obstacles et de limites à l'adaptation au changement climatique dans les écosystèmes (degré de confiance élevé). Les limites comprennent l'espace dont les écosystèmes ont besoin, les facteurs non climatiques et les impacts humains qui doivent être pris en compte dans le cadre des mesures d'adaptation, la diminution de la capacité d'adaptation des écosystèmes en raison des changements climatiques et le ralentissement des taux de rétablissement des écosystèmes par rapport à la répétition des conséquences climatiques, la disponibilité des technologies, des connaissances et des soutiens financiers, et les mécanismes de gouvernance actuels (degré de confiance moyen). {3.5.4, 5.5.2}<br />
<br />
[[Image:picto1.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto3.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]C1.4 Il existe des obstacles financiers, technologiques, institutionnels et autres à la mise en œuvre de réponses aux impacts négatifs actuels et futurs des changements climatiques dans l'océan et la cryosphère, qui entravent le renforcement de la résilience et les mesures de réduction des risques (degré de confiance élevé). La question de savoir si ces obstacles réduisent l'efficacité de l'adaptation ou correspondent aux limites de l'adaptation dépend des circonstances propres au contexte, du rythme et de l'ampleur des changements climatiques et de la possibilité des sociétés à transformer leur capacité d'adaptation en réponses efficaces. La capacité d'adaptation diffère toujours d'une communauté et d'une société à l'autre et au sein d'une même communauté et d'une même société (degré de confiance élevé). Les personnes les plus exposées et les plus vulnérables aux aléas actuels et futurs dus aux changements des océans et de la cryosphère sont souvent celles qui ont la plus faible capacité d'adaptation, en particulier dans les îles et les zones côtières de faible altitude, dans les régions arctiques et de haute montagne où le développement est difficile (degré de confiance élevé). {2.3.1, 2.3.2, 2.3.2, 2.3.7, Encadré 2.4, 3.5.2, 4.3.4, 4.4.2, 4.4.3, 5.5.2, 6.9, cases 2 et 3 du chapitre 1, case 9 de la section transversale}<br />
<br />
===Renforcer les options de réponse===<br />
'''C2. Les services et les options de grande portée fournis par les écosystèmes liés à l'océan et à la cryosphère peuvent être soutenus par la protection, la restauration, la gestion écosystémique préventive de l'utilisation des ressources renouvelables et la réduction de la pollution et autres facteurs de stress (degré de confiance élevé). La gestion intégrée de l'eau (degré de confiance moyen) et l'adaptation écosystémique (degré de confiance élevé) réduisent les risques climatiques au niveau local et offrent de multiples avantages pour la société. Toutefois, il existe des contraintes écologiques, financières, institutionnelles et de gouvernance pour de telles actions (degré de confiance élevé) et, dans de nombreux contextes, l'adaptation basée sur les écosystèmes ne sera efficace que pour les niveaux de réchauffement les plus faibles (degré de confiance élevé). {2.3.1, 2.3.1, 2.3.3, 3.2.4, 3.5.2, 3.5.4, 4.4.2, 5.2.2, 5.4.2, 5.5.1, 5.5.2, figure RID.5}'''<br />
<br />
[[Image:picto1.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto3.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]C2.1 Les réseaux d'aires protégées aident à maintenir les services écosystémiques, y compris l'absorption et le stockage du carbone, et permettent de futures options d'adaptation fondées sur les écosystèmes en facilitant les déplacements vers les pôles et en altitude des espèces, des populations et des écosystèmes qui se produisent en réponse au réchauffement et à la montée du niveau de la mer (degré de confiance moyen). Les barrières géographiques, la dégradation des écosystèmes, la fragmentation des habitats et les obstacles à la coopération régionale limitent le potentiel de ces réseaux pour soutenir les futurs changements d'aire de répartition des espèces dans les régions marines, de haute montagne et polaires. (degré de confiance élevé). {2.3.3, 3.2.3, 3.3.2, 3.3.2, 3.5.4, 5.5.2, encadré 3.4}<br />
<br />
[[Image:picto1.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto3.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]C2.2 La restauration de l'habitat terrestre et marin et les outils de gestion des écosystèmes tels que la relocalisation assistée des espèces et la coraliculture peuvent être efficaces localement pour améliorer l'adaptation basée sur les écosystèmes (degré de confiance élevé). De telles actions sont plus efficaces lorsqu'elles sont soutenues par la communauté, lorsqu'elles sont basées sur la science tout en utilisant le savoir local et le savoir autochtone, lorsqu'elles bénéficient d'un soutien à long terme qui inclut la réduction ou l'élimination des facteurs de stress non climatiques, et lorsqu'elles sont soumises aux niveaux de réchauffement les plus faibles (grande confiance). Par exemple, les options de restauration des récifs coralliens peuvent être inefficaces si le réchauffement planétaire dépasse 1,5°C, car les coraux sont déjà à haut risque (degré de confiance très élevé) aux niveaux actuels de réchauffement. {2.3.3.3,4.4.4.2, 5.3.7, 5.5.1, 5.5.2, encadré 5.5, Fig RID.3}<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]C2.3 Le renforcement des approches préventives, telles que la reconstitution des pêcheries surexploitées ou épuisées, et la réactivité des stratégies existantes de gestion des pêcheries réduit les impacts négatifs des changements climatiques sur les pêcheries, avec des avantages pour les économies régionales et les moyens de subsistance (degré de confiance moyen). Une gestion des pêcheries qui évalue et met à jour régulièrement les mesures au fil du temps, en s'appuyant sur des évaluations des tendances futures des écosystèmes, réduit les risques pour les pêcheries (degré de confiance moyen), mais a une capacité limitée de faire face aux changements des écosystèmes. {3.2.4, 3.5.2, 5.4.2, 5.5.2, 5.5.2, 5.5.3, figure RID.5}<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto3.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]C2.4 La restauration des écosystèmes côtiers végétalisés, tels que les mangroves, les marais littoraux et les herbiers marins (écosystèmes côtiers de " carbone bleu "), pourrait permettre d'atténuer les changements climatiques en augmentant l'absorption et le stockage du carbone d'environ 0,5% des émissions mondiales annuelles actuelles (degré de confiance moyen). Une meilleure protection et une meilleure gestion peuvent réduire les émissions de carbone de ces écosystèmes. Cumulées, ces mesures offrent également de multiples autres avantages, comme la protection contre les tempêtes, l'amélioration de la qualité de l'eau et favorisent la biodiversité et les pêcheries (degré de confiance élevé). L'amélioration de la quantification du stockage du carbone et des flux de gaz à effet de serre de ces écosystèmes côtiers réduira les incertitudes actuelles concernant les mesures, les bilans et leur vérification (degré de confiance élevé). {Encadré 4.3, 5.4, 5.5.1, 5.5.2, annexe I : Glossaire}<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto3.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]C2.5 Les énergies marines renouvelables peuvent contribuer à l'atténuation des changements climatiques et peuvent comprendre les énergies des vents marins, des marées, des vagues, des gradients thermiques et de salinité et des biocarburants d'algues. La demande émergente de sources d'énergie alternatives devrait créer des débouchés économiques pour le secteur des énergies marines renouvelables (degré de confiance élevé), bien que leur potentiel puisse également être affecté par les changements climatiques (degré de confiance faible). {5.4.2, 5.5.1, Figure 5.23}<br />
<br />
[[Image:picto1.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]]C2.6 Les approches de gestion de l'eau intégrées à de multiples échelles peuvent être efficaces pour faire face aux conséquences et tirer parti des possibilités découlant des changements de la cryosphère dans les régions de haute montagne. Ces approches renforcent également la gestion des ressources en eau par le développement et l'optimisation du stockage polyvalent et des lâchers d'eau des réservoirs (degré de confiance moyen) en tenant compte des impacts potentiellement négatifs sur les écosystèmes et les collectivités. La diversification des activités touristiques tout au long de l'année favorise l'adaptation dans les économies de montagne (degré de confiance moyen). {2.3.1, 2.3.5}<br />
<br />
'''C3. Les communautés côtières sont confrontées à des choix difficiles dans l'élaboration de réponses contextuelles et intégrées à l'élévation du niveau de la mer qui équilibrent les coûts, les avantages et les compromis des options disponibles et qui peuvent être ajustés avec le temps (degré de confiance élevé). Tous les types d'options, y compris la protection, l'hébergement, l'adaptation écosystémique, l'avancée et le recul des côtes, dans la mesure du possible, peuvent jouer un rôle important dans ces réponses intégrées (degré de confiance élevé). {4.4.4.2, 4.4.3, 4.4.4, 6.9.1, encadré 9 ; Figure RID.5}'''<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto3.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]]C3.1 Plus le niveau de la mer monte, plus il est difficile de protéger les côtes, principalement en raison de barrières économiques, financières et sociales plutôt qu'en raison de limites techniques (degré de confiance élevé). Dans les décennies à venir, la réduction des facteurs locaux d'exposition et de vulnérabilité tels que l'urbanisation côtière et l'affaissement dû à l'homme constituera une réponse efficace (degré de confiance élevé). Lorsque l'espace est limité et que la valeur des biens exposés est élevée (par exemple dans les villes), la protection par la méthode dure (par exemple les digues) sera probablement une option d'intervention rentable au XXIe siècle, compte tenu des particularités du contexte (degré de confiance élevé) mais les zones à ressources limitées pourraient ne pas être en mesure de se permettre ces investissements. Là où l'espace est disponible, l'adaptation fondée sur les écosystèmes peut réduire les risques côtiers et offrir de multiples autres avantages tels que le stockage du carbone, l'amélioration de la qualité de l'eau, la conservation de la biodiversité et le soutien aux moyens de subsistance (degré de confiance moyen). {4.3.2, 4.4.2, Encadré 4.1, Encadré 9, Figure SPM.5}<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto3.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]]C3.2 Certaines mesures d'aménagement du littoral, telles que les systèmes d'alerte précoce et la protection des bâtiments contre les inondations, sont souvent à la fois peu coûteuses et très rentables au niveau actuel de la mer (degré de confiance élevé). L'élévation prévue du niveau de la mer et l'augmentation des risques côtiers rendent certaines de ces mesures moins efficaces si elles ne sont pas combinées à d'autres mesures (degré de confiance élevé). Tous les types d'options, y compris la protection, l'hébergement, l'adaptation écosystémique, l'avancée côtière et la relocalisation planifiée, si d'autres localités sont disponibles, peuvent jouer un rôle important dans ces réponses intégrées (degré de confiance élevé). Lorsque la communauté touchée est de petite taille ou à la suite d'une catastrophe, il vaut la peine d'envisager de réduire les risques en planifiant des déplacements côtiers si d'autres lieux sûrs sont disponibles. Une telle relocalisation planifiée peut être soumise à des contraintes, socialement, culturellement, financièrement et politiquement (degré de confiance très élevé). {4.4.2.2, Encadré 4.1, Encadré 9, RID B3}<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto3.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]]C3.3 Les réponses à l'élévation du niveau de la mer et à la réduction des risques qui y sont associés posent à la société de profonds défis de gouvernance en raison de l'incertitude quant à l'ampleur et au rythme de l'élévation future du niveau de la mer, des compromis difficiles à trouver entre les objectifs sociétaux (par exemple la sécurité, la conservation, le développement économique, l’équité intra-génération et entre générations), des ressources limitées, des intérêts et valeurs contradictoires entre les différentes parties prenantes (degré de confiance élevé). Ces défis peuvent être atténués à l'aide de combinaisons appropriées à l'échelle locale d'analyse de décisions, de planification de l'usage des terres, de participation du public, de divers systèmes de connaissances et d'approches de résolution des conflits qui sont ajustées au fil du temps en fonction des changements de circonstances (degré de confiance élevé). {Encadré 5 du chapitre 1, 4.4.3, 4.4.4, 4.4.4, 6.9}<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto3.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]]C3.4 Malgré les grandes incertitudes quant à l'ampleur et au rythme de l'élévation du niveau de la mer après 2050, de nombreuses décisions concernant les zones côtières, dont l'horizon temporel va de plusieurs décennies à plus d'un siècle, sont actuellement prises (par exemple, des infrastructures essentielles, des ouvrages de protection côtière, la planification urbaine) et peuvent être améliorées en tenant compte de la hausse relative du niveau de la mer, en favorisant des réponses souples (c’est-à-dire celles qui peuvent être adaptés au fil du temps) appuyées par des systèmes de surveillance des signaux d'alerte précoce, en ajustant périodiquement les décisions (c’est-à-dire par la prise de décisions adaptative), en utilisant des approches décisionnelles solides, le jugement des experts, la construction de scénarios et de multiples systèmes de connaissances (degré de confiance élevé). L'amplitude de l'élévation du niveau de la mer dont il faut tenir compte pour planifier et mettre en œuvre des interventions côtières dépend de la tolérance au risque des parties prenantes. Les parties prenantes ayant une plus grande tolérance au risque (par exemple, celles qui planifient des investissements qui peuvent être très facilement adaptés à des conditions imprévues) préfèrent souvent utiliser la plage probable des projections, tandis que les parties prenantes ayant une plus faible tolérance au risque (par exemple, celles qui prennent des décisions concernant des infrastructures critiques) considèrent également le niveau moyen des océans et le niveau local de la mer au-dessus du haut de la plage probable (globalement 1,1 m selon le RCP8,5 d'ici 2100) et des méthodes caractérisées par une confiance moindre comme la consultation d'experts. {1.8.1, 1.9.2, 4.2.3, 4.4.4, figure 4.2, encadré 5 du chapitre 1, figure RID.5, RID B3.}<br />
<br />
[[Image:Rapport_spécial_du_GIEC_sur_l%25u2019océan_et_la_cryosphère_SROCC-RID5ab.png|1000px]]<br />
[[Image:Rapport_spécial_du_GIEC_sur_l%25u2019océan_et_la_cryosphère_SROCC-RID5cd.png|1000px]]<br />
<br />
'''Figure RID.5''' : Risques d'élévation du niveau de la mer et réponses. Le terme réponse est utilisé ici au lieu de adaptation parce que certaines réponses, comme le recul, peuvent ou non être considérées comme une adaptation. Le panneau a) montre le risque combiné d'inondation, d'érosion et de salinisation des côtes pour les types géographiques illustrés en 2100, en raison de l'évolution des niveaux moyens et extrêmes des océans selon les scénarios RCP2.6 et RCP8.5 et selon deux scénarios de réponse. Les risques associés aux PCR 4.5 et 6.0 n'ont pas été évalués en raison d'un manque de documentation sur les types géographiques évalués. L'évaluation ne tient pas compte des changements du niveau extrême de la mer au-delà de ceux qui sont directement induits par l'élévation du niveau moyen des océans ; les niveaux de risque pourraient augmenter si d'autres changements du niveau extrême de la mer étaient pris en compte (par exemple à cause des changements dans l'intensité des cyclones). Le panneau a) examine un scénario socio-économique avec une densité de population côtière relativement stable au cours du siècle {SM4.3.2}. Les risques pour les régions géographiques illustratives ont été évalués en fonction des changements relatifs du niveau de la mer projetés pour une série d'exemples précis : New York, Shanghai et Rotterdam pour les villes côtières riches en ressources couvrant un large éventail d'expériences d'intervention ; Tarawa Sud, Fongafale et Male' pour les atolls urbains ; Mekong et Ganges-Brahmaputra-Meghna pour les grands deltas agricoles tropicaux ; et Bykovskiy, Shishmaref,Kivalina, Tuktoyaktuk et Shingle Point pour les collectivités de l'Arctique situées dans des régions non soumises à un ajustement glacio-isostatique rapide {4.2, 4.3.4, SM4.2}. L'évaluation distingue deux scénarios de réponse contrastés. L'expression "pas de réponse ou réponse modérée " décrit les efforts déployés à ce jour (c’est-à-dire aucune autre mesure importante ou aucun nouveau type de mesures). La " réponse potentielle maximale" représente une combinaison de réponses mises en œuvre dans toute leur ampleur et donc des efforts supplémentaires importants par rapport à aujourd'hui, en supposant un minimum d'obstacles financiers, sociaux et politiques. L'évaluation a été effectuée pour chaque scénario d'élévation du niveau de la mer et d'intervention, tel qu'indiqué par les couleurs dans la figure ; les niveaux de risque intermédiaires sont interpolés {4.3.3}. Les critères d'évaluation comprennent l'exposition et la vulnérabilité (densité des actifs, niveau de dégradation des écosystèmes tampons terrestres et marins), les risques côtiers (inondations, érosion du littoral, salinisation), les réactions in situ (défenses côtières artificielles, restauration ou création de nouvelles zones tampons naturelles, et gestion de l’affaissement des sols) et le déplacement planifié. Le déplacement planifié fait référence à la retraite ou au déplacement accompagné décrit au chapitre 4, c'est-à-dire à des mesures proactives et à l'échelle locale visant à réduire les risques en déplaçant des personnes, des biens et des infrastructures. Le déplacement forcé n'est pas pris en compte dans cette évaluation. Le panneau a) met également en évidence la contribution relative des interventions in situ et des déménagements prévus à la réduction totale des risques. Le panneau b) illustre schématiquement la réduction des risques (flèches verticales) et l’ajournement des risques (flèches horizontales) par des mesures d'atténuation et/ou des réponses à la montée du niveau de la mer. Le panneau c) résume et évalue les réponses à l'élévation du niveau de la mer suivant l'efficacité, les coûts, les co-avantages, les inconvénients, l'efficience économique et les défis connexes en matière de gouvernance {4.4.2}. Le panneau d) présente les étapes génériques d'une approche décisionnelle adaptative, ainsi que les conditions clés permettant de réagir à l'élévation du niveau de la mer {4.4.4 ; 4.4.5}<br />
<br />
===Conditions favorables===<br />
'''C4. Pour favoriser la résilience aux changements climatiques et le développement durable, il est essentiel de réduire d'urgence et de manière ambitieuse les émissions et de coordonner des mesures d'adaptation soutenues et de plus en plus ambitieuses (degré de confiance très élevé). L'intensification de la coopération et de la coordination entre les autorités gouvernementales à travers les échelles spatiales et les horizons de planification est un élément clé pour mettre en œuvre des réponses efficaces aux changements liés au climat dans l'océan et la cryosphère. L'éducation et la connaissance du climat, le suivi et la prévision, l'utilisation de toutes les sources de connaissances disponibles, le partage des données, de l'information et des connaissances, le financement, la lutte contre la vulnérabilité sociale et pour l'équité, et le soutien institutionnel sont également essentiels. Ces investissements permettent le renforcement des capacités, l'apprentissage social et la participation à l'adaptation en fonction du contexte, ainsi que la négociation de compromis et l’obtention de co-avantages pour réduire les risques à court terme et renforcer la résilience et la durabilité à long terme. (degré de confiance élevé) Ce rapport reflète l'état de la science des océans et de la cryosphère pour les faibles niveaux de réchauffement planétaire (1,5°C), tel qu'il est évalué dans les rapports antérieurs du GIEC et de l'IPBES. {1.1, 1.5, 1.8.3, 2.3.1, 2.3.1, 2.3.2, 2.4, figure 2.7, 2.5, 3.5.2, 3.5.4, 4.4, 5.2.2, case 5.3, 5.4.2, 5.5.2, 6.4.3, 6.5.3, 6.8, 6.9, section 9 de la Figure RID.5}'''<br />
<br />
[[Image:picto1.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto3.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]C4.1 Compte tenu des changements observés et prévus dans l'océan et la cryosphère, de nombreux pays auront du mal à s'adapter, même avec des mesures d'atténuation ambitieuses (degré de confiance très élevé). Dans un scénario d'émissions élevées, de nombreuses communautés dépendant de l'océan et de la cryosphère devraient faire face à des limites d'adaptation (par exemple biophysiques, géographiques, financières, techniques, sociales, politiques et institutionnelles) pendant la seconde moitié du XXIe siècle. Par comparaison, les scénarios à faibles émissions limitent les risques liés aux changements de l’océan et de la cryosphère au cours du siècle actuel et au-delà et permettent des réponses plus efficaces (degré de confiance élevé), tout en créant des co-avantages. Des changements économiques et institutionnels profonds et transformateurs permettront un développement résilient aux changements climatiques dans le contexte de l'océan et de la cryosphère (degré de confiance élevé). {1.1, 1.4-1.7, cases 1-3 des chapitres 1, 2.3.1, 2.4, case 3.2, figure 3.4, case 7 des chapitres 3, 3.4.3, 4.2.2, 4.2.3, 4.2.3, 4.3.4, 4.4.4, 4.4.2, 4.4.3, 4.4.6, 5.4.2, 5.5.3, 6.9.2, case 9.2 des chapitres 9, figure RID.5}<br />
<br />
[[Image:picto1.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto3.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]C4.2 L'intensification de la coopération et de la coordination entre les autorités à différentes échelles, juridictions, secteurs, domaines politiques et horizons de planification peut permettre des réponses efficaces aux changements dans l'océan, la cryosphère et à l'élévation du niveau de la mer (degré de confiance élevé). La coopération régionale, y compris par les traités et les conventions, peut appuyer les mesures d'adaptation ; toutefois, la réponse aux conséquences et aux pertes résultant des changements dans l'océan et la cryosphère est rendue possible par les politiques régionales dans une mesure actuellement limitée (degré de confiance élevé). Les arrangements institutionnels qui établissent des liens solides à plusieurs niveaux avec les collectivités locales et autochtones favorisent l'adaptation (degré de confiance élevé). La coordination et la complémentarité entre les politiques régionales nationales et transfrontières peuvent appuyer les efforts visant à faire face aux risques pour la sécurité et la gestion des ressources, telles que l'eau et les pêcheries (degré de confiance moyen). {2.3.1, 2.3.2, 2.4, encadré 2.4, 2.5, 3.5.2, 3.5.3, 3.5.3, 3.5.4, 4.4.4, 4.4.5, tableau 4.9, 5.5.2, 6.9.2}<br />
<br />
[[Image:picto1.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto3.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]C4.3 L'expérience acquise à ce jour - par exemple, en réponse à l'élévation du niveau de la mer, aux risques liés à l'eau dans certaines hautes montagnes et aux risques liés au changement climatique dans l'Arctique - révèle également l'influence habilitante d'une perspective à long terme dans la prise de décisions à court terme, la prise en compte explicite des incertitudes des risques propres au contexte après 2050 (degré de confiance élevé), et le renforcement des capacités en termes de gouvernance pour faire face aux risques complexes (degré de confiance moyen). {2.3.1, 3.5.4, 4.4.4, 4.4.5, Tableau 4.9, 5.5.2, 6.9, Figure RID.5}<br />
<br />
[[Image:picto1.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto3.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]C4.4 Les investissements dans l'éducation et le renforcement des capacités à différents niveaux et échelles facilitent l'apprentissage social et la capacité à long terme de réagir en fonction du contexte pour réduire les risques et améliorer la résilience (degré de confiance élevé). Les activités spécifiques comprennent l'utilisation de multiples systèmes de connaissances et d'informations climatiques régionales dans la prise de décision, et l'engagement des communautés locales, des peuples autochtones et des parties prenantes dans des arrangements de gouvernance adaptative et des cadres de planification (degré de confiance moyen). La promotion des connaissances climatiques et l'utilisation des systèmes de connaissances locales, autochtones et scientifiques permettent un apprentissage social et une sensibilisation du public et de lui permettre de comprendre les risques et le potentiel de réponse propres à la localité (degré de confiance élevé). De tels investissements peuvent développer et, dans de nombreux cas, transformer les institutions existantes et permettre la mise en place de mécanismes de gouvernance informés, interactifs et adaptatifs (degré de confiance élevé). {1.8.3, 2.3.2, Figure 2.7, Encadré 2.4, 2.4, 3.5.2, 3.5.4, 4.4.4, 4.4.5, Tableau 4.9, 5.5.2, 6.9}<br />
<br />
[[Image:picto1.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto3.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]C4.5 La surveillance et la prévision des changements dans l'océan et la cryosphère en fonction du contexte éclairent la planification et la mise en œuvre de l'adaptation et facilitent la prise de décisions éclairées sur les compromis entre les gains à court et à long terme (degré de confiance moyen). La surveillance soutenue à long terme, le partage des données, de l'information et des connaissances et l'amélioration des prévisions contextuelles, ainsi que les systèmes d'alerte précoce pour prévoir les phénomènes El Niño/La Niña les plus extrêmes, les cyclones tropicaux et les vagues de chaleur marines, aident à gérer les impacts négatifs des changements océaniques comme les pertes dans les pêches et les impacts négatifs sur la santé humaine, la sécurité alimentaire, l'agriculture, les récifs coralliens, l'aquaculture, les incendies, le tourisme, la préservation, la sécheresse et les crues ((degré de confiance élevé). {2.4, 2.5, 3.5.2, 4.4.4, 5.5.2, 6.3.1, 6.3.3, 6.4.3, 6.5.3, 6.9}<br />
<br />
[[Image:picto1.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto3.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]C4.6 L'établissement de priorités dans les mesures de lutte contre la vulnérabilité sociale et pour l'équité étaye les efforts visant à promouvoir une résilience au climat juste et équitable et le développement durable (degré de confiance élevé), et peut être facilité par la création de cadres communautaires sûrs permettant une participation significative du public, la délibération et la résolution des conflits (degré de confiance moyen). {Encadré 2.4, 4.4.4, 4.4.5, Tableau 4.9, Figure RID.5}<br />
<br />
[[Image:picto1.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto3.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]C4.7 Cette évaluation de l'océan et de la cryosphère dans un climat en évolution révèle les avantages d'une atténuation ambitieuse et d'une adaptation efficace pour le développement durable et, inversement, les coûts et les risques croissants d'une action tardive. Le potentiel de cartographie des Scénarios de Développement Résilients au Climat varie à l'intérieur des régions océaniques, des régions de haute montagne et des régions polaires et entre elles. La réalisation de ce potentiel dépend d’un changement transformateur. Cela souligne l'urgence de donner la priorité à une action dans les meilleurs délais, ambitieuse, coordonnée et durable. (degré de confiance très élevé) {1.1, 1.8, Encadré 1, 2.3, 2.4, 3.5, 4.2.1, 4.2.2, 4.2.2, 4.3.4, 4.4, Tableau 4.9, 5.5, 6.9, Encadré 9, Figure RID}<br />
<br />
==Notes==<br />
{{Références}}</div>Frédéric Conrottehttps://wiki.citoyenspourleclimat.org/index.php?title=Rapport_sp%C3%A9cial_du_GIEC_sur_l%E2%80%99oc%C3%A9an_et_la_cryosph%C3%A8re_dans_le_contexte_du_changement_climatique&diff=97Rapport spécial du GIEC sur l’océan et la cryosphère dans le contexte du changement climatique2019-11-25T14:38:15Z<p>Frédéric Conrotte : </p>
<hr />
<div>{{Titre|L’océan et la cryosphère dans le contexte du changement climatique|Rapport du GIEC|Rapport spécial du [https://fr.wikipedia.org/wiki/GIEC GIEC] sur l’océan et la cryosphère dans le contexte du changement climatique<br /><br />{{t|Résumé à l’intention des décideurs|160}}<br /><br />[https://report.ipcc.ch/srocc/pdf/SROCC_SPM_Approved.pdf publié en anglais] le 25 septembre 2019 au [https://fr.wikipedia.org/wiki/Mus%C3%A9e_oc%C3%A9anographique_de_Monaco Musée océanographique de Monaco] en France<br />{{sc|Traduction citoyenne non officielle}}}}<br />
<br />
<br />
{{boîte déroulante/début|titre=Auteurs}}<br />
<br />
;Auteurs<br />
* Nerilie Abram (Australie)<br />
* Carolina Adler (Suisse/Australie)<br />
* Nathaniel L. Bindoff (Australie)<br />
* Lijing Cheng (Chine)<br />
* So-Min Cheong (République de Corée)<br />
* William W.L. Cheung (Canada)<br />
* Matthew Collins (Royaume-Uni)<br />
* Chris Derksen (Canada)<br />
* Alexey Ekaykin (Fédération de Russie)<br />
* Thomas Frölicher (Suisse)<br />
* Matthias Garschagen (Allemagne)<br />
* Jean-Pierre Gattuso (France)<br />
* Bruce Glavovic (Nouvelle-Zélande)<br />
* Stephan Gruber (Canada/ Allemagne)<br />
* Valeria Guinder (Argentine)<br />
* Robert Hallberg (USA)<br />
* Sherilee Harper (Canada)<br />
* Nathalie Hilmi (Monaco/France)<br />
* Jochen Hinkel (Allemagne)<br />
* Yukiko Hirabayashi (Japon)<br />
* Regine Hock (USA)<br />
* Anne Hollowed (USA)<br />
* Helene Jacot Des Combes (Fiji)<br />
* James Kairo (Kenya)<br />
* Alexandre K. Magnan (France)<br />
* Valérie Masson-Delmotte (France)<br />
* J.B. Robin Matthews (Royaume-Uni)<br />
* Kathleen McInnes (Australie)<br />
* Michael Meredith (Royaume-Uni)<br />
* Katja Mintenbeck (Allemagne)<br />
* Samuel Morin (France)<br />
* Andrew Okem (Afrique du Sud/Nigeria)<br />
* Michael Oppenheimer (USA)<br />
* Ben Orlove (USA)<br />
* Jan Petzold (Allemagne)<br />
* Anna Pirani (Italie)<br />
* Elvira Poloczanska (Royaume-Uni/Australie)<br />
* Hans-Otto Pörtner (Allemagne)<br />
* Anjal Prakash (Népal/Inde)<br />
* Golam Rasul (Népal)<br />
* Evelia Rivera-Arriaga (Mexique)<br />
* Debra C.Roberts (Afrique du Sud)<br />
* Edward A.G. Schuur (Etats-Unis)<br />
* Zita Sebesvari (Hongrie/Allemagne)<br />
* Martin Sommerkorn (Norvège/Allemagne)<br />
* Michael Sutherland (Trinité et Tobago)<br />
* Alessandro Tagliabue (Royaume-Uni)<br />
* Roderik Van De Wal (Pays-Bas)<br />
* Phil Williamson (Royaume-Uni)<br />
* Rong Yu (Chine)<br />
* Panmao Zhai (Chine)<br />
; Contributeurs<br />
* Andrés Alegria (Honduras)<br />
* Robert M. DeConto (USA)<br />
* Andreas Fischlin (Suisse)<br />
* Shengping He (Norvège/Chine)<br />
* Miriam Jackson (Norvège)<br />
* Martin Künsting (Allemagne)<br />
* Erwin Lambert (Pays-Bas)<br />
* Pierre-Marie Lefeuvre (Norvège/France)<br />
* Alexander Milner (Royaume-Uni)<br />
* Jess Melbourne-Thomas (Australie)<br />
* Benoit Meyssignac (France)<br />
* Maike Nicolai (Allemagne)<br />
* Hamish Pritchard (Royaume-Uni)<br />
* Heidi Steltzer (États-Unis)<br />
* Nora M. Weyer (Allemagne)<br />
<br />
{{Boîte déroulante/fin}}<br />
<br />
==Introduction==<br />
<br />
Le présent Rapport spécial sur l'océan et la cryosphère<ref>La cryosphère est définie dans le présent rapport (annexe I : Glossaire) comme les composantes gelées du système terrestre à la surface de la terre et de l'océan, telles que la couverture de neige, les glaciers, les calottes glaciaires, les banquises, les icebergs, la glace de mer, de lac, de rivière, le pergélisol et le sol gelé de façon saisonnière.</ref> dans le contexte du changement climatique (SROCC) a été préparé à la suite de la décision prise par le Groupe d'experts du GIEC en 2016 de préparer trois rapports spéciaux pendant le sixième cycle d'évaluation<ref>La décision de préparer un rapport spécial sur le changement climatique, les océans et la cryosphère a été prise lors de la quarante-troisième session du GIEC qui a eu lieu à Nairobi, au Kenya, du 11 au 13 avril 2016.<br />
</ref>. En évaluant la littérature scientifique récente<ref>Dates limites : 15 octobre 2018 pour la soumission des manuscrits, 15 mai 2019 pour l'acceptation pour publication.</ref>, le SROCC<ref>Le SROCC est produit sous la direction scientifique des groupes de travail I et II. Conformément au schéma approuvé, les options d'atténuation (Groupe de travail III) ne sont pas évaluées, à l'exception du potentiel d'atténuation du carbone bleu (écosystèmes côtiers).<br />
</ref> répond aux propositions du gouvernement et des organisations ayant statut d’observateur. Le SROCC fait suite aux deux autres rapports spéciaux sur le réchauffement planétaire de 1,5°C (SR1.5) et sur le changement climatique et les terres émergées (SRCCL)<ref>Les titres complets de ces deux rapports spéciaux sont : "Réchauffement planétaire de 1,5 °C. Rapport spécial du GIEC sur les conséquences d’un réchauffement planétaire de 1,5 °C par rapport aux niveaux préindustriels et les trajectoires associées d’émissions mondiales de gaz<br />
à effet de serre, dans le contexte du renforcement de la réponse mondiale au changement<br />
climatique, du développement durable et de la lutte contre la pauvreté."<br />
"Changements climatiques et terres émergées: un rapport spécial du GIEC sur les changements climatiques, la désertification, la dégradation des terres, la gestion durable des terres, la sécurité alimentaire et les flux de gaz à effet de serre dans les écosystèmes terrestres.” <br />
</ref> et au rapport d'évaluation mondiale de la biodiversité et des services écosystémiques émis par la Plate-forme intergouvernementale des politiques scientifiques sur la biodiversité et les services écosystémiques (IPBES).<br />
<br />
Le présent résumé à l'intention des décideurs (RID) compile les principales conclusions du rapport et est structuré en trois parties : RID.A : Changements et impacts observés, RID.B : Changements et risques projetés, et RID.C : Mise en œuvre de réponses aux changements dans l’océan et la cryosphère. Pour faciliter la navigation dans le RID, des icônes indiquent le secteur concerné par le contenu. La confiance à l'égard des principales constatations est rapportée en utilisant le langage calibré du GIEC<ref>Chaque conclusion se fonde sur une évaluation des éléments probants et de la concordance s’y rapportant. Cinq qualificatifs sont utilisés pour exprimer le degré de confiance : très faible, faible, moyen, élevé et très élevé ; le degré de confiance est indiqué en italique : par exemple degré de confiance moyen. Les qualificatifs ci-après ont été utilisés pour indiquer la probabilité évaluée d’un résultat : quasiment certain (probabilité de 99 à 100 %), très probable (90 à 100 %), probable (66 à 100 %), à peu près aussi probable qu’improbable (33 à 66 %), improbable (0 à 33 %), très improbable (0 à 10 %), exceptionnellement improbable (0 à 1 %). La probabilité évaluée est en italique, par exemple très probable. Cela est conforme au RE5 et aux autres rapports spéciaux du RE6. D’autres qualificatifs peuvent également être utilisés le cas échéant : extrêmement probable (95 à 100 %), plus probable qu’improbable (> 50 à 100 %), plus improbable que probable (0 à < 50 %) et extrêmement improbable (0 à 5 %). Le présent rapport utilise également l'expression " fourchette probable " ou " fourchette très probable " pour indiquer que la probabilité évaluée d'un résultat se situe dans la fourchette de probabilité de 17 à 83 % ou de 5 à 95 %. Pour plus de détails, voir {1.9.2, Figure 1.4}. </ref> et le fondement scientifique sous-jacent de chaque constatation clé est indiqué par des références aux sections du rapport principal.<br />
<br />
Définition des icônes indiquant le contenu:<br />
<br />
[[Image:picto1.svg|20px]]Cryosphère de haute montagne<br />
<br />
[[Image:picto2.svg|20px]]Régions Polaires<br />
<br />
[[Image:picto3.svg|20px]]Côtes et montée du niveau de la mer<br />
<br />
[[Image:picto4.svg|20px]] Océan<br />
<br />
===Encadré initial : L'importance de l'océan et de la cryosphère pour l'homme===<br />
Tous les habitants de la Terre dépendent directement ou indirectement de l'océan et de la cryosphère. L'océan mondial couvre 71 % de la surface de la Terre et contient environ 97 % de l'eau de la Terre. La cryosphère désigne les composantes gelées du système terrestre.<br />
Environ 10 % de la surface terrestre de la Terre est recouverte de glaciers ou de calottes glaciaires. L'océan et la cryosphère abritent des habitats uniques et sont interconnectés avec d'autres composantes du système climatique grâce aux échanges mondiaux d'eau, d'énergie et de carbone. Les réactions projetées de l'océan et de la cryosphère aux émissions de gaz à effet de serre anthropiques passées et actuelles et au réchauffement planétaire en cours comprennent les rétroactions climatiques, les changements climatiques au cours des décennies et des millénaires qui ne peuvent être évités, les seuils de changements brusques et l'irréversibilité. {Encadré 1.1, 1.2}<br />
<br />
Les communautés humaines en relation étroite avec les environnements côtiers, les petites îles (y compris les Petits États Insulaires en Développement, les PEID), les zones polaires et les hautes montagnes<ref>Les zones de haute montagne comprennent toutes les régions montagneuses où les glaciers, la neige ou le pergélisol sont des caractéristiques importantes du paysage. Pour une liste des régions de haute montagne couvertes par le présent rapport, voir le chapitre 2. La population des régions de haute montagne est calculée pour les régions situées à moins de 100 kilomètres des glaciers ou du pergélisol dans les régions de haute montagne évaluées dans ce rapport {2.1}. Les projections pour 2050 donnent l'éventail de la population de ces régions suivant les cinq trajectoires communes socio-économiques (SSP) {Encadré 1 du chapitre 1}.<br />
</ref> sont particulièrement exposées aux changements de l’océan et de la cryosphère, tels que l'élévation du niveau de la mer, l'élévation du niveau extrême de la mer et la rétraction de la cryosphère. D'autres communautés plus éloignées de la côte sont également exposées aux changements de l’océan, comme les phénomènes météorologiques extrêmes. Aujourd'hui, environ 4 millions de personnes, dont 10 % sont autochtones, vivent en permanence dans la région arctique. La zone côtière de basse altitude<ref>La population de la zone côtière de faible altitude est calculée pour les zones terrestres proches de la côte, et inclut celle des petits États insulaires, qui se trouvent à moins de 10 mètres au-dessus du niveau de la mer {Encadré chapitre 9}. Les projections pour 2050 donnent l'éventail de la population de ces régions suivant les cinq trajectoires communes socio-économiques (SSP) {Encadré 1 du chapitre 1}.<br />
</ref> abrite actuellement environ 680 millions de personnes (près de 10 % de la population mondiale en 2010), et devrait en compter plus d'un milliard en 2050. Les PEID comptent 65 millions d'habitants. Environ 670 millions de personnes (soit près de 10 % de la population mondiale en 2010), dont les peuples autochtones, vivent dans des régions de haute montagne sur tous les continents, sauf l'Antarctique. Dans les régions de haute montagne, la population devrait atteindre entre 740 et 840 millions d'habitants d'ici 2050 (environ 8,4-8,7% de la population mondiale prévue). {1.1, 2.1, 3.1, Encadré 9, Figure 2.1}.<br />
<br />
==RID A. Changements observés et conséquences==<br />
====Changements physiques observés====<br />
<br />
'''A1 Au cours des dernières décennies, le réchauffement planétaire a entraîné une réduction généralisée de la cryosphère, avec une perte de masse des calottes glaciaires et des glaciers (degré de confiance très élevé), une réduction de la couverture neigeuse (degré de confiance élevé) et de l'étendue et de l'épaisseur de la banquise arctique (degré de confiance très élevé) et une augmentation de la température du pergélisol (degré de confiance très élevé). {2.2, 3.2, 3.2, 3.3, 3.4, Figures RID.1, RID.2}'''<br />
<br />
[[Image:picto1.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto3.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]] A1.1 Les calottes glaciaires et les glaciers du monde entier ont perdu de la masse (degré de confiance très élevé). Entre 2006 et 2015, l'inlandsis du Groenland{{lié}}<ref>c’est-à-dire la calotte polaire. Les glaciers périphériques y sont également comptés.</ref> a perdu de la masse glaciaire à un taux moyen de {{nobr|278 ± 11 Gt.an<sup>-1</sup>}} (équivalent à {{nobr|0,77 ± 0,03 mm.an<sup>-1</sup>}} d'élévation du niveau mondial de la mer{{lié}}<ref>360{{lié}}Gt de glace correspondent à 1{{lié}}mm d’élévation du niveau moyen des mers</ref>), principalement en raison de la fonte de surface (degré de confiance élevé). Sur la période 2006-2015, l'inlandsis antarctique a perdu de la masse à un taux moyen de {{nobr|155 ± 19 Gt.an<sup>-1</sup>}} ({{nobr|0,43 ± 0,05 mm.an<sup>-1</sup>}}), principalement en raison d'un amincissement rapide et du recul des principaux glaciers drainant l'inlandsis antarctique occidental (degré de confiance très élevé). En dehors du Groenland et de l'Antarctique, l’ensemble de tous les autres glaciers a perdu de la masse à un taux moyen de {{nobr|220 ± 30 Gt.an<sup>-1</sup>}} (équivalent à une élévation du niveau de la mer de {{nobr|0,61 ± 0,08 mm.an<sup>-1</sup>}}) entre 2006 et 2015. {3.3.1.1, 4.2.3, Annexe 2.A, Figure RID.1}.<br />
<br />
[[Image:picto1.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]]A1.2 L'étendue de la couverture neigeuse de l'Arctique en juin a diminué de {{nobr|13,4 ± 5,4 %}} par décennie entre 1967 et 2018, soit une perte totale d'environ 2,5 millions de km<sup>2</sup>, principalement en raison de la hausse de la température de l'air en surface (degré de confiance élevé). Dans presque toutes les régions de haute montagne, l'épaisseur, l'étendue et la durée de la couverture neigeuse ont diminué au cours des dernières décennies, en particulier aux basses altitudes (degré de confiance élevé). {2.2.2, 3.4.1, Figure RID.1}.<br />
<br />
[[Image:picto1.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]]A1.3 Entre 1980 et aujourd’hui, les températures du pergélisol ont augmenté pour atteindre des niveaux records (degré de confiance très élevé), avec en particulier une augmentation récente de {{nobr|0,29 °C ± 0,12 °C}} entre 2007 et 2016 dans les régions polaires et de haute montagne, en moyenne mondiale. Le pergélisol arctique et boréal contient 1 460 à {{unité|1600|Gt}} de carbone organique, soit presque le double du carbone présent dans l'atmosphère (degré de confiance moyen). Il y a des éléments de preuve modérés et un faible niveau de cohérence quant à savoir si des émissions nettes supplémentaires de méthane et de CO<sub>2</sub> sont actuellement observées en raison du dégel du pergélisol dans les régions septentrionales. Le dégel du pergélisol et le recul des glaciers ont diminué la stabilité des pentes de haute montagne (degré de confiance élevé). {2.2.4, 2.3.2, 3.4.1, 3.4.3, Figure RID.1}.<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]A1.4 Entre 1979 et 2018, l'étendue de la banquise arctique a très probablement diminué pour chaque mois de l'année. Les réductions de la surface de la banquise pour le mois de septembre sont très probablement de {{nobr|12,8 ± 2,3 %}} par décennie. Ces changements de la banquise pour septembre sont probablement sans précédent depuis au moins {{unité|1000|ans}}. La banquise de l'Arctique s'est amincie, et la glace est de plus en plus jeune : entre 1979 et 2018, la proportion surfacique de glace pluriannuelle de plus de cinq ans a diminué d'environ 90{{lié}}% (degré de confiance très élevé). Les rétroactions dues à la perte de la banquise estivale et de la couverture printanière de neige sur terre ont contribué à amplifier le réchauffement dans l'Arctique (degré de confiance élevé), où la température de l'air en surface a probablement augmenté de plus du double de la moyenne mondiale au cours des deux dernières décennies. Les changements dans la banquise de l'Arctique peuvent avoir une influence sur les conditions météorologiques aux latitudes moyennes (degré de confiance moyen), mais il y a un degré de confiance faible dans la détection de cette influence dans des conditions météorologiques spécifiques. Dans l'ensemble, l'étendue de la banquise de l'Antarctique n'a pas eu de tendance statistiquement significative (1979-2018) en raison de signaux régionaux contrastés et d'une grande variabilité interannuelle (degré de confiance élevé). {3.2.1, 6.3.1 ; Encadré 3.1 ; Encadré 3.2 ; A1.2, Figures RID.1, RID.2}.<br />
<br />
[[Image:Rapport_spécial_du_GIEC_sur_l%25u2019océan_et_la_cryosphère_SROCC-RID1.png|1000px]]<br />
<br />
'''Figure RID.1''' : ''Observation et modélisation des changements historiques dans l'océan et la cryosphère depuis 1950{{lié}}<ref> Cela ne signifie pas que les changements ont commencé en 1950. Certaines variables ont changé depuis la période préindustrielle.</ref>, et projections des changements futurs dans les scénarios d'émissions de gaz à effet de serre faibles (RCP2.6) et élevés (RCP8.5). {Encadré RID.1}. a) Changement de la température moyenne mondiale de l'air à la surface avec plage probable {Encadré RID.1, Encadré 1 du chapitre 1}. ''<br />
Changements liés à l'océan avec des fourchettes très probables pour : <br />
(b) Les changement de la température moyenne globale de la surface de la mer {Encadré 5.1, 5.2.2} ; <br />
(c) Les facteurs de variation du nombre de jours de vagues de chaleur océaniques. {6.4.1.1} ; <br />
(d) La variation du contenu calorifique global des océans (0-2000{{lié}}m de profondeur). L’axe droit montre une approximation de l’équivalent stérique du niveau de la mer obtenu en multipliant le contenu calorifique de l'océan par le coefficient de dilatation thermique moyen global (ε ≈ 0,125{{lié}}m par {{unité|1024|Joules}}){{lié}}<ref> Ce facteur d'échelle (expansion globale moyenne des océans exprimée en tant qu’élévation du niveau des océans en mètres par unité de chaleur) varie d'environ 10{{lié}}% entre les différents modèles, et il augmentera systématiquement d'environ 10{{lié}}% d'ici 2100 sous le forçage RCP8.5 en raison de l’augmentation du coefficient moyen de dilatation thermique dû au réchauffement des océans. {4.2.1, 4.2.2, 5.2.2}</ref> pour le réchauffement observé depuis 1970 {Figure 5.1} ; <br />
(h) la moyenne mondiale de l’acidité en surface (exprimée en pH). Les tendances d'observation évaluées sont compilées à partir des données de sites en haute mer produisant des séries temporelles depuis plus de 15 ans {Encadré 5.1, Figure 5.6, 5.2.2} ; et (i) la variation mondiale moyenne de l'oxygène dans les océans (100-600{{lié}}m de profondeur). Les tendances d'observation évaluées couvrent la période 1970-2010 et sont centrées sur 1996 {Figure 5.8, 5.2.2}. <br />
Évolution du niveau de la mer avec les changements probables pour : <br />
(m) Les variations du niveau moyen de la mer à l'échelle mondiale. Les hachures reflètent un degré de confiance faible dans les projections du niveau de la mer au-delà de 2100 et les barres en 2300 reflètent l'avis des experts sur la gamme des variations possibles du niveau de la mer {4.2.3, Figure 4.2} ; <br />
(e,f) Les composantes de la montée du niveau de la mer dues aux pertes de masse des calottes glaciaires au Groenland et en Antarctique {3.3.1} <br />
(g) Les composantes de la montée du niveau de la mer dues aux pertes de masse glaciaire {Encadré 6, Chapitre 2, Tableau 4.1}. <br />
Autres changements liés à la cryosphère avec des intervalles très probables pour : <br />
(j) Les changements de l'étendue de la banquise arctique pour septembre{{lié}}<ref> La banquise de l'Antarctique n'est pas représentée ici en raison de la faible confiance dans les projections futures. {3.2.2} </ref> {3.2.1, 3.2.2 Figure 3.3} ; <br />
(k) Les changements de la couverture de neige arctique pour juin (terres émergées au nord du 60°N) {3.4.1, 3.4.2, Figure 3.10} <br />
(l) Les changements de la surface de pergélisol superficiel (entre 3 et 4{{lié}}m) dans l'hémisphère Nord {3.4.1, 3.4.2, Figure 3.10}. Les évaluations des changements projetés selon les scénarios intermédiaires RCP4.5 et RCP6.0 ne sont pas disponibles pour toutes les variables considérées ici, mais lorsque c’est le cas, elles sont détaillées dans le rapport associé {Pour RCP4.5 voir : 2.2.2, Encadré 6 du chapitre 2, 3.2.2, 3.4.2, 3.4.2, 4.2.3, pour RCP6.0 voir Encadré 1 du Chapitre 1}.<br />
<br />
'''Encadré RID.1''' : Utilisation des scénarios de changement climatique dans le SROCC <br />
Les évaluations des changements futurs présentés dans ce rapport sont fondées en grande partie sur les projections du modèle climatique CMIP5{{lié}}<ref> CMIP5 est la phase 5 du Projet de comparaison interlaboratoires de modèles couplés (Annexe I : Glossaire).</ref> à l'aide des Trajectoires Représentatives de Concentration (RCP). Les RCP sont des scénarios qui comprennent des séries chronologiques d'émissions et de concentrations de la gamme complète des gaz à effet de serre (GES), des aérosols et des gaz chimiquement actifs, ainsi que de l'utilisation et de la couverture des sols. Les RCP ne fournissent qu'un seul ensemble parmi les nombreux scénarios possibles qui conduiraient à différents niveaux de réchauffement de la planète. {Annexe I : Glossaire}<br />
Ce rapport utilise principalement RCP2.6 et RCP8.5 dans ses évaluations, reflétant la littérature disponible. RCP2.6 correspond à un futur marqué par de faibles émissions de gaz à effet de serre, c’est-à-dire par l’atténuation du changement climatique, ce qui dans les simulations CMIP5 donne une chance sur trois de limiter le réchauffement climatique à moins de 2{{lié}}°C d'ici 2100{{lié}}<ref> Une trajectoire d'émission inférieure (RCP1.9), qui correspondrait à un niveau projeté de réchauffement inférieur au scenario RCP2.6, ne faisait pas partie du CMIP5. </ref>. En revanche, le scénario RCP8.5 est un scénario d'émissions de gaz à effet de serre élevées, en l'absence de politiques de lutte contre le changement climatique, ce qui entraîne une croissance continue et soutenue des concentrations atmosphériques de gaz à effet de serre. Par rapport à l'ensemble total des RCP, le RCP8.5 correspond à la trajectoire d'émission de gaz à effet de serre la plus élevée. Les chapitres de ce rapport font également référence à d'autres scénarios, y compris RCP4.5 et RCP6.0, qui correspondent à des niveaux intermédiaires d'émissions de gaz à effet de serre et entraînent des niveaux intermédiaires de réchauffement. {Annexe I : Glossaire, Encadré 1 du chapitre 1}.<br />
<br />
Le tableau RID.1 fournit des estimations du réchauffement total depuis la période préindustrielle sous quatre RCP différents pour les principaux intervalles d'évaluation utilisés pour le SROCC. Le réchauffement entre 1850-1900 et 1986-2005 a été évalué à 0,63{{lié}}°C (plage probable de {{nobr|0,57 à 0,6 °C}}) à partir d'observations de la température de l'air proche de la surface au-dessus de l'océan et du sol.<br />
De façon cohérente avec l'approche de l’AR5, les modélisations des changements futurs de la température moyenne globale de l'air en surface par rapport à 1986-2005 s'ajoutent à ce réchauffement observé. {Encadré 1 du chapitre 1}.<br />
<br />
'''Tableau RID.1:''' ''Projection de l'évolution de la température moyenne globale de la surface du globe par rapport à 1850-1900 pour deux périodes de temps dans le cadre de quatre RCP{{lié}}<ref> Dans certains cas, le présent rapport évalue les changements par rapport à 2006-2015. Le réchauffement de la période 1850-1900 à 2006-2015 a été évalué à 0,87{{lié}}°C (plage probable de 0,75 à 0,99{{lié}}°C). {Encadré 1 du chapitre 1}.</ref>.''<br />
<br />
<center><br />
{| class="wikitable"<br />
|-<br />
! !! colspan="2" |Court terme : 2031–2050!! colspan="2" |Fin du siècle : 2081–2100<br />
|-<br />
|Scenario||Moyenne (°C)||Gamme probable (°C)||Moyenne (°C)||Gamme probable (°C)<br />
|-<br />
|RCP2.6|| style="text-align:center;" |1.6|| style="text-align:center;" |1.1 à 2.0|| style="text-align:center;" |1.6|| style="text-align:center;" |0.9 à 2.4<br />
|-<br />
|RCP4.5|| style="text-align:center;" |1.7|| style="text-align:center;" |1.3 à 2.2|| style="text-align:center;" |2.5|| style="text-align:center;" |1.7 à 3.3<br />
|-<br />
|RCP6.0|| style="text-align:center;" |1.6|| style="text-align:center;" |1.2 à 2.0|| style="text-align:center;" |2.9|| style="text-align:center;" |2.0 à 3.8<br />
|-<br />
|RCP8.5|| style="text-align:center;" |2.0|| style="text-align:center;" |1.5 à 2.4|| style="text-align:center;" |4.3|| style="text-align:center;" |3.2 à 5.4<br />
|}</center><br />
<br />
'''A2. Il est quasiment certain que l'océan mondial s'est réchauffé sans arrêt depuis 1970 et qu'il a absorbé plus de 90{{lié}}% de la chaleur excédentaire dans le système climatique (degré de confiance élevé). Depuis 1993, le taux de réchauffement des océans a plus que doublé (probable). Les vagues de chaleur océaniques ont très probablement doublé en fréquence depuis 1982 et augmentent en intensité (degré de confiance très élevé). En absorbant plus de CO<sub>2</sub>, l'océan a subi une acidification de surface croissante (quasiment certain). Une perte d'oxygène s'est produite de la surface à -1000{{lié}}m (degré de confiance moyen). {1.4, 3.2, 5.2, 6.4, 6.7, Figures RID.1 et RID.2}'''<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]A2.1. La tendance au réchauffement des océans documentée dans le cinquième rapport d'évaluation (AR5) du GIEC s'est poursuivie. Depuis 1993, le taux de réchauffement des océans et donc d'absorption de chaleur a plus que doublé (probablement), passant de{{lié}}<ref> Un Zettajoule (ZJ) est égal à {{unité|1021|Joules}}. Réchauffer l'océan entier de 1{{lié}}°C nécessite environ 5500{{lié}}ZJ ; 144{{lié}}ZJ réchaufferaient les 100 premiers mètres d'environ 1{{lié}}°C.</ref> {{nobr|3,22 ± 1,61 ZJ.an<sup>-1</sup>}} (0-700{{lié}}m de profondeur) et {{nobr|0,97 ± 0,64 ZJ.an{{e|-1}}}} ({{nobr|700-2000 m}}) entre 1969 et 1993, à {{nobr|6,28 ± 0,48 ZJ.an{{e|-1}}}} ({{nobr|0-700 m}}) et {{nobr|3,86 ± 2,09 ZJ.an{{e|-1}}}} ({{nobr|700-2000 m}}) entre 1993 et 2017, et est attribué au forçage anthropique (très probablement).{1.4.1, 5.2.2, Tableau 5.1, Figure RID.1}.<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]A2.2 Entre 1970 et 2017, l'océan Austral a représenté 35 à 43{{lié}}% de l'apport total de chaleur dans les premiers {{unité|2000|m}} de profondeur de l'océan mondial (degré de confiance élevé). Sa part a augmenté pour atteindre 45-62{{lié}}% entre 2005 et 2017 (degré de confiance élevé). L'océan profond en dessous de {{unité|2000|m}} s'est réchauffé depuis 1992 (probablement), en particulier dans l'océan Austral. {1,4, 3.2.1, 5.2.2, Tableau 5.1, Figure RID.2}.<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]A2.3 À l'échelle mondiale, les épisodes de vagues de chaleur océaniques ont augmenté ; définies lorsque la température quotidienne de la surface de la mer dépasse le 99e centile local de la période allant de 1982 à 2016, les vagues de chaleur océaniques{{lié}}<ref> Une vague de chaleur océanique est une période de températures extrêmement chaudes près de la surface de la mer qui persiste pendant des jours, voire des mois, et peut atteindre des milliers de kilomètres (Annexe I : Glossaire).</ref> ont doublé en fréquence et leur durée, leur intensité et leur étendue ont augmenté (très probablement). Il est très probable qu'entre 84 et 90{{lié}}% des vagues de chaleur marines qui se sont produites entre 2006 et 2015 soient attribuables à l'augmentation des températures d’origine anthropique. {Tableau 6.2, 6.4 ; Figures RID.1 et RID.2}.<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]A2.4 La stratification de la densité{{lié}}<ref> Dans ce rapport, la stratification de la densité est définie comme le contraste de densité entre les couches peu profondes et les couches plus profondes. Une stratification accrue réduit l'échange vertical de chaleur, de salinité, d'oxygène, de carbone et de nutriments.</ref> a augmenté dans les {{unité|200|m}} supérieurs de l'océan depuis 1970 (très probablement).<br />
Le réchauffement observé de la surface des océans et l'ajout d'eau douce à haute latitude rendent l'eau de surface moins dense par rapport aux eaux profondes de l'océan (degré de confiance élevé) et empêchent le mélange entre eaux de surface et eaux profondes (degré de confiance élevé).<br />
La stratification moyenne des {{unité|200|m}} supérieurs a augmenté de {{nobr|2,3 ± 0,1 %}} (intervalle très probable) entre la moyenne de 1971-1990 et la moyenne de 1998-2017. {5.2.2}<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]A2.5 L'océan a absorbé entre 20 et 30{{lié}}% (très probablement) des émissions anthropiques totales de CO<sub>2</sub> depuis les années 80, ce qui a provoqué une acidification supplémentaire des océans. Depuis la fin des années 1980{{lié}}<ref> Selon les mesures in-situ ayant plus de quinze ans.</ref>, le pH de la surface de l'océan en haute mer a diminué de 0,017 à 0,027 unités de pH par décennie, et la baisse du pH de surface de l'océan a très probablement déjà dépassé les limites de la variabilité naturelle pour plus de 95{{lié}}% de la surface de l'océan. {3.2.1 ; 5.2.2 ; Encadré 5.1 ; Figures RID.1 et RID.2}.<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]A2.6 Les données couvrant la période 1970-2010 montrent que la perte d'oxygène en haute mer a très probablement varié de 0,5 à 3,3{{lié}}% sur les premiers {{unité|1000|m}}, et que le volume des zones de minimum d'oxygène a probablement augmenté de 3 à 8{{lié}}%. (degré de confiance moyen). La perte d'oxygène est principalement due à l'augmentation de la stratification des océans, au changement de la ventilation des eaux et à la biogéochimie (degré de confiance élevé). {5.2.2.2 ; Figures RID.1 et RID.2}.<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]A2.7 Les observations, aussi bien in situ (2004-2017) que basées sur des reconstitutions de la température de surface de la mer, indiquent que la circulation méridienne de retournement de l'Atlantique (AMOC){{lié}}<ref> La circulation méridienne de retournement de l'Atlantique (AMOC) est le principal système de courants dans les océans Atlantique Sud et Nord (Annexe I : Glossaire). </ref> a diminué par rapport à 1850-1900 (degré de confiance moyen). Les données sont insuffisantes pour quantifier l'ampleur de l'affaiblissement ou pour l'attribuer correctement au forçage anthropique en raison de la durée limitée des observations. Bien que l'attribution ne soit actuellement pas possible, les simulations du modèle CMIP5 de la période 1850-2015 montrent, en moyenne, un affaiblissement de l'AMOC lorsqu'elles sont dues au forçage anthropique. {6.7}.<br />
<br />
'''A3. Le niveau moyen des océans (NMO) s'élève, avec une accélération au cours des dernières décennies, en raison des taux croissants de fonte des glaces dans les calottes glaciaires au Groenland et en Antarctique (degré de confiance très élevé), ainsi que de la perte de masse glaciaire continue et de l'expansion thermique des océans. L'intensification des vents et des précipitations dans les cyclones tropicaux, et l'amplification des vagues de tailles extrêmes, combinées à l'augmentation relative du niveau de la mer, exacerbent les événements extrêmes de niveau des eaux et les risques côtiers (degré de confiance élevé). {3.3 ; 4.2 ; 6.2 ; 6.3 ; 6.8 ; Figures RID.1, RID.2, RID.4 et RID.5}'''<br />
<br />
[[Image:picto1.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto3.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]]A3.1 L'élévation totale du NMO pour la période 1902-2015 est de 0,16{{lié}}m (plage probable entre 0,12 et 0,21{{lié}}m). Le taux d'élévation du NMO pour la période 2006-2015, de 3,6 mm par an (3,1 à 4,1{{lié}}mm/an, plage très probable), est sans précédent au cours du dernier siècle (degré de confiance élevé), et d'environ 2,5 fois le taux de 1,4{{lié}}mm/an pour 1901-1990 ({{nobr|0,8 – 2,0 mm/an}}, plage très probable). Le cumul des contributions des calottes glaciaires et des glaciers sur la période 2006-2015 est la source principale d'augmentation du niveau de la mer (1,8{{lié}}mm/an, plage très probable : {{nobr|1,7-1,9 mm/an}}), dépassant l'effet de l'expansion thermique de l'eau des océans (1,4{{lié}}mm/an, plage très probable {{nobr|1,1- 1,7 mm/an}}){{lié}}<ref>Le taux global d'élévation des océans est supérieur à la somme des contributions de la cryosphère et des océans, en raison des incertitudes sur l'estimation du stockage de l’eau terrestre.</ref> (degré de confiance très élevé). La cause principale de l'augmentation du niveau moyen des océans depuis 1970 est le forçage anthropique (degré de confiance élevé) . {4.2.1, 4.2.2, Figure RID.1}<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto3.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]]A3.2 L'élévation du niveau de la mer a accéléré (extrêmement probable) en raison de l'augmentation combinée de la perte de glace des calottes glaciaires du Groenland et de l'Antarctique (degré de confiance très élevé). La perte de masse de la calotte glaciaire antarctique a triplé sur la période 2007-2016 en comparaison de 1997-2006. Pour le Groenland, la perte de masse a doublé sur la même période (probable, degré de confiance moyen). {3.3.1 ; Figures RID.1, RID.2 ; RID A1.1}<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto3.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]]A3.3. Une accélération des coulées et des retraits de glaciers en Antarctique, qui a le potentiel pour mener à une élévation du niveau des mers de plusieurs mètres en quelques siècles, est observée dans la barrière de glace de la mer d'Amundsen dans l'Antarctique occidental et dans la Terre de Wilkes de l'Antarctique oriental (degré de confiance très élevé). Ces changements pourraient être le commencement d'une instabilité irréversible{{lié}}<ref>L'échelle de temps de récupération est de l'ordre de plusieurs siècles à plusieurs millénaires (Annexe 1 : Glossaire).</ref> de la calotte glaciaire. L'incertitude sur le début de l'instabilité de la calotte glaciaire provient d'observations limitées, de modélisations inadéquates des processus en jeu dans les calottes glaciaires, et d'une compréhension limitée des interactions complexes entre l'atmosphère, l'océan et la calotte glaciaire. {3.3.1, Encadré 8 du chapitre 3, 4.2.3}<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto3.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]]A3.4 L'élévation du niveau des mers n'est pas uniforme et varie localement. Les différences régionales, dans la plage de ± 30{{lié}}% de l'élévation du NMO, sont le résultat de la perte de glaces terrestres et des variations dans le réchauffement et la circulation océanique. Les écarts à la moyenne planétaire peuvent être supérieurs dans les zones de mouvement terrestre vertical rapide, y compris lorsqu'il est d'origine humaine (par exemple, l'extraction d'eau souterraine). (degré de confiance élevé). {4.2.2, 5.2.2, 6.2.2, 6.3.1, 6.8.2, Figure RID.2}<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto3.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]]A3.5 Les hauteurs extrêmes de vagues, qui contribuent aux événements extrêmes de niveau des eaux, à l'érosion côtière et aux inondations, se sont accrues dans l'Océan Atlantique Nord et Sud d'environ 1,0{{lié}}cm/an à 0,8{{lié}}cm/an sur la période 1985-2018 (degré de confiance moyen). La perte de banquise dans l'Arctique a également accentué les hauteurs de vagues sur la période 1992-2014 (degré de confiance moyen). {4.2.2, 6.2, 6.3, 6.8, Encadré 6.1}<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto3.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]]A3.6 Le changement climatique d'origine anthropique a provoqué l'augmentation des précipitations observées (degré de confiance moyen), des vents (degré de confiance faible), et des événements extrêmes de niveau des eaux (degré de confiance élevé) associés à certains cyclones tropicaux, ce qui a augmenté l'intensité d'événements extrêmes multiples et des conséquences en cascade associées (degré de confiance élevé). Le changement climatique d'origine anthropique a contribué à la migration en direction des pôles de l'intensité maximale des cyclones tropicaux dans la partie occidentale du Pacifique Nord durant les dernières décennies, en lien avec l'expansion tropicale dont l'origine est le forçage anthropique (degré de confiance faible). Des éléments émergent en faveur d'une augmentation de la proportion annuelle globale de cyclones tropicaux de catégories 4 et 5 dans les dernières décennies (degré de confiance faible). {6.2, Tableau 6.2, 6.3, 6.8, Encadré 6.1}<br />
<br />
====Conséquences observées sur les écosystèmes====<br />
<br />
'''A4. Les changements de la cryosphère et les changements hydrologiques connexes ont eu des répercussions sur les espèces et les écosystèmes terrestres et d'eau douce dans les régions polaires et de haute montagne en raison de l'apparition de terres auparavant recouvertes de glace, de changements dans la couverture de neige et du dégel du pergélisol. Ces changements ont contribué à modifier les activités saisonnières, l'abondance et la répartition des espèces végétales et animales d'intérêt écologique, culturel et économique, les perturbations écologiques et le fonctionnement des écosystèmes. (degré de confiance élevé) {2.3.2, 2.3.3, 3.4.1, 3.4.3, Encadré 3.4, Figure RID.2}.'''<br />
<br />
[[Image:picto1.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]]A4.1 Au cours du siècle dernier, certaines espèces de plantes et d'animaux ont augmenté en abondance, ont déplacé leur aire de répartition et se sont établies dans de nouvelles régions à mesure que les glaciers reculaient et que la saison sans neige s'allongeait (degré de confiance élevé).<br />
Avec le réchauffement, ces changements ont augmenté localement le nombre d'espèces en haute montagne, les espèces de basse altitude migrant vers le haut (degré de confiance très élevé). Certaines espèces adaptées au froid ou dépendantes de la neige ont décliné en abondance, ce qui augmente leur risque d'extinction, notamment sur les sommets des montagnes (degré de confiance élevé). Dans les régions polaires et montagneuses, de nombreuses espèces ont modifié leurs activités saisonnières, surtout à la fin de l'hiver et au printemps (degré de confiance élevé). {2.3.3, Encadré 3.4}<br />
<br />
[[Image:picto1.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]]A4.2 L'augmentation des feux de forêt et le dégel abrupt du pergélisol, ainsi que les changements dans l'hydrologie de l'Arctique et en montagne ont modifié la fréquence et l'intensité des perturbations des écosystèmes (degré de confiance élevé). Il s'agit notamment d’impacts positifs et négatifs sur la végétation et la faune, comme le renne et le saumon (degré de confiance élevé). {2.3.3, 3.4.1, 3.4.3}<br />
<br />
[[Image:picto1.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]]A4.3 Les observations satellitaires révèlent un verdissement d’ensemble de la toundra, souvent indicatif d'une productivité végétale accrue (degré de confiance élevé). Certaines zones de brunissement dans la toundra et la forêt boréale indiquent que la productivité a diminué (degré de confiance élevé). Ces changements ont eu un impact négatif sur la capacité de ces écosystèmes à fournir des services de régulation, des services culturels ou à fournir de l'approvisionnement. Ces changements ont pu avoir impacts positifs transitoires pour l’approvisionnement dans les hautes montagnes (degré de confiance moyen) et dans les régions polaires (degré de confiance élevé). {2.3.1, 2.3.3, 3.4.1, 3.4.3, annexe I : Glossaire}<br />
<br />
'''A5. Depuis environ 1950, de nombreuses espèces marines représentant divers groupes ont vu leur aire de répartition géographique et leurs activités saisonnières changer en réaction au réchauffement des océans, aux changements de la banquise et aux modifications biogéochimiques de leur habitat, comme par exemple la perte d'oxygène (degré de confiance élevé). Cela a entraîné des changements dans la composition en espèces, l'abondance et la production de biomasse des écosystèmes, de l'équateur jusqu’aux pôles. Les modifications des interactions entre espèces ont eu des répercussions en cascade sur la structure et le fonctionnement de l'écosystème (degré de confiance moyen). Dans certains écosystèmes marins, les espèces sont affectées à la fois par les effets de la pêche et les changements climatiques (degré de confiance moyen). 3.2.3, 3.2.4, Encadré 3.4, 5.2.3, 5.3, 5.4.1, Figure RID.2}.'''<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]A5.1 Depuis les années 1950, les taux de déplacement vers les pôles dans les distributions de différentes espèces marines sont de 52 ± 33{{lié}}km par décennie pour les organismes des écosystèmes épipélagiques (à moins de {{unité|200|m}} de la surface) et de 29 ± 16{{lié}}km par décennie pour ceux des fonds marins (intervalles très probables). La vitesse et la direction des modifications observées dans les distributions sont déterminées par la température locale, l'oxygène et les courants océaniques au travers de gradients de profondeur, en latitude et en longitude (degré de confiance élevé). Le réchauffement a induit des expansions de l'aire de répartition de certaines espèces, ce qui a mené à une modification de la structure et du fonctionnement des écosystèmes, notamment dans l'Atlantique Nord, le Pacifique Nord-Est et l'Arctique (degré de confiance moyen). {5.2.3, 5.3.2, 5.3.6, Encadré 3.4, Figure RID.2}.<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]A5.2 Au cours des dernières décennies, la production primaire nette de l'Arctique a augmenté dans les eaux libres de glace (degré de confiance élevé) et les proliférations printanières de phytoplancton se produisent plus tôt dans l'année en réponse au changement de la banquise et à la disponibilité des éléments nutritifs, avec des conséquences positives et négatives variables dans l'espace pour les écosystèmes marins (degré de confiance moyen). Dans l'Antarctique,<br />
ces changements sont spatialement hétérogènes et ont été associés à des changements environnementaux locaux rapides, y compris le recul des glaciers et le changement de la banquise (degré de confiance moyen). Les changements dans les activités saisonnières, la production et la distribution de certains zooplanctons de l'Arctique et un déplacement vers le sud de la distribution de la population de krill antarctique dans l'Atlantique Sud sont associés aux changements environnementaux liés au climat (degré de confiance moyen). Dans les régions polaires, les mammifères marins et les oiseaux de mer associés aux banquises ont connu une contraction de l'habitat liée aux changements de la banquise (degré de confiance élevé) et des impacts sur le succès de leur recherche de nourriture en raison des impacts climatiques sur la répartition des proies (degré de confiance moyen). Les effets en cascade de multiples facteurs liés au climat sur le zooplancton polaire ont affecté la structure et la fonction du réseau trophique, la biodiversité ainsi que l’industrie de la pêche (degré de confiance élevé). {3.2.3, 3.2.4, Encadré 3.4, 5.2.3, Figure RID.2}.<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]A5.3 Les zones de remontée d'eau profonde sur les marges Est des bassins océaniques (EBUS) sont parmi les écosystèmes océaniques les plus productifs. L'augmentation de l'acidification des océans et la perte d'oxygène ont un impact négatif sur deux des quatre principaux systèmes de remontée d'eau : le courant de Californie et le courant de Humboldt (degré de confiance élevé). L'acidification des océans et la diminution du niveau d'oxygène dans le système de remontée d’eau du courant de Californie ont modifié la structure de l'écosystème, avec des impacts négatifs directs sur la production de biomasse et la composition en espèces (degré de confiance moyen). {Encadré 5.3, Figure RID.2}<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]A5.4 Le réchauffement de l'océan au {{s|XX}} et au-delà a contribué à une diminution globale du potentiel de capture maximal (degré de confiance moyen), aggravant les effets de la surpêche pour certains stocks de poissons (degré de confiance élevé). Dans de nombreuses régions, la diminution de l'abondance des stocks de poissons, de mollusques et crustacés due aux effets directs et indirects du réchauffement planétaire et des changements biogéochimiques a déjà contribué à réduire les prises des pêcheries (degré de confiance élevé). Dans certaines régions, l'évolution des conditions océaniques a contribué à l'expansion d’un habitat adapté et/ou à l'augmentation de l'abondance pour certaines espèces (degré de confiance élevé). Ces changements se sont accompagnés de changements dans la composition en espèces des prises des pêcheries depuis les années 1970 dans de nombreux écosystèmes (degré de confiance moyen). {3.2.3, 5.4.1, Figure RID.2}<br />
<br />
'''A6. Les écosystèmes côtiers sont affectés par le réchauffement des océans, parmi lesquels des vagues de chaleur océaniques intensifiées, l'acidification, la perte d'oxygène, l'intrusion de salinité et l'élévation du niveau de la mer, conjugués aux effets négatifs des activités humaines sur les océans et les terres (confiance élevée). Des impacts sont déjà observés sur la zone d’habitat et la biodiversité, ainsi que sur le fonctionnement et les services des écosystèmes (confiance élevée). {4.3.2, 4.3.3, 5.3, 5.4.1, 6.4.2, Figure RID.2}'''<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto3.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]A6.1 Les écosystèmes côtiers végétalisés protègent le littoral des tempêtes et de l'érosion et contribuent à atténuer les effets de l'élévation du niveau de la mer. Près de 50{{lié}}% des zones humides côtières ont disparu au cours des 100 dernières années, sous l'effet conjugué des pressions anthropiques localisées, de la montée du niveau de la mer, du réchauffement et des événements climatiques extrêmes (confiance élevée).<br />
Les écosystèmes côtiers végétalisés sont d'importants réservoirs de carbone ; leur perte est responsable de la libération actuelle de {{nobr|0,04-1,46 GtC.an<sup>-1</sup>}} (confiance moyenne). En réaction au réchauffement, les aires de distribution des prairies sous-marines et des forêts de varech se développent aux latitudes élevées et se rétractent aux latitudes basses depuis la fin des années 1970 (confiance élevée), et dans certaines régions, des pertes épisodiques surviennent à la suite de vagues de chaleur (confiance moyenne). La mortalité à grande échelle des mangroves liée au réchauffement depuis les années 1960 a été partiellement compensée par leur incursion dans les marais salants subtropicaux en raison de l'augmentation des températures, avec pour conséquence la disparition de zones ouvertes recouvertes de plantes herbacées qui fournissent nourriture et habitat à la faune qui en dépend (haute confiance). {4.3.3, 5.3.2, 5.3.6, 5.4.1, 5.5.1, Figure RID.2}.<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto3.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]A6.2 L'intrusion accrue d'eau de mer dans les estuaires, due à l'élévation du niveau de la mer, a entraîné une redistribution en amont d'espèces marines (confiance moyenne) et causé une raréfaction des habitats appropriés pour les populations estuariennes (confiance moyenne). Depuis les années 1970, l'augmentation des charges nutritives et organiques dans les estuaires, causée par l'activité humaine intensive et la sollicitation des fleuves, a exacerbé les effets stimulants du réchauffement des océans sur la respiration bactérienne, entraînant l'expansion des zones à faible teneur en oxygène (confiance élevée). {5.3.1}.<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto3.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]A6.3 Les impacts de l'élévation du niveau de la mer sur les écosystèmes côtiers comprennent la réduction des habitats, le déplacement géographique des espèces associées et la perte de la biodiversité et de la fonctionnalité des écosystèmes. Les impacts sont exacerbés par les effets directs de l'activité humaine sur l'environnement et lorsque les barrières anthropiques empêchent le déplacement vers la terre des marais et des mangroves (ce que l'on appelle la compression côtière) (confiance élevée). Selon la géomorphologie locale et l'apport sédimentaire, les marais et les mangroves peuvent croître verticalement à des vitesses égales ou supérieures à l'élévation actuelle du niveau moyen de la mer (confiance élevée). {4.3.2, 4.3.3, 5.3.2, 5.3.7, 5.4.1}<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto3.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]A6.4 Les récifs coralliens d’eau chaude et les rivages rocheux occupés par des organismes immobiles et calcifiants (p. ex. producteurs de coquillages et de squelettes) comme les coraux, les bernacles et les moules, sont actuellement touchés par des températures extrêmes et par l'acidification des océans (confiance élevée). Les vagues de chaleur océaniques ont déjà entraîné des blanchissements à grande échelle des coraux à une fréquence croissante (confiance très élevée) causant la dégradation des récifs à l'échelle mondiale depuis 1997 ; et la régénération est lente (plus de 15 ans) si elle se produit (confiance élevée). Les périodes prolongées de température élevée et de déshydratation des organismes posent un risque élevé pour les écosystèmes côtiers rocheux (confiance élevée). {SR1.5 ; 5.3.4, 5.3.5, 6.4.2.1, Figure RID.2}.<br />
<br />
[[Image:Rapport spécial du GIEC sur l%u2019océan et la cryosphère SROCC-RID2.png|1000px]]<br />
<br />
'''Figure RID.2''' : ''Synthèse des dangers régionaux observés et conséquences dans les régions océaniques{{lié}}<ref> Les mers ne sont pas évaluées individuellement mais en tant que régions océaniques dans le présent rapport.</ref> (en haut) et les régions de haute montagne et polaires (en bas) évalués dans le SROCC. Pour chaque région, les changements physiques, les conséquences sur les écosystèmes clés, sur les systèmes humains et sur les fonctions et services écosystémiques sont présentés. Pour les changements physiques, jaune et vert font référence à une augmentation et une diminution, respectivement, de la quantité ou de la fréquence de la grandeur mesurée. Pour les impacts sur les écosystèmes, les systèmes humains et les services écosystémiques, le bleu et le rouge indiquent si un impact observé est positif (bénéfique) ou négatif (néfaste) pour le système ou service donné, respectivement. Les cellules indiquées comme "augmentation et diminution" indiquent qu'à l'intérieur de cette région, l'augmentation et la diminution des changements physiques se vérifient, mais ne sont pas nécessairement égales ; il en va de même pour les cellules présentant des impacts attribuables "positifs et négatifs". Pour les régions océaniques, le niveau de confiance renvoie au niveau de confiance pour lequel on attribue les changements observés aux changements du forçage des gaz à effet de serre pour les changements physiques, et aux changements climatiques pour les écosystèmes, les systèmes humains et les services écosystémiques. Pour les régions de haute montagne et les régions polaires terrestres, le niveau de confiance dans l'attribution des changements physiques et des impacts, au moins en partie du fait d'un changement dans la cryosphère, est indiqué. Pas d'évaluation signifie : non applicable, non évalué à l'échelle régionale ou les preuves sont insuffisantes pour l'évaluation. Les changements physiques dans l'océan sont définis comme suit : Changement de température dans les couches océaniques de 0 à {{unité|700|m}}, à l'exception de l'océan Austral (0 à {{unité|2000|m}}) et de l'océan Arctique (couche supérieure mixte et principales branches entrantes) ; oxygène dans la couche 0-{{unité|1200|m}} ou couche minimale d'oxygène ; acidité de l'océan en pH en surface (la diminution du pH correspond à une acidification croissante des océans). Écosystèmes océaniques : Coraux se rapporte aux récifs coralliens d'eau chaude et aux coraux d'eau froide. La catégorie "couche supérieure de l’océan" fait référence à la zone épipélagique pour toutes les régions océaniques à l'exception des régions polaires, où les impacts sur certains organismes pélagiques dans les eaux libres plus profondes que les 200{{lié}}m supérieurs ont été inclus. Les zones humides côtières comprennent les marais salants, les mangroves et les herbiers marins. Les forêts de kelp sont les habitats d'un groupe spécifique de macroalgues. Les rivages rocheux sont des habitats côtiers dominés par des organismes calcifiés immobiles comme les moules et les bernacles. Les profondeurs océaniques sont des écosystèmes de fonds marins qui ont une profondeur de {{formatnum:3000}} à {{unité|6000|m}}. La banquise comprend les écosystèmes dans, sur et sous la banquise. Les services d'habitat désignent les structures et les services de soutien (par ex. habitat, biodiversité, production primaire). Le piégeage côtier du carbone désigne le “carbone bleu”, c’est à dire l'absorption et le stockage du carbone par des écosystèmes côtiers. Écosystèmes terrestres : La toundra fait référence à la toundra et aux prairies alpines, et englobe les écosystèmes terrestres de l'Antarctique. La migration fait référence à une augmentation ou à une diminution de la migration nette, et non à une valeur positive ou négative. Les impacts sur le tourisme font référence aux conditions d'exploitation du secteur touristique. Les services culturels comprennent l'identité culturelle, le sentiment d'appartenance et les valeurs spirituelles, intrinsèques et esthétiques, ainsi que les contributions de l'archéologie glaciaire. Les informations sous-jacentes sont données pour les régions terrestres dans les tableaux SM2.6, SM2.7, SM2.8, SM3.8, SM3.9, et SM3.10, et pour les régions océaniques dans les tableaux SM5.10, SM5.11, SM3.8, SM3.9, et SM3.10. {2.3.1, 2.3.2, 2.3.3, 2.3.4, 2.3.5, 2.3.6, 2.3.7, Figure 2.1, 3.2.1 ; 3.2.3 ; 3.2.4 ; 3.3.3 ; 3.4.1 ; 3.4.3 ; 3.5.2 ; Encadré 3.4, 4.2.2, 5.2.2, 5.2.3, 5.3.3, 5.4, 5.6, Figure 5.24, Encadré 5.3}''<br />
<br />
====Conséquences observées sur les population et les services écosystémiques====<br />
<br />
'''A7. Depuis le milieu du {{s|XX}}, le rétrécissement de la cryosphère dans l'Arctique et les régions de haute montagne a eu des répercussions principalement négatives sur la sécurité alimentaire, les ressources en eau, la qualité de l'eau, les moyens de subsistance, la santé et le bien-être, les infrastructures, les transports, le tourisme et les loisirs, ainsi que sur la culture des sociétés humaines, particulièrement chez les peuples autochtones (degré de confiance élevé). Les coûts et les bénéfices ont été inégalement répartis entre les populations et les régions. Les efforts d'adaptation ont bénéficié de l'inclusion du savoir autochtone et du savoir local (degré de confiance élevé). {1.1, 1.5, 1.6.2, 2.3, 2.4, 3.4, 3.5, Figure RID.2}.'''<br />
<br />
[[Image:picto1.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]]A7.1 La sécurité alimentaire et la sécurité de l'eau ont été affectées négativement par les changements dans la couverture neigeuse, la glace des lacs et des rivières et le pergélisol dans de nombreuses régions arctiques (degré de confiance élevé). Ces changements ont perturbé l'accès aux pâturages, à la chasse, à la pêche et aux zones de cueillette, ainsi que la disponibilité de nourriture dans ces zones, ce qui a nui aux moyens de subsistance et à l'identité culturelle des résidents de l'Arctique, en particulier pour les populations autochtones (degré de confiance élevé). Le recul des glaciers et l'évolution de la couverture neigeuse ont contribué à des baisses localisées des rendements agricoles dans certaines régions de haute montagne, comme dans l'Hindu Kush Himalaya et dans les Andes tropicales (degré de confiance moyen). {2.3.1, 2.3.7, Encadré 2.4, 3.4.1, 3.4.2, 3.4.3, 3.4.3, 3.5.2, Figure RID.2}<br />
<br />
[[Image:picto1.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]]A7.2 Dans l'Arctique, les effets négatifs des changements de la cryosphère sur la santé humaine comprennent un risque accru des maladies d'origine alimentaire ou hydrique, de malnutrition, de blessures et de problèmes de santé mentale, surtout chez les peuples autochtones (degré de confiance élevé). Dans certaines régions de haute montagne, la qualité de l'eau a été affectée par des contaminants, en particulier du mercure, libérés par la fonte des glaciers et la fonte du pergélisol (degré de confiance moyen). Les efforts d'adaptation liés à la santé dans l'Arctique vont de l'échelle locale à l'échelle internationale, et les succès ont été étayés par le savoir autochtone. (degré de confiance élevé). {1.8, Encadré 4 du chapitre 1, 2.3.1, 3.4.3}.<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]]A7.3 Les résidents de l'Arctique, et particulièrement les peuples autochtones, ont modifié le calendrier de leurs activités pour tenir compte des changements saisonniers et de la sécurité des conditions de déplacement sur terre, sur la glace et sur la neige. Les municipalités et l'industrie commencent à prendre en charge les défaillances des infrastructures associées aux inondations et au dégel du pergélisol, et certaines collectivités côtières ont prévu leur relocalisation (degré de confiance élevé). Le manque de financement, de compétences, de capacité et de soutien institutionnel pour s'engager de façon significative dans les processus de planification ont nui à l'adaptation (degré de confiance élevé). {3.5.2, 3.5.4, Encadré 9}<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]A7.4 Le transport maritime estival dans l'Arctique (y compris le tourisme) a augmenté au cours des deux dernières décennies, parallèlement à la réduction de la banquise (degré de confiance élevé). Cela a des répercussions sur le commerce mondial et les économies liées aux couloirs de navigation traditionnels et fait courir des risques aux écosystèmes marins et aux communautés côtières de l'Arctique (degré de confiance élevé), par exemple dûs à des espèces invasives et de la pollution locale. {3.2.1, 3.2.4, 3.5.4, 5.4.2, Figure RID.2}.<br />
<br />
[[Image:picto1.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]]A7.5 Au cours des dernières décennies, l'exposition des personnes et des infrastructures aux risques naturels a augmenté en raison de la croissance démographique, du tourisme et du développement socioéconomique (degré de confiance élevé). Certaines catastrophes ont été liées à des changements dans la cryosphère, par exemple dans les Andes, dans les hauts plateaux d’Asie, dans le Caucase et dans les Alpes européennes (degré de confiance moyen).<br />
{2.3.2.2, Figure RID.2}<br />
<br />
[[Image:picto1.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]]A7.6 La modification de l’enneigement et des glaciers ont affecté la quantité et la saisonnalité du ruissellement et des ressources en eau dans les bassins hydrographiques dominés par la neige et alimentés par les glaciers (degré de confiance très élevé). Les centrales hydroélectriques ont connu des changements de saisonnalité et aussi bien des augmentations que des diminutions de l’alimentation en eau provenant des régions de haute montagne, comme par exemple en Europe centrale, en Islande, dans l'ouest des États-Unis et du Canada et dans les Andes tropicales (degré de confiance moyen). Cependant, il n'y a que des éléments limités sur les conséquences sur l'opération de ces ouvrages ou sur la production d'énergie. {B1.4, 2.3.1}<br />
<br />
[[Image:picto1.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]]A7.7 Les aspects esthétiques et culturels de la haute montagne ont été affectés négativement par le déclin des glaciers et de la couverture neigeuse (par exemple dans l'Himalaya, en Afrique orientale, dans les Andes tropicales) (degré de confiance moyen). Le tourisme et les loisirs, notamment liés au ski et aux glaciers, à la randonnée pédestre et à l'alpinisme, ont également subi des effets négatifs dans de nombreuses régions montagneuses (degré de confiance moyen). Dans certains endroits, l'enneigement artificiel a réduit les impacts négatifs sur le tourisme lié au ski (degré de confiance moyen). {2.3.5, 2.3.6, Figure RID.2}<br />
<br />
'''A8. Les changements dans l'océan ont eu des conséquences sur les écosystèmes marins et les services écosystémiques avec des résultats régionaux divers, mettant en cause leur gouvernance (degré de confiance élevé). Il en résulte à la fois des conséquences positives et négatives sur la sécurité alimentaire à travers la pêche (degré de confiance moyen), les cultures locales et les moyens de subsistance (degré de confiance moyen), et le tourisme et les loisirs (degré de confiance moyen). Les conséquences sur les services écosystémiques affectent négativement la santé et le bien-être (degré de confiance moyen) ainsi que les peuples autochtones et les communautés locales qui dépendent de la pêche (confiance élevée). {1.1, 1.5, 3.2.1, 5.4.1, 5.4.2, Figure RID.2}'''<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]A8.1 Les changements induits par le réchauffement dans la distribution spatiale et l'abondance de certains stocks de poissons, de mollusques et de crustacés ont eu des effets positifs et négatifs sur les prises, les avantages économiques, les moyens de subsistance et la culture locale (degré de confiance élevé). Il y a des conséquences négatives pour les peuples autochtones et les communautés locales qui dépendent de la pêche (degré de confiance élevé). Les changements dans la répartition et l'abondance des espèces ont mis à l'épreuve la gouvernance internationale et nationale des océans et des pêches, y compris dans l'Arctique, l'Atlantique Nord et le Pacifique, en ce qui concerne la réglementation de la pêche pour assurer l'intégrité des écosystèmes et le partage des ressources entre entités de pêche (degré de confiance élevé). {3.2.4, 3.5.3, 5.4.2, 5.5.2, Figure RID.2}<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto3.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]A8.2 Depuis les années 1980, les proliférations d'algues nuisibles présentent une expansion de leur aire de répartition et une fréquence accrue dans les zones côtières en réponse à des facteurs climatiques et non climatiques comme l'augmentation du ruissellement des nutriments fluviaux (degré de confiance élevé). Les tendances observées dans les proliférations algales nuisibles sont attribuées en partie aux effets du réchauffement des océans, des vagues de chaleur marines, de la perte d'oxygène, de l'eutrophisation et de la pollution (degré de confiance élevé). Les proliférations d'algues nuisibles ont eu des effets négatifs sur la sécurité alimentaire, le tourisme, l'économie locale et la santé humaine (degré de confiance élevé). Les communautés humaines qui sont les plus vulnérables à ces risques biologiques sont celles qui vivent dans des régions où il n'existe pas de programmes de surveillance soutenus et de systèmes d'alerte rapide dédiés à la prolifération d'algues nuisibles (degré de confiance moyen). {Encadré 5.4, 5.4.2, 6.4.2}.<br />
<br />
'''A9. Les communautés côtières sont exposées à de multiples dangers liés au climat, notamment les cyclones tropicaux, les niveaux extrêmes de la mer et les inondations, les canicules marines, la perte de la banquise et le dégel du pergélisol (degré de confiance élevé). Diverses réponses ont été mises en œuvre dans le monde entier, le plus souvent après des événements extrêmes, mais aussi dans certains cas en prévision d'une élévation future du niveau de la mer, par exemple dans le cas de grandes infrastructures. {3.2.4, 3.4.4, 3.4.3, 4.3.2, 4.3.3, 4.3.4, 4.4.2, 5.4.2, 6.2, 6.4.2, 6.8, Encadré 6.1, Encadré 9, Figure RID.5}'''<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto3.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]]A9.1 L'attribution des impacts de l’élévation actuelle du niveau de la mer sur les populations côtières reste difficile dans la plupart des endroits, car les impacts ont été exacerbés par des facteurs non climatiques d'origine humaine, tels que l'affaissement du sol (par exemple, lié à l'extraction des eaux souterraines), la pollution, la dégradation des habitats, et l’extraction des récifs et du sable (degré de confiance élevé). {4.3.2., 4.3.3}<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto3.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]]A9.2 La protection des côtes par des ouvrages, comme des digues, des brise-lames ou des barrages, est très répandue dans de nombreuses villes côtières et dans les deltas. Les approches écosystémiques et hybrides combinant écosystèmes et génie civil sont de plus en plus populaires dans le monde entier. L'avancée côtière, qui fait référence à la création de nouvelles terres en construisant vers la mer (par ex., la mise en valeur des terres), a une longue histoire dans la plupart des régions où il y a une population côtière dense et une pénurie de terres. Le recul côtier, qui fait référence à l'élimination de l'occupation humaine des zones côtières, est également observé, mais se limite généralement à de petites communautés humaines ou se produit pour créer des réserves côtières de zones humides. L'efficacité des réponses à l'élévation du niveau de la mer est évaluée à la figure RID.5. <br />
{3.5.3, 4.3.3, 4.4.2, 6.3.3, 6.9.1, Encadré 9}.<br />
<br />
==RID.B Les changements et les risques prévus==<br />
<br />
====Changements physiques projetés{{lié}}<ref>Ce rapport utilise principalement le RCP2.6 et le RCP8.5 pour les raisons suivantes : Ces scénarios représentent en grande partie la plage évaluée pour les sujets couverts dans le présent rapport ; ils représentent en grande partie ce qui est couvert dans la documentation évaluée, selon le CMIP5 ; et ils permettent une narration cohérente des changements prévus. Le RCP4.5 et le RCP6.0 ne sont pas disponibles pour tous les sujets abordés dans le rapport. {Encadré RID.1}<br />
</ref>====<br />
<br />
'''B1. La perte de masse des glaciers à l'échelle mondiale, le dégel du pergélisol, la diminution de la couverture de neige et de l'étendue de la glace de mer arctique devraient se poursuivre à court terme (2031-2050) en raison de la hausse de la température de l'air à la surface (degré de confiance élevé), avec des conséquences inévitables sur l’alimentation des cours d’eau et les risques locaux (degré de confiance élevé). Les calottes polaires du Groenland et de l'Antarctique devraient perdre de la masse à un rythme croissant tout au long du {{s|XXI}} et au-delà (degré de confiance élevé). Les taux et l'ampleur de ces changements dans la cryosphère devraient encore augmenter dans la seconde moitié du {{s|XXI}} dans un scénario à fortes émissions de gaz à effet de serre (degré de confiance élevé). De fortes réductions des émissions de gaz à effet de serre au cours des prochaines décennies devraient réduire les changements après 2050 (degré de confiance élevé). {2.2, 2.3, Encadré 6 du chapitre 2, 3.3, 3.4, Figure RID.1, Encadré RID.1}'''<br />
<br />
[[Image:picto1.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto3.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]]B1.1 Les réductions projetées de la masse des glaciers entre 2015 et 2100 (à l'exclusion des calottes polaires) vont de 18{{lié}}% ± 7{{lié}}% (plage probable) selon le RCP2.6 à {{nobr|36 % ± 11 %}} (plage probable) selon le RCP8.5 ce qui correspond à une contribution au niveau de la mer de 94 mm ± 25 mm (plage probable) selon le RCP2.6 et de {{nobr|200 mm ± 44 mm}} (plage probable) selon le RCP8.5 (degré de confiance moyen). Les régions dont les glaciers sont pour la plupart plus petits (Europe centrale, Caucase, Asie du Nord, Scandinavie, Andes tropicales, Mexique, Afrique orientale et Indonésie) devraient perdre plus de 80{{lié}}% de leur masse actuelle de glace d'ici 2100 selon le RCP8.5 (degré de confiance moyen) et de nombreux glaciers devraient disparaître quelque soient les émissions futures (très grande confiance). {Encadré 6 du chapitre 2, Figure RID.1}<br />
<br />
[[Image:picto1.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto3.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]]B1.2 En 2100, la contribution prévue de la calotte polaire du Groenland à l'élévation du niveau moyen des océans à l'échelle mondiale (NMO) est de 0,07{{lié}}m (plage probable {{nobr|0,04-0,12{{lié}}m}}) selon le RCP2.6, et de 0,15{{lié}}m (plage probable 0,08-0,27{{lié}}m) selon le RCP8.5. En 2100, la calotte glaciaire antarctique devrait contribuer pour 0,04{{lié}}m (plage probable {{nobr|0,01-0,11 m}}) selon le RCP2.6, et pour 0,12{{lié}}m (plage probable {{nobr|0,03-0,28 m}}) selon le RCP8.5. La calotte polaire du Groenland contribue actuellement davantage à l'élévation du niveau de la mer que la calotte polaire antarctique (degré de confiance élevé), mais l'Antarctique pourrait devenir un plus grand contributeur d'ici la fin du {{s|XXI}} en raison de son recul rapide (degré de confiance faible). Au-delà de 2100, la divergence croissante entre les contributions relatives du Groenland et de l'Antarctique à l'augmentation du niveau moyen des océans à l'échelle mondiale selon le RCP8.5 a des conséquences importantes sur le rythme de l'élévation relative du niveau de la mer dans l'hémisphère Nord. {3.3.1, 4.2.3, 4.2.5, 4.3.3, Encadré 8, Figure RID.1} <br />
<br />
[[Image:picto1.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]]B1.3 La couverture neigeuse de l'Arctique en automne et au printemps devrait diminuer de 5 à 10{{lié}}% à court terme (dans la période 2031-2050) par rapport à la période 1986-2005, et rester stable ensuite selon le RCP2.6, mais diminuer de 15 à 25{{lié}}% supplémentaires d'ici la fin du siècle selon le RCP8.5 (degré de confiance élevé). Dans les régions de haute montagne, l'épaisseur moyenne de la neige hivernale à basse altitude devrait diminuer de 10 à 40{{lié}}% d'ici la période 2031-2050 par rapport à 1986-2005, quelque soit le scénario RCP (degré de confiance élevé). Pour la période 2081-2100, cette diminution devrait être de 10 à 40{{lié}}% pour le RCP2.6 et de 50 à 90{{lié}}% pour le RCP8.5. {2.2.2, 3.3.2, 3.4.2, Figure RID.1}<br />
<br />
[[Image:picto1.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]]B1.4 On prévoit un dégel généralisé du pergélisol au cours de ce siècle (degré de confiance très élevé) et au-delà. D'ici 2100, la zone de pergélisol proche de la surface (à une profondeur de 3-4{{lié}}m) devrait diminuer de {{nobr|24 % ± 16 %}} (plage probable) selon le RCP2.6 et de {{nobr|69 % ± 20 %}} (plage probable) selon le RCP8.5. Le scénario RCP8.5 conduit à un cumul de libération dans l'atmosphère de quantités de carbone provenant du pergélisol sous forme de CO<sub>2</sub>{{lié}}<ref>Pour ce qui est des émissions anthropiques annuelles totales de CO<sub>2</sub>, elles ont été en moyenne de {{nobr|10,8 ± 0,8 GtC}} par an ({{nobr|39,6 ± 2,9 GtCO<sub>2</sub>}} par an) sur la période 2008-2017. Les émissions anthropiques annuelles totales de méthane ont été de {{nobr|0,35 ± 0,01 GtCH<sub>4</sub>}} par an en moyenne sur la période 2003-2012. {5.5.1}<br />
</ref> et de méthane pouvant varier entre des dizaines et des centaines de milliards de tonnes (GtC) d'ici 2100, ce qui pourrait exacerber le changement climatique (degré de confiance moyen). Les scénarios d'émissions plus faibles diminuent les réactions d’émissions de carbone du pergélisol (degré de confiance élevé). Le méthane ne contribue qu'à une petite fraction des émissions supplémentaires totales de carbone, mais il est significatif en raison de son potentiel de réchauffement plus élevé. L'augmentation de la croissance des plantes devrait permettre de reconstituer en partie le carbone du sol, mais elle ne correspondra pas aux émissions de carbone à long terme (degré de confiance moyen). {2.2.4, 3.4.2, 3.4.3, Figure RID.1, Encadré 5 du chapitre 1}<br />
<br />
[[Image:picto1.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]]B1.5 Dans de nombreuses régions de haute montagne, on prévoit que le recul des glaciers et le dégel du pergélisol diminueront la stabilité des pentes, et que le nombre et la superficie des lacs glaciaires continueront d'augmenter (degré de confiance élevé). Les inondations dues à la vidange des lacs glaciaires ou à la pluie sur la neige, les glissements de terrain et les avalanches devraient également survenir en de nouveaux endroits ou en de nouvelles saisons (degré de confiance élevé). {2.3.2}<br />
<br />
[[Image:picto1.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]]B1.6 L’alimentation des cours d'eau dans les bassins de haute montagne dominés par la neige ou alimentés par les glaciers devrait changer quel que soit le scénario d'émissions (degré de confiance très élevé), avec une augmentation de l’alimentation moyenne en hiver (degré de confiance élevé) et des pointes printanières plus précoces (degré de confiance très élevé). Dans tous les scénarios d'émissions, on prévoit que l’alimentation moyenne annuelle et l’alimentation estivale provenant des glaciers culminera à la fin du {{s|XXI}} ou avant (degré de confiance élevé), par exemple vers le milieu du siècle dans les hautes montagnes d’Asie, suivi d'un déclin de l’alimentation glaciaire. Dans les régions où la couverture glaciaire est faible (par exemple les Andes tropicales, les Alpes européennes), la plupart des glaciers ont déjà dépassé ce pic (degré de confiance élevé). Le déclin prévu de l’alimentation provenant des glaciers d'ici 2100 (RCP8.5) peut réduire l’écoulement dans les bassins de 10{{lié}}% ou plus pendant au moins un mois de la saison de fonte dans plusieurs grands bassins hydrographiques, en particulier en haute montagne en Asie pendant la saison sèche (degré de confiance faible). {2.3.1}<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]B1.7 La perte de glace de mer de l’Arctique devrait se poursuivre jusqu'au milieu du siècle, avec des différences par la suite en fonction de l'ampleur du réchauffement planétaire : pour un réchauffement planétaire stabilisé à 1,5{{lié}}°C, la probabilité annuelle avant la fin du siècle d'un mois de septembre sans glace de mer est d'environ 1{{lié}}%, et cette probabilité passe à {{nobr|10 %-35 %}} pour un réchauffement planétaire stabilisé à 2{{lié}}°C (degré de confiance élevé). Il y a peu de certitudes concernant les projections de la glace de mer de l'Antarctique. {3.2.2, Figure RID.1}<br />
<br />
'''B2. Au cours du {{s|XXI}}, on prévoit que les conditions de l'océan seront sans précédent avec une augmentation des températures (pratiquement certaine), une stratification plus importante de la couche supérieure de l'océan (très probable), une acidification accrue (pratiquement certaine), une baisse de l'oxygénation (degré de confiance moyen) et une production primaire nette modifiée (degré de confiance faible). Les vagues de chaleur marines (degré de confiance très élevé) et les phénomènes extrêmes liés à El Niño et La Niña (degré de confiance moyen) devraient devenir plus fréquents. La Circulation Méridienne de Retournement Atlantique (AMOC) devrait s'affaiblir (très probablement). Les taux et l'ampleur de ces changements seront plus faibles dans les scénarios à faibles émissions de gaz à effet de serre (très probable). {3.2, 5.2, 6.4, 6.5, 6.7, Encadré 5.1, Figures RID.1 et RID.3}'''<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]B2.1 L'océan continuera de se réchauffer tout au long du {{s|XXI}} (pratiquement certain). D'ici 2100, on prévoit que les {{formatnum:2000}} premiers mètres de l'océan absorberont de 5 à 7 fois plus de chaleur selon le RCP8.5 (ou de 2 à 4 fois plus selon le RCP2.6) que le cumul d'absorption de chaleur par les océans observé depuis 1970 (très probablement). La moyenne annuelle de stratification de la densité19 des 200 premiers mètres mesurée entre 60{{lié}}°S et 60{{lié}}°N devrait augmenter dans la période 2081-2100 par rapport à la période 1986-2005 de 12{{lié}}% à 30{{lié}}% selon le RCP8,5 et de 1{{lié}}% à 9{{lié}}% selon le RCP2,6 (très probablement), ce qui inhiberait les flux verticaux de nutriments, de carbone et d’oxygène. {5.2.2.2, Figure RID.1}<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]B2.2 D’ici la période 2081-2100, selon le RCP8.5, la teneur en oxygène de l'océan (degré de confiance moyen), la teneur en nitrate des couches supérieures de l'océan (degré de confiance moyen), la production primaire nette (degré de confiance faible) et les exportations de carbone (degré de confiance moyen) devraient diminuer en moyenne respectivement de 3-4{{lié}}%, 9-14{{lié}}%, 4-11{{lié}}% et 9-16{{lié}}% par rapport à la période 2006-2015. Selon le RCP2.6, les changements anticipés à l'échelle mondiale d'ici 2081-2100 sont inférieurs à ceux du RCP8.5 pour la perte d'oxygène (très probable), la disponibilité des nutriments (aussi probable qu'improbable) et la production primaire nette (degré de confiance élevé). {5.2.2, encadré 5.1, Figures RID.1 et RID.3}<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]B2.3 L'absorption continuelle de carbone par l'océan d'ici 2100 ne peut qu'exacerber l'acidification des océans. Le pH de la surface de l'océan devrait diminuer d'environ 0,3 unité de pH d'ici la période 2081-2100 par rapport à la période 2006-2015 selon le RCP8.5 (pratiquement certain). Selon le RCP8.5, il y a des risques élevés pour les espèces clés formant des coquilles d'aragonite en raison du franchissement d'un seuil de stabilité de l'aragonite tout au long de l'année dans les océans polaires et subpolaires d'ici la période 2081-2100 (très probablement). Selon le RCP2.6, ces conditions seront évitées au cours du siècle (très probablement), mais certains systèmes de remontée d’eau profonde dans les marges Est devraient rester vulnérables (degré de confiance élevé). {3.2.3, 5.2.2, Encadré 5.1, Encadré 5.3, Figure RID.1}<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]B2.4 Les conditions climatiques, sans précédent depuis la période préindustrielle, se développent dans l'océan et augmentent les risques pour les écosystèmes de haute mer. L'acidification et le réchauffement de la surface sont déjà apparus au cours de la période historique (très probablement). La perte d'oxygène entre 100 et 600{{lié}}m de profondeur devrait se produire sur 59 à 80{{lié}}% de la superficie de l'océan d'ici la période 2031-2050 selon le RCP8.5 (très probable). Les cinq facteurs principaux de changement des écosystèmes marins (réchauffement et acidification de la surface, perte d'oxygène, changement de la teneur en nitrate et de la production nette primaire) devraient tous se produire avant 2100 dans plus de 60{{lié}}% de la superficie des zones océaniques selon le RCP8.5 et dans plus de 30{{lié}}% de la superficie selon le RCP2.6 (très probable). {Annexe I : Glossaire, Encadré 5.1, Encadré 5.1, Figure 1}<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]B2.5 Les vagues de chaleur marines devraient encore augmenter en fréquence, en durée, en étendue spatiale et en intensité (température maximale) (degré de confiance très élevé). Les modèles climatiques prévoient une augmentation de la fréquence des vagues de chaleur marines d’ici la période 2081-2100 par rapport à la période 1850-1900 d'environ 50 fois selon le RCP8.5 et de 20 fois selon le RCP2.6 (degré de confiance moyen). Les plus fortes augmentations de fréquence sont prévues pour l'Arctique et les océans tropicaux (degré de confiance moyen). L'intensité des vagues de chaleur marines devrait être multipliée par 10 environ d'ici la période 2081-2100 par rapport à la période 1850-1900 (degré de confiance moyen) selon le RCP8.5. {6.4, figure RID.1}<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]B2.6 Les phénomènes extrêmes liés à El Niño et à La Niña devraient probablement augmenter en fréquence au {{s|XXI}} et probablement intensifier les risques existants, avec des réactions plus sèches ou plus humides dans plusieurs régions du monde. Les phénomènes extrêmes liés à El Niño devraient se produire environ deux fois plus souvent au {{s|XXI}} qu’au {{s|XX}} qu’il s’agisse du RCP2.6 ou du RCP8.5 (degré de confiance moyen). Les projections indiquent également une augmentation en fréquence des phénomènes extrêmes liés au Dipôle de l'Océan Indien (degré de confiance faible). {6.5 ; Figures 6.5 et 6.6}<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]B2.7 L'AMOC devrait s'affaiblir au {{s|XXI}} selon tous les RCP (très probable), bien qu’un effondrement soit très peu probable (degré de confiance moyen). Selon les projections du CMIP5, d'ici 2300, un effondrement de l'AMOC est aussi probable qu'improbable pour les scénarios à émissions élevées et très improbable pour les scénarios à faibles émissions (degré de confiance moyen). Tout affaiblissement substantiel de l’AMOC devrait entraîner une baisse de la productivité marine dans l'Atlantique Nord (degré de confiance moyen), davantage de tempêtes en Europe du Nord (degré de confiance moyen), moins de précipitations estivales au Sahel (degré de confiance élevé) et de précipitations estivales sud-asiatiques (degré de confiance moyen), un nombre réduit de cyclones tropicaux dans l'Atlantique (degré de confiance moyen) et une hausse du niveau régional des mers le long des côtes nord-est de l'Amérique du Nord (degré de confiance moyen). De tels changements s’ajouteraient aux effets du réchauffement planétaire. {6.7, Figures 6.8-6.10}<br />
<br />
'''B3. Le niveau de la mer continue de monter à un rythme croissant. Des élévations extrêmes du niveau de la mer qui sont traditionnellement rares (une fois par siècle dans un passé récent) devraient se produire fréquemment (au moins une fois par an) à de nombreux endroits d'ici 2050 selon tous les scénarios RCP, particulièrement dans les régions tropicales (degré de confiance élevé). La fréquence croissante des niveaux d'eau élevés peut avoir de graves répercussions à de nombreux endroits, selon l'exposition (degré de confiance élevé). L'élévation du niveau de la mer devrait se poursuivre au-delà de 2100 dans tous les scénarios RCP. Pour un scénario impliquant des émissions élevées (RCP8.5), les projections de l'élévation mondiale du niveau de la mer d'ici 2100 sont supérieures à celles du RE5 en raison d'une contribution plus importante de la calotte glaciaire antarctique (degré de confiance moyen). Dans les siècles à venir, l'élévation du niveau de la mer devrait, selon le RCP8.5, dépasser des valeurs de plusieurs centimètres par an, entraînant une élévation de plusieurs mètres (degré de confiance moyen), tandis que pour le RCP2.6, elle devrait être limitée à environ 1m en 2300 (degré de confiance faible). L'augmentation prévue de l'intensité des cyclones tropicaux et des précipitations (degré de confiance élevé) aggravera le niveau extrême des mers et les phénomènes côtiers dangereux. Les changements prévus dans les hauteurs des vagues et des marées varient localement en ce qui concerne l'amplification ou l'atténuation de ces dangers (degré de confiance moyen). {Encadré 5 du chapitre 1, Encadré 8 chapitre 3, 4.1, 4.2, 5.2.2, 6.3.1, Figures RID.1, RID.4 et RID.5}'''<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto3.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]]B3.1 L'élévation du niveau moyen des océans (NMO) selon le RCP2.6 devrait être de 0,39{{lié}}m ({{nobr|0,26-0,53 m}}, portée probable) pour la période 2081-2100, et de 0,43{{lié}}m ({{nobr|0,29-0,59 m}}, fourchette probable) en 2100, par rapport aux prévisions pour 1986-2005. Pour RCP8.5, l'élévation correspondante du NMO est de 0,71{{lié}}m ({{nobr|0,51-0,92 m}}, fourchette probable) pour 2081-2100 et 0,84{{lié}}m (0,61-1,10{{lié}}m, fourchette probable) en 2100. Les projections d'élévation du niveau moyen des océans sont plus élevées de 0,1{{lié}}m par rapport à l'AR5 sous RCP8.5 en 2100, et la fourchette probable dépasse 1{{lié}}m en 2100 du fait de pertes prévues plus importantes au niveau de la calotte glacière Antarctique (degré de confiance moyen). L'incertitude à la fin du siècle est principalement due aux calottes glaciaires, en particulier en Antarctique. {4.2.3 ; Figures RID.1 et RID.5}<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto3.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]B3.2 Les projections concernant le niveau de la mer montrent des différences régionales autour du NMO. Les processus qui ne sont pas induits par le changement climatique récent, comme l'affaissement local causé par les processus naturels et les activités humaines, sont importants pour les changements qui surviennent dans les variations du niveau de la mer sur la côte (degré de confiance élevé). Tandis que l'importance relative de l'élévation du niveau de la mer due au climat devrait augmenter avec le temps, les processus locaux doivent être pris en compte pour les projections et les impacts du niveau de la mer (degré de confiance élevé). {RID 3.4, 4.2.1, 4.2.2, Figure RID.5}<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto3.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]]B3.3 Le taux d'élévation du niveau moyen des océans à l'échelle mondiale devrait atteindre 15 mm.an<sup>-1</sup> (10-20{{lié}}mm.an<sup>-1</sup>, fourchette probable) en 2100 selon le RCP8.5, et dépasser plusieurs centimètres par an au {{s|XXII}}. Selon le RCP2.6, le taux devrait atteindre 4{{lié}}mm.an<sup>-1</sup> (2-6 mm.an<sup>-1</sup>, fourchette probable) en 2100. Les études modélisées indiquent une élévation du niveau de la mer de plusieurs mètres d'ici 2300 ({{nobr|2,3-5,4 m}} pour le RCP8,5 et {{nobr|0,6-1,07 m}} pour le RCP2,6) (degré de confiance faible), indiquant l'importance de réduire les émissions pour limiter la montée du niveau de la mer. Les processus qui déterminent le moment de la perte future du plateau de glace et l'ampleur de l'instabilité des calottes glaciaires pourraient accroître la contribution de l'Antarctique à l'élévation du niveau de la mer à des valeurs nettement supérieures à celles de la fourchette probable en un siècle ou plus (degré de confiance faible). Compte tenu des conséquences de l'élévation du niveau de la mer provoquée par l'effondrement de certaines parties de la calotte glaciaire antarctique, ce risque d'impact élevé mérite notre attention. {Encadré 5 in chapitre 1, Encadré 8 in chapitre 3, 4.1, 4.2.3}<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto3.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]]B3.4 L'élévation du niveau moyen des océans à l'échelle mondiale entraînera une augmentation de la fréquence des élévations extrêmes du niveau de la mer dans la plupart des régions. On prévoit que les élévations locales du niveau de la mer qui se sont produites une fois par siècle (événements centennaux historiques) se produiront au moins annuellement dans la plupart des régions d'ici 2100 selon tous les scénarios RCP (niveau de confiance élevé). De nombreuses mégalopoles et petites îles de faible altitude (y compris les PEID) devraient connaître des événements centennaux historiques au moins une fois par an d'ici 2050 selon RCP2.6, RCP4.5 et RCP8.5. L'année où l'événement centennal historique devient un événement annuel dans les latitudes moyennes se situe le plus tôt dans RCP8.5, puis dans RCP4.5 et enfin dans RCP2.6. La fréquence croissante des niveaux d'eau élevés peut avoir de graves répercussions dans de nombreux lieux, selon le niveau d'exposition (niveau de confiance élevé). {4.2.3, 6.3, Figures RID.4 et RID.5}<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto3.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]B3.5 Les hauteurs significatives des vagues (la hauteur moyenne du creux à la crête du tiers supérieur des vagues) devraient augmenter dans l'océan Austral et le Pacifique oriental tropical (degré de confiance élevé) et en mer Baltique (degré de confiance moyen) et diminuer dans l'Atlantique Nord et en mer Méditerranée (confiance élevée) selon le scénario RCP8.5. Les amplitudes et les rythmes des marées côtières devraient changer en raison de l'élévation du niveau de la mer et des mesures d'adaptation côtières (très probablement). Les variations estimées des vagues résultant des changements de conditions météorologiques et des marées dues à l'élévation du niveau de la mer peuvent localement renforcer ou atténuer les risques côtiers (degré de confiance moyen). {6.3.1, 5.2.2}<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto3.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]]B3.6 L'intensité moyenne des cyclones tropicaux, la proportion de cyclones tropicaux des catégories 4 et 5 et les taux moyens de précipitations associés devraient augmenter si la hausse des températures mondiales est de 2{{lié}}°C au-dessus de toute période de référence (degré de confiance moyen). L'élévation du niveau moyen des océans contribuera à l'élévation du niveau extrême des mers associée aux cyclones tropicaux (degré de confiance très élevé). Les phénomènes côtiers seront exacerbés en raison d'une augmentation de l'intensité moyenne, de l'ampleur des ondes de tempête et des taux de précipitations dues aux cyclones tropicaux. On prévoit des augmentations plus importantes sous RCP8.5 que sous RCP2.6 entre le milieu du siècle et 2100 (degré de confiance moyen). Il y a peu de certitude quant aux changements dans la fréquence future des cyclones tropicaux à l'échelle mondiale. {6.3.1}<br />
<br />
====Risques projetés pour les écosystèmes====<br />
'''B.4 Les changements de la cryosphère terrestre continueront de modifier les écosystèmes terrestres et d'eau douce dans les régions polaires et de haute montagne, avec des changements majeurs dans la répartition des espèces qui entraîneront des changements dans la structure et le fonctionnement des écosystèmes et la perte éventuelle d’une biodiversité unique au monde (degré de confiance moyen). Les feux de forêt devraient augmenter considérablement pendant le reste du siècle dans la plupart des régions de toundra et des régions boréales, ainsi que dans certaines régions montagneuses (degré de confiance moyen). {2.3.3, Encadré 3.4, 3.4.3}'''<br />
<br />
[[Image:picto1.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]]B4.1 Dans les régions de haute montagne, la poursuite de la migration vers le haut des pentes des espèces de basse altitude, la contraction de l'aire de répartition et l'augmentation de la mortalité entraîneront le déclin des populations de nombreuses espèces alpines, en particulier celles qui dépendent des glaciers ou de la neige (degré de confiance élevé) avec une perte locale et éventuellement mondiale des espèces (degré de confiance moyen). La persistance des espèces alpines et le maintien des services écosystémiques dépendent de mesures de conservation et d'adaptation appropriées (degré de confiance élevé). {2.3.3}<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]]B4.2 Sur les terres arctiques, on prévoit une perte de biodiversité unique au monde, car il existe peu de refuges pour certaines espèces du Haut-Arctique et par conséquent ces espèces sont en concurrence avec des espèces plus tempérées (degré de confiance moyen). On prévoit que les arbustes et les arbres en expansion couvriront 24 à 52{{lié}}% de la toundra arctique d'ici 2050 (degré de confiance moyen). La forêt boréale devrait s’étendre à sa lisière nord, tout en diminuant à sa lisière sud, où elle sera remplacée par des zones boisées et arbustives à plus faible quantité de biomasse (degré de confiance moyen). {3.4.3, Encadré 3.4}<br />
<br />
[[Image:picto1.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]]B4.3 Le dégel du pergélisol et la diminution de la neige affecteront l'hydrologie et les feux de forêt de l'Arctique et des montagnes, avec des répercussions sur la végétation et la faune (degré de confiance moyen). Environ 20{{lié}}% du pergélisol terrestre de l'Arctique est vulnérable au dégel abrupt et à l'affaissement du sol, ce qui devrait accroître de plus de 50{{lié}}% la superficie des petits lacs d'ici 2100 selon le RCP8.5 (degré de confiance moyen). Même si l'on prévoit une intensification du cycle global de l'eau dans la région, y compris une augmentation des précipitations, de l'évapotranspiration et du débit des rivières se jetant dans l'océan Arctique, la diminution de la neige et du pergélisol peut entraîner l'assèchement du sol et avoir des conséquences sur la productivité et les perturbations des écosystèmes (degré de confiance moyen). On prévoit que les feux de forêt augmenteront pendant le reste du siècle dans la plupart des régions de toundra et des régions boréales, ainsi que dans certaines régions montagneuses, tandis que les interactions entre le climat et la végétation en évolution influenceront l'intensité et la fréquence futures des incendies (degré de confiance moyen). {2.3.3, 3.4.1, 3.4.2, 3.4.3, RID B1}<br />
<br />
'''B5. Une diminution de la biomasse mondiale des populations d'animaux marins, de leur production et du potentiel de capture des pêcheries, ainsi qu'un changement dans la composition en espèces sont projetés au cours du {{s|XXI}} dans tous les écosystèmes océaniques, de la surface aux fonds marin, selon tous les scénarios d'émission (degré de confiance moyen). Le taux et l'ampleur du déclin devraient être les plus élevés sous les tropiques (degré de confiance élevé), tandis que les impacts demeurent diversifiés dans les régions polaires (degré de confiance moyen) et augmentent pour les scénarios à fortes émissions. L'acidification des océans (degré de confiance moyen), la perte d'oxygène (degré de confiance moyen) et la réduction de l'étendue de la banquise (degré de confiance moyen) ainsi que les conséquences des activités humaines autres que l’augmentation des gaz à effet de serre (degré de confiance moyen) peuvent exacerber ces conséquences du réchauffement sur les écosystèmes. {3.2.3, 3.3.3, 5.2.2, 5.2.3, 5.2.4, 5.4.1, Figure RID.3}'''<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]B5.1 Le réchauffement prévu des océans et les changements dans la production primaire nette modifient la biomasse, la production et la structure des populations des écosystèmes marins. La biomasse mondiale d'animaux marins sur toute la chaîne alimentaire devrait diminuer de {{nobr|15,0 ± 5,9 %}} (plage très probable) et le potentiel de capture maximal des pêcheries de {{nobr|20,5-24,1 %}} d'ici la fin du {{s|XXI}} par rapport à la période 1986-2005 suivant le scénario RCP8.5 (degré de confiance moyen). Ces changements devraient être trois à quatre fois plus importants avec le RCP8.5 qu’avec le RCP2.6. {3.2.3, 3.3.3.3, 5.2.2, 5.2.3, 5.4.1, Figure RID.3}<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]B5.2 Dans le cadre d'une stratification accrue, la réduction de l'apport en nutriments devrait entraîner une baisse de la production primaire nette des océans tropicaux de 7 à 16{{lié}}% (plage très probable) suivant le RCP8.5 d'ici la période 2081-2100 (degré de confiance moyen). Dans les régions tropicales, la biomasse et la production d'animaux marins devraient diminuer davantage que la moyenne mondiale quel que soit le scénario d'émissions au {{s|XXI}} (degré de confiance élevé). Le réchauffement et les changements de la banquise devraient accroître la production primaire nette dans l'Arctique (degré de confiance moyen) et autour de l'Antarctique (degré de confiance faible), du fait d'apports en nutriments modifiés par des changements des remontées d’eau profonde et de la stratification. À l'échelle mondiale, on prévoit que le flux de sédimentation de matière organique provenant de la couche supérieure de l'océan diminuera, en grande partie en raison des changements dans la production primaire nette (degré de confiance élevé). Par conséquent, on prévoit que 95{{lié}}% ou plus des grands fonds marins (3 000 à 6 000{{lié}}m de profondeur) et des écosystèmes de coraux d'eau froide des profondeurs connaîtront un déclin de la biomasse benthique suivant le scénario RCP8.5 (degré de confiance moyen). {3.2.3, 5.2.2. 5.2.4, Figure RID.1}<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]B5.3 Le réchauffement, l'acidification des océans, la réduction de l'étendue saisonnière des banquises et la perte continue de la banquise pluriannuelle devraient avoir des répercussions directes et indirectes sur les écosystèmes marins polaires en raison de leurs effets sur les habitats, les populations et leur viabilité (degré de confiance moyen). L'aire de répartition géographique devrait se réduire pour les espèces marines de l'Arctique, y compris pour les mammifères marins, les oiseaux et les poissons, tandis que l'aire de répartition de certaines populations de poissons subarctiques devrait s'étendre, ce qui accentuera la pression sur les espèces du Haut Arctique (degré de confiance moyen). Dans l'océan Austral, l'habitat du krill de l'Antarctique, espèce clé de l’alimentation des manchots, des phoques et des baleines, devrait se contracter vers le sud suivant les scénarios RCP2.6 et RCP8.5 (degré de confiance moyen). {3.2.2, 3.2.3, 5.2.3}<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]B5.4 Le réchauffement des océans, la perte d'oxygène, l'acidification et la diminution des flux de carbone organique depuis la surface vers les profondeurs océaniques devraient nuire aux coraux d'eau froide, formant des habitats qui permettent une biodiversité élevée, en partie à cause d’une calcification réduite, d’une dissolution accrue des squelettes et de la bioérosion (degré de confiance moyen). La vulnérabilité et les risques sont les plus élevés lorsque les conditions de température et d'oxygène atteignent tous deux des valeurs en dehors des plages de tolérance de l'espèce (degré de confiance moyen). {Encadré 5.2, Figure RID.3}<br />
<br />
[[Image:Rapport spécial du GIEC sur l%u2019océan et la cryosphère SROCC-RID3.png|1000px]]<br />
<br />
'''Figure RID.3''' : Changements, impacts et risques prévus pour les régions océaniques et les écosystèmes : a) production primaire nette y compris en profondeur (le NPP dans le CMIP527{{lié}}<ref>Le NPP est évalué à partir du projet 5 de comparaison des modèles couplés (CMIP5).</ref> ), b) biomasse animale totale (y compris en profondeur - les poissons et les invertébrés du FISHMIP{{lié}}<ref>La biomasse animale provient du projet Modèles de Comparaison de Pêcheries et d'Écosystèmes Marins (FISHMIP).</ref>), c) potentiel maximal de capture des pêcheries et d) impacts et risques pour les écosystèmes côtiers et de haute mer. Les trois panneaux de gauche représentent l'image simulée des moyennes (a,b) et (c) observées pour le passé récent (1986-2005), les panneaux du milieu et de droite représentent respectivement les changements projetés (en %) d'ici 2081-2100 par rapport au passé récent dans les scénarios des émissions de gaz à effet de serre faibles (RCP2.6) et élevées (RCP8.5) {Encadré RID.1} . La biomasse animale totale dans un passé récent (b, panneau de gauche) représente la biomasse animale totale projetée pour chaque pixel spatial par rapport à la moyenne mondiale. c) *Prises moyennes observées dans un passé récent (d'après les données de la base de données mondiale sur les pêcheries Sea Around Us) ; les changements projetés du potentiel maximal de prises dans les pêcheries dans les eaux du plateau continental sont basés sur la moyenne de deux modèles de pêcheries et d'écosystèmes marins. Pour indiquer les zones d'incohérence du modèle, les zones ombrées représentent les régions où les modèles sont en désaccord sur la direction du changement pour a) et b) pour plus de 3 des 10 projections du modèle, et pour c) pour un modèle sur deux. Bien qu'ils ne soient pas ombrés, les changements prévus dans les régions arctique et antarctique en ce qui concerne b) la biomasse animale totale et c) le potentiel de capture des pêcheries sont peu fiables en raison des incertitudes associées à la modélisation des multiples facteurs en interaction et des réactions des écosystèmes. Les projections présentées en b) et c) sont motivées par les changements des conditions physiques et biogéochimiques de l'océan, par exemple la température, le niveau d'oxygène et la production primaire nette projetée à partir des modèles du système terrestre CMIP5. **L'épipélagique désigne la partie supérieure de l'océan où la profondeur est inférieure à 200{{lié}}m et où il y a suffisamment de lumière solaire pour permettre la photosynthèse. d) Évaluation des risques pour les écosystèmes côtiers et de haute mer en fonction des impacts climatiques observés et prévus sur la structure, le fonctionnement et la biodiversité des écosystèmes. Les impacts et les risques sont présentés en fonction des changements de la température moyenne à la surface du globe (GMST) par rapport au niveau préindustriel. Puisque les évaluations des risques et des impacts sont fondées sur la température de surface de la mer (SST), les niveaux de SST correspondants sont indiqués{{lié}}<ref>La conversion entre la GMST et la SST se base sur un facteur 1,44 qui provient des changements dans un ensemble de simulations du RCP8.5 ; ce facteur a une incertitude d'environ 4{{lié}}% du fait des différences entre les scénarios RCP2.6 et RCP8.5 {Tableau RID.1}</ref>.<br />
L'évaluation des transitions de risque est décrite au chapitre 5, sections 5.2, 5.3, 5.2.5 et 5.3.7 ainsi que dans les documents supplémentaires SM5.3, le tableau SM5.6, le tableau SM5.8 et d’autres parties du rapport sous-jacent. La figure indique les risques évalués à des niveaux approximatifs de réchauffement et les risques croissants liés au climat dans l'océan : réchauffement de l'océan, acidification, désoxygénation, stratification de densité accrue, changements dans les flux de carbone, élévation du niveau de la mer et augmentation de la fréquence et/ou de l'intensité des événements extrêmes. L'évaluation tient compte de la capacité d'adaptation naturelle des écosystèmes, de leur exposition et de leur vulnérabilité. L'impact et les niveaux de risque ne tiennent pas compte des stratégies de réduction des risques telles que les interventions humaines ou les changements futurs de facteurs non climatiques. Les risques pour les écosystèmes ont été évalués en tenant compte des aspects biologiques, biogéochimiques, géomorphologiques et physiques. Les risques plus élevés associés aux effets des aléas climatiques se renforçant mutuellement comprennent la perte d'habitat et de biodiversité, les changements dans la composition des espèces et l'aire de répartition de celles-ci et les impacts/risques sur la structure et le fonctionnement des écosystèmes, y compris les changements dans la biomasse et la densité animales et végétales, la productivité, les flux de carbone et le transport sédimentaire. Dans le cadre de l'évaluation, la documentation a été compilée et les données ont été extraites dans un tableau résumé. Un processus d’élicitation entre experts à plusieurs cycles a eu lieu avec une évaluation indépendante pour déterminer les seuils et une discussion finale pour arriver à un consensus. Plus d'informations sur les méthodes utilisées et la documentation sous-jacente se trouvent au chapitre 5, sections 5.2 et 5.3 et dans les documents supplémentaires. {3.2.3, 3.2.4, 5.2, 5.3, 5.2.5, 5.3.7, SM5.6, SM5.8, Figure 5.16, Encadré 1 du chapitre 1 Tableau CCB1}<br />
<br />
'''B6. Les risques d'impacts graves sur la biodiversité, la structure et la fonction des écosystèmes côtiers devraient être plus importants pour des températures plus élevées atteintes au {{s|XXI}} et au-delà dans le cadre de scénarios d’émissions élevées par rapport aux scénarios de plus faibles émissions. Les réactions prévues des écosystèmes comprennent la perte des habitats et de la diversité des espèces, et la dégradation des fonctions de l'écosystème. La capacité des organismes et des écosystèmes à s'ajuster et à s'adapter est plus importante dans les scénarios d'émissions plus faibles (degré de confiance élevé). Les écosystèmes sensibles tels que les herbiers marins et les forêts de kelp seront confrontés à des risques élevés si le réchauffement planétaire dépasse +2{{lié}}°C par rapport à la température préindustrielle, combiné à d'autres dangers liés au changement climatique (degré de confiance élevé). Les coraux d'eaux chaudes sont déjà confrontés à un risque élevé et devraient passer à un risque très élevé même si le réchauffement planétaire est limité à 1,5{{lié}}°C (degré de confiance très élevé). {4.3.3, 5.3, 5.5, Figure RID.3}'''<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto3.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]B6.1 D'ici 2100, tous les écosystèmes côtiers évalués devraient faire face à un niveau de risque croissant, allant d'un risque modéré à élevé suivant le RCP2.6, jusqu’à un risque élevé à très élevé selon le RCP8.5. Les écosystèmes côtiers rocheux intertidaux devraient être exposés à un risque très élevé d'ici 2100 (degré de confiance moyen) selon le RCP8.5 en raison de l'exposition au réchauffement, en particulier pendant les vagues de chaleur marines, ainsi que de l'acidification, de la hausse du niveau de la mer, de la perte des espèces calcifiantes et de la biodiversité (degré de confiance élevé). L'acidification des océans met ces écosystèmes à l'épreuve et limite encore davantage l’adéquation à leur habitat (degré de confiance moyen) en inhibant leur rétablissement par la réduction de la calcification et un accroissement de la bioérosion. Le déclin des forêts de kelp devrait se poursuivre dans les régions tempérées en raison du réchauffement, en particulier dans le cadre de l'intensification prévue des vagues de chaleur marines, avec un risque élevé d'extinctions locales selon le RCP8.5 (degré de confiance moyen). {5.3, 5.3.5, 5.3.6, 5.3.7, 6.4.2, Figure RID.3}<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto3.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]B6.2 Les herbiers marins, les prés salés et les réserves de carbone associées sont confrontés à un risque modéré en cas de réchauffement de la planète de 1,5{{lié}}°C qui augmente avec le réchauffement (degré de confiance moyen). Dans le monde, de 20{{lié}}% à 90{{lié}}% des zones humides côtières actuelles devraient disparaître d'ici 2100, selon la montée prévue du niveau moyen des océans, les différences régionales et les types de zones humides, surtout lorsque la croissance verticale est déjà limitée par une réduction des apports sédimentaires et que la migration vers les terres est limitée par des topographies escarpées ou des modifications humaines des rivages (degré de confiance élevé). {4.3.3, 5.3.2, Figure RID.3, RID A6.1}<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto3.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]B6.3 Le réchauffement des océans, l'élévation du niveau moyen des océans et les changements des marées devraient accroître la salinisation et l'hypoxie dans les estuaires (degré de confiance élevé), avec des risques élevés pour certains biotes, entraînant une migration, une réduction de la survie et une extinction locale dans les scénarios de fortes émissions (degré de confiance moyen). Ces impacts devraient être plus prononcés dans les estuaires eutrophiques et peu profonds les plus vulnérables, avec une faible amplitude de marée dans les régions tempérées et les latitudes élevées (degré de confiance moyen). {5.2.2., 5.3.1, Figure RID.3}<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto3.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]B6.4 Presque tous les récifs coralliens d'eaux chaudes devraient subir d'importantes pertes de superficie et des extinctions locales, même en cas de réchauffement planétaire limité à 1,5{{lié}}°C (degré de confiance élevé). La composition en espèces et la diversité des populations coralliennes restantes devraient différer des récifs actuels (degré de confiance très élevé). {5.3.4, 5.4.1, Figure RID.3}<br />
<br />
====Risques projetés pour les populations et les services écosystémiques====<br />
'''B7. Les changements futurs de la cryosphère terrestre devraient affecter les ressources en eau et leurs utilisations, comme la production hydroélectrique (degré de confiance élevé) et l'agriculture irriguée dans les zones de montagne et en aval (degré de confiance moyen), ainsi que les moyens de subsistance dans l'Arctique (degré de confiance moyen). Les changements dans les inondations, les avalanches, les glissements de terrain et la déstabilisation du sol devraient accroître les risques pour les infrastructures, les biens culturels, touristiques et récréatifs (degré de confiance moyen). {2.3, 2.3.1, 3.4.3}'''<br />
<br />
[[Image:picto1.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]]B7.1 Les risques de catastrophe pour les implantations humaines et les moyens de subsistance dans les zones de montagne et dans l'Arctique devraient augmenter (degré de confiance moyen) en raison de l'évolution future des risques tels que les inondations, les incendies, les glissements de terrain, les avalanches, le manque de fiabilité des conditions de glace et de neige et l'exposition accrue à ces risques des populations et des infrastructures (degré de confiance élevé). Les projections montrent que les approches techniques actuelles de réduction des risques seront moins efficaces à mesure que les dangers changent de nature (degré de confiance moyen). En montagne, des stratégies significatives de réduction des risques et d'adaptation peuvent aider à éviter l’augmentation des conséquences des inondations et des glissements de terrain bien que l'exposition et la vulnérabilité augmentent dans de nombreuses régions de montagne au cours de ce siècle (degré de confiance élevé) {2.3.2, 3.4.3 et 3.5.2}<br />
<br />
[[Image:picto1.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]]B7.2 On prévoit que l'affaissement de la surface terrestre causé par le dégel du pergélisol aura des répercussions sur les infrastructures urbaines et rurales de communication et de transport dans l'Arctique et dans les régions de montagne (degré de confiance moyen). La majeure partie des infrastructures arctiques se trouvent dans des régions où l'on prévoit une intensification du dégel du pergélisol d'ici le milieu du siècle. La modernisation et le réaménagement des infrastructures pourraient réduire de moitié les coûts associés au dégel du pergélisol et aux effets connexes du changement climatique d'ici 2100 (degré de confiance moyen). {2.3.4, 3.4.1, 3.4.3}<br />
<br />
[[Image:picto1.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]]B7.3 Le tourisme, les loisirs et les biens culturels de montagne devraient être affectés négativement par les changements futurs de la cryosphère (degré de confiance élevé). Dans le cadre d’un climat plus chaud dans la plupart des régions d'Europe, d'Amérique du Nord et du Japon, les technologies actuelles d'enneigement artificiel devraient être moins efficaces pour réduire les conséquences pour le ski, en particulier à 2{{lié}}°C de réchauffement planétaire et au-delà (degré de confiance élevé). {2.3.5, 2.3.6}<br />
<br />
'''B8. Les changements futurs dans la répartition et l’abondance des poissons et dans le potentiel de capture des pêcheries en raison du changement climatique devraient affecter les revenus, les moyens de subsistance et la sécurité alimentaire des populations dépendantes des ressources marines (degré de confiance moyen). À long terme, la perte et la dégradation des écosystèmes marins compromettent le rôle de l'océan dans les valeurs culturelles, récréatives et intrinsèques qui sont importantes pour l'identité et le bien-être humains (degré de confiance moyen). {3.2.4, 3.4.3, 5.4.1, 5.4.2, 6.4}'''<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]B8.1 Les déplacements géographiques prévus et les diminutions de la biomasse animale marine mondiale et du potentiel de capture de poissons sont plus prononcés dans le cadre du RCP8.5 que pour le RCP2.6, ce qui accroît les risques sur les revenus et les moyens de subsistance des communautés humaines dépendantes, particulièrement dans les régions économiquement vulnérables (degré de confiance moyen). Ces estimations de redistribution des ressources et de leur abondance augmentent les risques de conflits entre les pêcheries, les autorités ou les communautés (degré de confiance moyen). Les défis de gestion de la pêche sont très répandus dans le cadre du RCP8.5 avec des zones sensibles régionales tels que l'Arctique et l'océan Pacifique tropical (degré de confiance moyen). {3.5.2, 5.4.1, 5.4.2, 5.5.2, 5.5.3, 6.4.2, Figure RID.3}<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto3.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]B8.2 Le déclin des récifs coralliens d'eau chaude devrait compromettre considérablement les services qu'ils fournissent à la société, tels que l'alimentation (degré de confiance élevé), la protection côtière (degré de confiance élevé) et le tourisme (degré de confiance moyen). L'augmentation des risques pour la sécurité des produits de la mer (degré de confiance moyen) associée à la diminution de la disponibilité des produits de la mer devrait accroître le risque pour la santé nutritionnelle dans certaines communautés qui dépendent fortement des produits de la mer (degré de confiance moyen), comme celles de l'Arctique, de l'Afrique de l'Ouest et des petits États insulaires en voie de développement. De telles conséquences aggravent les risques liés à d'autres changements dans l'alimentation et les systèmes alimentaires causés par les changements sociaux et économiques et par les effets du changement climatique sur les terres émergées (degré de confiance moyen). {3.4.3, 5.4.2, 6.4.2}<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto3.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]B8.3 Le réchauffement planétaire compromet la qualité sanitaire des produits de la mer (degré de confiance moyen) par l'exposition humaine à une bioaccumulation élevée de polluants organiques persistants et de mercure dans les plantes et les animaux marins (degré de confiance moyen), l'augmentation de la prévalence des pathogènes flottants du genre ''Vibrio'' (degré de confiance moyen) et une probabilité accrue de prolifération d'algues toxiques (degré de confiance moyen). On prévoit que ces problèmes affecteront particulièrement les collectivités humaines qui consomment beaucoup de fruits de mer, comme les collectivités autochtones côtières (degré de confiance moyen), ainsi que les secteurs économiques comme la pêche, l'aquaculture et le tourisme (degré de confiance élevé). {3.4.3, 5.4.2, Encadré 5.3}<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto3.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]B8.4 Les impacts du changement climatique sur les écosystèmes marins et leurs services mettent en péril des dimensions culturelles clés de la vie et des moyens de subsistance (degré de confiance moyen), notamment en modifiant la répartition ou l'abondance des espèces utilisées et en réduisant l'accès aux zones de pêche ou de chasse. Cela comprend la perte potentiellement rapide et irréversible de la culture et des connaissances locales et autochtones, ainsi que des conséquences négatives sur l'alimentation traditionnelle et la sécurité alimentaire, sur les aspects esthétiques et sur les activités récréatives marines (degré de confiance moyen). {3.4.3, 3.5.3, 5.4.2}<br />
<br />
'''B9. L'élévation du niveau moyen et extrême de la mer, ainsi que le réchauffement et l'acidification des océans, devraient exacerber les risques pour les communautés humaines dans les zones côtières de faible altitude (degré de confiance élevé). Dans les communautés humaines de l'Arctique sur des terres en pente douce et dans les atolls urbains, les risques devraient être modérés à élevés même dans un scénario de faibles émissions (RCP2.6) (degré de confiance moyen), jusqu’à atteindre les limites d'adaptation (degré de confiance élevé). Dans un scénario d'émissions élevées (RCP8.5), les régions deltaïques et les villes côtières riches en ressources devraient connaître des niveaux de risque modérés à élevés après 2050 dans le cadre de l'adaptation actuelle (degré de confiance moyen). Une adaptation ambitieuse, comprenant une gouvernance transformatrice, devrait réduire les risques (degré de confiance élevé), mais avec des avantages selon le contexte {4.3.3, 4.3.4, 6.9.2, Encadré 9, SM4.3, Figure RID.5}'''<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto3.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]]B9.1 En l'absence d'efforts d'adaptation plus ambitieux qu'aujourd'hui, et selon la tendance actuelle d'exposition et de vulnérabilité croissantes des populations côtières, les risques tels que l'érosion et la perte de terres, les inondations, la salinisation et les conséquences en cascade dus à la hausse moyenne du niveau des océans et aux événements extrêmes devraient augmenter considérablement au cours du siècle, tous scénarios confondus (degré de confiance très élevé). Selon les mêmes hypothèses, les dommages annuels causés par les inondations côtières devraient être multipliés par 2 ou par 3 d'ici 2100 par rapport à aujourd'hui (degré de confiance élevé). {4.3.3, 4.3.4, Encadré 6.1, 6.8, SM4.3, Figures RID.4 et RID.5}<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto3.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]B9.2 Les populations vulnérables dans les environnements de récifs coralliens, les atolls urbains et les sites arctiques de faible altitude seront confrontées à des risques élevés à très élevés d’élévation du niveau des océans bien avant la fin de ce siècle dans le cas de scénarios à émissions élevées. Cela implique d'atteindre les limites de l'adaptation, c'est-à-dire les points où les objectifs d'un acteur (ou les besoins du système) ne peuvent être protégés des risques intolérables par des actions d'adaptation (degré de confiance élevé). L'atteinte des limites d'adaptation (p. ex. biophysique, géographique, financière, technique, sociale, politique et institutionnelle) dépend du scénario d'émissions et de la tolérance au risque propre au contexte considéré, et devrait s'étendre à d'autres zones au-delà de 2100, en raison de l'élévation à long terme du niveau des océans (degré de confiance moyen). Certains pays insulaires devraient devenir inhabitables en raison des changements des océans et de la cryosphère liés au climat (degré de confiance moyen), mais les seuils d'habitabilité restent extrêmement difficiles à évaluer. {4.3.4, 4.4.2, 4.4.2, 4.4.3, 5.5.2, Encadré 9, SM4.3, RID C1, Glossaire, Figure RID.5}<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto3.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]]B9.3 À l'échelle mondiale, un rythme plus lent des changements des océans et de la cryosphère liés au climat offre de meilleures possibilités d'adaptation (degré de confiance élevé). Il est certain qu'une adaptation ambitieuse comprenant une gouvernance pour un changement transformateur a le potentiel de réduire les risques dans de nombreux endroits, mais ces avantages peuvent varier d'un endroit à l'autre. À l'échelle mondiale, la protection côtière peut diviser les risques d'inondation par 2 ou 3 au cours du {{s|XXI}}, mais dépend d'investissements de l'ordre de plusieurs dizaines à plusieurs centaines de milliards de dollars US par an (degré de confiance élevé). Si ces investissements sont généralement rentables pour les zones urbaines densément peuplées, on peut remettre en cause le fait que les zones rurales et les zones les plus pauvres puissent se le permettre, le coût annuel relatif pour certains petits États insulaires s'élevant à plusieurs pour cent du PIB (degré de confiance élevé). Même avec des efforts d'adaptation importants, les risques résiduels et les pertes associées devraient se produire (degré de confiance moyen), mais les limites de l'adaptation spécifiques au contexte et les risques résiduels restent difficiles à évaluer. {4.1.3, 4.2.2.4, 4.2.2.4, 4.3.1, 4.3.2, 4.3.4, 4.4.3, 6.9.1, 6.9.2, Encadré 1-2 du chapitre 1, RID4.3, Figure RID.5}<br />
<br />
[[Image:Rapport spécial du GIEC sur l%u2019océan et la cryosphère SROCC-RID4.png|1000px]]<br />
<br />
'''Figure RID.4''' : Effet de l'élévation régionale du niveau de la mer sur les phénomènes extrêmes associés dans les zones côtières. a) Illustration schématique des phénomènes extrêmes de niveaux de la mer et de leur récurrence moyenne dans le passé récent (1986-2005) et dans le futur. En raison de l'élévation du niveau moyen des océans, on prévoit que les niveaux locaux de la mer qui se sont produits une fois par siècle (événements centennaux historiques ECH) se reproduiront plus fréquemment à l'avenir. b) L'année où les ECH devraient se reproduire une fois par an en moyenne selon le RCP8.5 et selon le RCP2.6, dans les 439 sites côtiers où les observations sont suffisantes. L'absence de cercle indique une incapacité d'effectuer une évaluation en raison d'un manque de données, mais n'indique pas l'absence d'exposition et de risque. Plus le cercle est sombre, plus cette transition est prévue tôt. La plage probable est de ± 10 ans quand cette transition est prévue avant 2100. Les cercles blancs (33{{lié}}% des lieux selon le RCP2.6 et 10{{lié}}% selon le RCP8.5) indiquent que les ECH ne devraient pas se reproduire tous les ans avant 2100. c) Une indication des sites où cette transition des ECH en événement annuel devrait se produire plus de 10 ans plus tard dans le cadre du RCP2.6, comparativement au RCP8.5. Comme les scénarios conduisent à de petites différences d'ici 2050 dans de nombreux sites, les résultats ne sont pas montrés ici pour le RCP4.5, mais ils sont disponibles au chapitre 4. {4.2.3, Figure 4.10, Figure 4.12}<br />
<br />
==RID.C Mise en oeuvre de réponses aux changements dans l'océan et la cryosphère==<br />
<br />
===Défis===<br />
'''C1. Les impacts des changements liés au climat dans les océans et la cryosphère mettent de plus en plus au défi les efforts actuels de gouvernance pour élaborer et mettre en œuvre des mesures d'adaptation à l'échelle locale et mondiale et, dans certains cas, les pousser à leurs limites. Les personnes les plus exposées et les plus vulnérables sont souvent celles dont la capacité de réaction est la plus faible (degré de confiance élevé). {1.5, 1.7, cases de chapitre 2 à 3 du chapitre 1, 2.3.1, 2.3.2, 2.3.2, 2.3.3, 2.4, 3.2.4, 3.4.3, 3.5.2, 3.5.3, 3.5.3, 4.1, 4.3.3, 4.4.3, 5.5.2, 5.5.3, 6.9}'''<br />
<br />
[[Image:picto1.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto3.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]C1.1 Les échelles temporelles des impacts du changement climatique dans l'océan et la cryosphère et leurs conséquences sociétales opèrent sur des horizons temporels plus longs que ceux des mécanismes de gouvernance (par exemple les cycles de planification, les cycles de prise de décisions publiques et institutionnelles et les instruments financiers). De telles différences temporelles mettent à l'épreuve la capacité des sociétés à se préparer et à réagir de façon adéquate aux changements à long terme, y compris aux variations de la fréquence et de l'intensité des événements extrêmes (degré de confiance élevé). Les glissements de terrain et les inondations dans les régions de haute montagne, les risques pour les espèces et les écosystèmes importants de l'Arctique, ainsi que pour les nations et les îles de faible altitude, pour les petits États insulaires, les autres régions côtières et les écosystèmes des récifs coralliens en sont des exemples. {2.3.2, 3.5.2, 3.5.4, 4.4.3, 5.2, 5.3, 5.4, 5.5.1, 5.5.2, 5.5.3, 6.9}<br />
<br />
[[Image:picto1.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto3.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]C1.2 Les mécanismes de gouvernance (par exemple les aires marines protégées, les plans d'aménagement du territoire et les systèmes de gestion de l'eau) sont, dans de nombreux contextes, trop fragmentés entre les frontières administratives et les différents secteurs pour apporter des réponses intégrées aux risques croissants et en cascade liés aux changements climatiques dans les océans et/ou la cryosphère (degré de confiance élevé). La capacité des systèmes de gouvernance des régions polaires et océaniques à réagir aux impacts du changement climatique s'est récemment renforcée, mais cette évolution n'est pas suffisamment rapide ou robuste pour faire face à l'ampleur des risques croissants prévus (degré de confiance élevé). En haute montagne, dans les régions côtières et les petites îles, il est également difficile de coordonner les réponses d'adaptation au changement climatique, en raison des nombreuses interactions des facteurs de risque climatiques et non climatiques (tels que l'inaccessibilité, les tendances de la démographie et de l’urbanisme ou l'affaissement des terres dû aux activités locales) entre échelles, secteurs et domaines politiques (degré de confiance élevé) {2.3.1, 3.5.3, 4.4.3, 5.4.2, 5.5.5.2, 5.3, 5.3, encadré 5.6 et 6.9, encadré transversal 3 du Chapitre 1}<br />
<br />
[[Image:picto1.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto3.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]C1.3 Il existe un large éventail d'obstacles et de limites à l'adaptation au changement climatique dans les écosystèmes (degré de confiance élevé). Les limites comprennent l'espace dont les écosystèmes ont besoin, les facteurs non climatiques et les impacts humains qui doivent être pris en compte dans le cadre des mesures d'adaptation, la diminution de la capacité d'adaptation des écosystèmes en raison des changements climatiques et le ralentissement des taux de rétablissement des écosystèmes par rapport à la répétition des conséquences climatiques, la disponibilité des technologies, des connaissances et des soutiens financiers, et les mécanismes de gouvernance actuels (degré de confiance moyen). {3.5.4, 5.5.2}<br />
<br />
[[Image:picto1.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto3.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]C1.4 Il existe des obstacles financiers, technologiques, institutionnels et autres à la mise en œuvre de réponses aux impacts négatifs actuels et futurs des changements climatiques dans l'océan et la cryosphère, qui entravent le renforcement de la résilience et les mesures de réduction des risques (degré de confiance élevé). La question de savoir si ces obstacles réduisent l'efficacité de l'adaptation ou correspondent aux limites de l'adaptation dépend des circonstances propres au contexte, du rythme et de l'ampleur des changements climatiques et de la possibilité des sociétés à transformer leur capacité d'adaptation en réponses efficaces. La capacité d'adaptation diffère toujours d'une communauté et d'une société à l'autre et au sein d'une même communauté et d'une même société (degré de confiance élevé). Les personnes les plus exposées et les plus vulnérables aux aléas actuels et futurs dus aux changements des océans et de la cryosphère sont souvent celles qui ont la plus faible capacité d'adaptation, en particulier dans les îles et les zones côtières de faible altitude, dans les régions arctiques et de haute montagne où le développement est difficile (degré de confiance élevé). {2.3.1, 2.3.2, 2.3.2, 2.3.7, Encadré 2.4, 3.5.2, 4.3.4, 4.4.2, 4.4.3, 5.5.2, 6.9, cases 2 et 3 du chapitre 1, case 9 de la section transversale}<br />
<br />
===Renforcer les options de réponse===<br />
'''C2. Les services et les options de grande portée fournis par les écosystèmes liés à l'océan et à la cryosphère peuvent être soutenus par la protection, la restauration, la gestion écosystémique préventive de l'utilisation des ressources renouvelables et la réduction de la pollution et autres facteurs de stress (degré de confiance élevé). La gestion intégrée de l'eau (degré de confiance moyen) et l'adaptation écosystémique (degré de confiance élevé) réduisent les risques climatiques au niveau local et offrent de multiples avantages pour la société. Toutefois, il existe des contraintes écologiques, financières, institutionnelles et de gouvernance pour de telles actions (degré de confiance élevé) et, dans de nombreux contextes, l'adaptation basée sur les écosystèmes ne sera efficace que pour les niveaux de réchauffement les plus faibles (degré de confiance élevé). {2.3.1, 2.3.1, 2.3.3, 3.2.4, 3.5.2, 3.5.4, 4.4.2, 5.2.2, 5.4.2, 5.5.1, 5.5.2, figure RID.5}'''<br />
<br />
[[Image:picto1.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto3.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]C2.1 Les réseaux d'aires protégées aident à maintenir les services écosystémiques, y compris l'absorption et le stockage du carbone, et permettent de futures options d'adaptation fondées sur les écosystèmes en facilitant les déplacements vers les pôles et en altitude des espèces, des populations et des écosystèmes qui se produisent en réponse au réchauffement et à la montée du niveau de la mer (degré de confiance moyen). Les barrières géographiques, la dégradation des écosystèmes, la fragmentation des habitats et les obstacles à la coopération régionale limitent le potentiel de ces réseaux pour soutenir les futurs changements d'aire de répartition des espèces dans les régions marines, de haute montagne et polaires. (degré de confiance élevé). {2.3.3, 3.2.3, 3.3.2, 3.3.2, 3.5.4, 5.5.2, encadré 3.4}<br />
<br />
[[Image:picto1.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto3.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]C2.2 La restauration de l'habitat terrestre et marin et les outils de gestion des écosystèmes tels que la relocalisation assistée des espèces et la coraliculture peuvent être efficaces localement pour améliorer l'adaptation basée sur les écosystèmes (degré de confiance élevé). De telles actions sont plus efficaces lorsqu'elles sont soutenues par la communauté, lorsqu'elles sont basées sur la science tout en utilisant le savoir local et le savoir autochtone, lorsqu'elles bénéficient d'un soutien à long terme qui inclut la réduction ou l'élimination des facteurs de stress non climatiques, et lorsqu'elles sont soumises aux niveaux de réchauffement les plus faibles (grande confiance). Par exemple, les options de restauration des récifs coralliens peuvent être inefficaces si le réchauffement planétaire dépasse 1,5°C, car les coraux sont déjà à haut risque (degré de confiance très élevé) aux niveaux actuels de réchauffement. {2.3.3.3,4.4.4.2, 5.3.7, 5.5.1, 5.5.2, encadré 5.5, Fig RID.3}<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]C2.3 Le renforcement des approches préventives, telles que la reconstitution des pêcheries surexploitées ou épuisées, et la réactivité des stratégies existantes de gestion des pêcheries réduit les impacts négatifs des changements climatiques sur les pêcheries, avec des avantages pour les économies régionales et les moyens de subsistance (degré de confiance moyen). Une gestion des pêcheries qui évalue et met à jour régulièrement les mesures au fil du temps, en s'appuyant sur des évaluations des tendances futures des écosystèmes, réduit les risques pour les pêcheries (degré de confiance moyen), mais a une capacité limitée de faire face aux changements des écosystèmes. {3.2.4, 3.5.2, 5.4.2, 5.5.2, 5.5.2, 5.5.3, figure RID.5}<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto3.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]C2.4 La restauration des écosystèmes côtiers végétalisés, tels que les mangroves, les marais littoraux et les herbiers marins (écosystèmes côtiers de " carbone bleu "), pourrait permettre d'atténuer les changements climatiques en augmentant l'absorption et le stockage du carbone d'environ 0,5% des émissions mondiales annuelles actuelles (degré de confiance moyen). Une meilleure protection et une meilleure gestion peuvent réduire les émissions de carbone de ces écosystèmes. Cumulées, ces mesures offrent également de multiples autres avantages, comme la protection contre les tempêtes, l'amélioration de la qualité de l'eau et favorisent la biodiversité et les pêcheries (degré de confiance élevé). L'amélioration de la quantification du stockage du carbone et des flux de gaz à effet de serre de ces écosystèmes côtiers réduira les incertitudes actuelles concernant les mesures, les bilans et leur vérification (degré de confiance élevé). {Encadré 4.3, 5.4, 5.5.1, 5.5.2, annexe I : Glossaire}<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto3.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]C2.5 Les énergies marines renouvelables peuvent contribuer à l'atténuation des changements climatiques et peuvent comprendre les énergies des vents marins, des marées, des vagues, des gradients thermiques et de salinité et des biocarburants d'algues. La demande émergente de sources d'énergie alternatives devrait créer des débouchés économiques pour le secteur des énergies marines renouvelables (degré de confiance élevé), bien que leur potentiel puisse également être affecté par les changements climatiques (degré de confiance faible). {5.4.2, 5.5.1, Figure 5.23}<br />
<br />
[[Image:picto1.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]]C2.6 Les approches de gestion de l'eau intégrées à de multiples échelles peuvent être efficaces pour faire face aux conséquences et tirer parti des possibilités découlant des changements de la cryosphère dans les régions de haute montagne. Ces approches renforcent également la gestion des ressources en eau par le développement et l'optimisation du stockage polyvalent et des lâchers d'eau des réservoirs (degré de confiance moyen) en tenant compte des impacts potentiellement négatifs sur les écosystèmes et les collectivités. La diversification des activités touristiques tout au long de l'année favorise l'adaptation dans les économies de montagne (degré de confiance moyen). {2.3.1, 2.3.5}<br />
<br />
'''C3. Les communautés côtières sont confrontées à des choix difficiles dans l'élaboration de réponses contextuelles et intégrées à l'élévation du niveau de la mer qui équilibrent les coûts, les avantages et les compromis des options disponibles et qui peuvent être ajustés avec le temps (degré de confiance élevé). Tous les types d'options, y compris la protection, l'hébergement, l'adaptation écosystémique, l'avancée et le recul des côtes, dans la mesure du possible, peuvent jouer un rôle important dans ces réponses intégrées (degré de confiance élevé). {4.4.4.2, 4.4.3, 4.4.4, 6.9.1, encadré 9 ; Figure RID.5}'''<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto3.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]]C3.1 Plus le niveau de la mer monte, plus il est difficile de protéger les côtes, principalement en raison de barrières économiques, financières et sociales plutôt qu'en raison de limites techniques (degré de confiance élevé). Dans les décennies à venir, la réduction des facteurs locaux d'exposition et de vulnérabilité tels que l'urbanisation côtière et l'affaissement dû à l'homme constituera une réponse efficace (degré de confiance élevé). Lorsque l'espace est limité et que la valeur des biens exposés est élevée (par exemple dans les villes), la protection par la méthode dure (par exemple les digues) sera probablement une option d'intervention rentable au XXIe siècle, compte tenu des particularités du contexte (degré de confiance élevé) mais les zones à ressources limitées pourraient ne pas être en mesure de se permettre ces investissements. Là où l'espace est disponible, l'adaptation fondée sur les écosystèmes peut réduire les risques côtiers et offrir de multiples autres avantages tels que le stockage du carbone, l'amélioration de la qualité de l'eau, la conservation de la biodiversité et le soutien aux moyens de subsistance (degré de confiance moyen). {4.3.2, 4.4.2, Encadré 4.1, Encadré 9, Figure SPM.5}<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto3.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]]C3.2 Certaines mesures d'aménagement du littoral, telles que les systèmes d'alerte précoce et la protection des bâtiments contre les inondations, sont souvent à la fois peu coûteuses et très rentables au niveau actuel de la mer (degré de confiance élevé). L'élévation prévue du niveau de la mer et l'augmentation des risques côtiers rendent certaines de ces mesures moins efficaces si elles ne sont pas combinées à d'autres mesures (degré de confiance élevé). Tous les types d'options, y compris la protection, l'hébergement, l'adaptation écosystémique, l'avancée côtière et la relocalisation planifiée, si d'autres localités sont disponibles, peuvent jouer un rôle important dans ces réponses intégrées (degré de confiance élevé). Lorsque la communauté touchée est de petite taille ou à la suite d'une catastrophe, il vaut la peine d'envisager de réduire les risques en planifiant des déplacements côtiers si d'autres lieux sûrs sont disponibles. Une telle relocalisation planifiée peut être soumise à des contraintes, socialement, culturellement, financièrement et politiquement (degré de confiance très élevé). {4.4.2.2, Encadré 4.1, Encadré 9, RID B3}<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto3.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]]C3.3 Les réponses à l'élévation du niveau de la mer et à la réduction des risques qui y sont associés posent à la société de profonds défis de gouvernance en raison de l'incertitude quant à l'ampleur et au rythme de l'élévation future du niveau de la mer, des compromis difficiles à trouver entre les objectifs sociétaux (par exemple la sécurité, la conservation, le développement économique, l’équité intra-génération et entre générations), des ressources limitées, des intérêts et valeurs contradictoires entre les différentes parties prenantes (degré de confiance élevé). Ces défis peuvent être atténués à l'aide de combinaisons appropriées à l'échelle locale d'analyse de décisions, de planification de l'usage des terres, de participation du public, de divers systèmes de connaissances et d'approches de résolution des conflits qui sont ajustées au fil du temps en fonction des changements de circonstances (degré de confiance élevé). {Encadré 5 du chapitre 1, 4.4.3, 4.4.4, 4.4.4, 6.9}<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto3.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]]C3.4 Malgré les grandes incertitudes quant à l'ampleur et au rythme de l'élévation du niveau de la mer après 2050, de nombreuses décisions concernant les zones côtières, dont l'horizon temporel va de plusieurs décennies à plus d'un siècle, sont actuellement prises (par exemple, des infrastructures essentielles, des ouvrages de protection côtière, la planification urbaine) et peuvent être améliorées en tenant compte de la hausse relative du niveau de la mer, en favorisant des réponses souples (c’est-à-dire celles qui peuvent être adaptés au fil du temps) appuyées par des systèmes de surveillance des signaux d'alerte précoce, en ajustant périodiquement les décisions (c’est-à-dire par la prise de décisions adaptative), en utilisant des approches décisionnelles solides, le jugement des experts, la construction de scénarios et de multiples systèmes de connaissances (degré de confiance élevé). L'amplitude de l'élévation du niveau de la mer dont il faut tenir compte pour planifier et mettre en œuvre des interventions côtières dépend de la tolérance au risque des parties prenantes. Les parties prenantes ayant une plus grande tolérance au risque (par exemple, celles qui planifient des investissements qui peuvent être très facilement adaptés à des conditions imprévues) préfèrent souvent utiliser la plage probable des projections, tandis que les parties prenantes ayant une plus faible tolérance au risque (par exemple, celles qui prennent des décisions concernant des infrastructures critiques) considèrent également le niveau moyen des océans et le niveau local de la mer au-dessus du haut de la plage probable (globalement 1,1 m selon le RCP8,5 d'ici 2100) et des méthodes caractérisées par une confiance moindre comme la consultation d'experts. {1.8.1, 1.9.2, 4.2.3, 4.4.4, figure 4.2, encadré 5 du chapitre 1, figure RID.5, RID B3.}<br />
<br />
[[Image:Rapport_spécial_du_GIEC_sur_l%25u2019océan_et_la_cryosphère_SROCC-RID5ab.png|1000px]]<br />
[[Image:Rapport_spécial_du_GIEC_sur_l%25u2019océan_et_la_cryosphère_SROCC-RID5cd.png|1000px]]<br />
<br />
'''Figure RID.5''' : Risques d'élévation du niveau de la mer et réponses. Le terme réponse est utilisé ici au lieu de adaptation parce que certaines réponses, comme le recul, peuvent ou non être considérées comme une adaptation. Le panneau a) montre le risque combiné d'inondation, d'érosion et de salinisation des côtes pour les types géographiques illustrés en 2100, en raison de l'évolution des niveaux moyens et extrêmes des océans selon les scénarios RCP2.6 et RCP8.5 et selon deux scénarios de réponse. Les risques associés aux PCR 4.5 et 6.0 n'ont pas été évalués en raison d'un manque de documentation sur les types géographiques évalués. L'évaluation ne tient pas compte des changements du niveau extrême de la mer au-delà de ceux qui sont directement induits par l'élévation du niveau moyen des océans ; les niveaux de risque pourraient augmenter si d'autres changements du niveau extrême de la mer étaient pris en compte (par exemple à cause des changements dans l'intensité des cyclones). Le panneau a) examine un scénario socio-économique avec une densité de population côtière relativement stable au cours du siècle {SM4.3.2}. Les risques pour les régions géographiques illustratives ont été évalués en fonction des changements relatifs du niveau de la mer projetés pour une série d'exemples précis : New York, Shanghai et Rotterdam pour les villes côtières riches en ressources couvrant un large éventail d'expériences d'intervention ; Tarawa Sud, Fongafale et Male' pour les atolls urbains ; Mekong et Ganges-Brahmaputra-Meghna pour les grands deltas agricoles tropicaux ; et Bykovskiy, Shishmaref,Kivalina, Tuktoyaktuk et Shingle Point pour les collectivités de l'Arctique situées dans des régions non soumises à un ajustement glacio-isostatique rapide {4.2, 4.3.4, SM4.2}. L'évaluation distingue deux scénarios de réponse contrastés. L'expression "pas de réponse ou réponse modérée " décrit les efforts déployés à ce jour (c’est-à-dire aucune autre mesure importante ou aucun nouveau type de mesures). La " réponse potentielle maximale" représente une combinaison de réponses mises en œuvre dans toute leur ampleur et donc des efforts supplémentaires importants par rapport à aujourd'hui, en supposant un minimum d'obstacles financiers, sociaux et politiques. L'évaluation a été effectuée pour chaque scénario d'élévation du niveau de la mer et d'intervention, tel qu'indiqué par les couleurs dans la figure ; les niveaux de risque intermédiaires sont interpolés {4.3.3}. Les critères d'évaluation comprennent l'exposition et la vulnérabilité (densité des actifs, niveau de dégradation des écosystèmes tampons terrestres et marins), les risques côtiers (inondations, érosion du littoral, salinisation), les réactions in situ (défenses côtières artificielles, restauration ou création de nouvelles zones tampons naturelles, et gestion de l’affaissement des sols) et le déplacement planifié. Le déplacement planifié fait référence à la retraite ou au déplacement accompagné décrit au chapitre 4, c'est-à-dire à des mesures proactives et à l'échelle locale visant à réduire les risques en déplaçant des personnes, des biens et des infrastructures. Le déplacement forcé n'est pas pris en compte dans cette évaluation. Le panneau a) met également en évidence la contribution relative des interventions in situ et des déménagements prévus à la réduction totale des risques. Le panneau b) illustre schématiquement la réduction des risques (flèches verticales) et l’ajournement des risques (flèches horizontales) par des mesures d'atténuation et/ou des réponses à la montée du niveau de la mer. Le panneau c) résume et évalue les réponses à l'élévation du niveau de la mer suivant l'efficacité, les coûts, les co-avantages, les inconvénients, l'efficience économique et les défis connexes en matière de gouvernance {4.4.2}. Le panneau d) présente les étapes génériques d'une approche décisionnelle adaptative, ainsi que les conditions clés permettant de réagir à l'élévation du niveau de la mer {4.4.4 ; 4.4.5}<br />
<br />
===Conditions favorables===<br />
'''C4. Pour favoriser la résilience aux changements climatiques et le développement durable, il est essentiel de réduire d'urgence et de manière ambitieuse les émissions et de coordonner des mesures d'adaptation soutenues et de plus en plus ambitieuses (degré de confiance très élevé). L'intensification de la coopération et de la coordination entre les autorités gouvernementales à travers les échelles spatiales et les horizons de planification est un élément clé pour mettre en œuvre des réponses efficaces aux changements liés au climat dans l'océan et la cryosphère. L'éducation et la connaissance du climat, le suivi et la prévision, l'utilisation de toutes les sources de connaissances disponibles, le partage des données, de l'information et des connaissances, le financement, la lutte contre la vulnérabilité sociale et pour l'équité, et le soutien institutionnel sont également essentiels. Ces investissements permettent le renforcement des capacités, l'apprentissage social et la participation à l'adaptation en fonction du contexte, ainsi que la négociation de compromis et l’obtention de co-avantages pour réduire les risques à court terme et renforcer la résilience et la durabilité à long terme. (degré de confiance élevé) Ce rapport reflète l'état de la science des océans et de la cryosphère pour les faibles niveaux de réchauffement planétaire (1,5°C), tel qu'il est évalué dans les rapports antérieurs du GIEC et de l'IPBES. {1.1, 1.5, 1.8.3, 2.3.1, 2.3.1, 2.3.2, 2.4, figure 2.7, 2.5, 3.5.2, 3.5.4, 4.4, 5.2.2, case 5.3, 5.4.2, 5.5.2, 6.4.3, 6.5.3, 6.8, 6.9, section 9 de la Figure RID.5}'''<br />
<br />
[[Image:picto1.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto3.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]C4.1 Compte tenu des changements observés et prévus dans l'océan et la cryosphère, de nombreux pays auront du mal à s'adapter, même avec des mesures d'atténuation ambitieuses (degré de confiance très élevé). Dans un scénario d'émissions élevées, de nombreuses communautés dépendant de l'océan et de la cryosphère devraient faire face à des limites d'adaptation (par exemple biophysiques, géographiques, financières, techniques, sociales, politiques et institutionnelles) pendant la seconde moitié du XXIe siècle. Par comparaison, les scénarios à faibles émissions limitent les risques liés aux changements de l’océan et de la cryosphère au cours du siècle actuel et au-delà et permettent des réponses plus efficaces (degré de confiance élevé), tout en créant des co-avantages. Des changements économiques et institutionnels profonds et transformateurs permettront un développement résilient aux changements climatiques dans le contexte de l'océan et de la cryosphère (degré de confiance élevé). {1.1, 1.4-1.7, cases 1-3 des chapitres 1, 2.3.1, 2.4, case 3.2, figure 3.4, case 7 des chapitres 3, 3.4.3, 4.2.2, 4.2.3, 4.2.3, 4.3.4, 4.4.4, 4.4.2, 4.4.3, 4.4.6, 5.4.2, 5.5.3, 6.9.2, case 9.2 des chapitres 9, figure RID.5}<br />
<br />
[[Image:picto1.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto3.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]C4.2 L'intensification de la coopération et de la coordination entre les autorités à différentes échelles, juridictions, secteurs, domaines politiques et horizons de planification peut permettre des réponses efficaces aux changements dans l'océan, la cryosphère et à l'élévation du niveau de la mer (degré de confiance élevé). La coopération régionale, y compris par les traités et les conventions, peut appuyer les mesures d'adaptation ; toutefois, la réponse aux conséquences et aux pertes résultant des changements dans l'océan et la cryosphère est rendue possible par les politiques régionales dans une mesure actuellement limitée (degré de confiance élevé). Les arrangements institutionnels qui établissent des liens solides à plusieurs niveaux avec les collectivités locales et autochtones favorisent l'adaptation (degré de confiance élevé). La coordination et la complémentarité entre les politiques régionales nationales et transfrontières peuvent appuyer les efforts visant à faire face aux risques pour la sécurité et la gestion des ressources, telles que l'eau et les pêcheries (degré de confiance moyen). {2.3.1, 2.3.2, 2.4, encadré 2.4, 2.5, 3.5.2, 3.5.3, 3.5.3, 3.5.4, 4.4.4, 4.4.5, tableau 4.9, 5.5.2, 6.9.2}<br />
<br />
[[Image:picto1.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto3.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]C4.3 L'expérience acquise à ce jour - par exemple, en réponse à l'élévation du niveau de la mer, aux risques liés à l'eau dans certaines hautes montagnes et aux risques liés au changement climatique dans l'Arctique - révèle également l'influence habilitante d'une perspective à long terme dans la prise de décisions à court terme, la prise en compte explicite des incertitudes des risques propres au contexte après 2050 (degré de confiance élevé), et le renforcement des capacités en termes de gouvernance pour faire face aux risques complexes (degré de confiance moyen). {2.3.1, 3.5.4, 4.4.4, 4.4.5, Tableau 4.9, 5.5.2, 6.9, Figure RID.5}<br />
<br />
[[Image:picto1.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto3.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]C4.4 Les investissements dans l'éducation et le renforcement des capacités à différents niveaux et échelles facilitent l'apprentissage social et la capacité à long terme de réagir en fonction du contexte pour réduire les risques et améliorer la résilience (degré de confiance élevé). Les activités spécifiques comprennent l'utilisation de multiples systèmes de connaissances et d'informations climatiques régionales dans la prise de décision, et l'engagement des communautés locales, des peuples autochtones et des parties prenantes dans des arrangements de gouvernance adaptative et des cadres de planification (degré de confiance moyen). La promotion des connaissances climatiques et l'utilisation des systèmes de connaissances locales, autochtones et scientifiques permettent un apprentissage social et une sensibilisation du public et de lui permettre de comprendre les risques et le potentiel de réponse propres à la localité (degré de confiance élevé). De tels investissements peuvent développer et, dans de nombreux cas, transformer les institutions existantes et permettre la mise en place de mécanismes de gouvernance informés, interactifs et adaptatifs (degré de confiance élevé). {1.8.3, 2.3.2, Figure 2.7, Encadré 2.4, 2.4, 3.5.2, 3.5.4, 4.4.4, 4.4.5, Tableau 4.9, 5.5.2, 6.9}<br />
<br />
[[Image:picto1.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto3.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]C4.5 La surveillance et la prévision des changements dans l'océan et la cryosphère en fonction du contexte éclairent la planification et la mise en œuvre de l'adaptation et facilitent la prise de décisions éclairées sur les compromis entre les gains à court et à long terme (degré de confiance moyen). La surveillance soutenue à long terme, le partage des données, de l'information et des connaissances et l'amélioration des prévisions contextuelles, ainsi que les systèmes d'alerte précoce pour prévoir les phénomènes El Niño/La Niña les plus extrêmes, les cyclones tropicaux et les vagues de chaleur marines, aident à gérer les impacts négatifs des changements océaniques comme les pertes dans les pêches et les impacts négatifs sur la santé humaine, la sécurité alimentaire, l'agriculture, les récifs coralliens, l'aquaculture, les incendies, le tourisme, la préservation, la sécheresse et les crues ((degré de confiance élevé). {2.4, 2.5, 3.5.2, 4.4.4, 5.5.2, 6.3.1, 6.3.3, 6.4.3, 6.5.3, 6.9}<br />
<br />
[[Image:picto1.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto3.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]C4.6 L'établissement de priorités dans les mesures de lutte contre la vulnérabilité sociale et pour l'équité étaye les efforts visant à promouvoir une résilience au climat juste et équitable et le développement durable (degré de confiance élevé), et peut être facilité par la création de cadres communautaires sûrs permettant une participation significative du public, la délibération et la résolution des conflits (degré de confiance moyen). {Encadré 2.4, 4.4.4, 4.4.5, Tableau 4.9, Figure RID.5}<br />
<br />
[[Image:picto1.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto3.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]C4.7 Cette évaluation de l'océan et de la cryosphère dans un climat en évolution révèle les avantages d'une atténuation ambitieuse et d'une adaptation efficace pour le développement durable et, inversement, les coûts et les risques croissants d'une action tardive. Le potentiel de cartographie des Scénarios de Développement Résilients au Climat varie à l'intérieur des régions océaniques, des régions de haute montagne et des régions polaires et entre elles. La réalisation de ce potentiel dépend d’un changement transformateur. Cela souligne l'urgence de donner la priorité à une action dans les meilleurs délais, ambitieuse, coordonnée et durable. (degré de confiance très élevé) {1.1, 1.8, Encadré 1, 2.3, 2.4, 3.5, 4.2.1, 4.2.2, 4.2.2, 4.3.4, 4.4, Tableau 4.9, 5.5, 6.9, Encadré 9, Figure RID}<br />
<br />
<br />
TEST<br />
<br />
==Notes==<br />
{{Références}}</div>Frédéric Conrottehttps://wiki.citoyenspourleclimat.org/index.php?title=Rapport_sp%C3%A9cial_du_GIEC_sur_l%E2%80%99oc%C3%A9an_et_la_cryosph%C3%A8re_dans_le_contexte_du_changement_climatique&diff=96Rapport spécial du GIEC sur l’océan et la cryosphère dans le contexte du changement climatique2019-11-18T14:27:50Z<p>Frédéric Conrotte : /* Conditions favorables */</p>
<hr />
<div>{{Titre|L’océan et la cryosphère dans le contexte du changement climatique|Rapport du GIEC|Rapport spécial du [https://fr.wikipedia.org/wiki/GIEC GIEC] sur l’océan et la cryosphère dans le contexte du changement climatique<br /><br />{{t|Résumé à l’intention des décideurs|160}}<br /><br />[https://report.ipcc.ch/srocc/pdf/SROCC_SPM_Approved.pdf publié en anglais] le 25 septembre 2019 au [https://fr.wikipedia.org/wiki/Mus%C3%A9e_oc%C3%A9anographique_de_Monaco Musée océanographique de Monaco] en France<br />{{sc|Traduction citoyenne non officielle}}}}<br />
<br />
<br />
{{boîte déroulante/début|titre=Auteurs}}<br />
<br />
;Auteurs<br />
* Nerilie Abram (Australie)<br />
* Carolina Adler (Suisse/Australie)<br />
* Nathaniel L. Bindoff (Australie)<br />
* Lijing Cheng (Chine)<br />
* So-Min Cheong (République de Corée)<br />
* William W.L. Cheung (Canada)<br />
* Matthew Collins (Royaume-Uni)<br />
* Chris Derksen (Canada)<br />
* Alexey Ekaykin (Fédération de Russie)<br />
* Thomas Frölicher (Suisse)<br />
* Matthias Garschagen (Allemagne)<br />
* Jean-Pierre Gattuso (France)<br />
* Bruce Glavovic (Nouvelle-Zélande)<br />
* Stephan Gruber (Canada/ Allemagne)<br />
* Valeria Guinder (Argentine)<br />
* Robert Hallberg (USA)<br />
* Sherilee Harper (Canada)<br />
* Nathalie Hilmi (Monaco/France)<br />
* Jochen Hinkel (Allemagne)<br />
* Yukiko Hirabayashi (Japon)<br />
* Regine Hock (USA)<br />
* Anne Hollowed (USA)<br />
* Helene Jacot Des Combes (Fiji)<br />
* James Kairo (Kenya)<br />
* Alexandre K. Magnan (France)<br />
* Valérie Masson-Delmotte (France)<br />
* J.B. Robin Matthews (Royaume-Uni)<br />
* Kathleen McInnes (Australie)<br />
* Michael Meredith (Royaume-Uni)<br />
* Katja Mintenbeck (Allemagne)<br />
* Samuel Morin (France)<br />
* Andrew Okem (Afrique du Sud/Nigeria)<br />
* Michael Oppenheimer (USA)<br />
* Ben Orlove (USA)<br />
* Jan Petzold (Allemagne)<br />
* Anna Pirani (Italie)<br />
* Elvira Poloczanska (Royaume-Uni/Australie)<br />
* Hans-Otto Pörtner (Allemagne)<br />
* Anjal Prakash (Népal/Inde)<br />
* Golam Rasul (Népal)<br />
* Evelia Rivera-Arriaga (Mexique)<br />
* Debra C.Roberts (Afrique du Sud)<br />
* Edward A.G. Schuur (Etats-Unis)<br />
* Zita Sebesvari (Hongrie/Allemagne)<br />
* Martin Sommerkorn (Norvège/Allemagne)<br />
* Michael Sutherland (Trinité et Tobago)<br />
* Alessandro Tagliabue (Royaume-Uni)<br />
* Roderik Van De Wal (Pays-Bas)<br />
* Phil Williamson (Royaume-Uni)<br />
* Rong Yu (Chine)<br />
* Panmao Zhai (Chine)<br />
; Contributeurs<br />
* Andrés Alegria (Honduras)<br />
* Robert M. DeConto (USA)<br />
* Andreas Fischlin (Suisse)<br />
* Shengping He (Norvège/Chine)<br />
* Miriam Jackson (Norvège)<br />
* Martin Künsting (Allemagne)<br />
* Erwin Lambert (Pays-Bas)<br />
* Pierre-Marie Lefeuvre (Norvège/France)<br />
* Alexander Milner (Royaume-Uni)<br />
* Jess Melbourne-Thomas (Australie)<br />
* Benoit Meyssignac (France)<br />
* Maike Nicolai (Allemagne)<br />
* Hamish Pritchard (Royaume-Uni)<br />
* Heidi Steltzer (États-Unis)<br />
* Nora M. Weyer (Allemagne)<br />
<br />
{{Boîte déroulante/fin}}<br />
<br />
==Introduction==<br />
<br />
Le présent Rapport spécial sur l'océan et la cryosphère<ref>La cryosphère est définie dans le présent rapport (annexe I : Glossaire) comme les composantes gelées du système terrestre à la surface de la terre et de l'océan, telles que la couverture de neige, les glaciers, les calottes glaciaires, les banquises, les icebergs, la glace de mer, de lac, de rivière, le pergélisol et le sol gelé de façon saisonnière.</ref> dans le contexte du changement climatique (SROCC) a été préparé à la suite de la décision prise par le Groupe d'experts du GIEC en 2016 de préparer trois rapports spéciaux pendant le sixième cycle d'évaluation<ref>La décision de préparer un rapport spécial sur le changement climatique, les océans et la cryosphère a été prise lors de la quarante-troisième session du GIEC qui a eu lieu à Nairobi, au Kenya, du 11 au 13 avril 2016.<br />
</ref>. En évaluant la littérature scientifique récente<ref>Dates limites : 15 octobre 2018 pour la soumission des manuscrits, 15 mai 2019 pour l'acceptation pour publication.</ref>, le SROCC<ref>Le SROCC est produit sous la direction scientifique des groupes de travail I et II. Conformément au schéma approuvé, les options d'atténuation (Groupe de travail III) ne sont pas évaluées, à l'exception du potentiel d'atténuation du carbone bleu (écosystèmes côtiers).<br />
</ref> répond aux propositions du gouvernement et des organisations ayant statut d’observateur. Le SROCC fait suite aux deux autres rapports spéciaux sur le réchauffement planétaire de 1,5°C (SR1.5) et sur le changement climatique et les terres émergées (SRCCL)<ref>Les titres complets de ces deux rapports spéciaux sont : "Réchauffement planétaire de 1,5 °C. Rapport spécial du GIEC sur les conséquences d’un réchauffement planétaire de 1,5 °C par rapport aux niveaux préindustriels et les trajectoires associées d’émissions mondiales de gaz<br />
à effet de serre, dans le contexte du renforcement de la réponse mondiale au changement<br />
climatique, du développement durable et de la lutte contre la pauvreté."<br />
"Changements climatiques et terres émergées: un rapport spécial du GIEC sur les changements climatiques, la désertification, la dégradation des terres, la gestion durable des terres, la sécurité alimentaire et les flux de gaz à effet de serre dans les écosystèmes terrestres.” <br />
</ref> et au rapport d'évaluation mondiale de la biodiversité et des services écosystémiques émis par la Plate-forme intergouvernementale des politiques scientifiques sur la biodiversité et les services écosystémiques (IPBES).<br />
<br />
Le présent résumé à l'intention des décideurs (RID) compile les principales conclusions du rapport et est structuré en trois parties : RID.A : Changements et impacts observés, RID.B : Changements et risques projetés, et RID.C : Mise en œuvre de réponses aux changements dans l’océan et la cryosphère. Pour faciliter la navigation dans le RID, des icônes indiquent le secteur concerné par le contenu. La confiance à l'égard des principales constatations est rapportée en utilisant le langage calibré du GIEC<ref>Chaque conclusion se fonde sur une évaluation des éléments probants et de la concordance s’y rapportant. Cinq qualificatifs sont utilisés pour exprimer le degré de confiance : très faible, faible, moyen, élevé et très élevé ; le degré de confiance est indiqué en italique : par exemple degré de confiance moyen. Les qualificatifs ci-après ont été utilisés pour indiquer la probabilité évaluée d’un résultat : quasiment certain (probabilité de 99 à 100 %), très probable (90 à 100 %), probable (66 à 100 %), à peu près aussi probable qu’improbable (33 à 66 %), improbable (0 à 33 %), très improbable (0 à 10 %), exceptionnellement improbable (0 à 1 %). La probabilité évaluée est en italique, par exemple très probable. Cela est conforme au RE5 et aux autres rapports spéciaux du RE6. D’autres qualificatifs peuvent également être utilisés le cas échéant : extrêmement probable (95 à 100 %), plus probable qu’improbable (> 50 à 100 %), plus improbable que probable (0 à < 50 %) et extrêmement improbable (0 à 5 %). Le présent rapport utilise également l'expression " fourchette probable " ou " fourchette très probable " pour indiquer que la probabilité évaluée d'un résultat se situe dans la fourchette de probabilité de 17 à 83 % ou de 5 à 95 %. Pour plus de détails, voir {1.9.2, Figure 1.4}. </ref> et le fondement scientifique sous-jacent de chaque constatation clé est indiqué par des références aux sections du rapport principal.<br />
<br />
Définition des icônes indiquant le contenu:<br />
<br />
[[Image:picto1.svg|20px]]Cryosphère de haute montagne<br />
<br />
[[Image:picto2.svg|20px]]Régions Polaires<br />
<br />
[[Image:picto3.svg|20px]]Côtes et montée du niveau de la mer<br />
<br />
[[Image:picto4.svg|20px]] Océan<br />
<br />
===Encadré initial : L'importance de l'océan et de la cryosphère pour l'homme===<br />
Tous les habitants de la Terre dépendent directement ou indirectement de l'océan et de la cryosphère. L'océan mondial couvre 71 % de la surface de la Terre et contient environ 97 % de l'eau de la Terre. La cryosphère désigne les composantes gelées du système terrestre.<br />
Environ 10 % de la surface terrestre de la Terre est recouverte de glaciers ou de calottes glaciaires. L'océan et la cryosphère abritent des habitats uniques et sont interconnectés avec d'autres composantes du système climatique grâce aux échanges mondiaux d'eau, d'énergie et de carbone. Les réactions projetées de l'océan et de la cryosphère aux émissions de gaz à effet de serre anthropiques passées et actuelles et au réchauffement planétaire en cours comprennent les rétroactions climatiques, les changements climatiques au cours des décennies et des millénaires qui ne peuvent être évités, les seuils de changements brusques et l'irréversibilité. {Encadré 1.1, 1.2}<br />
<br />
Les communautés humaines en relation étroite avec les environnements côtiers, les petites îles (y compris les Petits États Insulaires en Développement, les PEID), les zones polaires et les hautes montagnes<ref>Les zones de haute montagne comprennent toutes les régions montagneuses où les glaciers, la neige ou le pergélisol sont des caractéristiques importantes du paysage. Pour une liste des régions de haute montagne couvertes par le présent rapport, voir le chapitre 2. La population des régions de haute montagne est calculée pour les régions situées à moins de 100 kilomètres des glaciers ou du pergélisol dans les régions de haute montagne évaluées dans ce rapport {2.1}. Les projections pour 2050 donnent l'éventail de la population de ces régions suivant les cinq trajectoires communes socio-économiques (SSP) {Encadré 1 du chapitre 1}.<br />
</ref> sont particulièrement exposées aux changements de l’océan et de la cryosphère, tels que l'élévation du niveau de la mer, l'élévation du niveau extrême de la mer et la rétraction de la cryosphère. D'autres communautés plus éloignées de la côte sont également exposées aux changements de l’océan, comme les phénomènes météorologiques extrêmes. Aujourd'hui, environ 4 millions de personnes, dont 10 % sont autochtones, vivent en permanence dans la région arctique. La zone côtière de basse altitude<ref>La population de la zone côtière de faible altitude est calculée pour les zones terrestres proches de la côte, et inclut celle des petits États insulaires, qui se trouvent à moins de 10 mètres au-dessus du niveau de la mer {Encadré chapitre 9}. Les projections pour 2050 donnent l'éventail de la population de ces régions suivant les cinq trajectoires communes socio-économiques (SSP) {Encadré 1 du chapitre 1}.<br />
</ref> abrite actuellement environ 680 millions de personnes (près de 10 % de la population mondiale en 2010), et devrait en compter plus d'un milliard en 2050. Les PEID comptent 65 millions d'habitants. Environ 670 millions de personnes (soit près de 10 % de la population mondiale en 2010), dont les peuples autochtones, vivent dans des régions de haute montagne sur tous les continents, sauf l'Antarctique. Dans les régions de haute montagne, la population devrait atteindre entre 740 et 840 millions d'habitants d'ici 2050 (environ 8,4-8,7% de la population mondiale prévue). {1.1, 2.1, 3.1, Encadré 9, Figure 2.1}.<br />
<br />
==RID A. Changements observés et conséquences==<br />
====Changements physiques observés====<br />
<br />
'''A1 Au cours des dernières décennies, le réchauffement planétaire a entraîné une réduction généralisée de la cryosphère, avec une perte de masse des calottes glaciaires et des glaciers (degré de confiance très élevé), une réduction de la couverture neigeuse (degré de confiance élevé) et de l'étendue et de l'épaisseur de la banquise arctique (degré de confiance très élevé) et une augmentation de la température du pergélisol (degré de confiance très élevé). {2.2, 3.2, 3.2, 3.3, 3.4, Figures RID.1, RID.2}'''<br />
<br />
[[Image:picto1.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto3.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]] A1.1 Les calottes glaciaires et les glaciers du monde entier ont perdu de la masse (degré de confiance très élevé). Entre 2006 et 2015, l'inlandsis du Groenland{{lié}}<ref>c’est-à-dire la calotte polaire. Les glaciers périphériques y sont également comptés.</ref> a perdu de la masse glaciaire à un taux moyen de {{nobr|278 ± 11 Gt.an<sup>-1</sup>}} (équivalent à {{nobr|0,77 ± 0,03 mm.an<sup>-1</sup>}} d'élévation du niveau mondial de la mer{{lié}}<ref>360{{lié}}Gt de glace correspondent à 1{{lié}}mm d’élévation du niveau moyen des mers</ref>), principalement en raison de la fonte de surface (degré de confiance élevé). Sur la période 2006-2015, l'inlandsis antarctique a perdu de la masse à un taux moyen de {{nobr|155 ± 19 Gt.an<sup>-1</sup>}} ({{nobr|0,43 ± 0,05 mm.an<sup>-1</sup>}}), principalement en raison d'un amincissement rapide et du recul des principaux glaciers drainant l'inlandsis antarctique occidental (degré de confiance très élevé). En dehors du Groenland et de l'Antarctique, l’ensemble de tous les autres glaciers a perdu de la masse à un taux moyen de {{nobr|220 ± 30 Gt.an<sup>-1</sup>}} (équivalent à une élévation du niveau de la mer de {{nobr|0,61 ± 0,08 mm.an<sup>-1</sup>}}) entre 2006 et 2015. {3.3.1.1, 4.2.3, Annexe 2.A, Figure RID.1}.<br />
<br />
[[Image:picto1.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]]A1.2 L'étendue de la couverture neigeuse de l'Arctique en juin a diminué de {{nobr|13,4 ± 5,4 %}} par décennie entre 1967 et 2018, soit une perte totale d'environ 2,5 millions de km<sup>2</sup>, principalement en raison de la hausse de la température de l'air en surface (degré de confiance élevé). Dans presque toutes les régions de haute montagne, l'épaisseur, l'étendue et la durée de la couverture neigeuse ont diminué au cours des dernières décennies, en particulier aux basses altitudes (degré de confiance élevé). {2.2.2, 3.4.1, Figure RID.1}.<br />
<br />
[[Image:picto1.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]]A1.3 Entre 1980 et aujourd’hui, les températures du pergélisol ont augmenté pour atteindre des niveaux records (degré de confiance très élevé), avec en particulier une augmentation récente de {{nobr|0,29 °C ± 0,12 °C}} entre 2007 et 2016 dans les régions polaires et de haute montagne, en moyenne mondiale. Le pergélisol arctique et boréal contient 1 460 à {{unité|1600|Gt}} de carbone organique, soit presque le double du carbone présent dans l'atmosphère (degré de confiance moyen). Il y a des éléments de preuve modérés et un faible niveau de cohérence quant à savoir si des émissions nettes supplémentaires de méthane et de CO<sub>2</sub> sont actuellement observées en raison du dégel du pergélisol dans les régions septentrionales. Le dégel du pergélisol et le recul des glaciers ont diminué la stabilité des pentes de haute montagne (degré de confiance élevé). {2.2.4, 2.3.2, 3.4.1, 3.4.3, Figure RID.1}.<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]A1.4 Entre 1979 et 2018, l'étendue de la banquise arctique a très probablement diminué pour chaque mois de l'année. Les réductions de la surface de la banquise pour le mois de septembre sont très probablement de {{nobr|12,8 ± 2,3 %}} par décennie. Ces changements de la banquise pour septembre sont probablement sans précédent depuis au moins {{unité|1000|ans}}. La banquise de l'Arctique s'est amincie, et la glace est de plus en plus jeune : entre 1979 et 2018, la proportion surfacique de glace pluriannuelle de plus de cinq ans a diminué d'environ 90{{lié}}% (degré de confiance très élevé). Les rétroactions dues à la perte de la banquise estivale et de la couverture printanière de neige sur terre ont contribué à amplifier le réchauffement dans l'Arctique (degré de confiance élevé), où la température de l'air en surface a probablement augmenté de plus du double de la moyenne mondiale au cours des deux dernières décennies. Les changements dans la banquise de l'Arctique peuvent avoir une influence sur les conditions météorologiques aux latitudes moyennes (degré de confiance moyen), mais il y a un degré de confiance faible dans la détection de cette influence dans des conditions météorologiques spécifiques. Dans l'ensemble, l'étendue de la banquise de l'Antarctique n'a pas eu de tendance statistiquement significative (1979-2018) en raison de signaux régionaux contrastés et d'une grande variabilité interannuelle (degré de confiance élevé). {3.2.1, 6.3.1 ; Encadré 3.1 ; Encadré 3.2 ; A1.2, Figures RID.1, RID.2}.<br />
<br />
[[Image:Rapport_spécial_du_GIEC_sur_l%25u2019océan_et_la_cryosphère_SROCC-RID1.png|1000px]]<br />
<br />
'''Figure RID.1''' : ''Observation et modélisation des changements historiques dans l'océan et la cryosphère depuis 1950{{lié}}<ref> Cela ne signifie pas que les changements ont commencé en 1950. Certaines variables ont changé depuis la période préindustrielle.</ref>, et projections des changements futurs dans les scénarios d'émissions de gaz à effet de serre faibles (RCP2.6) et élevés (RCP8.5). {Encadré RID.1}. a) Changement de la température moyenne mondiale de l'air à la surface avec plage probable {Encadré RID.1, Encadré 1 du chapitre 1}. ''<br />
Changements liés à l'océan avec des fourchettes très probables pour : <br />
(b) Les changement de la température moyenne globale de la surface de la mer {Encadré 5.1, 5.2.2} ; <br />
(c) Les facteurs de variation du nombre de jours de vagues de chaleur océaniques. {6.4.1.1} ; <br />
(d) La variation du contenu calorifique global des océans (0-2000{{lié}}m de profondeur). L’axe droit montre une approximation de l’équivalent stérique du niveau de la mer obtenu en multipliant le contenu calorifique de l'océan par le coefficient de dilatation thermique moyen global (ε ≈ 0,125{{lié}}m par {{unité|1024|Joules}}){{lié}}<ref> Ce facteur d'échelle (expansion globale moyenne des océans exprimée en tant qu’élévation du niveau des océans en mètres par unité de chaleur) varie d'environ 10{{lié}}% entre les différents modèles, et il augmentera systématiquement d'environ 10{{lié}}% d'ici 2100 sous le forçage RCP8.5 en raison de l’augmentation du coefficient moyen de dilatation thermique dû au réchauffement des océans. {4.2.1, 4.2.2, 5.2.2}</ref> pour le réchauffement observé depuis 1970 {Figure 5.1} ; <br />
(h) la moyenne mondiale de l’acidité en surface (exprimée en pH). Les tendances d'observation évaluées sont compilées à partir des données de sites en haute mer produisant des séries temporelles depuis plus de 15 ans {Encadré 5.1, Figure 5.6, 5.2.2} ; et (i) la variation mondiale moyenne de l'oxygène dans les océans (100-600{{lié}}m de profondeur). Les tendances d'observation évaluées couvrent la période 1970-2010 et sont centrées sur 1996 {Figure 5.8, 5.2.2}. <br />
Évolution du niveau de la mer avec les changements probables pour : <br />
(m) Les variations du niveau moyen de la mer à l'échelle mondiale. Les hachures reflètent un degré de confiance faible dans les projections du niveau de la mer au-delà de 2100 et les barres en 2300 reflètent l'avis des experts sur la gamme des variations possibles du niveau de la mer {4.2.3, Figure 4.2} ; <br />
(e,f) Les composantes de la montée du niveau de la mer dues aux pertes de masse des calottes glaciaires au Groenland et en Antarctique {3.3.1} <br />
(g) Les composantes de la montée du niveau de la mer dues aux pertes de masse glaciaire {Encadré 6, Chapitre 2, Tableau 4.1}. <br />
Autres changements liés à la cryosphère avec des intervalles très probables pour : <br />
(j) Les changements de l'étendue de la banquise arctique pour septembre{{lié}}<ref> La banquise de l'Antarctique n'est pas représentée ici en raison de la faible confiance dans les projections futures. {3.2.2} </ref> {3.2.1, 3.2.2 Figure 3.3} ; <br />
(k) Les changements de la couverture de neige arctique pour juin (terres émergées au nord du 60°N) {3.4.1, 3.4.2, Figure 3.10} <br />
(l) Les changements de la surface de pergélisol superficiel (entre 3 et 4{{lié}}m) dans l'hémisphère Nord {3.4.1, 3.4.2, Figure 3.10}. Les évaluations des changements projetés selon les scénarios intermédiaires RCP4.5 et RCP6.0 ne sont pas disponibles pour toutes les variables considérées ici, mais lorsque c’est le cas, elles sont détaillées dans le rapport associé {Pour RCP4.5 voir : 2.2.2, Encadré 6 du chapitre 2, 3.2.2, 3.4.2, 3.4.2, 4.2.3, pour RCP6.0 voir Encadré 1 du Chapitre 1}.<br />
<br />
'''Encadré RID.1''' : Utilisation des scénarios de changement climatique dans le SROCC <br />
Les évaluations des changements futurs présentés dans ce rapport sont fondées en grande partie sur les projections du modèle climatique CMIP5{{lié}}<ref> CMIP5 est la phase 5 du Projet de comparaison interlaboratoires de modèles couplés (Annexe I : Glossaire).</ref> à l'aide des Trajectoires Représentatives de Concentration (RCP). Les RCP sont des scénarios qui comprennent des séries chronologiques d'émissions et de concentrations de la gamme complète des gaz à effet de serre (GES), des aérosols et des gaz chimiquement actifs, ainsi que de l'utilisation et de la couverture des sols. Les RCP ne fournissent qu'un seul ensemble parmi les nombreux scénarios possibles qui conduiraient à différents niveaux de réchauffement de la planète. {Annexe I : Glossaire}<br />
Ce rapport utilise principalement RCP2.6 et RCP8.5 dans ses évaluations, reflétant la littérature disponible. RCP2.6 correspond à un futur marqué par de faibles émissions de gaz à effet de serre, c’est-à-dire par l’atténuation du changement climatique, ce qui dans les simulations CMIP5 donne une chance sur trois de limiter le réchauffement climatique à moins de 2{{lié}}°C d'ici 2100{{lié}}<ref> Une trajectoire d'émission inférieure (RCP1.9), qui correspondrait à un niveau projeté de réchauffement inférieur au scenario RCP2.6, ne faisait pas partie du CMIP5. </ref>. En revanche, le scénario RCP8.5 est un scénario d'émissions de gaz à effet de serre élevées, en l'absence de politiques de lutte contre le changement climatique, ce qui entraîne une croissance continue et soutenue des concentrations atmosphériques de gaz à effet de serre. Par rapport à l'ensemble total des RCP, le RCP8.5 correspond à la trajectoire d'émission de gaz à effet de serre la plus élevée. Les chapitres de ce rapport font également référence à d'autres scénarios, y compris RCP4.5 et RCP6.0, qui correspondent à des niveaux intermédiaires d'émissions de gaz à effet de serre et entraînent des niveaux intermédiaires de réchauffement. {Annexe I : Glossaire, Encadré 1 du chapitre 1}.<br />
<br />
Le tableau RID.1 fournit des estimations du réchauffement total depuis la période préindustrielle sous quatre RCP différents pour les principaux intervalles d'évaluation utilisés pour le SROCC. Le réchauffement entre 1850-1900 et 1986-2005 a été évalué à 0,63{{lié}}°C (plage probable de {{nobr|0,57 à 0,6 °C}}) à partir d'observations de la température de l'air proche de la surface au-dessus de l'océan et du sol.<br />
De façon cohérente avec l'approche de l’AR5, les modélisations des changements futurs de la température moyenne globale de l'air en surface par rapport à 1986-2005 s'ajoutent à ce réchauffement observé. {Encadré 1 du chapitre 1}.<br />
<br />
'''Tableau RID.1:''' ''Projection de l'évolution de la température moyenne globale de la surface du globe par rapport à 1850-1900 pour deux périodes de temps dans le cadre de quatre RCP{{lié}}<ref> Dans certains cas, le présent rapport évalue les changements par rapport à 2006-2015. Le réchauffement de la période 1850-1900 à 2006-2015 a été évalué à 0,87{{lié}}°C (plage probable de 0,75 à 0,99{{lié}}°C). {Encadré 1 du chapitre 1}.</ref>.''<br />
<br />
<center><br />
{| class="wikitable"<br />
|-<br />
! !! colspan="2" |Court terme : 2031–2050!! colspan="2" |Fin du siècle : 2081–2100<br />
|-<br />
|Scenario||Moyenne (°C)||Gamme probable (°C)||Moyenne (°C)||Gamme probable (°C)<br />
|-<br />
|RCP2.6|| style="text-align:center;" |1.6|| style="text-align:center;" |1.1 à 2.0|| style="text-align:center;" |1.6|| style="text-align:center;" |0.9 à 2.4<br />
|-<br />
|RCP4.5|| style="text-align:center;" |1.7|| style="text-align:center;" |1.3 à 2.2|| style="text-align:center;" |2.5|| style="text-align:center;" |1.7 à 3.3<br />
|-<br />
|RCP6.0|| style="text-align:center;" |1.6|| style="text-align:center;" |1.2 à 2.0|| style="text-align:center;" |2.9|| style="text-align:center;" |2.0 à 3.8<br />
|-<br />
|RCP8.5|| style="text-align:center;" |2.0|| style="text-align:center;" |1.5 à 2.4|| style="text-align:center;" |4.3|| style="text-align:center;" |3.2 à 5.4<br />
|}</center><br />
<br />
'''A2. Il est quasiment certain que l'océan mondial s'est réchauffé sans arrêt depuis 1970 et qu'il a absorbé plus de 90{{lié}}% de la chaleur excédentaire dans le système climatique (degré de confiance élevé). Depuis 1993, le taux de réchauffement des océans a plus que doublé (probable). Les vagues de chaleur océaniques ont très probablement doublé en fréquence depuis 1982 et augmentent en intensité (degré de confiance très élevé). En absorbant plus de CO<sub>2</sub>, l'océan a subi une acidification de surface croissante (quasiment certain). Une perte d'oxygène s'est produite de la surface à -1000{{lié}}m (degré de confiance moyen). {1.4, 3.2, 5.2, 6.4, 6.7, Figures RID.1 et RID.2}'''<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]A2.1. La tendance au réchauffement des océans documentée dans le cinquième rapport d'évaluation (AR5) du GIEC s'est poursuivie. Depuis 1993, le taux de réchauffement des océans et donc d'absorption de chaleur a plus que doublé (probablement), passant de{{lié}}<ref> Un Zettajoule (ZJ) est égal à {{unité|1021|Joules}}. Réchauffer l'océan entier de 1{{lié}}°C nécessite environ 5500{{lié}}ZJ ; 144{{lié}}ZJ réchaufferaient les 100 premiers mètres d'environ 1{{lié}}°C.</ref> {{nobr|3,22 ± 1,61 ZJ.an<sup>-1</sup>}} (0-700{{lié}}m de profondeur) et {{nobr|0,97 ± 0,64 ZJ.an{{e|-1}}}} ({{nobr|700-2000 m}}) entre 1969 et 1993, à {{nobr|6,28 ± 0,48 ZJ.an{{e|-1}}}} ({{nobr|0-700 m}}) et {{nobr|3,86 ± 2,09 ZJ.an{{e|-1}}}} ({{nobr|700-2000 m}}) entre 1993 et 2017, et est attribué au forçage anthropique (très probablement).{1.4.1, 5.2.2, Tableau 5.1, Figure RID.1}.<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]A2.2 Entre 1970 et 2017, l'océan Austral a représenté 35 à 43{{lié}}% de l'apport total de chaleur dans les premiers {{unité|2000|m}} de profondeur de l'océan mondial (degré de confiance élevé). Sa part a augmenté pour atteindre 45-62{{lié}}% entre 2005 et 2017 (degré de confiance élevé). L'océan profond en dessous de {{unité|2000|m}} s'est réchauffé depuis 1992 (probablement), en particulier dans l'océan Austral. {1,4, 3.2.1, 5.2.2, Tableau 5.1, Figure RID.2}.<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]A2.3 À l'échelle mondiale, les épisodes de vagues de chaleur océaniques ont augmenté ; définies lorsque la température quotidienne de la surface de la mer dépasse le 99e centile local de la période allant de 1982 à 2016, les vagues de chaleur océaniques{{lié}}<ref> Une vague de chaleur océanique est une période de températures extrêmement chaudes près de la surface de la mer qui persiste pendant des jours, voire des mois, et peut atteindre des milliers de kilomètres (Annexe I : Glossaire).</ref> ont doublé en fréquence et leur durée, leur intensité et leur étendue ont augmenté (très probablement). Il est très probable qu'entre 84 et 90{{lié}}% des vagues de chaleur marines qui se sont produites entre 2006 et 2015 soient attribuables à l'augmentation des températures d’origine anthropique. {Tableau 6.2, 6.4 ; Figures RID.1 et RID.2}.<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]A2.4 La stratification de la densité{{lié}}<ref> Dans ce rapport, la stratification de la densité est définie comme le contraste de densité entre les couches peu profondes et les couches plus profondes. Une stratification accrue réduit l'échange vertical de chaleur, de salinité, d'oxygène, de carbone et de nutriments.</ref> a augmenté dans les {{unité|200|m}} supérieurs de l'océan depuis 1970 (très probablement).<br />
Le réchauffement observé de la surface des océans et l'ajout d'eau douce à haute latitude rendent l'eau de surface moins dense par rapport aux eaux profondes de l'océan (degré de confiance élevé) et empêchent le mélange entre eaux de surface et eaux profondes (degré de confiance élevé).<br />
La stratification moyenne des {{unité|200|m}} supérieurs a augmenté de {{nobr|2,3 ± 0,1 %}} (intervalle très probable) entre la moyenne de 1971-1990 et la moyenne de 1998-2017. {5.2.2}<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]A2.5 L'océan a absorbé entre 20 et 30{{lié}}% (très probablement) des émissions anthropiques totales de CO<sub>2</sub> depuis les années 80, ce qui a provoqué une acidification supplémentaire des océans. Depuis la fin des années 1980{{lié}}<ref> Selon les mesures in-situ ayant plus de quinze ans.</ref>, le pH de la surface de l'océan en haute mer a diminué de 0,017 à 0,027 unités de pH par décennie, et la baisse du pH de surface de l'océan a très probablement déjà dépassé les limites de la variabilité naturelle pour plus de 95{{lié}}% de la surface de l'océan. {3.2.1 ; 5.2.2 ; Encadré 5.1 ; Figures RID.1 et RID.2}.<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]A2.6 Les données couvrant la période 1970-2010 montrent que la perte d'oxygène en haute mer a très probablement varié de 0,5 à 3,3{{lié}}% sur les premiers {{unité|1000|m}}, et que le volume des zones de minimum d'oxygène a probablement augmenté de 3 à 8{{lié}}%. (degré de confiance moyen). La perte d'oxygène est principalement due à l'augmentation de la stratification des océans, au changement de la ventilation des eaux et à la biogéochimie (degré de confiance élevé). {5.2.2.2 ; Figures RID.1 et RID.2}.<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]A2.7 Les observations, aussi bien in situ (2004-2017) que basées sur des reconstitutions de la température de surface de la mer, indiquent que la circulation méridienne de retournement de l'Atlantique (AMOC){{lié}}<ref> La circulation méridienne de retournement de l'Atlantique (AMOC) est le principal système de courants dans les océans Atlantique Sud et Nord (Annexe I : Glossaire). </ref> a diminué par rapport à 1850-1900 (degré de confiance moyen). Les données sont insuffisantes pour quantifier l'ampleur de l'affaiblissement ou pour l'attribuer correctement au forçage anthropique en raison de la durée limitée des observations. Bien que l'attribution ne soit actuellement pas possible, les simulations du modèle CMIP5 de la période 1850-2015 montrent, en moyenne, un affaiblissement de l'AMOC lorsqu'elles sont dues au forçage anthropique. {6.7}.<br />
<br />
'''A3. Le niveau moyen des océans (NMO) s'élève, avec une accélération au cours des dernières décennies, en raison des taux croissants de fonte des glaces dans les calottes glaciaires au Groenland et en Antarctique (degré de confiance très élevé), ainsi que de la perte de masse glaciaire continue et de l'expansion thermique des océans. L'intensification des vents et des précipitations dans les cyclones tropicaux, et l'amplification des vagues de tailles extrêmes, combinées à l'augmentation relative du niveau de la mer, exacerbent les événements extrêmes de niveau des eaux et les risques côtiers (degré de confiance élevé). {3.3 ; 4.2 ; 6.2 ; 6.3 ; 6.8 ; Figures RID.1, RID.2, RID.4 et RID.5}'''<br />
<br />
[[Image:picto1.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto3.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]]A3.1 L'élévation totale du NMO pour la période 1902-2015 est de 0,16{{lié}}m (plage probable entre 0,12 et 0,21{{lié}}m). Le taux d'élévation du NMO pour la période 2006-2015, de 3,6 mm par an (3,1 à 4,1{{lié}}mm/an, plage très probable), est sans précédent au cours du dernier siècle (degré de confiance élevé), et d'environ 2,5 fois le taux de 1,4{{lié}}mm/an pour 1901-1990 ({{nobr|0,8 – 2,0 mm/an}}, plage très probable). Le cumul des contributions des calottes glaciaires et des glaciers sur la période 2006-2015 est la source principale d'augmentation du niveau de la mer (1,8{{lié}}mm/an, plage très probable : {{nobr|1,7-1,9 mm/an}}), dépassant l'effet de l'expansion thermique de l'eau des océans (1,4{{lié}}mm/an, plage très probable {{nobr|1,1- 1,7 mm/an}}){{lié}}<ref>Le taux global d'élévation des océans est supérieur à la somme des contributions de la cryosphère et des océans, en raison des incertitudes sur l'estimation du stockage de l’eau terrestre.</ref> (degré de confiance très élevé). La cause principale de l'augmentation du niveau moyen des océans depuis 1970 est le forçage anthropique (degré de confiance élevé) . {4.2.1, 4.2.2, Figure RID.1}<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto3.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]]A3.2 L'élévation du niveau de la mer a accéléré (extrêmement probable) en raison de l'augmentation combinée de la perte de glace des calottes glaciaires du Groenland et de l'Antarctique (degré de confiance très élevé). La perte de masse de la calotte glaciaire antarctique a triplé sur la période 2007-2016 en comparaison de 1997-2006. Pour le Groenland, la perte de masse a doublé sur la même période (probable, degré de confiance moyen). {3.3.1 ; Figures RID.1, RID.2 ; RID A1.1}<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto3.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]]A3.3. Une accélération des coulées et des retraits de glaciers en Antarctique, qui a le potentiel pour mener à une élévation du niveau des mers de plusieurs mètres en quelques siècles, est observée dans la barrière de glace de la mer d'Amundsen dans l'Antarctique occidental et dans la Terre de Wilkes de l'Antarctique oriental (degré de confiance très élevé). Ces changements pourraient être le commencement d'une instabilité irréversible{{lié}}<ref>L'échelle de temps de récupération est de l'ordre de plusieurs siècles à plusieurs millénaires (Annexe 1 : Glossaire).</ref> de la calotte glaciaire. L'incertitude sur le début de l'instabilité de la calotte glaciaire provient d'observations limitées, de modélisations inadéquates des processus en jeu dans les calottes glaciaires, et d'une compréhension limitée des interactions complexes entre l'atmosphère, l'océan et la calotte glaciaire. {3.3.1, Encadré 8 du chapitre 3, 4.2.3}<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto3.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]]A3.4 L'élévation du niveau des mers n'est pas uniforme et varie localement. Les différences régionales, dans la plage de ± 30{{lié}}% de l'élévation du NMO, sont le résultat de la perte de glaces terrestres et des variations dans le réchauffement et la circulation océanique. Les écarts à la moyenne planétaire peuvent être supérieurs dans les zones de mouvement terrestre vertical rapide, y compris lorsqu'il est d'origine humaine (par exemple, l'extraction d'eau souterraine). (degré de confiance élevé). {4.2.2, 5.2.2, 6.2.2, 6.3.1, 6.8.2, Figure RID.2}<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto3.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]]A3.5 Les hauteurs extrêmes de vagues, qui contribuent aux événements extrêmes de niveau des eaux, à l'érosion côtière et aux inondations, se sont accrues dans l'Océan Atlantique Nord et Sud d'environ 1,0{{lié}}cm/an à 0,8{{lié}}cm/an sur la période 1985-2018 (degré de confiance moyen). La perte de banquise dans l'Arctique a également accentué les hauteurs de vagues sur la période 1992-2014 (degré de confiance moyen). {4.2.2, 6.2, 6.3, 6.8, Encadré 6.1}<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto3.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]]A3.6 Le changement climatique d'origine anthropique a provoqué l'augmentation des précipitations observées (degré de confiance moyen), des vents (degré de confiance faible), et des événements extrêmes de niveau des eaux (degré de confiance élevé) associés à certains cyclones tropicaux, ce qui a augmenté l'intensité d'événements extrêmes multiples et des conséquences en cascade associées (degré de confiance élevé). Le changement climatique d'origine anthropique a contribué à la migration en direction des pôles de l'intensité maximale des cyclones tropicaux dans la partie occidentale du Pacifique Nord durant les dernières décennies, en lien avec l'expansion tropicale dont l'origine est le forçage anthropique (degré de confiance faible). Des éléments émergent en faveur d'une augmentation de la proportion annuelle globale de cyclones tropicaux de catégories 4 et 5 dans les dernières décennies (degré de confiance faible). {6.2, Tableau 6.2, 6.3, 6.8, Encadré 6.1}<br />
<br />
====Conséquences observées sur les écosystèmes====<br />
<br />
'''A4. Les changements de la cryosphère et les changements hydrologiques connexes ont eu des répercussions sur les espèces et les écosystèmes terrestres et d'eau douce dans les régions polaires et de haute montagne en raison de l'apparition de terres auparavant recouvertes de glace, de changements dans la couverture de neige et du dégel du pergélisol. Ces changements ont contribué à modifier les activités saisonnières, l'abondance et la répartition des espèces végétales et animales d'intérêt écologique, culturel et économique, les perturbations écologiques et le fonctionnement des écosystèmes. (degré de confiance élevé) {2.3.2, 2.3.3, 3.4.1, 3.4.3, Encadré 3.4, Figure RID.2}.'''<br />
<br />
[[Image:picto1.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]]A4.1 Au cours du siècle dernier, certaines espèces de plantes et d'animaux ont augmenté en abondance, ont déplacé leur aire de répartition et se sont établies dans de nouvelles régions à mesure que les glaciers reculaient et que la saison sans neige s'allongeait (degré de confiance élevé).<br />
Avec le réchauffement, ces changements ont augmenté localement le nombre d'espèces en haute montagne, les espèces de basse altitude migrant vers le haut (degré de confiance très élevé). Certaines espèces adaptées au froid ou dépendantes de la neige ont décliné en abondance, ce qui augmente leur risque d'extinction, notamment sur les sommets des montagnes (degré de confiance élevé). Dans les régions polaires et montagneuses, de nombreuses espèces ont modifié leurs activités saisonnières, surtout à la fin de l'hiver et au printemps (degré de confiance élevé). {2.3.3, Encadré 3.4}<br />
<br />
[[Image:picto1.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]]A4.2 L'augmentation des feux de forêt et le dégel abrupt du pergélisol, ainsi que les changements dans l'hydrologie de l'Arctique et en montagne ont modifié la fréquence et l'intensité des perturbations des écosystèmes (degré de confiance élevé). Il s'agit notamment d’impacts positifs et négatifs sur la végétation et la faune, comme le renne et le saumon (degré de confiance élevé). {2.3.3, 3.4.1, 3.4.3}<br />
<br />
[[Image:picto1.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]]A4.3 Les observations satellitaires révèlent un verdissement d’ensemble de la toundra, souvent indicatif d'une productivité végétale accrue (degré de confiance élevé). Certaines zones de brunissement dans la toundra et la forêt boréale indiquent que la productivité a diminué (degré de confiance élevé). Ces changements ont eu un impact négatif sur la capacité de ces écosystèmes à fournir des services de régulation, des services culturels ou à fournir de l'approvisionnement. Ces changements ont pu avoir impacts positifs transitoires pour l’approvisionnement dans les hautes montagnes (degré de confiance moyen) et dans les régions polaires (degré de confiance élevé). {2.3.1, 2.3.3, 3.4.1, 3.4.3, annexe I : Glossaire}<br />
<br />
'''A5. Depuis environ 1950, de nombreuses espèces marines représentant divers groupes ont vu leur aire de répartition géographique et leurs activités saisonnières changer en réaction au réchauffement des océans, aux changements de la banquise et aux modifications biogéochimiques de leur habitat, comme par exemple la perte d'oxygène (degré de confiance élevé). Cela a entraîné des changements dans la composition en espèces, l'abondance et la production de biomasse des écosystèmes, de l'équateur jusqu’aux pôles. Les modifications des interactions entre espèces ont eu des répercussions en cascade sur la structure et le fonctionnement de l'écosystème (degré de confiance moyen). Dans certains écosystèmes marins, les espèces sont affectées à la fois par les effets de la pêche et les changements climatiques (degré de confiance moyen). 3.2.3, 3.2.4, Encadré 3.4, 5.2.3, 5.3, 5.4.1, Figure RID.2}.'''<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]A5.1 Depuis les années 1950, les taux de déplacement vers les pôles dans les distributions de différentes espèces marines sont de 52 ± 33{{lié}}km par décennie pour les organismes des écosystèmes épipélagiques (à moins de {{unité|200|m}} de la surface) et de 29 ± 16{{lié}}km par décennie pour ceux des fonds marins (intervalles très probables). La vitesse et la direction des modifications observées dans les distributions sont déterminées par la température locale, l'oxygène et les courants océaniques au travers de gradients de profondeur, en latitude et en longitude (degré de confiance élevé). Le réchauffement a induit des expansions de l'aire de répartition de certaines espèces, ce qui a mené à une modification de la structure et du fonctionnement des écosystèmes, notamment dans l'Atlantique Nord, le Pacifique Nord-Est et l'Arctique (degré de confiance moyen). {5.2.3, 5.3.2, 5.3.6, Encadré 3.4, Figure RID.2}.<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]A5.2 Au cours des dernières décennies, la production primaire nette de l'Arctique a augmenté dans les eaux libres de glace (degré de confiance élevé) et les proliférations printanières de phytoplancton se produisent plus tôt dans l'année en réponse au changement de la banquise et à la disponibilité des éléments nutritifs, avec des conséquences positives et négatives variables dans l'espace pour les écosystèmes marins (degré de confiance moyen). Dans l'Antarctique,<br />
ces changements sont spatialement hétérogènes et ont été associés à des changements environnementaux locaux rapides, y compris le recul des glaciers et le changement de la banquise (degré de confiance moyen). Les changements dans les activités saisonnières, la production et la distribution de certains zooplanctons de l'Arctique et un déplacement vers le sud de la distribution de la population de krill antarctique dans l'Atlantique Sud sont associés aux changements environnementaux liés au climat (degré de confiance moyen). Dans les régions polaires, les mammifères marins et les oiseaux de mer associés aux banquises ont connu une contraction de l'habitat liée aux changements de la banquise (degré de confiance élevé) et des impacts sur le succès de leur recherche de nourriture en raison des impacts climatiques sur la répartition des proies (degré de confiance moyen). Les effets en cascade de multiples facteurs liés au climat sur le zooplancton polaire ont affecté la structure et la fonction du réseau trophique, la biodiversité ainsi que l’industrie de la pêche (degré de confiance élevé). {3.2.3, 3.2.4, Encadré 3.4, 5.2.3, Figure RID.2}.<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]A5.3 Les zones de remontée d'eau profonde sur les marges Est des bassins océaniques (EBUS) sont parmi les écosystèmes océaniques les plus productifs. L'augmentation de l'acidification des océans et la perte d'oxygène ont un impact négatif sur deux des quatre principaux systèmes de remontée d'eau : le courant de Californie et le courant de Humboldt (degré de confiance élevé). L'acidification des océans et la diminution du niveau d'oxygène dans le système de remontée d’eau du courant de Californie ont modifié la structure de l'écosystème, avec des impacts négatifs directs sur la production de biomasse et la composition en espèces (degré de confiance moyen). {Encadré 5.3, Figure RID.2}<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]A5.4 Le réchauffement de l'océan au {{s|XX}} et au-delà a contribué à une diminution globale du potentiel de capture maximal (degré de confiance moyen), aggravant les effets de la surpêche pour certains stocks de poissons (degré de confiance élevé). Dans de nombreuses régions, la diminution de l'abondance des stocks de poissons, de mollusques et crustacés due aux effets directs et indirects du réchauffement planétaire et des changements biogéochimiques a déjà contribué à réduire les prises des pêcheries (degré de confiance élevé). Dans certaines régions, l'évolution des conditions océaniques a contribué à l'expansion d’un habitat adapté et/ou à l'augmentation de l'abondance pour certaines espèces (degré de confiance élevé). Ces changements se sont accompagnés de changements dans la composition en espèces des prises des pêcheries depuis les années 1970 dans de nombreux écosystèmes (degré de confiance moyen). {3.2.3, 5.4.1, Figure RID.2}<br />
<br />
'''A6. Les écosystèmes côtiers sont affectés par le réchauffement des océans, parmi lesquels des vagues de chaleur océaniques intensifiées, l'acidification, la perte d'oxygène, l'intrusion de salinité et l'élévation du niveau de la mer, conjugués aux effets négatifs des activités humaines sur les océans et les terres (confiance élevée). Des impacts sont déjà observés sur la zone d’habitat et la biodiversité, ainsi que sur le fonctionnement et les services des écosystèmes (confiance élevée). {4.3.2, 4.3.3, 5.3, 5.4.1, 6.4.2, Figure RID.2}'''<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto3.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]A6.1 Les écosystèmes côtiers végétalisés protègent le littoral des tempêtes et de l'érosion et contribuent à atténuer les effets de l'élévation du niveau de la mer. Près de 50{{lié}}% des zones humides côtières ont disparu au cours des 100 dernières années, sous l'effet conjugué des pressions anthropiques localisées, de la montée du niveau de la mer, du réchauffement et des événements climatiques extrêmes (confiance élevée).<br />
Les écosystèmes côtiers végétalisés sont d'importants réservoirs de carbone ; leur perte est responsable de la libération actuelle de {{nobr|0,04-1,46 GtC.an<sup>-1</sup>}} (confiance moyenne). En réaction au réchauffement, les aires de distribution des prairies sous-marines et des forêts de varech se développent aux latitudes élevées et se rétractent aux latitudes basses depuis la fin des années 1970 (confiance élevée), et dans certaines régions, des pertes épisodiques surviennent à la suite de vagues de chaleur (confiance moyenne). La mortalité à grande échelle des mangroves liée au réchauffement depuis les années 1960 a été partiellement compensée par leur incursion dans les marais salants subtropicaux en raison de l'augmentation des températures, avec pour conséquence la disparition de zones ouvertes recouvertes de plantes herbacées qui fournissent nourriture et habitat à la faune qui en dépend (haute confiance). {4.3.3, 5.3.2, 5.3.6, 5.4.1, 5.5.1, Figure RID.2}.<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto3.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]A6.2 L'intrusion accrue d'eau de mer dans les estuaires, due à l'élévation du niveau de la mer, a entraîné une redistribution en amont d'espèces marines (confiance moyenne) et causé une raréfaction des habitats appropriés pour les populations estuariennes (confiance moyenne). Depuis les années 1970, l'augmentation des charges nutritives et organiques dans les estuaires, causée par l'activité humaine intensive et la sollicitation des fleuves, a exacerbé les effets stimulants du réchauffement des océans sur la respiration bactérienne, entraînant l'expansion des zones à faible teneur en oxygène (confiance élevée). {5.3.1}.<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto3.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]A6.3 Les impacts de l'élévation du niveau de la mer sur les écosystèmes côtiers comprennent la réduction des habitats, le déplacement géographique des espèces associées et la perte de la biodiversité et de la fonctionnalité des écosystèmes. Les impacts sont exacerbés par les effets directs de l'activité humaine sur l'environnement et lorsque les barrières anthropiques empêchent le déplacement vers la terre des marais et des mangroves (ce que l'on appelle la compression côtière) (confiance élevée). Selon la géomorphologie locale et l'apport sédimentaire, les marais et les mangroves peuvent croître verticalement à des vitesses égales ou supérieures à l'élévation actuelle du niveau moyen de la mer (confiance élevée). {4.3.2, 4.3.3, 5.3.2, 5.3.7, 5.4.1}<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto3.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]A6.4 Les récifs coralliens d’eau chaude et les rivages rocheux occupés par des organismes immobiles et calcifiants (p. ex. producteurs de coquillages et de squelettes) comme les coraux, les bernacles et les moules, sont actuellement touchés par des températures extrêmes et par l'acidification des océans (confiance élevée). Les vagues de chaleur océaniques ont déjà entraîné des blanchissements à grande échelle des coraux à une fréquence croissante (confiance très élevée) causant la dégradation des récifs à l'échelle mondiale depuis 1997 ; et la régénération est lente (plus de 15 ans) si elle se produit (confiance élevée). Les périodes prolongées de température élevée et de déshydratation des organismes posent un risque élevé pour les écosystèmes côtiers rocheux (confiance élevée). {SR1.5 ; 5.3.4, 5.3.5, 6.4.2.1, Figure RID.2}.<br />
<br />
[[Image:Rapport spécial du GIEC sur l%u2019océan et la cryosphère SROCC-RID2.png|1000px]]<br />
<br />
'''Figure RID.2''' : ''Synthèse des dangers régionaux observés et conséquences dans les régions océaniques{{lié}}<ref> Les mers ne sont pas évaluées individuellement mais en tant que régions océaniques dans le présent rapport.</ref> (en haut) et les régions de haute montagne et polaires (en bas) évalués dans le SROCC. Pour chaque région, les changements physiques, les conséquences sur les écosystèmes clés, sur les systèmes humains et sur les fonctions et services écosystémiques sont présentés. Pour les changements physiques, jaune et vert font référence à une augmentation et une diminution, respectivement, de la quantité ou de la fréquence de la grandeur mesurée. Pour les impacts sur les écosystèmes, les systèmes humains et les services écosystémiques, le bleu et le rouge indiquent si un impact observé est positif (bénéfique) ou négatif (néfaste) pour le système ou service donné, respectivement. Les cellules indiquées comme "augmentation et diminution" indiquent qu'à l'intérieur de cette région, l'augmentation et la diminution des changements physiques se vérifient, mais ne sont pas nécessairement égales ; il en va de même pour les cellules présentant des impacts attribuables "positifs et négatifs". Pour les régions océaniques, le niveau de confiance renvoie au niveau de confiance pour lequel on attribue les changements observés aux changements du forçage des gaz à effet de serre pour les changements physiques, et aux changements climatiques pour les écosystèmes, les systèmes humains et les services écosystémiques. Pour les régions de haute montagne et les régions polaires terrestres, le niveau de confiance dans l'attribution des changements physiques et des impacts, au moins en partie du fait d'un changement dans la cryosphère, est indiqué. Pas d'évaluation signifie : non applicable, non évalué à l'échelle régionale ou les preuves sont insuffisantes pour l'évaluation. Les changements physiques dans l'océan sont définis comme suit : Changement de température dans les couches océaniques de 0 à {{unité|700|m}}, à l'exception de l'océan Austral (0 à {{unité|2000|m}}) et de l'océan Arctique (couche supérieure mixte et principales branches entrantes) ; oxygène dans la couche 0-{{unité|1200|m}} ou couche minimale d'oxygène ; acidité de l'océan en pH en surface (la diminution du pH correspond à une acidification croissante des océans). Écosystèmes océaniques : Coraux se rapporte aux récifs coralliens d'eau chaude et aux coraux d'eau froide. La catégorie "couche supérieure de l’océan" fait référence à la zone épipélagique pour toutes les régions océaniques à l'exception des régions polaires, où les impacts sur certains organismes pélagiques dans les eaux libres plus profondes que les 200{{lié}}m supérieurs ont été inclus. Les zones humides côtières comprennent les marais salants, les mangroves et les herbiers marins. Les forêts de kelp sont les habitats d'un groupe spécifique de macroalgues. Les rivages rocheux sont des habitats côtiers dominés par des organismes calcifiés immobiles comme les moules et les bernacles. Les profondeurs océaniques sont des écosystèmes de fonds marins qui ont une profondeur de {{formatnum:3000}} à {{unité|6000|m}}. La banquise comprend les écosystèmes dans, sur et sous la banquise. Les services d'habitat désignent les structures et les services de soutien (par ex. habitat, biodiversité, production primaire). Le piégeage côtier du carbone désigne le “carbone bleu”, c’est à dire l'absorption et le stockage du carbone par des écosystèmes côtiers. Écosystèmes terrestres : La toundra fait référence à la toundra et aux prairies alpines, et englobe les écosystèmes terrestres de l'Antarctique. La migration fait référence à une augmentation ou à une diminution de la migration nette, et non à une valeur positive ou négative. Les impacts sur le tourisme font référence aux conditions d'exploitation du secteur touristique. Les services culturels comprennent l'identité culturelle, le sentiment d'appartenance et les valeurs spirituelles, intrinsèques et esthétiques, ainsi que les contributions de l'archéologie glaciaire. Les informations sous-jacentes sont données pour les régions terrestres dans les tableaux SM2.6, SM2.7, SM2.8, SM3.8, SM3.9, et SM3.10, et pour les régions océaniques dans les tableaux SM5.10, SM5.11, SM3.8, SM3.9, et SM3.10. {2.3.1, 2.3.2, 2.3.3, 2.3.4, 2.3.5, 2.3.6, 2.3.7, Figure 2.1, 3.2.1 ; 3.2.3 ; 3.2.4 ; 3.3.3 ; 3.4.1 ; 3.4.3 ; 3.5.2 ; Encadré 3.4, 4.2.2, 5.2.2, 5.2.3, 5.3.3, 5.4, 5.6, Figure 5.24, Encadré 5.3}''<br />
<br />
====Conséquences observées sur les population et les services écosystémiques====<br />
<br />
'''A7. Depuis le milieu du {{s|XX}}, le rétrécissement de la cryosphère dans l'Arctique et les régions de haute montagne a eu des répercussions principalement négatives sur la sécurité alimentaire, les ressources en eau, la qualité de l'eau, les moyens de subsistance, la santé et le bien-être, les infrastructures, les transports, le tourisme et les loisirs, ainsi que sur la culture des sociétés humaines, particulièrement chez les peuples autochtones (degré de confiance élevé). Les coûts et les bénéfices ont été inégalement répartis entre les populations et les régions. Les efforts d'adaptation ont bénéficié de l'inclusion du savoir autochtone et du savoir local (degré de confiance élevé). {1.1, 1.5, 1.6.2, 2.3, 2.4, 3.4, 3.5, Figure RID.2}.'''<br />
<br />
[[Image:picto1.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]]A7.1 La sécurité alimentaire et la sécurité de l'eau ont été affectées négativement par les changements dans la couverture neigeuse, la glace des lacs et des rivières et le pergélisol dans de nombreuses régions arctiques (degré de confiance élevé). Ces changements ont perturbé l'accès aux pâturages, à la chasse, à la pêche et aux zones de cueillette, ainsi que la disponibilité de nourriture dans ces zones, ce qui a nui aux moyens de subsistance et à l'identité culturelle des résidents de l'Arctique, en particulier pour les populations autochtones (degré de confiance élevé). Le recul des glaciers et l'évolution de la couverture neigeuse ont contribué à des baisses localisées des rendements agricoles dans certaines régions de haute montagne, comme dans l'Hindu Kush Himalaya et dans les Andes tropicales (degré de confiance moyen). {2.3.1, 2.3.7, Encadré 2.4, 3.4.1, 3.4.2, 3.4.3, 3.4.3, 3.5.2, Figure RID.2}<br />
<br />
[[Image:picto1.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]]A7.2 Dans l'Arctique, les effets négatifs des changements de la cryosphère sur la santé humaine comprennent un risque accru des maladies d'origine alimentaire ou hydrique, de malnutrition, de blessures et de problèmes de santé mentale, surtout chez les peuples autochtones (degré de confiance élevé). Dans certaines régions de haute montagne, la qualité de l'eau a été affectée par des contaminants, en particulier du mercure, libérés par la fonte des glaciers et la fonte du pergélisol (degré de confiance moyen). Les efforts d'adaptation liés à la santé dans l'Arctique vont de l'échelle locale à l'échelle internationale, et les succès ont été étayés par le savoir autochtone. (degré de confiance élevé). {1.8, Encadré 4 du chapitre 1, 2.3.1, 3.4.3}.<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]]A7.3 Les résidents de l'Arctique, et particulièrement les peuples autochtones, ont modifié le calendrier de leurs activités pour tenir compte des changements saisonniers et de la sécurité des conditions de déplacement sur terre, sur la glace et sur la neige. Les municipalités et l'industrie commencent à prendre en charge les défaillances des infrastructures associées aux inondations et au dégel du pergélisol, et certaines collectivités côtières ont prévu leur relocalisation (degré de confiance élevé). Le manque de financement, de compétences, de capacité et de soutien institutionnel pour s'engager de façon significative dans les processus de planification ont nui à l'adaptation (degré de confiance élevé). {3.5.2, 3.5.4, Encadré 9}<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]A7.4 Le transport maritime estival dans l'Arctique (y compris le tourisme) a augmenté au cours des deux dernières décennies, parallèlement à la réduction de la banquise (degré de confiance élevé). Cela a des répercussions sur le commerce mondial et les économies liées aux couloirs de navigation traditionnels et fait courir des risques aux écosystèmes marins et aux communautés côtières de l'Arctique (degré de confiance élevé), par exemple dûs à des espèces invasives et de la pollution locale. {3.2.1, 3.2.4, 3.5.4, 5.4.2, Figure RID.2}.<br />
<br />
[[Image:picto1.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]]A7.5 Au cours des dernières décennies, l'exposition des personnes et des infrastructures aux risques naturels a augmenté en raison de la croissance démographique, du tourisme et du développement socioéconomique (degré de confiance élevé). Certaines catastrophes ont été liées à des changements dans la cryosphère, par exemple dans les Andes, dans les hauts plateaux d’Asie, dans le Caucase et dans les Alpes européennes (degré de confiance moyen).<br />
{2.3.2.2, Figure RID.2}<br />
<br />
[[Image:picto1.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]]A7.6 La modification de l’enneigement et des glaciers ont affecté la quantité et la saisonnalité du ruissellement et des ressources en eau dans les bassins hydrographiques dominés par la neige et alimentés par les glaciers (degré de confiance très élevé). Les centrales hydroélectriques ont connu des changements de saisonnalité et aussi bien des augmentations que des diminutions de l’alimentation en eau provenant des régions de haute montagne, comme par exemple en Europe centrale, en Islande, dans l'ouest des États-Unis et du Canada et dans les Andes tropicales (degré de confiance moyen). Cependant, il n'y a que des éléments limités sur les conséquences sur l'opération de ces ouvrages ou sur la production d'énergie. {B1.4, 2.3.1}<br />
<br />
[[Image:picto1.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]]A7.7 Les aspects esthétiques et culturels de la haute montagne ont été affectés négativement par le déclin des glaciers et de la couverture neigeuse (par exemple dans l'Himalaya, en Afrique orientale, dans les Andes tropicales) (degré de confiance moyen). Le tourisme et les loisirs, notamment liés au ski et aux glaciers, à la randonnée pédestre et à l'alpinisme, ont également subi des effets négatifs dans de nombreuses régions montagneuses (degré de confiance moyen). Dans certains endroits, l'enneigement artificiel a réduit les impacts négatifs sur le tourisme lié au ski (degré de confiance moyen). {2.3.5, 2.3.6, Figure RID.2}<br />
<br />
'''A8. Les changements dans l'océan ont eu des conséquences sur les écosystèmes marins et les services écosystémiques avec des résultats régionaux divers, mettant en cause leur gouvernance (degré de confiance élevé). Il en résulte à la fois des conséquences positives et négatives sur la sécurité alimentaire à travers la pêche (degré de confiance moyen), les cultures locales et les moyens de subsistance (degré de confiance moyen), et le tourisme et les loisirs (degré de confiance moyen). Les conséquences sur les services écosystémiques affectent négativement la santé et le bien-être (degré de confiance moyen) ainsi que les peuples autochtones et les communautés locales qui dépendent de la pêche (confiance élevée). {1.1, 1.5, 3.2.1, 5.4.1, 5.4.2, Figure RID.2}'''<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]A8.1 Les changements induits par le réchauffement dans la distribution spatiale et l'abondance de certains stocks de poissons, de mollusques et de crustacés ont eu des effets positifs et négatifs sur les prises, les avantages économiques, les moyens de subsistance et la culture locale (degré de confiance élevé). Il y a des conséquences négatives pour les peuples autochtones et les communautés locales qui dépendent de la pêche (degré de confiance élevé). Les changements dans la répartition et l'abondance des espèces ont mis à l'épreuve la gouvernance internationale et nationale des océans et des pêches, y compris dans l'Arctique, l'Atlantique Nord et le Pacifique, en ce qui concerne la réglementation de la pêche pour assurer l'intégrité des écosystèmes et le partage des ressources entre entités de pêche (degré de confiance élevé). {3.2.4, 3.5.3, 5.4.2, 5.5.2, Figure RID.2}<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto3.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]A8.2 Depuis les années 1980, les proliférations d'algues nuisibles présentent une expansion de leur aire de répartition et une fréquence accrue dans les zones côtières en réponse à des facteurs climatiques et non climatiques comme l'augmentation du ruissellement des nutriments fluviaux (degré de confiance élevé). Les tendances observées dans les proliférations algales nuisibles sont attribuées en partie aux effets du réchauffement des océans, des vagues de chaleur marines, de la perte d'oxygène, de l'eutrophisation et de la pollution (degré de confiance élevé). Les proliférations d'algues nuisibles ont eu des effets négatifs sur la sécurité alimentaire, le tourisme, l'économie locale et la santé humaine (degré de confiance élevé). Les communautés humaines qui sont les plus vulnérables à ces risques biologiques sont celles qui vivent dans des régions où il n'existe pas de programmes de surveillance soutenus et de systèmes d'alerte rapide dédiés à la prolifération d'algues nuisibles (degré de confiance moyen). {Encadré 5.4, 5.4.2, 6.4.2}.<br />
<br />
'''A9. Les communautés côtières sont exposées à de multiples dangers liés au climat, notamment les cyclones tropicaux, les niveaux extrêmes de la mer et les inondations, les canicules marines, la perte de la banquise et le dégel du pergélisol (degré de confiance élevé). Diverses réponses ont été mises en œuvre dans le monde entier, le plus souvent après des événements extrêmes, mais aussi dans certains cas en prévision d'une élévation future du niveau de la mer, par exemple dans le cas de grandes infrastructures. {3.2.4, 3.4.4, 3.4.3, 4.3.2, 4.3.3, 4.3.4, 4.4.2, 5.4.2, 6.2, 6.4.2, 6.8, Encadré 6.1, Encadré 9, Figure RID.5}'''<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto3.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]]A9.1 L'attribution des impacts de l’élévation actuelle du niveau de la mer sur les populations côtières reste difficile dans la plupart des endroits, car les impacts ont été exacerbés par des facteurs non climatiques d'origine humaine, tels que l'affaissement du sol (par exemple, lié à l'extraction des eaux souterraines), la pollution, la dégradation des habitats, et l’extraction des récifs et du sable (degré de confiance élevé). {4.3.2., 4.3.3}<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto3.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]]A9.2 La protection des côtes par des ouvrages, comme des digues, des brise-lames ou des barrages, est très répandue dans de nombreuses villes côtières et dans les deltas. Les approches écosystémiques et hybrides combinant écosystèmes et génie civil sont de plus en plus populaires dans le monde entier. L'avancée côtière, qui fait référence à la création de nouvelles terres en construisant vers la mer (par ex., la mise en valeur des terres), a une longue histoire dans la plupart des régions où il y a une population côtière dense et une pénurie de terres. Le recul côtier, qui fait référence à l'élimination de l'occupation humaine des zones côtières, est également observé, mais se limite généralement à de petites communautés humaines ou se produit pour créer des réserves côtières de zones humides. L'efficacité des réponses à l'élévation du niveau de la mer est évaluée à la figure RID.5. <br />
{3.5.3, 4.3.3, 4.4.2, 6.3.3, 6.9.1, Encadré 9}.<br />
<br />
==RID.B Les changements et les risques prévus==<br />
<br />
====Changements physiques projetés{{lié}}<ref>Ce rapport utilise principalement le RCP2.6 et le RCP8.5 pour les raisons suivantes : Ces scénarios représentent en grande partie la plage évaluée pour les sujets couverts dans le présent rapport ; ils représentent en grande partie ce qui est couvert dans la documentation évaluée, selon le CMIP5 ; et ils permettent une narration cohérente des changements prévus. Le RCP4.5 et le RCP6.0 ne sont pas disponibles pour tous les sujets abordés dans le rapport. {Encadré RID.1}<br />
</ref>====<br />
<br />
'''B1. La perte de masse des glaciers à l'échelle mondiale, le dégel du pergélisol, la diminution de la couverture de neige et de l'étendue de la glace de mer arctique devraient se poursuivre à court terme (2031-2050) en raison de la hausse de la température de l'air à la surface (degré de confiance élevé), avec des conséquences inévitables sur l’alimentation des cours d’eau et les risques locaux (degré de confiance élevé). Les calottes polaires du Groenland et de l'Antarctique devraient perdre de la masse à un rythme croissant tout au long du {{s|XXI}} et au-delà (degré de confiance élevé). Les taux et l'ampleur de ces changements dans la cryosphère devraient encore augmenter dans la seconde moitié du {{s|XXI}} dans un scénario à fortes émissions de gaz à effet de serre (degré de confiance élevé). De fortes réductions des émissions de gaz à effet de serre au cours des prochaines décennies devraient réduire les changements après 2050 (degré de confiance élevé). {2.2, 2.3, Encadré 6 du chapitre 2, 3.3, 3.4, Figure RID.1, Encadré RID.1}'''<br />
<br />
[[Image:picto1.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto3.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]]B1.1 Les réductions projetées de la masse des glaciers entre 2015 et 2100 (à l'exclusion des calottes polaires) vont de 18{{lié}}% ± 7{{lié}}% (plage probable) selon le RCP2.6 à {{nobr|36 % ± 11 %}} (plage probable) selon le RCP8.5 ce qui correspond à une contribution au niveau de la mer de 94 mm ± 25 mm (plage probable) selon le RCP2.6 et de {{nobr|200 mm ± 44 mm}} (plage probable) selon le RCP8.5 (degré de confiance moyen). Les régions dont les glaciers sont pour la plupart plus petits (Europe centrale, Caucase, Asie du Nord, Scandinavie, Andes tropicales, Mexique, Afrique orientale et Indonésie) devraient perdre plus de 80{{lié}}% de leur masse actuelle de glace d'ici 2100 selon le RCP8.5 (degré de confiance moyen) et de nombreux glaciers devraient disparaître quelque soient les émissions futures (très grande confiance). {Encadré 6 du chapitre 2, Figure RID.1}<br />
<br />
[[Image:picto1.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto3.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]]B1.2 En 2100, la contribution prévue de la calotte polaire du Groenland à l'élévation du niveau moyen des océans à l'échelle mondiale (NMO) est de 0,07{{lié}}m (plage probable {{nobr|0,04-0,12{{lié}}m}}) selon le RCP2.6, et de 0,15{{lié}}m (plage probable 0,08-0,27{{lié}}m) selon le RCP8.5. En 2100, la calotte glaciaire antarctique devrait contribuer pour 0,04{{lié}}m (plage probable {{nobr|0,01-0,11 m}}) selon le RCP2.6, et pour 0,12{{lié}}m (plage probable {{nobr|0,03-0,28 m}}) selon le RCP8.5. La calotte polaire du Groenland contribue actuellement davantage à l'élévation du niveau de la mer que la calotte polaire antarctique (degré de confiance élevé), mais l'Antarctique pourrait devenir un plus grand contributeur d'ici la fin du {{s|XXI}} en raison de son recul rapide (degré de confiance faible). Au-delà de 2100, la divergence croissante entre les contributions relatives du Groenland et de l'Antarctique à l'augmentation du niveau moyen des océans à l'échelle mondiale selon le RCP8.5 a des conséquences importantes sur le rythme de l'élévation relative du niveau de la mer dans l'hémisphère Nord. {3.3.1, 4.2.3, 4.2.5, 4.3.3, Encadré 8, Figure RID.1} <br />
<br />
[[Image:picto1.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]]B1.3 La couverture neigeuse de l'Arctique en automne et au printemps devrait diminuer de 5 à 10{{lié}}% à court terme (dans la période 2031-2050) par rapport à la période 1986-2005, et rester stable ensuite selon le RCP2.6, mais diminuer de 15 à 25{{lié}}% supplémentaires d'ici la fin du siècle selon le RCP8.5 (degré de confiance élevé). Dans les régions de haute montagne, l'épaisseur moyenne de la neige hivernale à basse altitude devrait diminuer de 10 à 40{{lié}}% d'ici la période 2031-2050 par rapport à 1986-2005, quelque soit le scénario RCP (degré de confiance élevé). Pour la période 2081-2100, cette diminution devrait être de 10 à 40{{lié}}% pour le RCP2.6 et de 50 à 90{{lié}}% pour le RCP8.5. {2.2.2, 3.3.2, 3.4.2, Figure RID.1}<br />
<br />
[[Image:picto1.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]]B1.4 On prévoit un dégel généralisé du pergélisol au cours de ce siècle (degré de confiance très élevé) et au-delà. D'ici 2100, la zone de pergélisol proche de la surface (à une profondeur de 3-4{{lié}}m) devrait diminuer de {{nobr|24 % ± 16 %}} (plage probable) selon le RCP2.6 et de {{nobr|69 % ± 20 %}} (plage probable) selon le RCP8.5. Le scénario RCP8.5 conduit à un cumul de libération dans l'atmosphère de quantités de carbone provenant du pergélisol sous forme de CO<sub>2</sub>{{lié}}<ref>Pour ce qui est des émissions anthropiques annuelles totales de CO<sub>2</sub>, elles ont été en moyenne de {{nobr|10,8 ± 0,8 GtC}} par an ({{nobr|39,6 ± 2,9 GtCO<sub>2</sub>}} par an) sur la période 2008-2017. Les émissions anthropiques annuelles totales de méthane ont été de {{nobr|0,35 ± 0,01 GtCH<sub>4</sub>}} par an en moyenne sur la période 2003-2012. {5.5.1}<br />
</ref> et de méthane pouvant varier entre des dizaines et des centaines de milliards de tonnes (GtC) d'ici 2100, ce qui pourrait exacerber le changement climatique (degré de confiance moyen). Les scénarios d'émissions plus faibles diminuent les réactions d’émissions de carbone du pergélisol (degré de confiance élevé). Le méthane ne contribue qu'à une petite fraction des émissions supplémentaires totales de carbone, mais il est significatif en raison de son potentiel de réchauffement plus élevé. L'augmentation de la croissance des plantes devrait permettre de reconstituer en partie le carbone du sol, mais elle ne correspondra pas aux émissions de carbone à long terme (degré de confiance moyen). {2.2.4, 3.4.2, 3.4.3, Figure RID.1, Encadré 5 du chapitre 1}<br />
<br />
[[Image:picto1.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]]B1.5 Dans de nombreuses régions de haute montagne, on prévoit que le recul des glaciers et le dégel du pergélisol diminueront la stabilité des pentes, et que le nombre et la superficie des lacs glaciaires continueront d'augmenter (degré de confiance élevé). Les inondations dues à la vidange des lacs glaciaires ou à la pluie sur la neige, les glissements de terrain et les avalanches devraient également survenir en de nouveaux endroits ou en de nouvelles saisons (degré de confiance élevé). {2.3.2}<br />
<br />
[[Image:picto1.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]]B1.6 L’alimentation des cours d'eau dans les bassins de haute montagne dominés par la neige ou alimentés par les glaciers devrait changer quel que soit le scénario d'émissions (degré de confiance très élevé), avec une augmentation de l’alimentation moyenne en hiver (degré de confiance élevé) et des pointes printanières plus précoces (degré de confiance très élevé). Dans tous les scénarios d'émissions, on prévoit que l’alimentation moyenne annuelle et l’alimentation estivale provenant des glaciers culminera à la fin du {{s|XXI}} ou avant (degré de confiance élevé), par exemple vers le milieu du siècle dans les hautes montagnes d’Asie, suivi d'un déclin de l’alimentation glaciaire. Dans les régions où la couverture glaciaire est faible (par exemple les Andes tropicales, les Alpes européennes), la plupart des glaciers ont déjà dépassé ce pic (degré de confiance élevé). Le déclin prévu de l’alimentation provenant des glaciers d'ici 2100 (RCP8.5) peut réduire l’écoulement dans les bassins de 10{{lié}}% ou plus pendant au moins un mois de la saison de fonte dans plusieurs grands bassins hydrographiques, en particulier en haute montagne en Asie pendant la saison sèche (degré de confiance faible). {2.3.1}<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]B1.7 La perte de glace de mer de l’Arctique devrait se poursuivre jusqu'au milieu du siècle, avec des différences par la suite en fonction de l'ampleur du réchauffement planétaire : pour un réchauffement planétaire stabilisé à 1,5{{lié}}°C, la probabilité annuelle avant la fin du siècle d'un mois de septembre sans glace de mer est d'environ 1{{lié}}%, et cette probabilité passe à {{nobr|10 %-35 %}} pour un réchauffement planétaire stabilisé à 2{{lié}}°C (degré de confiance élevé). Il y a peu de certitudes concernant les projections de la glace de mer de l'Antarctique. {3.2.2, Figure RID.1}<br />
<br />
'''B2. Au cours du {{s|XXI}}, on prévoit que les conditions de l'océan seront sans précédent avec une augmentation des températures (pratiquement certaine), une stratification plus importante de la couche supérieure de l'océan (très probable), une acidification accrue (pratiquement certaine), une baisse de l'oxygénation (degré de confiance moyen) et une production primaire nette modifiée (degré de confiance faible). Les vagues de chaleur marines (degré de confiance très élevé) et les phénomènes extrêmes liés à El Niño et La Niña (degré de confiance moyen) devraient devenir plus fréquents. La Circulation Méridienne de Retournement Atlantique (AMOC) devrait s'affaiblir (très probablement). Les taux et l'ampleur de ces changements seront plus faibles dans les scénarios à faibles émissions de gaz à effet de serre (très probable). {3.2, 5.2, 6.4, 6.5, 6.7, Encadré 5.1, Figures RID.1 et RID.3}'''<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]B2.1 L'océan continuera de se réchauffer tout au long du {{s|XXI}} (pratiquement certain). D'ici 2100, on prévoit que les {{formatnum:2000}} premiers mètres de l'océan absorberont de 5 à 7 fois plus de chaleur selon le RCP8.5 (ou de 2 à 4 fois plus selon le RCP2.6) que le cumul d'absorption de chaleur par les océans observé depuis 1970 (très probablement). La moyenne annuelle de stratification de la densité19 des 200 premiers mètres mesurée entre 60{{lié}}°S et 60{{lié}}°N devrait augmenter dans la période 2081-2100 par rapport à la période 1986-2005 de 12{{lié}}% à 30{{lié}}% selon le RCP8,5 et de 1{{lié}}% à 9{{lié}}% selon le RCP2,6 (très probablement), ce qui inhiberait les flux verticaux de nutriments, de carbone et d’oxygène. {5.2.2.2, Figure RID.1}<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]B2.2 D’ici la période 2081-2100, selon le RCP8.5, la teneur en oxygène de l'océan (degré de confiance moyen), la teneur en nitrate des couches supérieures de l'océan (degré de confiance moyen), la production primaire nette (degré de confiance faible) et les exportations de carbone (degré de confiance moyen) devraient diminuer en moyenne respectivement de 3-4{{lié}}%, 9-14{{lié}}%, 4-11{{lié}}% et 9-16{{lié}}% par rapport à la période 2006-2015. Selon le RCP2.6, les changements anticipés à l'échelle mondiale d'ici 2081-2100 sont inférieurs à ceux du RCP8.5 pour la perte d'oxygène (très probable), la disponibilité des nutriments (aussi probable qu'improbable) et la production primaire nette (degré de confiance élevé). {5.2.2, encadré 5.1, Figures RID.1 et RID.3}<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]B2.3 L'absorption continuelle de carbone par l'océan d'ici 2100 ne peut qu'exacerber l'acidification des océans. Le pH de la surface de l'océan devrait diminuer d'environ 0,3 unité de pH d'ici la période 2081-2100 par rapport à la période 2006-2015 selon le RCP8.5 (pratiquement certain). Selon le RCP8.5, il y a des risques élevés pour les espèces clés formant des coquilles d'aragonite en raison du franchissement d'un seuil de stabilité de l'aragonite tout au long de l'année dans les océans polaires et subpolaires d'ici la période 2081-2100 (très probablement). Selon le RCP2.6, ces conditions seront évitées au cours du siècle (très probablement), mais certains systèmes de remontée d’eau profonde dans les marges Est devraient rester vulnérables (degré de confiance élevé). {3.2.3, 5.2.2, Encadré 5.1, Encadré 5.3, Figure RID.1}<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]B2.4 Les conditions climatiques, sans précédent depuis la période préindustrielle, se développent dans l'océan et augmentent les risques pour les écosystèmes de haute mer. L'acidification et le réchauffement de la surface sont déjà apparus au cours de la période historique (très probablement). La perte d'oxygène entre 100 et 600{{lié}}m de profondeur devrait se produire sur 59 à 80{{lié}}% de la superficie de l'océan d'ici la période 2031-2050 selon le RCP8.5 (très probable). Les cinq facteurs principaux de changement des écosystèmes marins (réchauffement et acidification de la surface, perte d'oxygène, changement de la teneur en nitrate et de la production nette primaire) devraient tous se produire avant 2100 dans plus de 60{{lié}}% de la superficie des zones océaniques selon le RCP8.5 et dans plus de 30{{lié}}% de la superficie selon le RCP2.6 (très probable). {Annexe I : Glossaire, Encadré 5.1, Encadré 5.1, Figure 1}<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]B2.5 Les vagues de chaleur marines devraient encore augmenter en fréquence, en durée, en étendue spatiale et en intensité (température maximale) (degré de confiance très élevé). Les modèles climatiques prévoient une augmentation de la fréquence des vagues de chaleur marines d’ici la période 2081-2100 par rapport à la période 1850-1900 d'environ 50 fois selon le RCP8.5 et de 20 fois selon le RCP2.6 (degré de confiance moyen). Les plus fortes augmentations de fréquence sont prévues pour l'Arctique et les océans tropicaux (degré de confiance moyen). L'intensité des vagues de chaleur marines devrait être multipliée par 10 environ d'ici la période 2081-2100 par rapport à la période 1850-1900 (degré de confiance moyen) selon le RCP8.5. {6.4, figure RID.1}<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]B2.6 Les phénomènes extrêmes liés à El Niño et à La Niña devraient probablement augmenter en fréquence au {{s|XXI}} et probablement intensifier les risques existants, avec des réactions plus sèches ou plus humides dans plusieurs régions du monde. Les phénomènes extrêmes liés à El Niño devraient se produire environ deux fois plus souvent au {{s|XXI}} qu’au {{s|XX}} qu’il s’agisse du RCP2.6 ou du RCP8.5 (degré de confiance moyen). Les projections indiquent également une augmentation en fréquence des phénomènes extrêmes liés au Dipôle de l'Océan Indien (degré de confiance faible). {6.5 ; Figures 6.5 et 6.6}<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]B2.7 L'AMOC devrait s'affaiblir au {{s|XXI}} selon tous les RCP (très probable), bien qu’un effondrement soit très peu probable (degré de confiance moyen). Selon les projections du CMIP5, d'ici 2300, un effondrement de l'AMOC est aussi probable qu'improbable pour les scénarios à émissions élevées et très improbable pour les scénarios à faibles émissions (degré de confiance moyen). Tout affaiblissement substantiel de l’AMOC devrait entraîner une baisse de la productivité marine dans l'Atlantique Nord (degré de confiance moyen), davantage de tempêtes en Europe du Nord (degré de confiance moyen), moins de précipitations estivales au Sahel (degré de confiance élevé) et de précipitations estivales sud-asiatiques (degré de confiance moyen), un nombre réduit de cyclones tropicaux dans l'Atlantique (degré de confiance moyen) et une hausse du niveau régional des mers le long des côtes nord-est de l'Amérique du Nord (degré de confiance moyen). De tels changements s’ajouteraient aux effets du réchauffement planétaire. {6.7, Figures 6.8-6.10}<br />
<br />
'''B3. Le niveau de la mer continue de monter à un rythme croissant. Des élévations extrêmes du niveau de la mer qui sont traditionnellement rares (une fois par siècle dans un passé récent) devraient se produire fréquemment (au moins une fois par an) à de nombreux endroits d'ici 2050 selon tous les scénarios RCP, particulièrement dans les régions tropicales (degré de confiance élevé). La fréquence croissante des niveaux d'eau élevés peut avoir de graves répercussions à de nombreux endroits, selon l'exposition (degré de confiance élevé). L'élévation du niveau de la mer devrait se poursuivre au-delà de 2100 dans tous les scénarios RCP. Pour un scénario impliquant des émissions élevées (RCP8.5), les projections de l'élévation mondiale du niveau de la mer d'ici 2100 sont supérieures à celles du RE5 en raison d'une contribution plus importante de la calotte glaciaire antarctique (degré de confiance moyen). Dans les siècles à venir, l'élévation du niveau de la mer devrait, selon le RCP8.5, dépasser des valeurs de plusieurs centimètres par an, entraînant une élévation de plusieurs mètres (degré de confiance moyen), tandis que pour le RCP2.6, elle devrait être limitée à environ 1m en 2300 (degré de confiance faible). L'augmentation prévue de l'intensité des cyclones tropicaux et des précipitations (degré de confiance élevé) aggravera le niveau extrême des mers et les phénomènes côtiers dangereux. Les changements prévus dans les hauteurs des vagues et des marées varient localement en ce qui concerne l'amplification ou l'atténuation de ces dangers (degré de confiance moyen). {Encadré 5 du chapitre 1, Encadré 8 chapitre 3, 4.1, 4.2, 5.2.2, 6.3.1, Figures RID.1, RID.4 et RID.5}'''<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto3.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]]B3.1 L'élévation du niveau moyen des océans (NMO) selon le RCP2.6 devrait être de 0,39{{lié}}m ({{nobr|0,26-0,53 m}}, portée probable) pour la période 2081-2100, et de 0,43{{lié}}m ({{nobr|0,29-0,59 m}}, fourchette probable) en 2100, par rapport aux prévisions pour 1986-2005. Pour RCP8.5, l'élévation correspondante du NMO est de 0,71{{lié}}m ({{nobr|0,51-0,92 m}}, fourchette probable) pour 2081-2100 et 0,84{{lié}}m (0,61-1,10{{lié}}m, fourchette probable) en 2100. Les projections d'élévation du niveau moyen des océans sont plus élevées de 0,1{{lié}}m par rapport à l'AR5 sous RCP8.5 en 2100, et la fourchette probable dépasse 1{{lié}}m en 2100 du fait de pertes prévues plus importantes au niveau de la calotte glacière Antarctique (degré de confiance moyen). L'incertitude à la fin du siècle est principalement due aux calottes glaciaires, en particulier en Antarctique. {4.2.3 ; Figures RID.1 et RID.5}<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto3.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]B3.2 Les projections concernant le niveau de la mer montrent des différences régionales autour du NMO. Les processus qui ne sont pas induits par le changement climatique récent, comme l'affaissement local causé par les processus naturels et les activités humaines, sont importants pour les changements qui surviennent dans les variations du niveau de la mer sur la côte (degré de confiance élevé). Tandis que l'importance relative de l'élévation du niveau de la mer due au climat devrait augmenter avec le temps, les processus locaux doivent être pris en compte pour les projections et les impacts du niveau de la mer (degré de confiance élevé). {RID 3.4, 4.2.1, 4.2.2, Figure RID.5}<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto3.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]]B3.3 Le taux d'élévation du niveau moyen des océans à l'échelle mondiale devrait atteindre 15 mm.an<sup>-1</sup> (10-20{{lié}}mm.an<sup>-1</sup>, fourchette probable) en 2100 selon le RCP8.5, et dépasser plusieurs centimètres par an au {{s|XXII}}. Selon le RCP2.6, le taux devrait atteindre 4{{lié}}mm.an<sup>-1</sup> (2-6 mm.an<sup>-1</sup>, fourchette probable) en 2100. Les études modélisées indiquent une élévation du niveau de la mer de plusieurs mètres d'ici 2300 ({{nobr|2,3-5,4 m}} pour le RCP8,5 et {{nobr|0,6-1,07 m}} pour le RCP2,6) (degré de confiance faible), indiquant l'importance de réduire les émissions pour limiter la montée du niveau de la mer. Les processus qui déterminent le moment de la perte future du plateau de glace et l'ampleur de l'instabilité des calottes glaciaires pourraient accroître la contribution de l'Antarctique à l'élévation du niveau de la mer à des valeurs nettement supérieures à celles de la fourchette probable en un siècle ou plus (degré de confiance faible). Compte tenu des conséquences de l'élévation du niveau de la mer provoquée par l'effondrement de certaines parties de la calotte glaciaire antarctique, ce risque d'impact élevé mérite notre attention. {Encadré 5 in chapitre 1, Encadré 8 in chapitre 3, 4.1, 4.2.3}<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto3.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]]B3.4 L'élévation du niveau moyen des océans à l'échelle mondiale entraînera une augmentation de la fréquence des élévations extrêmes du niveau de la mer dans la plupart des régions. On prévoit que les élévations locales du niveau de la mer qui se sont produites une fois par siècle (événements centennaux historiques) se produiront au moins annuellement dans la plupart des régions d'ici 2100 selon tous les scénarios RCP (niveau de confiance élevé). De nombreuses mégalopoles et petites îles de faible altitude (y compris les PEID) devraient connaître des événements centennaux historiques au moins une fois par an d'ici 2050 selon RCP2.6, RCP4.5 et RCP8.5. L'année où l'événement centennal historique devient un événement annuel dans les latitudes moyennes se situe le plus tôt dans RCP8.5, puis dans RCP4.5 et enfin dans RCP2.6. La fréquence croissante des niveaux d'eau élevés peut avoir de graves répercussions dans de nombreux lieux, selon le niveau d'exposition (niveau de confiance élevé). {4.2.3, 6.3, Figures RID.4 et RID.5}<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto3.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]B3.5 Les hauteurs significatives des vagues (la hauteur moyenne du creux à la crête du tiers supérieur des vagues) devraient augmenter dans l'océan Austral et le Pacifique oriental tropical (degré de confiance élevé) et en mer Baltique (degré de confiance moyen) et diminuer dans l'Atlantique Nord et en mer Méditerranée (confiance élevée) selon le scénario RCP8.5. Les amplitudes et les rythmes des marées côtières devraient changer en raison de l'élévation du niveau de la mer et des mesures d'adaptation côtières (très probablement). Les variations estimées des vagues résultant des changements de conditions météorologiques et des marées dues à l'élévation du niveau de la mer peuvent localement renforcer ou atténuer les risques côtiers (degré de confiance moyen). {6.3.1, 5.2.2}<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto3.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]]B3.6 L'intensité moyenne des cyclones tropicaux, la proportion de cyclones tropicaux des catégories 4 et 5 et les taux moyens de précipitations associés devraient augmenter si la hausse des températures mondiales est de 2{{lié}}°C au-dessus de toute période de référence (degré de confiance moyen). L'élévation du niveau moyen des océans contribuera à l'élévation du niveau extrême des mers associée aux cyclones tropicaux (degré de confiance très élevé). Les phénomènes côtiers seront exacerbés en raison d'une augmentation de l'intensité moyenne, de l'ampleur des ondes de tempête et des taux de précipitations dues aux cyclones tropicaux. On prévoit des augmentations plus importantes sous RCP8.5 que sous RCP2.6 entre le milieu du siècle et 2100 (degré de confiance moyen). Il y a peu de certitude quant aux changements dans la fréquence future des cyclones tropicaux à l'échelle mondiale. {6.3.1}<br />
<br />
====Risques projetés pour les écosystèmes====<br />
'''B.4 Les changements de la cryosphère terrestre continueront de modifier les écosystèmes terrestres et d'eau douce dans les régions polaires et de haute montagne, avec des changements majeurs dans la répartition des espèces qui entraîneront des changements dans la structure et le fonctionnement des écosystèmes et la perte éventuelle d’une biodiversité unique au monde (degré de confiance moyen). Les feux de forêt devraient augmenter considérablement pendant le reste du siècle dans la plupart des régions de toundra et des régions boréales, ainsi que dans certaines régions montagneuses (degré de confiance moyen). {2.3.3, Encadré 3.4, 3.4.3}'''<br />
<br />
[[Image:picto1.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]]B4.1 Dans les régions de haute montagne, la poursuite de la migration vers le haut des pentes des espèces de basse altitude, la contraction de l'aire de répartition et l'augmentation de la mortalité entraîneront le déclin des populations de nombreuses espèces alpines, en particulier celles qui dépendent des glaciers ou de la neige (degré de confiance élevé) avec une perte locale et éventuellement mondiale des espèces (degré de confiance moyen). La persistance des espèces alpines et le maintien des services écosystémiques dépendent de mesures de conservation et d'adaptation appropriées (degré de confiance élevé). {2.3.3}<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]]B4.2 Sur les terres arctiques, on prévoit une perte de biodiversité unique au monde, car il existe peu de refuges pour certaines espèces du Haut-Arctique et par conséquent ces espèces sont en concurrence avec des espèces plus tempérées (degré de confiance moyen). On prévoit que les arbustes et les arbres en expansion couvriront 24 à 52{{lié}}% de la toundra arctique d'ici 2050 (degré de confiance moyen). La forêt boréale devrait s’étendre à sa lisière nord, tout en diminuant à sa lisière sud, où elle sera remplacée par des zones boisées et arbustives à plus faible quantité de biomasse (degré de confiance moyen). {3.4.3, Encadré 3.4}<br />
<br />
[[Image:picto1.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]]B4.3 Le dégel du pergélisol et la diminution de la neige affecteront l'hydrologie et les feux de forêt de l'Arctique et des montagnes, avec des répercussions sur la végétation et la faune (degré de confiance moyen). Environ 20{{lié}}% du pergélisol terrestre de l'Arctique est vulnérable au dégel abrupt et à l'affaissement du sol, ce qui devrait accroître de plus de 50{{lié}}% la superficie des petits lacs d'ici 2100 selon le RCP8.5 (degré de confiance moyen). Même si l'on prévoit une intensification du cycle global de l'eau dans la région, y compris une augmentation des précipitations, de l'évapotranspiration et du débit des rivières se jetant dans l'océan Arctique, la diminution de la neige et du pergélisol peut entraîner l'assèchement du sol et avoir des conséquences sur la productivité et les perturbations des écosystèmes (degré de confiance moyen). On prévoit que les feux de forêt augmenteront pendant le reste du siècle dans la plupart des régions de toundra et des régions boréales, ainsi que dans certaines régions montagneuses, tandis que les interactions entre le climat et la végétation en évolution influenceront l'intensité et la fréquence futures des incendies (degré de confiance moyen). {2.3.3, 3.4.1, 3.4.2, 3.4.3, RID B1}<br />
<br />
'''B5. Une diminution de la biomasse mondiale des populations d'animaux marins, de leur production et du potentiel de capture des pêcheries, ainsi qu'un changement dans la composition en espèces sont projetés au cours du {{s|XXI}} dans tous les écosystèmes océaniques, de la surface aux fonds marin, selon tous les scénarios d'émission (degré de confiance moyen). Le taux et l'ampleur du déclin devraient être les plus élevés sous les tropiques (degré de confiance élevé), tandis que les impacts demeurent diversifiés dans les régions polaires (degré de confiance moyen) et augmentent pour les scénarios à fortes émissions. L'acidification des océans (degré de confiance moyen), la perte d'oxygène (degré de confiance moyen) et la réduction de l'étendue de la banquise (degré de confiance moyen) ainsi que les conséquences des activités humaines autres que l’augmentation des gaz à effet de serre (degré de confiance moyen) peuvent exacerber ces conséquences du réchauffement sur les écosystèmes. {3.2.3, 3.3.3, 5.2.2, 5.2.3, 5.2.4, 5.4.1, Figure RID.3}'''<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]B5.1 Le réchauffement prévu des océans et les changements dans la production primaire nette modifient la biomasse, la production et la structure des populations des écosystèmes marins. La biomasse mondiale d'animaux marins sur toute la chaîne alimentaire devrait diminuer de {{nobr|15,0 ± 5,9 %}} (plage très probable) et le potentiel de capture maximal des pêcheries de {{nobr|20,5-24,1 %}} d'ici la fin du {{s|XXI}} par rapport à la période 1986-2005 suivant le scénario RCP8.5 (degré de confiance moyen). Ces changements devraient être trois à quatre fois plus importants avec le RCP8.5 qu’avec le RCP2.6. {3.2.3, 3.3.3.3, 5.2.2, 5.2.3, 5.4.1, Figure RID.3}<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]B5.2 Dans le cadre d'une stratification accrue, la réduction de l'apport en nutriments devrait entraîner une baisse de la production primaire nette des océans tropicaux de 7 à 16{{lié}}% (plage très probable) suivant le RCP8.5 d'ici la période 2081-2100 (degré de confiance moyen). Dans les régions tropicales, la biomasse et la production d'animaux marins devraient diminuer davantage que la moyenne mondiale quel que soit le scénario d'émissions au {{s|XXI}} (degré de confiance élevé). Le réchauffement et les changements de la banquise devraient accroître la production primaire nette dans l'Arctique (degré de confiance moyen) et autour de l'Antarctique (degré de confiance faible), du fait d'apports en nutriments modifiés par des changements des remontées d’eau profonde et de la stratification. À l'échelle mondiale, on prévoit que le flux de sédimentation de matière organique provenant de la couche supérieure de l'océan diminuera, en grande partie en raison des changements dans la production primaire nette (degré de confiance élevé). Par conséquent, on prévoit que 95{{lié}}% ou plus des grands fonds marins (3 000 à 6 000{{lié}}m de profondeur) et des écosystèmes de coraux d'eau froide des profondeurs connaîtront un déclin de la biomasse benthique suivant le scénario RCP8.5 (degré de confiance moyen). {3.2.3, 5.2.2. 5.2.4, Figure RID.1}<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]B5.3 Le réchauffement, l'acidification des océans, la réduction de l'étendue saisonnière des banquises et la perte continue de la banquise pluriannuelle devraient avoir des répercussions directes et indirectes sur les écosystèmes marins polaires en raison de leurs effets sur les habitats, les populations et leur viabilité (degré de confiance moyen). L'aire de répartition géographique devrait se réduire pour les espèces marines de l'Arctique, y compris pour les mammifères marins, les oiseaux et les poissons, tandis que l'aire de répartition de certaines populations de poissons subarctiques devrait s'étendre, ce qui accentuera la pression sur les espèces du Haut Arctique (degré de confiance moyen). Dans l'océan Austral, l'habitat du krill de l'Antarctique, espèce clé de l’alimentation des manchots, des phoques et des baleines, devrait se contracter vers le sud suivant les scénarios RCP2.6 et RCP8.5 (degré de confiance moyen). {3.2.2, 3.2.3, 5.2.3}<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]B5.4 Le réchauffement des océans, la perte d'oxygène, l'acidification et la diminution des flux de carbone organique depuis la surface vers les profondeurs océaniques devraient nuire aux coraux d'eau froide, formant des habitats qui permettent une biodiversité élevée, en partie à cause d’une calcification réduite, d’une dissolution accrue des squelettes et de la bioérosion (degré de confiance moyen). La vulnérabilité et les risques sont les plus élevés lorsque les conditions de température et d'oxygène atteignent tous deux des valeurs en dehors des plages de tolérance de l'espèce (degré de confiance moyen). {Encadré 5.2, Figure RID.3}<br />
<br />
[[Image:Rapport spécial du GIEC sur l%u2019océan et la cryosphère SROCC-RID3.png|1000px]]<br />
<br />
'''Figure RID.3''' : Changements, impacts et risques prévus pour les régions océaniques et les écosystèmes : a) production primaire nette y compris en profondeur (le NPP dans le CMIP527{{lié}}<ref>Le NPP est évalué à partir du projet 5 de comparaison des modèles couplés (CMIP5).</ref> ), b) biomasse animale totale (y compris en profondeur - les poissons et les invertébrés du FISHMIP{{lié}}<ref>La biomasse animale provient du projet Modèles de Comparaison de Pêcheries et d'Écosystèmes Marins (FISHMIP).</ref>), c) potentiel maximal de capture des pêcheries et d) impacts et risques pour les écosystèmes côtiers et de haute mer. Les trois panneaux de gauche représentent l'image simulée des moyennes (a,b) et (c) observées pour le passé récent (1986-2005), les panneaux du milieu et de droite représentent respectivement les changements projetés (en %) d'ici 2081-2100 par rapport au passé récent dans les scénarios des émissions de gaz à effet de serre faibles (RCP2.6) et élevées (RCP8.5) {Encadré RID.1} . La biomasse animale totale dans un passé récent (b, panneau de gauche) représente la biomasse animale totale projetée pour chaque pixel spatial par rapport à la moyenne mondiale. c) *Prises moyennes observées dans un passé récent (d'après les données de la base de données mondiale sur les pêcheries Sea Around Us) ; les changements projetés du potentiel maximal de prises dans les pêcheries dans les eaux du plateau continental sont basés sur la moyenne de deux modèles de pêcheries et d'écosystèmes marins. Pour indiquer les zones d'incohérence du modèle, les zones ombrées représentent les régions où les modèles sont en désaccord sur la direction du changement pour a) et b) pour plus de 3 des 10 projections du modèle, et pour c) pour un modèle sur deux. Bien qu'ils ne soient pas ombrés, les changements prévus dans les régions arctique et antarctique en ce qui concerne b) la biomasse animale totale et c) le potentiel de capture des pêcheries sont peu fiables en raison des incertitudes associées à la modélisation des multiples facteurs en interaction et des réactions des écosystèmes. Les projections présentées en b) et c) sont motivées par les changements des conditions physiques et biogéochimiques de l'océan, par exemple la température, le niveau d'oxygène et la production primaire nette projetée à partir des modèles du système terrestre CMIP5. **L'épipélagique désigne la partie supérieure de l'océan où la profondeur est inférieure à 200{{lié}}m et où il y a suffisamment de lumière solaire pour permettre la photosynthèse. d) Évaluation des risques pour les écosystèmes côtiers et de haute mer en fonction des impacts climatiques observés et prévus sur la structure, le fonctionnement et la biodiversité des écosystèmes. Les impacts et les risques sont présentés en fonction des changements de la température moyenne à la surface du globe (GMST) par rapport au niveau préindustriel. Puisque les évaluations des risques et des impacts sont fondées sur la température de surface de la mer (SST), les niveaux de SST correspondants sont indiqués{{lié}}<ref>La conversion entre la GMST et la SST se base sur un facteur 1,44 qui provient des changements dans un ensemble de simulations du RCP8.5 ; ce facteur a une incertitude d'environ 4{{lié}}% du fait des différences entre les scénarios RCP2.6 et RCP8.5 {Tableau RID.1}</ref>.<br />
L'évaluation des transitions de risque est décrite au chapitre 5, sections 5.2, 5.3, 5.2.5 et 5.3.7 ainsi que dans les documents supplémentaires SM5.3, le tableau SM5.6, le tableau SM5.8 et d’autres parties du rapport sous-jacent. La figure indique les risques évalués à des niveaux approximatifs de réchauffement et les risques croissants liés au climat dans l'océan : réchauffement de l'océan, acidification, désoxygénation, stratification de densité accrue, changements dans les flux de carbone, élévation du niveau de la mer et augmentation de la fréquence et/ou de l'intensité des événements extrêmes. L'évaluation tient compte de la capacité d'adaptation naturelle des écosystèmes, de leur exposition et de leur vulnérabilité. L'impact et les niveaux de risque ne tiennent pas compte des stratégies de réduction des risques telles que les interventions humaines ou les changements futurs de facteurs non climatiques. Les risques pour les écosystèmes ont été évalués en tenant compte des aspects biologiques, biogéochimiques, géomorphologiques et physiques. Les risques plus élevés associés aux effets des aléas climatiques se renforçant mutuellement comprennent la perte d'habitat et de biodiversité, les changements dans la composition des espèces et l'aire de répartition de celles-ci et les impacts/risques sur la structure et le fonctionnement des écosystèmes, y compris les changements dans la biomasse et la densité animales et végétales, la productivité, les flux de carbone et le transport sédimentaire. Dans le cadre de l'évaluation, la documentation a été compilée et les données ont été extraites dans un tableau résumé. Un processus d’élicitation entre experts à plusieurs cycles a eu lieu avec une évaluation indépendante pour déterminer les seuils et une discussion finale pour arriver à un consensus. Plus d'informations sur les méthodes utilisées et la documentation sous-jacente se trouvent au chapitre 5, sections 5.2 et 5.3 et dans les documents supplémentaires. {3.2.3, 3.2.4, 5.2, 5.3, 5.2.5, 5.3.7, SM5.6, SM5.8, Figure 5.16, Encadré 1 du chapitre 1 Tableau CCB1}<br />
<br />
'''B6. Les risques d'impacts graves sur la biodiversité, la structure et la fonction des écosystèmes côtiers devraient être plus importants pour des températures plus élevées atteintes au {{s|XXI}} et au-delà dans le cadre de scénarios d’émissions élevées par rapport aux scénarios de plus faibles émissions. Les réactions prévues des écosystèmes comprennent la perte des habitats et de la diversité des espèces, et la dégradation des fonctions de l'écosystème. La capacité des organismes et des écosystèmes à s'ajuster et à s'adapter est plus importante dans les scénarios d'émissions plus faibles (degré de confiance élevé). Les écosystèmes sensibles tels que les herbiers marins et les forêts de kelp seront confrontés à des risques élevés si le réchauffement planétaire dépasse +2{{lié}}°C par rapport à la température préindustrielle, combiné à d'autres dangers liés au changement climatique (degré de confiance élevé). Les coraux d'eaux chaudes sont déjà confrontés à un risque élevé et devraient passer à un risque très élevé même si le réchauffement planétaire est limité à 1,5{{lié}}°C (degré de confiance très élevé). {4.3.3, 5.3, 5.5, Figure RID.3}'''<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto3.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]B6.1 D'ici 2100, tous les écosystèmes côtiers évalués devraient faire face à un niveau de risque croissant, allant d'un risque modéré à élevé suivant le RCP2.6, jusqu’à un risque élevé à très élevé selon le RCP8.5. Les écosystèmes côtiers rocheux intertidaux devraient être exposés à un risque très élevé d'ici 2100 (degré de confiance moyen) selon le RCP8.5 en raison de l'exposition au réchauffement, en particulier pendant les vagues de chaleur marines, ainsi que de l'acidification, de la hausse du niveau de la mer, de la perte des espèces calcifiantes et de la biodiversité (degré de confiance élevé). L'acidification des océans met ces écosystèmes à l'épreuve et limite encore davantage l’adéquation à leur habitat (degré de confiance moyen) en inhibant leur rétablissement par la réduction de la calcification et un accroissement de la bioérosion. Le déclin des forêts de kelp devrait se poursuivre dans les régions tempérées en raison du réchauffement, en particulier dans le cadre de l'intensification prévue des vagues de chaleur marines, avec un risque élevé d'extinctions locales selon le RCP8.5 (degré de confiance moyen). {5.3, 5.3.5, 5.3.6, 5.3.7, 6.4.2, Figure RID.3}<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto3.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]B6.2 Les herbiers marins, les prés salés et les réserves de carbone associées sont confrontés à un risque modéré en cas de réchauffement de la planète de 1,5{{lié}}°C qui augmente avec le réchauffement (degré de confiance moyen). Dans le monde, de 20{{lié}}% à 90{{lié}}% des zones humides côtières actuelles devraient disparaître d'ici 2100, selon la montée prévue du niveau moyen des océans, les différences régionales et les types de zones humides, surtout lorsque la croissance verticale est déjà limitée par une réduction des apports sédimentaires et que la migration vers les terres est limitée par des topographies escarpées ou des modifications humaines des rivages (degré de confiance élevé). {4.3.3, 5.3.2, Figure RID.3, RID A6.1}<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto3.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]B6.3 Le réchauffement des océans, l'élévation du niveau moyen des océans et les changements des marées devraient accroître la salinisation et l'hypoxie dans les estuaires (degré de confiance élevé), avec des risques élevés pour certains biotes, entraînant une migration, une réduction de la survie et une extinction locale dans les scénarios de fortes émissions (degré de confiance moyen). Ces impacts devraient être plus prononcés dans les estuaires eutrophiques et peu profonds les plus vulnérables, avec une faible amplitude de marée dans les régions tempérées et les latitudes élevées (degré de confiance moyen). {5.2.2., 5.3.1, Figure RID.3}<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto3.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]B6.4 Presque tous les récifs coralliens d'eaux chaudes devraient subir d'importantes pertes de superficie et des extinctions locales, même en cas de réchauffement planétaire limité à 1,5{{lié}}°C (degré de confiance élevé). La composition en espèces et la diversité des populations coralliennes restantes devraient différer des récifs actuels (degré de confiance très élevé). {5.3.4, 5.4.1, Figure RID.3}<br />
<br />
====Risques projetés pour les populations et les services écosystémiques====<br />
'''B7. Les changements futurs de la cryosphère terrestre devraient affecter les ressources en eau et leurs utilisations, comme la production hydroélectrique (degré de confiance élevé) et l'agriculture irriguée dans les zones de montagne et en aval (degré de confiance moyen), ainsi que les moyens de subsistance dans l'Arctique (degré de confiance moyen). Les changements dans les inondations, les avalanches, les glissements de terrain et la déstabilisation du sol devraient accroître les risques pour les infrastructures, les biens culturels, touristiques et récréatifs (degré de confiance moyen). {2.3, 2.3.1, 3.4.3}'''<br />
<br />
[[Image:picto1.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]]B7.1 Les risques de catastrophe pour les implantations humaines et les moyens de subsistance dans les zones de montagne et dans l'Arctique devraient augmenter (degré de confiance moyen) en raison de l'évolution future des risques tels que les inondations, les incendies, les glissements de terrain, les avalanches, le manque de fiabilité des conditions de glace et de neige et l'exposition accrue à ces risques des populations et des infrastructures (degré de confiance élevé). Les projections montrent que les approches techniques actuelles de réduction des risques seront moins efficaces à mesure que les dangers changent de nature (degré de confiance moyen). En montagne, des stratégies significatives de réduction des risques et d'adaptation peuvent aider à éviter l’augmentation des conséquences des inondations et des glissements de terrain bien que l'exposition et la vulnérabilité augmentent dans de nombreuses régions de montagne au cours de ce siècle (degré de confiance élevé) {2.3.2, 3.4.3 et 3.5.2}<br />
<br />
[[Image:picto1.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]]B7.2 On prévoit que l'affaissement de la surface terrestre causé par le dégel du pergélisol aura des répercussions sur les infrastructures urbaines et rurales de communication et de transport dans l'Arctique et dans les régions de montagne (degré de confiance moyen). La majeure partie des infrastructures arctiques se trouvent dans des régions où l'on prévoit une intensification du dégel du pergélisol d'ici le milieu du siècle. La modernisation et le réaménagement des infrastructures pourraient réduire de moitié les coûts associés au dégel du pergélisol et aux effets connexes du changement climatique d'ici 2100 (degré de confiance moyen). {2.3.4, 3.4.1, 3.4.3}<br />
<br />
[[Image:picto1.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]]B7.3 Le tourisme, les loisirs et les biens culturels de montagne devraient être affectés négativement par les changements futurs de la cryosphère (degré de confiance élevé). Dans le cadre d’un climat plus chaud dans la plupart des régions d'Europe, d'Amérique du Nord et du Japon, les technologies actuelles d'enneigement artificiel devraient être moins efficaces pour réduire les conséquences pour le ski, en particulier à 2{{lié}}°C de réchauffement planétaire et au-delà (degré de confiance élevé). {2.3.5, 2.3.6}<br />
<br />
'''B8. Les changements futurs dans la répartition et l’abondance des poissons et dans le potentiel de capture des pêcheries en raison du changement climatique devraient affecter les revenus, les moyens de subsistance et la sécurité alimentaire des populations dépendantes des ressources marines (degré de confiance moyen). À long terme, la perte et la dégradation des écosystèmes marins compromettent le rôle de l'océan dans les valeurs culturelles, récréatives et intrinsèques qui sont importantes pour l'identité et le bien-être humains (degré de confiance moyen). {3.2.4, 3.4.3, 5.4.1, 5.4.2, 6.4}'''<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]B8.1 Les déplacements géographiques prévus et les diminutions de la biomasse animale marine mondiale et du potentiel de capture de poissons sont plus prononcés dans le cadre du RCP8.5 que pour le RCP2.6, ce qui accroît les risques sur les revenus et les moyens de subsistance des communautés humaines dépendantes, particulièrement dans les régions économiquement vulnérables (degré de confiance moyen). Ces estimations de redistribution des ressources et de leur abondance augmentent les risques de conflits entre les pêcheries, les autorités ou les communautés (degré de confiance moyen). Les défis de gestion de la pêche sont très répandus dans le cadre du RCP8.5 avec des zones sensibles régionales tels que l'Arctique et l'océan Pacifique tropical (degré de confiance moyen). {3.5.2, 5.4.1, 5.4.2, 5.5.2, 5.5.3, 6.4.2, Figure RID.3}<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto3.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]B8.2 Le déclin des récifs coralliens d'eau chaude devrait compromettre considérablement les services qu'ils fournissent à la société, tels que l'alimentation (degré de confiance élevé), la protection côtière (degré de confiance élevé) et le tourisme (degré de confiance moyen). L'augmentation des risques pour la sécurité des produits de la mer (degré de confiance moyen) associée à la diminution de la disponibilité des produits de la mer devrait accroître le risque pour la santé nutritionnelle dans certaines communautés qui dépendent fortement des produits de la mer (degré de confiance moyen), comme celles de l'Arctique, de l'Afrique de l'Ouest et des petits États insulaires en voie de développement. De telles conséquences aggravent les risques liés à d'autres changements dans l'alimentation et les systèmes alimentaires causés par les changements sociaux et économiques et par les effets du changement climatique sur les terres émergées (degré de confiance moyen). {3.4.3, 5.4.2, 6.4.2}<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto3.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]B8.3 Le réchauffement planétaire compromet la qualité sanitaire des produits de la mer (degré de confiance moyen) par l'exposition humaine à une bioaccumulation élevée de polluants organiques persistants et de mercure dans les plantes et les animaux marins (degré de confiance moyen), l'augmentation de la prévalence des pathogènes flottants du genre ''Vibrio'' (degré de confiance moyen) et une probabilité accrue de prolifération d'algues toxiques (degré de confiance moyen). On prévoit que ces problèmes affecteront particulièrement les collectivités humaines qui consomment beaucoup de fruits de mer, comme les collectivités autochtones côtières (degré de confiance moyen), ainsi que les secteurs économiques comme la pêche, l'aquaculture et le tourisme (degré de confiance élevé). {3.4.3, 5.4.2, Encadré 5.3}<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto3.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]B8.4 Les impacts du changement climatique sur les écosystèmes marins et leurs services mettent en péril des dimensions culturelles clés de la vie et des moyens de subsistance (degré de confiance moyen), notamment en modifiant la répartition ou l'abondance des espèces utilisées et en réduisant l'accès aux zones de pêche ou de chasse. Cela comprend la perte potentiellement rapide et irréversible de la culture et des connaissances locales et autochtones, ainsi que des conséquences négatives sur l'alimentation traditionnelle et la sécurité alimentaire, sur les aspects esthétiques et sur les activités récréatives marines (degré de confiance moyen). {3.4.3, 3.5.3, 5.4.2}<br />
<br />
'''B9. L'élévation du niveau moyen et extrême de la mer, ainsi que le réchauffement et l'acidification des océans, devraient exacerber les risques pour les communautés humaines dans les zones côtières de faible altitude (degré de confiance élevé). Dans les communautés humaines de l'Arctique sur des terres en pente douce et dans les atolls urbains, les risques devraient être modérés à élevés même dans un scénario de faibles émissions (RCP2.6) (degré de confiance moyen), jusqu’à atteindre les limites d'adaptation (degré de confiance élevé). Dans un scénario d'émissions élevées (RCP8.5), les régions deltaïques et les villes côtières riches en ressources devraient connaître des niveaux de risque modérés à élevés après 2050 dans le cadre de l'adaptation actuelle (degré de confiance moyen). Une adaptation ambitieuse, comprenant une gouvernance transformatrice, devrait réduire les risques (degré de confiance élevé), mais avec des avantages selon le contexte {4.3.3, 4.3.4, 6.9.2, Encadré 9, SM4.3, Figure RID.5}'''<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto3.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]]B9.1 En l'absence d'efforts d'adaptation plus ambitieux qu'aujourd'hui, et selon la tendance actuelle d'exposition et de vulnérabilité croissantes des populations côtières, les risques tels que l'érosion et la perte de terres, les inondations, la salinisation et les conséquences en cascade dus à la hausse moyenne du niveau des océans et aux événements extrêmes devraient augmenter considérablement au cours du siècle, tous scénarios confondus (degré de confiance très élevé). Selon les mêmes hypothèses, les dommages annuels causés par les inondations côtières devraient être multipliés par 2 ou par 3 d'ici 2100 par rapport à aujourd'hui (degré de confiance élevé). {4.3.3, 4.3.4, Encadré 6.1, 6.8, SM4.3, Figures RID.4 et RID.5}<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto3.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]B9.2 Les populations vulnérables dans les environnements de récifs coralliens, les atolls urbains et les sites arctiques de faible altitude seront confrontées à des risques élevés à très élevés d’élévation du niveau des océans bien avant la fin de ce siècle dans le cas de scénarios à émissions élevées. Cela implique d'atteindre les limites de l'adaptation, c'est-à-dire les points où les objectifs d'un acteur (ou les besoins du système) ne peuvent être protégés des risques intolérables par des actions d'adaptation (degré de confiance élevé). L'atteinte des limites d'adaptation (p. ex. biophysique, géographique, financière, technique, sociale, politique et institutionnelle) dépend du scénario d'émissions et de la tolérance au risque propre au contexte considéré, et devrait s'étendre à d'autres zones au-delà de 2100, en raison de l'élévation à long terme du niveau des océans (degré de confiance moyen). Certains pays insulaires devraient devenir inhabitables en raison des changements des océans et de la cryosphère liés au climat (degré de confiance moyen), mais les seuils d'habitabilité restent extrêmement difficiles à évaluer. {4.3.4, 4.4.2, 4.4.2, 4.4.3, 5.5.2, Encadré 9, SM4.3, RID C1, Glossaire, Figure RID.5}<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto3.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]]B9.3 À l'échelle mondiale, un rythme plus lent des changements des océans et de la cryosphère liés au climat offre de meilleures possibilités d'adaptation (degré de confiance élevé). Il est certain qu'une adaptation ambitieuse comprenant une gouvernance pour un changement transformateur a le potentiel de réduire les risques dans de nombreux endroits, mais ces avantages peuvent varier d'un endroit à l'autre. À l'échelle mondiale, la protection côtière peut diviser les risques d'inondation par 2 ou 3 au cours du {{s|XXI}}, mais dépend d'investissements de l'ordre de plusieurs dizaines à plusieurs centaines de milliards de dollars US par an (degré de confiance élevé). Si ces investissements sont généralement rentables pour les zones urbaines densément peuplées, on peut remettre en cause le fait que les zones rurales et les zones les plus pauvres puissent se le permettre, le coût annuel relatif pour certains petits États insulaires s'élevant à plusieurs pour cent du PIB (degré de confiance élevé). Même avec des efforts d'adaptation importants, les risques résiduels et les pertes associées devraient se produire (degré de confiance moyen), mais les limites de l'adaptation spécifiques au contexte et les risques résiduels restent difficiles à évaluer. {4.1.3, 4.2.2.4, 4.2.2.4, 4.3.1, 4.3.2, 4.3.4, 4.4.3, 6.9.1, 6.9.2, Encadré 1-2 du chapitre 1, RID4.3, Figure RID.5}<br />
<br />
[[Image:Rapport spécial du GIEC sur l%u2019océan et la cryosphère SROCC-RID4.png|1000px]]<br />
<br />
'''Figure RID.4''' : Effet de l'élévation régionale du niveau de la mer sur les phénomènes extrêmes associés dans les zones côtières. a) Illustration schématique des phénomènes extrêmes de niveaux de la mer et de leur récurrence moyenne dans le passé récent (1986-2005) et dans le futur. En raison de l'élévation du niveau moyen des océans, on prévoit que les niveaux locaux de la mer qui se sont produits une fois par siècle (événements centennaux historiques ECH) se reproduiront plus fréquemment à l'avenir. b) L'année où les ECH devraient se reproduire une fois par an en moyenne selon le RCP8.5 et selon le RCP2.6, dans les 439 sites côtiers où les observations sont suffisantes. L'absence de cercle indique une incapacité d'effectuer une évaluation en raison d'un manque de données, mais n'indique pas l'absence d'exposition et de risque. Plus le cercle est sombre, plus cette transition est prévue tôt. La plage probable est de ± 10 ans quand cette transition est prévue avant 2100. Les cercles blancs (33{{lié}}% des lieux selon le RCP2.6 et 10{{lié}}% selon le RCP8.5) indiquent que les ECH ne devraient pas se reproduire tous les ans avant 2100. c) Une indication des sites où cette transition des ECH en événement annuel devrait se produire plus de 10 ans plus tard dans le cadre du RCP2.6, comparativement au RCP8.5. Comme les scénarios conduisent à de petites différences d'ici 2050 dans de nombreux sites, les résultats ne sont pas montrés ici pour le RCP4.5, mais ils sont disponibles au chapitre 4. {4.2.3, Figure 4.10, Figure 4.12}<br />
<br />
==RID.C Mise en oeuvre de réponses aux changements dans l'océan et la cryosphère==<br />
<br />
===Défis===<br />
'''C1. Les impacts des changements liés au climat dans les océans et la cryosphère mettent de plus en plus au défi les efforts actuels de gouvernance pour élaborer et mettre en œuvre des mesures d'adaptation à l'échelle locale et mondiale et, dans certains cas, les pousser à leurs limites. Les personnes les plus exposées et les plus vulnérables sont souvent celles dont la capacité de réaction est la plus faible (degré de confiance élevé). {1.5, 1.7, cases de chapitre 2 à 3 du chapitre 1, 2.3.1, 2.3.2, 2.3.2, 2.3.3, 2.4, 3.2.4, 3.4.3, 3.5.2, 3.5.3, 3.5.3, 4.1, 4.3.3, 4.4.3, 5.5.2, 5.5.3, 6.9}'''<br />
<br />
[[Image:picto1.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto3.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]C1.1 Les échelles temporelles des impacts du changement climatique dans l'océan et la cryosphère et leurs conséquences sociétales opèrent sur des horizons temporels plus longs que ceux des mécanismes de gouvernance (par exemple les cycles de planification, les cycles de prise de décisions publiques et institutionnelles et les instruments financiers). De telles différences temporelles mettent à l'épreuve la capacité des sociétés à se préparer et à réagir de façon adéquate aux changements à long terme, y compris aux variations de la fréquence et de l'intensité des événements extrêmes (degré de confiance élevé). Les glissements de terrain et les inondations dans les régions de haute montagne, les risques pour les espèces et les écosystèmes importants de l'Arctique, ainsi que pour les nations et les îles de faible altitude, pour les petits États insulaires, les autres régions côtières et les écosystèmes des récifs coralliens en sont des exemples. {2.3.2, 3.5.2, 3.5.4, 4.4.3, 5.2, 5.3, 5.4, 5.5.1, 5.5.2, 5.5.3, 6.9}<br />
<br />
[[Image:picto1.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto3.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]C1.2 Les mécanismes de gouvernance (par exemple les aires marines protégées, les plans d'aménagement du territoire et les systèmes de gestion de l'eau) sont, dans de nombreux contextes, trop fragmentés entre les frontières administratives et les différents secteurs pour apporter des réponses intégrées aux risques croissants et en cascade liés aux changements climatiques dans les océans et/ou la cryosphère (degré de confiance élevé). La capacité des systèmes de gouvernance des régions polaires et océaniques à réagir aux impacts du changement climatique s'est récemment renforcée, mais cette évolution n'est pas suffisamment rapide ou robuste pour faire face à l'ampleur des risques croissants prévus (degré de confiance élevé). En haute montagne, dans les régions côtières et les petites îles, il est également difficile de coordonner les réponses d'adaptation au changement climatique, en raison des nombreuses interactions des facteurs de risque climatiques et non climatiques (tels que l'inaccessibilité, les tendances de la démographie et de l’urbanisme ou l'affaissement des terres dû aux activités locales) entre échelles, secteurs et domaines politiques (degré de confiance élevé) {2.3.1, 3.5.3, 4.4.3, 5.4.2, 5.5.5.2, 5.3, 5.3, encadré 5.6 et 6.9, encadré transversal 3 du Chapitre 1}<br />
<br />
[[Image:picto1.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto3.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]C1.3 Il existe un large éventail d'obstacles et de limites à l'adaptation au changement climatique dans les écosystèmes (degré de confiance élevé). Les limites comprennent l'espace dont les écosystèmes ont besoin, les facteurs non climatiques et les impacts humains qui doivent être pris en compte dans le cadre des mesures d'adaptation, la diminution de la capacité d'adaptation des écosystèmes en raison des changements climatiques et le ralentissement des taux de rétablissement des écosystèmes par rapport à la répétition des conséquences climatiques, la disponibilité des technologies, des connaissances et des soutiens financiers, et les mécanismes de gouvernance actuels (degré de confiance moyen). {3.5.4, 5.5.2}<br />
<br />
[[Image:picto1.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto3.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]C1.4 Il existe des obstacles financiers, technologiques, institutionnels et autres à la mise en œuvre de réponses aux impacts négatifs actuels et futurs des changements climatiques dans l'océan et la cryosphère, qui entravent le renforcement de la résilience et les mesures de réduction des risques (degré de confiance élevé). La question de savoir si ces obstacles réduisent l'efficacité de l'adaptation ou correspondent aux limites de l'adaptation dépend des circonstances propres au contexte, du rythme et de l'ampleur des changements climatiques et de la possibilité des sociétés à transformer leur capacité d'adaptation en réponses efficaces. La capacité d'adaptation diffère toujours d'une communauté et d'une société à l'autre et au sein d'une même communauté et d'une même société (degré de confiance élevé). Les personnes les plus exposées et les plus vulnérables aux aléas actuels et futurs dus aux changements des océans et de la cryosphère sont souvent celles qui ont la plus faible capacité d'adaptation, en particulier dans les îles et les zones côtières de faible altitude, dans les régions arctiques et de haute montagne où le développement est difficile (degré de confiance élevé). {2.3.1, 2.3.2, 2.3.2, 2.3.7, Encadré 2.4, 3.5.2, 4.3.4, 4.4.2, 4.4.3, 5.5.2, 6.9, cases 2 et 3 du chapitre 1, case 9 de la section transversale}<br />
<br />
===Renforcer les options de réponse===<br />
'''C2. Les services et les options de grande portée fournis par les écosystèmes liés à l'océan et à la cryosphère peuvent être soutenus par la protection, la restauration, la gestion écosystémique préventive de l'utilisation des ressources renouvelables et la réduction de la pollution et autres facteurs de stress (degré de confiance élevé). La gestion intégrée de l'eau (degré de confiance moyen) et l'adaptation écosystémique (degré de confiance élevé) réduisent les risques climatiques au niveau local et offrent de multiples avantages pour la société. Toutefois, il existe des contraintes écologiques, financières, institutionnelles et de gouvernance pour de telles actions (degré de confiance élevé) et, dans de nombreux contextes, l'adaptation basée sur les écosystèmes ne sera efficace que pour les niveaux de réchauffement les plus faibles (degré de confiance élevé). {2.3.1, 2.3.1, 2.3.3, 3.2.4, 3.5.2, 3.5.4, 4.4.2, 5.2.2, 5.4.2, 5.5.1, 5.5.2, figure RID.5}'''<br />
<br />
[[Image:picto1.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto3.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]C2.1 Les réseaux d'aires protégées aident à maintenir les services écosystémiques, y compris l'absorption et le stockage du carbone, et permettent de futures options d'adaptation fondées sur les écosystèmes en facilitant les déplacements vers les pôles et en altitude des espèces, des populations et des écosystèmes qui se produisent en réponse au réchauffement et à la montée du niveau de la mer (degré de confiance moyen). Les barrières géographiques, la dégradation des écosystèmes, la fragmentation des habitats et les obstacles à la coopération régionale limitent le potentiel de ces réseaux pour soutenir les futurs changements d'aire de répartition des espèces dans les régions marines, de haute montagne et polaires. (degré de confiance élevé). {2.3.3, 3.2.3, 3.3.2, 3.3.2, 3.5.4, 5.5.2, encadré 3.4}<br />
<br />
[[Image:picto1.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto3.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]C2.2 La restauration de l'habitat terrestre et marin et les outils de gestion des écosystèmes tels que la relocalisation assistée des espèces et la coraliculture peuvent être efficaces localement pour améliorer l'adaptation basée sur les écosystèmes (degré de confiance élevé). De telles actions sont plus efficaces lorsqu'elles sont soutenues par la communauté, lorsqu'elles sont basées sur la science tout en utilisant le savoir local et le savoir autochtone, lorsqu'elles bénéficient d'un soutien à long terme qui inclut la réduction ou l'élimination des facteurs de stress non climatiques, et lorsqu'elles sont soumises aux niveaux de réchauffement les plus faibles (grande confiance). Par exemple, les options de restauration des récifs coralliens peuvent être inefficaces si le réchauffement planétaire dépasse 1,5°C, car les coraux sont déjà à haut risque (degré de confiance très élevé) aux niveaux actuels de réchauffement. {2.3.3.3,4.4.4.2, 5.3.7, 5.5.1, 5.5.2, encadré 5.5, Fig RID.3}<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]C2.3 Le renforcement des approches préventives, telles que la reconstitution des pêcheries surexploitées ou épuisées, et la réactivité des stratégies existantes de gestion des pêcheries réduit les impacts négatifs des changements climatiques sur les pêcheries, avec des avantages pour les économies régionales et les moyens de subsistance (degré de confiance moyen). Une gestion des pêcheries qui évalue et met à jour régulièrement les mesures au fil du temps, en s'appuyant sur des évaluations des tendances futures des écosystèmes, réduit les risques pour les pêcheries (degré de confiance moyen), mais a une capacité limitée de faire face aux changements des écosystèmes. {3.2.4, 3.5.2, 5.4.2, 5.5.2, 5.5.2, 5.5.3, figure RID.5}<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto3.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]C2.4 La restauration des écosystèmes côtiers végétalisés, tels que les mangroves, les marais littoraux et les herbiers marins (écosystèmes côtiers de " carbone bleu "), pourrait permettre d'atténuer les changements climatiques en augmentant l'absorption et le stockage du carbone d'environ 0,5% des émissions mondiales annuelles actuelles (degré de confiance moyen). Une meilleure protection et une meilleure gestion peuvent réduire les émissions de carbone de ces écosystèmes. Cumulées, ces mesures offrent également de multiples autres avantages, comme la protection contre les tempêtes, l'amélioration de la qualité de l'eau et favorisent la biodiversité et les pêcheries (degré de confiance élevé). L'amélioration de la quantification du stockage du carbone et des flux de gaz à effet de serre de ces écosystèmes côtiers réduira les incertitudes actuelles concernant les mesures, les bilans et leur vérification (degré de confiance élevé). {Encadré 4.3, 5.4, 5.5.1, 5.5.2, annexe I : Glossaire}<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto3.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]C2.5 Les énergies marines renouvelables peuvent contribuer à l'atténuation des changements climatiques et peuvent comprendre les énergies des vents marins, des marées, des vagues, des gradients thermiques et de salinité et des biocarburants d'algues. La demande émergente de sources d'énergie alternatives devrait créer des débouchés économiques pour le secteur des énergies marines renouvelables (degré de confiance élevé), bien que leur potentiel puisse également être affecté par les changements climatiques (degré de confiance faible). {5.4.2, 5.5.1, Figure 5.23}<br />
<br />
[[Image:picto1.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]]C2.6 Les approches de gestion de l'eau intégrées à de multiples échelles peuvent être efficaces pour faire face aux conséquences et tirer parti des possibilités découlant des changements de la cryosphère dans les régions de haute montagne. Ces approches renforcent également la gestion des ressources en eau par le développement et l'optimisation du stockage polyvalent et des lâchers d'eau des réservoirs (degré de confiance moyen) en tenant compte des impacts potentiellement négatifs sur les écosystèmes et les collectivités. La diversification des activités touristiques tout au long de l'année favorise l'adaptation dans les économies de montagne (degré de confiance moyen). {2.3.1, 2.3.5}<br />
<br />
'''C3. Les communautés côtières sont confrontées à des choix difficiles dans l'élaboration de réponses contextuelles et intégrées à l'élévation du niveau de la mer qui équilibrent les coûts, les avantages et les compromis des options disponibles et qui peuvent être ajustés avec le temps (degré de confiance élevé). Tous les types d'options, y compris la protection, l'hébergement, l'adaptation écosystémique, l'avancée et le recul des côtes, dans la mesure du possible, peuvent jouer un rôle important dans ces réponses intégrées (degré de confiance élevé). {4.4.4.2, 4.4.3, 4.4.4, 6.9.1, encadré 9 ; Figure RID.5}'''<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto3.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]]C3.1 Plus le niveau de la mer monte, plus il est difficile de protéger les côtes, principalement en raison de barrières économiques, financières et sociales plutôt qu'en raison de limites techniques (degré de confiance élevé). Dans les décennies à venir, la réduction des facteurs locaux d'exposition et de vulnérabilité tels que l'urbanisation côtière et l'affaissement dû à l'homme constituera une réponse efficace (degré de confiance élevé). Lorsque l'espace est limité et que la valeur des biens exposés est élevée (par exemple dans les villes), la protection par la méthode dure (par exemple les digues) sera probablement une option d'intervention rentable au XXIe siècle, compte tenu des particularités du contexte (degré de confiance élevé) mais les zones à ressources limitées pourraient ne pas être en mesure de se permettre ces investissements. Là où l'espace est disponible, l'adaptation fondée sur les écosystèmes peut réduire les risques côtiers et offrir de multiples autres avantages tels que le stockage du carbone, l'amélioration de la qualité de l'eau, la conservation de la biodiversité et le soutien aux moyens de subsistance (degré de confiance moyen). {4.3.2, 4.4.2, Encadré 4.1, Encadré 9, Figure SPM.5}<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto3.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]]C3.2 Certaines mesures d'aménagement du littoral, telles que les systèmes d'alerte précoce et la protection des bâtiments contre les inondations, sont souvent à la fois peu coûteuses et très rentables au niveau actuel de la mer (degré de confiance élevé). L'élévation prévue du niveau de la mer et l'augmentation des risques côtiers rendent certaines de ces mesures moins efficaces si elles ne sont pas combinées à d'autres mesures (degré de confiance élevé). Tous les types d'options, y compris la protection, l'hébergement, l'adaptation écosystémique, l'avancée côtière et la relocalisation planifiée, si d'autres localités sont disponibles, peuvent jouer un rôle important dans ces réponses intégrées (degré de confiance élevé). Lorsque la communauté touchée est de petite taille ou à la suite d'une catastrophe, il vaut la peine d'envisager de réduire les risques en planifiant des déplacements côtiers si d'autres lieux sûrs sont disponibles. Une telle relocalisation planifiée peut être soumise à des contraintes, socialement, culturellement, financièrement et politiquement (degré de confiance très élevé). {4.4.2.2, Encadré 4.1, Encadré 9, RID B3}<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto3.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]]C3.3 Les réponses à l'élévation du niveau de la mer et à la réduction des risques qui y sont associés posent à la société de profonds défis de gouvernance en raison de l'incertitude quant à l'ampleur et au rythme de l'élévation future du niveau de la mer, des compromis difficiles à trouver entre les objectifs sociétaux (par exemple la sécurité, la conservation, le développement économique, l’équité intra-génération et entre générations), des ressources limitées, des intérêts et valeurs contradictoires entre les différentes parties prenantes (degré de confiance élevé). Ces défis peuvent être atténués à l'aide de combinaisons appropriées à l'échelle locale d'analyse de décisions, de planification de l'usage des terres, de participation du public, de divers systèmes de connaissances et d'approches de résolution des conflits qui sont ajustées au fil du temps en fonction des changements de circonstances (degré de confiance élevé). {Encadré 5 du chapitre 1, 4.4.3, 4.4.4, 4.4.4, 6.9}<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto3.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]]C3.4 Malgré les grandes incertitudes quant à l'ampleur et au rythme de l'élévation du niveau de la mer après 2050, de nombreuses décisions concernant les zones côtières, dont l'horizon temporel va de plusieurs décennies à plus d'un siècle, sont actuellement prises (par exemple, des infrastructures essentielles, des ouvrages de protection côtière, la planification urbaine) et peuvent être améliorées en tenant compte de la hausse relative du niveau de la mer, en favorisant des réponses souples (c’est-à-dire celles qui peuvent être adaptés au fil du temps) appuyées par des systèmes de surveillance des signaux d'alerte précoce, en ajustant périodiquement les décisions (c’est-à-dire par la prise de décisions adaptative), en utilisant des approches décisionnelles solides, le jugement des experts, la construction de scénarios et de multiples systèmes de connaissances (degré de confiance élevé). L'amplitude de l'élévation du niveau de la mer dont il faut tenir compte pour planifier et mettre en œuvre des interventions côtières dépend de la tolérance au risque des parties prenantes. Les parties prenantes ayant une plus grande tolérance au risque (par exemple, celles qui planifient des investissements qui peuvent être très facilement adaptés à des conditions imprévues) préfèrent souvent utiliser la plage probable des projections, tandis que les parties prenantes ayant une plus faible tolérance au risque (par exemple, celles qui prennent des décisions concernant des infrastructures critiques) considèrent également le niveau moyen des océans et le niveau local de la mer au-dessus du haut de la plage probable (globalement 1,1 m selon le RCP8,5 d'ici 2100) et des méthodes caractérisées par une confiance moindre comme la consultation d'experts. {1.8.1, 1.9.2, 4.2.3, 4.4.4, figure 4.2, encadré 5 du chapitre 1, figure RID.5, RID B3.}<br />
<br />
[[Image:Rapport_spécial_du_GIEC_sur_l%25u2019océan_et_la_cryosphère_SROCC-RID5ab.png|1000px]]<br />
[[Image:Rapport_spécial_du_GIEC_sur_l%25u2019océan_et_la_cryosphère_SROCC-RID5cd.png|1000px]]<br />
<br />
'''Figure RID.5''' : Risques d'élévation du niveau de la mer et réponses. Le terme réponse est utilisé ici au lieu de adaptation parce que certaines réponses, comme le recul, peuvent ou non être considérées comme une adaptation. Le panneau a) montre le risque combiné d'inondation, d'érosion et de salinisation des côtes pour les types géographiques illustrés en 2100, en raison de l'évolution des niveaux moyens et extrêmes des océans selon les scénarios RCP2.6 et RCP8.5 et selon deux scénarios de réponse. Les risques associés aux PCR 4.5 et 6.0 n'ont pas été évalués en raison d'un manque de documentation sur les types géographiques évalués. L'évaluation ne tient pas compte des changements du niveau extrême de la mer au-delà de ceux qui sont directement induits par l'élévation du niveau moyen des océans ; les niveaux de risque pourraient augmenter si d'autres changements du niveau extrême de la mer étaient pris en compte (par exemple à cause des changements dans l'intensité des cyclones). Le panneau a) examine un scénario socio-économique avec une densité de population côtière relativement stable au cours du siècle {SM4.3.2}. Les risques pour les régions géographiques illustratives ont été évalués en fonction des changements relatifs du niveau de la mer projetés pour une série d'exemples précis : New York, Shanghai et Rotterdam pour les villes côtières riches en ressources couvrant un large éventail d'expériences d'intervention ; Tarawa Sud, Fongafale et Male' pour les atolls urbains ; Mekong et Ganges-Brahmaputra-Meghna pour les grands deltas agricoles tropicaux ; et Bykovskiy, Shishmaref,Kivalina, Tuktoyaktuk et Shingle Point pour les collectivités de l'Arctique situées dans des régions non soumises à un ajustement glacio-isostatique rapide {4.2, 4.3.4, SM4.2}. L'évaluation distingue deux scénarios de réponse contrastés. L'expression "pas de réponse ou réponse modérée " décrit les efforts déployés à ce jour (c’est-à-dire aucune autre mesure importante ou aucun nouveau type de mesures). La " réponse potentielle maximale" représente une combinaison de réponses mises en œuvre dans toute leur ampleur et donc des efforts supplémentaires importants par rapport à aujourd'hui, en supposant un minimum d'obstacles financiers, sociaux et politiques. L'évaluation a été effectuée pour chaque scénario d'élévation du niveau de la mer et d'intervention, tel qu'indiqué par les couleurs dans la figure ; les niveaux de risque intermédiaires sont interpolés {4.3.3}. Les critères d'évaluation comprennent l'exposition et la vulnérabilité (densité des actifs, niveau de dégradation des écosystèmes tampons terrestres et marins), les risques côtiers (inondations, érosion du littoral, salinisation), les réactions in situ (défenses côtières artificielles, restauration ou création de nouvelles zones tampons naturelles, et gestion de l’affaissement des sols) et le déplacement planifié. Le déplacement planifié fait référence à la retraite ou au déplacement accompagné décrit au chapitre 4, c'est-à-dire à des mesures proactives et à l'échelle locale visant à réduire les risques en déplaçant des personnes, des biens et des infrastructures. Le déplacement forcé n'est pas pris en compte dans cette évaluation. Le panneau a) met également en évidence la contribution relative des interventions in situ et des déménagements prévus à la réduction totale des risques. Le panneau b) illustre schématiquement la réduction des risques (flèches verticales) et l’ajournement des risques (flèches horizontales) par des mesures d'atténuation et/ou des réponses à la montée du niveau de la mer. Le panneau c) résume et évalue les réponses à l'élévation du niveau de la mer suivant l'efficacité, les coûts, les co-avantages, les inconvénients, l'efficience économique et les défis connexes en matière de gouvernance {4.4.2}. Le panneau d) présente les étapes génériques d'une approche décisionnelle adaptative, ainsi que les conditions clés permettant de réagir à l'élévation du niveau de la mer {4.4.4 ; 4.4.5}<br />
<br />
===Conditions favorables===<br />
'''C4. Pour favoriser la résilience aux changements climatiques et le développement durable, il est essentiel de réduire d'urgence et de manière ambitieuse les émissions et de coordonner des mesures d'adaptation soutenues et de plus en plus ambitieuses (degré de confiance très élevé). L'intensification de la coopération et de la coordination entre les autorités gouvernementales à travers les échelles spatiales et les horizons de planification est un élément clé pour mettre en œuvre des réponses efficaces aux changements liés au climat dans l'océan et la cryosphère. L'éducation et la connaissance du climat, le suivi et la prévision, l'utilisation de toutes les sources de connaissances disponibles, le partage des données, de l'information et des connaissances, le financement, la lutte contre la vulnérabilité sociale et pour l'équité, et le soutien institutionnel sont également essentiels. Ces investissements permettent le renforcement des capacités, l'apprentissage social et la participation à l'adaptation en fonction du contexte, ainsi que la négociation de compromis et l’obtention de co-avantages pour réduire les risques à court terme et renforcer la résilience et la durabilité à long terme. (degré de confiance élevé) Ce rapport reflète l'état de la science des océans et de la cryosphère pour les faibles niveaux de réchauffement planétaire (1,5°C), tel qu'il est évalué dans les rapports antérieurs du GIEC et de l'IPBES. {1.1, 1.5, 1.8.3, 2.3.1, 2.3.1, 2.3.2, 2.4, figure 2.7, 2.5, 3.5.2, 3.5.4, 4.4, 5.2.2, case 5.3, 5.4.2, 5.5.2, 6.4.3, 6.5.3, 6.8, 6.9, section 9 de la Figure RID.5}'''<br />
<br />
[[Image:picto1.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto3.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]C4.1 Compte tenu des changements observés et prévus dans l'océan et la cryosphère, de nombreux pays auront du mal à s'adapter, même avec des mesures d'atténuation ambitieuses (degré de confiance très élevé). Dans un scénario d'émissions élevées, de nombreuses communautés dépendant de l'océan et de la cryosphère devraient faire face à des limites d'adaptation (par exemple biophysiques, géographiques, financières, techniques, sociales, politiques et institutionnelles) pendant la seconde moitié du XXIe siècle. Par comparaison, les scénarios à faibles émissions limitent les risques liés aux changements de l’océan et de la cryosphère au cours du siècle actuel et au-delà et permettent des réponses plus efficaces (degré de confiance élevé), tout en créant des co-avantages. Des changements économiques et institutionnels profonds et transformateurs permettront un développement résilient aux changements climatiques dans le contexte de l'océan et de la cryosphère (degré de confiance élevé). {1.1, 1.4-1.7, cases 1-3 des chapitres 1, 2.3.1, 2.4, case 3.2, figure 3.4, case 7 des chapitres 3, 3.4.3, 4.2.2, 4.2.3, 4.2.3, 4.3.4, 4.4.4, 4.4.2, 4.4.3, 4.4.6, 5.4.2, 5.5.3, 6.9.2, case 9.2 des chapitres 9, figure RID.5}<br />
<br />
[[Image:picto1.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto3.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]C4.2 L'intensification de la coopération et de la coordination entre les autorités à différentes échelles, juridictions, secteurs, domaines politiques et horizons de planification peut permettre des réponses efficaces aux changements dans l'océan, la cryosphère et à l'élévation du niveau de la mer (degré de confiance élevé). La coopération régionale, y compris par les traités et les conventions, peut appuyer les mesures d'adaptation ; toutefois, la réponse aux conséquences et aux pertes résultant des changements dans l'océan et la cryosphère est rendue possible par les politiques régionales dans une mesure actuellement limitée (degré de confiance élevé). Les arrangements institutionnels qui établissent des liens solides à plusieurs niveaux avec les collectivités locales et autochtones favorisent l'adaptation (degré de confiance élevé). La coordination et la complémentarité entre les politiques régionales nationales et transfrontières peuvent appuyer les efforts visant à faire face aux risques pour la sécurité et la gestion des ressources, telles que l'eau et les pêcheries (degré de confiance moyen). {2.3.1, 2.3.2, 2.4, encadré 2.4, 2.5, 3.5.2, 3.5.3, 3.5.3, 3.5.4, 4.4.4, 4.4.5, tableau 4.9, 5.5.2, 6.9.2}<br />
<br />
[[Image:picto1.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto3.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]C4.3 L'expérience acquise à ce jour - par exemple, en réponse à l'élévation du niveau de la mer, aux risques liés à l'eau dans certaines hautes montagnes et aux risques liés au changement climatique dans l'Arctique - révèle également l'influence habilitante d'une perspective à long terme dans la prise de décisions à court terme, la prise en compte explicite des incertitudes des risques propres au contexte après 2050 (degré de confiance élevé), et le renforcement des capacités en termes de gouvernance pour faire face aux risques complexes (degré de confiance moyen). {2.3.1, 3.5.4, 4.4.4, 4.4.5, Tableau 4.9, 5.5.2, 6.9, Figure RID.5}<br />
<br />
[[Image:picto1.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto3.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]C4.4 Les investissements dans l'éducation et le renforcement des capacités à différents niveaux et échelles facilitent l'apprentissage social et la capacité à long terme de réagir en fonction du contexte pour réduire les risques et améliorer la résilience (degré de confiance élevé). Les activités spécifiques comprennent l'utilisation de multiples systèmes de connaissances et d'informations climatiques régionales dans la prise de décision, et l'engagement des communautés locales, des peuples autochtones et des parties prenantes dans des arrangements de gouvernance adaptative et des cadres de planification (degré de confiance moyen). La promotion des connaissances climatiques et l'utilisation des systèmes de connaissances locales, autochtones et scientifiques permettent un apprentissage social et une sensibilisation du public et de lui permettre de comprendre les risques et le potentiel de réponse propres à la localité (degré de confiance élevé). De tels investissements peuvent développer et, dans de nombreux cas, transformer les institutions existantes et permettre la mise en place de mécanismes de gouvernance informés, interactifs et adaptatifs (degré de confiance élevé). {1.8.3, 2.3.2, Figure 2.7, Encadré 2.4, 2.4, 3.5.2, 3.5.4, 4.4.4, 4.4.5, Tableau 4.9, 5.5.2, 6.9}<br />
<br />
[[Image:picto1.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto3.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]C4.5 La surveillance et la prévision des changements dans l'océan et la cryosphère en fonction du contexte éclairent la planification et la mise en œuvre de l'adaptation et facilitent la prise de décisions éclairées sur les compromis entre les gains à court et à long terme (degré de confiance moyen). La surveillance soutenue à long terme, le partage des données, de l'information et des connaissances et l'amélioration des prévisions contextuelles, ainsi que les systèmes d'alerte précoce pour prévoir les phénomènes El Niño/La Niña les plus extrêmes, les cyclones tropicaux et les vagues de chaleur marines, aident à gérer les impacts négatifs des changements océaniques comme les pertes dans les pêches et les impacts négatifs sur la santé humaine, la sécurité alimentaire, l'agriculture, les récifs coralliens, l'aquaculture, les incendies, le tourisme, la préservation, la sécheresse et les crues ((degré de confiance élevé). {2.4, 2.5, 3.5.2, 4.4.4, 5.5.2, 6.3.1, 6.3.3, 6.4.3, 6.5.3, 6.9}<br />
<br />
[[Image:picto1.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto3.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]C4.6 L'établissement de priorités dans les mesures de lutte contre la vulnérabilité sociale et pour l'équité étaye les efforts visant à promouvoir une résilience au climat juste et équitable et le développement durable (degré de confiance élevé), et peut être facilité par la création de cadres communautaires sûrs permettant une participation significative du public, la délibération et la résolution des conflits (degré de confiance moyen). {Encadré 2.4, 4.4.4, 4.4.5, Tableau 4.9, Figure RID.5}<br />
<br />
[[Image:picto1.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto3.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]C4.7 Cette évaluation de l'océan et de la cryosphère dans un climat en évolution révèle les avantages d'une atténuation ambitieuse et d'une adaptation efficace pour le développement durable et, inversement, les coûts et les risques croissants d'une action tardive. Le potentiel de cartographie des Scénarios de Développement Résilients au Climat varie à l'intérieur des régions océaniques, des régions de haute montagne et des régions polaires et entre elles. La réalisation de ce potentiel dépend d’un changement transformateur. Cela souligne l'urgence de donner la priorité à une action dans les meilleurs délais, ambitieuse, coordonnée et durable. (degré de confiance très élevé) {1.1, 1.8, Encadré 1, 2.3, 2.4, 3.5, 4.2.1, 4.2.2, 4.2.2, 4.3.4, 4.4, Tableau 4.9, 5.5, 6.9, Encadré 9, Figure RID}<br />
<br />
==Notes==<br />
{{Références}}</div>Frédéric Conrottehttps://wiki.citoyenspourleclimat.org/index.php?title=Rapport_sp%C3%A9cial_du_GIEC_sur_l%E2%80%99oc%C3%A9an_et_la_cryosph%C3%A8re_dans_le_contexte_du_changement_climatique&diff=95Rapport spécial du GIEC sur l’océan et la cryosphère dans le contexte du changement climatique2019-11-18T14:27:32Z<p>Frédéric Conrotte : TEST</p>
<hr />
<div>{{Titre|L’océan et la cryosphère dans le contexte du changement climatique|Rapport du GIEC|Rapport spécial du [https://fr.wikipedia.org/wiki/GIEC GIEC] sur l’océan et la cryosphère dans le contexte du changement climatique<br /><br />{{t|Résumé à l’intention des décideurs|160}}<br /><br />[https://report.ipcc.ch/srocc/pdf/SROCC_SPM_Approved.pdf publié en anglais] le 25 septembre 2019 au [https://fr.wikipedia.org/wiki/Mus%C3%A9e_oc%C3%A9anographique_de_Monaco Musée océanographique de Monaco] en France<br />{{sc|Traduction citoyenne non officielle}}}}<br />
<br />
<br />
{{boîte déroulante/début|titre=Auteurs}}<br />
<br />
;Auteurs<br />
* Nerilie Abram (Australie)<br />
* Carolina Adler (Suisse/Australie)<br />
* Nathaniel L. Bindoff (Australie)<br />
* Lijing Cheng (Chine)<br />
* So-Min Cheong (République de Corée)<br />
* William W.L. Cheung (Canada)<br />
* Matthew Collins (Royaume-Uni)<br />
* Chris Derksen (Canada)<br />
* Alexey Ekaykin (Fédération de Russie)<br />
* Thomas Frölicher (Suisse)<br />
* Matthias Garschagen (Allemagne)<br />
* Jean-Pierre Gattuso (France)<br />
* Bruce Glavovic (Nouvelle-Zélande)<br />
* Stephan Gruber (Canada/ Allemagne)<br />
* Valeria Guinder (Argentine)<br />
* Robert Hallberg (USA)<br />
* Sherilee Harper (Canada)<br />
* Nathalie Hilmi (Monaco/France)<br />
* Jochen Hinkel (Allemagne)<br />
* Yukiko Hirabayashi (Japon)<br />
* Regine Hock (USA)<br />
* Anne Hollowed (USA)<br />
* Helene Jacot Des Combes (Fiji)<br />
* James Kairo (Kenya)<br />
* Alexandre K. Magnan (France)<br />
* Valérie Masson-Delmotte (France)<br />
* J.B. Robin Matthews (Royaume-Uni)<br />
* Kathleen McInnes (Australie)<br />
* Michael Meredith (Royaume-Uni)<br />
* Katja Mintenbeck (Allemagne)<br />
* Samuel Morin (France)<br />
* Andrew Okem (Afrique du Sud/Nigeria)<br />
* Michael Oppenheimer (USA)<br />
* Ben Orlove (USA)<br />
* Jan Petzold (Allemagne)<br />
* Anna Pirani (Italie)<br />
* Elvira Poloczanska (Royaume-Uni/Australie)<br />
* Hans-Otto Pörtner (Allemagne)<br />
* Anjal Prakash (Népal/Inde)<br />
* Golam Rasul (Népal)<br />
* Evelia Rivera-Arriaga (Mexique)<br />
* Debra C.Roberts (Afrique du Sud)<br />
* Edward A.G. Schuur (Etats-Unis)<br />
* Zita Sebesvari (Hongrie/Allemagne)<br />
* Martin Sommerkorn (Norvège/Allemagne)<br />
* Michael Sutherland (Trinité et Tobago)<br />
* Alessandro Tagliabue (Royaume-Uni)<br />
* Roderik Van De Wal (Pays-Bas)<br />
* Phil Williamson (Royaume-Uni)<br />
* Rong Yu (Chine)<br />
* Panmao Zhai (Chine)<br />
; Contributeurs<br />
* Andrés Alegria (Honduras)<br />
* Robert M. DeConto (USA)<br />
* Andreas Fischlin (Suisse)<br />
* Shengping He (Norvège/Chine)<br />
* Miriam Jackson (Norvège)<br />
* Martin Künsting (Allemagne)<br />
* Erwin Lambert (Pays-Bas)<br />
* Pierre-Marie Lefeuvre (Norvège/France)<br />
* Alexander Milner (Royaume-Uni)<br />
* Jess Melbourne-Thomas (Australie)<br />
* Benoit Meyssignac (France)<br />
* Maike Nicolai (Allemagne)<br />
* Hamish Pritchard (Royaume-Uni)<br />
* Heidi Steltzer (États-Unis)<br />
* Nora M. Weyer (Allemagne)<br />
<br />
{{Boîte déroulante/fin}}<br />
<br />
==Introduction==<br />
<br />
Le présent Rapport spécial sur l'océan et la cryosphère<ref>La cryosphère est définie dans le présent rapport (annexe I : Glossaire) comme les composantes gelées du système terrestre à la surface de la terre et de l'océan, telles que la couverture de neige, les glaciers, les calottes glaciaires, les banquises, les icebergs, la glace de mer, de lac, de rivière, le pergélisol et le sol gelé de façon saisonnière.</ref> dans le contexte du changement climatique (SROCC) a été préparé à la suite de la décision prise par le Groupe d'experts du GIEC en 2016 de préparer trois rapports spéciaux pendant le sixième cycle d'évaluation<ref>La décision de préparer un rapport spécial sur le changement climatique, les océans et la cryosphère a été prise lors de la quarante-troisième session du GIEC qui a eu lieu à Nairobi, au Kenya, du 11 au 13 avril 2016.<br />
</ref>. En évaluant la littérature scientifique récente<ref>Dates limites : 15 octobre 2018 pour la soumission des manuscrits, 15 mai 2019 pour l'acceptation pour publication.</ref>, le SROCC<ref>Le SROCC est produit sous la direction scientifique des groupes de travail I et II. Conformément au schéma approuvé, les options d'atténuation (Groupe de travail III) ne sont pas évaluées, à l'exception du potentiel d'atténuation du carbone bleu (écosystèmes côtiers).<br />
</ref> répond aux propositions du gouvernement et des organisations ayant statut d’observateur. Le SROCC fait suite aux deux autres rapports spéciaux sur le réchauffement planétaire de 1,5°C (SR1.5) et sur le changement climatique et les terres émergées (SRCCL)<ref>Les titres complets de ces deux rapports spéciaux sont : "Réchauffement planétaire de 1,5 °C. Rapport spécial du GIEC sur les conséquences d’un réchauffement planétaire de 1,5 °C par rapport aux niveaux préindustriels et les trajectoires associées d’émissions mondiales de gaz<br />
à effet de serre, dans le contexte du renforcement de la réponse mondiale au changement<br />
climatique, du développement durable et de la lutte contre la pauvreté."<br />
"Changements climatiques et terres émergées: un rapport spécial du GIEC sur les changements climatiques, la désertification, la dégradation des terres, la gestion durable des terres, la sécurité alimentaire et les flux de gaz à effet de serre dans les écosystèmes terrestres.” <br />
</ref> et au rapport d'évaluation mondiale de la biodiversité et des services écosystémiques émis par la Plate-forme intergouvernementale des politiques scientifiques sur la biodiversité et les services écosystémiques (IPBES).<br />
<br />
Le présent résumé à l'intention des décideurs (RID) compile les principales conclusions du rapport et est structuré en trois parties : RID.A : Changements et impacts observés, RID.B : Changements et risques projetés, et RID.C : Mise en œuvre de réponses aux changements dans l’océan et la cryosphère. Pour faciliter la navigation dans le RID, des icônes indiquent le secteur concerné par le contenu. La confiance à l'égard des principales constatations est rapportée en utilisant le langage calibré du GIEC<ref>Chaque conclusion se fonde sur une évaluation des éléments probants et de la concordance s’y rapportant. Cinq qualificatifs sont utilisés pour exprimer le degré de confiance : très faible, faible, moyen, élevé et très élevé ; le degré de confiance est indiqué en italique : par exemple degré de confiance moyen. Les qualificatifs ci-après ont été utilisés pour indiquer la probabilité évaluée d’un résultat : quasiment certain (probabilité de 99 à 100 %), très probable (90 à 100 %), probable (66 à 100 %), à peu près aussi probable qu’improbable (33 à 66 %), improbable (0 à 33 %), très improbable (0 à 10 %), exceptionnellement improbable (0 à 1 %). La probabilité évaluée est en italique, par exemple très probable. Cela est conforme au RE5 et aux autres rapports spéciaux du RE6. D’autres qualificatifs peuvent également être utilisés le cas échéant : extrêmement probable (95 à 100 %), plus probable qu’improbable (> 50 à 100 %), plus improbable que probable (0 à < 50 %) et extrêmement improbable (0 à 5 %). Le présent rapport utilise également l'expression " fourchette probable " ou " fourchette très probable " pour indiquer que la probabilité évaluée d'un résultat se situe dans la fourchette de probabilité de 17 à 83 % ou de 5 à 95 %. Pour plus de détails, voir {1.9.2, Figure 1.4}. </ref> et le fondement scientifique sous-jacent de chaque constatation clé est indiqué par des références aux sections du rapport principal.<br />
<br />
Définition des icônes indiquant le contenu:<br />
<br />
[[Image:picto1.svg|20px]]Cryosphère de haute montagne<br />
<br />
[[Image:picto2.svg|20px]]Régions Polaires<br />
<br />
[[Image:picto3.svg|20px]]Côtes et montée du niveau de la mer<br />
<br />
[[Image:picto4.svg|20px]] Océan<br />
<br />
===Encadré initial : L'importance de l'océan et de la cryosphère pour l'homme===<br />
Tous les habitants de la Terre dépendent directement ou indirectement de l'océan et de la cryosphère. L'océan mondial couvre 71 % de la surface de la Terre et contient environ 97 % de l'eau de la Terre. La cryosphère désigne les composantes gelées du système terrestre.<br />
Environ 10 % de la surface terrestre de la Terre est recouverte de glaciers ou de calottes glaciaires. L'océan et la cryosphère abritent des habitats uniques et sont interconnectés avec d'autres composantes du système climatique grâce aux échanges mondiaux d'eau, d'énergie et de carbone. Les réactions projetées de l'océan et de la cryosphère aux émissions de gaz à effet de serre anthropiques passées et actuelles et au réchauffement planétaire en cours comprennent les rétroactions climatiques, les changements climatiques au cours des décennies et des millénaires qui ne peuvent être évités, les seuils de changements brusques et l'irréversibilité. {Encadré 1.1, 1.2}<br />
<br />
Les communautés humaines en relation étroite avec les environnements côtiers, les petites îles (y compris les Petits États Insulaires en Développement, les PEID), les zones polaires et les hautes montagnes<ref>Les zones de haute montagne comprennent toutes les régions montagneuses où les glaciers, la neige ou le pergélisol sont des caractéristiques importantes du paysage. Pour une liste des régions de haute montagne couvertes par le présent rapport, voir le chapitre 2. La population des régions de haute montagne est calculée pour les régions situées à moins de 100 kilomètres des glaciers ou du pergélisol dans les régions de haute montagne évaluées dans ce rapport {2.1}. Les projections pour 2050 donnent l'éventail de la population de ces régions suivant les cinq trajectoires communes socio-économiques (SSP) {Encadré 1 du chapitre 1}.<br />
</ref> sont particulièrement exposées aux changements de l’océan et de la cryosphère, tels que l'élévation du niveau de la mer, l'élévation du niveau extrême de la mer et la rétraction de la cryosphère. D'autres communautés plus éloignées de la côte sont également exposées aux changements de l’océan, comme les phénomènes météorologiques extrêmes. Aujourd'hui, environ 4 millions de personnes, dont 10 % sont autochtones, vivent en permanence dans la région arctique. La zone côtière de basse altitude<ref>La population de la zone côtière de faible altitude est calculée pour les zones terrestres proches de la côte, et inclut celle des petits États insulaires, qui se trouvent à moins de 10 mètres au-dessus du niveau de la mer {Encadré chapitre 9}. Les projections pour 2050 donnent l'éventail de la population de ces régions suivant les cinq trajectoires communes socio-économiques (SSP) {Encadré 1 du chapitre 1}.<br />
</ref> abrite actuellement environ 680 millions de personnes (près de 10 % de la population mondiale en 2010), et devrait en compter plus d'un milliard en 2050. Les PEID comptent 65 millions d'habitants. Environ 670 millions de personnes (soit près de 10 % de la population mondiale en 2010), dont les peuples autochtones, vivent dans des régions de haute montagne sur tous les continents, sauf l'Antarctique. Dans les régions de haute montagne, la population devrait atteindre entre 740 et 840 millions d'habitants d'ici 2050 (environ 8,4-8,7% de la population mondiale prévue). {1.1, 2.1, 3.1, Encadré 9, Figure 2.1}.<br />
<br />
==RID A. Changements observés et conséquences==<br />
====Changements physiques observés====<br />
<br />
'''A1 Au cours des dernières décennies, le réchauffement planétaire a entraîné une réduction généralisée de la cryosphère, avec une perte de masse des calottes glaciaires et des glaciers (degré de confiance très élevé), une réduction de la couverture neigeuse (degré de confiance élevé) et de l'étendue et de l'épaisseur de la banquise arctique (degré de confiance très élevé) et une augmentation de la température du pergélisol (degré de confiance très élevé). {2.2, 3.2, 3.2, 3.3, 3.4, Figures RID.1, RID.2}'''<br />
<br />
[[Image:picto1.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto3.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]] A1.1 Les calottes glaciaires et les glaciers du monde entier ont perdu de la masse (degré de confiance très élevé). Entre 2006 et 2015, l'inlandsis du Groenland{{lié}}<ref>c’est-à-dire la calotte polaire. Les glaciers périphériques y sont également comptés.</ref> a perdu de la masse glaciaire à un taux moyen de {{nobr|278 ± 11 Gt.an<sup>-1</sup>}} (équivalent à {{nobr|0,77 ± 0,03 mm.an<sup>-1</sup>}} d'élévation du niveau mondial de la mer{{lié}}<ref>360{{lié}}Gt de glace correspondent à 1{{lié}}mm d’élévation du niveau moyen des mers</ref>), principalement en raison de la fonte de surface (degré de confiance élevé). Sur la période 2006-2015, l'inlandsis antarctique a perdu de la masse à un taux moyen de {{nobr|155 ± 19 Gt.an<sup>-1</sup>}} ({{nobr|0,43 ± 0,05 mm.an<sup>-1</sup>}}), principalement en raison d'un amincissement rapide et du recul des principaux glaciers drainant l'inlandsis antarctique occidental (degré de confiance très élevé). En dehors du Groenland et de l'Antarctique, l’ensemble de tous les autres glaciers a perdu de la masse à un taux moyen de {{nobr|220 ± 30 Gt.an<sup>-1</sup>}} (équivalent à une élévation du niveau de la mer de {{nobr|0,61 ± 0,08 mm.an<sup>-1</sup>}}) entre 2006 et 2015. {3.3.1.1, 4.2.3, Annexe 2.A, Figure RID.1}.<br />
<br />
[[Image:picto1.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]]A1.2 L'étendue de la couverture neigeuse de l'Arctique en juin a diminué de {{nobr|13,4 ± 5,4 %}} par décennie entre 1967 et 2018, soit une perte totale d'environ 2,5 millions de km<sup>2</sup>, principalement en raison de la hausse de la température de l'air en surface (degré de confiance élevé). Dans presque toutes les régions de haute montagne, l'épaisseur, l'étendue et la durée de la couverture neigeuse ont diminué au cours des dernières décennies, en particulier aux basses altitudes (degré de confiance élevé). {2.2.2, 3.4.1, Figure RID.1}.<br />
<br />
[[Image:picto1.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]]A1.3 Entre 1980 et aujourd’hui, les températures du pergélisol ont augmenté pour atteindre des niveaux records (degré de confiance très élevé), avec en particulier une augmentation récente de {{nobr|0,29 °C ± 0,12 °C}} entre 2007 et 2016 dans les régions polaires et de haute montagne, en moyenne mondiale. Le pergélisol arctique et boréal contient 1 460 à {{unité|1600|Gt}} de carbone organique, soit presque le double du carbone présent dans l'atmosphère (degré de confiance moyen). Il y a des éléments de preuve modérés et un faible niveau de cohérence quant à savoir si des émissions nettes supplémentaires de méthane et de CO<sub>2</sub> sont actuellement observées en raison du dégel du pergélisol dans les régions septentrionales. Le dégel du pergélisol et le recul des glaciers ont diminué la stabilité des pentes de haute montagne (degré de confiance élevé). {2.2.4, 2.3.2, 3.4.1, 3.4.3, Figure RID.1}.<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]A1.4 Entre 1979 et 2018, l'étendue de la banquise arctique a très probablement diminué pour chaque mois de l'année. Les réductions de la surface de la banquise pour le mois de septembre sont très probablement de {{nobr|12,8 ± 2,3 %}} par décennie. Ces changements de la banquise pour septembre sont probablement sans précédent depuis au moins {{unité|1000|ans}}. La banquise de l'Arctique s'est amincie, et la glace est de plus en plus jeune : entre 1979 et 2018, la proportion surfacique de glace pluriannuelle de plus de cinq ans a diminué d'environ 90{{lié}}% (degré de confiance très élevé). Les rétroactions dues à la perte de la banquise estivale et de la couverture printanière de neige sur terre ont contribué à amplifier le réchauffement dans l'Arctique (degré de confiance élevé), où la température de l'air en surface a probablement augmenté de plus du double de la moyenne mondiale au cours des deux dernières décennies. Les changements dans la banquise de l'Arctique peuvent avoir une influence sur les conditions météorologiques aux latitudes moyennes (degré de confiance moyen), mais il y a un degré de confiance faible dans la détection de cette influence dans des conditions météorologiques spécifiques. Dans l'ensemble, l'étendue de la banquise de l'Antarctique n'a pas eu de tendance statistiquement significative (1979-2018) en raison de signaux régionaux contrastés et d'une grande variabilité interannuelle (degré de confiance élevé). {3.2.1, 6.3.1 ; Encadré 3.1 ; Encadré 3.2 ; A1.2, Figures RID.1, RID.2}.<br />
<br />
[[Image:Rapport_spécial_du_GIEC_sur_l%25u2019océan_et_la_cryosphère_SROCC-RID1.png|1000px]]<br />
<br />
'''Figure RID.1''' : ''Observation et modélisation des changements historiques dans l'océan et la cryosphère depuis 1950{{lié}}<ref> Cela ne signifie pas que les changements ont commencé en 1950. Certaines variables ont changé depuis la période préindustrielle.</ref>, et projections des changements futurs dans les scénarios d'émissions de gaz à effet de serre faibles (RCP2.6) et élevés (RCP8.5). {Encadré RID.1}. a) Changement de la température moyenne mondiale de l'air à la surface avec plage probable {Encadré RID.1, Encadré 1 du chapitre 1}. ''<br />
Changements liés à l'océan avec des fourchettes très probables pour : <br />
(b) Les changement de la température moyenne globale de la surface de la mer {Encadré 5.1, 5.2.2} ; <br />
(c) Les facteurs de variation du nombre de jours de vagues de chaleur océaniques. {6.4.1.1} ; <br />
(d) La variation du contenu calorifique global des océans (0-2000{{lié}}m de profondeur). L’axe droit montre une approximation de l’équivalent stérique du niveau de la mer obtenu en multipliant le contenu calorifique de l'océan par le coefficient de dilatation thermique moyen global (ε ≈ 0,125{{lié}}m par {{unité|1024|Joules}}){{lié}}<ref> Ce facteur d'échelle (expansion globale moyenne des océans exprimée en tant qu’élévation du niveau des océans en mètres par unité de chaleur) varie d'environ 10{{lié}}% entre les différents modèles, et il augmentera systématiquement d'environ 10{{lié}}% d'ici 2100 sous le forçage RCP8.5 en raison de l’augmentation du coefficient moyen de dilatation thermique dû au réchauffement des océans. {4.2.1, 4.2.2, 5.2.2}</ref> pour le réchauffement observé depuis 1970 {Figure 5.1} ; <br />
(h) la moyenne mondiale de l’acidité en surface (exprimée en pH). Les tendances d'observation évaluées sont compilées à partir des données de sites en haute mer produisant des séries temporelles depuis plus de 15 ans {Encadré 5.1, Figure 5.6, 5.2.2} ; et (i) la variation mondiale moyenne de l'oxygène dans les océans (100-600{{lié}}m de profondeur). Les tendances d'observation évaluées couvrent la période 1970-2010 et sont centrées sur 1996 {Figure 5.8, 5.2.2}. <br />
Évolution du niveau de la mer avec les changements probables pour : <br />
(m) Les variations du niveau moyen de la mer à l'échelle mondiale. Les hachures reflètent un degré de confiance faible dans les projections du niveau de la mer au-delà de 2100 et les barres en 2300 reflètent l'avis des experts sur la gamme des variations possibles du niveau de la mer {4.2.3, Figure 4.2} ; <br />
(e,f) Les composantes de la montée du niveau de la mer dues aux pertes de masse des calottes glaciaires au Groenland et en Antarctique {3.3.1} <br />
(g) Les composantes de la montée du niveau de la mer dues aux pertes de masse glaciaire {Encadré 6, Chapitre 2, Tableau 4.1}. <br />
Autres changements liés à la cryosphère avec des intervalles très probables pour : <br />
(j) Les changements de l'étendue de la banquise arctique pour septembre{{lié}}<ref> La banquise de l'Antarctique n'est pas représentée ici en raison de la faible confiance dans les projections futures. {3.2.2} </ref> {3.2.1, 3.2.2 Figure 3.3} ; <br />
(k) Les changements de la couverture de neige arctique pour juin (terres émergées au nord du 60°N) {3.4.1, 3.4.2, Figure 3.10} <br />
(l) Les changements de la surface de pergélisol superficiel (entre 3 et 4{{lié}}m) dans l'hémisphère Nord {3.4.1, 3.4.2, Figure 3.10}. Les évaluations des changements projetés selon les scénarios intermédiaires RCP4.5 et RCP6.0 ne sont pas disponibles pour toutes les variables considérées ici, mais lorsque c’est le cas, elles sont détaillées dans le rapport associé {Pour RCP4.5 voir : 2.2.2, Encadré 6 du chapitre 2, 3.2.2, 3.4.2, 3.4.2, 4.2.3, pour RCP6.0 voir Encadré 1 du Chapitre 1}.<br />
<br />
'''Encadré RID.1''' : Utilisation des scénarios de changement climatique dans le SROCC <br />
Les évaluations des changements futurs présentés dans ce rapport sont fondées en grande partie sur les projections du modèle climatique CMIP5{{lié}}<ref> CMIP5 est la phase 5 du Projet de comparaison interlaboratoires de modèles couplés (Annexe I : Glossaire).</ref> à l'aide des Trajectoires Représentatives de Concentration (RCP). Les RCP sont des scénarios qui comprennent des séries chronologiques d'émissions et de concentrations de la gamme complète des gaz à effet de serre (GES), des aérosols et des gaz chimiquement actifs, ainsi que de l'utilisation et de la couverture des sols. Les RCP ne fournissent qu'un seul ensemble parmi les nombreux scénarios possibles qui conduiraient à différents niveaux de réchauffement de la planète. {Annexe I : Glossaire}<br />
Ce rapport utilise principalement RCP2.6 et RCP8.5 dans ses évaluations, reflétant la littérature disponible. RCP2.6 correspond à un futur marqué par de faibles émissions de gaz à effet de serre, c’est-à-dire par l’atténuation du changement climatique, ce qui dans les simulations CMIP5 donne une chance sur trois de limiter le réchauffement climatique à moins de 2{{lié}}°C d'ici 2100{{lié}}<ref> Une trajectoire d'émission inférieure (RCP1.9), qui correspondrait à un niveau projeté de réchauffement inférieur au scenario RCP2.6, ne faisait pas partie du CMIP5. </ref>. En revanche, le scénario RCP8.5 est un scénario d'émissions de gaz à effet de serre élevées, en l'absence de politiques de lutte contre le changement climatique, ce qui entraîne une croissance continue et soutenue des concentrations atmosphériques de gaz à effet de serre. Par rapport à l'ensemble total des RCP, le RCP8.5 correspond à la trajectoire d'émission de gaz à effet de serre la plus élevée. Les chapitres de ce rapport font également référence à d'autres scénarios, y compris RCP4.5 et RCP6.0, qui correspondent à des niveaux intermédiaires d'émissions de gaz à effet de serre et entraînent des niveaux intermédiaires de réchauffement. {Annexe I : Glossaire, Encadré 1 du chapitre 1}.<br />
<br />
Le tableau RID.1 fournit des estimations du réchauffement total depuis la période préindustrielle sous quatre RCP différents pour les principaux intervalles d'évaluation utilisés pour le SROCC. Le réchauffement entre 1850-1900 et 1986-2005 a été évalué à 0,63{{lié}}°C (plage probable de {{nobr|0,57 à 0,6 °C}}) à partir d'observations de la température de l'air proche de la surface au-dessus de l'océan et du sol.<br />
De façon cohérente avec l'approche de l’AR5, les modélisations des changements futurs de la température moyenne globale de l'air en surface par rapport à 1986-2005 s'ajoutent à ce réchauffement observé. {Encadré 1 du chapitre 1}.<br />
<br />
'''Tableau RID.1:''' ''Projection de l'évolution de la température moyenne globale de la surface du globe par rapport à 1850-1900 pour deux périodes de temps dans le cadre de quatre RCP{{lié}}<ref> Dans certains cas, le présent rapport évalue les changements par rapport à 2006-2015. Le réchauffement de la période 1850-1900 à 2006-2015 a été évalué à 0,87{{lié}}°C (plage probable de 0,75 à 0,99{{lié}}°C). {Encadré 1 du chapitre 1}.</ref>.''<br />
<br />
<center><br />
{| class="wikitable"<br />
|-<br />
! !! colspan="2" |Court terme : 2031–2050!! colspan="2" |Fin du siècle : 2081–2100<br />
|-<br />
|Scenario||Moyenne (°C)||Gamme probable (°C)||Moyenne (°C)||Gamme probable (°C)<br />
|-<br />
|RCP2.6|| style="text-align:center;" |1.6|| style="text-align:center;" |1.1 à 2.0|| style="text-align:center;" |1.6|| style="text-align:center;" |0.9 à 2.4<br />
|-<br />
|RCP4.5|| style="text-align:center;" |1.7|| style="text-align:center;" |1.3 à 2.2|| style="text-align:center;" |2.5|| style="text-align:center;" |1.7 à 3.3<br />
|-<br />
|RCP6.0|| style="text-align:center;" |1.6|| style="text-align:center;" |1.2 à 2.0|| style="text-align:center;" |2.9|| style="text-align:center;" |2.0 à 3.8<br />
|-<br />
|RCP8.5|| style="text-align:center;" |2.0|| style="text-align:center;" |1.5 à 2.4|| style="text-align:center;" |4.3|| style="text-align:center;" |3.2 à 5.4<br />
|}</center><br />
<br />
'''A2. Il est quasiment certain que l'océan mondial s'est réchauffé sans arrêt depuis 1970 et qu'il a absorbé plus de 90{{lié}}% de la chaleur excédentaire dans le système climatique (degré de confiance élevé). Depuis 1993, le taux de réchauffement des océans a plus que doublé (probable). Les vagues de chaleur océaniques ont très probablement doublé en fréquence depuis 1982 et augmentent en intensité (degré de confiance très élevé). En absorbant plus de CO<sub>2</sub>, l'océan a subi une acidification de surface croissante (quasiment certain). Une perte d'oxygène s'est produite de la surface à -1000{{lié}}m (degré de confiance moyen). {1.4, 3.2, 5.2, 6.4, 6.7, Figures RID.1 et RID.2}'''<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]A2.1. La tendance au réchauffement des océans documentée dans le cinquième rapport d'évaluation (AR5) du GIEC s'est poursuivie. Depuis 1993, le taux de réchauffement des océans et donc d'absorption de chaleur a plus que doublé (probablement), passant de{{lié}}<ref> Un Zettajoule (ZJ) est égal à {{unité|1021|Joules}}. Réchauffer l'océan entier de 1{{lié}}°C nécessite environ 5500{{lié}}ZJ ; 144{{lié}}ZJ réchaufferaient les 100 premiers mètres d'environ 1{{lié}}°C.</ref> {{nobr|3,22 ± 1,61 ZJ.an<sup>-1</sup>}} (0-700{{lié}}m de profondeur) et {{nobr|0,97 ± 0,64 ZJ.an{{e|-1}}}} ({{nobr|700-2000 m}}) entre 1969 et 1993, à {{nobr|6,28 ± 0,48 ZJ.an{{e|-1}}}} ({{nobr|0-700 m}}) et {{nobr|3,86 ± 2,09 ZJ.an{{e|-1}}}} ({{nobr|700-2000 m}}) entre 1993 et 2017, et est attribué au forçage anthropique (très probablement).{1.4.1, 5.2.2, Tableau 5.1, Figure RID.1}.<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]A2.2 Entre 1970 et 2017, l'océan Austral a représenté 35 à 43{{lié}}% de l'apport total de chaleur dans les premiers {{unité|2000|m}} de profondeur de l'océan mondial (degré de confiance élevé). Sa part a augmenté pour atteindre 45-62{{lié}}% entre 2005 et 2017 (degré de confiance élevé). L'océan profond en dessous de {{unité|2000|m}} s'est réchauffé depuis 1992 (probablement), en particulier dans l'océan Austral. {1,4, 3.2.1, 5.2.2, Tableau 5.1, Figure RID.2}.<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]A2.3 À l'échelle mondiale, les épisodes de vagues de chaleur océaniques ont augmenté ; définies lorsque la température quotidienne de la surface de la mer dépasse le 99e centile local de la période allant de 1982 à 2016, les vagues de chaleur océaniques{{lié}}<ref> Une vague de chaleur océanique est une période de températures extrêmement chaudes près de la surface de la mer qui persiste pendant des jours, voire des mois, et peut atteindre des milliers de kilomètres (Annexe I : Glossaire).</ref> ont doublé en fréquence et leur durée, leur intensité et leur étendue ont augmenté (très probablement). Il est très probable qu'entre 84 et 90{{lié}}% des vagues de chaleur marines qui se sont produites entre 2006 et 2015 soient attribuables à l'augmentation des températures d’origine anthropique. {Tableau 6.2, 6.4 ; Figures RID.1 et RID.2}.<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]A2.4 La stratification de la densité{{lié}}<ref> Dans ce rapport, la stratification de la densité est définie comme le contraste de densité entre les couches peu profondes et les couches plus profondes. Une stratification accrue réduit l'échange vertical de chaleur, de salinité, d'oxygène, de carbone et de nutriments.</ref> a augmenté dans les {{unité|200|m}} supérieurs de l'océan depuis 1970 (très probablement).<br />
Le réchauffement observé de la surface des océans et l'ajout d'eau douce à haute latitude rendent l'eau de surface moins dense par rapport aux eaux profondes de l'océan (degré de confiance élevé) et empêchent le mélange entre eaux de surface et eaux profondes (degré de confiance élevé).<br />
La stratification moyenne des {{unité|200|m}} supérieurs a augmenté de {{nobr|2,3 ± 0,1 %}} (intervalle très probable) entre la moyenne de 1971-1990 et la moyenne de 1998-2017. {5.2.2}<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]A2.5 L'océan a absorbé entre 20 et 30{{lié}}% (très probablement) des émissions anthropiques totales de CO<sub>2</sub> depuis les années 80, ce qui a provoqué une acidification supplémentaire des océans. Depuis la fin des années 1980{{lié}}<ref> Selon les mesures in-situ ayant plus de quinze ans.</ref>, le pH de la surface de l'océan en haute mer a diminué de 0,017 à 0,027 unités de pH par décennie, et la baisse du pH de surface de l'océan a très probablement déjà dépassé les limites de la variabilité naturelle pour plus de 95{{lié}}% de la surface de l'océan. {3.2.1 ; 5.2.2 ; Encadré 5.1 ; Figures RID.1 et RID.2}.<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]A2.6 Les données couvrant la période 1970-2010 montrent que la perte d'oxygène en haute mer a très probablement varié de 0,5 à 3,3{{lié}}% sur les premiers {{unité|1000|m}}, et que le volume des zones de minimum d'oxygène a probablement augmenté de 3 à 8{{lié}}%. (degré de confiance moyen). La perte d'oxygène est principalement due à l'augmentation de la stratification des océans, au changement de la ventilation des eaux et à la biogéochimie (degré de confiance élevé). {5.2.2.2 ; Figures RID.1 et RID.2}.<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]A2.7 Les observations, aussi bien in situ (2004-2017) que basées sur des reconstitutions de la température de surface de la mer, indiquent que la circulation méridienne de retournement de l'Atlantique (AMOC){{lié}}<ref> La circulation méridienne de retournement de l'Atlantique (AMOC) est le principal système de courants dans les océans Atlantique Sud et Nord (Annexe I : Glossaire). </ref> a diminué par rapport à 1850-1900 (degré de confiance moyen). Les données sont insuffisantes pour quantifier l'ampleur de l'affaiblissement ou pour l'attribuer correctement au forçage anthropique en raison de la durée limitée des observations. Bien que l'attribution ne soit actuellement pas possible, les simulations du modèle CMIP5 de la période 1850-2015 montrent, en moyenne, un affaiblissement de l'AMOC lorsqu'elles sont dues au forçage anthropique. {6.7}.<br />
<br />
'''A3. Le niveau moyen des océans (NMO) s'élève, avec une accélération au cours des dernières décennies, en raison des taux croissants de fonte des glaces dans les calottes glaciaires au Groenland et en Antarctique (degré de confiance très élevé), ainsi que de la perte de masse glaciaire continue et de l'expansion thermique des océans. L'intensification des vents et des précipitations dans les cyclones tropicaux, et l'amplification des vagues de tailles extrêmes, combinées à l'augmentation relative du niveau de la mer, exacerbent les événements extrêmes de niveau des eaux et les risques côtiers (degré de confiance élevé). {3.3 ; 4.2 ; 6.2 ; 6.3 ; 6.8 ; Figures RID.1, RID.2, RID.4 et RID.5}'''<br />
<br />
[[Image:picto1.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto3.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]]A3.1 L'élévation totale du NMO pour la période 1902-2015 est de 0,16{{lié}}m (plage probable entre 0,12 et 0,21{{lié}}m). Le taux d'élévation du NMO pour la période 2006-2015, de 3,6 mm par an (3,1 à 4,1{{lié}}mm/an, plage très probable), est sans précédent au cours du dernier siècle (degré de confiance élevé), et d'environ 2,5 fois le taux de 1,4{{lié}}mm/an pour 1901-1990 ({{nobr|0,8 – 2,0 mm/an}}, plage très probable). Le cumul des contributions des calottes glaciaires et des glaciers sur la période 2006-2015 est la source principale d'augmentation du niveau de la mer (1,8{{lié}}mm/an, plage très probable : {{nobr|1,7-1,9 mm/an}}), dépassant l'effet de l'expansion thermique de l'eau des océans (1,4{{lié}}mm/an, plage très probable {{nobr|1,1- 1,7 mm/an}}){{lié}}<ref>Le taux global d'élévation des océans est supérieur à la somme des contributions de la cryosphère et des océans, en raison des incertitudes sur l'estimation du stockage de l’eau terrestre.</ref> (degré de confiance très élevé). La cause principale de l'augmentation du niveau moyen des océans depuis 1970 est le forçage anthropique (degré de confiance élevé) . {4.2.1, 4.2.2, Figure RID.1}<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto3.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]]A3.2 L'élévation du niveau de la mer a accéléré (extrêmement probable) en raison de l'augmentation combinée de la perte de glace des calottes glaciaires du Groenland et de l'Antarctique (degré de confiance très élevé). La perte de masse de la calotte glaciaire antarctique a triplé sur la période 2007-2016 en comparaison de 1997-2006. Pour le Groenland, la perte de masse a doublé sur la même période (probable, degré de confiance moyen). {3.3.1 ; Figures RID.1, RID.2 ; RID A1.1}<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto3.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]]A3.3. Une accélération des coulées et des retraits de glaciers en Antarctique, qui a le potentiel pour mener à une élévation du niveau des mers de plusieurs mètres en quelques siècles, est observée dans la barrière de glace de la mer d'Amundsen dans l'Antarctique occidental et dans la Terre de Wilkes de l'Antarctique oriental (degré de confiance très élevé). Ces changements pourraient être le commencement d'une instabilité irréversible{{lié}}<ref>L'échelle de temps de récupération est de l'ordre de plusieurs siècles à plusieurs millénaires (Annexe 1 : Glossaire).</ref> de la calotte glaciaire. L'incertitude sur le début de l'instabilité de la calotte glaciaire provient d'observations limitées, de modélisations inadéquates des processus en jeu dans les calottes glaciaires, et d'une compréhension limitée des interactions complexes entre l'atmosphère, l'océan et la calotte glaciaire. {3.3.1, Encadré 8 du chapitre 3, 4.2.3}<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto3.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]]A3.4 L'élévation du niveau des mers n'est pas uniforme et varie localement. Les différences régionales, dans la plage de ± 30{{lié}}% de l'élévation du NMO, sont le résultat de la perte de glaces terrestres et des variations dans le réchauffement et la circulation océanique. Les écarts à la moyenne planétaire peuvent être supérieurs dans les zones de mouvement terrestre vertical rapide, y compris lorsqu'il est d'origine humaine (par exemple, l'extraction d'eau souterraine). (degré de confiance élevé). {4.2.2, 5.2.2, 6.2.2, 6.3.1, 6.8.2, Figure RID.2}<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto3.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]]A3.5 Les hauteurs extrêmes de vagues, qui contribuent aux événements extrêmes de niveau des eaux, à l'érosion côtière et aux inondations, se sont accrues dans l'Océan Atlantique Nord et Sud d'environ 1,0{{lié}}cm/an à 0,8{{lié}}cm/an sur la période 1985-2018 (degré de confiance moyen). La perte de banquise dans l'Arctique a également accentué les hauteurs de vagues sur la période 1992-2014 (degré de confiance moyen). {4.2.2, 6.2, 6.3, 6.8, Encadré 6.1}<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto3.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]]A3.6 Le changement climatique d'origine anthropique a provoqué l'augmentation des précipitations observées (degré de confiance moyen), des vents (degré de confiance faible), et des événements extrêmes de niveau des eaux (degré de confiance élevé) associés à certains cyclones tropicaux, ce qui a augmenté l'intensité d'événements extrêmes multiples et des conséquences en cascade associées (degré de confiance élevé). Le changement climatique d'origine anthropique a contribué à la migration en direction des pôles de l'intensité maximale des cyclones tropicaux dans la partie occidentale du Pacifique Nord durant les dernières décennies, en lien avec l'expansion tropicale dont l'origine est le forçage anthropique (degré de confiance faible). Des éléments émergent en faveur d'une augmentation de la proportion annuelle globale de cyclones tropicaux de catégories 4 et 5 dans les dernières décennies (degré de confiance faible). {6.2, Tableau 6.2, 6.3, 6.8, Encadré 6.1}<br />
<br />
====Conséquences observées sur les écosystèmes====<br />
<br />
'''A4. Les changements de la cryosphère et les changements hydrologiques connexes ont eu des répercussions sur les espèces et les écosystèmes terrestres et d'eau douce dans les régions polaires et de haute montagne en raison de l'apparition de terres auparavant recouvertes de glace, de changements dans la couverture de neige et du dégel du pergélisol. Ces changements ont contribué à modifier les activités saisonnières, l'abondance et la répartition des espèces végétales et animales d'intérêt écologique, culturel et économique, les perturbations écologiques et le fonctionnement des écosystèmes. (degré de confiance élevé) {2.3.2, 2.3.3, 3.4.1, 3.4.3, Encadré 3.4, Figure RID.2}.'''<br />
<br />
[[Image:picto1.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]]A4.1 Au cours du siècle dernier, certaines espèces de plantes et d'animaux ont augmenté en abondance, ont déplacé leur aire de répartition et se sont établies dans de nouvelles régions à mesure que les glaciers reculaient et que la saison sans neige s'allongeait (degré de confiance élevé).<br />
Avec le réchauffement, ces changements ont augmenté localement le nombre d'espèces en haute montagne, les espèces de basse altitude migrant vers le haut (degré de confiance très élevé). Certaines espèces adaptées au froid ou dépendantes de la neige ont décliné en abondance, ce qui augmente leur risque d'extinction, notamment sur les sommets des montagnes (degré de confiance élevé). Dans les régions polaires et montagneuses, de nombreuses espèces ont modifié leurs activités saisonnières, surtout à la fin de l'hiver et au printemps (degré de confiance élevé). {2.3.3, Encadré 3.4}<br />
<br />
[[Image:picto1.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]]A4.2 L'augmentation des feux de forêt et le dégel abrupt du pergélisol, ainsi que les changements dans l'hydrologie de l'Arctique et en montagne ont modifié la fréquence et l'intensité des perturbations des écosystèmes (degré de confiance élevé). Il s'agit notamment d’impacts positifs et négatifs sur la végétation et la faune, comme le renne et le saumon (degré de confiance élevé). {2.3.3, 3.4.1, 3.4.3}<br />
<br />
[[Image:picto1.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]]A4.3 Les observations satellitaires révèlent un verdissement d’ensemble de la toundra, souvent indicatif d'une productivité végétale accrue (degré de confiance élevé). Certaines zones de brunissement dans la toundra et la forêt boréale indiquent que la productivité a diminué (degré de confiance élevé). Ces changements ont eu un impact négatif sur la capacité de ces écosystèmes à fournir des services de régulation, des services culturels ou à fournir de l'approvisionnement. Ces changements ont pu avoir impacts positifs transitoires pour l’approvisionnement dans les hautes montagnes (degré de confiance moyen) et dans les régions polaires (degré de confiance élevé). {2.3.1, 2.3.3, 3.4.1, 3.4.3, annexe I : Glossaire}<br />
<br />
'''A5. Depuis environ 1950, de nombreuses espèces marines représentant divers groupes ont vu leur aire de répartition géographique et leurs activités saisonnières changer en réaction au réchauffement des océans, aux changements de la banquise et aux modifications biogéochimiques de leur habitat, comme par exemple la perte d'oxygène (degré de confiance élevé). Cela a entraîné des changements dans la composition en espèces, l'abondance et la production de biomasse des écosystèmes, de l'équateur jusqu’aux pôles. Les modifications des interactions entre espèces ont eu des répercussions en cascade sur la structure et le fonctionnement de l'écosystème (degré de confiance moyen). Dans certains écosystèmes marins, les espèces sont affectées à la fois par les effets de la pêche et les changements climatiques (degré de confiance moyen). 3.2.3, 3.2.4, Encadré 3.4, 5.2.3, 5.3, 5.4.1, Figure RID.2}.'''<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]A5.1 Depuis les années 1950, les taux de déplacement vers les pôles dans les distributions de différentes espèces marines sont de 52 ± 33{{lié}}km par décennie pour les organismes des écosystèmes épipélagiques (à moins de {{unité|200|m}} de la surface) et de 29 ± 16{{lié}}km par décennie pour ceux des fonds marins (intervalles très probables). La vitesse et la direction des modifications observées dans les distributions sont déterminées par la température locale, l'oxygène et les courants océaniques au travers de gradients de profondeur, en latitude et en longitude (degré de confiance élevé). Le réchauffement a induit des expansions de l'aire de répartition de certaines espèces, ce qui a mené à une modification de la structure et du fonctionnement des écosystèmes, notamment dans l'Atlantique Nord, le Pacifique Nord-Est et l'Arctique (degré de confiance moyen). {5.2.3, 5.3.2, 5.3.6, Encadré 3.4, Figure RID.2}.<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]A5.2 Au cours des dernières décennies, la production primaire nette de l'Arctique a augmenté dans les eaux libres de glace (degré de confiance élevé) et les proliférations printanières de phytoplancton se produisent plus tôt dans l'année en réponse au changement de la banquise et à la disponibilité des éléments nutritifs, avec des conséquences positives et négatives variables dans l'espace pour les écosystèmes marins (degré de confiance moyen). Dans l'Antarctique,<br />
ces changements sont spatialement hétérogènes et ont été associés à des changements environnementaux locaux rapides, y compris le recul des glaciers et le changement de la banquise (degré de confiance moyen). Les changements dans les activités saisonnières, la production et la distribution de certains zooplanctons de l'Arctique et un déplacement vers le sud de la distribution de la population de krill antarctique dans l'Atlantique Sud sont associés aux changements environnementaux liés au climat (degré de confiance moyen). Dans les régions polaires, les mammifères marins et les oiseaux de mer associés aux banquises ont connu une contraction de l'habitat liée aux changements de la banquise (degré de confiance élevé) et des impacts sur le succès de leur recherche de nourriture en raison des impacts climatiques sur la répartition des proies (degré de confiance moyen). Les effets en cascade de multiples facteurs liés au climat sur le zooplancton polaire ont affecté la structure et la fonction du réseau trophique, la biodiversité ainsi que l’industrie de la pêche (degré de confiance élevé). {3.2.3, 3.2.4, Encadré 3.4, 5.2.3, Figure RID.2}.<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]A5.3 Les zones de remontée d'eau profonde sur les marges Est des bassins océaniques (EBUS) sont parmi les écosystèmes océaniques les plus productifs. L'augmentation de l'acidification des océans et la perte d'oxygène ont un impact négatif sur deux des quatre principaux systèmes de remontée d'eau : le courant de Californie et le courant de Humboldt (degré de confiance élevé). L'acidification des océans et la diminution du niveau d'oxygène dans le système de remontée d’eau du courant de Californie ont modifié la structure de l'écosystème, avec des impacts négatifs directs sur la production de biomasse et la composition en espèces (degré de confiance moyen). {Encadré 5.3, Figure RID.2}<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]A5.4 Le réchauffement de l'océan au {{s|XX}} et au-delà a contribué à une diminution globale du potentiel de capture maximal (degré de confiance moyen), aggravant les effets de la surpêche pour certains stocks de poissons (degré de confiance élevé). Dans de nombreuses régions, la diminution de l'abondance des stocks de poissons, de mollusques et crustacés due aux effets directs et indirects du réchauffement planétaire et des changements biogéochimiques a déjà contribué à réduire les prises des pêcheries (degré de confiance élevé). Dans certaines régions, l'évolution des conditions océaniques a contribué à l'expansion d’un habitat adapté et/ou à l'augmentation de l'abondance pour certaines espèces (degré de confiance élevé). Ces changements se sont accompagnés de changements dans la composition en espèces des prises des pêcheries depuis les années 1970 dans de nombreux écosystèmes (degré de confiance moyen). {3.2.3, 5.4.1, Figure RID.2}<br />
<br />
'''A6. Les écosystèmes côtiers sont affectés par le réchauffement des océans, parmi lesquels des vagues de chaleur océaniques intensifiées, l'acidification, la perte d'oxygène, l'intrusion de salinité et l'élévation du niveau de la mer, conjugués aux effets négatifs des activités humaines sur les océans et les terres (confiance élevée). Des impacts sont déjà observés sur la zone d’habitat et la biodiversité, ainsi que sur le fonctionnement et les services des écosystèmes (confiance élevée). {4.3.2, 4.3.3, 5.3, 5.4.1, 6.4.2, Figure RID.2}'''<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto3.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]A6.1 Les écosystèmes côtiers végétalisés protègent le littoral des tempêtes et de l'érosion et contribuent à atténuer les effets de l'élévation du niveau de la mer. Près de 50{{lié}}% des zones humides côtières ont disparu au cours des 100 dernières années, sous l'effet conjugué des pressions anthropiques localisées, de la montée du niveau de la mer, du réchauffement et des événements climatiques extrêmes (confiance élevée).<br />
Les écosystèmes côtiers végétalisés sont d'importants réservoirs de carbone ; leur perte est responsable de la libération actuelle de {{nobr|0,04-1,46 GtC.an<sup>-1</sup>}} (confiance moyenne). En réaction au réchauffement, les aires de distribution des prairies sous-marines et des forêts de varech se développent aux latitudes élevées et se rétractent aux latitudes basses depuis la fin des années 1970 (confiance élevée), et dans certaines régions, des pertes épisodiques surviennent à la suite de vagues de chaleur (confiance moyenne). La mortalité à grande échelle des mangroves liée au réchauffement depuis les années 1960 a été partiellement compensée par leur incursion dans les marais salants subtropicaux en raison de l'augmentation des températures, avec pour conséquence la disparition de zones ouvertes recouvertes de plantes herbacées qui fournissent nourriture et habitat à la faune qui en dépend (haute confiance). {4.3.3, 5.3.2, 5.3.6, 5.4.1, 5.5.1, Figure RID.2}.<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto3.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]A6.2 L'intrusion accrue d'eau de mer dans les estuaires, due à l'élévation du niveau de la mer, a entraîné une redistribution en amont d'espèces marines (confiance moyenne) et causé une raréfaction des habitats appropriés pour les populations estuariennes (confiance moyenne). Depuis les années 1970, l'augmentation des charges nutritives et organiques dans les estuaires, causée par l'activité humaine intensive et la sollicitation des fleuves, a exacerbé les effets stimulants du réchauffement des océans sur la respiration bactérienne, entraînant l'expansion des zones à faible teneur en oxygène (confiance élevée). {5.3.1}.<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto3.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]A6.3 Les impacts de l'élévation du niveau de la mer sur les écosystèmes côtiers comprennent la réduction des habitats, le déplacement géographique des espèces associées et la perte de la biodiversité et de la fonctionnalité des écosystèmes. Les impacts sont exacerbés par les effets directs de l'activité humaine sur l'environnement et lorsque les barrières anthropiques empêchent le déplacement vers la terre des marais et des mangroves (ce que l'on appelle la compression côtière) (confiance élevée). Selon la géomorphologie locale et l'apport sédimentaire, les marais et les mangroves peuvent croître verticalement à des vitesses égales ou supérieures à l'élévation actuelle du niveau moyen de la mer (confiance élevée). {4.3.2, 4.3.3, 5.3.2, 5.3.7, 5.4.1}<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto3.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]A6.4 Les récifs coralliens d’eau chaude et les rivages rocheux occupés par des organismes immobiles et calcifiants (p. ex. producteurs de coquillages et de squelettes) comme les coraux, les bernacles et les moules, sont actuellement touchés par des températures extrêmes et par l'acidification des océans (confiance élevée). Les vagues de chaleur océaniques ont déjà entraîné des blanchissements à grande échelle des coraux à une fréquence croissante (confiance très élevée) causant la dégradation des récifs à l'échelle mondiale depuis 1997 ; et la régénération est lente (plus de 15 ans) si elle se produit (confiance élevée). Les périodes prolongées de température élevée et de déshydratation des organismes posent un risque élevé pour les écosystèmes côtiers rocheux (confiance élevée). {SR1.5 ; 5.3.4, 5.3.5, 6.4.2.1, Figure RID.2}.<br />
<br />
[[Image:Rapport spécial du GIEC sur l%u2019océan et la cryosphère SROCC-RID2.png|1000px]]<br />
<br />
'''Figure RID.2''' : ''Synthèse des dangers régionaux observés et conséquences dans les régions océaniques{{lié}}<ref> Les mers ne sont pas évaluées individuellement mais en tant que régions océaniques dans le présent rapport.</ref> (en haut) et les régions de haute montagne et polaires (en bas) évalués dans le SROCC. Pour chaque région, les changements physiques, les conséquences sur les écosystèmes clés, sur les systèmes humains et sur les fonctions et services écosystémiques sont présentés. Pour les changements physiques, jaune et vert font référence à une augmentation et une diminution, respectivement, de la quantité ou de la fréquence de la grandeur mesurée. Pour les impacts sur les écosystèmes, les systèmes humains et les services écosystémiques, le bleu et le rouge indiquent si un impact observé est positif (bénéfique) ou négatif (néfaste) pour le système ou service donné, respectivement. Les cellules indiquées comme "augmentation et diminution" indiquent qu'à l'intérieur de cette région, l'augmentation et la diminution des changements physiques se vérifient, mais ne sont pas nécessairement égales ; il en va de même pour les cellules présentant des impacts attribuables "positifs et négatifs". Pour les régions océaniques, le niveau de confiance renvoie au niveau de confiance pour lequel on attribue les changements observés aux changements du forçage des gaz à effet de serre pour les changements physiques, et aux changements climatiques pour les écosystèmes, les systèmes humains et les services écosystémiques. Pour les régions de haute montagne et les régions polaires terrestres, le niveau de confiance dans l'attribution des changements physiques et des impacts, au moins en partie du fait d'un changement dans la cryosphère, est indiqué. Pas d'évaluation signifie : non applicable, non évalué à l'échelle régionale ou les preuves sont insuffisantes pour l'évaluation. Les changements physiques dans l'océan sont définis comme suit : Changement de température dans les couches océaniques de 0 à {{unité|700|m}}, à l'exception de l'océan Austral (0 à {{unité|2000|m}}) et de l'océan Arctique (couche supérieure mixte et principales branches entrantes) ; oxygène dans la couche 0-{{unité|1200|m}} ou couche minimale d'oxygène ; acidité de l'océan en pH en surface (la diminution du pH correspond à une acidification croissante des océans). Écosystèmes océaniques : Coraux se rapporte aux récifs coralliens d'eau chaude et aux coraux d'eau froide. La catégorie "couche supérieure de l’océan" fait référence à la zone épipélagique pour toutes les régions océaniques à l'exception des régions polaires, où les impacts sur certains organismes pélagiques dans les eaux libres plus profondes que les 200{{lié}}m supérieurs ont été inclus. Les zones humides côtières comprennent les marais salants, les mangroves et les herbiers marins. Les forêts de kelp sont les habitats d'un groupe spécifique de macroalgues. Les rivages rocheux sont des habitats côtiers dominés par des organismes calcifiés immobiles comme les moules et les bernacles. Les profondeurs océaniques sont des écosystèmes de fonds marins qui ont une profondeur de {{formatnum:3000}} à {{unité|6000|m}}. La banquise comprend les écosystèmes dans, sur et sous la banquise. Les services d'habitat désignent les structures et les services de soutien (par ex. habitat, biodiversité, production primaire). Le piégeage côtier du carbone désigne le “carbone bleu”, c’est à dire l'absorption et le stockage du carbone par des écosystèmes côtiers. Écosystèmes terrestres : La toundra fait référence à la toundra et aux prairies alpines, et englobe les écosystèmes terrestres de l'Antarctique. La migration fait référence à une augmentation ou à une diminution de la migration nette, et non à une valeur positive ou négative. Les impacts sur le tourisme font référence aux conditions d'exploitation du secteur touristique. Les services culturels comprennent l'identité culturelle, le sentiment d'appartenance et les valeurs spirituelles, intrinsèques et esthétiques, ainsi que les contributions de l'archéologie glaciaire. Les informations sous-jacentes sont données pour les régions terrestres dans les tableaux SM2.6, SM2.7, SM2.8, SM3.8, SM3.9, et SM3.10, et pour les régions océaniques dans les tableaux SM5.10, SM5.11, SM3.8, SM3.9, et SM3.10. {2.3.1, 2.3.2, 2.3.3, 2.3.4, 2.3.5, 2.3.6, 2.3.7, Figure 2.1, 3.2.1 ; 3.2.3 ; 3.2.4 ; 3.3.3 ; 3.4.1 ; 3.4.3 ; 3.5.2 ; Encadré 3.4, 4.2.2, 5.2.2, 5.2.3, 5.3.3, 5.4, 5.6, Figure 5.24, Encadré 5.3}''<br />
<br />
====Conséquences observées sur les population et les services écosystémiques====<br />
<br />
'''A7. Depuis le milieu du {{s|XX}}, le rétrécissement de la cryosphère dans l'Arctique et les régions de haute montagne a eu des répercussions principalement négatives sur la sécurité alimentaire, les ressources en eau, la qualité de l'eau, les moyens de subsistance, la santé et le bien-être, les infrastructures, les transports, le tourisme et les loisirs, ainsi que sur la culture des sociétés humaines, particulièrement chez les peuples autochtones (degré de confiance élevé). Les coûts et les bénéfices ont été inégalement répartis entre les populations et les régions. Les efforts d'adaptation ont bénéficié de l'inclusion du savoir autochtone et du savoir local (degré de confiance élevé). {1.1, 1.5, 1.6.2, 2.3, 2.4, 3.4, 3.5, Figure RID.2}.'''<br />
<br />
[[Image:picto1.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]]A7.1 La sécurité alimentaire et la sécurité de l'eau ont été affectées négativement par les changements dans la couverture neigeuse, la glace des lacs et des rivières et le pergélisol dans de nombreuses régions arctiques (degré de confiance élevé). Ces changements ont perturbé l'accès aux pâturages, à la chasse, à la pêche et aux zones de cueillette, ainsi que la disponibilité de nourriture dans ces zones, ce qui a nui aux moyens de subsistance et à l'identité culturelle des résidents de l'Arctique, en particulier pour les populations autochtones (degré de confiance élevé). Le recul des glaciers et l'évolution de la couverture neigeuse ont contribué à des baisses localisées des rendements agricoles dans certaines régions de haute montagne, comme dans l'Hindu Kush Himalaya et dans les Andes tropicales (degré de confiance moyen). {2.3.1, 2.3.7, Encadré 2.4, 3.4.1, 3.4.2, 3.4.3, 3.4.3, 3.5.2, Figure RID.2}<br />
<br />
[[Image:picto1.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]]A7.2 Dans l'Arctique, les effets négatifs des changements de la cryosphère sur la santé humaine comprennent un risque accru des maladies d'origine alimentaire ou hydrique, de malnutrition, de blessures et de problèmes de santé mentale, surtout chez les peuples autochtones (degré de confiance élevé). Dans certaines régions de haute montagne, la qualité de l'eau a été affectée par des contaminants, en particulier du mercure, libérés par la fonte des glaciers et la fonte du pergélisol (degré de confiance moyen). Les efforts d'adaptation liés à la santé dans l'Arctique vont de l'échelle locale à l'échelle internationale, et les succès ont été étayés par le savoir autochtone. (degré de confiance élevé). {1.8, Encadré 4 du chapitre 1, 2.3.1, 3.4.3}.<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]]A7.3 Les résidents de l'Arctique, et particulièrement les peuples autochtones, ont modifié le calendrier de leurs activités pour tenir compte des changements saisonniers et de la sécurité des conditions de déplacement sur terre, sur la glace et sur la neige. Les municipalités et l'industrie commencent à prendre en charge les défaillances des infrastructures associées aux inondations et au dégel du pergélisol, et certaines collectivités côtières ont prévu leur relocalisation (degré de confiance élevé). Le manque de financement, de compétences, de capacité et de soutien institutionnel pour s'engager de façon significative dans les processus de planification ont nui à l'adaptation (degré de confiance élevé). {3.5.2, 3.5.4, Encadré 9}<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]A7.4 Le transport maritime estival dans l'Arctique (y compris le tourisme) a augmenté au cours des deux dernières décennies, parallèlement à la réduction de la banquise (degré de confiance élevé). Cela a des répercussions sur le commerce mondial et les économies liées aux couloirs de navigation traditionnels et fait courir des risques aux écosystèmes marins et aux communautés côtières de l'Arctique (degré de confiance élevé), par exemple dûs à des espèces invasives et de la pollution locale. {3.2.1, 3.2.4, 3.5.4, 5.4.2, Figure RID.2}.<br />
<br />
[[Image:picto1.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]]A7.5 Au cours des dernières décennies, l'exposition des personnes et des infrastructures aux risques naturels a augmenté en raison de la croissance démographique, du tourisme et du développement socioéconomique (degré de confiance élevé). Certaines catastrophes ont été liées à des changements dans la cryosphère, par exemple dans les Andes, dans les hauts plateaux d’Asie, dans le Caucase et dans les Alpes européennes (degré de confiance moyen).<br />
{2.3.2.2, Figure RID.2}<br />
<br />
[[Image:picto1.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]]A7.6 La modification de l’enneigement et des glaciers ont affecté la quantité et la saisonnalité du ruissellement et des ressources en eau dans les bassins hydrographiques dominés par la neige et alimentés par les glaciers (degré de confiance très élevé). Les centrales hydroélectriques ont connu des changements de saisonnalité et aussi bien des augmentations que des diminutions de l’alimentation en eau provenant des régions de haute montagne, comme par exemple en Europe centrale, en Islande, dans l'ouest des États-Unis et du Canada et dans les Andes tropicales (degré de confiance moyen). Cependant, il n'y a que des éléments limités sur les conséquences sur l'opération de ces ouvrages ou sur la production d'énergie. {B1.4, 2.3.1}<br />
<br />
[[Image:picto1.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]]A7.7 Les aspects esthétiques et culturels de la haute montagne ont été affectés négativement par le déclin des glaciers et de la couverture neigeuse (par exemple dans l'Himalaya, en Afrique orientale, dans les Andes tropicales) (degré de confiance moyen). Le tourisme et les loisirs, notamment liés au ski et aux glaciers, à la randonnée pédestre et à l'alpinisme, ont également subi des effets négatifs dans de nombreuses régions montagneuses (degré de confiance moyen). Dans certains endroits, l'enneigement artificiel a réduit les impacts négatifs sur le tourisme lié au ski (degré de confiance moyen). {2.3.5, 2.3.6, Figure RID.2}<br />
<br />
'''A8. Les changements dans l'océan ont eu des conséquences sur les écosystèmes marins et les services écosystémiques avec des résultats régionaux divers, mettant en cause leur gouvernance (degré de confiance élevé). Il en résulte à la fois des conséquences positives et négatives sur la sécurité alimentaire à travers la pêche (degré de confiance moyen), les cultures locales et les moyens de subsistance (degré de confiance moyen), et le tourisme et les loisirs (degré de confiance moyen). Les conséquences sur les services écosystémiques affectent négativement la santé et le bien-être (degré de confiance moyen) ainsi que les peuples autochtones et les communautés locales qui dépendent de la pêche (confiance élevée). {1.1, 1.5, 3.2.1, 5.4.1, 5.4.2, Figure RID.2}'''<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]A8.1 Les changements induits par le réchauffement dans la distribution spatiale et l'abondance de certains stocks de poissons, de mollusques et de crustacés ont eu des effets positifs et négatifs sur les prises, les avantages économiques, les moyens de subsistance et la culture locale (degré de confiance élevé). Il y a des conséquences négatives pour les peuples autochtones et les communautés locales qui dépendent de la pêche (degré de confiance élevé). Les changements dans la répartition et l'abondance des espèces ont mis à l'épreuve la gouvernance internationale et nationale des océans et des pêches, y compris dans l'Arctique, l'Atlantique Nord et le Pacifique, en ce qui concerne la réglementation de la pêche pour assurer l'intégrité des écosystèmes et le partage des ressources entre entités de pêche (degré de confiance élevé). {3.2.4, 3.5.3, 5.4.2, 5.5.2, Figure RID.2}<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto3.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]A8.2 Depuis les années 1980, les proliférations d'algues nuisibles présentent une expansion de leur aire de répartition et une fréquence accrue dans les zones côtières en réponse à des facteurs climatiques et non climatiques comme l'augmentation du ruissellement des nutriments fluviaux (degré de confiance élevé). Les tendances observées dans les proliférations algales nuisibles sont attribuées en partie aux effets du réchauffement des océans, des vagues de chaleur marines, de la perte d'oxygène, de l'eutrophisation et de la pollution (degré de confiance élevé). Les proliférations d'algues nuisibles ont eu des effets négatifs sur la sécurité alimentaire, le tourisme, l'économie locale et la santé humaine (degré de confiance élevé). Les communautés humaines qui sont les plus vulnérables à ces risques biologiques sont celles qui vivent dans des régions où il n'existe pas de programmes de surveillance soutenus et de systèmes d'alerte rapide dédiés à la prolifération d'algues nuisibles (degré de confiance moyen). {Encadré 5.4, 5.4.2, 6.4.2}.<br />
<br />
'''A9. Les communautés côtières sont exposées à de multiples dangers liés au climat, notamment les cyclones tropicaux, les niveaux extrêmes de la mer et les inondations, les canicules marines, la perte de la banquise et le dégel du pergélisol (degré de confiance élevé). Diverses réponses ont été mises en œuvre dans le monde entier, le plus souvent après des événements extrêmes, mais aussi dans certains cas en prévision d'une élévation future du niveau de la mer, par exemple dans le cas de grandes infrastructures. {3.2.4, 3.4.4, 3.4.3, 4.3.2, 4.3.3, 4.3.4, 4.4.2, 5.4.2, 6.2, 6.4.2, 6.8, Encadré 6.1, Encadré 9, Figure RID.5}'''<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto3.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]]A9.1 L'attribution des impacts de l’élévation actuelle du niveau de la mer sur les populations côtières reste difficile dans la plupart des endroits, car les impacts ont été exacerbés par des facteurs non climatiques d'origine humaine, tels que l'affaissement du sol (par exemple, lié à l'extraction des eaux souterraines), la pollution, la dégradation des habitats, et l’extraction des récifs et du sable (degré de confiance élevé). {4.3.2., 4.3.3}<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto3.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]]A9.2 La protection des côtes par des ouvrages, comme des digues, des brise-lames ou des barrages, est très répandue dans de nombreuses villes côtières et dans les deltas. Les approches écosystémiques et hybrides combinant écosystèmes et génie civil sont de plus en plus populaires dans le monde entier. L'avancée côtière, qui fait référence à la création de nouvelles terres en construisant vers la mer (par ex., la mise en valeur des terres), a une longue histoire dans la plupart des régions où il y a une population côtière dense et une pénurie de terres. Le recul côtier, qui fait référence à l'élimination de l'occupation humaine des zones côtières, est également observé, mais se limite généralement à de petites communautés humaines ou se produit pour créer des réserves côtières de zones humides. L'efficacité des réponses à l'élévation du niveau de la mer est évaluée à la figure RID.5. <br />
{3.5.3, 4.3.3, 4.4.2, 6.3.3, 6.9.1, Encadré 9}.<br />
<br />
==RID.B Les changements et les risques prévus==<br />
<br />
====Changements physiques projetés{{lié}}<ref>Ce rapport utilise principalement le RCP2.6 et le RCP8.5 pour les raisons suivantes : Ces scénarios représentent en grande partie la plage évaluée pour les sujets couverts dans le présent rapport ; ils représentent en grande partie ce qui est couvert dans la documentation évaluée, selon le CMIP5 ; et ils permettent une narration cohérente des changements prévus. Le RCP4.5 et le RCP6.0 ne sont pas disponibles pour tous les sujets abordés dans le rapport. {Encadré RID.1}<br />
</ref>====<br />
<br />
'''B1. La perte de masse des glaciers à l'échelle mondiale, le dégel du pergélisol, la diminution de la couverture de neige et de l'étendue de la glace de mer arctique devraient se poursuivre à court terme (2031-2050) en raison de la hausse de la température de l'air à la surface (degré de confiance élevé), avec des conséquences inévitables sur l’alimentation des cours d’eau et les risques locaux (degré de confiance élevé). Les calottes polaires du Groenland et de l'Antarctique devraient perdre de la masse à un rythme croissant tout au long du {{s|XXI}} et au-delà (degré de confiance élevé). Les taux et l'ampleur de ces changements dans la cryosphère devraient encore augmenter dans la seconde moitié du {{s|XXI}} dans un scénario à fortes émissions de gaz à effet de serre (degré de confiance élevé). De fortes réductions des émissions de gaz à effet de serre au cours des prochaines décennies devraient réduire les changements après 2050 (degré de confiance élevé). {2.2, 2.3, Encadré 6 du chapitre 2, 3.3, 3.4, Figure RID.1, Encadré RID.1}'''<br />
<br />
[[Image:picto1.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto3.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]]B1.1 Les réductions projetées de la masse des glaciers entre 2015 et 2100 (à l'exclusion des calottes polaires) vont de 18{{lié}}% ± 7{{lié}}% (plage probable) selon le RCP2.6 à {{nobr|36 % ± 11 %}} (plage probable) selon le RCP8.5 ce qui correspond à une contribution au niveau de la mer de 94 mm ± 25 mm (plage probable) selon le RCP2.6 et de {{nobr|200 mm ± 44 mm}} (plage probable) selon le RCP8.5 (degré de confiance moyen). Les régions dont les glaciers sont pour la plupart plus petits (Europe centrale, Caucase, Asie du Nord, Scandinavie, Andes tropicales, Mexique, Afrique orientale et Indonésie) devraient perdre plus de 80{{lié}}% de leur masse actuelle de glace d'ici 2100 selon le RCP8.5 (degré de confiance moyen) et de nombreux glaciers devraient disparaître quelque soient les émissions futures (très grande confiance). {Encadré 6 du chapitre 2, Figure RID.1}<br />
<br />
[[Image:picto1.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto3.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]]B1.2 En 2100, la contribution prévue de la calotte polaire du Groenland à l'élévation du niveau moyen des océans à l'échelle mondiale (NMO) est de 0,07{{lié}}m (plage probable {{nobr|0,04-0,12{{lié}}m}}) selon le RCP2.6, et de 0,15{{lié}}m (plage probable 0,08-0,27{{lié}}m) selon le RCP8.5. En 2100, la calotte glaciaire antarctique devrait contribuer pour 0,04{{lié}}m (plage probable {{nobr|0,01-0,11 m}}) selon le RCP2.6, et pour 0,12{{lié}}m (plage probable {{nobr|0,03-0,28 m}}) selon le RCP8.5. La calotte polaire du Groenland contribue actuellement davantage à l'élévation du niveau de la mer que la calotte polaire antarctique (degré de confiance élevé), mais l'Antarctique pourrait devenir un plus grand contributeur d'ici la fin du {{s|XXI}} en raison de son recul rapide (degré de confiance faible). Au-delà de 2100, la divergence croissante entre les contributions relatives du Groenland et de l'Antarctique à l'augmentation du niveau moyen des océans à l'échelle mondiale selon le RCP8.5 a des conséquences importantes sur le rythme de l'élévation relative du niveau de la mer dans l'hémisphère Nord. {3.3.1, 4.2.3, 4.2.5, 4.3.3, Encadré 8, Figure RID.1} <br />
<br />
[[Image:picto1.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]]B1.3 La couverture neigeuse de l'Arctique en automne et au printemps devrait diminuer de 5 à 10{{lié}}% à court terme (dans la période 2031-2050) par rapport à la période 1986-2005, et rester stable ensuite selon le RCP2.6, mais diminuer de 15 à 25{{lié}}% supplémentaires d'ici la fin du siècle selon le RCP8.5 (degré de confiance élevé). Dans les régions de haute montagne, l'épaisseur moyenne de la neige hivernale à basse altitude devrait diminuer de 10 à 40{{lié}}% d'ici la période 2031-2050 par rapport à 1986-2005, quelque soit le scénario RCP (degré de confiance élevé). Pour la période 2081-2100, cette diminution devrait être de 10 à 40{{lié}}% pour le RCP2.6 et de 50 à 90{{lié}}% pour le RCP8.5. {2.2.2, 3.3.2, 3.4.2, Figure RID.1}<br />
<br />
[[Image:picto1.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]]B1.4 On prévoit un dégel généralisé du pergélisol au cours de ce siècle (degré de confiance très élevé) et au-delà. D'ici 2100, la zone de pergélisol proche de la surface (à une profondeur de 3-4{{lié}}m) devrait diminuer de {{nobr|24 % ± 16 %}} (plage probable) selon le RCP2.6 et de {{nobr|69 % ± 20 %}} (plage probable) selon le RCP8.5. Le scénario RCP8.5 conduit à un cumul de libération dans l'atmosphère de quantités de carbone provenant du pergélisol sous forme de CO<sub>2</sub>{{lié}}<ref>Pour ce qui est des émissions anthropiques annuelles totales de CO<sub>2</sub>, elles ont été en moyenne de {{nobr|10,8 ± 0,8 GtC}} par an ({{nobr|39,6 ± 2,9 GtCO<sub>2</sub>}} par an) sur la période 2008-2017. Les émissions anthropiques annuelles totales de méthane ont été de {{nobr|0,35 ± 0,01 GtCH<sub>4</sub>}} par an en moyenne sur la période 2003-2012. {5.5.1}<br />
</ref> et de méthane pouvant varier entre des dizaines et des centaines de milliards de tonnes (GtC) d'ici 2100, ce qui pourrait exacerber le changement climatique (degré de confiance moyen). Les scénarios d'émissions plus faibles diminuent les réactions d’émissions de carbone du pergélisol (degré de confiance élevé). Le méthane ne contribue qu'à une petite fraction des émissions supplémentaires totales de carbone, mais il est significatif en raison de son potentiel de réchauffement plus élevé. L'augmentation de la croissance des plantes devrait permettre de reconstituer en partie le carbone du sol, mais elle ne correspondra pas aux émissions de carbone à long terme (degré de confiance moyen). {2.2.4, 3.4.2, 3.4.3, Figure RID.1, Encadré 5 du chapitre 1}<br />
<br />
[[Image:picto1.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]]B1.5 Dans de nombreuses régions de haute montagne, on prévoit que le recul des glaciers et le dégel du pergélisol diminueront la stabilité des pentes, et que le nombre et la superficie des lacs glaciaires continueront d'augmenter (degré de confiance élevé). Les inondations dues à la vidange des lacs glaciaires ou à la pluie sur la neige, les glissements de terrain et les avalanches devraient également survenir en de nouveaux endroits ou en de nouvelles saisons (degré de confiance élevé). {2.3.2}<br />
<br />
[[Image:picto1.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]]B1.6 L’alimentation des cours d'eau dans les bassins de haute montagne dominés par la neige ou alimentés par les glaciers devrait changer quel que soit le scénario d'émissions (degré de confiance très élevé), avec une augmentation de l’alimentation moyenne en hiver (degré de confiance élevé) et des pointes printanières plus précoces (degré de confiance très élevé). Dans tous les scénarios d'émissions, on prévoit que l’alimentation moyenne annuelle et l’alimentation estivale provenant des glaciers culminera à la fin du {{s|XXI}} ou avant (degré de confiance élevé), par exemple vers le milieu du siècle dans les hautes montagnes d’Asie, suivi d'un déclin de l’alimentation glaciaire. Dans les régions où la couverture glaciaire est faible (par exemple les Andes tropicales, les Alpes européennes), la plupart des glaciers ont déjà dépassé ce pic (degré de confiance élevé). Le déclin prévu de l’alimentation provenant des glaciers d'ici 2100 (RCP8.5) peut réduire l’écoulement dans les bassins de 10{{lié}}% ou plus pendant au moins un mois de la saison de fonte dans plusieurs grands bassins hydrographiques, en particulier en haute montagne en Asie pendant la saison sèche (degré de confiance faible). {2.3.1}<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]B1.7 La perte de glace de mer de l’Arctique devrait se poursuivre jusqu'au milieu du siècle, avec des différences par la suite en fonction de l'ampleur du réchauffement planétaire : pour un réchauffement planétaire stabilisé à 1,5{{lié}}°C, la probabilité annuelle avant la fin du siècle d'un mois de septembre sans glace de mer est d'environ 1{{lié}}%, et cette probabilité passe à {{nobr|10 %-35 %}} pour un réchauffement planétaire stabilisé à 2{{lié}}°C (degré de confiance élevé). Il y a peu de certitudes concernant les projections de la glace de mer de l'Antarctique. {3.2.2, Figure RID.1}<br />
<br />
'''B2. Au cours du {{s|XXI}}, on prévoit que les conditions de l'océan seront sans précédent avec une augmentation des températures (pratiquement certaine), une stratification plus importante de la couche supérieure de l'océan (très probable), une acidification accrue (pratiquement certaine), une baisse de l'oxygénation (degré de confiance moyen) et une production primaire nette modifiée (degré de confiance faible). Les vagues de chaleur marines (degré de confiance très élevé) et les phénomènes extrêmes liés à El Niño et La Niña (degré de confiance moyen) devraient devenir plus fréquents. La Circulation Méridienne de Retournement Atlantique (AMOC) devrait s'affaiblir (très probablement). Les taux et l'ampleur de ces changements seront plus faibles dans les scénarios à faibles émissions de gaz à effet de serre (très probable). {3.2, 5.2, 6.4, 6.5, 6.7, Encadré 5.1, Figures RID.1 et RID.3}'''<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]B2.1 L'océan continuera de se réchauffer tout au long du {{s|XXI}} (pratiquement certain). D'ici 2100, on prévoit que les {{formatnum:2000}} premiers mètres de l'océan absorberont de 5 à 7 fois plus de chaleur selon le RCP8.5 (ou de 2 à 4 fois plus selon le RCP2.6) que le cumul d'absorption de chaleur par les océans observé depuis 1970 (très probablement). La moyenne annuelle de stratification de la densité19 des 200 premiers mètres mesurée entre 60{{lié}}°S et 60{{lié}}°N devrait augmenter dans la période 2081-2100 par rapport à la période 1986-2005 de 12{{lié}}% à 30{{lié}}% selon le RCP8,5 et de 1{{lié}}% à 9{{lié}}% selon le RCP2,6 (très probablement), ce qui inhiberait les flux verticaux de nutriments, de carbone et d’oxygène. {5.2.2.2, Figure RID.1}<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]B2.2 D’ici la période 2081-2100, selon le RCP8.5, la teneur en oxygène de l'océan (degré de confiance moyen), la teneur en nitrate des couches supérieures de l'océan (degré de confiance moyen), la production primaire nette (degré de confiance faible) et les exportations de carbone (degré de confiance moyen) devraient diminuer en moyenne respectivement de 3-4{{lié}}%, 9-14{{lié}}%, 4-11{{lié}}% et 9-16{{lié}}% par rapport à la période 2006-2015. Selon le RCP2.6, les changements anticipés à l'échelle mondiale d'ici 2081-2100 sont inférieurs à ceux du RCP8.5 pour la perte d'oxygène (très probable), la disponibilité des nutriments (aussi probable qu'improbable) et la production primaire nette (degré de confiance élevé). {5.2.2, encadré 5.1, Figures RID.1 et RID.3}<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]B2.3 L'absorption continuelle de carbone par l'océan d'ici 2100 ne peut qu'exacerber l'acidification des océans. Le pH de la surface de l'océan devrait diminuer d'environ 0,3 unité de pH d'ici la période 2081-2100 par rapport à la période 2006-2015 selon le RCP8.5 (pratiquement certain). Selon le RCP8.5, il y a des risques élevés pour les espèces clés formant des coquilles d'aragonite en raison du franchissement d'un seuil de stabilité de l'aragonite tout au long de l'année dans les océans polaires et subpolaires d'ici la période 2081-2100 (très probablement). Selon le RCP2.6, ces conditions seront évitées au cours du siècle (très probablement), mais certains systèmes de remontée d’eau profonde dans les marges Est devraient rester vulnérables (degré de confiance élevé). {3.2.3, 5.2.2, Encadré 5.1, Encadré 5.3, Figure RID.1}<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]B2.4 Les conditions climatiques, sans précédent depuis la période préindustrielle, se développent dans l'océan et augmentent les risques pour les écosystèmes de haute mer. L'acidification et le réchauffement de la surface sont déjà apparus au cours de la période historique (très probablement). La perte d'oxygène entre 100 et 600{{lié}}m de profondeur devrait se produire sur 59 à 80{{lié}}% de la superficie de l'océan d'ici la période 2031-2050 selon le RCP8.5 (très probable). Les cinq facteurs principaux de changement des écosystèmes marins (réchauffement et acidification de la surface, perte d'oxygène, changement de la teneur en nitrate et de la production nette primaire) devraient tous se produire avant 2100 dans plus de 60{{lié}}% de la superficie des zones océaniques selon le RCP8.5 et dans plus de 30{{lié}}% de la superficie selon le RCP2.6 (très probable). {Annexe I : Glossaire, Encadré 5.1, Encadré 5.1, Figure 1}<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]B2.5 Les vagues de chaleur marines devraient encore augmenter en fréquence, en durée, en étendue spatiale et en intensité (température maximale) (degré de confiance très élevé). Les modèles climatiques prévoient une augmentation de la fréquence des vagues de chaleur marines d’ici la période 2081-2100 par rapport à la période 1850-1900 d'environ 50 fois selon le RCP8.5 et de 20 fois selon le RCP2.6 (degré de confiance moyen). Les plus fortes augmentations de fréquence sont prévues pour l'Arctique et les océans tropicaux (degré de confiance moyen). L'intensité des vagues de chaleur marines devrait être multipliée par 10 environ d'ici la période 2081-2100 par rapport à la période 1850-1900 (degré de confiance moyen) selon le RCP8.5. {6.4, figure RID.1}<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]B2.6 Les phénomènes extrêmes liés à El Niño et à La Niña devraient probablement augmenter en fréquence au {{s|XXI}} et probablement intensifier les risques existants, avec des réactions plus sèches ou plus humides dans plusieurs régions du monde. Les phénomènes extrêmes liés à El Niño devraient se produire environ deux fois plus souvent au {{s|XXI}} qu’au {{s|XX}} qu’il s’agisse du RCP2.6 ou du RCP8.5 (degré de confiance moyen). Les projections indiquent également une augmentation en fréquence des phénomènes extrêmes liés au Dipôle de l'Océan Indien (degré de confiance faible). {6.5 ; Figures 6.5 et 6.6}<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]B2.7 L'AMOC devrait s'affaiblir au {{s|XXI}} selon tous les RCP (très probable), bien qu’un effondrement soit très peu probable (degré de confiance moyen). Selon les projections du CMIP5, d'ici 2300, un effondrement de l'AMOC est aussi probable qu'improbable pour les scénarios à émissions élevées et très improbable pour les scénarios à faibles émissions (degré de confiance moyen). Tout affaiblissement substantiel de l’AMOC devrait entraîner une baisse de la productivité marine dans l'Atlantique Nord (degré de confiance moyen), davantage de tempêtes en Europe du Nord (degré de confiance moyen), moins de précipitations estivales au Sahel (degré de confiance élevé) et de précipitations estivales sud-asiatiques (degré de confiance moyen), un nombre réduit de cyclones tropicaux dans l'Atlantique (degré de confiance moyen) et une hausse du niveau régional des mers le long des côtes nord-est de l'Amérique du Nord (degré de confiance moyen). De tels changements s’ajouteraient aux effets du réchauffement planétaire. {6.7, Figures 6.8-6.10}<br />
<br />
'''B3. Le niveau de la mer continue de monter à un rythme croissant. Des élévations extrêmes du niveau de la mer qui sont traditionnellement rares (une fois par siècle dans un passé récent) devraient se produire fréquemment (au moins une fois par an) à de nombreux endroits d'ici 2050 selon tous les scénarios RCP, particulièrement dans les régions tropicales (degré de confiance élevé). La fréquence croissante des niveaux d'eau élevés peut avoir de graves répercussions à de nombreux endroits, selon l'exposition (degré de confiance élevé). L'élévation du niveau de la mer devrait se poursuivre au-delà de 2100 dans tous les scénarios RCP. Pour un scénario impliquant des émissions élevées (RCP8.5), les projections de l'élévation mondiale du niveau de la mer d'ici 2100 sont supérieures à celles du RE5 en raison d'une contribution plus importante de la calotte glaciaire antarctique (degré de confiance moyen). Dans les siècles à venir, l'élévation du niveau de la mer devrait, selon le RCP8.5, dépasser des valeurs de plusieurs centimètres par an, entraînant une élévation de plusieurs mètres (degré de confiance moyen), tandis que pour le RCP2.6, elle devrait être limitée à environ 1m en 2300 (degré de confiance faible). L'augmentation prévue de l'intensité des cyclones tropicaux et des précipitations (degré de confiance élevé) aggravera le niveau extrême des mers et les phénomènes côtiers dangereux. Les changements prévus dans les hauteurs des vagues et des marées varient localement en ce qui concerne l'amplification ou l'atténuation de ces dangers (degré de confiance moyen). {Encadré 5 du chapitre 1, Encadré 8 chapitre 3, 4.1, 4.2, 5.2.2, 6.3.1, Figures RID.1, RID.4 et RID.5}'''<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto3.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]]B3.1 L'élévation du niveau moyen des océans (NMO) selon le RCP2.6 devrait être de 0,39{{lié}}m ({{nobr|0,26-0,53 m}}, portée probable) pour la période 2081-2100, et de 0,43{{lié}}m ({{nobr|0,29-0,59 m}}, fourchette probable) en 2100, par rapport aux prévisions pour 1986-2005. Pour RCP8.5, l'élévation correspondante du NMO est de 0,71{{lié}}m ({{nobr|0,51-0,92 m}}, fourchette probable) pour 2081-2100 et 0,84{{lié}}m (0,61-1,10{{lié}}m, fourchette probable) en 2100. Les projections d'élévation du niveau moyen des océans sont plus élevées de 0,1{{lié}}m par rapport à l'AR5 sous RCP8.5 en 2100, et la fourchette probable dépasse 1{{lié}}m en 2100 du fait de pertes prévues plus importantes au niveau de la calotte glacière Antarctique (degré de confiance moyen). L'incertitude à la fin du siècle est principalement due aux calottes glaciaires, en particulier en Antarctique. {4.2.3 ; Figures RID.1 et RID.5}<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto3.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]B3.2 Les projections concernant le niveau de la mer montrent des différences régionales autour du NMO. Les processus qui ne sont pas induits par le changement climatique récent, comme l'affaissement local causé par les processus naturels et les activités humaines, sont importants pour les changements qui surviennent dans les variations du niveau de la mer sur la côte (degré de confiance élevé). Tandis que l'importance relative de l'élévation du niveau de la mer due au climat devrait augmenter avec le temps, les processus locaux doivent être pris en compte pour les projections et les impacts du niveau de la mer (degré de confiance élevé). {RID 3.4, 4.2.1, 4.2.2, Figure RID.5}<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto3.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]]B3.3 Le taux d'élévation du niveau moyen des océans à l'échelle mondiale devrait atteindre 15 mm.an<sup>-1</sup> (10-20{{lié}}mm.an<sup>-1</sup>, fourchette probable) en 2100 selon le RCP8.5, et dépasser plusieurs centimètres par an au {{s|XXII}}. Selon le RCP2.6, le taux devrait atteindre 4{{lié}}mm.an<sup>-1</sup> (2-6 mm.an<sup>-1</sup>, fourchette probable) en 2100. Les études modélisées indiquent une élévation du niveau de la mer de plusieurs mètres d'ici 2300 ({{nobr|2,3-5,4 m}} pour le RCP8,5 et {{nobr|0,6-1,07 m}} pour le RCP2,6) (degré de confiance faible), indiquant l'importance de réduire les émissions pour limiter la montée du niveau de la mer. Les processus qui déterminent le moment de la perte future du plateau de glace et l'ampleur de l'instabilité des calottes glaciaires pourraient accroître la contribution de l'Antarctique à l'élévation du niveau de la mer à des valeurs nettement supérieures à celles de la fourchette probable en un siècle ou plus (degré de confiance faible). Compte tenu des conséquences de l'élévation du niveau de la mer provoquée par l'effondrement de certaines parties de la calotte glaciaire antarctique, ce risque d'impact élevé mérite notre attention. {Encadré 5 in chapitre 1, Encadré 8 in chapitre 3, 4.1, 4.2.3}<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto3.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]]B3.4 L'élévation du niveau moyen des océans à l'échelle mondiale entraînera une augmentation de la fréquence des élévations extrêmes du niveau de la mer dans la plupart des régions. On prévoit que les élévations locales du niveau de la mer qui se sont produites une fois par siècle (événements centennaux historiques) se produiront au moins annuellement dans la plupart des régions d'ici 2100 selon tous les scénarios RCP (niveau de confiance élevé). De nombreuses mégalopoles et petites îles de faible altitude (y compris les PEID) devraient connaître des événements centennaux historiques au moins une fois par an d'ici 2050 selon RCP2.6, RCP4.5 et RCP8.5. L'année où l'événement centennal historique devient un événement annuel dans les latitudes moyennes se situe le plus tôt dans RCP8.5, puis dans RCP4.5 et enfin dans RCP2.6. La fréquence croissante des niveaux d'eau élevés peut avoir de graves répercussions dans de nombreux lieux, selon le niveau d'exposition (niveau de confiance élevé). {4.2.3, 6.3, Figures RID.4 et RID.5}<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto3.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]B3.5 Les hauteurs significatives des vagues (la hauteur moyenne du creux à la crête du tiers supérieur des vagues) devraient augmenter dans l'océan Austral et le Pacifique oriental tropical (degré de confiance élevé) et en mer Baltique (degré de confiance moyen) et diminuer dans l'Atlantique Nord et en mer Méditerranée (confiance élevée) selon le scénario RCP8.5. Les amplitudes et les rythmes des marées côtières devraient changer en raison de l'élévation du niveau de la mer et des mesures d'adaptation côtières (très probablement). Les variations estimées des vagues résultant des changements de conditions météorologiques et des marées dues à l'élévation du niveau de la mer peuvent localement renforcer ou atténuer les risques côtiers (degré de confiance moyen). {6.3.1, 5.2.2}<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto3.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]]B3.6 L'intensité moyenne des cyclones tropicaux, la proportion de cyclones tropicaux des catégories 4 et 5 et les taux moyens de précipitations associés devraient augmenter si la hausse des températures mondiales est de 2{{lié}}°C au-dessus de toute période de référence (degré de confiance moyen). L'élévation du niveau moyen des océans contribuera à l'élévation du niveau extrême des mers associée aux cyclones tropicaux (degré de confiance très élevé). Les phénomènes côtiers seront exacerbés en raison d'une augmentation de l'intensité moyenne, de l'ampleur des ondes de tempête et des taux de précipitations dues aux cyclones tropicaux. On prévoit des augmentations plus importantes sous RCP8.5 que sous RCP2.6 entre le milieu du siècle et 2100 (degré de confiance moyen). Il y a peu de certitude quant aux changements dans la fréquence future des cyclones tropicaux à l'échelle mondiale. {6.3.1}<br />
<br />
====Risques projetés pour les écosystèmes====<br />
'''B.4 Les changements de la cryosphère terrestre continueront de modifier les écosystèmes terrestres et d'eau douce dans les régions polaires et de haute montagne, avec des changements majeurs dans la répartition des espèces qui entraîneront des changements dans la structure et le fonctionnement des écosystèmes et la perte éventuelle d’une biodiversité unique au monde (degré de confiance moyen). Les feux de forêt devraient augmenter considérablement pendant le reste du siècle dans la plupart des régions de toundra et des régions boréales, ainsi que dans certaines régions montagneuses (degré de confiance moyen). {2.3.3, Encadré 3.4, 3.4.3}'''<br />
<br />
[[Image:picto1.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]]B4.1 Dans les régions de haute montagne, la poursuite de la migration vers le haut des pentes des espèces de basse altitude, la contraction de l'aire de répartition et l'augmentation de la mortalité entraîneront le déclin des populations de nombreuses espèces alpines, en particulier celles qui dépendent des glaciers ou de la neige (degré de confiance élevé) avec une perte locale et éventuellement mondiale des espèces (degré de confiance moyen). La persistance des espèces alpines et le maintien des services écosystémiques dépendent de mesures de conservation et d'adaptation appropriées (degré de confiance élevé). {2.3.3}<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]]B4.2 Sur les terres arctiques, on prévoit une perte de biodiversité unique au monde, car il existe peu de refuges pour certaines espèces du Haut-Arctique et par conséquent ces espèces sont en concurrence avec des espèces plus tempérées (degré de confiance moyen). On prévoit que les arbustes et les arbres en expansion couvriront 24 à 52{{lié}}% de la toundra arctique d'ici 2050 (degré de confiance moyen). La forêt boréale devrait s’étendre à sa lisière nord, tout en diminuant à sa lisière sud, où elle sera remplacée par des zones boisées et arbustives à plus faible quantité de biomasse (degré de confiance moyen). {3.4.3, Encadré 3.4}<br />
<br />
[[Image:picto1.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]]B4.3 Le dégel du pergélisol et la diminution de la neige affecteront l'hydrologie et les feux de forêt de l'Arctique et des montagnes, avec des répercussions sur la végétation et la faune (degré de confiance moyen). Environ 20{{lié}}% du pergélisol terrestre de l'Arctique est vulnérable au dégel abrupt et à l'affaissement du sol, ce qui devrait accroître de plus de 50{{lié}}% la superficie des petits lacs d'ici 2100 selon le RCP8.5 (degré de confiance moyen). Même si l'on prévoit une intensification du cycle global de l'eau dans la région, y compris une augmentation des précipitations, de l'évapotranspiration et du débit des rivières se jetant dans l'océan Arctique, la diminution de la neige et du pergélisol peut entraîner l'assèchement du sol et avoir des conséquences sur la productivité et les perturbations des écosystèmes (degré de confiance moyen). On prévoit que les feux de forêt augmenteront pendant le reste du siècle dans la plupart des régions de toundra et des régions boréales, ainsi que dans certaines régions montagneuses, tandis que les interactions entre le climat et la végétation en évolution influenceront l'intensité et la fréquence futures des incendies (degré de confiance moyen). {2.3.3, 3.4.1, 3.4.2, 3.4.3, RID B1}<br />
<br />
'''B5. Une diminution de la biomasse mondiale des populations d'animaux marins, de leur production et du potentiel de capture des pêcheries, ainsi qu'un changement dans la composition en espèces sont projetés au cours du {{s|XXI}} dans tous les écosystèmes océaniques, de la surface aux fonds marin, selon tous les scénarios d'émission (degré de confiance moyen). Le taux et l'ampleur du déclin devraient être les plus élevés sous les tropiques (degré de confiance élevé), tandis que les impacts demeurent diversifiés dans les régions polaires (degré de confiance moyen) et augmentent pour les scénarios à fortes émissions. L'acidification des océans (degré de confiance moyen), la perte d'oxygène (degré de confiance moyen) et la réduction de l'étendue de la banquise (degré de confiance moyen) ainsi que les conséquences des activités humaines autres que l’augmentation des gaz à effet de serre (degré de confiance moyen) peuvent exacerber ces conséquences du réchauffement sur les écosystèmes. {3.2.3, 3.3.3, 5.2.2, 5.2.3, 5.2.4, 5.4.1, Figure RID.3}'''<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]B5.1 Le réchauffement prévu des océans et les changements dans la production primaire nette modifient la biomasse, la production et la structure des populations des écosystèmes marins. La biomasse mondiale d'animaux marins sur toute la chaîne alimentaire devrait diminuer de {{nobr|15,0 ± 5,9 %}} (plage très probable) et le potentiel de capture maximal des pêcheries de {{nobr|20,5-24,1 %}} d'ici la fin du {{s|XXI}} par rapport à la période 1986-2005 suivant le scénario RCP8.5 (degré de confiance moyen). Ces changements devraient être trois à quatre fois plus importants avec le RCP8.5 qu’avec le RCP2.6. {3.2.3, 3.3.3.3, 5.2.2, 5.2.3, 5.4.1, Figure RID.3}<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]B5.2 Dans le cadre d'une stratification accrue, la réduction de l'apport en nutriments devrait entraîner une baisse de la production primaire nette des océans tropicaux de 7 à 16{{lié}}% (plage très probable) suivant le RCP8.5 d'ici la période 2081-2100 (degré de confiance moyen). Dans les régions tropicales, la biomasse et la production d'animaux marins devraient diminuer davantage que la moyenne mondiale quel que soit le scénario d'émissions au {{s|XXI}} (degré de confiance élevé). Le réchauffement et les changements de la banquise devraient accroître la production primaire nette dans l'Arctique (degré de confiance moyen) et autour de l'Antarctique (degré de confiance faible), du fait d'apports en nutriments modifiés par des changements des remontées d’eau profonde et de la stratification. À l'échelle mondiale, on prévoit que le flux de sédimentation de matière organique provenant de la couche supérieure de l'océan diminuera, en grande partie en raison des changements dans la production primaire nette (degré de confiance élevé). Par conséquent, on prévoit que 95{{lié}}% ou plus des grands fonds marins (3 000 à 6 000{{lié}}m de profondeur) et des écosystèmes de coraux d'eau froide des profondeurs connaîtront un déclin de la biomasse benthique suivant le scénario RCP8.5 (degré de confiance moyen). {3.2.3, 5.2.2. 5.2.4, Figure RID.1}<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]B5.3 Le réchauffement, l'acidification des océans, la réduction de l'étendue saisonnière des banquises et la perte continue de la banquise pluriannuelle devraient avoir des répercussions directes et indirectes sur les écosystèmes marins polaires en raison de leurs effets sur les habitats, les populations et leur viabilité (degré de confiance moyen). L'aire de répartition géographique devrait se réduire pour les espèces marines de l'Arctique, y compris pour les mammifères marins, les oiseaux et les poissons, tandis que l'aire de répartition de certaines populations de poissons subarctiques devrait s'étendre, ce qui accentuera la pression sur les espèces du Haut Arctique (degré de confiance moyen). Dans l'océan Austral, l'habitat du krill de l'Antarctique, espèce clé de l’alimentation des manchots, des phoques et des baleines, devrait se contracter vers le sud suivant les scénarios RCP2.6 et RCP8.5 (degré de confiance moyen). {3.2.2, 3.2.3, 5.2.3}<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]B5.4 Le réchauffement des océans, la perte d'oxygène, l'acidification et la diminution des flux de carbone organique depuis la surface vers les profondeurs océaniques devraient nuire aux coraux d'eau froide, formant des habitats qui permettent une biodiversité élevée, en partie à cause d’une calcification réduite, d’une dissolution accrue des squelettes et de la bioérosion (degré de confiance moyen). La vulnérabilité et les risques sont les plus élevés lorsque les conditions de température et d'oxygène atteignent tous deux des valeurs en dehors des plages de tolérance de l'espèce (degré de confiance moyen). {Encadré 5.2, Figure RID.3}<br />
<br />
[[Image:Rapport spécial du GIEC sur l%u2019océan et la cryosphère SROCC-RID3.png|1000px]]<br />
<br />
'''Figure RID.3''' : Changements, impacts et risques prévus pour les régions océaniques et les écosystèmes : a) production primaire nette y compris en profondeur (le NPP dans le CMIP527{{lié}}<ref>Le NPP est évalué à partir du projet 5 de comparaison des modèles couplés (CMIP5).</ref> ), b) biomasse animale totale (y compris en profondeur - les poissons et les invertébrés du FISHMIP{{lié}}<ref>La biomasse animale provient du projet Modèles de Comparaison de Pêcheries et d'Écosystèmes Marins (FISHMIP).</ref>), c) potentiel maximal de capture des pêcheries et d) impacts et risques pour les écosystèmes côtiers et de haute mer. Les trois panneaux de gauche représentent l'image simulée des moyennes (a,b) et (c) observées pour le passé récent (1986-2005), les panneaux du milieu et de droite représentent respectivement les changements projetés (en %) d'ici 2081-2100 par rapport au passé récent dans les scénarios des émissions de gaz à effet de serre faibles (RCP2.6) et élevées (RCP8.5) {Encadré RID.1} . La biomasse animale totale dans un passé récent (b, panneau de gauche) représente la biomasse animale totale projetée pour chaque pixel spatial par rapport à la moyenne mondiale. c) *Prises moyennes observées dans un passé récent (d'après les données de la base de données mondiale sur les pêcheries Sea Around Us) ; les changements projetés du potentiel maximal de prises dans les pêcheries dans les eaux du plateau continental sont basés sur la moyenne de deux modèles de pêcheries et d'écosystèmes marins. Pour indiquer les zones d'incohérence du modèle, les zones ombrées représentent les régions où les modèles sont en désaccord sur la direction du changement pour a) et b) pour plus de 3 des 10 projections du modèle, et pour c) pour un modèle sur deux. Bien qu'ils ne soient pas ombrés, les changements prévus dans les régions arctique et antarctique en ce qui concerne b) la biomasse animale totale et c) le potentiel de capture des pêcheries sont peu fiables en raison des incertitudes associées à la modélisation des multiples facteurs en interaction et des réactions des écosystèmes. Les projections présentées en b) et c) sont motivées par les changements des conditions physiques et biogéochimiques de l'océan, par exemple la température, le niveau d'oxygène et la production primaire nette projetée à partir des modèles du système terrestre CMIP5. **L'épipélagique désigne la partie supérieure de l'océan où la profondeur est inférieure à 200{{lié}}m et où il y a suffisamment de lumière solaire pour permettre la photosynthèse. d) Évaluation des risques pour les écosystèmes côtiers et de haute mer en fonction des impacts climatiques observés et prévus sur la structure, le fonctionnement et la biodiversité des écosystèmes. Les impacts et les risques sont présentés en fonction des changements de la température moyenne à la surface du globe (GMST) par rapport au niveau préindustriel. Puisque les évaluations des risques et des impacts sont fondées sur la température de surface de la mer (SST), les niveaux de SST correspondants sont indiqués{{lié}}<ref>La conversion entre la GMST et la SST se base sur un facteur 1,44 qui provient des changements dans un ensemble de simulations du RCP8.5 ; ce facteur a une incertitude d'environ 4{{lié}}% du fait des différences entre les scénarios RCP2.6 et RCP8.5 {Tableau RID.1}</ref>.<br />
L'évaluation des transitions de risque est décrite au chapitre 5, sections 5.2, 5.3, 5.2.5 et 5.3.7 ainsi que dans les documents supplémentaires SM5.3, le tableau SM5.6, le tableau SM5.8 et d’autres parties du rapport sous-jacent. La figure indique les risques évalués à des niveaux approximatifs de réchauffement et les risques croissants liés au climat dans l'océan : réchauffement de l'océan, acidification, désoxygénation, stratification de densité accrue, changements dans les flux de carbone, élévation du niveau de la mer et augmentation de la fréquence et/ou de l'intensité des événements extrêmes. L'évaluation tient compte de la capacité d'adaptation naturelle des écosystèmes, de leur exposition et de leur vulnérabilité. L'impact et les niveaux de risque ne tiennent pas compte des stratégies de réduction des risques telles que les interventions humaines ou les changements futurs de facteurs non climatiques. Les risques pour les écosystèmes ont été évalués en tenant compte des aspects biologiques, biogéochimiques, géomorphologiques et physiques. Les risques plus élevés associés aux effets des aléas climatiques se renforçant mutuellement comprennent la perte d'habitat et de biodiversité, les changements dans la composition des espèces et l'aire de répartition de celles-ci et les impacts/risques sur la structure et le fonctionnement des écosystèmes, y compris les changements dans la biomasse et la densité animales et végétales, la productivité, les flux de carbone et le transport sédimentaire. Dans le cadre de l'évaluation, la documentation a été compilée et les données ont été extraites dans un tableau résumé. Un processus d’élicitation entre experts à plusieurs cycles a eu lieu avec une évaluation indépendante pour déterminer les seuils et une discussion finale pour arriver à un consensus. Plus d'informations sur les méthodes utilisées et la documentation sous-jacente se trouvent au chapitre 5, sections 5.2 et 5.3 et dans les documents supplémentaires. {3.2.3, 3.2.4, 5.2, 5.3, 5.2.5, 5.3.7, SM5.6, SM5.8, Figure 5.16, Encadré 1 du chapitre 1 Tableau CCB1}<br />
<br />
'''B6. Les risques d'impacts graves sur la biodiversité, la structure et la fonction des écosystèmes côtiers devraient être plus importants pour des températures plus élevées atteintes au {{s|XXI}} et au-delà dans le cadre de scénarios d’émissions élevées par rapport aux scénarios de plus faibles émissions. Les réactions prévues des écosystèmes comprennent la perte des habitats et de la diversité des espèces, et la dégradation des fonctions de l'écosystème. La capacité des organismes et des écosystèmes à s'ajuster et à s'adapter est plus importante dans les scénarios d'émissions plus faibles (degré de confiance élevé). Les écosystèmes sensibles tels que les herbiers marins et les forêts de kelp seront confrontés à des risques élevés si le réchauffement planétaire dépasse +2{{lié}}°C par rapport à la température préindustrielle, combiné à d'autres dangers liés au changement climatique (degré de confiance élevé). Les coraux d'eaux chaudes sont déjà confrontés à un risque élevé et devraient passer à un risque très élevé même si le réchauffement planétaire est limité à 1,5{{lié}}°C (degré de confiance très élevé). {4.3.3, 5.3, 5.5, Figure RID.3}'''<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto3.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]B6.1 D'ici 2100, tous les écosystèmes côtiers évalués devraient faire face à un niveau de risque croissant, allant d'un risque modéré à élevé suivant le RCP2.6, jusqu’à un risque élevé à très élevé selon le RCP8.5. Les écosystèmes côtiers rocheux intertidaux devraient être exposés à un risque très élevé d'ici 2100 (degré de confiance moyen) selon le RCP8.5 en raison de l'exposition au réchauffement, en particulier pendant les vagues de chaleur marines, ainsi que de l'acidification, de la hausse du niveau de la mer, de la perte des espèces calcifiantes et de la biodiversité (degré de confiance élevé). L'acidification des océans met ces écosystèmes à l'épreuve et limite encore davantage l’adéquation à leur habitat (degré de confiance moyen) en inhibant leur rétablissement par la réduction de la calcification et un accroissement de la bioérosion. Le déclin des forêts de kelp devrait se poursuivre dans les régions tempérées en raison du réchauffement, en particulier dans le cadre de l'intensification prévue des vagues de chaleur marines, avec un risque élevé d'extinctions locales selon le RCP8.5 (degré de confiance moyen). {5.3, 5.3.5, 5.3.6, 5.3.7, 6.4.2, Figure RID.3}<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto3.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]B6.2 Les herbiers marins, les prés salés et les réserves de carbone associées sont confrontés à un risque modéré en cas de réchauffement de la planète de 1,5{{lié}}°C qui augmente avec le réchauffement (degré de confiance moyen). Dans le monde, de 20{{lié}}% à 90{{lié}}% des zones humides côtières actuelles devraient disparaître d'ici 2100, selon la montée prévue du niveau moyen des océans, les différences régionales et les types de zones humides, surtout lorsque la croissance verticale est déjà limitée par une réduction des apports sédimentaires et que la migration vers les terres est limitée par des topographies escarpées ou des modifications humaines des rivages (degré de confiance élevé). {4.3.3, 5.3.2, Figure RID.3, RID A6.1}<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto3.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]B6.3 Le réchauffement des océans, l'élévation du niveau moyen des océans et les changements des marées devraient accroître la salinisation et l'hypoxie dans les estuaires (degré de confiance élevé), avec des risques élevés pour certains biotes, entraînant une migration, une réduction de la survie et une extinction locale dans les scénarios de fortes émissions (degré de confiance moyen). Ces impacts devraient être plus prononcés dans les estuaires eutrophiques et peu profonds les plus vulnérables, avec une faible amplitude de marée dans les régions tempérées et les latitudes élevées (degré de confiance moyen). {5.2.2., 5.3.1, Figure RID.3}<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto3.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]B6.4 Presque tous les récifs coralliens d'eaux chaudes devraient subir d'importantes pertes de superficie et des extinctions locales, même en cas de réchauffement planétaire limité à 1,5{{lié}}°C (degré de confiance élevé). La composition en espèces et la diversité des populations coralliennes restantes devraient différer des récifs actuels (degré de confiance très élevé). {5.3.4, 5.4.1, Figure RID.3}<br />
<br />
====Risques projetés pour les populations et les services écosystémiques====<br />
'''B7. Les changements futurs de la cryosphère terrestre devraient affecter les ressources en eau et leurs utilisations, comme la production hydroélectrique (degré de confiance élevé) et l'agriculture irriguée dans les zones de montagne et en aval (degré de confiance moyen), ainsi que les moyens de subsistance dans l'Arctique (degré de confiance moyen). Les changements dans les inondations, les avalanches, les glissements de terrain et la déstabilisation du sol devraient accroître les risques pour les infrastructures, les biens culturels, touristiques et récréatifs (degré de confiance moyen). {2.3, 2.3.1, 3.4.3}'''<br />
<br />
[[Image:picto1.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]]B7.1 Les risques de catastrophe pour les implantations humaines et les moyens de subsistance dans les zones de montagne et dans l'Arctique devraient augmenter (degré de confiance moyen) en raison de l'évolution future des risques tels que les inondations, les incendies, les glissements de terrain, les avalanches, le manque de fiabilité des conditions de glace et de neige et l'exposition accrue à ces risques des populations et des infrastructures (degré de confiance élevé). Les projections montrent que les approches techniques actuelles de réduction des risques seront moins efficaces à mesure que les dangers changent de nature (degré de confiance moyen). En montagne, des stratégies significatives de réduction des risques et d'adaptation peuvent aider à éviter l’augmentation des conséquences des inondations et des glissements de terrain bien que l'exposition et la vulnérabilité augmentent dans de nombreuses régions de montagne au cours de ce siècle (degré de confiance élevé) {2.3.2, 3.4.3 et 3.5.2}<br />
<br />
[[Image:picto1.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]]B7.2 On prévoit que l'affaissement de la surface terrestre causé par le dégel du pergélisol aura des répercussions sur les infrastructures urbaines et rurales de communication et de transport dans l'Arctique et dans les régions de montagne (degré de confiance moyen). La majeure partie des infrastructures arctiques se trouvent dans des régions où l'on prévoit une intensification du dégel du pergélisol d'ici le milieu du siècle. La modernisation et le réaménagement des infrastructures pourraient réduire de moitié les coûts associés au dégel du pergélisol et aux effets connexes du changement climatique d'ici 2100 (degré de confiance moyen). {2.3.4, 3.4.1, 3.4.3}<br />
<br />
[[Image:picto1.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]]B7.3 Le tourisme, les loisirs et les biens culturels de montagne devraient être affectés négativement par les changements futurs de la cryosphère (degré de confiance élevé). Dans le cadre d’un climat plus chaud dans la plupart des régions d'Europe, d'Amérique du Nord et du Japon, les technologies actuelles d'enneigement artificiel devraient être moins efficaces pour réduire les conséquences pour le ski, en particulier à 2{{lié}}°C de réchauffement planétaire et au-delà (degré de confiance élevé). {2.3.5, 2.3.6}<br />
<br />
'''B8. Les changements futurs dans la répartition et l’abondance des poissons et dans le potentiel de capture des pêcheries en raison du changement climatique devraient affecter les revenus, les moyens de subsistance et la sécurité alimentaire des populations dépendantes des ressources marines (degré de confiance moyen). À long terme, la perte et la dégradation des écosystèmes marins compromettent le rôle de l'océan dans les valeurs culturelles, récréatives et intrinsèques qui sont importantes pour l'identité et le bien-être humains (degré de confiance moyen). {3.2.4, 3.4.3, 5.4.1, 5.4.2, 6.4}'''<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]B8.1 Les déplacements géographiques prévus et les diminutions de la biomasse animale marine mondiale et du potentiel de capture de poissons sont plus prononcés dans le cadre du RCP8.5 que pour le RCP2.6, ce qui accroît les risques sur les revenus et les moyens de subsistance des communautés humaines dépendantes, particulièrement dans les régions économiquement vulnérables (degré de confiance moyen). Ces estimations de redistribution des ressources et de leur abondance augmentent les risques de conflits entre les pêcheries, les autorités ou les communautés (degré de confiance moyen). Les défis de gestion de la pêche sont très répandus dans le cadre du RCP8.5 avec des zones sensibles régionales tels que l'Arctique et l'océan Pacifique tropical (degré de confiance moyen). {3.5.2, 5.4.1, 5.4.2, 5.5.2, 5.5.3, 6.4.2, Figure RID.3}<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto3.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]B8.2 Le déclin des récifs coralliens d'eau chaude devrait compromettre considérablement les services qu'ils fournissent à la société, tels que l'alimentation (degré de confiance élevé), la protection côtière (degré de confiance élevé) et le tourisme (degré de confiance moyen). L'augmentation des risques pour la sécurité des produits de la mer (degré de confiance moyen) associée à la diminution de la disponibilité des produits de la mer devrait accroître le risque pour la santé nutritionnelle dans certaines communautés qui dépendent fortement des produits de la mer (degré de confiance moyen), comme celles de l'Arctique, de l'Afrique de l'Ouest et des petits États insulaires en voie de développement. De telles conséquences aggravent les risques liés à d'autres changements dans l'alimentation et les systèmes alimentaires causés par les changements sociaux et économiques et par les effets du changement climatique sur les terres émergées (degré de confiance moyen). {3.4.3, 5.4.2, 6.4.2}<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto3.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]B8.3 Le réchauffement planétaire compromet la qualité sanitaire des produits de la mer (degré de confiance moyen) par l'exposition humaine à une bioaccumulation élevée de polluants organiques persistants et de mercure dans les plantes et les animaux marins (degré de confiance moyen), l'augmentation de la prévalence des pathogènes flottants du genre ''Vibrio'' (degré de confiance moyen) et une probabilité accrue de prolifération d'algues toxiques (degré de confiance moyen). On prévoit que ces problèmes affecteront particulièrement les collectivités humaines qui consomment beaucoup de fruits de mer, comme les collectivités autochtones côtières (degré de confiance moyen), ainsi que les secteurs économiques comme la pêche, l'aquaculture et le tourisme (degré de confiance élevé). {3.4.3, 5.4.2, Encadré 5.3}<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto3.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]B8.4 Les impacts du changement climatique sur les écosystèmes marins et leurs services mettent en péril des dimensions culturelles clés de la vie et des moyens de subsistance (degré de confiance moyen), notamment en modifiant la répartition ou l'abondance des espèces utilisées et en réduisant l'accès aux zones de pêche ou de chasse. Cela comprend la perte potentiellement rapide et irréversible de la culture et des connaissances locales et autochtones, ainsi que des conséquences négatives sur l'alimentation traditionnelle et la sécurité alimentaire, sur les aspects esthétiques et sur les activités récréatives marines (degré de confiance moyen). {3.4.3, 3.5.3, 5.4.2}<br />
<br />
'''B9. L'élévation du niveau moyen et extrême de la mer, ainsi que le réchauffement et l'acidification des océans, devraient exacerber les risques pour les communautés humaines dans les zones côtières de faible altitude (degré de confiance élevé). Dans les communautés humaines de l'Arctique sur des terres en pente douce et dans les atolls urbains, les risques devraient être modérés à élevés même dans un scénario de faibles émissions (RCP2.6) (degré de confiance moyen), jusqu’à atteindre les limites d'adaptation (degré de confiance élevé). Dans un scénario d'émissions élevées (RCP8.5), les régions deltaïques et les villes côtières riches en ressources devraient connaître des niveaux de risque modérés à élevés après 2050 dans le cadre de l'adaptation actuelle (degré de confiance moyen). Une adaptation ambitieuse, comprenant une gouvernance transformatrice, devrait réduire les risques (degré de confiance élevé), mais avec des avantages selon le contexte {4.3.3, 4.3.4, 6.9.2, Encadré 9, SM4.3, Figure RID.5}'''<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto3.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]]B9.1 En l'absence d'efforts d'adaptation plus ambitieux qu'aujourd'hui, et selon la tendance actuelle d'exposition et de vulnérabilité croissantes des populations côtières, les risques tels que l'érosion et la perte de terres, les inondations, la salinisation et les conséquences en cascade dus à la hausse moyenne du niveau des océans et aux événements extrêmes devraient augmenter considérablement au cours du siècle, tous scénarios confondus (degré de confiance très élevé). Selon les mêmes hypothèses, les dommages annuels causés par les inondations côtières devraient être multipliés par 2 ou par 3 d'ici 2100 par rapport à aujourd'hui (degré de confiance élevé). {4.3.3, 4.3.4, Encadré 6.1, 6.8, SM4.3, Figures RID.4 et RID.5}<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto3.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]B9.2 Les populations vulnérables dans les environnements de récifs coralliens, les atolls urbains et les sites arctiques de faible altitude seront confrontées à des risques élevés à très élevés d’élévation du niveau des océans bien avant la fin de ce siècle dans le cas de scénarios à émissions élevées. Cela implique d'atteindre les limites de l'adaptation, c'est-à-dire les points où les objectifs d'un acteur (ou les besoins du système) ne peuvent être protégés des risques intolérables par des actions d'adaptation (degré de confiance élevé). L'atteinte des limites d'adaptation (p. ex. biophysique, géographique, financière, technique, sociale, politique et institutionnelle) dépend du scénario d'émissions et de la tolérance au risque propre au contexte considéré, et devrait s'étendre à d'autres zones au-delà de 2100, en raison de l'élévation à long terme du niveau des océans (degré de confiance moyen). Certains pays insulaires devraient devenir inhabitables en raison des changements des océans et de la cryosphère liés au climat (degré de confiance moyen), mais les seuils d'habitabilité restent extrêmement difficiles à évaluer. {4.3.4, 4.4.2, 4.4.2, 4.4.3, 5.5.2, Encadré 9, SM4.3, RID C1, Glossaire, Figure RID.5}<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto3.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]]B9.3 À l'échelle mondiale, un rythme plus lent des changements des océans et de la cryosphère liés au climat offre de meilleures possibilités d'adaptation (degré de confiance élevé). Il est certain qu'une adaptation ambitieuse comprenant une gouvernance pour un changement transformateur a le potentiel de réduire les risques dans de nombreux endroits, mais ces avantages peuvent varier d'un endroit à l'autre. À l'échelle mondiale, la protection côtière peut diviser les risques d'inondation par 2 ou 3 au cours du {{s|XXI}}, mais dépend d'investissements de l'ordre de plusieurs dizaines à plusieurs centaines de milliards de dollars US par an (degré de confiance élevé). Si ces investissements sont généralement rentables pour les zones urbaines densément peuplées, on peut remettre en cause le fait que les zones rurales et les zones les plus pauvres puissent se le permettre, le coût annuel relatif pour certains petits États insulaires s'élevant à plusieurs pour cent du PIB (degré de confiance élevé). Même avec des efforts d'adaptation importants, les risques résiduels et les pertes associées devraient se produire (degré de confiance moyen), mais les limites de l'adaptation spécifiques au contexte et les risques résiduels restent difficiles à évaluer. {4.1.3, 4.2.2.4, 4.2.2.4, 4.3.1, 4.3.2, 4.3.4, 4.4.3, 6.9.1, 6.9.2, Encadré 1-2 du chapitre 1, RID4.3, Figure RID.5}<br />
<br />
[[Image:Rapport spécial du GIEC sur l%u2019océan et la cryosphère SROCC-RID4.png|1000px]]<br />
<br />
'''Figure RID.4''' : Effet de l'élévation régionale du niveau de la mer sur les phénomènes extrêmes associés dans les zones côtières. a) Illustration schématique des phénomènes extrêmes de niveaux de la mer et de leur récurrence moyenne dans le passé récent (1986-2005) et dans le futur. En raison de l'élévation du niveau moyen des océans, on prévoit que les niveaux locaux de la mer qui se sont produits une fois par siècle (événements centennaux historiques ECH) se reproduiront plus fréquemment à l'avenir. b) L'année où les ECH devraient se reproduire une fois par an en moyenne selon le RCP8.5 et selon le RCP2.6, dans les 439 sites côtiers où les observations sont suffisantes. L'absence de cercle indique une incapacité d'effectuer une évaluation en raison d'un manque de données, mais n'indique pas l'absence d'exposition et de risque. Plus le cercle est sombre, plus cette transition est prévue tôt. La plage probable est de ± 10 ans quand cette transition est prévue avant 2100. Les cercles blancs (33{{lié}}% des lieux selon le RCP2.6 et 10{{lié}}% selon le RCP8.5) indiquent que les ECH ne devraient pas se reproduire tous les ans avant 2100. c) Une indication des sites où cette transition des ECH en événement annuel devrait se produire plus de 10 ans plus tard dans le cadre du RCP2.6, comparativement au RCP8.5. Comme les scénarios conduisent à de petites différences d'ici 2050 dans de nombreux sites, les résultats ne sont pas montrés ici pour le RCP4.5, mais ils sont disponibles au chapitre 4. {4.2.3, Figure 4.10, Figure 4.12}<br />
<br />
==RID.C Mise en oeuvre de réponses aux changements dans l'océan et la cryosphère==<br />
<br />
===Défis===<br />
'''C1. Les impacts des changements liés au climat dans les océans et la cryosphère mettent de plus en plus au défi les efforts actuels de gouvernance pour élaborer et mettre en œuvre des mesures d'adaptation à l'échelle locale et mondiale et, dans certains cas, les pousser à leurs limites. Les personnes les plus exposées et les plus vulnérables sont souvent celles dont la capacité de réaction est la plus faible (degré de confiance élevé). {1.5, 1.7, cases de chapitre 2 à 3 du chapitre 1, 2.3.1, 2.3.2, 2.3.2, 2.3.3, 2.4, 3.2.4, 3.4.3, 3.5.2, 3.5.3, 3.5.3, 4.1, 4.3.3, 4.4.3, 5.5.2, 5.5.3, 6.9}'''<br />
<br />
[[Image:picto1.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto3.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]C1.1 Les échelles temporelles des impacts du changement climatique dans l'océan et la cryosphère et leurs conséquences sociétales opèrent sur des horizons temporels plus longs que ceux des mécanismes de gouvernance (par exemple les cycles de planification, les cycles de prise de décisions publiques et institutionnelles et les instruments financiers). De telles différences temporelles mettent à l'épreuve la capacité des sociétés à se préparer et à réagir de façon adéquate aux changements à long terme, y compris aux variations de la fréquence et de l'intensité des événements extrêmes (degré de confiance élevé). Les glissements de terrain et les inondations dans les régions de haute montagne, les risques pour les espèces et les écosystèmes importants de l'Arctique, ainsi que pour les nations et les îles de faible altitude, pour les petits États insulaires, les autres régions côtières et les écosystèmes des récifs coralliens en sont des exemples. {2.3.2, 3.5.2, 3.5.4, 4.4.3, 5.2, 5.3, 5.4, 5.5.1, 5.5.2, 5.5.3, 6.9}<br />
<br />
[[Image:picto1.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto3.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]C1.2 Les mécanismes de gouvernance (par exemple les aires marines protégées, les plans d'aménagement du territoire et les systèmes de gestion de l'eau) sont, dans de nombreux contextes, trop fragmentés entre les frontières administratives et les différents secteurs pour apporter des réponses intégrées aux risques croissants et en cascade liés aux changements climatiques dans les océans et/ou la cryosphère (degré de confiance élevé). La capacité des systèmes de gouvernance des régions polaires et océaniques à réagir aux impacts du changement climatique s'est récemment renforcée, mais cette évolution n'est pas suffisamment rapide ou robuste pour faire face à l'ampleur des risques croissants prévus (degré de confiance élevé). En haute montagne, dans les régions côtières et les petites îles, il est également difficile de coordonner les réponses d'adaptation au changement climatique, en raison des nombreuses interactions des facteurs de risque climatiques et non climatiques (tels que l'inaccessibilité, les tendances de la démographie et de l’urbanisme ou l'affaissement des terres dû aux activités locales) entre échelles, secteurs et domaines politiques (degré de confiance élevé) {2.3.1, 3.5.3, 4.4.3, 5.4.2, 5.5.5.2, 5.3, 5.3, encadré 5.6 et 6.9, encadré transversal 3 du Chapitre 1}<br />
<br />
[[Image:picto1.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto3.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]C1.3 Il existe un large éventail d'obstacles et de limites à l'adaptation au changement climatique dans les écosystèmes (degré de confiance élevé). Les limites comprennent l'espace dont les écosystèmes ont besoin, les facteurs non climatiques et les impacts humains qui doivent être pris en compte dans le cadre des mesures d'adaptation, la diminution de la capacité d'adaptation des écosystèmes en raison des changements climatiques et le ralentissement des taux de rétablissement des écosystèmes par rapport à la répétition des conséquences climatiques, la disponibilité des technologies, des connaissances et des soutiens financiers, et les mécanismes de gouvernance actuels (degré de confiance moyen). {3.5.4, 5.5.2}<br />
<br />
[[Image:picto1.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto3.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]C1.4 Il existe des obstacles financiers, technologiques, institutionnels et autres à la mise en œuvre de réponses aux impacts négatifs actuels et futurs des changements climatiques dans l'océan et la cryosphère, qui entravent le renforcement de la résilience et les mesures de réduction des risques (degré de confiance élevé). La question de savoir si ces obstacles réduisent l'efficacité de l'adaptation ou correspondent aux limites de l'adaptation dépend des circonstances propres au contexte, du rythme et de l'ampleur des changements climatiques et de la possibilité des sociétés à transformer leur capacité d'adaptation en réponses efficaces. La capacité d'adaptation diffère toujours d'une communauté et d'une société à l'autre et au sein d'une même communauté et d'une même société (degré de confiance élevé). Les personnes les plus exposées et les plus vulnérables aux aléas actuels et futurs dus aux changements des océans et de la cryosphère sont souvent celles qui ont la plus faible capacité d'adaptation, en particulier dans les îles et les zones côtières de faible altitude, dans les régions arctiques et de haute montagne où le développement est difficile (degré de confiance élevé). {2.3.1, 2.3.2, 2.3.2, 2.3.7, Encadré 2.4, 3.5.2, 4.3.4, 4.4.2, 4.4.3, 5.5.2, 6.9, cases 2 et 3 du chapitre 1, case 9 de la section transversale}<br />
<br />
===Renforcer les options de réponse===<br />
'''C2. Les services et les options de grande portée fournis par les écosystèmes liés à l'océan et à la cryosphère peuvent être soutenus par la protection, la restauration, la gestion écosystémique préventive de l'utilisation des ressources renouvelables et la réduction de la pollution et autres facteurs de stress (degré de confiance élevé). La gestion intégrée de l'eau (degré de confiance moyen) et l'adaptation écosystémique (degré de confiance élevé) réduisent les risques climatiques au niveau local et offrent de multiples avantages pour la société. Toutefois, il existe des contraintes écologiques, financières, institutionnelles et de gouvernance pour de telles actions (degré de confiance élevé) et, dans de nombreux contextes, l'adaptation basée sur les écosystèmes ne sera efficace que pour les niveaux de réchauffement les plus faibles (degré de confiance élevé). {2.3.1, 2.3.1, 2.3.3, 3.2.4, 3.5.2, 3.5.4, 4.4.2, 5.2.2, 5.4.2, 5.5.1, 5.5.2, figure RID.5}'''<br />
<br />
[[Image:picto1.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto3.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]C2.1 Les réseaux d'aires protégées aident à maintenir les services écosystémiques, y compris l'absorption et le stockage du carbone, et permettent de futures options d'adaptation fondées sur les écosystèmes en facilitant les déplacements vers les pôles et en altitude des espèces, des populations et des écosystèmes qui se produisent en réponse au réchauffement et à la montée du niveau de la mer (degré de confiance moyen). Les barrières géographiques, la dégradation des écosystèmes, la fragmentation des habitats et les obstacles à la coopération régionale limitent le potentiel de ces réseaux pour soutenir les futurs changements d'aire de répartition des espèces dans les régions marines, de haute montagne et polaires. (degré de confiance élevé). {2.3.3, 3.2.3, 3.3.2, 3.3.2, 3.5.4, 5.5.2, encadré 3.4}<br />
<br />
[[Image:picto1.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto3.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]C2.2 La restauration de l'habitat terrestre et marin et les outils de gestion des écosystèmes tels que la relocalisation assistée des espèces et la coraliculture peuvent être efficaces localement pour améliorer l'adaptation basée sur les écosystèmes (degré de confiance élevé). De telles actions sont plus efficaces lorsqu'elles sont soutenues par la communauté, lorsqu'elles sont basées sur la science tout en utilisant le savoir local et le savoir autochtone, lorsqu'elles bénéficient d'un soutien à long terme qui inclut la réduction ou l'élimination des facteurs de stress non climatiques, et lorsqu'elles sont soumises aux niveaux de réchauffement les plus faibles (grande confiance). Par exemple, les options de restauration des récifs coralliens peuvent être inefficaces si le réchauffement planétaire dépasse 1,5°C, car les coraux sont déjà à haut risque (degré de confiance très élevé) aux niveaux actuels de réchauffement. {2.3.3.3,4.4.4.2, 5.3.7, 5.5.1, 5.5.2, encadré 5.5, Fig RID.3}<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]C2.3 Le renforcement des approches préventives, telles que la reconstitution des pêcheries surexploitées ou épuisées, et la réactivité des stratégies existantes de gestion des pêcheries réduit les impacts négatifs des changements climatiques sur les pêcheries, avec des avantages pour les économies régionales et les moyens de subsistance (degré de confiance moyen). Une gestion des pêcheries qui évalue et met à jour régulièrement les mesures au fil du temps, en s'appuyant sur des évaluations des tendances futures des écosystèmes, réduit les risques pour les pêcheries (degré de confiance moyen), mais a une capacité limitée de faire face aux changements des écosystèmes. {3.2.4, 3.5.2, 5.4.2, 5.5.2, 5.5.2, 5.5.3, figure RID.5}<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto3.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]C2.4 La restauration des écosystèmes côtiers végétalisés, tels que les mangroves, les marais littoraux et les herbiers marins (écosystèmes côtiers de " carbone bleu "), pourrait permettre d'atténuer les changements climatiques en augmentant l'absorption et le stockage du carbone d'environ 0,5% des émissions mondiales annuelles actuelles (degré de confiance moyen). Une meilleure protection et une meilleure gestion peuvent réduire les émissions de carbone de ces écosystèmes. Cumulées, ces mesures offrent également de multiples autres avantages, comme la protection contre les tempêtes, l'amélioration de la qualité de l'eau et favorisent la biodiversité et les pêcheries (degré de confiance élevé). L'amélioration de la quantification du stockage du carbone et des flux de gaz à effet de serre de ces écosystèmes côtiers réduira les incertitudes actuelles concernant les mesures, les bilans et leur vérification (degré de confiance élevé). {Encadré 4.3, 5.4, 5.5.1, 5.5.2, annexe I : Glossaire}<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto3.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]C2.5 Les énergies marines renouvelables peuvent contribuer à l'atténuation des changements climatiques et peuvent comprendre les énergies des vents marins, des marées, des vagues, des gradients thermiques et de salinité et des biocarburants d'algues. La demande émergente de sources d'énergie alternatives devrait créer des débouchés économiques pour le secteur des énergies marines renouvelables (degré de confiance élevé), bien que leur potentiel puisse également être affecté par les changements climatiques (degré de confiance faible). {5.4.2, 5.5.1, Figure 5.23}<br />
<br />
[[Image:picto1.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]]C2.6 Les approches de gestion de l'eau intégrées à de multiples échelles peuvent être efficaces pour faire face aux conséquences et tirer parti des possibilités découlant des changements de la cryosphère dans les régions de haute montagne. Ces approches renforcent également la gestion des ressources en eau par le développement et l'optimisation du stockage polyvalent et des lâchers d'eau des réservoirs (degré de confiance moyen) en tenant compte des impacts potentiellement négatifs sur les écosystèmes et les collectivités. La diversification des activités touristiques tout au long de l'année favorise l'adaptation dans les économies de montagne (degré de confiance moyen). {2.3.1, 2.3.5}<br />
<br />
'''C3. Les communautés côtières sont confrontées à des choix difficiles dans l'élaboration de réponses contextuelles et intégrées à l'élévation du niveau de la mer qui équilibrent les coûts, les avantages et les compromis des options disponibles et qui peuvent être ajustés avec le temps (degré de confiance élevé). Tous les types d'options, y compris la protection, l'hébergement, l'adaptation écosystémique, l'avancée et le recul des côtes, dans la mesure du possible, peuvent jouer un rôle important dans ces réponses intégrées (degré de confiance élevé). {4.4.4.2, 4.4.3, 4.4.4, 6.9.1, encadré 9 ; Figure RID.5}'''<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto3.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]]C3.1 Plus le niveau de la mer monte, plus il est difficile de protéger les côtes, principalement en raison de barrières économiques, financières et sociales plutôt qu'en raison de limites techniques (degré de confiance élevé). Dans les décennies à venir, la réduction des facteurs locaux d'exposition et de vulnérabilité tels que l'urbanisation côtière et l'affaissement dû à l'homme constituera une réponse efficace (degré de confiance élevé). Lorsque l'espace est limité et que la valeur des biens exposés est élevée (par exemple dans les villes), la protection par la méthode dure (par exemple les digues) sera probablement une option d'intervention rentable au XXIe siècle, compte tenu des particularités du contexte (degré de confiance élevé) mais les zones à ressources limitées pourraient ne pas être en mesure de se permettre ces investissements. Là où l'espace est disponible, l'adaptation fondée sur les écosystèmes peut réduire les risques côtiers et offrir de multiples autres avantages tels que le stockage du carbone, l'amélioration de la qualité de l'eau, la conservation de la biodiversité et le soutien aux moyens de subsistance (degré de confiance moyen). {4.3.2, 4.4.2, Encadré 4.1, Encadré 9, Figure SPM.5}<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto3.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]]C3.2 Certaines mesures d'aménagement du littoral, telles que les systèmes d'alerte précoce et la protection des bâtiments contre les inondations, sont souvent à la fois peu coûteuses et très rentables au niveau actuel de la mer (degré de confiance élevé). L'élévation prévue du niveau de la mer et l'augmentation des risques côtiers rendent certaines de ces mesures moins efficaces si elles ne sont pas combinées à d'autres mesures (degré de confiance élevé). Tous les types d'options, y compris la protection, l'hébergement, l'adaptation écosystémique, l'avancée côtière et la relocalisation planifiée, si d'autres localités sont disponibles, peuvent jouer un rôle important dans ces réponses intégrées (degré de confiance élevé). Lorsque la communauté touchée est de petite taille ou à la suite d'une catastrophe, il vaut la peine d'envisager de réduire les risques en planifiant des déplacements côtiers si d'autres lieux sûrs sont disponibles. Une telle relocalisation planifiée peut être soumise à des contraintes, socialement, culturellement, financièrement et politiquement (degré de confiance très élevé). {4.4.2.2, Encadré 4.1, Encadré 9, RID B3}<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto3.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]]C3.3 Les réponses à l'élévation du niveau de la mer et à la réduction des risques qui y sont associés posent à la société de profonds défis de gouvernance en raison de l'incertitude quant à l'ampleur et au rythme de l'élévation future du niveau de la mer, des compromis difficiles à trouver entre les objectifs sociétaux (par exemple la sécurité, la conservation, le développement économique, l’équité intra-génération et entre générations), des ressources limitées, des intérêts et valeurs contradictoires entre les différentes parties prenantes (degré de confiance élevé). Ces défis peuvent être atténués à l'aide de combinaisons appropriées à l'échelle locale d'analyse de décisions, de planification de l'usage des terres, de participation du public, de divers systèmes de connaissances et d'approches de résolution des conflits qui sont ajustées au fil du temps en fonction des changements de circonstances (degré de confiance élevé). {Encadré 5 du chapitre 1, 4.4.3, 4.4.4, 4.4.4, 6.9}<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto3.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]]C3.4 Malgré les grandes incertitudes quant à l'ampleur et au rythme de l'élévation du niveau de la mer après 2050, de nombreuses décisions concernant les zones côtières, dont l'horizon temporel va de plusieurs décennies à plus d'un siècle, sont actuellement prises (par exemple, des infrastructures essentielles, des ouvrages de protection côtière, la planification urbaine) et peuvent être améliorées en tenant compte de la hausse relative du niveau de la mer, en favorisant des réponses souples (c’est-à-dire celles qui peuvent être adaptés au fil du temps) appuyées par des systèmes de surveillance des signaux d'alerte précoce, en ajustant périodiquement les décisions (c’est-à-dire par la prise de décisions adaptative), en utilisant des approches décisionnelles solides, le jugement des experts, la construction de scénarios et de multiples systèmes de connaissances (degré de confiance élevé). L'amplitude de l'élévation du niveau de la mer dont il faut tenir compte pour planifier et mettre en œuvre des interventions côtières dépend de la tolérance au risque des parties prenantes. Les parties prenantes ayant une plus grande tolérance au risque (par exemple, celles qui planifient des investissements qui peuvent être très facilement adaptés à des conditions imprévues) préfèrent souvent utiliser la plage probable des projections, tandis que les parties prenantes ayant une plus faible tolérance au risque (par exemple, celles qui prennent des décisions concernant des infrastructures critiques) considèrent également le niveau moyen des océans et le niveau local de la mer au-dessus du haut de la plage probable (globalement 1,1 m selon le RCP8,5 d'ici 2100) et des méthodes caractérisées par une confiance moindre comme la consultation d'experts. {1.8.1, 1.9.2, 4.2.3, 4.4.4, figure 4.2, encadré 5 du chapitre 1, figure RID.5, RID B3.}<br />
<br />
[[Image:Rapport_spécial_du_GIEC_sur_l%25u2019océan_et_la_cryosphère_SROCC-RID5ab.png|1000px]]<br />
[[Image:Rapport_spécial_du_GIEC_sur_l%25u2019océan_et_la_cryosphère_SROCC-RID5cd.png|1000px]]<br />
<br />
'''Figure RID.5''' : Risques d'élévation du niveau de la mer et réponses. Le terme réponse est utilisé ici au lieu de adaptation parce que certaines réponses, comme le recul, peuvent ou non être considérées comme une adaptation. Le panneau a) montre le risque combiné d'inondation, d'érosion et de salinisation des côtes pour les types géographiques illustrés en 2100, en raison de l'évolution des niveaux moyens et extrêmes des océans selon les scénarios RCP2.6 et RCP8.5 et selon deux scénarios de réponse. Les risques associés aux PCR 4.5 et 6.0 n'ont pas été évalués en raison d'un manque de documentation sur les types géographiques évalués. L'évaluation ne tient pas compte des changements du niveau extrême de la mer au-delà de ceux qui sont directement induits par l'élévation du niveau moyen des océans ; les niveaux de risque pourraient augmenter si d'autres changements du niveau extrême de la mer étaient pris en compte (par exemple à cause des changements dans l'intensité des cyclones). Le panneau a) examine un scénario socio-économique avec une densité de population côtière relativement stable au cours du siècle {SM4.3.2}. Les risques pour les régions géographiques illustratives ont été évalués en fonction des changements relatifs du niveau de la mer projetés pour une série d'exemples précis : New York, Shanghai et Rotterdam pour les villes côtières riches en ressources couvrant un large éventail d'expériences d'intervention ; Tarawa Sud, Fongafale et Male' pour les atolls urbains ; Mekong et Ganges-Brahmaputra-Meghna pour les grands deltas agricoles tropicaux ; et Bykovskiy, Shishmaref,Kivalina, Tuktoyaktuk et Shingle Point pour les collectivités de l'Arctique situées dans des régions non soumises à un ajustement glacio-isostatique rapide {4.2, 4.3.4, SM4.2}. L'évaluation distingue deux scénarios de réponse contrastés. L'expression "pas de réponse ou réponse modérée " décrit les efforts déployés à ce jour (c’est-à-dire aucune autre mesure importante ou aucun nouveau type de mesures). La " réponse potentielle maximale" représente une combinaison de réponses mises en œuvre dans toute leur ampleur et donc des efforts supplémentaires importants par rapport à aujourd'hui, en supposant un minimum d'obstacles financiers, sociaux et politiques. L'évaluation a été effectuée pour chaque scénario d'élévation du niveau de la mer et d'intervention, tel qu'indiqué par les couleurs dans la figure ; les niveaux de risque intermédiaires sont interpolés {4.3.3}. Les critères d'évaluation comprennent l'exposition et la vulnérabilité (densité des actifs, niveau de dégradation des écosystèmes tampons terrestres et marins), les risques côtiers (inondations, érosion du littoral, salinisation), les réactions in situ (défenses côtières artificielles, restauration ou création de nouvelles zones tampons naturelles, et gestion de l’affaissement des sols) et le déplacement planifié. Le déplacement planifié fait référence à la retraite ou au déplacement accompagné décrit au chapitre 4, c'est-à-dire à des mesures proactives et à l'échelle locale visant à réduire les risques en déplaçant des personnes, des biens et des infrastructures. Le déplacement forcé n'est pas pris en compte dans cette évaluation. Le panneau a) met également en évidence la contribution relative des interventions in situ et des déménagements prévus à la réduction totale des risques. Le panneau b) illustre schématiquement la réduction des risques (flèches verticales) et l’ajournement des risques (flèches horizontales) par des mesures d'atténuation et/ou des réponses à la montée du niveau de la mer. Le panneau c) résume et évalue les réponses à l'élévation du niveau de la mer suivant l'efficacité, les coûts, les co-avantages, les inconvénients, l'efficience économique et les défis connexes en matière de gouvernance {4.4.2}. Le panneau d) présente les étapes génériques d'une approche décisionnelle adaptative, ainsi que les conditions clés permettant de réagir à l'élévation du niveau de la mer {4.4.4 ; 4.4.5}<br />
<br />
===Conditions favorables===<br />
'''C4. Pour favoriser la résilience aux changements climatiques et le développement durable, il est essentiel de réduire d'urgence et de manière ambitieuse les émissions et de coordonner des mesures d'adaptation soutenues et de plus en plus ambitieuses (degré de confiance très élevé). L'intensification de la coopération et de la coordination entre les autorités gouvernementales à travers les échelles spatiales et les horizons de planification est un élément clé pour mettre en œuvre des réponses efficaces aux changements liés au climat dans l'océan et la cryosphère. L'éducation et la connaissance du climat, le suivi et la prévision, l'utilisation de toutes les sources de connaissances disponibles, le partage des données, de l'information et des connaissances, le financement, la lutte contre la vulnérabilité sociale et pour l'équité, et le soutien institutionnel sont également essentiels. Ces investissements permettent le renforcement des capacités, l'apprentissage social et la participation à l'adaptation en fonction du contexte, ainsi que la négociation de compromis et l’obtention de co-avantages pour réduire les risques à court terme et renforcer la résilience et la durabilité à long terme. (degré de confiance élevé) Ce rapport reflète l'état de la science des océans et de la cryosphère pour les faibles niveaux de réchauffement planétaire (1,5°C), tel qu'il est évalué dans les rapports antérieurs du GIEC et de l'IPBES. {1.1, 1.5, 1.8.3, 2.3.1, 2.3.1, 2.3.2, 2.4, figure 2.7, 2.5, 3.5.2, 3.5.4, 4.4, 5.2.2, case 5.3, 5.4.2, 5.5.2, 6.4.3, 6.5.3, 6.8, 6.9, section 9 de la Figure RID.5}'''<br />
<br />
[[Image:picto1.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto3.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]C4.1 Compte tenu des changements observés et prévus dans l'océan et la cryosphère, de nombreux pays auront du mal à s'adapter, même avec des mesures d'atténuation ambitieuses (degré de confiance très élevé). Dans un scénario d'émissions élevées, de nombreuses communautés dépendant de l'océan et de la cryosphère devraient faire face à des limites d'adaptation (par exemple biophysiques, géographiques, financières, techniques, sociales, politiques et institutionnelles) pendant la seconde moitié du XXIe siècle. Par comparaison, les scénarios à faibles émissions limitent les risques liés aux changements de l’océan et de la cryosphère au cours du siècle actuel et au-delà et permettent des réponses plus efficaces (degré de confiance élevé), tout en créant des co-avantages. Des changements économiques et institutionnels profonds et transformateurs permettront un développement résilient aux changements climatiques dans le contexte de l'océan et de la cryosphère (degré de confiance élevé). {1.1, 1.4-1.7, cases 1-3 des chapitres 1, 2.3.1, 2.4, case 3.2, figure 3.4, case 7 des chapitres 3, 3.4.3, 4.2.2, 4.2.3, 4.2.3, 4.3.4, 4.4.4, 4.4.2, 4.4.3, 4.4.6, 5.4.2, 5.5.3, 6.9.2, case 9.2 des chapitres 9, figure RID.5}<br />
<br />
[[Image:picto1.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto3.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]C4.2 L'intensification de la coopération et de la coordination entre les autorités à différentes échelles, juridictions, secteurs, domaines politiques et horizons de planification peut permettre des réponses efficaces aux changements dans l'océan, la cryosphère et à l'élévation du niveau de la mer (degré de confiance élevé). La coopération régionale, y compris par les traités et les conventions, peut appuyer les mesures d'adaptation ; toutefois, la réponse aux conséquences et aux pertes résultant des changements dans l'océan et la cryosphère est rendue possible par les politiques régionales dans une mesure actuellement limitée (degré de confiance élevé). Les arrangements institutionnels qui établissent des liens solides à plusieurs niveaux avec les collectivités locales et autochtones favorisent l'adaptation (degré de confiance élevé). La coordination et la complémentarité entre les politiques régionales nationales et transfrontières peuvent appuyer les efforts visant à faire face aux risques pour la sécurité et la gestion des ressources, telles que l'eau et les pêcheries (degré de confiance moyen). {2.3.1, 2.3.2, 2.4, encadré 2.4, 2.5, 3.5.2, 3.5.3, 3.5.3, 3.5.4, 4.4.4, 4.4.5, tableau 4.9, 5.5.2, 6.9.2}<br />
<br />
[[Image:picto1.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto3.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]C4.3 L'expérience acquise à ce jour - par exemple, en réponse à l'élévation du niveau de la mer, aux risques liés à l'eau dans certaines hautes montagnes et aux risques liés au changement climatique dans l'Arctique - révèle également l'influence habilitante d'une perspective à long terme dans la prise de décisions à court terme, la prise en compte explicite des incertitudes des risques propres au contexte après 2050 (degré de confiance élevé), et le renforcement des capacités en termes de gouvernance pour faire face aux risques complexes (degré de confiance moyen). {2.3.1, 3.5.4, 4.4.4, 4.4.5, Tableau 4.9, 5.5.2, 6.9, Figure RID.5}<br />
<br />
[[Image:picto1.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto3.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]C4.4 Les investissements dans l'éducation et le renforcement des capacités à différents niveaux et échelles facilitent l'apprentissage social et la capacité à long terme de réagir en fonction du contexte pour réduire les risques et améliorer la résilience (degré de confiance élevé). Les activités spécifiques comprennent l'utilisation de multiples systèmes de connaissances et d'informations climatiques régionales dans la prise de décision, et l'engagement des communautés locales, des peuples autochtones et des parties prenantes dans des arrangements de gouvernance adaptative et des cadres de planification (degré de confiance moyen). La promotion des connaissances climatiques et l'utilisation des systèmes de connaissances locales, autochtones et scientifiques permettent un apprentissage social et une sensibilisation du public et de lui permettre de comprendre les risques et le potentiel de réponse propres à la localité (degré de confiance élevé). De tels investissements peuvent développer et, dans de nombreux cas, transformer les institutions existantes et permettre la mise en place de mécanismes de gouvernance informés, interactifs et adaptatifs (degré de confiance élevé). {1.8.3, 2.3.2, Figure 2.7, Encadré 2.4, 2.4, 3.5.2, 3.5.4, 4.4.4, 4.4.5, Tableau 4.9, 5.5.2, 6.9}<br />
<br />
[[Image:picto1.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto3.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]C4.5 La surveillance et la prévision des changements dans l'océan et la cryosphère en fonction du contexte éclairent la planification et la mise en œuvre de l'adaptation et facilitent la prise de décisions éclairées sur les compromis entre les gains à court et à long terme (degré de confiance moyen). La surveillance soutenue à long terme, le partage des données, de l'information et des connaissances et l'amélioration des prévisions contextuelles, ainsi que les systèmes d'alerte précoce pour prévoir les phénomènes El Niño/La Niña les plus extrêmes, les cyclones tropicaux et les vagues de chaleur marines, aident à gérer les impacts négatifs des changements océaniques comme les pertes dans les pêches et les impacts négatifs sur la santé humaine, la sécurité alimentaire, l'agriculture, les récifs coralliens, l'aquaculture, les incendies, le tourisme, la préservation, la sécheresse et les crues ((degré de confiance élevé). {2.4, 2.5, 3.5.2, 4.4.4, 5.5.2, 6.3.1, 6.3.3, 6.4.3, 6.5.3, 6.9}<br />
<br />
[[Image:picto1.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto3.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]C4.6 L'établissement de priorités dans les mesures de lutte contre la vulnérabilité sociale et pour l'équité étaye les efforts visant à promouvoir une résilience au climat juste et équitable et le développement durable (degré de confiance élevé), et peut être facilité par la création de cadres communautaires sûrs permettant une participation significative du public, la délibération et la résolution des conflits (degré de confiance moyen). {Encadré 2.4, 4.4.4, 4.4.5, Tableau 4.9, Figure RID.5}<br />
<br />
[[Image:picto1.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto3.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]C4.7 Cette évaluation de l'océan et de la cryosphère dans un climat en évolution révèle les avantages d'une atténuation ambitieuse et d'une adaptation efficace pour le développement durable et, inversement, les coûts et les risques croissants d'une action tardive. Le potentiel de cartographie des Scénarios de Développement Résilients au Climat varie à l'intérieur des régions océaniques, des régions de haute montagne et des régions polaires et entre elles. La réalisation de ce potentiel dépend d’un changement transformateur. Cela souligne l'urgence de donner la priorité à une action dans les meilleurs délais, ambitieuse, coordonnée et durable. (degré de confiance très élevé) {1.1, 1.8, Encadré 1, 2.3, 2.4, 3.5, 4.2.1, 4.2.2, 4.2.2, 4.3.4, 4.4, Tableau 4.9, 5.5, 6.9, Encadré 9, Figure RID}<br />
<br />
TEST<br />
<br />
==Notes==<br />
{{Références}}</div>Frédéric Conrottehttps://wiki.citoyenspourleclimat.org/index.php?title=Accueil&diff=93Accueil2019-11-18T12:34:07Z<p>Frédéric Conrotte : </p>
<hr />
<div><strong>Bienvenue sur le wiki des Citoyens Pour Le Climat.</strong><br />
<br />
Consultez le [https://www.mediawiki.org/wiki/Special:MyLanguage/Help:Contents Guide de l’utilisateur] pour plus d’informations sur l’utilisation de ce wiki.</div>Frédéric Conrottehttps://wiki.citoyenspourleclimat.org/index.php?title=Mod%C3%A8le:Abr%C3%A9viation/documentation&diff=92Modèle:Abréviation/documentation2019-11-18T12:25:58Z<p>Frédéric Conrotte : Page créée avec « ;Description :Ce modèle <section begin=description />balise une abréviation ou un acronyme, et indique sa signification dans une w:infobulle|bulle d’information cont... »</p>
<hr />
<div>;Description<br />
:Ce modèle <section begin=description />balise une abréviation ou un acronyme, et indique sa signification dans une [[w:infobulle|bulle d’information contextuelle]] ({{lang|en|''tooltip''}}) affichée lorsque le curseur de la souris survol le texte.<section end=description /><br />
<br />
:À la différence du rendu par défaut de la syntaxe wiki <code><nowiki><abbr></nowiki></code> (exemple : <abbr title="exemple">ex.</abbr>), ce modèle ne souligne pas l’abréviation. Il est donc essentiellement destiné à être utilisé dans des modèles eux-mêmes présents de nombreuses fois dans un même article, afin de ne pas en surcharger la mise en forme.<br />
<br />
<br />
;Syntaxe<br />
:<tt><nowiki>{{abréviation|l’abréviation|sa-signification}}</nowiki></tt><br />
:Arguments obligatoires :<br />
* <tt>l’abréviation</tt> : l’acronyme.<br />
* <tt>sa-signification</tt> : signification de l’abréviation/acronyme à afficher dans l’info-bulle.<br />
<br />
<br />
<br />
;Exemples<br />
*<pre>{{abréviation|hab.|Nombre d’habitants}}</pre><br />
:{{abréviation|hab.|Nombre d’habitants}}<br />
<br />
<br />
<br />
*<pre>{{unité|35490|{{abréviation|hab.|habitants}}}}</pre><br />
:{{unité|35490|{{abréviation|hab.|habitants}}}}<br />
<br />
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<br />
*<pre>{{abréviation|cm|centimètres}}</pre><br />
:{{abréviation|cm|centimètres}}<br />
<br />
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<includeonly><br />
[[Catégorie:Modèles de formatage|{{PAGENAME}}]]<br />
[[Catégorie:Modèles documentés]]</includeonly><br />
<noinclude>[[Catégorie:Documentations]]</noinclude></div>Frédéric Conrottehttps://wiki.citoyenspourleclimat.org/index.php?title=Mod%C3%A8le:Abr%C3%A9viation&diff=91Modèle:Abréviation2019-11-18T12:25:46Z<p>Frédéric Conrotte : Page créée avec « <includeonly><abbr class="abbr" title="{{{2|description}}}">{{{1|texte}}}</abbr></includeonly><noinclude> {{Documentation}} *</noinc... »</p>
<hr />
<div><includeonly><abbr class="abbr" title="{{{2|description}}}">{{{1|texte}}}</abbr></includeonly><noinclude><br />
{{Documentation}}<br />
[[Catégorie:Modèles d'abréviation|*]]</noinclude></div>Frédéric Conrottehttps://wiki.citoyenspourleclimat.org/index.php?title=Mod%C3%A8le:2e&diff=90Modèle:2e2019-11-18T12:25:24Z<p>Frédéric Conrotte : Page créée avec « {{Abréviation|1=2{{e}}|2=deuxième}}<noinclude>{{documentation}} Catégorie:Modèles mettant en exposant Catégorie:Modèles d'abréviation</noinclude> »</p>
<hr />
<div>{{Abréviation|1=2{{e}}|2=deuxième}}<noinclude>{{documentation}}<br />
[[Catégorie:Modèles mettant en exposant]]<br />
[[Catégorie:Modèles d'abréviation]]</noinclude></div>Frédéric Conrottehttps://wiki.citoyenspourleclimat.org/index.php?title=Mod%C3%A8le:Encadr%C3%A9/fin&diff=89Modèle:Encadré/fin2019-11-18T12:24:54Z<p>Frédéric Conrotte : Page créée avec « </div><noinclude> {{Documentation|Modèle:Encadré/documentation}}</noinclude> »</p>
<hr />
<div></div><noinclude><br />
{{Documentation|Modèle:Encadré/documentation}}</noinclude></div>Frédéric Conrottehttps://wiki.citoyenspourleclimat.org/index.php?title=Mod%C3%A8le:Encadr%C3%A9/d%C3%A9but&diff=88Modèle:Encadré/début2019-11-18T12:24:34Z<p>Frédéric Conrotte : Page créée avec « <div style="border:2px solid #99B; padding-left: 15px; padding-right: 15px; padding-top: 5px; padding-bottom: 5px;"><noinclude></div> {{Documentation|Modèle:Encadré/docu... »</p>
<hr />
<div><div style="border:2px solid #99B; padding-left: 15px; padding-right: 15px; padding-top: 5px; padding-bottom: 5px;"><noinclude></div><br />
{{Documentation|Modèle:Encadré/documentation}}</noinclude></div>Frédéric Conrottehttps://wiki.citoyenspourleclimat.org/index.php?title=Mod%C3%A8le:Encadr%C3%A9/documentation&diff=87Modèle:Encadré/documentation2019-11-18T12:24:14Z<p>Frédéric Conrotte : Page créée avec « ;Description :Encadre un texte ;Syntaxe :<tt><nowiki>{{encadré|{{exemple texte|5}}}}</nowiki></tt> :Paramètres : :*<tt>texte=</tt> : le texte à encadrer ; ce para... »</p>
<hr />
<div>;Description<br />
:Encadre un texte<br />
<br />
<br />
;Syntaxe<br />
<br />
:<tt><nowiki>{{encadré|{{exemple texte|5}}}}</nowiki></tt><br />
<br />
<br />
:Paramètres :<br />
<br />
:*<tt>texte=</tt> : le texte à encadrer ; ce paramètre peut être interverti avec le paramètre positionnel si nécessaire.<br />
<br />
;Versions {{m|encadré/début}} et {{m|encadré/fin}} :<br />
:À utiliser si l'encadré chevauche un saut-de-page.<br />
<br />
;Exemples<br />
<br />
<pre>{{encadré|{{exemple texte|5}}}}</pre><br />
<br />
{{encadré|{{exemple texte|5}}}}<br />
<br />
<pre>{{encadré/début}}{{exemple texte|5}}<br />
<br />
{{exemple texte|3}}{{encadré/fin}}<br />
</pre><br />
<br />
{{encadré/début}}{{exemple texte|5}}<br<br />
/><br<br />
/>{{exemple texte|3}}{{encadré/fin}}<br />
<br />
;Voir aussi<br />
* {{m|Cadre}}<br />
<br />
<includeonly>[[Catégorie:Modèles de cadre]]</includeonly><br />
<noinclude>[[Catégorie:Documentations]]</noinclude></div>Frédéric Conrottehttps://wiki.citoyenspourleclimat.org/index.php?title=Mod%C3%A8le:Encadr%C3%A9&diff=86Modèle:Encadré2019-11-18T12:23:53Z<p>Frédéric Conrotte : Page créée avec « {{Encadré/début}}{{{text|{{{1|}}}}}}{{Encadré/fin}}<noinclude> {{Documentation}}</noinclude> »</p>
<hr />
<div>{{Encadré/début}}{{{text|{{{1|}}}}}}{{Encadré/fin}}<noinclude><br />
{{Documentation}}</noinclude></div>Frédéric Conrottehttps://wiki.citoyenspourleclimat.org/index.php?title=Mod%C3%A8le:Color%C3%A9/documentation&diff=85Modèle:Coloré/documentation2019-11-18T12:23:23Z<p>Frédéric Conrotte : Page créée avec « ; Description : Ce modèle <section begin=description />sert à colorer du texte avec une couleur de votre choix, et avec une couleur de fond si besoin.<section end=descri... »</p>
<hr />
<div>; Description : Ce modèle <section begin=description />sert à colorer du texte avec une couleur de votre choix, et avec une couleur de fond si besoin.<section end=description /><br />
<br />
<br />
<br />
; Syntaxe : <tt><nowiki>{{Coloré|couleur-texte|texte|couleur-fond}}</nowiki></tt><br />
<br />
<br />
<br />
; Arguments :<br />
* <tt>couleur-texte</tt> peut prendre pour valeur :<br />
**un nom de couleur parmis les 16 [http://www.utexas.edu/learn/html/colors.html couleurs standards] spécifiés par les normes HTML (<tt>'''{{Coloré|aqua|aqua}}, {{Coloré|black|black}}, {{Coloré|blue|blue}}, {{Coloré|fuchsia|fuchsia}}, {{Coloré|green|green}}, {{Coloré|gray|gray}}, {{Coloré|lime|lime}}, {{Coloré|maroon|maroon}}, {{Coloré|navy|navy}}, {{Coloré|olive|olive}}, {{Coloré|purple|purple}}, {{Coloré|red|red}}, {{Coloré|silver|silver}}, {{Coloré|teal|teal}},{{Coloré|white|&nbsp;white&nbsp;|gray}}</tt>''' ou '''<tt>{{Coloré|yellow|yellow}}</tt>''') ;<br />
**un nom de couleur sur un choix de plus de 140 [http://fr.wikipedia.org/wiki/Couleurs_du_Web#Noms_de_couleurs_SVG_1.0 noms de couleurs SVG] ;<br />
**une couleur personnalisée hexadécimale <tt>#RRGGBB</tt> (où RR est une valeur hexadécimal du rouge, GG du vert [green], et BB du bleu). La seconde forme (abrégée) hexadécimale possible est <tt>#XYZ</tt>, elles donnera moins de choix de couleurs ;<br />
**une couleur RVB (RGB en anglais), sous la forme de <tt>rgb(R, G, B)</tt>, où R (rouge), G (green, vert) et B (bleu) sont des valeurs décimales comprises entre 0 et 255 ;<br />
**l’argument par défaut est <tt>black</tt> (noir).<br />
* <tt>texte</tt> : texte à colorer.<br />
* <tt>couleur-fond</tt> (facultatif) : couleur de fond.<br />
<br />
<br />
; Exemples :<br />
{| class="wikitable" style="text-align: center;"<br />
|-<br />
! Syntaxe<br />
! Rendu<br />
|-<br />
| <pre>{{Coloré|#8846F0|Un texte violacé.}}</pre><br />
| {{Coloré|#8846F0|Un texte violacé.}}<br />
|-<br />
| <pre>{{Coloré|olive|Un texte olive.}}</pre><br />
| {{Coloré|olive|Un texte olive.}}<br />
|-<br />
| <pre>{{Coloré|rgb(178, 34, 34)|Un texte rouge brique.}}</pre><br />
| {{Coloré|rgb(178, 34, 34)|Un texte rouge brique.}}<br />
|-<br />
| <pre>{{Coloré|white|Texte en blanc sur fond gris.|gray}}</pre><br />
| {{Coloré|white|Texte en blanc sur fond gris.|gray}}<br />
|}<br />
<br />
<br />
;Remarques<br />
*Veillez à ce que l’utilisation de ce modèle respecte la [[:w:Catégorie:Charte graphique|charte graphique]] et à [[:w:Wikipédia:Limitez l'usage de la couleur dans les articles|limiter l’usage de la couleur dans les articles]].<br />
*La colorisation éventuelle des textes de livres dans Wikisource doit être conforme à l’original, et doit donc être évitée.<br />
*Les liens dans les textes (vers d’autres articles de WikiSource, où à l’intérieur du texte lui-même, voire aussi des liens interwikis) sont permis, pourvus qu’ils soient invisibles à la lecture comme à l’impression. On peut les réaliser à l’aide de sous-modèles de liens.<br />
*Prendre garde avec la couleur blanche lorsque l’on en met dans des à-plats.<br />
*Les couleurs « flashies » gênent la lecture. Lorsqu’on fait un choix de couleur, il faut penser à faire distinguer suffisamment le contenu en évitant de noyer une autre couleur.<br />
<br />
<br />
<br />
; Voir aussi<br />
* {{m|Noir}}, {{m|Gris}}, {{m|Rouge}}, {{m|Vert}}, {{m|Bleu}}<br />
* [[:Catégorie:Modèles de couleur de texte|Modèles de couleur de texte]]<br />
* [[:w:Liste de couleurs|Liste de couleurs]] ou [[:w:Couleurs du Web|Couleurs du Web]] sur Wikipédia<br />
* <span class="plainlinks">[http://html-color-codes.info/ Palettes de couleur]</span><br />
* [[Wikisource:Icones#Couleurs|Trousse à outils : couleurs]]<br />
* [[Wikisource:Icones#Couleurs|choix de lien sur tous les coloris]]<br />
<br />
<br />
<noinclude>[[Catégorie:Documentations]]</noinclude><br />
<includeonly>[[Catégorie:Modèles de couleur de texte]]<br />
[[pl:Szablon:Kolor]]<br />
</includeonly></div>Frédéric Conrottehttps://wiki.citoyenspourleclimat.org/index.php?title=Mod%C3%A8le:Color%C3%A9&diff=84Modèle:Coloré2019-11-18T12:23:11Z<p>Frédéric Conrotte : Page créée avec « <includeonly><span style="{{#if:{{{1|}}}|color: {{{1}}};}}{{#if:{{{3|}}}|background: {{{3}}};}}">{{{2|}}}</span></includeonly><noinclude>{{Documentation}}</noinclude> »</p>
<hr />
<div><includeonly><span style="{{#if:{{{1|}}}|color: {{{1}}};}}{{#if:{{{3|}}}|background: {{{3}}};}}">{{{2|}}}</span></includeonly><noinclude>{{Documentation}}</noinclude></div>Frédéric Conrottehttps://wiki.citoyenspourleclimat.org/index.php?title=Mod%C3%A8le:Bleu/documentation&diff=83Modèle:Bleu/documentation2019-11-18T12:22:52Z<p>Frédéric Conrotte : Page créée avec « ; Description : Ce modèle <section begin=description />met le texte en bleu primaire (<tt>#0000FF</tt> ou <tt>blue</tt> en HTML).<section end=description /> ; Syntaxe... »</p>
<hr />
<div>; Description<br />
: Ce modèle <section begin=description />met le texte en bleu primaire (<tt>#0000FF</tt> ou <tt>blue</tt> en HTML).<section end=description /><br />
<br />
<br />
<br />
; Syntaxe<br />
: <tt><nowiki>{{bleu|Un-texte}}</nowiki></tt><br />
<br />
<br />
<br />
: Argument :<br />
:<tt>Un-texte</tt> : le texte à colorer.<br />
<br />
<br />
<br />
; Exemple<br />
<div class='pagetext'><br />
<pre>{{bleu|Un texte en bleu primaire.}}</pre><br />
:{{bleu|Un texte en bleu primaire.}}<br />
</div><br />
<br />
<br />
<br />
; Voir aussi<br />
* {{m|Coloré}}<br />
* {{m|Noir}}, {{m|Gris}}, {{m|Rouge}}, {{m|Vert}}<br />
* [[:Catégorie:Modèles de couleur de texte|Modèles de couleur de texte]]<br />
* [[:w:Liste de couleurs|Liste de couleurs]] ou [[:w:Couleurs du Web|Couleurs du Web]] sur Wikipédia<br />
* <span class="plainlinks">[http://html-color-codes.info/ Palettes de couleur]</span><br />
* [[Wikisource:Icones#Couleurs|Trousse à outils : couleurs]]<br />
* [[Wikisource:Icones#Couleurs|choix de lien sur tous les coloris]]<br />
<br />
<br />
<br />
<br />
<includeonly>{{DEFAULTSORT:Bleu}}<br />
[[Catégorie:Modèles de couleur de texte]]<br />
</includeonly><br />
<noinclude>[[Catégorie:Documentations]]</noinclude></div>Frédéric Conrottehttps://wiki.citoyenspourleclimat.org/index.php?title=Mod%C3%A8le:Bleu&diff=82Modèle:Bleu2019-11-18T12:22:39Z<p>Frédéric Conrotte : Page créée avec « <includeonly>{{Coloré|#0000FF|2={{{1|}}}}}</includeonly><noinclude> {{Documentation}} </noinclude> »</p>
<hr />
<div><includeonly>{{Coloré|#0000FF|2={{{1|}}}}}</includeonly><noinclude><br />
{{Documentation}}<br />
</noinclude></div>Frédéric Conrottehttps://wiki.citoyenspourleclimat.org/index.php?title=Fichier:Rapport_du_GIEC_-_Terres_et_changement_climatique_-_SPM4B.png&diff=81Fichier:Rapport du GIEC - Terres et changement climatique - SPM4B.png2019-11-18T12:21:25Z<p>Frédéric Conrotte : </p>
<hr />
<div></div>Frédéric Conrottehttps://wiki.citoyenspourleclimat.org/index.php?title=Fichier:Rapport_du_GIEC_-_Terres_et_changement_climatique_-_SPM4A.png&diff=80Fichier:Rapport du GIEC - Terres et changement climatique - SPM4A.png2019-11-18T12:21:18Z<p>Frédéric Conrotte : </p>
<hr />
<div></div>Frédéric Conrottehttps://wiki.citoyenspourleclimat.org/index.php?title=Fichier:Rapport_du_GIEC_-_Terres_et_changement_climatique_-_SPM3B.png&diff=79Fichier:Rapport du GIEC - Terres et changement climatique - SPM3B.png2019-11-18T12:21:10Z<p>Frédéric Conrotte : </p>
<hr />
<div></div>Frédéric Conrottehttps://wiki.citoyenspourleclimat.org/index.php?title=Fichier:Rapport_du_GIEC_-_Terres_et_changement_climatique_-_SPM3A.png&diff=78Fichier:Rapport du GIEC - Terres et changement climatique - SPM3A.png2019-11-18T12:21:02Z<p>Frédéric Conrotte : </p>
<hr />
<div></div>Frédéric Conrottehttps://wiki.citoyenspourleclimat.org/index.php?title=Fichier:Rapport_du_GIEC_-_Terres_et_changement_climatique_-_SPM2.png&diff=77Fichier:Rapport du GIEC - Terres et changement climatique - SPM2.png2019-11-18T12:20:55Z<p>Frédéric Conrotte : </p>
<hr />
<div></div>Frédéric Conrottehttps://wiki.citoyenspourleclimat.org/index.php?title=Fichier:Rapport_du_GIEC_-_Terres_et_changement_climatique_-_SPM1F.png&diff=76Fichier:Rapport du GIEC - Terres et changement climatique - SPM1F.png2019-11-18T12:20:46Z<p>Frédéric Conrotte : </p>
<hr />
<div></div>Frédéric Conrottehttps://wiki.citoyenspourleclimat.org/index.php?title=Fichier:Rapport_du_GIEC_-_Terres_et_changement_climatique_-_SPM1E.png&diff=75Fichier:Rapport du GIEC - Terres et changement climatique - SPM1E.png2019-11-18T12:20:41Z<p>Frédéric Conrotte : </p>
<hr />
<div></div>Frédéric Conrottehttps://wiki.citoyenspourleclimat.org/index.php?title=Fichier:Rapport_du_GIEC_-_Terres_et_changement_climatique_-_SPM1D.png&diff=74Fichier:Rapport du GIEC - Terres et changement climatique - SPM1D.png2019-11-18T12:20:34Z<p>Frédéric Conrotte : </p>
<hr />
<div></div>Frédéric Conrottehttps://wiki.citoyenspourleclimat.org/index.php?title=Fichier:Rapport_du_GIEC_-_Terres_et_changement_climatique_-_SPM1C.png&diff=73Fichier:Rapport du GIEC - Terres et changement climatique - SPM1C.png2019-11-18T12:20:25Z<p>Frédéric Conrotte : </p>
<hr />
<div></div>Frédéric Conrottehttps://wiki.citoyenspourleclimat.org/index.php?title=Fichier:Rapport_du_GIEC_-_Terres_et_changement_climatique_-_SPM1B.png&diff=72Fichier:Rapport du GIEC - Terres et changement climatique - SPM1B.png2019-11-18T12:20:19Z<p>Frédéric Conrotte : </p>
<hr />
<div></div>Frédéric Conrottehttps://wiki.citoyenspourleclimat.org/index.php?title=Fichier:Rapport_du_GIEC_-_Terres_et_changement_climatique_-_SPM1A.png&diff=71Fichier:Rapport du GIEC - Terres et changement climatique - SPM1A.png2019-11-18T12:20:12Z<p>Frédéric Conrotte : </p>
<hr />
<div></div>Frédéric Conrottehttps://wiki.citoyenspourleclimat.org/index.php?title=Rapport_sp%C3%A9cial_du_GIEC_sur_le_changement_climatique_et_les_terres_%C3%A9merg%C3%A9es&diff=70Rapport spécial du GIEC sur le changement climatique et les terres émergées2019-11-18T12:19:43Z<p>Frédéric Conrotte : Page créée avec « {{Titre|Changement climatique et terres émergées|Rapport du GIEC|Rapport spécial du [https://fr.wikipedia.org/wiki/GIEC GIEC] sur les changements climatiques, la déser... »</p>
<hr />
<div>{{Titre|Changement climatique et terres émergées|Rapport du GIEC|Rapport spécial du [https://fr.wikipedia.org/wiki/GIEC GIEC] sur les changements climatiques, la désertification, la dégradation des terres, la gestion durable des terres, la sécurité alimentaire et les flux de gaz à effet de serre dans les écosystèmes terrestres<br /><br />{{t|Résumé à l’intention des décideurs|160}}<br /><br />[https://www.ipcc.ch/site/assets/uploads/2019/08/4.-SPM_Approved_Microsite_FINAL.pdf publié en anglais] le 8 août 2019 à Genève, Suisse<br />{{sc|Traduction citoyenne non officielle}}}}<br />
<br />
<br />
{{boîte déroulante/début|titre=Auteurs}}<br />
;Auteurs<br />
* [https://www.imk-ifu.kit.edu/staff_Almut_Arneth.php Almut Arneth] (Allemagne)<br />
* Humberto Barbosa (Brésil)<br />
* [https://www.researchgate.net/profile/Tim_Benton Tim Benton] (Royaume-Uni)<br />
* [https://www.pnnl.gov/science/staff/staff_info.asp?staff_num=7151 Katherine Calvin] (Etats-Unis d’Amérique)<br />
* [https://www.ipcc.ch/people/eduardo-calvo-buendia/ Eduardo Calvo] (Pérou)<br />
* [https://www.ipcc.ch/people/sarah-connors/ Sarah Connors] (Royaume-Uni)<br />
* [https://www.dpi.nsw.gov.au/about-us/research-development/staff/staff-profiles/annette-cowie Annette Cowie] (Australie)<br />
* [https://iac.ethz.ch/people-iac/person-detail.MTU1NzI0.TGlzdC82MzcsLTE5NDE2NTk2NTg=.html Edouard Davin] (France/Suisse)<br />
* [https://en.wikipedia.org/wiki/Fatima_Denton Fatima Denton] (Gambie)<br />
* [https://www.ipcc.ch/people/renee-van-diemen/ Renée van Diemen] (Pays-Bas/Royaume-Uni)<br />
* [https://www.ipcc.ch/people/fatima-driouech/ Fatima Driouech] (Maroc)<br />
* Aziz Elbehri (Maroc)<br />
* Jason Evans (Australie)<br />
* Marion Ferrat (France)<br />
* Jordan Harold (Royaume-Uni)<br />
* Eamon Haughey (Irelande)<br />
* Mario Herrero (Australie/Costa Rica)<br />
* Joanna House (Royaume-Uni)<br />
* [https://www.ipcc.ch/people/mark-howden/ Mark Howden] (Australie)<br />
* Margot Hurlbert (Canada)<br />
* Gensuo Jia (Chine)<br />
* Tom Gabriel Johansen (Norvège)<br />
* Jagdish Krishnaswamy (Inde)<br />
* Werner Kurz (Canada)<br />
* Christopher Lennard (Afrique du Sud)<br />
* Soojeong Myeong (République de Corée)<br />
* [https://www.ipcc.ch/people/nagmeldin-g-e-mahmoud/ Nagmeldin Mahmoud] (Soudan)<br />
* [https://fr.wikipedia.org/wiki/Val%C3%A9rie_Masson-Delmotte Valérie Masson-Delmotte] (France)<br />
* Cheikh Mbow (Sénégal)<br />
* Pamela McElwee (Etats-Unis d’Amérique)<br />
* Alisher Mirzabaev (Allemagne/Ouzbékistan)<br />
* Angela Morelli (Norvège/Italie)<br />
* Wilfran Moufouma-Okia (France)<br />
* Dalila Nedjraoui (Algérie)<br />
* Suvadip Neogi (Inde)<br />
* Johnson Nkem (Cameroun)<br />
* Nathalie De Noblet-Ducoudré (France)<br />
* Lennart Olsson (Suède)<br />
* Minal Pathak (Inde)<br />
* Jan Petzold (Allemagne)<br />
* [https://www.ipcc.ch/people/ramon-pichs-madruga/ Ramón Pichs-Madruga] (Cuba)<br />
* Elvira Poloczanska (Royaume-Uni/Australie)<br />
* Alexander Popp (Allemagne)<br />
* [https://de.wikipedia.org/wiki/Hans-Otto_P%C3%B6rtner Hans-Otto Pörtner] (Allemagne)<br />
* Joana Portugal Pereira (Royaume-Uni)<br />
* Prajal Pradhan (Népal/Allemagne)<br />
* [https://www.ipcc.ch/people/andy-reisinger/ Andy Reisinger] (Nouvelle-Zélande)<br />
* [https://www.ipcc.ch/people/debra-roberts/ Debra C. Roberts] (Afrique du Sud)<br />
* [https://en.wikipedia.org/wiki/Cynthia_E._Rosenzweig Cynthia Rosenzweig] (Etats-Unis d’Amérique)<br />
* [https://www.imk-ifu.kit.edu/staff_Mark_Rounsevell.php Mark Rounsevell] (Royaume-Uni/Allemagne)<br />
* [https://www.gfdl.noaa.gov/elena-shevliakova-homepage/ Elena Shevliakova] (Etats-Unis d’Amérique)<br />
* [https://www.ipcc.ch/people/priyadarshi-r-shukla/ Priyadarshi Shukla] (Inde)<br />
* [https://www.ipcc.ch/people/jim-skea/ Jim Skea] (Royaume-Uni)<br />
* [https://www.ipcc.ch/people/dr-raphael-slade/ Raphael Slade] (Royaume-Uni)<br />
* [https://en.wikipedia.org/wiki/Peter_Smith_(biologist) Pete Smith] (Royaume-Uni)<br />
* [https://www.ipcc.ch/people/youba-sokona/ Youba Sokona] (Mali)<br />
* [https://www.cifor.org/scientific-staff-detail/2676/denis-sonwa Denis Jean Sonwa] (Cameroun)<br />
* [http://jobs.inra.fr/Nos-metiers/Portraits/Jean-Francois-Soussana Jean-Francois Soussana] (France)<br />
* [http://www.environmentreports.com/author/ftubiello/ Francesco Tubiello] (Etats-Unis d’Amérique/Italie)<br />
* [https://www.cifor.org/forestsasia/speaker/louis-verchot/ Louis Verchot] (Etats-Unis d’Amérique/Colombie)<br />
* [https://migration.unu.edu/about/researchers/warner#overview Koko Warner] (Etats-Unis d’Amérique/Allemagne)<br />
* [https://www.ipcc.ch/people/nora-weyer/ Nora Weyer] (Allemagne)<br />
* [https://isearch.asu.edu/sites/default/files/cv/Wu-CV20190507.pdf Jianguo Wu] (Chine)<br />
* [https://www.ipcc.ch/people/noureddine-yassaa/ Noureddine Yassaa] (Algérie)<br />
* [https://www.ipcc.ch/people/panmao-zhai/ Panmao Zhai] (Chine)<br />
* [http://www.latcan.org/zommers.html Zinta Zommers] (Lettonie)<br />
<br />
{{Boîte déroulante/fin}}<br />
<br />
== Introduction ==<br />
Le présent rapport spécial sur les changements climatiques et les terres émergées{{lié}}<ref>La partie terrestre de la biosphère qui comprend les ressources naturelles (sol, air près de la surface, végétation et autres biotes, et eau), les processus écologiques, la topographie, les établissements humains et les infrastructures qui fonctionnent dans ce système.</ref> fait suite à la décision prise par le Groupe d’experts en 2016 de préparer trois rapports spéciaux{{lié}}<ref> Les trois rapports spéciaux sont : « Réchauffement global de {{nobr|1,5 °C}}. Un rapport spécial du GIEC sur les impacts du réchauffement de la planète de {{nobr|1,5 °C}} au-dessus des niveaux préindustriels et les voies d’émission de gaz à effet de serre connexes, dans le contexte du renforcement de la réponse mondiale à la menace du changement climatique, du développement durable et des efforts pour éliminer la pauvreté » ; « Changement climatique et terres émergées : rapport spécial du GIEC sur le changement climatique, la désertification, la dégradation des sols, la gestion durable des terres, la sécurité alimentaire, les flux des GES dans les écosystèmes terrestres » ; « Les océans et la cryosphère dans le contexte du changement climatique ».</ref> pendant le sixième cycle d’évaluation, en tenant compte des propositions des gouvernements et des organisations ayant statut d’observateur{{lié}}<ref>Les trois propositions connexes étaient les suivantes : changements climatiques et désertification ; désertification et aspects régionaux ; dégradation des terres — évaluation des liens et stratégies intégrées d’atténuation et d’adaptation ; agriculture, forêts et autres usages des terres ; alimentation et agriculture ; et sécurité alimentaire et changements climatiques.</ref>. Le présent rapport traite des flux de gaz à effet de serre (GES) dans les écosystèmes terrestres, de l’usage des terres et de la gestion durable des terres{{lié}}<ref>La gestion durable des terres est définie dans le présent rapport comme « l’intendance et l’utilisation des ressources terrestres, y compris les sols, l’eau, les animaux et les plantes, pour répondre aux besoins humains en évolution, tout en assurant simultanément le potentiel productif à long terme de ces ressources et le maintien de leurs fonctions environnementales ».</ref> en relation avec l’adaptation au changement climatique et l’atténuation de ses effets, la désertification{{lié}}<ref>La désertification est définie dans le présent rapport comme « la dégradation des terres dans les zones arides, semi-arides et subhumides sèches résultant de nombreux facteurs, dont les variations climatiques et les activités humaines ».</ref>, la dégradation des terres{{lié}}<ref>La dégradation des terres est définie dans le présent rapport comme « une tendance négative de l’état des terres, causée par des processus anthropiques directs ou indirects, y compris le changement climatique anthropique, exprimée en réduction à long terme et en perte d’au moins un des éléments suivants : productivité biologique, intégrité écologique ou valeur pour les humains ».</ref> et la sécurité alimentaire{{lié}}<ref> La sécurité alimentaire est définie dans le présent rapport comme « une situation qui existe lorsque tous les êtres humains ont, à tout moment, un accès physique, social et économique à une alimentation suffisante, saine et nutritive qui répond à leurs besoins et préférences alimentaires pour une vie active et saine ».</ref>. Ce rapport fait suite à la publication d’autres rapports récents, dont le [[Rapport_du_GIEC_ :_Réchauffement_climatique_de_1,5°C|Rapport spécial du GIEC sur le réchauffement de la planète de {{nobr|1,5 °C}}]] (RS15), l’évaluation thématique de la Plate-forme intergouvernementale sur la biodiversité et les services écosystémiques (IPBES) portant sur la dégradation et la restauration des terres, le rapport de l’IPBES portant sur l’évaluation mondiale de la biodiversité et des services écosystémiques et le rapport sur les perspectives mondiales des terres de la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification (CNULCD). Le présent rapport fournit une évaluation actualisée de l’état actuel des connaissances{{lié}}<ref>L’évaluation porte sur la littérature scientifique dont la publication a été acceptée jusqu’à la date du 7 avril 2019.</ref> tout en s’efforçant d’assurer la cohérence et la complémentarité avec les autres rapports récents.</br>Le présent résumé à l’intention des décideurs (RID) est structuré en quatre parties :<br />
* A — Populations, terres et climat dans un monde qui se réchauffe<br />
* B — Les options d’adaptation et d’atténuation<br />
* C — l’activation des options de réponse<br />
* D — Les mesures à court terme.<br />
<br />
</br>La confiance dans les résultats clés est indiquée par le langage calibré du GIEC{{lié}}<ref>Chaque constatation est fondée sur une évaluation des éléments probants sous-jacents et de leur cohérence. Un niveau de confiance est exprimé à l’aide de cinq qualificatifs : très faible, faible, moyen, élevé et très élevé, et composition en italique, par exemple, moyen.Les termes suivants ont été utilisés pour indiquer la probabilité évaluée d’un résultat : pratiquement certain de 99 à 100{{lié}}%, très probable de 90 à 100{{lié}}%, probable de 66 à 100{{lié}}%, probable de 66 à 100{{lié}}%, à peu près aussi probable qu’improbable de 33 à 66{{lié}}%, peu probable de 0 à 33{{lié}}%, très peu probable de 0 à 10{{lié}}%, exceptionnellement improbable de 0 à 1{{lié}}%. D’autres termes (extrêmement probable 95-100{{lié}}%, plus probable qu’improbable >{{lié}}50-100{{lié}}%, plus improbable que probable 0-<50{{lié}}%, extrêmement improbable 0-5{{lié}}%) peuvent également être utilisés si nécessaire. La probabilité évaluée est présentée en italique, par exemple, très probable. Cela est conforme au RE5 du GIEC.</ref> ; le fondement scientifique sous-jacent de chaque résultat clé est indiqué par des références au rapport principal.<br />
<br />
== A. Populations, terres émergées et climat dans un monde qui se réchauffe ==<br />
<br />
'''A1. Les terres émergées constituent la base principale des moyens de subsistance et du bien-être de l’homme, y compris l’approvisionnement en nourriture, en eau douce et en de multiples autres services écosystémiques, et la biodiversité. Les usages humains affectent directement plus de 70{{lié}}% (''probablement'' 69 à 76{{lié}}%) de la surface terrestre libre de glace de la planète (''degré de confiance élevé''). Les terres jouent également un rôle important dans le système climatique. {1.1, 1.2, 2.3, 2.4, figure RID.1}'''<br />
<br />
A1.1. La population utilise actuellement un quart à un tiers de la production{{lié}}<ref>La production primaire nette (PPN) potentielle des terres est définie dans le présent rapport comme étant la quantité de carbone accumulée par photosynthèse moins la quantité perdue par la respiration des plantes au cours d’une période donnée qui prévaudrait en l’absence de l’usage des terres.</ref> primaire nette potentielle des terres pour l’alimentation humaine et animale, les fibres, le bois et l’énergie. Les terres fournissent la base de nombreuses autres fonctions et services écosystémiques{{lié}}<ref> Dans son cadre conceptuel, l’IPBES utilise les « contributions apportées par la nature aux populations » dans lesquelles elle inclut les biens et services des écosystèmes.</ref>, y compris les services culturels et de régulation, qui sont essentiels à l’humanité (''degré de confiance élevé''). Dans une approche économique, les services écosystémiques terrestres mondiaux ont été évalués sur une base annuelle comme étant approximativement équivalents au produit intérieur brut annuel mondial{{lié}}<ref>c’est-à-dire 75 milliards de dollars pour 2011, sur la base des dollars américains de 2007.</ref> (''degré de confiance moyen''). {1.1, 1.2, 3.2, 4.1, 5.1, 5.5, figure RID.1}<br />
<br />
A1.2. Les terres sont à la fois une source et un puits de gaz à effet de serre (GES) et jouent un rôle clé dans l’échange d’énergie, d’eau et d’aérosols entre la surface terrestre et l’atmosphère. Les écosystèmes terrestres et la biodiversité sont vulnérables au changement climatique en cours et aux conditions météorologiques et climatiques extrêmes, à des degrés divers. La gestion durable des terres peut contribuer à réduire les effets négatifs de multiples facteurs de stress, y compris du changement climatique, sur les écosystèmes et les sociétés (''degré de confiance élevé''). {1.1, 1.2, 3.2, 4.1, 5.1, 5.5, figure RID.1}<br />
<br />
A1.3. Les données disponibles depuis 1961{{lié}}<ref>Cette déclaration est basée sur les données statistiques nationales les plus complètes disponibles au sein de FAOSTAT, à partir de 1961. Cela ne signifie pas que les changements ont commencé en 1961. Les changements dans l’utilisation des terres ont eu lieu bien avant la période préindustrielle jusqu’à aujourd’hui.</ref> montrent que la croissance démographique mondiale et l’évolution de la consommation par habitant de denrées alimentaires, d’aliments pour animaux, de fibres, de bois et d’énergie ont entraîné des taux sans précédent d’utilisation des terres et de l’eau douce (''degré de confiance très élevé''), l’agriculture comptant actuellement pour environ 70{{lié}}% de l’utilisation mondiale d’eau douce (''degré de confiance moyen''). L’expansion des superficies consacrées à l’agriculture et à la foresterie, y compris à la production commerciale, et l’amélioration de la productivité agricole et forestière ont favorisé la consommation et la disponibilité alimentaire pour une population croissante (''degré de confiance élevé''). <br />
<br />
Les termes suivants ont été utilisés pour indiquer la probabilité évaluée d’un résultat : pratiquement certain de 99 à 100{{lié}}%, très probable de 90 à 100{{lié}}%, probable de 66 à 100{{lié}}%, probable de 66 à 100{{lié}}%, à peu près aussi probable qu’improbable de 33 à 66{{lié}}%, peu probable de 0 à 33{{lié}}%, très peu probable de 0 à 10{{lié}}%, exceptionnellement improbable de 0 à 1{{lié}}%. D’autres termes (extrêmement probable 95-100{{lié}}%, plus probable qu’improbable >{{lié}}50-100{{lié}}%, plus improbable que probable 0-<50{{lié}}%, extrêmement improbable 0-5{{lié}}%) peuvent également être utilisés si nécessaire. La probabilité évaluée est présentée en italique, par exemple, ''très probable''. Cela est conforme au RE5 du GIEC. Avec de grandes variations régionales, ces changements ont contribué à l’augmentation des émissions nettes de GES (''degré de confiance très élevé''), à la perte d’écosystèmes naturels (par exemple, forêts, savanes, prairies naturelles et zones humides) et au déclin de la biodiversité (''degré de confiance élevé''). {1.1, 1.3, 5.1, 5.5, figure RID.1}<br />
<br />
A1.4. Les données disponibles depuis 1961 montrent que l’offre d’huiles végétales et de viande par habitant a plus que doublé et que l’offre de calories alimentaires par habitant a augmenté d’environ un tiers (''degré de confiance élevé''). Actuellement, 25 à 30{{lié}}% de la production alimentaire totale est perdue ou gaspillée (''degré de confiance moyen''). Ces facteurs sont associés à des émissions supplémentaires de GES (''degré de confiance élevé''). Les changements dans les habitudes de consommation ont contribué au surpoids ou à l’obésité d’environ 2 milliards d’adultes (''degré de confiance élevé''). On estime que 821 millions de personnes sont encore sous-alimentées (''degré de confiance élevé''). {1.1, 1.3, 5.1, 5.5, figure RID.1}<br />
<br />
A1.5. Environ un quart de la surface terrestre libre de glace de la Terre est sujette à une dégradation d’origine humaine (''degré de confiance moyen''). On estime que l’érosion des sols provenant des champs agricoles est actuellement de 10 à 20 fois (sans travail du sol) à plus de 100 fois (travail conventionnel du sol) plus élevée que le taux de formation du sol (''degré de confiance moyen''). Le changement climatique aggrave la dégradation des sols, en particulier dans les zones côtières basses, les deltas fluviaux, les zones arides et les zones de pergélisol (''degré de confiance élevé''). Au cours de la période 1961-2013, la superficie annuelle des terres arides touchées par la sécheresse a augmenté, en moyenne d’un peu plus de 1{{lié}}% par an, avec une grande variabilité interannuelle. En 2015, environ 500 (380-620) millions de personnes vivaient dans des zones qui ont connu la désertification entre les années 1980 et 2000. Les populations les plus touchées se trouvent en Asie du Sud et de l’Est, dans la région du circum-Sahara, y compris en Afrique du Nord, et au Moyen-Orient, y compris dans la péninsule arabique (''degré de confiance faible''). D’autres régions arides ont également connu la désertification. Les personnes vivant dans des zones déjà dégradées ou désertifiées sont de plus en plus affectées négativement par le changement climatique (''degré de confiance élevé''). {1.1, 1.2, 3.1, 3.2, 4.1, 4.2, 4.3, figure RID.1}<br />
<br />
=== Usage des terres et changement climatique observé ===<br />
<br />
==== A. Changement de température observé par rapport à 1850-1900 ====<br />
<br />
Depuis la période préindustrielle (1850-1900), la température moyenne de l’air observée à la surface des terres a augmenté considérablement plus que la température de surface moyenne mondiale (terres et océans).<br />
<br />
[[Image:Rapport du GIEC - Terres et changement climatique - SPM1A.png|600px]]<br />
<br />
==== B. Émissions de gaz à effet de serre ====<br />
<br />
On estime que 23{{lié}}% des émissions anthropiques totales d’émissions de gaz à effet de serre (2007-2016)<br />
proviennent de l’agriculture, de la foresterie, et des autres usages des terres (AFAT).<br />
<br />
[[Image:Rapport du GIEC - Terres et changement climatique - SPM1B.png|300px]]<br />
<br />
==== C. Utilisation globale des terres aux alentours de 2015 ====<br />
<br />
Le diagramme à barres représente les différentes utilisations de la surface terrestre libre de glace à l’échelle mondiale. Les barres sont ordonnées selon un gradient d’intensité décroissante d’utilisation du sol de la gauche vers la droite.<br />
<br />
[[Image:Rapport du GIEC - Terres et changement climatique - SPM1C.png|1000px]]<br />
<br />
==== D. Production agricole ====<br />
<br />
Le changement d’usage des terres et l’intensification rapide de l’utilisation des terres ont favorisé l’augmentation de la production de denrées alimentaires, d’aliments pour animaux et de fibres. Depuis 1961, la production totale de denrées alimentaires (cultures céréalières) a augmenté de 240{{lié}}% (jusqu’en 2017) en raison de l’expansion des superficies et de l’augmentation des rendements. La production de fibres (coton) a augmenté de 162{{lié}}% (jusqu’en 2013).<br />
<br />
[[Image:Rapport du GIEC - Terres et changement climatique - SPM1D.png|300px]]<br />
<br />
==== E. Demande alimentaire ====<br />
<br />
L’augmentation de la production est liée à l’évolution de la consommation alimentaire.<br />
<br />
[[Image:Rapport du GIEC - Terres et changement climatique - SPM1E.png|300px]]<br />
<br />
==== F. Désertification et dégradation des terres ====<br />
<br />
Le changement d’usage des terres, l’intensification de l’usage des terres et le changement climatique ont contribué à la désertification et à la dégradation des terres.<br />
<br />
[[Image:Rapport du GIEC - Terres et changement climatique - SPM1F.png|300px]]<br />
<br />
'''Figure RID.1 : Usage des terres et changement climatique observé'''<br />
<br />
Une représentation de l’utilisation des terres et du changement climatique observé dont il est question dans le présent rapport d’évaluation. Les cadres A à F montrent l’état et les tendances de certaines variables liées à l’usage des terres et au climat qui représentent bon nombre des principaux sujets abordés dans le présent rapport. Les séries chronologiques annuelles en B et D-F sont basées sur les données disponibles les plus complètes des statistiques nationales, provenant dans la plupart des cas de FAOSTAT et débutant en 1961. Les axes Y des cadres D-F sont exprimés par rapport à l’année de début de la série temporelle (rebasée à zéro). Sources de données et notes : <br />
* A : Les courbes de réchauffement sont des moyennes de quatre ensembles de données {2.1 ; figure 2.2 ; Tableau 2.1}<br />
* B : Le N<sub>2</sub>O et le CH<sub>4</sub> provenant de l’agriculture proviennent de FAOSTAT ; les émissions nettes de CO<sub>2</sub> du FAT utilisent la moyenne de deux modèles de comptabilisation (et comprennent les émissions provenant des incendies de tourbières depuis 1997). Toutes les valeurs exprimées en unités d’équivalent CO<sub>2</sub> sont basées sur les valeurs du potentiel de réchauffement planétaire à 100 ans du RE5 sans rétroaction climat-carbone (N<sub>2</sub>O=265 ; CH<sub>4</sub>=28). {Voir tableau RID.1, 1.1, 2.3}<br />
* C : Représente les parts des différents usages de la zone terrestre libre de glace à l’échelle mondiale pour l’année 2015 environ, ordonnées selon un gradient d’intensité décroissante d’usage des terres, de gauche à droite. Chaque barre représente une large catégorie d’occupation des sols ; les chiffres en haut représentent le pourcentage total de la zone libre de glace couverte, avec des plages d’incertitude entre parenthèses. Les pâturages intensifs sont définis comme ayant une densité de bétail supérieure à 100 animaux/km². La superficie des « forêts gérées pour le bois d’œuvre et d’autres usages » a été calculée comme la superficie totale des forêts moins la superficie des forêts "primaires et intactes". {1, 2, tableau 1.1, figure 1.3}<br />
* D : Notez que l’utilisation d’engrais est indiquée sur un axe divisé. Le pourcentage d’augmentation important de l’utilisation des engrais reflète le faible niveau d’utilisation en 1961 et s’explique à la fois par l’augmentation des apports d’engrais par superficie et par l’expansion des terres cultivées et des prairies fertilisées pour accroître la production alimentaire. {1.1, figure 1.3}<br />
* E : La population en surpoids est définie comme ayant un indice de masse corporelle (IMC) >{{lié}}25 kg/m<sup>2</sup> ; l’insuffisance pondérale est définie comme un IMC < 18,5 kg/m<sup>2</sup>. {5.1, 5.2}<br />
* F : Les superficies des terres arides ont été estimées à l’aide des précipitations et de l’évapotranspiration potentielle de TerraClimate (1980-2015) pour identifier les régions où l’indice d’aridité est inférieur à 0,65. Les données démographiques proviennent de la base de données HYDE3.2. Les zones de sécheresse sont basées sur 12 mois d’accumulation de l’indice de sécheresse du Centre mondial de climatologie des précipitations (GPCC). L’étendue des zones humides intérieures (y compris les tourbières) est basée sur les données agrégées de plus de 2000 séries chronologiques qui rendent compte des changements dans la superficie des zones humides locales au fil du temps. {3.1, 4.2, 4.6}<br />
<br />
'''A2. Depuis la période préindustrielle, la température de l’air à la surface de la terre a augmenté presque deux fois plus que la température moyenne mondiale (degré de confiance élevé). Le changement climatique, y compris l’augmentation de la fréquence et de l’intensité des extrêmes, a eu un impact négatif sur la sécurité alimentaire et les écosystèmes terrestres et a contribué à la désertification et à la dégradation des sols dans de nombreuses régions (degré de confiance élevé). {2.2, 3.2, 4.2, 4.2, 4.3, 4.4, 5.1, 5.2, résumé du chapitre 7, 7.2}'''<br />
<br />
A2.1. Depuis la période préindustrielle (1850-1900), la température moyenne de l’air à la surface de la terre a augmenté considérablement plus que la température moyenne globale à la surface du globe (terre et océan) (GMST) (degré de confiance élevé). De 1850-1900 à 2006-2015, la température moyenne de l’air à la surface du sol a augmenté de {{nobr|1,53 °C}} (très probablement entre {{nobr|1,38 °C}} et {{nobr|1,68 °C}}) tandis que la température GMST a augmenté de {{nobr|0,87 °C}} (probablement entre {{nobr|0,75 °C}} et {{nobr|0,99 °C}}). {2.2.1, figure RID.1}<br />
<br />
A2.2. Le réchauffement a entraîné une augmentation de la fréquence, de l’intensité et de la durée des événements liés à la chaleur, y compris les vagues de chaleur{{lié}}<ref>Dans le présent rapport, une vague de chaleur est définie comme « une période de temps anormalement chaude. Les vagues de chaleur et les périodes chaudes ont des définitions diverses et qui, dans certains cas, se chevauchent ».</ref> dans la plupart des régions terrestres (degré de confiance élevé). La fréquence et l’intensité des sécheresses ont augmenté dans certaines régions (y compris la Méditerranée, l’Asie occidentale, de nombreuses parties de l’Amérique du Sud, une grande partie de l’Afrique et l’Asie du Nord-Est) (degré de confiance moyen) et il s’est produit une augmentation de l’intensité des fortes précipitations à l’échelle mondiale (degré de confiance moyen). {2.2.5, 4.2.3, 5.2}<br />
<br />
A2.3. Les observations par satellite{{lié}}<ref>L’interprétation des observations par satellite peut être affectée par une insuffisance de validation au sol et d’étalonnage des capteurs. En outre, leur résolution spatiale peut rendre difficile la détermination de changements à petite échelle.</ref> ont montré un verdissement de la végétation{{lié}}<ref>Le verdissement de la végétation est défini dans le présent rapport comme une augmentation de la biomasse végétale photosynthétiquement active qui est déduite des observations par satellite.</ref> au cours des trois dernières décennies dans certaines régions d’Asie, d’Europe, d’Amérique du Sud, du centre de l’Amérique du Nord et du sud-est de l’Australie. Les causes du verdissement comprennent la combinaison d’une saison de croissance prolongée, du dépôt d’azote, de la fertilisation au CO<sub>2</sub>{{lié}}<ref>La fertilisation au CO<sub>2</sub> est définie dans le présent rapport comme l’amélioration de la croissance des plantes par suite de l’augmentation de la concentration atmosphérique de dioxyde de carbone (CO<sub>2</sub>). L’ampleur de la fertilisation au CO<sub>2</sub> dépend des nutriments et de la disponibilité en eau.</ref> et de la gestion des terres (degré de confiance élevé). Le brunissement de la végétation{{lié}}<ref>Le brunissement de la végétation est défini dans ce rapport comme une diminution de la biomasse végétale photosynthétiquement active qui est déduite des observations satellite.</ref> a été observé dans certaines régions, dont le nord de l’Eurasie, certaines parties de l’Amérique du Nord, l’Asie centrale et le bassin du Congo, principalement en raison du stress hydrique (degré de confiance moyen). À l’échelle mondiale, le verdissement de la végétation s’est produit sur une plus grande superficie que le brunissement de la végétation (degré de confiance élevé). {2.2.3, encadré 2.3, 2.2.4, 3.2.1, 3.2.2, 4.3.1, 4.3.2, 4.6.2, 5.2.2}<br />
<br />
A2.4. La fréquence et l’intensité des tempêtes de poussière ont augmenté au cours des dernières décennies en raison des changements de l’usage des terres et de l’occupation des sols et des facteurs climatiques dans de nombreuses zones arides, ce qui a eu des effets négatifs croissants sur la santé humaine dans des régions comme la péninsule arabique et le Moyen-Orient élargi, l’Asie centrale (degré de confiance élevé){{lié}}<ref>Les éléments probants relatifs à ces tendances des tempêtes de poussière et de leurs effets sur la santé dans d’autres régions sont limités à la documentation évaluée dans le présent rapport.</ref>. {2.4.1, 3.4.2}<br />
<br />
A2.5. Dans certaines zones arides, l’augmentation de la température et de l’évapotranspiration de l’air à la surface de la terre et la diminution de la quantité des précipitations, en interaction avec la variabilité climatique et les activités humaines, ont contribué à la désertification. Ces régions comprennent l’Afrique subsaharienne, certaines parties de l’Asie de l’Est et de l’Asie centrale et l’Australie. (degré de confiance moyen) {2.2, 3.2.2, 4.4.1}<br />
<br />
A2.6. Le réchauffement planétaire a entraîné des déplacements de zones climatiques dans de nombreuses régions du monde, y compris l’expansion des zones climatiques arides et la contraction des zones climatiques polaires (degré de confiance élevé). Par conséquent, de nombreuses espèces végétales et animales ont connu des changements dans leur aire de répartition, leur abondance et des modifications dans leurs activités saisonnières (degré de confiance élevé). {2.2, 3.2.2, 4.4.1}<br />
<br />
A2.7. Le changement climatique peut exacerber les processus de dégradation des sols (degré de confiance élevé), notamment par l’augmentation de l’intensité des précipitations, des inondations, de la fréquence et de la gravité des sécheresses, du stress thermique, des périodes de sécheresse, du vent, de l’élévation du niveau de la mer et de l’action des vagues, de la fonte du pergélisol, et la gestion des terres en module les effets. L’érosion côtière en cours s’intensifie et touche de plus en plus de régions, l’élévation du niveau de la mer augmentant la pression de l’usage des terres dans certaines régions (degré de confiance moyen). {4.2.1, 4.2.2, 4.2.3, 4.4.1, 4.4.2, 4.9.6, tableau 4.1, 7.2.1 et 7.2.2}<br />
<br />
A2.8. Le changement climatique a déjà affecté la sécurité alimentaire en raison du réchauffement, de la modification des régimes de précipitations et de la fréquence accrue de certains événements extrêmes (degré de confiance élevé). Dans de nombreuses régions des basses latitudes, les rendements de certaines cultures (par exemple, le maïs et le blé) ont diminué, tandis que dans de nombreuses régions des hautes latitudes, les rendements de certaines cultures (par exemple, le maïs, le blé et la betterave sucrière) ont augmenté ces dernières décennies (degré de confiance élevé). Le changement climatique a entraîné une baisse des taux de croissance des animaux et de leur productivité dans les systèmes pastoraux en Afrique (degré de confiance élevé). Il existe des preuves solides que les ravageurs et les maladies agricoles ont déjà réagi au changement climatique, ce qui entraîne à la fois des augmentations et des diminutions des infestations (degré de confiance élevé). Sur la base des connaissances autochtones et locales, le changement climatique affecte la sécurité alimentaire dans les zones arides, en particulier en Afrique et dans les régions de haute montagne d’Asie et d’Amérique du Sud{{lié}}<ref>L’évaluation a porté sur la littérature scientifique dont les méthodologies comprenaient des entretiens et des enquêtes auprès des peuples autochtones et des communautés locales.</ref>. {5.2.1, 5.2.2, 7.2.2}<br />
<br />
'''A 3. Les activités agricoles, forestières et autres activités liées à l’usage des terres (AFAT) ont représenté environ 13{{lié}}% des émissions mondiales de CO<sub>2</sub>,44{{lié}}% des émissions de méthane (CH<sub>4</sub>) et 82{{lié}}% des émissions d’oxyde nitreux (N<sub>2</sub>O) provenant des activités humaines au cours de la période 2007-2016, soit 23{{lié}}% (12,0 +/- 3,0 GtCO<sub>2</sub>e par an) du total net des émissions anthropiques de GES{{lié}}<ref>Cette évaluation ne comprend que le CO<sub>2</sub>, le CH<sub>4</sub> et le N<sub>2</sub>O.</ref> (degré de confiance moyen). La réaction naturelle des terres aux changements environnementaux induits par l’homme a provoqué un puits net d’environ 11,2 GtCO<sub>2</sub> par an au cours de la période 2007-2016 (équivalant à 29{{lié}}% des émissions totales de CO<sub>2</sub>) (degré de confiance moyen) ; la persistance du puits est incertaine en raison du changement climatique (degré de confiance élevé). Si l’on inclut les émissions associées aux activités de pré-production et de post-production dans le système alimentaire mondial{{lié}}<ref>Dans le présent rapport, le système alimentaire mondial est défini comme « l’ensemble des éléments (environnement, populations, intrants, processus, infrastructures, institutions, etc.) et activités liés à la production, à la transformation, à la distribution, à la préparation et à la consommation des aliments, ainsi que le résultat de ces activités, y compris les résultats socioéconomiques et environnementaux au niveau mondial ». Ces données sur les émissions ne sont pas directement comparables aux inventaires nationaux préparés conformément aux lignes directrices 2006 du GIEC pour les inventaires nationaux de gaz à effet de serre.</ref>, les émissions sont estimées à 21-37{{lié}}% des émissions anthropiques nettes totales de GES (degré de confiance moyen). {2, 3, tableau 2.2, 5, 4}'''<br />
<br />
A3.1. La terre est à la fois une source et un puits de CO<sub>2</sub> en raison de facteurs anthropiques et naturels, ce qui rend difficile la séparation entre flux anthropiques et flux naturels (degré de confiance très élevé). Les modèles mondiaux estiment les émissions nettes de CO<sub>2</sub> provenant de l’usage des terres et du changement d’usage des terres en 2007-2016 à 5,2 ± 2,6 GtCO<sub>2</sub> par an (plage probable). Ces émissions nettes sont principalement dues à la déforestation, partiellement compensées par le boisement et reboisement, et aux émissions et absorptions par d’autres activités d’usage des terres. (degré de confiance très élevé) (tableau RID.1){{lié}}<ref>Le flux net anthropique de CO<sub>2</sub> provenant des modèles de « comptabilité » ou de « comptabilisation du carbone » se compose de deux flux bruts opposés : les émissions brutes (environ 20 GtCO<sub>2</sub> par an) proviennent de la déforestation, de la culture des sols et de l’oxydation des produits ligneux ; les absorptions brutes (environ 14 GtCO<sub>2</sub> par an) proviennent principalement de la croissance forestière après la coupe du bois et la déprise agricole (degré de confiance moyen).</ref>. Il n’y a pas de tendance claire dans les émissions annuelles depuis 1990 (degré de confiance moyen) (figure RID.1). {1, 1, 2, 3, tableau 2, 2, tableau 2, 3}<br />
<br />
A3.2. La réaction naturelle des terres aux changements environnementaux induits par l’homme, tels que l’augmentation de la concentration de CO<sub>2</sub> dans l’atmosphère, les dépôts d’azote et le changement climatique, a entraîné des absorptions nettes mondiales de 11,2 +/- 2,6 Gt CO<sub>2</sub> par an (plage probable) entre 2007-2016 (tableau RID.1). La somme des absorptions nettes dues à cette réaction et des émissions nettes de l’agriculture, foresterie et autres usages des terres (AFAT) donne un flux net total sols-atmosphère qui a éliminé 6,0 +/- 2,6 GtCO<sub>2</sub> par an au cours de la période 2007-2016 (plage probable). Les futures augmentations nettes des émissions de CO<sub>2</sub> en provenance de la végétation et des sols dues au changement climatique devraient compenser l’augmentation des absorptions due à la fertilisation au CO<sub>2</sub> et à l’allongement des périodes de végétation (degré de confiance élevé). L’équilibre entre ces processus est une source clé d’incertitude pour déterminer l’avenir du puits de carbone terrestre. Le dégel projeté du pergélisol devrait accroître la perte de carbone des sols (degré de confiance élevé). Au {{s|XXI}}, la croissance de la végétation dans ces zones pourrait compenser en partie cette perte (degré de confiance faible). {encadré 2.3, 2.3.1, 2.5.3, 2.7 ; tableau 2.3}<br />
<br />
A3.3. Les modèles mondiaux et les inventaires nationaux de GES utilisent différentes méthodes pour estimer les émissions et les absorptions anthropiques de CO<sub>2</sub> dans le secteur des terres émergées. Les deux produisent des estimations qui concordent étroitement pour le changement d’usage des sols impliquant la forêt (par exemple. déforestation, boisement) et qui diffèrent pour la forêt gérée. Les modèles mondiaux considèrent comme forêts gérées les terres qui ont fait l’objet d’une récolte alors que, conformément aux lignes directrices du GIEC, les inventaires nationaux de GES définissent la forêt gérée de façon plus large. Sur cette interprétation plus large, les inventaires peuvent également considérer la réponse naturelle de la terre aux changements environnementaux d’origine humaine comme anthropique, tandis que l’approche du modèle global {tableau RID.1} traite cette réponse comme faisant partie du puits non anthropique. À titre d’exemple, de 2005 à 2014, la somme des estimations des émissions nettes des inventaires nationaux de GES est de 0,1 ± 1,0 GtCO<sub>2</sub> par an, tandis que la moyenne de deux modèles de comptabilisation mondiaux est de 5,1 ± 2,6 GtCO<sub>2</sub> par an (plage probable). La prise en compte des différences dans les méthodes peut améliorer la compréhension des estimations des émissions nettes du secteur des terres émergées et de leurs applications.<br />
<br />
{| class="wikitable" <br />
|+ Tableau RID.1. Émissions anthropiques nettes dues à l’Agriculture, la Foresterie, et les Autres activités liées à l’usage des Terres (AFAT) et non-AFAT (Cadre 1) et au système alimentaire mondial (moyenne 2007-2016){{lié}}<sup>[1]</sup> (Cadre 2). Une valeur positive représente une émission ; une valeur négative représente une extraction.<br />
|-<br />
| colspan="2" rowspan="2" bgcolor = #FFFFFF |<br />
| colspan="6" align= "center" bgcolor=#FFFFFF | Émissions anthropiques directes<br />
| bgcolor=#737373 |<br />
| colspan="2" bgcolor=#FFFFFF | <br />
|-<br />
| colspan=3" bgcolor=#FFFFFF align=center | Émissions anthropiques nettes dues à l’Agriculture, la Foresterie, et les Autres activités liées à l’usage des Terres (AFAT) <br />
| bgcolor=#FFFFFF align=center | Émissions anthropiques de GES hors AFAT{{lié}}<sup>[6]</sup><br />
| bgcolor=#FFFFFF align=center | Émissions anthropiques nettes totales de GES (AFAT et hors AFAT)<br />
| bgcolor=#FFFFFF align=center | AFAT en tant que % d’émissions anthropiques nettes totales de GES<br />
| bgcolor=#737373 |<br />
| bgcolor=#FFFFFF align=center | Réponse naturelle des terres aux changements environnementaux dus à l’homme{{lié}}<sup>[7]</sup><br />
| bgcolor=#FFFFFF align=center | Flux net toutes terres confondues vers l’atmosphère<br />
|-<br />
| colspan="11" style="border-top:2px solid black; border-left:2px solid black; font-weight:bold ; ; background-color : #FFFFFF ; text-align : left ;" | {{Bleu|{{t|Cadre 1 : Contribution de l’AFAT|120}}}}<br />
|-<br />
| style="border-left:2px solid black; background-color:#FFFFFF; " colspan="2" rowspan="2"|<br />
| bgcolor=#FFFFFF align=center | FAT<br />
| bgcolor=#FFFFFF align=center | Agriculture<br />
| bgcolor=#FFFFFF align=center | Total<br />
| bgcolor=#FFFFFF colspan="3"| <br />
| bgcolor=#737373 |<br />
| bgcolor=#FFFFFF colspan="2"|<br />
|-<br />
| bgcolor=#FFFFFF align=center |A<br />
| bgcolor=#FFFFFF align=center |B<br />
| bgcolor=#FFFFFF align=center |C = B + A<br />
| bgcolor=#FFFFFF align=center |D<br />
| style="font-weight:bold ; ; background-color : #FFFFFF ;" align=center |E = C + D<br />
| bgcolor=#FFFFFF align=center |F = (C/E)*100<br />
| bgcolor=#737373 |<br />
| bgcolor=#FFFFFF align=center |G<br />
| style="border-right:2px solid black; background-color:#FFFFFF; " align=center |A + G<br />
|-<br />
| scope="row" style="border-left:2px solid black; background-color:#FFFFFF; " rowspan="2" | CO<sub>2</sub>{{lié}}<sup>[2]</sup><br />
| bgcolor=#FFFFFF height="12" | <br />
| bgcolor=#FFFFFF height="12" | <br />
| bgcolor=#FFFFFF height="12" |<br />
| bgcolor=#FFFFFF |<br />
| bgcolor=#FFFFFF |<br />
| bgcolor=#FFFFFF |<br />
| bgcolor=#FFFFFF |<br />
| bgcolor=#737373 |<br />
| bgcolor=#FFFFFF |<br />
| style="border-right:2px solid black; background-color:#FFFFFF; " |<br />
|-<br />
| style="border-left:2px solid black; background-color:#C0C0C0; " | Gt CO<sub>2</sub> par an<br />
| bgcolor=#C0C0C0 align=center | 5,2 ± 2,6<br />
| bgcolor=#C0C0C0 align=center |---{{lié}}<sup>[11]</sup><br />
| bgcolor=#C0C0C0 align=center |5,2 ± 2,6<br />
| bgcolor=#C0C0C0 align=center | 33,9 ± 1,8<br />
| bgcolor=#b3ccff align=center | 39,1 ± 3,2<br />
| bgcolor=#C0C0C0 align=center | ~ 13{{lié}}%<br />
| bgcolor=#737373 |<br />
| bgcolor=#C0C0C0 align=center |11,2 ± 2,6<br />
| style="border-right:2px solid black; background-color:#C0C0C0; " align=center |- 6,0 ± 2,0<br />
|-<br />
| scope="row" style="border-left:2px solid black; background-color:FFFFFF; " rowspan="2" | CH<sub>4</sub>{{lié}}<sup>[3], [8]</sup><br />
| bgcolor=#FFFFFF | Mt CH<sub>4</sub> par an<br />
| bgcolor=#FFFFFF align=center | 19 ± 6<br />
| bgcolor=#FFFFFF align=center | 142 ± 43<br />
| bgcolor=#FFFFFF align=center | {{nobr|162 ± 48,6}}<br />
| bgcolor=#FFFFFF align=center | 201 ± 100<br />
| bgcolor=#FFFFFF align=center | 363 ± 111<br />
| bgcolor=#FFFFFF |<br />
| bgcolor=#737373 |<br />
| bgcolor=#FFFFFF |<br />
| style="border-right:2px solid black; background-color:#FFFFFF; " |<br />
|-<br />
| style="border-left:2px solid black; background-color:#C0C0C0; " | Gt CO<sub>2</sub>e par an<br />
| bgcolor=#C0C0C0 align=center |0,5 ± 0,2<br />
| bgcolor=#C0C0C0 align=center |4,0 ± 1,2<br />
| bgcolor=#C0C0C0 align=center |4,5 ± 1,4<br />
| bgcolor=#C0C0C0 align=center |5,6 ± 2,8<br />
| bgcolor=#b3ccff align=center |10,1 ± 3,1<br />
| bgcolor=#C0C0C0 align=center |~ 44{{lié}}%<br />
| bgcolor=#737373 |<br />
| bgcolor=#C0C0C0 | <br />
| style="border-right:2px solid black; background-color:#C0C0C0; " | <br />
|-<br />
| scope="row" style="border-left:2px solid black; background-color:#FFFFFF; " rowspan="2" | N<sub>2</sub>O{{lié}}<sup>[3], [8]</sup><br />
| bgcolor=#FFFFFF | Mt N<sub>2</sub>O par an<br />
| bgcolor=#FFFFFF align=center | 0,3 ± 0,1<br />
| bgcolor=#FFFFFF align=center | 8 ± 2<br />
| bgcolor=#FFFFFF align=center | 8,3 ± 2,5<br />
| bgcolor=#FFFFFF align=center | 2,0 ± 1,0<br />
| bgcolor=#FFFFFF align=center | 10,4 ± 2,7<br />
|<br />
| bgcolor=#737373 |<br />
| bgcolor=#FFFFFF |<br />
| style="border-right:2px solid black; background-color:#FFFFFF; " |<br />
|-<br />
| style="border-left:2px solid black; background-color:#C0C0C0; " | Gt CO<sub>2</sub>e par an<br />
| bgcolor=#C0C0C0 align=center |0,09 ± 0,03<br />
| bgcolor=#C0C0C0 align=center |2,2 ± 0,7<br />
| bgcolor=#C0C0C0 align=center |2,3 ± 0,7<br />
| bgcolor=#C0C0C0 align=center | 0,5 ± 0,3<br />
| bgcolor=#b3ccff align=center | 2,8 ± 0,7<br />
| bgcolor=#C0C0C0 align=center | ~ 82{{lié}}%<br />
| bgcolor=#737373 |<br />
| bgcolor=#C0C0C0 | <br />
| style="border-right:2px solid black; background-color:#C0C0C0; " | <br />
|-<br />
| scope="row" style="border-top:2px solid black; border-bottom:2px solid black; border-left:2px solid black; font-weight : bold ; background-color : #d9d9d9 ;" | Total (GES)<br />
| style="border-top:2px solid black; border-bottom:2px solid black; font-weight:bold; background-color : #d9d9d9 ;" | {{nobr|Gt CO<sub>2</sub>e par an}}<br />
| style="border-top:2px solid black; border-bottom:2px solid black; font-weight:bold; background-color : #d9d9d9 ;" align=center | 5,8 ± 2,6<br />
| style="border-top:2px solid black; border-bottom:2px solid black; font-weight:bold; background-color : #d9d9d9 ;" align=center | 6,2 ± 1,4<br />
| style="border-top:2px solid black; border-bottom:2px solid black; font-weight:bold; background-color : #d9d9d9 ;" align=center | {{nobr|12,0 ± 3,0}}<br />
| style="border-top:2px solid black; border-bottom:2px solid black; font-weight:bold; background-color : #d9d9d9 ;" align=center | 40,0 ± 3,4<br />
| style="border-top:2px solid black; border-bottom:2px solid black; font-weight:bold; background-color : #b3ccff ;" align=center | 52,0 ± 4,5<br />
| style="border-top:2px solid black; border-bottom:2px solid black; font-weight:bold; background-color : #d9d9d9 ;" align=center | ~ 23{{lié}}%<br />
| style="border-top:2px solid black; border-bottom:2px solid black; font-weight:bold; background-color : #737373 ;" | <br />
| style="border-top:2px solid black; border-bottom:2px solid black; font-weight:bold; background-color : #d9d9d9 ;" | <br />
| style="border-top:2px solid black; border-bottom:2px solid black; border-right:2px solid black; font-weight : bold ; background-color : #d9d9d9 ;" | <br />
|-<br />
| scope="row" style="height:16px; border-left:2px solid black; background-color:#FFFFFF; " colspan="11"| <br />
|-<br />
| colspan="7" style="border-left:2px solid black; font-weight:bold; text-align:left; background-color : #FFFFFF ;" | {{Bleu|{{t|Cadre 2 : Contribution du système alimentaire mondial|120}}}}<br />
|-<br />
| style="border-left:2px solid black; background-color:#FFFFFF; " colspan="2" | <br />
| bgcolor=#FFFFFF align=center | Changement d’usage des terres<br />
| bgcolor=#FFFFFF align=center | Agriculture<br />
| bgcolor=#FFFFFF | <br />
| bgcolor=#FFFFFF align=center | Autres secteurs pré- et post-production hors AFAT{{lié}}<sup>[5]</sup> <br />
| bgcolor=#FFFFFF align=center | Total des émissions du système alimentaire mondial<br />
|-<br />
| scope="row" style="border-left:2px solid black; background-color:#FFFFFF; " | CO<sub>2</sub>{{lié}}<sup>[4]</sup> lié au changement d’usage des terres<br />
| bgcolor=#FFFFFF | {{nobr|Gt CO<sub>2</sub> par an}}<br />
| bgcolor=#FFFFFF align=center | 4,9 ± 2,5<br />
| bgcolor=#FFFFFF | <br />
| bgcolor=#FFFFFF | <br />
| bgcolor=#FFFFFF | <br />
| bgcolor=#FFFFFF | <br />
|-<br />
| scope="row" style="border-left:2px solid black; background-color:#FFFFFF; " | CH<sub>4</sub>{{lié}}<sup>[3], [8], [9]</sup> Agriculture<br />
| bgcolor=#FFFFFF | Gt CO<sub>2</sub>e par an<br />
| bgcolor=#FFFFFF | <br />
| bgcolor=#FFFFFF align=center | 4,0 ± 1,2<br />
| bgcolor=#FFFFFF | <br />
| bgcolor=#FFFFFF | <br />
| bgcolor=#FFFFFF | <br />
|-<br />
| scope="row" style="border-left:2px solid black; background-color:#FFFFFF; " | N<sub>2</sub>O{{lié}}<sup>[3], [8], [9]</sup> Agriculture<br />
| bgcolor=#FFFFFF | Gt CO<sub>2</sub>e par an<br />
| bgcolor=#FFFFFF | <br />
| bgcolor=#FFFFFF align=center | 2,2 ± 0,7<br />
| bgcolor=#FFFFFF | <br />
| bgcolor=#FFFFFF | <br />
| bgcolor=#FFFFFF | <br />
|-<br />
| scope="row" style="border-left:2px solid black; background-color:#FFFFFF; " | CO<sub>2</sub> des autres secteurs<br />
| bgcolor=#FFFFFF | Gt CO<sub>2</sub> par an<br />
| bgcolor=#FFFFFF | <br />
| bgcolor=#FFFFFF | <br />
| bgcolor=#FFFFFF | <br />
| bgcolor=#FFFFFF align=center | 2,4 – 4,8<br />
| bgcolor=#FFFFFF | <br />
|-<br />
| scope="row" style="border-top:2px solid black; border-bottom:2px solid black; border-left:2px solid black; font-weight : bold ; text-align : left ; background-color : #FFFFFF" | {{nobr|Total (CO<sub>2</sub>e){{lié}}<sup>[10]</sup>}}<br />
| style="border-top:2px solid black; border-bottom:2px solid black; font-weight:bold; text-align : left ; background-color : #FFFFFF ;" | Gt CO<sub>2</sub>e par an<br />
| style="border-top:2px solid black; border-bottom:2px solid black; font-weight:bold; text-align : center ; background-color : #FFFFFF ;" | 4,9 ± 2,5<br />
| style="border-top:2px solid black; border-bottom:2px solid black; font-weight:bold; text-align : center ; background-color : #FFFFFF ;" | 6,2 ± 1,4<br />
| style="border-top:2px solid black; border-bottom:2px solid black; font-weight:bold; text-align : center ; background-color : #FFFFFF ;" | <br />
| style="border-top:2px solid black; border-bottom:2px solid black; font-weight:bold; text-align : center ; background-color : #FFFFFF ;" | 2,4 – 4,8<br />
| style="border-top:2px solid black; border-bottom:2px solid black; font-weight:bold; text-align : center ; background-color : #FFFFFF ;" | 10,7 – 19,1 <br />
|-<br />
|}<br />
<br />
'''Sources de données et notes :'''<br />
<br />
<sup>[1]</sup> Les estimations ne sont données que jusqu’en 2016 car il s’agit de la dernière date à laquelle les données sont disponibles pour tous les gaz.<br />
<br />
<sup>[2]</sup> Flux net anthropique de CO<sub>2</sub> dû à la modification de l’occupation des sols, comme le déboisement et le boisement, et la gestion des terres, y compris les coupes et les plantations d’arbres, ainsi que le brûlage des tourbières, selon deux modèles de comptabilisation utilisés dans le Bilan Carbone Mondial et dans le RE5. Ces modèles ne tiennent pas compte des changements dans les stocks de carbone des sols agricoles pour une même occupation des sols. {2.3.1.1.2.1, tableau 2.2, encadré 2.2}<br />
<br />
<sup>[3]</sup> Les estimations montrent la moyenne et l’évaluation de l’incertitude de deux bases de données, FAOSTAT et USEPA 2012 {2.3 ; tableau 2.2}<br />
<br />
<sup>[4]</sup> D’après FAOSTAT. Les catégories incluses dans cette valeur sont la « conversion nette des forêts » (déforestation nette), le drainage des sols organiques (terres cultivées et prairies), la combustion de biomasse (forêts tropicales humides, autres forêts, sols organiques). Elle exclut les « terres forestières » (la gestion forestière plus l’expansion nette de la forêt), qui jouent principalement un rôle de puits du fait du boisement. Note : les émissions totales de foresterie et autres usages des terres (FAT) provenant de FAOSTAT sont de 2,8 (±1,4) Gt CO<sub>2</sub> par an pour la période 2007-2016. {tableau 2.2, tableau 5.4}<br />
<br />
<sup>[5]</sup> Émissions de CO<sub>2</sub> induites par des activités non incluses dans le secteur de l’AFAT, principalement liées à l’énergie (par exemple le séchage des céréales), au transport (par exemple le commerce international) et à l’industrie (par exemple la synthèse d’engrais minéraux) ou faisant partie des systèmes alimentaires, notamment les activités de production agricole (par exemple le chauffage sous serre), la pré-production (par exemple la fabrication des intrants agricoles) et la post-production (par exemple le traitement agroalimentaire). Cette estimation est basée sur les terres et exclut donc les émissions provenant de la pêche. Il inclut les émissions provenant des fibres et d’autres produits agricoles non alimentaires, étant donné qu’elles ne sont pas séparées de l’utilisation alimentaire dans les bases de données. Les émissions de CO<sub>2</sub> liées au système alimentaire dans d’autres secteurs que l’AFAT représentent 6 à 13{{lié}}% des émissions anthropiques totales de CO<sub>2</sub>. Ces émissions sont généralement faibles dans les petites exploitations agricoles de subsistance. Une fois ajoutées aux émissions de l’AFAT, la part estimée des systèmes alimentaires dans les émissions anthropiques mondiales est de 21 à 37{{lié}}%. {5.4.5, tableau 5.4}<br />
<br />
<sup>[6]</sup> Les émissions totales non-AFAT ont été calculées comme la somme des valeurs des émissions totales de CO<sub>2</sub>e pour l’énergie, les sources industrielles, les déchets et les autres émissions extraites des données du Global Carbon Project pour le CO<sub>2</sub>, y compris l’aviation et la navigation internationales et extraites de la base de données PRIMAP pour le CH<sub>4</sub> et le N<sub>2</sub>O moyennées sur 2007-2014 uniquement car les données sont disponibles sur cette période. {2, 3 ; tableau 2.2}<br />
<br />
<sup>[7]</sup> La réaction naturelle de la terre aux changements environnementaux induits par l’homme est la réaction de la végétation et des sols aux changements environnementaux tels que l’augmentation de la concentration atmosphérique de CO<sub>2</sub>, les dépôts d’azote et le changement climatique. L’estimation présentée représente la moyenne des Modèles de Végétation Mondiale Dynamique {2.3.1.1.2.4, encadré 2.2, tableau 2.3}<br />
<br />
<sup>[8]</sup> Toutes les valeurs exprimées en unités de CO<sub>2</sub>e sont basées sur les valeurs du potentiel de réchauffement planétaire (PRP) du RE5 sur 100 ans sans rétroaction climat-carbone (N<sub>2</sub>O = 265 ; CH<sub>4</sub> = 28). Il est à noter que le PRP a été utilisé pour les combustibles fossiles et les sources biogènes de méthane. En prenant un PRP plus élevé pour le CH<sub>4</sub> des combustibles fossiles (30 d’après RE5), les émissions anthropiques totales de CH<sub>4</sub> exprimées en CO<sub>2</sub>e sont alors supérieures de 2{{lié}}%.<br />
<br />
<sup>[9]</sup> Cette estimation est basée sur les terres et exclut donc les émissions provenant de la pêche et de l’aquaculture (à l’exception des émissions provenant des aliments pour animaux produits sur terre et utilisés en aquaculture), ainsi que les utilisations non alimentaires (par exemple, les fibres et la bioénergie) puisque celles-ci ne sont pas séparées des utilisations alimentaires dans les bases de données. Elle exclut les émissions autres que le CO<sub>2</sub> associées au changement d’usage des terres (catégorie FAT), puisqu’elles proviennent des incendies de forêts et de tourbières.<br />
<br />
<sup>[10]</sup> Les émissions associées aux pertes et aux déchets alimentaires sont inclues implicitement, puisque les émissions du système alimentaire sont liées aux aliments produits, y compris aux aliments consommés à des fins nutritionnelles, et aux pertes et déchets alimentaires. Ces derniers sont estimés à 8-10{{lié}}% des émissions anthropiques totales en CO<sub>2</sub>e. {5.5.2.5}<br />
<br />
<sup>[11]</sup> Aucune donnée globale n’est disponible pour les émissions de CO<sub>2</sub> agricole.<br />
<br />
A3.4. Les émissions mondiales de méthane de l’AFAT au cours de la période 2007-2016 ont été de 162 ± 49 Mt de CH<sub>4</sub> par an (4,5 ± 1,4 GtCO<sub>2</sub>e par an) (degré de confiance moyen). La concentration atmosphérique moyenne mondiale de méthane a augmenté régulièrement entre le milieu des années 80 et le début des années 90, a montré une croissance plus lente par la suite jusqu’en 1999, un plateau entre 1999 et 2006, suivi d’une reprise de la croissance en 2007 (degré de confiance élevé). Les sources biogéniques représentent une plus grande proportion des émissions qu’avant 2000 (degré de confiance élevé). Les ruminants et l’expansion de la riziculture sont des facteurs importants de l’augmentation de la concentration (degré de confiance élevé). {Table 2.2, 2.3.2, 5.4.2, 5.4.3, figure RID.1} <br />
<br />
A3.5. Les émissions anthropiques de N<sub>2</sub>O de l’AFAT sont en hausse et ont été de 8,3 ± 2,5 MtN<sub>2</sub>O par an (2,3 ± 0,7 GtCO<sub>2</sub>e par an) pendant la période 2007-2016. Les émissions anthropiques de N<sub>2</sub>O (figure RID.1, tableau RID.1) provenant des sols sont principalement dues à l’épandage d’azote, y compris à son inefficacité (application excessive ou mal synchronisée avec les périodes de demande des cultures) (degré de confiance élevé). Les sols des terres cultivées ont émis environ 3 Mt N<sub>2</sub>O par an (environ 795 Mt CO<sub>2</sub>e par an) durant la période 2007-2016 (degré de confiance moyen). Il y a eu une croissance importante des émissions provenant des pâturages aménagés en raison de l’augmentation des épandages de fumier (degré de confiance moyen). Le bétail sur les pâturages et les prairies représentait plus de la moitié des émissions anthropiques totales de N<sub>2</sub>O provenant de l’agriculture en 2014 (degré de confiance moyen). {Table 2.1, 2.3.3, 5.4.2, 5.4.3}<br />
<br />
A3.6. Les émissions nettes totales de GES provenant de l’agriculture, de la foresterie et des autres usages des terres (AFAT) représentent 12,0 ± 3,0 GtCO<sub>2</sub>e par an pendant la période 2007-2016. Cela représente 23{{lié}}% des émissions anthropiques nettes totales{{lié}}<ref>Cette évaluation ne comprend que le CO<sub>2</sub>, le CH<sub>4</sub> et le N<sub>2</sub>O.</ref> (tableau RID.1). D’autres approches, comme le système alimentaire mondial, comprennent les émissions agricoles et les changements dans l’usage des terres (c’est-à-dire la déforestation et la dégradation des tourbières), ainsi que les émissions à l’extérieur de l’exploitation agricole provenant des secteurs de l’énergie, des transports et de l’industrie pour la production alimentaire. Les émissions qui contribuent au système alimentaire mondial qu’elles proviennent de l’exploitation ou de l’expansion des terres agricoles représentent 16 à 27{{lié}}% des émissions anthropiques totales (degré de confiance moyen). Les émissions à l’extérieur de l’exploitation représentent de 5 à 10{{lié}}% des émissions anthropiques totales (degré de confiance moyen). Compte tenu de la diversité des systèmes alimentaires, il existe de grandes différences régionales dans les contributions des différentes composantes du système alimentaire (degré de confiance très élevé). Les émissions provenant de la production agricole devraient augmenter (degré de confiance élevé), sous l’effet de la croissance démographique, de la croissance des revenus et de l’évolution des modes de consommation (degré de confiance moyen). {5.5, Table 5.4}<br />
<br />
'''A4. Les changements de l’état des sols{{lié}}<ref>L’état des sols englobe les changements dans l’occupation des sols (par exemple, la déforestation, le boisement, l’urbanisation), d’usage des terres (par exemple, l’irrigation) et d’état des terres (par exemple, le degré d’humidité, le degré de verdissement, la quantité de neige, la quantité de pergélisol).</ref>, qu’il s’agisse de l’usage des terres ou du changement climatique, affectent le climat mondial et régional (degré de confiance élevé). À l’échelle régionale, l’évolution des conditions du sol peut réduire ou accentuer le réchauffement et affecter l’intensité, la fréquence et la durée des événements extrêmes. L’ampleur et l’orientation de ces changements varient selon l’endroit et la saison (degré de confiance élevé). {Résumé chapitre 2, 2.3, 2.4, 2.5, 3.3}'''<br />
<br />
A4.1. Depuis la période préindustrielle, l’évolution de l’occupation des sols due aux activités humaines a entraîné à la fois un rejet net de CO<sub>2</sub> contribuant au réchauffement planétaire (degré de confiance élevé) et une augmentation de l’albédo terrestre mondial{{lié}}<ref>Les terres à albédo élevé reflètent plus de rayonnement solaire entrant que les terres à faible albédo.</ref> entraînant un refroidissement de surface (degré de confiance moyen). Au cours de la période historique, on estime que l’effet net qui en résulte sur la température de surface moyenne mondiale est faible (degré de confiance moyen). {2.4, 2.6.1, 2.6.2}<br />
<br />
A4.2. La probabilité, l’intensité et la durée de nombreux événements extrêmes peuvent être considérablement modifiées par des changements dans l’état des terres, y compris des événements liés à la chaleur comme les vagues de chaleur (degré de confiance élevé) et les fortes précipitations (degré de confiance moyen). Les changements dans l’état des terres peuvent avoir une incidence sur la température et les précipitations dans des régions aussi éloignées qu’à des centaines de kilomètres (degré de confiance élevé). {2.5.1, 2.5.2, 2.5.4, 3.3 ; encadré 4 du chapitre 2}<br />
<br />
A4.3. On prévoit que le changement climatique modifiera l’état des terres avec des rétroactions sur le climat régional. Dans les régions boréales où la limite forestière migre vers le nord et/ou la saison de croissance s’allonge, le réchauffement hivernal sera accru en raison de la diminution de la couverture de neige et de l’albédo, tandis que le réchauffement sera réduit pendant la saison de croissance en raison de l’augmentation de l’évapotranspiration (degré de confiance élevé). Dans les régions tropicales où l’on prévoit une augmentation des précipitations, une croissance accrue de la végétation réduira le réchauffement régional (degré de confiance moyen). Les conditions de sol plus sèches résultant du changement climatique peuvent augmenter la sévérité des vagues de chaleur, tandis que les conditions de sol plus humides ont l’effet contraire (degré de confiance élevé). {2.5.2, 2.5.3}<br />
<br />
A4.4. La désertification amplifie le réchauffement climatique par la libération de CO<sub>2</sub> liée à la diminution de la couverture végétale (degré de confiance élevé). Cette diminution de la couverture végétale tend à augmenter l’albédo local, ce qui entraîne un refroidissement de surface (degré de confiance élevé). {3.3}<br />
<br />
A4.5. Les changements du couvert forestier, par exemple le boisement, le reboisement et le déboisement, affectent directement la température de surface régionale par le biais des échanges d’eau et d’énergie{{lié}}<ref>La littérature scientifique indique que les changements de la couverture forestière peuvent aussi influer sur le climat par l’entremise des changements dans les émissions de gaz réactifs et d’aérosols {2.4, 2.5}</ref> (degré de confiance élevé). Là où le couvert forestier augmente dans les régions tropicales, un refroidissement résulte d’une évapotranspiration accrue (degré de confiance élevé). Une évapotranspiration accrue peut entraîner des journées plus fraîches pendant la saison de croissance (degré de confiance élevé) et peut réduire l’amplitude des événements liés à la chaleur (degré de confiance moyen). Dans les régions où se trouve une couverture neigeuse saisonnière, comme la forêt boréale et certaines régions tempérées, l’augmentation des arbres et arbustes augmente également le réchauffement hivernal en raison d’un albédo de surface réduite{{lié}}<ref>La littérature scientifique émergente montre que les aérosols liés à la forêt boréale peuvent contrecarrer au moins en partie l’effet de réchauffement de l’albédo de surface {2.4.3}</ref> (degré de confiance élevé). {2.3, 2.4.3, 2.5.1, 2.5.2, 2.5.4}<br />
<br />
A4.6. Le réchauffement planétaire et l’urbanisation peuvent renforcer le réchauffement des villes et de leurs alentours (effet d’îlot de chaleur), en particulier lors d’événements liés à la chaleur, comme les vagues de chaleur (degré de confiance élevé). Les températures nocturnes sont plus affectées par ceci que les températures diurnes (degré de confiance élevé). L’urbanisation accrue peut également intensifier les épisodes de précipitations extrêmes sur la ville ou sous le vent des zones urbaines (degré de confiance moyen). {2.5.1, 2.5.2, 2.5.3, 4.9.1, encadré 4 du chapitre 2}<br />
<br />
[[Image:Rapport du GIEC - Terres et changement climatique - SPM2.png|1000px]]<br />
<br />
'''Figure RID. 2 Risques pour les systèmes humains et les écosystèmes liés aux terres émergées découlant du changement climatique mondial, du développement socio-économique et des choix en matière d’atténuation dans les écosystèmes terrestres.'''<br />
<br />
Comme dans les rapports précédents du GIEC, la littérature scientifique a été utilisée pour émettre un avis d’experts afin d’évaluer les niveaux de réchauffement planétaire auxquels les niveaux de risque sont indétectables, modérés, élevés ou très élevés, comme décrit au chapitre 7 et dans les autres parties du rapport sous-jacent. La figure indique les risques évalués à des niveaux de réchauffement approximatifs qui peuvent être influencés par divers facteurs, y compris les mesures d’adaptation. L’évaluation tient compte de la capacité d’adaptation compatible avec les trajectoires communes d’évolution socio-économique (SSP) décrites ci-dessous. '''Cadre A''' : Risques pour certains éléments du système terrestre en fonction de la température moyenne globale à la surface du globe {2.1 ; encadré 2.1 ; encadré 2.1 ; 3.5 ; 3.7.1.1 ; 4.4.1.1 ; 4.4.1.2 ; 4.4.1.2 ; 4.4.1.3 ; 5.2.2 ; 5.2.3 ; 5.2.4 ; 5.2.5 ; 7.2 ; 7.3, tableau SM7.1} Les liens vers des systèmes plus vastes sont donnés à titre d’exemple et ne se veulent pas exhaustifs. Les niveaux de risque sont estimés en supposant une exposition et une vulnérabilité moyennes induites par des tendances modérées dans les conditions socio-économiques, généralement compatibles avec une trajectoire SSP2. {Tableau SM7.4}. '''Cadre B''' : Risques associés à la désertification, à la dégradation des sols et à la sécurité alimentaire dus au changement climatique et aux modes de développement socioéconomique. Parmi les risques croissants associés à la désertification figurent les populations exposées et vulnérables à la pénurie d’eau dans les zones arides. Les risques liés à la dégradation des sols comprennent une dégradation accrue de l’habitat, l’exposition de la population aux incendies de forêt et aux inondations et les coûts des inondations. Les risques pour la sécurité alimentaire comprennent la disponibilité et l’accès à la nourriture, y compris les populations exposées à la famine, l’augmentation des prix des aliments et l’augmentation des années de vie ajustées en fonction de l’incapacité (AVAI) attribuable à l’insuffisance pondérale infantile. Les risques sont évalués pour deux trajectoires communes d’évolution socio-économique contrastées (SSP1 et SSP3 {Case 1}) en excluant les effets des politiques d’atténuation ciblées {3.5 ; 4.2.1.2 ; 5.2.2 ; 5.2.3 ; 5.2.4 ; 5.2.5 ; 6.1.4 ; 7.2, Tableau SM7.5} Les risques ne sont pas indiqués au-delà de {{nobr|3 °C}} car la trajectoire SSP1 ne dépasse pas ce niveau de changement de température. '''Tous les cadres''' : Dans le cadre de l’évaluation, la littérature scientifique a été compilée et les données ont été extraites dans un tableau résumé. Un protocole officiel d’élicitation des experts (fondé sur la technique Delphi modifiée et le cadre d’élicitation de Sheffield) a été suivi pour déterminer les seuils de transition des risques. Il s’agissait notamment d’un processus d’élicitation à plusieurs tours comportant deux séries d’évaluations des seuils anonymes et indépendantes et’une discussion consensuelle finale. De plus amples renseignements sur les méthodes et la littérature scientifique sous-jacente se trouvent au chapitre 7, Documents supplémentaires.<br />
<br />
{{encadré|<br />
<br />
'''ENCADRÉ RID.1 : Trajectoires communes d’évolution socio-économiques (SSP)'''<br />
<br />
Dans ce rapport, les implications du développement socio-économique futur sur l’atténuation du changement climatique, l’adaptation et l’utilisation des terres sont explorées à l’aide de trajectoires communes d’évolution socio-économique (SSP). Les SSP couvrent toute une gamme de défis en matière d’atténuation du changement climatique et d’adaptation à ces changements.<br />
<br />
La trajectoire '''SSP1''' comprend un pic et un déclin de la population (~ 7 milliards en 2100), des revenus élevés et des inégalités réduites, une réglementation efficace de l’utilisation des terres, une consommation moins intensive en ressources, y compris les aliments produits dans des systèmes à faibles émissions de GES et moins de gaspillage alimentaire, le libre-échange et des technologies et modes de vie respectueux de l’environnement. Comparativement aux autres voies d’entrée, le SSP1 présente peu de défis en matière d’atténuation et peu de défis en matière d’adaptation (c.-à-d. a une capacité d’adaptation élevée).<br />
<br />
La trajectoire '''SSP2''' comprend une croissance démographique moyenne (~ 9 milliards en 2100), un revenu moyen ; le progrès technologique, les modes de production et de consommation s’inscrivent dans la continuité des tendances passées, et seule une réduction progressive des inégalités se produit. Comparativement aux autres trajectoires, le SSP2 présente des défis moyens en matière d’atténuation et des défis moyens en matière d’adaptation (c.-à-d. a une capacité d’adaptation moyenne).<br />
<br />
La trajectoire '''SSP3''' comprend une population élevée (~ 13 milliards en 2100), un faible revenu et des inégalités persistantes, une consommation et une production à forte intensité de matières premières, des obstacles au commerce et des changements technologiques lents. Comparativement aux autres trajectoires, le SSP3 présente des défis élevés en matière d’atténuation et d’adaptation (c.-à-d. a une faible capacité d’adaptation).<br />
<br />
La trajectoire '''SSP4''' comprend une croissance démographique moyenne (~ 9 milliards en 2100), un revenu moyen, mais des inégalités significatives au sein des régions et entre elles. Comparativement aux autres trajectoires, le SSP4 présente peu de défis en matière d’atténuation, mais beaucoup de défis en matière d’adaptation (c.-à-d. a une faible capacité d’adaptation).<br />
<br />
La voie socio-économique '''SSP5''' comprend un pic et un déclin de la population (~ 7 milliards en 2100), un revenu élevé, une réduction des inégalités et le libre-échange. Cette trajectoire comprend une production, une consommation et des modes de vie à forte intensité de ressources. Comparativement à d’autres trajectoires, le SSP5 présente des défis élevés en matière d’atténuation, mais peu de défis en matière d’adaptation (c.-à-d. a une capacité d’adaptation élevée).<br />
<br />
Les SSP peuvent être combinés avec les Scénarios RCP (trajectoire du forçage radiatif) qui entraînent différents niveaux d’atténuation, avec des implications pour l’adaptation. Par conséquent, les SSP peuvent être compatibles avec différents niveaux d’élévation de la température moyenne de la surface du globe, tels que projetés par différentes combinaisons SSP-RCP. Cependant, certaines combinaisons SSP-RCP ne sont pas possibles ; par exemple, RCP2.6 et les niveaux les plus bas d’augmentation future de la température moyenne à la surface du globe (par exemple, {{nobr|1,5 °C}}) ne sont pas possibles dans le SSP3 dans les trajectoires modélisées. {1.2.2, encadré 1 du chapitre 1, 6.1.4, encadré 9 du chapitre 6} }}<br />
<br />
<br />
'''A 5. Le changement climatique crée des pressions supplémentaires sur les terres, exacerbant les risques existants pour les moyens de subsistance, la biodiversité, la santé humaine et la santé des écosystèmes, les infrastructures et les systèmes alimentaires (degré de confiance élevé). Des impacts croissants sur les terres sont prévus dans tous les scénarios d’émissions de GES futurs (degré de confiance élevé). Certaines régions seront confrontées à des risques plus élevés, tandis que d’autres seront confrontées à des risques qui n’étaient pas prévus auparavant (degré de confiance élevé). Les risques en cascade ayant des répercussions sur de multiples systèmes et secteurs varient également d’une région à l’autre (degré de confiance élevé). {2.2, 3.5, 4.2, 4.4, 4.7, 5.1, 5.2, 5.8, 6.1, 7.2, 7.3, encadré 9 du chapitre 6, figure RID.2}'''<br />
<br />
A5.1. Avec l’augmentation du réchauffement, la fréquence, l’intensité et la durée des événements liés à la chaleur, y compris les vagues de chaleur, devraient continuer d’augmenter au cours du {{s|XXI}} (degré de confiance élevé). La fréquence et l’intensité des sécheresses devraient augmenter, en particulier dans la région méditerranéenne et en Afrique australe (degré de confiance moyen). La fréquence et l’intensité des précipitations extrêmes devraient augmenter dans de nombreuses régions (degré de confiance élevé). {2.2.5, 3.5.1, 4.2.3, 5.2}<br />
<br />
A5.2. Avec l’augmentation du réchauffement, les zones climatiques devraient se déplacer davantage vers les pôles aux latitudes moyennes et élevées (degré de confiance élevé). Dans les régions des hautes latitudes, le réchauffement devrait accroître les perturbations dans les forêts boréales, y compris la sécheresse, les feux de forêt et les infestations de ravageurs (degré de confiance élevé). Dans les régions tropicales, selon les scénarios d’émissions de GES moyens et élevés, le réchauffement devrait entraîner l’émergence de conditions climatiques sans précédent{{lié}}<ref>Des conditions climatiques sans précédent sont définies dans le présent rapport comme n’ayant eu lieu nulle part au cours du {{s|XX}}. Elles se caractérisent par des températures élevées, une forte saisonnalité et des changements dans les précipitations. Dans la littérature scientifique évaluée, l’effet des variables climatiques autres que la température et les précipitations n’a pas été pris en compte.</ref> d’ici le milieu à la fin du {{s|XXI}} (degré de confiance moyen). {2.2.4, 2.2.5, 2.5.3, 4.3.2}<br />
<br />
A5.3. Les niveaux actuels de réchauffement de la planète sont associés à des risques modérés liés à la raréfaction de l’eau dans les zones arides, à l’érosion des sols, à la perte de végétation, aux dommages causés par les incendies de forêt, au dégel du pergélisol, à la dégradation des côtes et au déclin du rendement des cultures tropicales (degré de confiance élevé). Les risques, y compris les risques en cascade, devraient devenir de plus en plus graves avec l’augmentation des températures. Avec environ {{nobr|1,5 °C}} de réchauffement planétaire, les risques de pénurie d’eau dans les zones arides, de dommages causés par les incendies de forêt, de dégradation du pergélisol et d’instabilité des approvisionnements alimentaires devraient être élevés (degré de confiance moyen). À environ {{nobr|2 °C}} de réchauffement climatique, les risques de dégradation du pergélisol et d’instabilité de l’approvisionnement alimentaire devraient être très élevés (degré de confiance moyen). En outre, à environ {{nobr|3 °C}} de réchauffement planétaire, les risques de perte de végétation, de dommages causés par les incendies de forêt et par la rareté de l’eau dans les zones arides, devraient également être très élevés (degré de confiance moyen). Les risques liés à la sécheresse, au stress hydrique, aux événements liés à la chaleur tels que les vagues de chaleur et la dégradation de l’habitat augmentent simultanément entre {{nobr|1,5 °C}} et {{nobr|3 °C}} (degré de confiance faible). {figure RID.2, 7.2.2, encadré 9 du chapitre 6, ressources complémentaires du chapitre 7}<br />
<br />
A5.4. La stabilité de l’approvisionnement alimentaire{{lié}}<ref>Dans le présent rapport, l’approvisionnement alimentaire est défini comme englobant la disponibilité et l’accès (y compris le prix). L’instabilité de l’approvisionnement alimentaire fait référence à la variabilité qui influence la sécurité alimentaire en réduisant l’accès à l’alimentation.</ref> devrait diminuer à mesure que l’ampleur et la fréquence des phénomènes météorologiques extrêmes qui perturbent les chaînes alimentaires augmenteront (degré de confiance élevé). L’augmentation des niveaux de CO<sub>2</sub> dans l’atmosphère peut également réduire la qualité nutritionnelle des cultures (degré de confiance élevé). Dans la trajectoire SSP2, les modèles agricoles et économiques mondiaux prévoient une augmentation médiane de 7, 6{{lié}}% (plage de 1 à 23{{lié}}%) des prix des céréales en 2050 en raison du changement climatique (RCP6.0), entraînant une hausse des prix alimentaires et un risque accru d’insécurité alimentaire et de famine (degré de confiance moyen). Les personnes les plus vulnérables seront plus gravement touchées (degré de confiance élevé). {5.2.3, 5.2.4, 5.2.5, 5.8.1, 7.2.2.2, 7.3.1}<br />
<br />
A5.5. Dans les zones arides, le changement climatique et la désertification devraient entraîner une baisse de la productivité des cultures et du bétail (degré de confiance élevé), modifier le mélange des espèces végétales et réduire la biodiversité (degré de confiance moyen). Dans le cadre de la trajectoire SSP2, la population des zones arides vulnérables au stress hydrique, à l’intensité de la sécheresse et à la dégradation de l’habitat devrait atteindre 178 millions de personnes d’ici 2050 à {{nobr|1,5 °C}} de réchauffement, passant à 220 millions à {{nobr|2 °C}}, et à 277 millions à {{nobr|3 °C}} (degré de confiance faible). {3.5.1, 3.5.2, 3.7.3}<br />
<br />
A5.6. L’Asie et l’Afrique{{lié}}<ref>L’Afrique de l’Ouest compte un nombre élevé de personnes vulnérables à une désertification accrue et à une baisse des rendements. L’Afrique du Nord est vulnérable à la pénurie d’eau.<br />
</ref> devraient compter le plus grand nombre de personnes vulnérables à une désertification accrue. L’Amérique du Nord, l’Amérique du Sud, la Méditerranée, l’Afrique australe et l’Asie centrale pourraient être de plus en plus touchées par les feux de forêt. Les régions tropicales et subtropicales devraient être les plus vulnérables à la baisse des rendements agricoles. La dégradation des sols résultant de la combinaison de l’élévation du niveau de la mer et de cyclones plus intenses devrait mettre en danger les vies et les moyens de subsistance dans les zones exposées aux cyclones (degré de confiance très élevé). Au sein des populations, les femmes, les très jeunes, les personnes âgées et les pauvres sont les plus exposés (degré de confiance élevé). {3.5.1, 3.5.2, 4.4, Table 4.1, 5.2.2, 7.2.2, encadré 3 du chapitre 2}<br />
<br />
A5.7. Des changements dans le climat peuvent amplifier les migrations causées par l’environnement tant à l’intérieur des pays qu’au-delà des frontières (degré de confiance moyen), reflétant les multiples moteurs de la mobilité et les mesures d’adaptation disponibles (degré de confiance élevé). Des conditions météorologiques et climatiques extrêmes ou des événements à évolution lente peuvent entraîner une augmentation des déplacements, perturber les chaînes alimentaires, menacer les moyens de subsistance (degré de confiance élevé) et contribuer à exacerber les tensions liées aux conflits (degré de confiance moyen). {3.4.2, 4.7.3, 5.2.3, 5.2.4, 5.2.5, 5.8.2, 7.2.2, 7.3.1}<br />
<br />
A5.8 La gestion non durable des terres a eu des impacts économiques négatifs (degré de confiance élevé). Le changement climatique devrait exacerber ces impacts économiques négatifs (degré de confiance élevé). {4.3.1, 4.4.1, 4.7, 4.8.5, 4.8.6, 4.9.6, 4.9.7, 4.9.8, 5.2, 5.8.1, 7.3.4, 7.6.1, encadré 10 du chapitre 7}<br />
<br />
'''A6. Le niveau de risque posé par le changement climatique dépend à la fois du niveau de réchauffement et de l’évolution de la population, de la consommation, de la production, du développement technologique et des modes de gestion des terres (degré de confiance élevé). Les scénarios où la demande de denrées alimentaires, d’aliments pour animaux et d’eau est plus forte, où la consommation et la production sont plus exigeantes en ressources et où les améliorations technologiques des rendements agricoles sont plus limitées entraînent des risques plus élevés de pénurie d’eau dans les zones arides, de dégradation des sols et d’insécurité alimentaire (degré de confiance élevé). {5.1.4, 5.2.3, 6.1.4, 7.2, encadré 9 du chapitre 6, figure RID.2b}'''<br />
<br />
A6.1. L’augmentation prévue de la population et des revenus, conjuguée à l’évolution des modes de consommation, se traduira par une augmentation de la demande de denrées alimentaires, d’aliments pour animaux et d’eau en 2050 dans toutes les trajectoires SSPs (degré de confiance élevé). Ces changements, combinés aux pratiques de gestion des terres, ont des répercussions sur le changement d’usage des terres, l’insécurité alimentaire, la rareté de l’eau, les émissions terrestres de GES, le potentiel de piégeage du carbone et la biodiversité (degré de confiance élevé). Les trajectoires de développement par lesquelles les revenus augmentent et la demande de conversion des terres est réduite, que ce soit par la réduction de la demande agricole ou l’amélioration de la productivité, peuvent conduire à des réductions de l’insécurité alimentaire (degré de confiance élevé). Toutes les trajectoires socio-économiques futures évaluées entraînent une augmentation de la demande en eau et de la rareté de l’eau (degré de confiance élevé). Les trajectoires SSPs avec une plus grande expansion des terres cultivées entraînent des déclins plus importants de la biodiversité (degré de confiance élevé).<br />
<br />
A6.2. Les risques liés à la rareté de l’eau dans les zones arides sont plus faibles dans les trajectoires à faible croissance démographique, à faible augmentation de la demande en eau et à forte capacité d’adaptation, comme dans la trajectoire commune d’évolution socio-économique 1 (SSP1) (voir encadré RID.1). Dans ces trajectoires, le risque de pénurie d’eau dans les zones arides est modéré, même avec un réchauffement planétaire de {{nobr|3 °C}} (degré de confiance faible). En revanche, les risques liés à la rareté de l’eau dans les zones arides sont plus grands pour les trajectoires à forte croissance démographique, à forte vulnérabilité, à forte demande en eau et à faible capacité d’adaptation, comme la trajectoire SSP3. Dans la trajectoire SSP3, le passage d’un risque modéré à un risque élevé se produit entre {{nobr|1,2 °C}} et {{nobr|1,5 °C}} (degré de confiance moyen). {7.2, figure RID.2b, encadré RID.1}<br />
<br />
A6.3. Les risques liés à la dégradation des sols due au changement climatique sont plus élevés dans les trajectoires où la population est plus nombreuse, le changement d’usage des sols accru, la capacité d’adaptation faible et qui présentent d’autres obstacles à l’adaptation (p. ex., la trajectoire SSP3). Ces trajectoires se traduisent par une augmentation du nombre de personnes exposées à la dégradation des écosystèmes, aux incendies et aux inondations côtières (degré de confiance moyen). En ce qui concerne la dégradation des sols, la transition projetée d’un risque modéré à un risque élevé se produit pour un réchauffement planétaire entre {{nobr|1,8 °C}} et {{nobr|2,8 °C}} dans la trajectoire SSP1 (degré de confiance faible) et entre {{nobr|1,4 °C}} et {{nobr|2 °C}} dans la trajectoire SSP3 (degré de confiance moyen). La transition projetée d’un risque élevé à un risque très élevé se situe entre {{nobr|2,2 °C}} et {{nobr|2,8 °C}} pour la trajectoire SSP3 (degré de confiance moyen). {4.4, 7.2, figure RID.2b}<br />
<br />
A6.4. Les risques liés à la sécurité alimentaire sont plus grands dans les trajectoires où les revenus sont plus faibles, la demande alimentaire accrue, les prix alimentaires croissants en conséquence de la concurrence pour les terres, le commerce plus limité et qui présentent d’autres défis à l’adaptation (p. ex., la trajectoire SSP3) (degré de confiance élevé). Pour la sécurité alimentaire, le passage d’un risque modéré à un risque élevé se produit pour un réchauffement planétaire entre {{nobr|2,5 °C}} et {{nobr|3,5 °C}} dans la trajectoire SSP1 (degré de confiance moyen) et entre {{nobr|1,3 °C}} et {{nobr|1,7 °C}} dans la trajectoire SSP3 (degré de confiance moyen). Le passage d’un risque élevé à un risque très élevé se produit entre {{nobr|2 °C}} et {{nobr|2,7 °C}} pour la trajectoire SSP3 (degré de confiance moyen). {7.2, figure RID.2b}<br />
<br />
A6.5 L’expansion urbaine devrait entraîner la conversion des terres cultivées, ce qui amenera des pertes dans la production alimentaire (degré de confiance élevé). Cela peut entraîner des risques supplémentaires pour le système alimentaire. Les stratégies de réduction de ces impacts peuvent inclure la production alimentaire urbaine et périurbaine et la gestion de l’expansion urbaine, ainsi que des infrastructures urbaines vertes qui peuvent réduire les risques climatiques dans les villes{{lié}}<ref>Les systèmes de terres examinés dans le présent rapport n’incluent pas en détail la dynamique des écosystèmes urbains. Les zones urbaines, l’expansion urbaine et les autres processus urbains et leur relation avec les processus liés au territoire sont vastes, dynamiques et complexes. Plusieurs sujets abordés dans ce rapport, telles que la population, la croissance, les revenus, la production et la consommation d'aliments, la sécurité alimentaire et les régimes alimentaires ont des relations étroites avec ces processus urbains. Les zones urbaines constituent également le cadre de nombreux processus liés à la dynamique des changements d'usage des sols, notamment la perte de fonctions et de services écosystémiques, susceptibles d’accroître les risques de catastrophe. Certains sujets urbains spécifiques sont évalués dans ce rapport.</ref> (degré de confiance élevé). {4.9.1, 5.5, 5.6, 6.3, 6.4, 7.5.6} (figure RID3)<br />
<br />
== B. Options d’adaptation et d’atténuation ==<br />
'''B.1. Parmi les mesures liées aux terres qui contribuent à l’adaptation au changement climatique et à l’atténuation de ses effets, un grand nombre peut également lutter contre la désertification et la dégradation des terres, et améliorer la sécurité alimentaire. Le potentiel de ces mesures et leurs portées pour l’adaptation et l’atténuation du changement climatique dépendent du contexte, et en particulier des capacités d’adaptation des communautés et des régions. Si les mesures liées aux terres peuvent apporter une contribution importante à l’adaptation et à l’atténuation, il y a néanmoins des obstacles à l’adaptation et des limites à leur contribution à l’atténuation mondiale.'''<br />
<br />
B1.1 Certaines mesures liées aux terres déjà mises en œuvre contribuent à l’adaptation au changement climatique, à l’atténuation de ses effets et au développement durable. Le présent rapport s’intéresse aux mesures dédiées à l’adaptation au changement climatique et à l’atténuation de ses effets, à la lutte contre la désertification et contre la dégradation des terres, à la sécurité alimentaire et au développement durable. Certaines options répondent simultanément à l’ensemble de ces défis. Ces options comprennent, sans s’y limiter, la production alimentaire durable, la gestion améliorée et durable des forêts, la gestion du carbone organique des sols, la conservation et la restauration des écosystèmes, la réduction du déboisement et de la dégradation des forêts, la réduction des pertes et déchets alimentaires (degré de confiance élevé). Ces options d’intervention exigent l’intégration de facteurs biophysiques, socioéconomiques, entre autres facteurs déterminants. {6.3, 6.4.5 ; encadré 10 du chapitre 7}. <br />
<br />
B1.2 Si certaines mesures ont un impact immédiat, d’autres mettent des décennies à produire des résultats mesurables. Par exemple, la conservation des écosystèmes à forte teneur en carbone tels que les tourbières, les zones humides, les parcours, les mangroves et les forêts a un impact immédiat. A l’inverse, le boisement et le reboisement ainsi que la restauration des écosystèmes à forte teneur en carbone, l’agroforesterie ou la régénération des sols dégradés mettent plus de temps à fournir des services et des fonctions écosystémiques. (degré de confiance élevé). {6.4.5 ; encadré 10 du chapitre 7}. <br />
<br />
B1.3 Le succès de la mise en œuvre des options d’intervention dépend de la prise en compte des conditions environnementales et socioéconomiques locales. Certaines options telles que la gestion du carbone du sol peuvent s’appliquer à un large éventail de types d’usage des sols. En revanche, l’efficacité des pratiques de gestion des sols organiques, des tourbières et des zones humides, ainsi que celles liées aux ressources en eau douce, dépendent de conditions agro-écologiques spécifiques (degré de confiance élevé). Les options d’adaptation et d’atténuation et leurs obstacles dépendent du contexte environnemental et culturel aux niveaux régional et local (degré de confiance élevé). Cette dépendance vient, d’une part, de la nature spécifique des impacts du changement climatique sur les composantes du système alimentaire, et, d’autre part, des grandes variations entre agro-écosystèmes, Pour atteindre la neutralité en matière de dégradation des terres, il sera indispensable d’intégrer des réponses aux échelles locale, régionale et nationale, dans plusieurs secteurs (dont l’agriculture, les pâturages, les forêts et l’eau) (degré de confiance élevé). {4.8, 6.2, 6.3, 6.4.4} <br />
<br />
B1.4. Les mesures liées aux terres qui permettent de séquestrer du carbone dans le sol ou la végétation (boisement, reboisement, agroforesterie, gestion du carbone dans les sols minéraux ou stockage du carbone dans les produits construits en bois), ne conservent pas le carbone indéfiniment (degré de confiance élevé). Les tourbières, cependant, peuvent continuer à séquestrer le carbone pendant des siècles (degré de confiance élevé). Lorsque les plantes atteignent leur maturité, ou lorsque la végétation et les réservoirs de carbone du sol s’approchent de la saturation, le flux annuel de CO<sub>2</sub> extrait de l’atmosphère tend vers zéro, tandis que les stocks de carbone accumulés peuvent être maintenus (degré de confiance élevé). Cependant, ce carbone accumulé dans la végétation et les sols risque d’être rejeté ultérieurement (inversions des puits) sous l’effet de perturbations telles que des inondations, des sécheresses, des incendies, des épidémies de parasites ou une mauvaise gestion (degré de confiance élevé). {6.4.1}<br />
<br />
'''B2. La plupart des options de réponse évaluées dans ce rapport contribuent positivement au développement durable et à d’autres objectifs sociétaux (degré de confiance élevé). De nombreuses mesures peuvent être appliquées simultanément, sans entrer en concurrence pour l’usage de terres, et ont un fort potentiel de synergies (degré de confiance élevé). Un autre ensemble de mesures pourrait réduire le besoin de terres : cela renforcerait le potentiel d’autres mesures pour l’adaptation au changement climatique et l’atténuation de ses effets, la sécurité alimentaire et la lutte contre la désertification et la dégradation des terres (degré de confiance élevé). {4.8, 6.2, 6.3.6, 6.4.3 ; Figure RID.3}.''' <br />
<br />
B2.1. Un certain nombre d’options de gestion des terres, comme l’amélioration de la gestion des terres cultivées et des pâturages, une gestion des forêts plus efficace et durable et l’augmentation de la teneur en carbone organique du sol, ne nécessitent pas de changement d’usage des terres et ne créent pas davantage de demande de conversion des terres (degré de confiance élevé). En outre, un certain nombre des mesures telles que l’augmentation de la productivité alimentaire, le changement de régime alimentaire, la réduction des pertes et des déchets alimentaires peuvent réduire la demande de conversion des terres. Cela pourrait permettre de libérer des terres et de créer des opportunités pour améliorer la mise en œuvre d’autres options d’intervention (degré de confiance élevé). Il existe des mesures qui réduisent la concurrence pour les terres. De telles mesures sont applicables à différentes échelles, de la ferme à la région (degré de confiance élevé). {4.8, 6.3.6, 6.4 ; Figure RID.3}. <br />
<br />
B2.2. Un large éventail de mesures d’adaptation et d’atténuation peuvent contribuer de manière positive au développement durable, au renforcement des fonctions et services éco-systémiques et à d’autres objectifs sociétaux (degré de confiance moyen). Ces mesures incluent par exemple la préservation et la restauration d’écosystèmes naturels tels que les tourbières, les terres côtières et les forêts, mais aussi la conservation de la biodiversité, la réduction de la concurrence pour les terres, la gestion des incendies, la gestion des sols et la plupart des options de gestion des risques (par exemple, l’utilisation des semences locales, la gestion des risques de catastrophes, les instruments de partage des risques). Dans certains contextes, l’adaptation fondée sur les écosystèmes peut promouvoir la préservation de la nature tout en réduisant la pauvreté, et même procurer des avantages connexes en éliminant les gaz à effet de serre et en protégeant les moyens de subsistance (par exemple, les mangroves) (degré de confiance moyen). {6.4.3, 7.4.6.2} <br />
<br />
B2.3. La plupart des mesures fondées sur la gestion des terres qui n’accroissent pas la concurrence pour les terres, et presque toutes les options fondées sur la gestion de la chaîne de valeur (par exemple choix de régime alimentaire, réduction des pertes après récolte, réduction du gaspillage alimentaire) et la gestion des risques, peuvent contribuer à éliminer la pauvreté et la faim tout en favorisant la bonne santé et le bien-être, l’accès à l’eau propre et à l’hygiène, les mesures climatiques et la biodiversité terrestre (degré de confiance moyen). {6.4.3} <br />
<br />
'''B3. Bien que la plupart des options d’intervention puissent être appliquées sans se faire concurrence pour les terres disponibles, certaines peuvent accroître la demande de conversion des terres (degré de confiance élevé). A l’échelle requise pour atteindre un niveau de capture de carbone de plusieurs Gt de CO<sub>2</sub> par an, cette demande accrue pourrait avoir des effets secondaires négatifs sur l’adaptation, la désertification, la dégradation des terres et la sécurité alimentaire (degré de confiance élevé). Si ces options sont mises en œuvre sur une part limitée des terres émergées et intégrées à des environnements gérés de manière durable, il y aura moins d’effets secondaires négatifs et certains avantages secondaires positifs pourront être obtenus (degré de confiance élevé). {4.5, 6.2, 6.4 ; encadré 7 du chapitre 6 ; Figure RID.3}'''<br />
<br />
B3.1. S’ils sont appliqués à des échelles nécessaires pour éliminer plusieurs Gt de CO<sub>2</sub> par an de l’atmosphère, le boisement, le reboisement et l’utilisation des terres pour fournir des matières premières pour la bioénergie (avec ou sans captage et stockage du carbone) ou pour le biochar, pourraient considérablement accroître la demande de conversion des terres (degré de confiance élevé). L’intégration dans des environnements gérés de manière durable à une échelle appropriée peut atténuer les impacts négatifs (degré de confiance moyen). Par contraste, la réduction de la conversion des prairies en terres cultivées, la restauration et la réduction de la conversion des tourbières, ainsi que la restauration et la réduction de la conversion des zones humides côtières ont des répercussions sur de plus petites surfaces à l’échelle mondiale, et les répercussions de ces options sur les changements d’utilisation des terres sont plus faibles, ou plus variables (degré de confiance élevé). {Encadré 7 du chapitre 6 ; 6.4 ; Figure RID.3}. <br />
<br />
B3.2. Si les terres peuvent apporter une contribution précieuse à l’atténuation du changement climatique, il existe des limites au déploiement de mesures d’atténuation liées à l’usage des terres, telles que les cultures bioénergétiques ou le boisement. Une utilisation généralisée à l’échelle mondiale de plusieurs millions de km² pourrait accroître les risques de désertification et de dégradation des terres, et menacer la sécurité alimentaire et le développement durable (degré de confiance moyen). Appliquées sur une part limitée des terres émergées, les mesures d’atténuation qui se substituent à d’autres utilisations des terres ont moins d’effets secondaires négatifs et peuvent avoir des retombées positives dans les domaines de l’adaptation, la désertification, la dégradation des terres ou la sécurité alimentaire. (degré de confiance élevé) {4.2, 4.5, 6.4 ; encadré 7 du chapitre 6, figure RID.3}. <br />
<br />
B3.3 La production et l’utilisation de la biomasse pour la bioénergie peuvent avoir des retombées positives, mais aussi des effets secondaires négatifs et représenter des risques pour la dégradation des terres, l’insécurité alimentaire, les émissions de GES ainsi que pour d’autres objectifs environnementaux et de développement durable (degré de confiance élevé). Ces impacts sont spécifiques au contexte et dépendent de l’échelle de déploiement, de l’utilisation initiale des terres, du type de terres, des matières premières bioénergétiques, des stocks de carbone initiaux, de la région climatique et du mode de gestion. D’autres mesures qui exigent elles aussi des terres peuvent avoir un éventail de conséquences similaire (degré de confiance élevé). L’utilisation de résidus et de déchets organiques comme matière première pour la bioénergie peut réduire les besoins de conversions de terres pour la bioénergie, mais les résidus sont limités. De plus, l’élimination des résidus qui seraient autrement laissés sur le sol pourrait entraîner une dégradation du sol (degré de confiance élevé). {2.6.1.5 ; encadré 7 du chapitre 6 ; Figure RID.3}. <br />
<br />
B3.4. Dans les trajectoires socio-économiques avec une faible population, une réglementation efficace de l’utilisation des terres, des aliments produits dans des systèmes à faibles émissions de GES et des pertes et déchets alimentaires moindres (SSP1), la transition d’un risque faible à modéré pour la sécurité alimentaire, la dégradation des terres et la pénurie d’eau dans les terres arides se produit entre 1 et 4 millions de km² de bioénergie ou de BECCS (degré de confiance moyen). Par contre, dans les trajectoire à population élevée, à faible revenu et à faible taux de changement technologique (SSP3), la transition d’un risque faible à modéré se produit entre 0,1 et 1 million de km² (degré de confiance moyen). {6.4 ; encadré 7 du chapitre 6 ; tableau SM7.6 ; encadré RID.1}. <br />
<br />
'''B4. De nombreuses activités de lutte contre la désertification peuvent contribuer à l’adaptation au changement climatique avec des co-bénéfices d’atténuation, ainsi qu’à arrêter la perte de biodiversité avec des retombées positives pour le développement durable pour la société (degré de confiance élevé). Éviter, limiter et inverser la désertification permettrait d’améliorer la fertilité des sols, d’accroître le stockage du carbone dans les sols et la biomasse, tout en favorisant la productivité agricole et la sécurité alimentaire (degré de confiance élevé). Il est préférable de prévenir la désertification plutôt que de tenter de restaurer les terres dégradées, en raison des risques résiduels et des résultats inadaptés que la restauration peut produire (degré de confiance élevé). {3.6.1, 3.6.2, 3.6.3, 3.6.4, 3.7.1, 3.7.2} ''' <br />
<br />
B4.1. Les solutions qui favorisent l’adaptation et à l’atténuation du changement climatique tout en contribuant à la lutte contre la désertification sont spécifiques à chaque site et région considérés, et comprennent entre autres : la collecte de l’eau et la micro-irrigation, la restauration des terres dégradées au moyen de plantes écologiquement appropriées et résistantes à la sécheresse, l’agroforesterie et d’autres pratiques agroécologiques ou adaptations écosystémiques (degré de confiance élevé). {3.3, 3.6.1, 3.7.2, 3.7.5, 5.2, 5.6} <br />
<br />
B4.2. La réduction des tempêtes de poussière et de sable et des mouvements des dunes de sable peut atténuer les effets négatifs de l’érosion éolienne et avoir des impacts positifs sur la qualité de l’air et sur la santé (degré de confiance élevé). Selon les ressources en eau et les conditions du sol, les programmes de boisement, de plantation d’arbres et de restauration d’écosystèmes, qui visent la création de « murs verts » coupe-vent et de « barrages verts » utilisant des essences — indigènes ou non — résistantes au climat et ayant de faibles besoins en eau, peuvent réduire les tempêtes de sable, empêcher l’érosion éolienne et contribuer aux puits de carbone, tout en améliorant le microclimat, la nutrition des sols et la rétention d’eau (degré de confiance élevé). {3.3, 3.6.1, 3.7.2, 3.7.5} <br />
<br />
B4.3. Les mesures de lutte contre la désertification peuvent favoriser la séquestration du carbone dans le sol (degré de confiance élevé). La restauration de la végétation naturelle et la plantation d’arbres sur des terres dégradées enrichissent, à long terme, le carbone du sol et du sous-sol (degré de confiance moyen). Les taux modélisés de séquestration du carbone après l’adoption de pratiques agricoles de conservation des sols dans les zones arides dépendent des conditions locales (degré de confiance moyen). Si le carbone du sol est relâche, il peut s’écouler une longue période avant que les stocks de carbone ne se reconstituent. {3.1.4, 3.3, 3.6.1, 3.6.3, 3.7.1, 3.7.2} <br />
<br />
B4.4. L’élimination de la pauvreté et la garantie de la sécurité alimentaire peuvent bénéficier de l’application de mesures visant à promouvoir la neutralité en matière de dégradation des terres (en évitant, réduisant ou inversant la dégradation des terres) dans les prairies, les terres cultivées et les forêts. Ces mesure contribuent en effet à combattre la désertification, à s’adapter au changement climatique et à en atténuer les effets, dans le cadre du développement durable. Il s’agit notamment d’éviter la déforestation et de mener des pratiques locales adaptées, en particulier dans la gestion des pâturages et des incendies de forêt (degré de confiance élevé). {3.4.2, 3.6.1, 3.6.2, 3.6.3, 4.8.5}. <br />
<br />
B4.5. A l’heure actuelle, on manque de connaissances sur les limites de l’adaptation et les risques d’une mauvaise adaptation aux effets combinés du changement climatique et de la désertification. En l’absence d’options d’adaptation nouvelles ou améliorées, les probabilités de risques résiduels et de résultats inadaptés sont élevées (degré de confiance élevé). Même lorsqu’il existe des solutions, les contraintes sociales, économiques et institutionnelles peuvent faire obstacle à leur mise en œuvre (degré de confiance moyen). Certaines options d’adaptation peuvent devenir inadaptées en raison de leur impact sur l’environnement, comme l’irrigation qui provoque la salinisation des sols ou le pompage excessif qui entraîne l’épuisement des eaux souterraines (degré de confiance moyen). Les formes extrêmes de désertification peuvent entraîner la perte totale de productivité des terres, limiter les options d’adaptation ou leur potentiel (degré de confiance élevé). {Chapitre 3 du résumé exécutif ; 3.6.4, 3.7.5, 7.4.9}. <br />
<br />
B4.6. Le développement, la facilitation et la promotion de l’accès à des sources d’énergie et à des technologies plus propres peuvent contribuer à l’adaptation et à l’atténuation du changement climatique et à la lutte contre la désertification et la dégradation des forêts en réduisant l’utilisation de la biomasse traditionnelle comme source d’énergie et en augmentant la diversité de l’approvisionnement énergétique (degré de confiance moyen). Cela peut avoir des avantages socioéconomiques et sanitaires, en particulier pour les femmes et les enfants (degré de confiance élevé). L’efficacité des infrastructures d’énergie éolienne et solaire est reconnue ; cette efficacité peut être affectée dans certaines régions par les tempêtes de poussière et de sable (degré de confiance élevé). {3.5.3, 3.5.4, 4.4.4, 7.5.2, encadré 12 du chapitre 7}.<br />
<br />
'''B5. La gestion durable des terres{{lié}}<ref>La gestion durable des terres est définie dans le présent rapport comme l’intendance et l’utilisation des ressources terrestres, y compris les sols, l’eau, les animaux et les plantes, pour répondre à l’évolution des besoins humains, tout en assurant le potentiel productif à long terme de ces ressources et le maintien de leurs fonctions environnementales. Parmi les exemples de mesures figurent notamment l’agroécologie (y compris l’agroforesterie), les pratiques agricoles et forestières de conservation, la diversité des espèces végétales cultivées et forestières, les rotations appropriées des cultures et des forêts, l’agriculture biologique, la lutte intégrée contre les parasites, la conservation des pollinisateurs, la collecte des eaux de pluie, la gestion des pâturages et des prairies, les systèmes agricoles de précision.</ref>, y compris la gestion durable des forêts{{lié}}<ref>La gestion durable des forêts est définie dans le présent rapport comme l’intendance et l’utilisation des forêts et des terres forestières d’une manière et à un rythme qui maintiennent leur biodiversité, leur productivité, leur capacité de régénération, leur vitalité et leur capacité de remplir maintenant et à l’avenir des fonctions écologiques, économiques et sociales pertinentes aux niveaux local, national et mondial, et qui ne causent pas de dommages aux autres écosystèmes.</ref>, peut prévenir et réduire la dégradation des terres, maintenir la productivité des terres et parfois inverser les effets néfastes du changement climatique sur la dégradation des terres (degré de confiance très élevé). Elle peut également contribuer à l’atténuation et à l’adaptation au changement climatique (degré de confiance élevé). La réduction et l’inversion de la dégradation des terres, à des échelles allant des fermes individuelles aux bassins versants, peuvent procurer des avantages rentables, immédiats et à long terme aux collectivités et appuyer plusieurs objectifs de développement durable (ODD) avec des avantages connexes pour l’adaptation (degré de confiance très élevé) et l’atténuation (grande confiance). Même avec la mise en œuvre d’une gestion durable des terres, les limites de l’adaptation peuvent être dépassées dans certaines situations (degré de confiance moyen). {1.3.2, 4.1.5, 4.8, tableau 4.2}'''<br />
<br />
B5.1. La dégradation des terres dans les systèmes agricoles peut être combattue grâce à une gestion des terres durable d’un point de vue écologique et socio-économique. Une telle gestion permet également des retombées positives pour l’adaptation au changement climatique. Les options de gestion qui réduisent la vulnérabilité à l’érosion du sol et à la perte d’éléments nutritifs comprennent les cultures d’engrais verts, les cultures de couverture, la rétention des résidus de culture, le travail réduit ou nul du sol et le maintien de la couverture végétale par une meilleure gestion du pâturage (degré de confiance très élevé). {4.8}<br />
<br />
B5.2. Les options suivantes ont également des avantages connexes en matière d’atténuation. Les systèmes agricoles tels que l’agroforesterie, les pâturages vivaces et l’utilisation de céréales vivaces peuvent réduire considérablement l’érosion et le lessivage des nutriments tout en accumulant du carbone dans le sol (degré de confiance élevé). Appliqués à 25{{lié}}% des terres en culture, les couverts végétaux représentent un potentiel de capture de CO<sub>2</sub> d’environ 0,44 +/— 0,11 Gt par an (degré de confiance élevé). L’application de certains biochars peut séquestrer le carbone (degré de confiance élevé) et améliorer l’état des sols dans certains types de sols/de climats (degré de confiance moyen). {4.8.1.1.1, 4.8.1.3, 4.9.2, 4.9.5, 5.5.1, 5.5.4 ; encadré 6 du chapitre 5.}<br />
<br />
B5.3. La réduction de la déforestation et de la dégradation des forêts réduit les émissions de GES (degré de confiance élevé), avec un potentiel technique d’atténuation estimé à 0,4-5,8 Gt de CO<sub>2</sub> par an. En fournissant des moyens de subsistance à long terme aux communautés, la gestion durable des forêts peut réduire l’ampleur de la conversion des forêts à des utilisations non forestières (par exemple terres cultivées ou établissements humains) (degré de confiance élevé). Une gestion durable des forêts visant à fournir du bois, des fibres, de la biomasse, des ressources non ligneuses et d’autres fonctions et services écosystémiques, peut réduire les émissions de GES et contribuer à l’adaptation. (degré de confiance élevé). {2.6.1.2, 4.1.5, 4.3.2, 4.5.3, 4.8.1.3, 4.8.3, 4.8.4}<br />
<br />
B5.4. La gestion durable des forêts peut maintenir ou améliorer les stocks de carbone forestier et maintenir les puits de carbone forestiers, notamment en transférant le carbone aux produits ligneux, ce qui permet de prévenir la saturation des puits (degré de confiance élevé). Lorsque le carbone du bois est transféré aux produits ligneux récoltés, ceux-ci peuvent stocker le carbone à long terme et remplacer les matériaux à forte intensité d’émissions, réduisant de ce fait les émissions dans d’autres secteurs (degré de confiance élevé). Lorsque la biomasse est utilisée pour produire de l’énergie, par exemple comme stratégie d’atténuation, le carbone est libéré plus rapidement dans l’atmosphère (degré de confiance élevé). {2.6.1, 2.7, 4.1.5, 4.8.4, 6.4.1, figure RID.3, encadré 7 du chapitre 6}<br />
<br />
B5.5. Le changement climatique peut conduire à la dégradation des terres émergées, même avec la mise en œuvre de mesures visant à éviter, réduire ou inverser cette dégradation (degré de confiance élevé). Ces limites à l’adaptation sont dynamiques et spécifiques aux sites concernés. Elles sont déterminées par l’interaction entre les changements biophysiques et les conditions sociales et institutionnelles (degré de confiance très élevé). Dans certaines situations, le dépassement des seuils d’adaptation peut déclencher des pertes en cascade ou mener à des changements profonds indésirables (degré de confiance moyen), tels que des migrations forcées (degré de confiance faible), des conflits (degré de confiance faible) ou une augmentation de la pauvreté (degré de confiance moyen). Parmi les exemples de dégradation des terres induite par le changement climatique au delà des seuils d’adaptation, on peut citer l’érosion côtière exacerbée par l’élévation du niveau de la mer lorsque les terres disparaissent (degré de confiance élevé), le dégel du pergélisol qui affecte les infrastructures et les moyens de subsistance (degré de confiance moyen) et l’érosion extrême des sols entraînant une perte de capacité productive (degré de confiance moyen). {4.7, 4.8.5, 4.8.6, 4.9.6, 4.9.7, 4.9.8}<br />
<br />
'''B6. Les mesures envisageables sur l’ensemble du système alimentaire, de la production à la consommation, y compris les pertes et les déchets alimentaires, peuvent être déployées et amplifiées pour favoriser l’adaptation et l’atténuation (degré de confiance élevé). Le potentiel technique total d’atténuation découlant des activités de culture et d’élevage et de l’agroforesterie est estimé entre 2, 3 et 9, 6 Gt de CO<sub>2</sub>e par an d’ici 2050 (degré de confiance moyen). Le potentiel technique total d’atténuation lié aux changements de régimes alimentaires est estimé à 0,7-8 Gt de CO<sub>2</sub>e par an d’ici 2050 (degré de confiance moyen). {5.3, 5.5, 5.6}'''<br />
<br />
B6.1. Parmi les pratiques qui contribuent à l’adaptation au changement climatique et à l’atténuation de ses effets sur les terres cultivées, on trouve : l’augmentation de la matière organique des sols, la lutte contre l’érosion, l’amélioration de la gestion des engrais, l’amélioration de la gestion des cultures, par exemple la gestion des rizières, et l’utilisation de variétés et d’améliorations génétiques permettant la tolérance à la chaleur et à la sécheresse. Pour le bétail, les options comprennent : une meilleure gestion des pâturages, une meilleure gestion des déjections, un aliment de meilleure qualité, l’élevage sélectif et l’amélioration génétique des animaux. Différents systèmes agricoles et pastoraux peuvent permettre de réduire l’intensité des émissions liées aux élevages. Selon les systèmes agricoles et pastoraux et le niveau de développement, la réduction de l’intensité des émissions liées aux élevages peut entraîner une réduction absolue des émissions de GES (degré de confiance moyen). De nombreuses options liées à l’élevage peuvent renforcer la capacité d’adaptation des communautés rurales, en particulier pour les exploitations de petites tailles ou les élevages extensifs. Il existe d’importantes synergies entre l’adaptation et l’atténuation, par exemple dans les stratégies de gestion durable des terres (degré de confiance élevé). {4.8, 5.3.3, 5.5.1, 5.6}<br />
<br />
B6.2. La diversification des systèmes alimentaires (par exemple la mise en œuvre de systèmes de production intégrés, de ressources génétiques généralisées et de régimes alimentaires spécifiques) peut réduire les risques liés aux changements climatiques (degré de confiance moyen). Les régimes alimentaires équilibrés, qui comprennent des aliments d’origine végétale, comme ceux à base de céréales secondaires, de légumineuses, de fruits et légumes, de fruits à coque et de graines, et des aliments d’origine animale produits dans des systèmes résilients, durables et à faibles émissions de GES, offrent de grandes possibilités d’adaptation et d’atténuation tout en générant des avantages secondaires importants pour la santé humaine (degré de confiance élevé). D’ici 2050, les changements de régimes alimentaires pourraient libérer plusieurs millions de km² (degré de confiance moyen) de terres et offrir un potentiel technique d’atténuation de 0,7 à 8,0 Gt de CO<sub>2</sub>e par an, par rapport aux projections sans modification des habitudes (degré de confiance élevé). Les transitions vers des régimes alimentaires à faibles émissions de GES peuvent être impactées par des pratiques de production locales, des obstacles techniques et financiers, et des moyens de subsistance et habitudes culturelles associés (degré de confiance élevé). {5.3, 5.5.2, 5.5, 5.6}<br />
<br />
B6.3. La réduction des pertes et des déchets alimentaires peut baisser les émissions de GES et contribuer à l’adaptation en diminuant la surface de terre nécessaire à la production alimentaire (degré de confiance moyen). Au cours de la période 2010-2016, les pertes et les déchets alimentaires mondiaux ont contribué pour 8 à 10{{lié}}% aux émissions anthropiques totales de GES (degré de confiance moyen). Actuellement, 25 à 30{{lié}}% de la production alimentaire totale est perdue ou gaspillée (degré de confiance moyen). Des options techniques telles que l’amélioration des techniques de récolte, l’entreposage à la ferme, les infrastructures, le transport, l’emballage, la vente au détail et l’éducation peuvent réduire les pertes et les déchets alimentaires tout au long de la chaîne d’approvisionnement. Les causes des pertes et des déchets alimentaires diffèrent considérablement entre pays développés et pays en développement, ainsi qu’entre régions (degré de confiance moyen). {5.5.2} D’ici 2050, la réduction des pertes et des déchets alimentaires peut libérer plusieurs millions de km² de terres (degré de confiance faible). {6.3.6}<br />
<br />
'''B7. L’utilisation future des terres émergées dépend, en partie, de nos objectifs climatiques et des réponses choisies pour l’atteindre (degré de confiance élevé). Tous les scénarios étudiés dans ce rapport qui limitent le réchauffement à {{nobr|1,5 °C}} ou bien en dessous de {{nobr|2 °C}} nécessitent des mesures d’atténuation basées sur l’usage des sols et des changements d’usage des terres, la plupart comprenant différentes combinaisons de reboisement, de boisement, de réduction de la déforestation et de bioénergie (degré de confiance élevé). Un petit nombre de scénarios modélisés atteignent {{nobr|1,5 °C}} avec un changement d’usage des sols limité (degré de confiance élevé) et, par conséquent, un impact réduit sur la désertification, la dégradation des terres et la sécurité alimentaire (degré de confiance moyen). {2.6, 6.4, 7.4, 7.6 ; encadré 9 du chapitre 6 ; Figure RID.4}.'''<br />
<br />
B7.1. Les scénarios modélisés qui limitent le réchauffement climatique à {{nobr|1,5 °C}}{{lié}}<ref>Dans ce rapport, les trajectoires limitant le réchauffement de la planète à un niveau particulier sont basées sur une probabilité de 66{{lié}}% de rester sous ce niveau de température en 2100 en utilisant le modèle MAGICC.</ref> comprennent plus d’options d’atténuation liées à l’usage des sols que les scénarios au réchauffement plus élevé (degré de confiance élevé) ; mais les impacts du changement climatique sur les écosystèmes terrestres dans ces scénarios sont moins sévères (degré de confiance moyen). {2.6, 6.4, 7.4, encadré 9 du chapitre 6, figure RID.2, figure RID.4}.<br />
<br />
B7.2. Les scénarios modélisés limitant le réchauffement climatique à {{nobr|1,5 °C}} et {{nobr|2 °C}} prévoient une évolution de la superficie forestière comprise entre une réduction de 2 millions de km² et une augmentation de 12 millions de km² en 2050 par rapport à 2010 (degré de confiance moyen). Les scénarios à {{nobr|3 °C}} prévoient des zones forestières plus petites, allant d’une réduction de 4 millions de km² à une augmentation de 6 millions de km² (degré de confiance moyen). {2.5, 6.3, 7.3, 7.5 ; encadré 9 du chapitre 6 ; figure RID.3, figure RID.4}.<br />
<br />
B7.3. La superficie nécessaire à la bioénergie dans les scénarios modélisés varie considérablement selon les choix socio-économiques, le niveau de réchauffement, le choix des matières premières et le système de production (degré de confiance élevé). Les scénarios modélisés limitant le réchauffement climatique à {{nobr|1,5 °C}} utilisent jusqu’à 7 millions de km² pour la bioénergie en 2050 ; la surface terrestre pour la bioénergie est plus petite dans les scénarios à {{nobr|2 °C}} (0,4 à 5 millions de km²) et {{nobr|3 °C}} (0,1 à 3 millions de km²) (degré de confiance moyen). Les scénarios à hauts niveaux de changement d’usage des sols peuvent avoir des effets secondaires négatifs sur la rareté de l’eau, la biodiversité, la dégradation des sols, la désertification et la sécurité alimentaire, si elles ne sont pas correctement et soigneusement gérées. A contrario, la mise en œuvre des meilleures pratiques à des échelles appropriées peut avoir des co-bénéfices, tels que la gestion de la salinité des terres arides, un contrôle biologique et une biodiversité renforcés et une séquestration de carbone des sols améliorée (degré de confiance élevé). {2.6, 6.1, 6.4, 7.2 ; encadré 7 du chapitre 6, figure RID.3}.<br />
<br />
B7.4. La plupart des scénarios d’atténuation comprennent un déploiement important de technologies de bioénergies. Un petit nombre des scénarios étudiés limitent le réchauffement à {{nobr|1,5 °C}} avec une dépendance réduite à la bioénergie, avec ou sans capture et séquestration du carbone (BECCS) (superficie inférieure à 1 million de km² en 2050) et aux autres techniques d’élimination du dioxyde de carbone (CDR) (degré de confiance élevé). Ces scénarios dépendent — encore plus que les autres scénarios à {{nobr|1,5 °C}} — des transitions rapides et profondes dans les domaines de l’énergie, du sol, des systèmes urbains et des infrastructures, ainsi que des changements de comportement et de mode de vie. {2.6.2, 5.5.1, 6.4, encadré 7 du chapitre 6} <br />
<br />
B7.5. Ces scénarios ne tiennent pas compte des conséquences du changement climatique sur les terres, ni de l’effet fertilisant du CO<sub>2</sub>. De plus, ces scénarios ne comprennent qu’un sous-ensemble des mesures évaluées dans le présent rapport (degré de confiance élevé). La prise en compte dans les modélisations d’options d’intervention supplémentaires pourrait réduire le besoin prévu en bioénergie ou en CDR qui augmentent la demande de terres. {6.4.4, encadré 9 du chapitre 6}.<br />
<br />
=== Contribution mondiale potentielle des options de réponse à l’atténuation, à l’adaptation, à la lutte contre la désertification et la dégradation des terres, et au renforcement de la sécurité alimentaire ===<br />
<br />
'''Le panneau A''' montre les options d’intervention qui peuvent être mises en œuvre sans ou avec une concurrence limitée pour les terres, y compris certaines qui ont le potentiel de réduire la demande de terres. Les co-bénéfices et les effets secondaires indésirables sont présentés quantitativement sur la base de la valeur la plus élevée de l’intervalle des options évaluées. L’ampleur des contributions est classée en fonction de seuils pour les impacts positifs ou négatifs. Les lettres<br />
à l’intérieur des cellules indiquent la confiance dans l’ampleur de l’impact par rapport aux seuils utilisés (voir la légende). La confiance à l’égard de l’impact du changement est généralement plus élevé.<br />
<br />
[[Image:Rapport du GIEC - Terres et changement climatique - SPM3A.png|900px]]<br />
<br />
=== Contribution mondiale potentielle des options de réponse à l’atténuation et à l’adaptation, luttant contre la désertification et la dégradation des terres, et renforçant la sécurité alimentaire ===<br />
<br />
'''Le panneau B''' montre les options de réponse qui dépendent d’un changement d’affectation des terres supplémentaire et qui pourraient avoir des implications sur trois ou plus de trois défis fonciers dans des contextes de mise en œuvre différents. Pour chaque option, la première ligne (mise en œuvre de haut niveau) présente une évaluation quantitative (comme dans le panel A) des implications pour la mise en œuvre à l’échelle mondiale à des échelles d’élimination du CO<sub>2</sub> de plus de 3 GtCO<sub>2</sub> par an en utilisant les seuils de magnitude indiqués dans le panneau A. Les cellules rouges hachurées indiquent une pression croissante mais des impacts non quantifiés. Pour chaque option, la deuxième ligne (mise en œuvre des meilleures pratiques) présente des estimations qualitatives de l’impact si elles sont mises en œuvre à l’aide des meilleures pratiques dans des systèmes de gestion des terres qui permettent une utilisation efficace et durable des ressources et sont soutenues par des mécanismes de gouvernance appropriés. Dans ces évaluations qualitatives, le vert indique un impact positif, le gris indique une interaction neutre.<br />
<br />
[[Image:Rapport du GIEC - Terres et changement climatique - SPM3B.png|900px]]<br />
<br />
'''Figure RID.3 Contribution mondiale potentielle des options de réponse à l’atténuation, à l’adaptation, à la lutte contre la désertification et la dégradation des sols et à l’amélioration de la sécurité alimentaire.''' <br />
<br />
Cette figure se base sur une agrégation d’informations provenant d’études comportant une grande variété d’hypothèses sur la façon dont les options de réponse sont mises en œuvre et sur les contextes dans lesquels elles se produisent. Des options d’intervention mises en œuvre différemment localement ou mondialement pourraient donner des résultats différents. Ampleur du potentiel : Pour le panel A, les magnitudes concernent le potentiel des options de réponse à l’échelle mondiale. Pour chaque défi concernant l’usage des terres, les magnitudes sont établies par rapport à un niveau de référence décrit ci-après. Pour l’atténuation, les potentiels sont établis par rapport aux potentiels approximatifs des options de réponse ayant les impacts individuels les plus importants (~3 Gt de CO<sub>2</sub>e par an). Le seuil pour la catégorie des « grandes » magnitudes est fixé à ce niveau. Pour l’adaptation, les magnitudes sont fixées par rapport aux 100 millions de vies qui, selon les estimations, seraient affectées par le changement climatique et une économie basée sur le carbone entre 2010 et 2030. Le seuil de la catégorie des « grandes » magnitudes représente 25{{lié}}% de ce total. En ce qui concerne la désertification et la dégradation des terres, les magnitudes sont fixées par rapport à la limite inférieure des estimations actuelles des terres dégradées, soit 10 à 60 millions de km². Le seuil pour la catégorie des « grandes » magnitudes représente 30{{lié}}% de l’estimation la plus faible. Pour la sécurité alimentaire, les amplitudes sont définies par rapport aux 800 millions de personnes qui sont actuellement sous-alimentées. Le seuil de la catégorie des « grandes » amplitudes représente 12, 5{{lié}}% de ce total.<br />
<br />
Pour le panel B, pour la première colonne (haut niveau de mise en œuvre) pour chaque option de réponse, la magnitude et les seuils sont tels que définis pour le panel A. Dans la deuxième colonne (mise en œuvre des meilleures pratiques) pour chaque option de réponse, les évaluations qualitatives en vert indiquent des impacts potentiels positifs, et celles en gris indiquent des interactions neutres. On suppose que l’augmentation de la production alimentaire passe par une intensification durable plutôt que par l’application inconsidérée d’intrants externes supplémentaires tels que les produits agrochimiques. Niveaux de confiance : Confiance dans l’amplitude (élevée, moyenne ou faible) à laquelle chaque option est reliée, pour l’atténuation, l’adaptation, la lutte contre la désertification et la dégradation des terres et l’amélioration de la sécurité alimentaire. Un niveau de confiance élevé signifie qu’il y a un niveau élevé d’accord et de preuves dans la littérature scientifique pour appuyer la catégorisation en tant que magnitude élevée, moyenne ou faible. Un faible niveau de confiance indique que la catégorisation est basée sur un petit nombre d’études. Un niveau de confiance moyen reflète des preuves moyennement nombreuses et un degré d’accord moyen sur l’ampleur de la réponse. Fourchettes de coûts : Les estimations des coûts sont fondées sur l’agrégation d’études souvent régionales et varient dans les composantes des coûts qui sont incluses. Dans le panel B, les estimations de coûts ne sont pas fournies pour la mise en œuvre des meilleures pratiques. Une pièce indique un coût faible (<10$ par tonne de CO<sub>2</sub> équivalent ou < 20$ par hectare), deux pièces indiquent un coût moyen (10 à 100 $ par tonne de CO<sub>2</sub> équivalent ou 20 à 200$ par hectare) et trois pièces un coût élevé (>{{lié}}100{{lié}}$ par tonne de CO<sub>2</sub> équivalent ou >200 par hectare). Les seuils en $ par hectare sont choisis pour être comparables, mais les conversions précises dépendront de l’option de réponse. Eléments de preuves : Les éléments probants appuyant les estimations du potentiel quantitatif des options d’intervention fondées sur la gestion des terres sont les suivants : pour l’atténuation, tableaux 6.13 à 6.20, avec plus d’éléments en section 2.7.1 ; pour l’adaptation, tableaux 6.21 à 6.28 ; pour la lutte contre la désertification, tableaux 6.29 à 6.36, avec plus d’éléments au chapitre 3 ; pour la lutte contre la dégradation, tableaux 6.37 à 6.44, avec plus d’éléments au chapitre 4 ; pour l’amélioration de la sécurité alimentaire, tableaux 6.45 à 6.52, avec plus d’éléments au chapitre 5. D’autres synergies et compromis qui ne sont pas présentés ici sont examinés au chapitre 6. Les tableaux 6.6, 6.55, 6.56 et 6.58, la section 6.3.5.5.1.3 et l’encadré 6.1c présentent d’autres éléments à l’appui des évaluations qualitatives de la deuxième colonne pour chaque option du tableau B.<br />
<br />
== C. Permettre des options de réponse ==<br />
<br />
'''C1. Une conception appropriée des politiques, des institutions et des systèmes de gouvernance à toutes les échelles peut contribuer à l’adaptation au changement climatique et à l’atténuation de ses effets tout en facilitant la recherche de voies de développement adaptées au climat (degré de confiance élevé). Des politiques climatiques et territoriales qui se soutiennent mutuellement ont le potentiel d’économiser les ressources, d’amplifier la résilience sociale, de soutenir la restauration écologique et de favoriser l’engagement et la collaboration entre de multiples intervenants (degré de confiance élevé). Figure RID.1, Figure RID.2, Figure RID.3 ; 3.6.2, 3.6.3, 4.8, 4.9.4, 5.7, 6.3, 6.4, 7.2.2, 7.3, 7.4, 7.4.7, 7.4.8, 7.5, 7.5.5, 7.5.5, 7.5.6, 7.6.6 ; Encadré 10 du chapitre 7}'''<br />
<br />
C1.1 Le zonage de l’usage des terres, l’aménagement du territoire, l’aménagement intégré du paysage, la réglementation, les incitations (telles que la rémunération des services écosystémiques) et les instruments volontaires ou persuasifs (tels que la planification environnementale des exploitations agricoles, les normes et la certification pour une production durable, une utilisation des connaissances scientifiques, locales et autochtones et des actions collectives), peuvent apporter des résultats positifs en matière d’adaptation et d’atténuation (degré de confiance moyen). Ils peuvent également générer des revenus et fournir des incitations à la réhabilitation des terres dégradées et à l’adaptation au changement climatique et à son atténuation dans certains contextes (degré de confiance moyen). Les politiques visant à promouvoir l’objectif de neutralité en matière de dégradation des sols peuvent également favoriser la sécurité alimentaire, le bien-être humain et l’adaptation aux changements climatiques et leur atténuation (degré de confiance élevé). Figure RID.2 ; 3.4.2, 4.1.6, 4.7, 4.8.5, 5.1.2, 5.7.3, 7.3, 7.4.6, 7.4.7 et 7.5.}<br />
<br />
C1.2 La précarité du système foncier affecte la capacité des personnes, des communautés et des organisations à apporter des changements aux terres qui peuvent favoriser l’adaptation et l’atténuation (degré de confiance moyen). La reconnaissance limitée de l’accès coutumier à la terre et de la propriété foncière peut entraîner une vulnérabilité accrue et une capacité d’adaptation réduite (degré de confiance moyen). Les politiques foncières (y compris la reconnaissance des droits coutumiers, la cartographie communautaire, la redistribution, la décentralisation, la cogestion, la réglementation des marchés locatifs) peuvent apporter à la fois sécurité et souplesse face au changement climatique (degré de confiance moyen). 3.6.1, 3.6.2, 5.3, 7.2.4, 7.6.4, encadré 6 du chapitre 5.<br />
<br />
C1.3. Atteindre l’objectif de neutralité en ce qui concerne la dégradation des sols implique un équilibre entre les mesures évitant ou réduisant la dégradation des sols, grâce à l’adoption d’une gestion durable des terres, et les mesures visant à inverser la dégradation par la remise en état et la restauration des terres dégradées. De nombreuses mesures visant à parvenir à la neutralité en matière de dégradation des sols offrent aussi, généralement, des avantages pour l’adaptation et l’atténuation du changement climatique. La recherche de la neutralité en matière de dégradation des sols incite à s’attaquer simultanément à la dégradation des terres et au changement climatique (degré de confiance élevé). {4.5.3, 4.8.5, 4.8.7, 7.4.5}<br />
<br />
C1.4. En raison de la complexité des défis et de la diversité des acteurs impliqués dans la résolution des problèmes évoqués dans ce rapport, une combinaison de politiques, plutôt que des approches politiques uniques, peut donner de meilleurs résultats pour relever les défis complexes de la gestion durable des terres et du changement climatique (degré de confiance élevé). Les combinaisons de politiques peuvent fortement réduire la vulnérabilité et l’exposition des systèmes humains et naturels au changement climatique (degré de confiance élevé). Les éléments de ces combinaisons de politiques peuvent inclure les systèmes d’assurance météorologique et d’assurance maladie, la protection sociale et les filets de sécurité adaptatifs, le financement conditionnel et les fonds de réserve, l’accès universel aux systèmes d’alerte précoce combiné à des plans d’urgence efficaces (degré de confiance élevé). 1.2, 4.8, 4.9.2, 5.3.2, 5.6, 5.6.6, 5.6.6, 5.7.2, 7.3.2, 7.4, 7.4.2, 7.4.6, 7.4.7, 7.4.8, 7.5.5, 7.5.6, 7.6.4, figure RID.4<br />
<br />
'''C2. Les politiques qui s’appliquent à l’ensemble du système alimentaire, y compris celles qui réduisent le gaspillage et la perte alimentaire et influencent les choix alimentaires, permettent une gestion plus durable de l’utilisation des sols, de consolider la sécurité alimentaire et des trajectoires à faibles émissions (degré de confiance élevé). Ces politiques peuvent contribuer à l’adaptation au changement climatique et à son atténuation, à réduire la dégradation des sols, la désertification et la pauvreté ainsi qu’à améliorer la santé publique (degré de confiance élevé). L’adoption d’une gestion durable des terres et l’éradication de la pauvreté peuvent être rendues possibles par l’amélioration de l’accès aux marchés, la sécurisation des droits fonciers, la prise en compte des coûts environnementaux dans l’alimentation, la rémunération des services rendus par les écosystèmes et le renforcement de l’action collective locale et communautaire (degré de confiance élevé). {1.1.2, 1.2.1, 3.6.3, 4.7.1, 4.7.2, 4.8, 5.5, 6.4, 7.4.6, 7.6.5}'''<br />
<br />
C2.1. Les politiques qui permettent et encouragent la gestion durable des terres pour l’adaptation au changement climatique et l’atténuation de ses effets comprennent l’amélioration de l’accès aux marchés pour les intrants, les produits et les services financiers, l’autonomisation des femmes et des peuples autochtones, le renforcement de l’action collective locale et communautaire, la réforme des subventions et la promotion d’un système commercial favorable (degré de confiance élevé). Les efforts de restauration et de remise en état des terres peuvent être plus efficaces lorsque les politiques soutiennent la gestion locale des ressources naturelles, tout en renforçant la coopération entre les acteurs et les institutions, y compris au niveau international. {3.6.3, 4.1.6, 4.5.4, 4.8.2, 4.8.4, 5.7, 7.2}<br />
<br />
C2.2. Répercuter les coûts environnementaux des pratiques agricoles qui dégradent les terres peut encourager une gestion plus durable des terres (degré de confiance élevé). Les obstacles à la prise en compte des coûts environnementaux découlent des difficultés techniques liées à l’estimation de ces coûts et de ceux incorporés dans les aliments. 3.6.3, 5.5.1, 5.5.1, 5.5.2, 5.6.6, 5.7, 7.4.4, case 10 du chapitre 7}.<br />
<br />
C2.3. L’adaptation et l’amélioration de la résilience aux événements extrêmes ayant une incidence sur les systèmes alimentaires peuvent être facilitées par une stratégie de gestion globale des risques, qui inclut des mécanismes de partage et de transfert des risques (degré de confiance élevé). La diversification de l’agriculture, l’élargissement de l’accès aux marchés et la préparation à une perturbation accrue de la chaîne d’approvisionnement peuvent favoriser la montée de l’adaptation dans les systèmes alimentaires (degré de confiance élevé). {5.3.2, 5.3.3, 5.3.5}<br />
<br />
C2.4. Les politiques de santé publique visant à améliorer la nutrition, telles que l’augmentation de la diversité des sources alimentaires dans les marchés publics, l’assurance maladie, les incitations financières et les campagnes de sensibilisation, peuvent potentiellement influencer la demande alimentaire, réduire les coûts de santé, contribuer à réduire les émissions de GES et renforcer la capacité d’adaptation (degré de confiance élevé). Influencer la demande de denrées alimentaires, en promouvant des régimes alimentaires fondés sur des directives de santé publique, peut permettre une gestion plus durable des terres et contribuer à la réalisation de multiples Objectifs de Développement Durable (degré de confiance élevé). {3.4.2, 4.7.2, 5.1, 5.7, 6.3, 6.4}<br />
<br />
'''C 3. Reconnaître les retombées positives et les compromis lors de la conception des politiques foncières et alimentaires peut permettre de surmonter les obstacles à leur mise en œuvre (degré de confiance moyen). Une gouvernance renforcée à plusieurs niveaux, hybride et intersectorielle, ainsi que des politiques élaborées et adoptées de manière itérative, cohérente, adaptative et flexible, peuvent maximiser les retombées positives et minimiser les compromis, étant donné que les décisions de gestion des terres sont prises au niveau de l’exploitation agricole mais aussi à l’échelle nationale, et que les politiques climatiques et foncières varient souvent entre plusieurs secteurs, départements et organismes (degré de confiance élevé). Figure RID.3 ; 4.8.5, 4.9, 5.6, 6.4, 7.3, 7.4.6, 7.4.8, 7.4.9, 7.5.6, 7.6.2}.'''<br />
<br />
C3.1. La lutte contre la désertification, la dégradation des sols et la sécurité alimentaire de manière intégrée, coordonnée et cohérente peut contribuer à un développement résilient au climat et apporter de nombreuses retombées positives potentielles (degré de confiance élevé). {3.7.5, 4.8, 5.6, 5.7, 6.4, 7.2.2, 7.3.1, 7.3.4, 7.4.7, 7.4.8, 7.5.6, 7.5.5}<br />
<br />
C3.2. Les obstacles technologiques, biophysiques, socio-économiques, financiers et culturels peuvent limiter l’adoption de nombreuses options pour les terres, tout comme l’incertitude quant aux avantages (degré de confiance élevé). De nombreuses pratiques de gestion durable des terres ne sont pas largement adoptées en raison de la précarité du système foncier, du manque d’accès aux ressources et aux services de conseils agricoles, de l’insuffisance et de l’inégalité des incitations privées et publiques et du manque de connaissances et d’expérience pratique (degré de confiance élevé). Le discours public, des interventions politiques soigneusement conçues, qui intègrent l’apprentissage social et les changements du marché peuvent, ensemble, contribuer à réduire les obstacles à la mise en œuvre (degré de confiance moyen). {3.6.1, 3.6.2, 5.3.5, 5.5.2, 5.6, 6.2, 6.4, 7.4, 7.5, 7.6}<br />
<br />
C3.3. Les secteurs foncier et alimentaire sont confrontés à des défis particuliers de fragmentation institutionnelle et souffrent souvent d’un manque d’engagement entre les parties prenantes à différentes échelles et d’objectifs politiques rigoureux et précis (degré de confiance moyen). La coordination avec d’autres secteurs, comme la santé publique, les transports, l’environnement, l’eau, l’énergie et les infrastructures, peut accroître les retombées positives, comme la réduction des risques et l’amélioration de la santé (degré de confiance moyen). {5.6.3, 5.7, 6.2, 6.4.4, 7.1, 7.3, 7.4.8, 7.6.2, 7.6.3}<br />
<br />
C3.4. Certaines options et mesures politiques peuvent entraîner des compromis, y compris des impacts sociaux, des dommages aux fonctions et services écosystémiques, l’épuisement de l’eau ou des coûts élevés, qui ne peuvent être bien gérés, même avec les meilleures pratiques institutionnelles (degré de confiance moyen). Mettre en évidence de tels compromis permet d’éviter une mauvaise adaptation (degré de confiance moyen). L’anticipation et l’évaluation des compromis potentiels et des lacunes dans les connaissances appuient l’élaboration de politiques fondées sur des données probantes afin d’évaluer les coûts et les avantages de réponses spécifiques pour différentes parties prenantes (degré de confiance moyen). Une gestion réussie des compromis implique souvent de maximiser l’apport des parties prenantes grâce à des processus de rétroaction structurés, en particulier dans les modèles communautaires, l’utilisation de forums novateurs comme des dialogues gérés par un modérateur ou une cartographie spatialement explicite, et une gestion adaptative itérative qui permet de réajuster continuellement les politiques à mesure que de nouveaux éléments probants apparaissent (degré de confiance moyen). 5.3.5, 6.4.2, 6.4.4, 6.4.4, 6.4.5, 7.5.6 ; encadré 13 du chapitre 7.<br />
<br />
'''C 4. L’efficacité de la prise de décisions et de la gouvernance est renforcée par la participation des parties prenantes locales (en particulier celles qui sont les plus vulnérables au changement climatique, notamment les populations autochtones et les communautés locales, les femmes, les pauvres et les marginalisés) au choix, à l’évaluation, à la mise en œuvre et au suivi des instruments politiques d’adaptation des terres au changement climatique et d’atténuation de ses effets (degré de confiance élevé). L’intégration entre les secteurs et les échelles augmente les chances de maximiser les retombées positives et de minimiser les compromis (degré de confiance moyen). 1.4, 3.1, 3.6, 3.7, 4.8, 4.9, 5.1.3, encadré 5.1, 7.4, 7.6.'''<br />
<br />
C4.1. La mise en œuvre réussie de pratiques de gestion durable des terres exige la prise en compte des conditions environnementales et socio-économiques locales (degré de confiance très élevé). La gestion durable des terres dans le contexte du changement climatique est généralement favorisée par la participation de toutes les parties prenantes concernées à l’identification des pressions et des impacts liés à l’usage des terres (tels que le déclin de la biodiversité, la perte des sols, la surextraction des eaux souterraines, la perte d’habitat, le changement d’usage des terres en agriculture, dans la production alimentaire et la foresterie) ainsi que la prévention, la réduction et la restauration des sols dégradés (degré de confiance moyen). {1.4.1, 4.1.6, 4.8.7, 5.2.5, 7.2.4, 7.6.2, 7.6.4}<br />
<br />
C4.2. L’inclusivité dans l’évaluation, l’établissement de rapports et la vérification de l’efficacité des instruments politiques peut améliorer la gestion durable des terres (degré de confiance moyen). Impliquer les parties prenantes dans le choix des indicateurs, la collecte des données climatiques, la modélisation des sols et l’aménagement du territoire, sert de médiateur et facilite la planification intégrée du paysage et le choix des politiques (degré de confiance moyen). {3.7.5, 5.7.4, 7.4.1, 7.4.4, 7.5.3, 7.5.4, 7.5.5, 7.6.4, 7.6.6}<br />
<br />
C4.3. Les pratiques agricoles qui intègrent les savoirs autochtones et locaux peuvent contribuer à surmonter les défis conjoints du changement climatique, de la sécurité alimentaire, de la conservation de la biodiversité et de la lutte contre la désertification et la dégradation des terres (degré de confiance élevé). L’action coordonnée d’une série d’acteurs, notamment les entreprises, les producteurs, les consommateurs, les gestionnaires fonciers et les décideurs, en partenariat avec les peuples autochtones et les communautés locales, permet de créer les conditions nécessaires à l’adoption de mesures (degré de confiance élevé) {3.1.3, 3.6.1, 3.6.2, 4.8.2, 5.5.1, 5.6.4, 5.7.1, 5.7.4, 6.2, 7.3, 7.4.6 et 7.6.4}.<br />
<br />
C4.4. L’autonomisation des femmes peut apporter des synergies et des co-bénéfices à la sécurité alimentaire des ménages et à la gestion durable des terres (degré de confiance élevé). En raison de la vulnérabilité disproportionnée des femmes aux effets du changement climatique, leur participation à la gestion et à l’occupation des terres est une contrainte. Les politiques qui peuvent traiter les droits liés aux terres et les obstacles à la participation des femmes à la gestion durable des terres comprennent : les transferts financiers aux femmes dans le cadre des programmes de lutte contre la pauvreté, les dépenses de santé, d’éducation, de formation et de renforcement des compétences des femmes, les crédits subventionnés et la diffusion des programmes par le biais des organisations communautaires existantes (degré de confiance moyen). 1.4.1, 4.8.2, 5.1.3, encadré 5.1, encadré 11 du chapitre 7}.<br />
<br />
[[Image:Rapport du GIEC - Terres et changement climatique - SPM4A.png|800px]]<br />
<br />
[[Image:Rapport du GIEC - Terres et changement climatique - SPM4B.png|800px]]<br />
<br />
'''Figure RID.4 Trajectoires liant le développement socio-économique, les mesures d’atténuation et les terres. Les scénarios futurs fournissent un cadre pour comprendre les implications de l’atténuation et de la socio-économie sur les terres.''' <br />
<br />
Les trajectoires communes socio-économiques (SSP) englobent une série d’hypothèses socio-économiques différentes (encadré RID.1).Ils sont combinés avec les scénarios RCP{{lié}}<ref>Les Trajectoires Représentatives de Concentration (RCP) sont des scénarios qui incluent des séries chronologiques d’émissions et de concentrations de la gamme complète des gaz à effet de serre (GES) et des aérosols et des gaz chimiquement actifs, ainsi que l’utilisation des terres/l’occupation des sols</ref>, qui impliquent différents niveaux d’atténuation. Les changements dans les terres cultivées, les pâturages, les cultures bioénergétiques, les forêts et les espaces naturels à partir de 2010 sont présentés. Pour cette figure : Les terres cultivées englobent toutes les terres consacrées aux cultures pour l’alimentation humaine et animale ainsi que les autres terres arables (zones cultivées). Cette catégorie inclut les cultures bioénergétiques non forestières de première génération (par exemple, le maïs et la canne à sucre pour l’éthanol, le soja pour le biodiesel), mais exclut les cultures bioénergétiques de {{2e}} génération. Les pâturages comprennent toutes les catégories de pâturages, et s’appuient sur la définition donnée par la FAO des « prairies et pâturages permanents ». Les cultures bioénergétiques comprennent les terres dédiées aux cultures énergétiques de deuxième génération (par exemple, le panic érigé, le miscanthus, les essences ligneuses à croissance rapide). La forêt comprend les forêts gérées par l’homme et les forêts non gérées. Les espaces naturels comprennent d’autres prairies, les savanes et les zones arbustives. Cadre A : Les résultats du modèle d’évaluation intégrée (MEI){{lié}}<ref>Les modèles d’évaluation intégrés (MEI) intègrent les connaissances de deux domaines ou plus dans un cadre unique. Dans ce schéma, les MEI servent à évaluer les liens entre le développement économique, social et technologique et l’évolution du système climatique.</ref> pour le SSP1, le SSP2 et le SSP5 pour le même scénario RCP1.9{{lié}}<ref>Les trajectoires du RCP1.9 évaluées dans le présent rapport ont une probabilité de 66{{lié}}% de limiter le réchauffement à {{nobr|1,5 °C}} en 2100, mais certaines de ces trajectoires dépassent de >{{lié}}{{nobr|0,1 °C}} le {{nobr|1,5 °C}} de réchauffement au cours du {{s|XXI}}.</ref>. Pour chaque trajectoire, les zones ombrées indiquent la plage des différents MEI ; la ligne principale indique la médiane des modèles. Pour le scénario RCP1.9, les trajectoires SSP1, SSP2 et SSP5 incluent respectivement les résultats de cinq, quatre et deux MEI. Cadre B : Les changement dans l’usage des sols et l’occupation des terres sont indiqués pour diverses combinaisons SSP-RCP, indiquant la médiane et la plage des différents modèles (minimum, maximum). {encadré RID.1, 1.3.2, encadré 1 dans le chapitre 1, 2.7.2, encadré 9 dans le chapitre 6, 6.1, 6.4.4, 7.4.2, 7.4.4, 7.4.5, 7.4.6, 7.4.7, 7.4.8, 7.5.3, 7.5.6 ; encadré 9 au chapitre 6}<br />
<br />
== D. Mesures à court terme ==<br />
<br />
'''D 1. Des mesures peuvent être prises à court terme, sur la base des connaissances actuelles, pour lutter contre la désertification et la dégradation des terres, et pour assurer la sécurité alimentaire, tout en encourageant des réponses à long terme qui permettraient l’adaptation au changement climatique et son atténuation. Il s’agit notamment de mesures visant à renforcer les capacités individuelles et institutionnelles, à accélérer le transfert de connaissances, à améliorer le transfert et le déploiement de technologies, à mettre en place des mécanismes financiers, à créer des systèmes d’alerte rapides, à organiser la gestion des risques et à combler les lacunes dans la mise en œuvre et le développement (degré de confiance élevé). {3.6.1, 3.6.1, 3.6.2, 3.7.2, 4.8, 5.3.3, 5.5, 5.6.4, 5.7, 6.2, 6.4, 7.3, 7.4.9, 7.6 ; encadré 10 du chapitre 7}'''<br />
<br />
D1.1. Le renforcement des capacités à court terme, le transfert et le déploiement de technologies, et la mise en place de mécanismes financiers favorables peuvent renforcer l’adaptation et l’atténuation dans le secteur des terres. Connaissances et transferts de technologie peuvent contribuer à améliorer la gestion durable des ressources naturelles pour la sécurité alimentaire dans un contexte de changement climatique (degré de confiance moyen). La sensibilisation, le développement des capacités et l’éducation sur les méthodes de gestion durable des terres, la vulgarisation agricole et les services consultatifs, et l’élargissement de l’accès aux services agricoles pour les producteurs et les utilisateurs des terres, peuvent permettre de lutter efficacement contre la dégradation des terres (degré de confiance moyen).{3.1, 5.7.4, 7.2, 7.3.4, 7.5.4}<br />
<br />
D1.2. La mesure et la surveillance de l’évolution de l’utilisation des terres, y compris la dégradation des terres et la désertification, s’appuient sur une utilisation accrue des nouvelles technologies de l’information et de la communication (applications de téléphonie mobile, services en nuage, capteurs au sol, imagerie de drone), l’utilisation des services climatiques et l’information terrestre et climatique par télédétection (degré de confiance moyen). Les systèmes d’alerte rapide en cas de phénomènes météorologiques et climatiques extrêmes sont essentiels pour protéger les vies et les biens et améliorer la réduction et la gestion des risques de catastrophe (degré de confiance élevé). Les prévisions saisonnières et les systèmes d’alerte rapide sont essentiels pour la sécurité alimentaire (famine) et la surveillance de la biodiversité, incluant les ravageurs et les maladies et la gestion efficace des risques climatiques (degré de confiance élevé). Les investissements dans les capacités humaines et institutionnelles sont très rentables. Ces investissements comprennent l’accès à des systèmes d’observation et d’alerte rapide et à d’autres services dérivés de systèmes et de données de surveillance hydrométéorologique et de télédétection in situ, l’observation sur le terrain, l’inventaire et l’enquête, et l’utilisation accrue des technologies numériques (degré de confiance élevé). {1.2, 3.6.2, 4.2.2, 4.2.2, 4.2.4, 5.3.1, 5.3.6, 6.4, 7.3.4, 7.4.3, 7.5.4, 7.5.5, 7.6.4 ; encadré 5 du chapitre 3}<br />
<br />
D1.3. L’encadrement de la gestion des terres en termes de gestion des risques, spécifiques à la terre, peut jouer un rôle important dans l’adaptation par des approches paysagères, la lutte biologique contre les épidémies de ravageurs et de maladies et l’amélioration des mécanismes de partage et de transfert des risques (degré de confiance élevé). La transmission des informations sur les risques liés au climat peut améliorer la réactivité des gestionnaires des terres et leur permettre de prendre des décisions en temps utile (degré de confiance élevé). {5.3.2, 5.3.2, 5.3.5, 5.6.2, 5.6.3 ; encadré 6 du chapitre 5 ; 5.6.5, 5.7.1, 5.7.2, 7.2.4}<br />
<br />
D1.4. La gestion durable des terres peut être améliorée en augmentant la disponibilité et l’accessibilité des données et de l’information relatives à l’efficacité, aux co-bénéfices et aux risques liés aux nouvelles options d’intervention, et en augmentant l’efficacité de l’utilisation des terres (degré de confiance élevé). Certaines options d’intervention (p. ex. l’amélioration de la gestion du carbone dans le sol) n’ont été mises en œuvre qu’à petite échelle sur des installations de démonstration et les connaissances, les déficits institutionnels et financiers existent et les défis sont nombreux pour le passage à une plus grande échelle et à la généralisation de ces options (degré de confiance moyen). {4.8, 5.5.1, 5.5.2, 5.6.1, 5.6.5, 5.7.5, 6.2, 6.4, }<br />
<br />
'''D2. Les mesures à court terme concernant l’adaptation au changement climatique et l’atténuation de ses effets, la désertification, la dégradation des terres et la sécurité alimentaire peuvent générer des co-bénéfices, aussi bien sociaux qu’écologiques, économiques et en termes de développement (degré de confiance élevé). Ces co-bénéfices peuvent contribuer à l’éradication de la pauvreté et à une plus grande résilience des moyens de subsistance des personnes vulnérables (degré de confiance élevé). {3.4.2, 5.7, 7.5}'''<br />
<br />
D2.1. Les mesures à court terme visant à promouvoir une gestion durable des terres contribueront à réduire les vulnérabilités foncières et alimentaires et pourront engendrer des moyens de subsistance plus viables, ainsi qu’à réduire la dégradation des terres, la désertification et la perte de biodiversité (degré de confiance élevé). Il existe des synergies entre la gestion durable des terres, les efforts d’éradication de la pauvreté, l’accès au marché, les mécanismes non marchands et l’élimination des pratiques à faible productivité. Maximiser ces synergies peut aboutir à des co-bénéfices d’adaptation, d’atténuation et de développement en préservant les fonctions et services des écosystèmes (degré de confiance moyen). {3.4.2, 3.6.3, tableau 4.2, 4.7, 4.9, 4.10, 5.6, 5.7, 7.3, 7.4, 7.5, 7.6 ; encadré 12 du chapitre 7}<br />
<br />
D2.2. Les investissements dans la restauration des terres peuvent se traduire par des bénéfices globaux et dans les zones arides, le rapport avantages-coûts peut se situer entre trois et six en termes de valeur économique estimée des services écosystémiques restaurés (degré de confiance moyen). De nombreuses technologies et pratiques de gestion durable des terres sont rentables en trois à dix ans (degré de confiance moyen). Bien qu’elles puissent nécessiter un investissement initial, les mesures visant à assurer une gestion durable des terres peuvent améliorer le rendement des cultures et la valeur économique des pâturages. Les mesures de restauration et de remise en état des terres améliorent les systèmes de subsistance et procurent à la fois des rendements économiques positifs à court terme et des avantages à long terme en termes d’adaptation au changement climatique et d’atténuation de ses effets, de biodiversité et de fonctions et services écosystémiques améliorés (degré de confiance élevé). {3.6.1, 3.6.1, 3.6.3, 4.8.1, 7.2.4, 7.2.3, 7.3.1, 7.4.6, case 10 du chapitre 7}<br />
<br />
D2.3. Les investissements initiaux dans les pratiques et les technologies de gestion durable des terres peuvent varier d’environ 20 USD /ha à 5000 USD /ha, la moyenne étant estimée à environ 500 USD /ha. Le soutien du gouvernement et un meilleur accès au crédit peuvent aider à surmonter les obstacles à leur adoption, en particulier les obstacles auxquels sont confrontés les petits exploitants agricoles pauvres (degré de confiance élevé). Un changement à court terme vers des régimes alimentaires équilibrés (voir B6.2) peut réduire la pression sur les terres et générer d’importants co-bénéfices en matière de santé du fait de l’amélioration de la nutrition (degré de confiance moyen). {3.6.3, 4.8, 5.3, 5.3, 5.5, 5.6, 5.7, 6.4, 7.4.7, 7.5.5 ; encadré 9 du chapitre 6}<br />
<br />
'''D 3. Des réductions rapides des émissions anthropiques de GES dans tous les secteurs par des mesures d’atténuation ambitieuses réduisent les impacts négatifs du changement climatique sur les écosystèmes terrestres et les systèmes alimentaires (degré de confiance moyen). Retarder les mesures d’atténuation du changement climatique et d’adaptation dans tous les secteurs aurait des effets de plus en plus négatifs sur les terres et réduirait les perspectives de développement durable (degré de confiance moyen). {Encadré RID.1, schéma RID.2, 2.5, 2.7, 5.2, 6.2, 6.4, 7.2, 7.3.1, 7.4.7, 7.4.8, 7.5.6 ; encadré 9 au chapitre 6, encadré 10 au chapitre 7}'''<br />
<br />
D3.1. Une action tardive dans tous les secteurs entraîne un besoin croissant de déploiement à grande échelle d’options d’adaptation et d’atténuation terrestres et peut entraîner une réduction du potentiel de toutes ces options dans la plupart des régions du monde et limiter leur efficacité actuelle et future (degré de confiance élevé). Agir maintenant peut éviter ou réduire les risques et les pertes, et générer des bénéfices pour la société (degré de confiance moyen). Une action rapide en matière d’atténuation du changement climatique et d’adaptation, alignée sur la gestion durable des terres et le développement durable selon les régions, pourrait réduire les risques que représentent pour des millions de personnes les extrêmes climatiques, la désertification, la dégradation des terres ainsi que l’insécurité alimentaire et des moyens de subsistance (degré de confiance élevé). {1.3.5, 3.4.2, 3.5.2, 4.1.6, 4.7.1, 4.7.2, 5.2.3, 5.3.1, 6.3, 6.5, 7.3.1}<br />
<br />
D3.2. Dans les scénarios futurs, le report des réductions d’émission de GES implique des compromis qui entraînent des coûts et des risques nettement plus élevés associés à la hausse des températures (degré de confiance moyen). Le potentiel de certaines options d’intervention, comme l’augmentation du carbone organique du sol, diminue à mesure que le changement climatique s’intensifie, car les sols ont réduit leur capacité d’agir comme puits pour le piégeage du carbone à des températures plus élevées (degré de confiance élevé). Les retards dans la prévention ou la réduction de la dégradation des terres et la promotion d’une restauration positive de l’écosystème risquent d’avoir des impacts à long terme, en particulier une baisse rapide de la productivité de l’agriculture et des parcours, la dégradation du pergélisol et des difficultés de ré-humidification des tourbières (degré de confiance moyen). {1.3.1, 3.6.2, 4.8, 4.9, 4.9.1, 5.5.2, 6.3, 6.4, 7.2, 7.3 ; encadré 10 du chapitre 7}<br />
<br />
D3.3. Le report des réductions d’émission de GES de tous les secteurs implique des compromis, y compris la perte irréversible des fonctions et des services des écosystèmes terrestres nécessaires à l’alimentation, à la santé, aux établissements humains et à la production, entraînant des répercutions économiques toujours plus importantes pour de nombreux pays dans plusieurs régions du monde (degré de confiance élevé). Le report des mesures prévues dans les scénarios d’émissions élevées pourrait avoir des répercussions irréversibles sur certains écosystèmes, ce qui, à plus long terme, pourrait entraîner d’importantes émissions supplémentaires de GES provenant des écosystèmes et accélérer le réchauffement planétaire (degré de confiance moyen). {1.3.1, 2.5.3, 2.7, 3.6.2, 4.9, 4.10.1, 5.4.2.4, 6.3, 6.4, 7.2, 7.3 ; case 9 du chapitre 6, case 10 du chapitre 7}<br />
<br />
== [Notes] ==<br />
{{Références}}</div>Frédéric Conrottehttps://wiki.citoyenspourleclimat.org/index.php?title=Rapport_sp%C3%A9cial_du_GIEC_sur_l%E2%80%99oc%C3%A9an_et_la_cryosph%C3%A8re_dans_le_contexte_du_changement_climatique&diff=69Rapport spécial du GIEC sur l’océan et la cryosphère dans le contexte du changement climatique2019-11-18T12:11:19Z<p>Frédéric Conrotte : </p>
<hr />
<div>{{Titre|L’océan et la cryosphère dans le contexte du changement climatique|Rapport du GIEC|Rapport spécial du [https://fr.wikipedia.org/wiki/GIEC GIEC] sur l’océan et la cryosphère dans le contexte du changement climatique<br /><br />{{t|Résumé à l’intention des décideurs|160}}<br /><br />[https://report.ipcc.ch/srocc/pdf/SROCC_SPM_Approved.pdf publié en anglais] le 25 septembre 2019 au [https://fr.wikipedia.org/wiki/Mus%C3%A9e_oc%C3%A9anographique_de_Monaco Musée océanographique de Monaco] en France<br />{{sc|Traduction citoyenne non officielle}}}}<br />
<br />
<br />
{{boîte déroulante/début|titre=Auteurs}}<br />
<br />
;Auteurs<br />
* Nerilie Abram (Australie)<br />
* Carolina Adler (Suisse/Australie)<br />
* Nathaniel L. Bindoff (Australie)<br />
* Lijing Cheng (Chine)<br />
* So-Min Cheong (République de Corée)<br />
* William W.L. Cheung (Canada)<br />
* Matthew Collins (Royaume-Uni)<br />
* Chris Derksen (Canada)<br />
* Alexey Ekaykin (Fédération de Russie)<br />
* Thomas Frölicher (Suisse)<br />
* Matthias Garschagen (Allemagne)<br />
* Jean-Pierre Gattuso (France)<br />
* Bruce Glavovic (Nouvelle-Zélande)<br />
* Stephan Gruber (Canada/ Allemagne)<br />
* Valeria Guinder (Argentine)<br />
* Robert Hallberg (USA)<br />
* Sherilee Harper (Canada)<br />
* Nathalie Hilmi (Monaco/France)<br />
* Jochen Hinkel (Allemagne)<br />
* Yukiko Hirabayashi (Japon)<br />
* Regine Hock (USA)<br />
* Anne Hollowed (USA)<br />
* Helene Jacot Des Combes (Fiji)<br />
* James Kairo (Kenya)<br />
* Alexandre K. Magnan (France)<br />
* Valérie Masson-Delmotte (France)<br />
* J.B. Robin Matthews (Royaume-Uni)<br />
* Kathleen McInnes (Australie)<br />
* Michael Meredith (Royaume-Uni)<br />
* Katja Mintenbeck (Allemagne)<br />
* Samuel Morin (France)<br />
* Andrew Okem (Afrique du Sud/Nigeria)<br />
* Michael Oppenheimer (USA)<br />
* Ben Orlove (USA)<br />
* Jan Petzold (Allemagne)<br />
* Anna Pirani (Italie)<br />
* Elvira Poloczanska (Royaume-Uni/Australie)<br />
* Hans-Otto Pörtner (Allemagne)<br />
* Anjal Prakash (Népal/Inde)<br />
* Golam Rasul (Népal)<br />
* Evelia Rivera-Arriaga (Mexique)<br />
* Debra C.Roberts (Afrique du Sud)<br />
* Edward A.G. Schuur (Etats-Unis)<br />
* Zita Sebesvari (Hongrie/Allemagne)<br />
* Martin Sommerkorn (Norvège/Allemagne)<br />
* Michael Sutherland (Trinité et Tobago)<br />
* Alessandro Tagliabue (Royaume-Uni)<br />
* Roderik Van De Wal (Pays-Bas)<br />
* Phil Williamson (Royaume-Uni)<br />
* Rong Yu (Chine)<br />
* Panmao Zhai (Chine)<br />
; Contributeurs<br />
* Andrés Alegria (Honduras)<br />
* Robert M. DeConto (USA)<br />
* Andreas Fischlin (Suisse)<br />
* Shengping He (Norvège/Chine)<br />
* Miriam Jackson (Norvège)<br />
* Martin Künsting (Allemagne)<br />
* Erwin Lambert (Pays-Bas)<br />
* Pierre-Marie Lefeuvre (Norvège/France)<br />
* Alexander Milner (Royaume-Uni)<br />
* Jess Melbourne-Thomas (Australie)<br />
* Benoit Meyssignac (France)<br />
* Maike Nicolai (Allemagne)<br />
* Hamish Pritchard (Royaume-Uni)<br />
* Heidi Steltzer (États-Unis)<br />
* Nora M. Weyer (Allemagne)<br />
<br />
{{Boîte déroulante/fin}}<br />
<br />
== Introduction ==<br />
<br />
Le présent Rapport spécial sur l'océan et la cryosphère<ref>La cryosphère est définie dans le présent rapport (annexe I : Glossaire) comme les composantes gelées du système terrestre à la surface de la terre et de l'océan, telles que la couverture de neige, les glaciers, les calottes glaciaires, les banquises, les icebergs, la glace de mer, de lac, de rivière, le pergélisol et le sol gelé de façon saisonnière.</ref> dans le contexte du changement climatique (SROCC) a été préparé à la suite de la décision prise par le Groupe d'experts du GIEC en 2016 de préparer trois rapports spéciaux pendant le sixième cycle d'évaluation<ref>La décision de préparer un rapport spécial sur le changement climatique, les océans et la cryosphère a été prise lors de la quarante-troisième session du GIEC qui a eu lieu à Nairobi, au Kenya, du 11 au 13 avril 2016.<br />
</ref>. En évaluant la littérature scientifique récente<ref>Dates limites : 15 octobre 2018 pour la soumission des manuscrits, 15 mai 2019 pour l'acceptation pour publication.</ref>, le SROCC<ref>Le SROCC est produit sous la direction scientifique des groupes de travail I et II. Conformément au schéma approuvé, les options d'atténuation (Groupe de travail III) ne sont pas évaluées, à l'exception du potentiel d'atténuation du carbone bleu (écosystèmes côtiers).<br />
</ref> répond aux propositions du gouvernement et des organisations ayant statut d’observateur. Le SROCC fait suite aux deux autres rapports spéciaux sur le réchauffement planétaire de 1,5°C (SR1.5) et sur le changement climatique et les terres émergées (SRCCL)<ref>Les titres complets de ces deux rapports spéciaux sont : "Réchauffement planétaire de 1,5 °C. Rapport spécial du GIEC sur les conséquences d’un réchauffement planétaire de 1,5 °C par rapport aux niveaux préindustriels et les trajectoires associées d’émissions mondiales de gaz<br />
à effet de serre, dans le contexte du renforcement de la réponse mondiale au changement<br />
climatique, du développement durable et de la lutte contre la pauvreté."<br />
"Changements climatiques et terres émergées: un rapport spécial du GIEC sur les changements climatiques, la désertification, la dégradation des terres, la gestion durable des terres, la sécurité alimentaire et les flux de gaz à effet de serre dans les écosystèmes terrestres.” <br />
</ref> et au rapport d'évaluation mondiale de la biodiversité et des services écosystémiques émis par la Plate-forme intergouvernementale des politiques scientifiques sur la biodiversité et les services écosystémiques (IPBES).<br />
<br />
Le présent résumé à l'intention des décideurs (RID) compile les principales conclusions du rapport et est structuré en trois parties : RID.A : Changements et impacts observés, RID.B : Changements et risques projetés, et RID.C : Mise en œuvre de réponses aux changements dans l’océan et la cryosphère. Pour faciliter la navigation dans le RID, des icônes indiquent le secteur concerné par le contenu. La confiance à l'égard des principales constatations est rapportée en utilisant le langage calibré du GIEC<ref>Chaque conclusion se fonde sur une évaluation des éléments probants et de la concordance s’y rapportant. Cinq qualificatifs sont utilisés pour exprimer le degré de confiance : très faible, faible, moyen, élevé et très élevé ; le degré de confiance est indiqué en italique : par exemple degré de confiance moyen. Les qualificatifs ci-après ont été utilisés pour indiquer la probabilité évaluée d’un résultat : quasiment certain (probabilité de 99 à 100 %), très probable (90 à 100 %), probable (66 à 100 %), à peu près aussi probable qu’improbable (33 à 66 %), improbable (0 à 33 %), très improbable (0 à 10 %), exceptionnellement improbable (0 à 1 %). La probabilité évaluée est en italique, par exemple très probable. Cela est conforme au RE5 et aux autres rapports spéciaux du RE6. D’autres qualificatifs peuvent également être utilisés le cas échéant : extrêmement probable (95 à 100 %), plus probable qu’improbable (> 50 à 100 %), plus improbable que probable (0 à < 50 %) et extrêmement improbable (0 à 5 %). Le présent rapport utilise également l'expression " fourchette probable " ou " fourchette très probable " pour indiquer que la probabilité évaluée d'un résultat se situe dans la fourchette de probabilité de 17 à 83 % ou de 5 à 95 %. Pour plus de détails, voir {1.9.2, Figure 1.4}. </ref> et le fondement scientifique sous-jacent de chaque constatation clé est indiqué par des références aux sections du rapport principal.<br />
<br />
Définition des icônes indiquant le contenu:<br />
<br />
[[Image:picto1.svg|20px]]Cryosphère de haute montagne<br />
<br />
[[Image:picto2.svg|20px]]Régions Polaires<br />
<br />
[[Image:picto3.svg|20px]]Côtes et montée du niveau de la mer<br />
<br />
[[Image:picto4.svg|20px]] Océan<br />
<br />
=== Encadré initial : L'importance de l'océan et de la cryosphère pour l'homme ===<br />
Tous les habitants de la Terre dépendent directement ou indirectement de l'océan et de la cryosphère. L'océan mondial couvre 71 % de la surface de la Terre et contient environ 97 % de l'eau de la Terre. La cryosphère désigne les composantes gelées du système terrestre.<br />
Environ 10 % de la surface terrestre de la Terre est recouverte de glaciers ou de calottes glaciaires. L'océan et la cryosphère abritent des habitats uniques et sont interconnectés avec d'autres composantes du système climatique grâce aux échanges mondiaux d'eau, d'énergie et de carbone. Les réactions projetées de l'océan et de la cryosphère aux émissions de gaz à effet de serre anthropiques passées et actuelles et au réchauffement planétaire en cours comprennent les rétroactions climatiques, les changements climatiques au cours des décennies et des millénaires qui ne peuvent être évités, les seuils de changements brusques et l'irréversibilité. {Encadré 1.1, 1.2}<br />
<br />
Les communautés humaines en relation étroite avec les environnements côtiers, les petites îles (y compris les Petits États Insulaires en Développement, les PEID), les zones polaires et les hautes montagnes<ref>Les zones de haute montagne comprennent toutes les régions montagneuses où les glaciers, la neige ou le pergélisol sont des caractéristiques importantes du paysage. Pour une liste des régions de haute montagne couvertes par le présent rapport, voir le chapitre 2. La population des régions de haute montagne est calculée pour les régions situées à moins de 100 kilomètres des glaciers ou du pergélisol dans les régions de haute montagne évaluées dans ce rapport {2.1}. Les projections pour 2050 donnent l'éventail de la population de ces régions suivant les cinq trajectoires communes socio-économiques (SSP) {Encadré 1 du chapitre 1}.<br />
</ref> sont particulièrement exposées aux changements de l’océan et de la cryosphère, tels que l'élévation du niveau de la mer, l'élévation du niveau extrême de la mer et la rétraction de la cryosphère. D'autres communautés plus éloignées de la côte sont également exposées aux changements de l’océan, comme les phénomènes météorologiques extrêmes. Aujourd'hui, environ 4 millions de personnes, dont 10 % sont autochtones, vivent en permanence dans la région arctique. La zone côtière de basse altitude<ref>La population de la zone côtière de faible altitude est calculée pour les zones terrestres proches de la côte, et inclut celle des petits États insulaires, qui se trouvent à moins de 10 mètres au-dessus du niveau de la mer {Encadré chapitre 9}. Les projections pour 2050 donnent l'éventail de la population de ces régions suivant les cinq trajectoires communes socio-économiques (SSP) {Encadré 1 du chapitre 1}.<br />
</ref> abrite actuellement environ 680 millions de personnes (près de 10 % de la population mondiale en 2010), et devrait en compter plus d'un milliard en 2050. Les PEID comptent 65 millions d'habitants. Environ 670 millions de personnes (soit près de 10 % de la population mondiale en 2010), dont les peuples autochtones, vivent dans des régions de haute montagne sur tous les continents, sauf l'Antarctique. Dans les régions de haute montagne, la population devrait atteindre entre 740 et 840 millions d'habitants d'ici 2050 (environ 8,4-8,7% de la population mondiale prévue). {1.1, 2.1, 3.1, Encadré 9, Figure 2.1}.<br />
<br />
== RID A. Changements observés et conséquences ==<br />
==== Changements physiques observés ====<br />
<br />
'''A1 Au cours des dernières décennies, le réchauffement planétaire a entraîné une réduction généralisée de la cryosphère, avec une perte de masse des calottes glaciaires et des glaciers (degré de confiance très élevé), une réduction de la couverture neigeuse (degré de confiance élevé) et de l'étendue et de l'épaisseur de la banquise arctique (degré de confiance très élevé) et une augmentation de la température du pergélisol (degré de confiance très élevé). {2.2, 3.2, 3.2, 3.3, 3.4, Figures RID.1, RID.2}'''<br />
<br />
[[Image:picto1.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto3.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]] A1.1 Les calottes glaciaires et les glaciers du monde entier ont perdu de la masse (degré de confiance très élevé). Entre 2006 et 2015, l'inlandsis du Groenland{{lié}}<ref>c’est-à-dire la calotte polaire. Les glaciers périphériques y sont également comptés.</ref> a perdu de la masse glaciaire à un taux moyen de {{nobr|278 ± 11 Gt.an<sup>-1</sup>}} (équivalent à {{nobr|0,77 ± 0,03 mm.an<sup>-1</sup>}} d'élévation du niveau mondial de la mer{{lié}}<ref>360{{lié}}Gt de glace correspondent à 1{{lié}}mm d’élévation du niveau moyen des mers</ref>), principalement en raison de la fonte de surface (degré de confiance élevé). Sur la période 2006-2015, l'inlandsis antarctique a perdu de la masse à un taux moyen de {{nobr|155 ± 19 Gt.an<sup>-1</sup>}} ({{nobr|0,43 ± 0,05 mm.an<sup>-1</sup>}}), principalement en raison d'un amincissement rapide et du recul des principaux glaciers drainant l'inlandsis antarctique occidental (degré de confiance très élevé). En dehors du Groenland et de l'Antarctique, l’ensemble de tous les autres glaciers a perdu de la masse à un taux moyen de {{nobr|220 ± 30 Gt.an<sup>-1</sup>}} (équivalent à une élévation du niveau de la mer de {{nobr|0,61 ± 0,08 mm.an<sup>-1</sup>}}) entre 2006 et 2015. {3.3.1.1, 4.2.3, Annexe 2.A, Figure RID.1}.<br />
<br />
[[Image:picto1.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]]A1.2 L'étendue de la couverture neigeuse de l'Arctique en juin a diminué de {{nobr|13,4 ± 5,4 %}} par décennie entre 1967 et 2018, soit une perte totale d'environ 2,5 millions de km<sup>2</sup>, principalement en raison de la hausse de la température de l'air en surface (degré de confiance élevé). Dans presque toutes les régions de haute montagne, l'épaisseur, l'étendue et la durée de la couverture neigeuse ont diminué au cours des dernières décennies, en particulier aux basses altitudes (degré de confiance élevé). {2.2.2, 3.4.1, Figure RID.1}.<br />
<br />
[[Image:picto1.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]]A1.3 Entre 1980 et aujourd’hui, les températures du pergélisol ont augmenté pour atteindre des niveaux records (degré de confiance très élevé), avec en particulier une augmentation récente de {{nobr|0,29 °C ± 0,12 °C}} entre 2007 et 2016 dans les régions polaires et de haute montagne, en moyenne mondiale. Le pergélisol arctique et boréal contient 1 460 à {{unité|1600|Gt}} de carbone organique, soit presque le double du carbone présent dans l'atmosphère (degré de confiance moyen). Il y a des éléments de preuve modérés et un faible niveau de cohérence quant à savoir si des émissions nettes supplémentaires de méthane et de CO<sub>2</sub> sont actuellement observées en raison du dégel du pergélisol dans les régions septentrionales. Le dégel du pergélisol et le recul des glaciers ont diminué la stabilité des pentes de haute montagne (degré de confiance élevé). {2.2.4, 2.3.2, 3.4.1, 3.4.3, Figure RID.1}.<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]A1.4 Entre 1979 et 2018, l'étendue de la banquise arctique a très probablement diminué pour chaque mois de l'année. Les réductions de la surface de la banquise pour le mois de septembre sont très probablement de {{nobr|12,8 ± 2,3 %}} par décennie. Ces changements de la banquise pour septembre sont probablement sans précédent depuis au moins {{unité|1000|ans}}. La banquise de l'Arctique s'est amincie, et la glace est de plus en plus jeune : entre 1979 et 2018, la proportion surfacique de glace pluriannuelle de plus de cinq ans a diminué d'environ 90{{lié}}% (degré de confiance très élevé). Les rétroactions dues à la perte de la banquise estivale et de la couverture printanière de neige sur terre ont contribué à amplifier le réchauffement dans l'Arctique (degré de confiance élevé), où la température de l'air en surface a probablement augmenté de plus du double de la moyenne mondiale au cours des deux dernières décennies. Les changements dans la banquise de l'Arctique peuvent avoir une influence sur les conditions météorologiques aux latitudes moyennes (degré de confiance moyen), mais il y a un degré de confiance faible dans la détection de cette influence dans des conditions météorologiques spécifiques. Dans l'ensemble, l'étendue de la banquise de l'Antarctique n'a pas eu de tendance statistiquement significative (1979-2018) en raison de signaux régionaux contrastés et d'une grande variabilité interannuelle (degré de confiance élevé). {3.2.1, 6.3.1 ; Encadré 3.1 ; Encadré 3.2 ; A1.2, Figures RID.1, RID.2}.<br />
<br />
[[Image:Rapport_spécial_du_GIEC_sur_l%25u2019océan_et_la_cryosphère_SROCC-RID1.png|1000px]]<br />
<br />
'''Figure RID.1''' : ''Observation et modélisation des changements historiques dans l'océan et la cryosphère depuis 1950{{lié}}<ref> Cela ne signifie pas que les changements ont commencé en 1950. Certaines variables ont changé depuis la période préindustrielle.</ref>, et projections des changements futurs dans les scénarios d'émissions de gaz à effet de serre faibles (RCP2.6) et élevés (RCP8.5). {Encadré RID.1}. a) Changement de la température moyenne mondiale de l'air à la surface avec plage probable {Encadré RID.1, Encadré 1 du chapitre 1}. <br />
Changements liés à l'océan avec des fourchettes très probables pour : <br />
(b) Les changement de la température moyenne globale de la surface de la mer {Encadré 5.1, 5.2.2} ; <br />
(c) Les facteurs de variation du nombre de jours de vagues de chaleur océaniques. {6.4.1.1} ; <br />
(d) La variation du contenu calorifique global des océans (0-2000{{lié}}m de profondeur). L’axe droit montre une approximation de l’équivalent stérique du niveau de la mer obtenu en multipliant le contenu calorifique de l'océan par le coefficient de dilatation thermique moyen global (ε ≈ 0,125{{lié}}m par {{unité|1024|Joules}}){{lié}}<ref> Ce facteur d'échelle (expansion globale moyenne des océans exprimée en tant qu’élévation du niveau des océans en mètres par unité de chaleur) varie d'environ 10{{lié}}% entre les différents modèles, et il augmentera systématiquement d'environ 10{{lié}}% d'ici 2100 sous le forçage RCP8.5 en raison de l’augmentation du coefficient moyen de dilatation thermique dû au réchauffement des océans. {4.2.1, 4.2.2, 5.2.2}</ref> pour le réchauffement observé depuis 1970 {Figure 5.1} ; <br />
(h) la moyenne mondiale de l’acidité en surface (exprimée en pH). Les tendances d'observation évaluées sont compilées à partir des données de sites en haute mer produisant des séries temporelles depuis plus de 15 ans {Encadré 5.1, Figure 5.6, 5.2.2} ; et (i) la variation mondiale moyenne de l'oxygène dans les océans (100-600{{lié}}m de profondeur). Les tendances d'observation évaluées couvrent la période 1970-2010 et sont centrées sur 1996 {Figure 5.8, 5.2.2}. <br />
Évolution du niveau de la mer avec les changements probables pour : <br />
(m) Les variations du niveau moyen de la mer à l'échelle mondiale. Les hachures reflètent un degré de confiance faible dans les projections du niveau de la mer au-delà de 2100 et les barres en 2300 reflètent l'avis des experts sur la gamme des variations possibles du niveau de la mer {4.2.3, Figure 4.2} ; <br />
(e,f) Les composantes de la montée du niveau de la mer dues aux pertes de masse des calottes glaciaires au Groenland et en Antarctique {3.3.1} <br />
(g) Les composantes de la montée du niveau de la mer dues aux pertes de masse glaciaire {Encadré 6, Chapitre 2, Tableau 4.1}. <br />
Autres changements liés à la cryosphère avec des intervalles très probables pour : <br />
(j) Les changements de l'étendue de la banquise arctique pour septembre{{lié}}<ref> La banquise de l'Antarctique n'est pas représentée ici en raison de la faible confiance dans les projections futures. {3.2.2} </ref> {3.2.1, 3.2.2 Figure 3.3} ; <br />
(k) Les changements de la couverture de neige arctique pour juin (terres émergées au nord du 60°N) {3.4.1, 3.4.2, Figure 3.10} <br />
(l) Les changements de la surface de pergélisol superficiel (entre 3 et 4{{lié}}m) dans l'hémisphère Nord {3.4.1, 3.4.2, Figure 3.10}. Les évaluations des changements projetés selon les scénarios intermédiaires RCP4.5 et RCP6.0 ne sont pas disponibles pour toutes les variables considérées ici, mais lorsque c’est le cas, elles sont détaillées dans le rapport associé {Pour RCP4.5 voir : 2.2.2, Encadré 6 du chapitre 2, 3.2.2, 3.4.2, 3.4.2, 4.2.3, pour RCP6.0 voir Encadré 1 du Chapitre 1}.''<br />
<br />
'''Encadré RID.1''' : Utilisation des scénarios de changement climatique dans le SROCC <br />
Les évaluations des changements futurs présentés dans ce rapport sont fondées en grande partie sur les projections du modèle climatique CMIP5{{lié}}<ref> CMIP5 est la phase 5 du Projet de comparaison interlaboratoires de modèles couplés (Annexe I : Glossaire).</ref> à l'aide des Trajectoires Représentatives de Concentration (RCP). Les RCP sont des scénarios qui comprennent des séries chronologiques d'émissions et de concentrations de la gamme complète des gaz à effet de serre (GES), des aérosols et des gaz chimiquement actifs, ainsi que de l'utilisation et de la couverture des sols. Les RCP ne fournissent qu'un seul ensemble parmi les nombreux scénarios possibles qui conduiraient à différents niveaux de réchauffement de la planète. {Annexe I : Glossaire}<br />
Ce rapport utilise principalement RCP2.6 et RCP8.5 dans ses évaluations, reflétant la littérature disponible. RCP2.6 correspond à un futur marqué par de faibles émissions de gaz à effet de serre, c’est-à-dire par l’atténuation du changement climatique, ce qui dans les simulations CMIP5 donne une chance sur trois de limiter le réchauffement climatique à moins de 2{{lié}}°C d'ici 2100{{lié}}<ref> Une trajectoire d'émission inférieure (RCP1.9), qui correspondrait à un niveau projeté de réchauffement inférieur au scenario RCP2.6, ne faisait pas partie du CMIP5. </ref>. En revanche, le scénario RCP8.5 est un scénario d'émissions de gaz à effet de serre élevées, en l'absence de politiques de lutte contre le changement climatique, ce qui entraîne une croissance continue et soutenue des concentrations atmosphériques de gaz à effet de serre. Par rapport à l'ensemble total des RCP, le RCP8.5 correspond à la trajectoire d'émission de gaz à effet de serre la plus élevée. Les chapitres de ce rapport font également référence à d'autres scénarios, y compris RCP4.5 et RCP6.0, qui correspondent à des niveaux intermédiaires d'émissions de gaz à effet de serre et entraînent des niveaux intermédiaires de réchauffement. {Annexe I : Glossaire, Encadré 1 du chapitre 1}.<br />
<br />
Le tableau RID.1 fournit des estimations du réchauffement total depuis la période préindustrielle sous quatre RCP différents pour les principaux intervalles d'évaluation utilisés pour le SROCC. Le réchauffement entre 1850-1900 et 1986-2005 a été évalué à 0,63{{lié}}°C (plage probable de {{nobr|0,57 à 0,6 °C}}) à partir d'observations de la température de l'air proche de la surface au-dessus de l'océan et du sol.<br />
De façon cohérente avec l'approche de l’AR5, les modélisations des changements futurs de la température moyenne globale de l'air en surface par rapport à 1986-2005 s'ajoutent à ce réchauffement observé. {Encadré 1 du chapitre 1}.<br />
<br />
'''Tableau RID.1:''' ''Projection de l'évolution de la température moyenne globale de la surface du globe par rapport à 1850-1900 pour deux périodes de temps dans le cadre de quatre RCP{{lié}}<ref> Dans certains cas, le présent rapport évalue les changements par rapport à 2006-2015. Le réchauffement de la période 1850-1900 à 2006-2015 a été évalué à 0,87{{lié}}°C (plage probable de 0,75 à 0,99{{lié}}°C). {Encadré 1 du chapitre 1}.</ref>.''<br />
<br />
<center><br />
{| class="wikitable"<br />
|-<br />
! !! colspan="2" | Court terme : 2031–2050!! colspan="2" | Fin du siècle : 2081–2100<br />
|-<br />
| Scenario || Moyenne (°C) || Gamme probable (°C) || Moyenne (°C) || Gamme probable (°C)<br />
|-<br />
| RCP2.6 || style="text-align:center;"| 1.6 || style="text-align:center;"| 1.1 à 2.0 || style="text-align:center;"| 1.6 || style="text-align:center;"| 0.9 à 2.4<br />
|-<br />
| RCP4.5 || style="text-align:center;"| 1.7 || style="text-align:center;"| 1.3 à 2.2 || style="text-align:center;"| 2.5 || style="text-align:center;"| 1.7 à 3.3<br />
|-<br />
| RCP6.0|| style="text-align:center;"| 1.6 || style="text-align:center;"| 1.2 à 2.0 || style="text-align:center;"| 2.9 || style="text-align:center;"| 2.0 à 3.8<br />
|-<br />
| RCP8.5 || style="text-align:center;"| 2.0 || style="text-align:center;"| 1.5 à 2.4 || style="text-align:center;"| 4.3 || style="text-align:center;"| 3.2 à 5.4<br />
|}</center><br />
<br />
'''A2. Il est quasiment certain que l'océan mondial s'est réchauffé sans arrêt depuis 1970 et qu'il a absorbé plus de 90{{lié}}% de la chaleur excédentaire dans le système climatique (degré de confiance élevé). Depuis 1993, le taux de réchauffement des océans a plus que doublé (probable). Les vagues de chaleur océaniques ont très probablement doublé en fréquence depuis 1982 et augmentent en intensité (degré de confiance très élevé). En absorbant plus de CO<sub>2</sub>, l'océan a subi une acidification de surface croissante (quasiment certain). Une perte d'oxygène s'est produite de la surface à -1000{{lié}}m (degré de confiance moyen). {1.4, 3.2, 5.2, 6.4, 6.7, Figures RID.1 et RID.2}'''<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]A2.1. La tendance au réchauffement des océans documentée dans le cinquième rapport d'évaluation (AR5) du GIEC s'est poursuivie. Depuis 1993, le taux de réchauffement des océans et donc d'absorption de chaleur a plus que doublé (probablement), passant de{{lié}}<ref> Un Zettajoule (ZJ) est égal à {{unité|1021|Joules}}. Réchauffer l'océan entier de 1{{lié}}°C nécessite environ 5500{{lié}}ZJ ; 144{{lié}}ZJ réchaufferaient les 100 premiers mètres d'environ 1{{lié}}°C.</ref> {{nobr|3,22 ± 1,61 ZJ.an<sup>-1</sup>}} (0-700{{lié}}m de profondeur) et {{nobr|0,97 ± 0,64 ZJ.an{{e|-1}}}} ({{nobr|700-2000 m}}) entre 1969 et 1993, à {{nobr|6,28 ± 0,48 ZJ.an{{e|-1}}}} ({{nobr|0-700 m}}) et {{nobr|3,86 ± 2,09 ZJ.an{{e|-1}}}} ({{nobr|700-2000 m}}) entre 1993 et 2017, et est attribué au forçage anthropique (très probablement).{1.4.1, 5.2.2, Tableau 5.1, Figure RID.1}.<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]A2.2 Entre 1970 et 2017, l'océan Austral a représenté 35 à 43{{lié}}% de l'apport total de chaleur dans les premiers {{unité|2000|m}} de profondeur de l'océan mondial (degré de confiance élevé). Sa part a augmenté pour atteindre 45-62{{lié}}% entre 2005 et 2017 (degré de confiance élevé). L'océan profond en dessous de {{unité|2000|m}} s'est réchauffé depuis 1992 (probablement), en particulier dans l'océan Austral. {1,4, 3.2.1, 5.2.2, Tableau 5.1, Figure RID.2}.<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]A2.3 À l'échelle mondiale, les épisodes de vagues de chaleur océaniques ont augmenté ; définies lorsque la température quotidienne de la surface de la mer dépasse le 99e centile local de la période allant de 1982 à 2016, les vagues de chaleur océaniques{{lié}}<ref> Une vague de chaleur océanique est une période de températures extrêmement chaudes près de la surface de la mer qui persiste pendant des jours, voire des mois, et peut atteindre des milliers de kilomètres (Annexe I : Glossaire).</ref> ont doublé en fréquence et leur durée, leur intensité et leur étendue ont augmenté (très probablement). Il est très probable qu'entre 84 et 90{{lié}}% des vagues de chaleur marines qui se sont produites entre 2006 et 2015 soient attribuables à l'augmentation des températures d’origine anthropique. {Tableau 6.2, 6.4 ; Figures RID.1 et RID.2}.<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]A2.4 La stratification de la densité{{lié}}<ref> Dans ce rapport, la stratification de la densité est définie comme le contraste de densité entre les couches peu profondes et les couches plus profondes. Une stratification accrue réduit l'échange vertical de chaleur, de salinité, d'oxygène, de carbone et de nutriments.</ref> a augmenté dans les {{unité|200|m}} supérieurs de l'océan depuis 1970 (très probablement).<br />
Le réchauffement observé de la surface des océans et l'ajout d'eau douce à haute latitude rendent l'eau de surface moins dense par rapport aux eaux profondes de l'océan (degré de confiance élevé) et empêchent le mélange entre eaux de surface et eaux profondes (degré de confiance élevé).<br />
La stratification moyenne des {{unité|200|m}} supérieurs a augmenté de {{nobr|2,3 ± 0,1 %}} (intervalle très probable) entre la moyenne de 1971-1990 et la moyenne de 1998-2017. {5.2.2}<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]A2.5 L'océan a absorbé entre 20 et 30{{lié}}% (très probablement) des émissions anthropiques totales de CO<sub>2</sub> depuis les années 80, ce qui a provoqué une acidification supplémentaire des océans. Depuis la fin des années 1980{{lié}}<ref> Selon les mesures in-situ ayant plus de quinze ans.</ref>, le pH de la surface de l'océan en haute mer a diminué de 0,017 à 0,027 unités de pH par décennie, et la baisse du pH de surface de l'océan a très probablement déjà dépassé les limites de la variabilité naturelle pour plus de 95{{lié}}% de la surface de l'océan. {3.2.1 ; 5.2.2 ; Encadré 5.1 ; Figures RID.1 et RID.2}.<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]A2.6 Les données couvrant la période 1970-2010 montrent que la perte d'oxygène en haute mer a très probablement varié de 0,5 à 3,3{{lié}}% sur les premiers {{unité|1000|m}}, et que le volume des zones de minimum d'oxygène a probablement augmenté de 3 à 8{{lié}}%. (degré de confiance moyen). La perte d'oxygène est principalement due à l'augmentation de la stratification des océans, au changement de la ventilation des eaux et à la biogéochimie (degré de confiance élevé). {5.2.2.2 ; Figures RID.1 et RID.2}.<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]A2.7 Les observations, aussi bien in situ (2004-2017) que basées sur des reconstitutions de la température de surface de la mer, indiquent que la circulation méridienne de retournement de l'Atlantique (AMOC){{lié}}<ref> La circulation méridienne de retournement de l'Atlantique (AMOC) est le principal système de courants dans les océans Atlantique Sud et Nord (Annexe I : Glossaire). </ref> a diminué par rapport à 1850-1900 (degré de confiance moyen). Les données sont insuffisantes pour quantifier l'ampleur de l'affaiblissement ou pour l'attribuer correctement au forçage anthropique en raison de la durée limitée des observations. Bien que l'attribution ne soit actuellement pas possible, les simulations du modèle CMIP5 de la période 1850-2015 montrent, en moyenne, un affaiblissement de l'AMOC lorsqu'elles sont dues au forçage anthropique. {6.7}.<br />
<br />
'''A3. Le niveau moyen des océans (NMO) s'élève, avec une accélération au cours des dernières décennies, en raison des taux croissants de fonte des glaces dans les calottes glaciaires au Groenland et en Antarctique (degré de confiance très élevé), ainsi que de la perte de masse glaciaire continue et de l'expansion thermique des océans. L'intensification des vents et des précipitations dans les cyclones tropicaux, et l'amplification des vagues de tailles extrêmes, combinées à l'augmentation relative du niveau de la mer, exacerbent les événements extrêmes de niveau des eaux et les risques côtiers (degré de confiance élevé). {3.3 ; 4.2 ; 6.2 ; 6.3 ; 6.8 ; Figures RID.1, RID.2, RID.4 et RID.5}'''<br />
<br />
[[Image:picto1.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto3.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]]A3.1 L'élévation totale du NMO pour la période 1902-2015 est de 0,16{{lié}}m (plage probable entre 0,12 et 0,21{{lié}}m). Le taux d'élévation du NMO pour la période 2006-2015, de 3,6 mm par an (3,1 à 4,1{{lié}}mm/an, plage très probable), est sans précédent au cours du dernier siècle (degré de confiance élevé), et d'environ 2,5 fois le taux de 1,4{{lié}}mm/an pour 1901-1990 ({{nobr|0,8 – 2,0 mm/an}}, plage très probable). Le cumul des contributions des calottes glaciaires et des glaciers sur la période 2006-2015 est la source principale d'augmentation du niveau de la mer (1,8{{lié}}mm/an, plage très probable : {{nobr|1,7-1,9 mm/an}}), dépassant l'effet de l'expansion thermique de l'eau des océans (1,4{{lié}}mm/an, plage très probable {{nobr|1,1- 1,7 mm/an}}){{lié}}<ref>Le taux global d'élévation des océans est supérieur à la somme des contributions de la cryosphère et des océans, en raison des incertitudes sur l'estimation du stockage de l’eau terrestre.</ref> (degré de confiance très élevé). La cause principale de l'augmentation du niveau moyen des océans depuis 1970 est le forçage anthropique (degré de confiance élevé) . {4.2.1, 4.2.2, Figure RID.1}<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto3.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]]A3.2 L'élévation du niveau de la mer a accéléré (extrêmement probable) en raison de l'augmentation combinée de la perte de glace des calottes glaciaires du Groenland et de l'Antarctique (degré de confiance très élevé). La perte de masse de la calotte glaciaire antarctique a triplé sur la période 2007-2016 en comparaison de 1997-2006. Pour le Groenland, la perte de masse a doublé sur la même période (probable, degré de confiance moyen). {3.3.1 ; Figures RID.1, RID.2 ; RID A1.1}<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto3.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]]A3.3. Une accélération des coulées et des retraits de glaciers en Antarctique, qui a le potentiel pour mener à une élévation du niveau des mers de plusieurs mètres en quelques siècles, est observée dans la barrière de glace de la mer d'Amundsen dans l'Antarctique occidental et dans la Terre de Wilkes de l'Antarctique oriental (degré de confiance très élevé). Ces changements pourraient être le commencement d'une instabilité irréversible{{lié}}<ref>L'échelle de temps de récupération est de l'ordre de plusieurs siècles à plusieurs millénaires (Annexe 1 : Glossaire).</ref> de la calotte glaciaire. L'incertitude sur le début de l'instabilité de la calotte glaciaire provient d'observations limitées, de modélisations inadéquates des processus en jeu dans les calottes glaciaires, et d'une compréhension limitée des interactions complexes entre l'atmosphère, l'océan et la calotte glaciaire. {3.3.1, Encadré 8 du chapitre 3, 4.2.3}<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto3.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]]A3.4 L'élévation du niveau des mers n'est pas uniforme et varie localement. Les différences régionales, dans la plage de ± 30{{lié}}% de l'élévation du NMO, sont le résultat de la perte de glaces terrestres et des variations dans le réchauffement et la circulation océanique. Les écarts à la moyenne planétaire peuvent être supérieurs dans les zones de mouvement terrestre vertical rapide, y compris lorsqu'il est d'origine humaine (par exemple, l'extraction d'eau souterraine). (degré de confiance élevé). {4.2.2, 5.2.2, 6.2.2, 6.3.1, 6.8.2, Figure RID.2}<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto3.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]]A3.5 Les hauteurs extrêmes de vagues, qui contribuent aux événements extrêmes de niveau des eaux, à l'érosion côtière et aux inondations, se sont accrues dans l'Océan Atlantique Nord et Sud d'environ 1,0{{lié}}cm/an à 0,8{{lié}}cm/an sur la période 1985-2018 (degré de confiance moyen). La perte de banquise dans l'Arctique a également accentué les hauteurs de vagues sur la période 1992-2014 (degré de confiance moyen). {4.2.2, 6.2, 6.3, 6.8, Encadré 6.1}<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto3.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]]A3.6 Le changement climatique d'origine anthropique a provoqué l'augmentation des précipitations observées (degré de confiance moyen), des vents (degré de confiance faible), et des événements extrêmes de niveau des eaux (degré de confiance élevé) associés à certains cyclones tropicaux, ce qui a augmenté l'intensité d'événements extrêmes multiples et des conséquences en cascade associées (degré de confiance élevé). Le changement climatique d'origine anthropique a contribué à la migration en direction des pôles de l'intensité maximale des cyclones tropicaux dans la partie occidentale du Pacifique Nord durant les dernières décennies, en lien avec l'expansion tropicale dont l'origine est le forçage anthropique (degré de confiance faible). Des éléments émergent en faveur d'une augmentation de la proportion annuelle globale de cyclones tropicaux de catégories 4 et 5 dans les dernières décennies (degré de confiance faible). {6.2, Tableau 6.2, 6.3, 6.8, Encadré 6.1}<br />
<br />
====Conséquences observées sur les écosystèmes====<br />
<br />
'''A4. Les changements de la cryosphère et les changements hydrologiques connexes ont eu des répercussions sur les espèces et les écosystèmes terrestres et d'eau douce dans les régions polaires et de haute montagne en raison de l'apparition de terres auparavant recouvertes de glace, de changements dans la couverture de neige et du dégel du pergélisol. Ces changements ont contribué à modifier les activités saisonnières, l'abondance et la répartition des espèces végétales et animales d'intérêt écologique, culturel et économique, les perturbations écologiques et le fonctionnement des écosystèmes. (degré de confiance élevé) {2.3.2, 2.3.3, 3.4.1, 3.4.3, Encadré 3.4, Figure RID.2}.'''<br />
<br />
[[Image:picto1.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]]A4.1 Au cours du siècle dernier, certaines espèces de plantes et d'animaux ont augmenté en abondance, ont déplacé leur aire de répartition et se sont établies dans de nouvelles régions à mesure que les glaciers reculaient et que la saison sans neige s'allongeait (degré de confiance élevé).<br />
Avec le réchauffement, ces changements ont augmenté localement le nombre d'espèces en haute montagne, les espèces de basse altitude migrant vers le haut (degré de confiance très élevé). Certaines espèces adaptées au froid ou dépendantes de la neige ont décliné en abondance, ce qui augmente leur risque d'extinction, notamment sur les sommets des montagnes (degré de confiance élevé). Dans les régions polaires et montagneuses, de nombreuses espèces ont modifié leurs activités saisonnières, surtout à la fin de l'hiver et au printemps (degré de confiance élevé). {2.3.3, Encadré 3.4}<br />
<br />
[[Image:picto1.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]]A4.2 L'augmentation des feux de forêt et le dégel abrupt du pergélisol, ainsi que les changements dans l'hydrologie de l'Arctique et en montagne ont modifié la fréquence et l'intensité des perturbations des écosystèmes (degré de confiance élevé). Il s'agit notamment d’impacts positifs et négatifs sur la végétation et la faune, comme le renne et le saumon (degré de confiance élevé). {2.3.3, 3.4.1, 3.4.3}<br />
<br />
[[Image:picto1.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]]A4.3 Les observations satellitaires révèlent un verdissement d’ensemble de la toundra, souvent indicatif d'une productivité végétale accrue (degré de confiance élevé). Certaines zones de brunissement dans la toundra et la forêt boréale indiquent que la productivité a diminué (degré de confiance élevé). Ces changements ont eu un impact négatif sur la capacité de ces écosystèmes à fournir des services de régulation, des services culturels ou à fournir de l'approvisionnement. Ces changements ont pu avoir impacts positifs transitoires pour l’approvisionnement dans les hautes montagnes (degré de confiance moyen) et dans les régions polaires (degré de confiance élevé). {2.3.1, 2.3.3, 3.4.1, 3.4.3, annexe I : Glossaire}<br />
<br />
'''A5. Depuis environ 1950, de nombreuses espèces marines représentant divers groupes ont vu leur aire de répartition géographique et leurs activités saisonnières changer en réaction au réchauffement des océans, aux changements de la banquise et aux modifications biogéochimiques de leur habitat, comme par exemple la perte d'oxygène (degré de confiance élevé). Cela a entraîné des changements dans la composition en espèces, l'abondance et la production de biomasse des écosystèmes, de l'équateur jusqu’aux pôles. Les modifications des interactions entre espèces ont eu des répercussions en cascade sur la structure et le fonctionnement de l'écosystème (degré de confiance moyen). Dans certains écosystèmes marins, les espèces sont affectées à la fois par les effets de la pêche et les changements climatiques (degré de confiance moyen). 3.2.3, 3.2.4, Encadré 3.4, 5.2.3, 5.3, 5.4.1, Figure RID.2}.'''<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]A5.1 Depuis les années 1950, les taux de déplacement vers les pôles dans les distributions de différentes espèces marines sont de 52 ± 33{{lié}}km par décennie pour les organismes des écosystèmes épipélagiques (à moins de {{unité|200|m}} de la surface) et de 29 ± 16{{lié}}km par décennie pour ceux des fonds marins (intervalles très probables). La vitesse et la direction des modifications observées dans les distributions sont déterminées par la température locale, l'oxygène et les courants océaniques au travers de gradients de profondeur, en latitude et en longitude (degré de confiance élevé). Le réchauffement a induit des expansions de l'aire de répartition de certaines espèces, ce qui a mené à une modification de la structure et du fonctionnement des écosystèmes, notamment dans l'Atlantique Nord, le Pacifique Nord-Est et l'Arctique (degré de confiance moyen). {5.2.3, 5.3.2, 5.3.6, Encadré 3.4, Figure RID.2}.<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]A5.2 Au cours des dernières décennies, la production primaire nette de l'Arctique a augmenté dans les eaux libres de glace (degré de confiance élevé) et les proliférations printanières de phytoplancton se produisent plus tôt dans l'année en réponse au changement de la banquise et à la disponibilité des éléments nutritifs, avec des conséquences positives et négatives variables dans l'espace pour les écosystèmes marins (degré de confiance moyen). Dans l'Antarctique,<br />
ces changements sont spatialement hétérogènes et ont été associés à des changements environnementaux locaux rapides, y compris le recul des glaciers et le changement de la banquise (degré de confiance moyen). Les changements dans les activités saisonnières, la production et la distribution de certains zooplanctons de l'Arctique et un déplacement vers le sud de la distribution de la population de krill antarctique dans l'Atlantique Sud sont associés aux changements environnementaux liés au climat (degré de confiance moyen). Dans les régions polaires, les mammifères marins et les oiseaux de mer associés aux banquises ont connu une contraction de l'habitat liée aux changements de la banquise (degré de confiance élevé) et des impacts sur le succès de leur recherche de nourriture en raison des impacts climatiques sur la répartition des proies (degré de confiance moyen). Les effets en cascade de multiples facteurs liés au climat sur le zooplancton polaire ont affecté la structure et la fonction du réseau trophique, la biodiversité ainsi que l’industrie de la pêche (degré de confiance élevé). {3.2.3, 3.2.4, Encadré 3.4, 5.2.3, Figure RID.2}.<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]A5.3 Les zones de remontée d'eau profonde sur les marges Est des bassins océaniques (EBUS) sont parmi les écosystèmes océaniques les plus productifs. L'augmentation de l'acidification des océans et la perte d'oxygène ont un impact négatif sur deux des quatre principaux systèmes de remontée d'eau : le courant de Californie et le courant de Humboldt (degré de confiance élevé). L'acidification des océans et la diminution du niveau d'oxygène dans le système de remontée d’eau du courant de Californie ont modifié la structure de l'écosystème, avec des impacts négatifs directs sur la production de biomasse et la composition en espèces (degré de confiance moyen). {Encadré 5.3, Figure RID.2}<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]A5.4 Le réchauffement de l'océan au {{s|XX}} et au-delà a contribué à une diminution globale du potentiel de capture maximal (degré de confiance moyen), aggravant les effets de la surpêche pour certains stocks de poissons (degré de confiance élevé). Dans de nombreuses régions, la diminution de l'abondance des stocks de poissons, de mollusques et crustacés due aux effets directs et indirects du réchauffement planétaire et des changements biogéochimiques a déjà contribué à réduire les prises des pêcheries (degré de confiance élevé). Dans certaines régions, l'évolution des conditions océaniques a contribué à l'expansion d’un habitat adapté et/ou à l'augmentation de l'abondance pour certaines espèces (degré de confiance élevé). Ces changements se sont accompagnés de changements dans la composition en espèces des prises des pêcheries depuis les années 1970 dans de nombreux écosystèmes (degré de confiance moyen). {3.2.3, 5.4.1, Figure RID.2}<br />
<br />
'''A6. Les écosystèmes côtiers sont affectés par le réchauffement des océans, parmi lesquels des vagues de chaleur océaniques intensifiées, l'acidification, la perte d'oxygène, l'intrusion de salinité et l'élévation du niveau de la mer, conjugués aux effets négatifs des activités humaines sur les océans et les terres (confiance élevée). Des impacts sont déjà observés sur la zone d’habitat et la biodiversité, ainsi que sur le fonctionnement et les services des écosystèmes (confiance élevée). {4.3.2, 4.3.3, 5.3, 5.4.1, 6.4.2, Figure RID.2}'''<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto3.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]A6.1 Les écosystèmes côtiers végétalisés protègent le littoral des tempêtes et de l'érosion et contribuent à atténuer les effets de l'élévation du niveau de la mer. Près de 50{{lié}}% des zones humides côtières ont disparu au cours des 100 dernières années, sous l'effet conjugué des pressions anthropiques localisées, de la montée du niveau de la mer, du réchauffement et des événements climatiques extrêmes (confiance élevée).<br />
Les écosystèmes côtiers végétalisés sont d'importants réservoirs de carbone ; leur perte est responsable de la libération actuelle de {{nobr|0,04-1,46 GtC.an<sup>-1</sup>}} (confiance moyenne). En réaction au réchauffement, les aires de distribution des prairies sous-marines et des forêts de varech se développent aux latitudes élevées et se rétractent aux latitudes basses depuis la fin des années 1970 (confiance élevée), et dans certaines régions, des pertes épisodiques surviennent à la suite de vagues de chaleur (confiance moyenne). La mortalité à grande échelle des mangroves liée au réchauffement depuis les années 1960 a été partiellement compensée par leur incursion dans les marais salants subtropicaux en raison de l'augmentation des températures, avec pour conséquence la disparition de zones ouvertes recouvertes de plantes herbacées qui fournissent nourriture et habitat à la faune qui en dépend (haute confiance). {4.3.3, 5.3.2, 5.3.6, 5.4.1, 5.5.1, Figure RID.2}.<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto3.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]A6.2 L'intrusion accrue d'eau de mer dans les estuaires, due à l'élévation du niveau de la mer, a entraîné une redistribution en amont d'espèces marines (confiance moyenne) et causé une raréfaction des habitats appropriés pour les populations estuariennes (confiance moyenne). Depuis les années 1970, l'augmentation des charges nutritives et organiques dans les estuaires, causée par l'activité humaine intensive et la sollicitation des fleuves, a exacerbé les effets stimulants du réchauffement des océans sur la respiration bactérienne, entraînant l'expansion des zones à faible teneur en oxygène (confiance élevée). {5.3.1}.<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto3.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]A6.3 Les impacts de l'élévation du niveau de la mer sur les écosystèmes côtiers comprennent la réduction des habitats, le déplacement géographique des espèces associées et la perte de la biodiversité et de la fonctionnalité des écosystèmes. Les impacts sont exacerbés par les effets directs de l'activité humaine sur l'environnement et lorsque les barrières anthropiques empêchent le déplacement vers la terre des marais et des mangroves (ce que l'on appelle la compression côtière) (confiance élevée). Selon la géomorphologie locale et l'apport sédimentaire, les marais et les mangroves peuvent croître verticalement à des vitesses égales ou supérieures à l'élévation actuelle du niveau moyen de la mer (confiance élevée). {4.3.2, 4.3.3, 5.3.2, 5.3.7, 5.4.1}<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto3.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]A6.4 Les récifs coralliens d’eau chaude et les rivages rocheux occupés par des organismes immobiles et calcifiants (p. ex. producteurs de coquillages et de squelettes) comme les coraux, les bernacles et les moules, sont actuellement touchés par des températures extrêmes et par l'acidification des océans (confiance élevée). Les vagues de chaleur océaniques ont déjà entraîné des blanchissements à grande échelle des coraux à une fréquence croissante (confiance très élevée) causant la dégradation des récifs à l'échelle mondiale depuis 1997 ; et la régénération est lente (plus de 15 ans) si elle se produit (confiance élevée). Les périodes prolongées de température élevée et de déshydratation des organismes posent un risque élevé pour les écosystèmes côtiers rocheux (confiance élevée). {SR1.5 ; 5.3.4, 5.3.5, 6.4.2.1, Figure RID.2}.<br />
<br />
[[Image:Rapport spécial du GIEC sur l%u2019océan et la cryosphère SROCC-RID2.png|1000px]]<br />
<br />
'''Figure RID.2''' : ''Synthèse des dangers régionaux observés et conséquences dans les régions océaniques{{lié}}<ref> Les mers ne sont pas évaluées individuellement mais en tant que régions océaniques dans le présent rapport.</ref> (en haut) et les régions de haute montagne et polaires (en bas) évalués dans le SROCC. Pour chaque région, les changements physiques, les conséquences sur les écosystèmes clés, sur les systèmes humains et sur les fonctions et services écosystémiques sont présentés. Pour les changements physiques, jaune et vert font référence à une augmentation et une diminution, respectivement, de la quantité ou de la fréquence de la grandeur mesurée. Pour les impacts sur les écosystèmes, les systèmes humains et les services écosystémiques, le bleu et le rouge indiquent si un impact observé est positif (bénéfique) ou négatif (néfaste) pour le système ou service donné, respectivement. Les cellules indiquées comme "augmentation et diminution" indiquent qu'à l'intérieur de cette région, l'augmentation et la diminution des changements physiques se vérifient, mais ne sont pas nécessairement égales ; il en va de même pour les cellules présentant des impacts attribuables "positifs et négatifs". Pour les régions océaniques, le niveau de confiance renvoie au niveau de confiance pour lequel on attribue les changements observés aux changements du forçage des gaz à effet de serre pour les changements physiques, et aux changements climatiques pour les écosystèmes, les systèmes humains et les services écosystémiques. Pour les régions de haute montagne et les régions polaires terrestres, le niveau de confiance dans l'attribution des changements physiques et des impacts, au moins en partie du fait d'un changement dans la cryosphère, est indiqué. Pas d'évaluation signifie : non applicable, non évalué à l'échelle régionale ou les preuves sont insuffisantes pour l'évaluation. Les changements physiques dans l'océan sont définis comme suit : Changement de température dans les couches océaniques de 0 à {{unité|700|m}}, à l'exception de l'océan Austral (0 à {{unité|2000|m}}) et de l'océan Arctique (couche supérieure mixte et principales branches entrantes) ; oxygène dans la couche 0-{{unité|1200|m}} ou couche minimale d'oxygène ; acidité de l'océan en pH en surface (la diminution du pH correspond à une acidification croissante des océans). Écosystèmes océaniques : Coraux se rapporte aux récifs coralliens d'eau chaude et aux coraux d'eau froide. La catégorie "couche supérieure de l’océan" fait référence à la zone épipélagique pour toutes les régions océaniques à l'exception des régions polaires, où les impacts sur certains organismes pélagiques dans les eaux libres plus profondes que les 200{{lié}}m supérieurs ont été inclus. Les zones humides côtières comprennent les marais salants, les mangroves et les herbiers marins. Les forêts de kelp sont les habitats d'un groupe spécifique de macroalgues. Les rivages rocheux sont des habitats côtiers dominés par des organismes calcifiés immobiles comme les moules et les bernacles. Les profondeurs océaniques sont des écosystèmes de fonds marins qui ont une profondeur de {{formatnum:3000}} à {{unité|6000|m}}. La banquise comprend les écosystèmes dans, sur et sous la banquise. Les services d'habitat désignent les structures et les services de soutien (par ex. habitat, biodiversité, production primaire). Le piégeage côtier du carbone désigne le “carbone bleu”, c’est à dire l'absorption et le stockage du carbone par des écosystèmes côtiers. Écosystèmes terrestres : La toundra fait référence à la toundra et aux prairies alpines, et englobe les écosystèmes terrestres de l'Antarctique. La migration fait référence à une augmentation ou à une diminution de la migration nette, et non à une valeur positive ou négative. Les impacts sur le tourisme font référence aux conditions d'exploitation du secteur touristique. Les services culturels comprennent l'identité culturelle, le sentiment d'appartenance et les valeurs spirituelles, intrinsèques et esthétiques, ainsi que les contributions de l'archéologie glaciaire. Les informations sous-jacentes sont données pour les régions terrestres dans les tableaux SM2.6, SM2.7, SM2.8, SM3.8, SM3.9, et SM3.10, et pour les régions océaniques dans les tableaux SM5.10, SM5.11, SM3.8, SM3.9, et SM3.10. {2.3.1, 2.3.2, 2.3.3, 2.3.4, 2.3.5, 2.3.6, 2.3.7, Figure 2.1, 3.2.1 ; 3.2.3 ; 3.2.4 ; 3.3.3 ; 3.4.1 ; 3.4.3 ; 3.5.2 ; Encadré 3.4, 4.2.2, 5.2.2, 5.2.3, 5.3.3, 5.4, 5.6, Figure 5.24, Encadré 5.3}''<br />
<br />
====Conséquences observées sur les population et les services écosystémiques====<br />
<br />
'''A7. Depuis le milieu du {{s|XX}}, le rétrécissement de la cryosphère dans l'Arctique et les régions de haute montagne a eu des répercussions principalement négatives sur la sécurité alimentaire, les ressources en eau, la qualité de l'eau, les moyens de subsistance, la santé et le bien-être, les infrastructures, les transports, le tourisme et les loisirs, ainsi que sur la culture des sociétés humaines, particulièrement chez les peuples autochtones (degré de confiance élevé). Les coûts et les bénéfices ont été inégalement répartis entre les populations et les régions. Les efforts d'adaptation ont bénéficié de l'inclusion du savoir autochtone et du savoir local (degré de confiance élevé). {1.1, 1.5, 1.6.2, 2.3, 2.4, 3.4, 3.5, Figure RID.2}.'''<br />
<br />
[[Image:picto1.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]]A7.1 La sécurité alimentaire et la sécurité de l'eau ont été affectées négativement par les changements dans la couverture neigeuse, la glace des lacs et des rivières et le pergélisol dans de nombreuses régions arctiques (degré de confiance élevé). Ces changements ont perturbé l'accès aux pâturages, à la chasse, à la pêche et aux zones de cueillette, ainsi que la disponibilité de nourriture dans ces zones, ce qui a nui aux moyens de subsistance et à l'identité culturelle des résidents de l'Arctique, en particulier pour les populations autochtones (degré de confiance élevé). Le recul des glaciers et l'évolution de la couverture neigeuse ont contribué à des baisses localisées des rendements agricoles dans certaines régions de haute montagne, comme dans l'Hindu Kush Himalaya et dans les Andes tropicales (degré de confiance moyen). {2.3.1, 2.3.7, Encadré 2.4, 3.4.1, 3.4.2, 3.4.3, 3.4.3, 3.5.2, Figure RID.2}<br />
<br />
[[Image:picto1.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]]A7.2 Dans l'Arctique, les effets négatifs des changements de la cryosphère sur la santé humaine comprennent un risque accru des maladies d'origine alimentaire ou hydrique, de malnutrition, de blessures et de problèmes de santé mentale, surtout chez les peuples autochtones (degré de confiance élevé). Dans certaines régions de haute montagne, la qualité de l'eau a été affectée par des contaminants, en particulier du mercure, libérés par la fonte des glaciers et la fonte du pergélisol (degré de confiance moyen). Les efforts d'adaptation liés à la santé dans l'Arctique vont de l'échelle locale à l'échelle internationale, et les succès ont été étayés par le savoir autochtone. (degré de confiance élevé). {1.8, Encadré 4 du chapitre 1, 2.3.1, 3.4.3}.<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]]A7.3 Les résidents de l'Arctique, et particulièrement les peuples autochtones, ont modifié le calendrier de leurs activités pour tenir compte des changements saisonniers et de la sécurité des conditions de déplacement sur terre, sur la glace et sur la neige. Les municipalités et l'industrie commencent à prendre en charge les défaillances des infrastructures associées aux inondations et au dégel du pergélisol, et certaines collectivités côtières ont prévu leur relocalisation (degré de confiance élevé). Le manque de financement, de compétences, de capacité et de soutien institutionnel pour s'engager de façon significative dans les processus de planification ont nui à l'adaptation (degré de confiance élevé). {3.5.2, 3.5.4, Encadré 9}<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]A7.4 Le transport maritime estival dans l'Arctique (y compris le tourisme) a augmenté au cours des deux dernières décennies, parallèlement à la réduction de la banquise (degré de confiance élevé). Cela a des répercussions sur le commerce mondial et les économies liées aux couloirs de navigation traditionnels et fait courir des risques aux écosystèmes marins et aux communautés côtières de l'Arctique (degré de confiance élevé), par exemple dûs à des espèces invasives et de la pollution locale. {3.2.1, 3.2.4, 3.5.4, 5.4.2, Figure RID.2}.<br />
<br />
[[Image:picto1.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]]A7.5 Au cours des dernières décennies, l'exposition des personnes et des infrastructures aux risques naturels a augmenté en raison de la croissance démographique, du tourisme et du développement socioéconomique (degré de confiance élevé). Certaines catastrophes ont été liées à des changements dans la cryosphère, par exemple dans les Andes, dans les hauts plateaux d’Asie, dans le Caucase et dans les Alpes européennes (degré de confiance moyen).<br />
{2.3.2.2, Figure RID.2}<br />
<br />
[[Image:picto1.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]]A7.6 La modification de l’enneigement et des glaciers ont affecté la quantité et la saisonnalité du ruissellement et des ressources en eau dans les bassins hydrographiques dominés par la neige et alimentés par les glaciers (degré de confiance très élevé). Les centrales hydroélectriques ont connu des changements de saisonnalité et aussi bien des augmentations que des diminutions de l’alimentation en eau provenant des régions de haute montagne, comme par exemple en Europe centrale, en Islande, dans l'ouest des États-Unis et du Canada et dans les Andes tropicales (degré de confiance moyen). Cependant, il n'y a que des éléments limités sur les conséquences sur l'opération de ces ouvrages ou sur la production d'énergie. {B1.4, 2.3.1}<br />
<br />
[[Image:picto1.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]]A7.7 Les aspects esthétiques et culturels de la haute montagne ont été affectés négativement par le déclin des glaciers et de la couverture neigeuse (par exemple dans l'Himalaya, en Afrique orientale, dans les Andes tropicales) (degré de confiance moyen). Le tourisme et les loisirs, notamment liés au ski et aux glaciers, à la randonnée pédestre et à l'alpinisme, ont également subi des effets négatifs dans de nombreuses régions montagneuses (degré de confiance moyen). Dans certains endroits, l'enneigement artificiel a réduit les impacts négatifs sur le tourisme lié au ski (degré de confiance moyen). {2.3.5, 2.3.6, Figure RID.2}<br />
<br />
'''A8. Les changements dans l'océan ont eu des conséquences sur les écosystèmes marins et les services écosystémiques avec des résultats régionaux divers, mettant en cause leur gouvernance (degré de confiance élevé). Il en résulte à la fois des conséquences positives et négatives sur la sécurité alimentaire à travers la pêche (degré de confiance moyen), les cultures locales et les moyens de subsistance (degré de confiance moyen), et le tourisme et les loisirs (degré de confiance moyen). Les conséquences sur les services écosystémiques affectent négativement la santé et le bien-être (degré de confiance moyen) ainsi que les peuples autochtones et les communautés locales qui dépendent de la pêche (confiance élevée). {1.1, 1.5, 3.2.1, 5.4.1, 5.4.2, Figure RID.2}'''<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]A8.1 Les changements induits par le réchauffement dans la distribution spatiale et l'abondance de certains stocks de poissons, de mollusques et de crustacés ont eu des effets positifs et négatifs sur les prises, les avantages économiques, les moyens de subsistance et la culture locale (degré de confiance élevé). Il y a des conséquences négatives pour les peuples autochtones et les communautés locales qui dépendent de la pêche (degré de confiance élevé). Les changements dans la répartition et l'abondance des espèces ont mis à l'épreuve la gouvernance internationale et nationale des océans et des pêches, y compris dans l'Arctique, l'Atlantique Nord et le Pacifique, en ce qui concerne la réglementation de la pêche pour assurer l'intégrité des écosystèmes et le partage des ressources entre entités de pêche (degré de confiance élevé). {3.2.4, 3.5.3, 5.4.2, 5.5.2, Figure RID.2}<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto3.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]A8.2 Depuis les années 1980, les proliférations d'algues nuisibles présentent une expansion de leur aire de répartition et une fréquence accrue dans les zones côtières en réponse à des facteurs climatiques et non climatiques comme l'augmentation du ruissellement des nutriments fluviaux (degré de confiance élevé). Les tendances observées dans les proliférations algales nuisibles sont attribuées en partie aux effets du réchauffement des océans, des vagues de chaleur marines, de la perte d'oxygène, de l'eutrophisation et de la pollution (degré de confiance élevé). Les proliférations d'algues nuisibles ont eu des effets négatifs sur la sécurité alimentaire, le tourisme, l'économie locale et la santé humaine (degré de confiance élevé). Les communautés humaines qui sont les plus vulnérables à ces risques biologiques sont celles qui vivent dans des régions où il n'existe pas de programmes de surveillance soutenus et de systèmes d'alerte rapide dédiés à la prolifération d'algues nuisibles (degré de confiance moyen). {Encadré 5.4, 5.4.2, 6.4.2}.<br />
<br />
'''A9. Les communautés côtières sont exposées à de multiples dangers liés au climat, notamment les cyclones tropicaux, les niveaux extrêmes de la mer et les inondations, les canicules marines, la perte de la banquise et le dégel du pergélisol (degré de confiance élevé). Diverses réponses ont été mises en œuvre dans le monde entier, le plus souvent après des événements extrêmes, mais aussi dans certains cas en prévision d'une élévation future du niveau de la mer, par exemple dans le cas de grandes infrastructures. {3.2.4, 3.4.4, 3.4.3, 4.3.2, 4.3.3, 4.3.4, 4.4.2, 5.4.2, 6.2, 6.4.2, 6.8, Encadré 6.1, Encadré 9, Figure RID.5}'''<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto3.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]]A9.1 L'attribution des impacts de l’élévation actuelle du niveau de la mer sur les populations côtières reste difficile dans la plupart des endroits, car les impacts ont été exacerbés par des facteurs non climatiques d'origine humaine, tels que l'affaissement du sol (par exemple, lié à l'extraction des eaux souterraines), la pollution, la dégradation des habitats, et l’extraction des récifs et du sable (degré de confiance élevé). {4.3.2., 4.3.3}<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto3.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]]A9.2 La protection des côtes par des ouvrages, comme des digues, des brise-lames ou des barrages, est très répandue dans de nombreuses villes côtières et dans les deltas. Les approches écosystémiques et hybrides combinant écosystèmes et génie civil sont de plus en plus populaires dans le monde entier. L'avancée côtière, qui fait référence à la création de nouvelles terres en construisant vers la mer (par ex., la mise en valeur des terres), a une longue histoire dans la plupart des régions où il y a une population côtière dense et une pénurie de terres. Le recul côtier, qui fait référence à l'élimination de l'occupation humaine des zones côtières, est également observé, mais se limite généralement à de petites communautés humaines ou se produit pour créer des réserves côtières de zones humides. L'efficacité des réponses à l'élévation du niveau de la mer est évaluée à la figure RID.5. <br />
{3.5.3, 4.3.3, 4.4.2, 6.3.3, 6.9.1, Encadré 9}.<br />
<br />
== RID.B Les changements et les risques prévus ==<br />
<br />
==== Changements physiques projetés{{lié}}<ref>Ce rapport utilise principalement le RCP2.6 et le RCP8.5 pour les raisons suivantes : Ces scénarios représentent en grande partie la plage évaluée pour les sujets couverts dans le présent rapport ; ils représentent en grande partie ce qui est couvert dans la documentation évaluée, selon le CMIP5 ; et ils permettent une narration cohérente des changements prévus. Le RCP4.5 et le RCP6.0 ne sont pas disponibles pour tous les sujets abordés dans le rapport. {Encadré RID.1}<br />
</ref> ====<br />
<br />
'''B1. La perte de masse des glaciers à l'échelle mondiale, le dégel du pergélisol, la diminution de la couverture de neige et de l'étendue de la glace de mer arctique devraient se poursuivre à court terme (2031-2050) en raison de la hausse de la température de l'air à la surface (degré de confiance élevé), avec des conséquences inévitables sur l’alimentation des cours d’eau et les risques locaux (degré de confiance élevé). Les calottes polaires du Groenland et de l'Antarctique devraient perdre de la masse à un rythme croissant tout au long du {{s|XXI}} et au-delà (degré de confiance élevé). Les taux et l'ampleur de ces changements dans la cryosphère devraient encore augmenter dans la seconde moitié du {{s|XXI}} dans un scénario à fortes émissions de gaz à effet de serre (degré de confiance élevé). De fortes réductions des émissions de gaz à effet de serre au cours des prochaines décennies devraient réduire les changements après 2050 (degré de confiance élevé). {2.2, 2.3, Encadré 6 du chapitre 2, 3.3, 3.4, Figure RID.1, Encadré RID.1}'''<br />
<br />
[[Image:picto1.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto3.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]]B1.1 Les réductions projetées de la masse des glaciers entre 2015 et 2100 (à l'exclusion des calottes polaires) vont de 18{{lié}}% ± 7{{lié}}% (plage probable) selon le RCP2.6 à {{nobr|36 % ± 11 %}} (plage probable) selon le RCP8.5 ce qui correspond à une contribution au niveau de la mer de 94 mm ± 25 mm (plage probable) selon le RCP2.6 et de {{nobr|200 mm ± 44 mm}} (plage probable) selon le RCP8.5 (degré de confiance moyen). Les régions dont les glaciers sont pour la plupart plus petits (Europe centrale, Caucase, Asie du Nord, Scandinavie, Andes tropicales, Mexique, Afrique orientale et Indonésie) devraient perdre plus de 80{{lié}}% de leur masse actuelle de glace d'ici 2100 selon le RCP8.5 (degré de confiance moyen) et de nombreux glaciers devraient disparaître quelque soient les émissions futures (très grande confiance). {Encadré 6 du chapitre 2, Figure RID.1}<br />
<br />
[[Image:picto1.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto3.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]]B1.2 En 2100, la contribution prévue de la calotte polaire du Groenland à l'élévation du niveau moyen des océans à l'échelle mondiale (NMO) est de 0,07{{lié}}m (plage probable {{nobr|0,04-0,12{{lié}}m}}) selon le RCP2.6, et de 0,15{{lié}}m (plage probable 0,08-0,27{{lié}}m) selon le RCP8.5. En 2100, la calotte glaciaire antarctique devrait contribuer pour 0,04{{lié}}m (plage probable {{nobr|0,01-0,11 m}}) selon le RCP2.6, et pour 0,12{{lié}}m (plage probable {{nobr|0,03-0,28 m}}) selon le RCP8.5. La calotte polaire du Groenland contribue actuellement davantage à l'élévation du niveau de la mer que la calotte polaire antarctique (degré de confiance élevé), mais l'Antarctique pourrait devenir un plus grand contributeur d'ici la fin du {{s|XXI}} en raison de son recul rapide (degré de confiance faible). Au-delà de 2100, la divergence croissante entre les contributions relatives du Groenland et de l'Antarctique à l'augmentation du niveau moyen des océans à l'échelle mondiale selon le RCP8.5 a des conséquences importantes sur le rythme de l'élévation relative du niveau de la mer dans l'hémisphère Nord. {3.3.1, 4.2.3, 4.2.5, 4.3.3, Encadré 8, Figure RID.1} <br />
<br />
[[Image:picto1.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]]B1.3 La couverture neigeuse de l'Arctique en automne et au printemps devrait diminuer de 5 à 10{{lié}}% à court terme (dans la période 2031-2050) par rapport à la période 1986-2005, et rester stable ensuite selon le RCP2.6, mais diminuer de 15 à 25{{lié}}% supplémentaires d'ici la fin du siècle selon le RCP8.5 (degré de confiance élevé). Dans les régions de haute montagne, l'épaisseur moyenne de la neige hivernale à basse altitude devrait diminuer de 10 à 40{{lié}}% d'ici la période 2031-2050 par rapport à 1986-2005, quelque soit le scénario RCP (degré de confiance élevé). Pour la période 2081-2100, cette diminution devrait être de 10 à 40{{lié}}% pour le RCP2.6 et de 50 à 90{{lié}}% pour le RCP8.5. {2.2.2, 3.3.2, 3.4.2, Figure RID.1}<br />
<br />
[[Image:picto1.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]]B1.4 On prévoit un dégel généralisé du pergélisol au cours de ce siècle (degré de confiance très élevé) et au-delà. D'ici 2100, la zone de pergélisol proche de la surface (à une profondeur de 3-4{{lié}}m) devrait diminuer de {{nobr|24 % ± 16 %}} (plage probable) selon le RCP2.6 et de {{nobr|69 % ± 20 %}} (plage probable) selon le RCP8.5. Le scénario RCP8.5 conduit à un cumul de libération dans l'atmosphère de quantités de carbone provenant du pergélisol sous forme de CO<sub>2</sub>{{lié}}<ref>Pour ce qui est des émissions anthropiques annuelles totales de CO<sub>2</sub>, elles ont été en moyenne de {{nobr|10,8 ± 0,8 GtC}} par an ({{nobr|39,6 ± 2,9 GtCO<sub>2</sub>}} par an) sur la période 2008-2017. Les émissions anthropiques annuelles totales de méthane ont été de {{nobr|0,35 ± 0,01 GtCH<sub>4</sub>}} par an en moyenne sur la période 2003-2012. {5.5.1}<br />
</ref> et de méthane pouvant varier entre des dizaines et des centaines de milliards de tonnes (GtC) d'ici 2100, ce qui pourrait exacerber le changement climatique (degré de confiance moyen). Les scénarios d'émissions plus faibles diminuent les réactions d’émissions de carbone du pergélisol (degré de confiance élevé). Le méthane ne contribue qu'à une petite fraction des émissions supplémentaires totales de carbone, mais il est significatif en raison de son potentiel de réchauffement plus élevé. L'augmentation de la croissance des plantes devrait permettre de reconstituer en partie le carbone du sol, mais elle ne correspondra pas aux émissions de carbone à long terme (degré de confiance moyen). {2.2.4, 3.4.2, 3.4.3, Figure RID.1, Encadré 5 du chapitre 1}<br />
<br />
[[Image:picto1.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]]B1.5 Dans de nombreuses régions de haute montagne, on prévoit que le recul des glaciers et le dégel du pergélisol diminueront la stabilité des pentes, et que le nombre et la superficie des lacs glaciaires continueront d'augmenter (degré de confiance élevé). Les inondations dues à la vidange des lacs glaciaires ou à la pluie sur la neige, les glissements de terrain et les avalanches devraient également survenir en de nouveaux endroits ou en de nouvelles saisons (degré de confiance élevé). {2.3.2}<br />
<br />
[[Image:picto1.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]]B1.6 L’alimentation des cours d'eau dans les bassins de haute montagne dominés par la neige ou alimentés par les glaciers devrait changer quel que soit le scénario d'émissions (degré de confiance très élevé), avec une augmentation de l’alimentation moyenne en hiver (degré de confiance élevé) et des pointes printanières plus précoces (degré de confiance très élevé). Dans tous les scénarios d'émissions, on prévoit que l’alimentation moyenne annuelle et l’alimentation estivale provenant des glaciers culminera à la fin du {{s|XXI}} ou avant (degré de confiance élevé), par exemple vers le milieu du siècle dans les hautes montagnes d’Asie, suivi d'un déclin de l’alimentation glaciaire. Dans les régions où la couverture glaciaire est faible (par exemple les Andes tropicales, les Alpes européennes), la plupart des glaciers ont déjà dépassé ce pic (degré de confiance élevé). Le déclin prévu de l’alimentation provenant des glaciers d'ici 2100 (RCP8.5) peut réduire l’écoulement dans les bassins de 10{{lié}}% ou plus pendant au moins un mois de la saison de fonte dans plusieurs grands bassins hydrographiques, en particulier en haute montagne en Asie pendant la saison sèche (degré de confiance faible). {2.3.1}<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]B1.7 La perte de glace de mer de l’Arctique devrait se poursuivre jusqu'au milieu du siècle, avec des différences par la suite en fonction de l'ampleur du réchauffement planétaire : pour un réchauffement planétaire stabilisé à 1,5{{lié}}°C, la probabilité annuelle avant la fin du siècle d'un mois de septembre sans glace de mer est d'environ 1{{lié}}%, et cette probabilité passe à {{nobr|10 %-35 %}} pour un réchauffement planétaire stabilisé à 2{{lié}}°C (degré de confiance élevé). Il y a peu de certitudes concernant les projections de la glace de mer de l'Antarctique. {3.2.2, Figure RID.1}<br />
<br />
'''B2. Au cours du {{s|XXI}}, on prévoit que les conditions de l'océan seront sans précédent avec une augmentation des températures (pratiquement certaine), une stratification plus importante de la couche supérieure de l'océan (très probable), une acidification accrue (pratiquement certaine), une baisse de l'oxygénation (degré de confiance moyen) et une production primaire nette modifiée (degré de confiance faible). Les vagues de chaleur marines (degré de confiance très élevé) et les phénomènes extrêmes liés à El Niño et La Niña (degré de confiance moyen) devraient devenir plus fréquents. La Circulation Méridienne de Retournement Atlantique (AMOC) devrait s'affaiblir (très probablement). Les taux et l'ampleur de ces changements seront plus faibles dans les scénarios à faibles émissions de gaz à effet de serre (très probable). {3.2, 5.2, 6.4, 6.5, 6.7, Encadré 5.1, Figures RID.1 et RID.3}'''<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]B2.1 L'océan continuera de se réchauffer tout au long du {{s|XXI}} (pratiquement certain). D'ici 2100, on prévoit que les {{formatnum:2000}} premiers mètres de l'océan absorberont de 5 à 7 fois plus de chaleur selon le RCP8.5 (ou de 2 à 4 fois plus selon le RCP2.6) que le cumul d'absorption de chaleur par les océans observé depuis 1970 (très probablement). La moyenne annuelle de stratification de la densité19 des 200 premiers mètres mesurée entre 60{{lié}}°S et 60{{lié}}°N devrait augmenter dans la période 2081-2100 par rapport à la période 1986-2005 de 12{{lié}}% à 30{{lié}}% selon le RCP8,5 et de 1{{lié}}% à 9{{lié}}% selon le RCP2,6 (très probablement), ce qui inhiberait les flux verticaux de nutriments, de carbone et d’oxygène. {5.2.2.2, Figure RID.1}<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]B2.2 D’ici la période 2081-2100, selon le RCP8.5, la teneur en oxygène de l'océan (degré de confiance moyen), la teneur en nitrate des couches supérieures de l'océan (degré de confiance moyen), la production primaire nette (degré de confiance faible) et les exportations de carbone (degré de confiance moyen) devraient diminuer en moyenne respectivement de 3-4{{lié}}%, 9-14{{lié}}%, 4-11{{lié}}% et 9-16{{lié}}% par rapport à la période 2006-2015. Selon le RCP2.6, les changements anticipés à l'échelle mondiale d'ici 2081-2100 sont inférieurs à ceux du RCP8.5 pour la perte d'oxygène (très probable), la disponibilité des nutriments (aussi probable qu'improbable) et la production primaire nette (degré de confiance élevé). {5.2.2, encadré 5.1, Figures RID.1 et RID.3}<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]B2.3 L'absorption continuelle de carbone par l'océan d'ici 2100 ne peut qu'exacerber l'acidification des océans. Le pH de la surface de l'océan devrait diminuer d'environ 0,3 unité de pH d'ici la période 2081-2100 par rapport à la période 2006-2015 selon le RCP8.5 (pratiquement certain). Selon le RCP8.5, il y a des risques élevés pour les espèces clés formant des coquilles d'aragonite en raison du franchissement d'un seuil de stabilité de l'aragonite tout au long de l'année dans les océans polaires et subpolaires d'ici la période 2081-2100 (très probablement). Selon le RCP2.6, ces conditions seront évitées au cours du siècle (très probablement), mais certains systèmes de remontée d’eau profonde dans les marges Est devraient rester vulnérables (degré de confiance élevé). {3.2.3, 5.2.2, Encadré 5.1, Encadré 5.3, Figure RID.1}<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]B2.4 Les conditions climatiques, sans précédent depuis la période préindustrielle, se développent dans l'océan et augmentent les risques pour les écosystèmes de haute mer. L'acidification et le réchauffement de la surface sont déjà apparus au cours de la période historique (très probablement). La perte d'oxygène entre 100 et 600{{lié}}m de profondeur devrait se produire sur 59 à 80{{lié}}% de la superficie de l'océan d'ici la période 2031-2050 selon le RCP8.5 (très probable). Les cinq facteurs principaux de changement des écosystèmes marins (réchauffement et acidification de la surface, perte d'oxygène, changement de la teneur en nitrate et de la production nette primaire) devraient tous se produire avant 2100 dans plus de 60{{lié}}% de la superficie des zones océaniques selon le RCP8.5 et dans plus de 30{{lié}}% de la superficie selon le RCP2.6 (très probable). {Annexe I : Glossaire, Encadré 5.1, Encadré 5.1, Figure 1}<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]B2.5 Les vagues de chaleur marines devraient encore augmenter en fréquence, en durée, en étendue spatiale et en intensité (température maximale) (degré de confiance très élevé). Les modèles climatiques prévoient une augmentation de la fréquence des vagues de chaleur marines d’ici la période 2081-2100 par rapport à la période 1850-1900 d'environ 50 fois selon le RCP8.5 et de 20 fois selon le RCP2.6 (degré de confiance moyen). Les plus fortes augmentations de fréquence sont prévues pour l'Arctique et les océans tropicaux (degré de confiance moyen). L'intensité des vagues de chaleur marines devrait être multipliée par 10 environ d'ici la période 2081-2100 par rapport à la période 1850-1900 (degré de confiance moyen) selon le RCP8.5. {6.4, figure RID.1}<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]B2.6 Les phénomènes extrêmes liés à El Niño et à La Niña devraient probablement augmenter en fréquence au {{s|XXI}} et probablement intensifier les risques existants, avec des réactions plus sèches ou plus humides dans plusieurs régions du monde. Les phénomènes extrêmes liés à El Niño devraient se produire environ deux fois plus souvent au {{s|XXI}} qu’au {{s|XX}} qu’il s’agisse du RCP2.6 ou du RCP8.5 (degré de confiance moyen). Les projections indiquent également une augmentation en fréquence des phénomènes extrêmes liés au Dipôle de l'Océan Indien (degré de confiance faible). {6.5 ; Figures 6.5 et 6.6}<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]B2.7 L'AMOC devrait s'affaiblir au {{s|XXI}} selon tous les RCP (très probable), bien qu’un effondrement soit très peu probable (degré de confiance moyen). Selon les projections du CMIP5, d'ici 2300, un effondrement de l'AMOC est aussi probable qu'improbable pour les scénarios à émissions élevées et très improbable pour les scénarios à faibles émissions (degré de confiance moyen). Tout affaiblissement substantiel de l’AMOC devrait entraîner une baisse de la productivité marine dans l'Atlantique Nord (degré de confiance moyen), davantage de tempêtes en Europe du Nord (degré de confiance moyen), moins de précipitations estivales au Sahel (degré de confiance élevé) et de précipitations estivales sud-asiatiques (degré de confiance moyen), un nombre réduit de cyclones tropicaux dans l'Atlantique (degré de confiance moyen) et une hausse du niveau régional des mers le long des côtes nord-est de l'Amérique du Nord (degré de confiance moyen). De tels changements s’ajouteraient aux effets du réchauffement planétaire. {6.7, Figures 6.8-6.10}<br />
<br />
'''B3. Le niveau de la mer continue de monter à un rythme croissant. Des élévations extrêmes du niveau de la mer qui sont traditionnellement rares (une fois par siècle dans un passé récent) devraient se produire fréquemment (au moins une fois par an) à de nombreux endroits d'ici 2050 selon tous les scénarios RCP, particulièrement dans les régions tropicales (degré de confiance élevé). La fréquence croissante des niveaux d'eau élevés peut avoir de graves répercussions à de nombreux endroits, selon l'exposition (degré de confiance élevé). L'élévation du niveau de la mer devrait se poursuivre au-delà de 2100 dans tous les scénarios RCP. Pour un scénario impliquant des émissions élevées (RCP8.5), les projections de l'élévation mondiale du niveau de la mer d'ici 2100 sont supérieures à celles du RE5 en raison d'une contribution plus importante de la calotte glaciaire antarctique (degré de confiance moyen). Dans les siècles à venir, l'élévation du niveau de la mer devrait, selon le RCP8.5, dépasser des valeurs de plusieurs centimètres par an, entraînant une élévation de plusieurs mètres (degré de confiance moyen), tandis que pour le RCP2.6, elle devrait être limitée à environ 1m en 2300 (degré de confiance faible). L'augmentation prévue de l'intensité des cyclones tropicaux et des précipitations (degré de confiance élevé) aggravera le niveau extrême des mers et les phénomènes côtiers dangereux. Les changements prévus dans les hauteurs des vagues et des marées varient localement en ce qui concerne l'amplification ou l'atténuation de ces dangers (degré de confiance moyen). {Encadré 5 du chapitre 1, Encadré 8 chapitre 3, 4.1, 4.2, 5.2.2, 6.3.1, Figures RID.1, RID.4 et RID.5}'''<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto3.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]]B3.1 L'élévation du niveau moyen des océans (NMO) selon le RCP2.6 devrait être de 0,39{{lié}}m ({{nobr|0,26-0,53 m}}, portée probable) pour la période 2081-2100, et de 0,43{{lié}}m ({{nobr|0,29-0,59 m}}, fourchette probable) en 2100, par rapport aux prévisions pour 1986-2005. Pour RCP8.5, l'élévation correspondante du NMO est de 0,71{{lié}}m ({{nobr|0,51-0,92 m}}, fourchette probable) pour 2081-2100 et 0,84{{lié}}m (0,61-1,10{{lié}}m, fourchette probable) en 2100. Les projections d'élévation du niveau moyen des océans sont plus élevées de 0,1{{lié}}m par rapport à l'AR5 sous RCP8.5 en 2100, et la fourchette probable dépasse 1{{lié}}m en 2100 du fait de pertes prévues plus importantes au niveau de la calotte glacière Antarctique (degré de confiance moyen). L'incertitude à la fin du siècle est principalement due aux calottes glaciaires, en particulier en Antarctique. {4.2.3 ; Figures RID.1 et RID.5}<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto3.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]B3.2 Les projections concernant le niveau de la mer montrent des différences régionales autour du NMO. Les processus qui ne sont pas induits par le changement climatique récent, comme l'affaissement local causé par les processus naturels et les activités humaines, sont importants pour les changements qui surviennent dans les variations du niveau de la mer sur la côte (degré de confiance élevé). Tandis que l'importance relative de l'élévation du niveau de la mer due au climat devrait augmenter avec le temps, les processus locaux doivent être pris en compte pour les projections et les impacts du niveau de la mer (degré de confiance élevé). {RID 3.4, 4.2.1, 4.2.2, Figure RID.5}<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto3.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]]B3.3 Le taux d'élévation du niveau moyen des océans à l'échelle mondiale devrait atteindre 15 mm.an<sup>-1</sup> (10-20{{lié}}mm.an<sup>-1</sup>, fourchette probable) en 2100 selon le RCP8.5, et dépasser plusieurs centimètres par an au {{s|XXII}}. Selon le RCP2.6, le taux devrait atteindre 4{{lié}}mm.an<sup>-1</sup> (2-6 mm.an<sup>-1</sup>, fourchette probable) en 2100. Les études modélisées indiquent une élévation du niveau de la mer de plusieurs mètres d'ici 2300 ({{nobr|2,3-5,4 m}} pour le RCP8,5 et {{nobr|0,6-1,07 m}} pour le RCP2,6) (degré de confiance faible), indiquant l'importance de réduire les émissions pour limiter la montée du niveau de la mer. Les processus qui déterminent le moment de la perte future du plateau de glace et l'ampleur de l'instabilité des calottes glaciaires pourraient accroître la contribution de l'Antarctique à l'élévation du niveau de la mer à des valeurs nettement supérieures à celles de la fourchette probable en un siècle ou plus (degré de confiance faible). Compte tenu des conséquences de l'élévation du niveau de la mer provoquée par l'effondrement de certaines parties de la calotte glaciaire antarctique, ce risque d'impact élevé mérite notre attention. {Encadré 5 in chapitre 1, Encadré 8 in chapitre 3, 4.1, 4.2.3}<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto3.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]]B3.4 L'élévation du niveau moyen des océans à l'échelle mondiale entraînera une augmentation de la fréquence des élévations extrêmes du niveau de la mer dans la plupart des régions. On prévoit que les élévations locales du niveau de la mer qui se sont produites une fois par siècle (événements centennaux historiques) se produiront au moins annuellement dans la plupart des régions d'ici 2100 selon tous les scénarios RCP (niveau de confiance élevé). De nombreuses mégalopoles et petites îles de faible altitude (y compris les PEID) devraient connaître des événements centennaux historiques au moins une fois par an d'ici 2050 selon RCP2.6, RCP4.5 et RCP8.5. L'année où l'événement centennal historique devient un événement annuel dans les latitudes moyennes se situe le plus tôt dans RCP8.5, puis dans RCP4.5 et enfin dans RCP2.6. La fréquence croissante des niveaux d'eau élevés peut avoir de graves répercussions dans de nombreux lieux, selon le niveau d'exposition (niveau de confiance élevé). {4.2.3, 6.3, Figures RID.4 et RID.5}<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto3.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]B3.5 Les hauteurs significatives des vagues (la hauteur moyenne du creux à la crête du tiers supérieur des vagues) devraient augmenter dans l'océan Austral et le Pacifique oriental tropical (degré de confiance élevé) et en mer Baltique (degré de confiance moyen) et diminuer dans l'Atlantique Nord et en mer Méditerranée (confiance élevée) selon le scénario RCP8.5. Les amplitudes et les rythmes des marées côtières devraient changer en raison de l'élévation du niveau de la mer et des mesures d'adaptation côtières (très probablement). Les variations estimées des vagues résultant des changements de conditions météorologiques et des marées dues à l'élévation du niveau de la mer peuvent localement renforcer ou atténuer les risques côtiers (degré de confiance moyen). {6.3.1, 5.2.2}<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto3.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]]B3.6 L'intensité moyenne des cyclones tropicaux, la proportion de cyclones tropicaux des catégories 4 et 5 et les taux moyens de précipitations associés devraient augmenter si la hausse des températures mondiales est de 2{{lié}}°C au-dessus de toute période de référence (degré de confiance moyen). L'élévation du niveau moyen des océans contribuera à l'élévation du niveau extrême des mers associée aux cyclones tropicaux (degré de confiance très élevé). Les phénomènes côtiers seront exacerbés en raison d'une augmentation de l'intensité moyenne, de l'ampleur des ondes de tempête et des taux de précipitations dues aux cyclones tropicaux. On prévoit des augmentations plus importantes sous RCP8.5 que sous RCP2.6 entre le milieu du siècle et 2100 (degré de confiance moyen). Il y a peu de certitude quant aux changements dans la fréquence future des cyclones tropicaux à l'échelle mondiale. {6.3.1}<br />
<br />
==== Risques projetés pour les écosystèmes ====<br />
'''B.4 Les changements de la cryosphère terrestre continueront de modifier les écosystèmes terrestres et d'eau douce dans les régions polaires et de haute montagne, avec des changements majeurs dans la répartition des espèces qui entraîneront des changements dans la structure et le fonctionnement des écosystèmes et la perte éventuelle d’une biodiversité unique au monde (degré de confiance moyen). Les feux de forêt devraient augmenter considérablement pendant le reste du siècle dans la plupart des régions de toundra et des régions boréales, ainsi que dans certaines régions montagneuses (degré de confiance moyen). {2.3.3, Encadré 3.4, 3.4.3}'''<br />
<br />
[[Image:picto1.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]]B4.1 Dans les régions de haute montagne, la poursuite de la migration vers le haut des pentes des espèces de basse altitude, la contraction de l'aire de répartition et l'augmentation de la mortalité entraîneront le déclin des populations de nombreuses espèces alpines, en particulier celles qui dépendent des glaciers ou de la neige (degré de confiance élevé) avec une perte locale et éventuellement mondiale des espèces (degré de confiance moyen). La persistance des espèces alpines et le maintien des services écosystémiques dépendent de mesures de conservation et d'adaptation appropriées (degré de confiance élevé). {2.3.3}<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]]B4.2 Sur les terres arctiques, on prévoit une perte de biodiversité unique au monde, car il existe peu de refuges pour certaines espèces du Haut-Arctique et par conséquent ces espèces sont en concurrence avec des espèces plus tempérées (degré de confiance moyen). On prévoit que les arbustes et les arbres en expansion couvriront 24 à 52{{lié}}% de la toundra arctique d'ici 2050 (degré de confiance moyen). La forêt boréale devrait s’étendre à sa lisière nord, tout en diminuant à sa lisière sud, où elle sera remplacée par des zones boisées et arbustives à plus faible quantité de biomasse (degré de confiance moyen). {3.4.3, Encadré 3.4}<br />
<br />
[[Image:picto1.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]]B4.3 Le dégel du pergélisol et la diminution de la neige affecteront l'hydrologie et les feux de forêt de l'Arctique et des montagnes, avec des répercussions sur la végétation et la faune (degré de confiance moyen). Environ 20{{lié}}% du pergélisol terrestre de l'Arctique est vulnérable au dégel abrupt et à l'affaissement du sol, ce qui devrait accroître de plus de 50{{lié}}% la superficie des petits lacs d'ici 2100 selon le RCP8.5 (degré de confiance moyen). Même si l'on prévoit une intensification du cycle global de l'eau dans la région, y compris une augmentation des précipitations, de l'évapotranspiration et du débit des rivières se jetant dans l'océan Arctique, la diminution de la neige et du pergélisol peut entraîner l'assèchement du sol et avoir des conséquences sur la productivité et les perturbations des écosystèmes (degré de confiance moyen). On prévoit que les feux de forêt augmenteront pendant le reste du siècle dans la plupart des régions de toundra et des régions boréales, ainsi que dans certaines régions montagneuses, tandis que les interactions entre le climat et la végétation en évolution influenceront l'intensité et la fréquence futures des incendies (degré de confiance moyen). {2.3.3, 3.4.1, 3.4.2, 3.4.3, RID B1}<br />
<br />
'''B5. Une diminution de la biomasse mondiale des populations d'animaux marins, de leur production et du potentiel de capture des pêcheries, ainsi qu'un changement dans la composition en espèces sont projetés au cours du {{s|XXI}} dans tous les écosystèmes océaniques, de la surface aux fonds marin, selon tous les scénarios d'émission (degré de confiance moyen). Le taux et l'ampleur du déclin devraient être les plus élevés sous les tropiques (degré de confiance élevé), tandis que les impacts demeurent diversifiés dans les régions polaires (degré de confiance moyen) et augmentent pour les scénarios à fortes émissions. L'acidification des océans (degré de confiance moyen), la perte d'oxygène (degré de confiance moyen) et la réduction de l'étendue de la banquise (degré de confiance moyen) ainsi que les conséquences des activités humaines autres que l’augmentation des gaz à effet de serre (degré de confiance moyen) peuvent exacerber ces conséquences du réchauffement sur les écosystèmes. {3.2.3, 3.3.3, 5.2.2, 5.2.3, 5.2.4, 5.4.1, Figure RID.3}'''<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]B5.1 Le réchauffement prévu des océans et les changements dans la production primaire nette modifient la biomasse, la production et la structure des populations des écosystèmes marins. La biomasse mondiale d'animaux marins sur toute la chaîne alimentaire devrait diminuer de {{nobr|15,0 ± 5,9 %}} (plage très probable) et le potentiel de capture maximal des pêcheries de {{nobr|20,5-24,1 %}} d'ici la fin du {{s|XXI}} par rapport à la période 1986-2005 suivant le scénario RCP8.5 (degré de confiance moyen). Ces changements devraient être trois à quatre fois plus importants avec le RCP8.5 qu’avec le RCP2.6. {3.2.3, 3.3.3.3, 5.2.2, 5.2.3, 5.4.1, Figure RID.3}<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]B5.2 Dans le cadre d'une stratification accrue, la réduction de l'apport en nutriments devrait entraîner une baisse de la production primaire nette des océans tropicaux de 7 à 16{{lié}}% (plage très probable) suivant le RCP8.5 d'ici la période 2081-2100 (degré de confiance moyen). Dans les régions tropicales, la biomasse et la production d'animaux marins devraient diminuer davantage que la moyenne mondiale quel que soit le scénario d'émissions au {{s|XXI}} (degré de confiance élevé). Le réchauffement et les changements de la banquise devraient accroître la production primaire nette dans l'Arctique (degré de confiance moyen) et autour de l'Antarctique (degré de confiance faible), du fait d'apports en nutriments modifiés par des changements des remontées d’eau profonde et de la stratification. À l'échelle mondiale, on prévoit que le flux de sédimentation de matière organique provenant de la couche supérieure de l'océan diminuera, en grande partie en raison des changements dans la production primaire nette (degré de confiance élevé). Par conséquent, on prévoit que 95{{lié}}% ou plus des grands fonds marins (3 000 à 6 000{{lié}}m de profondeur) et des écosystèmes de coraux d'eau froide des profondeurs connaîtront un déclin de la biomasse benthique suivant le scénario RCP8.5 (degré de confiance moyen). {3.2.3, 5.2.2. 5.2.4, Figure RID.1}<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]B5.3 Le réchauffement, l'acidification des océans, la réduction de l'étendue saisonnière des banquises et la perte continue de la banquise pluriannuelle devraient avoir des répercussions directes et indirectes sur les écosystèmes marins polaires en raison de leurs effets sur les habitats, les populations et leur viabilité (degré de confiance moyen). L'aire de répartition géographique devrait se réduire pour les espèces marines de l'Arctique, y compris pour les mammifères marins, les oiseaux et les poissons, tandis que l'aire de répartition de certaines populations de poissons subarctiques devrait s'étendre, ce qui accentuera la pression sur les espèces du Haut Arctique (degré de confiance moyen). Dans l'océan Austral, l'habitat du krill de l'Antarctique, espèce clé de l’alimentation des manchots, des phoques et des baleines, devrait se contracter vers le sud suivant les scénarios RCP2.6 et RCP8.5 (degré de confiance moyen). {3.2.2, 3.2.3, 5.2.3}<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]B5.4 Le réchauffement des océans, la perte d'oxygène, l'acidification et la diminution des flux de carbone organique depuis la surface vers les profondeurs océaniques devraient nuire aux coraux d'eau froide, formant des habitats qui permettent une biodiversité élevée, en partie à cause d’une calcification réduite, d’une dissolution accrue des squelettes et de la bioérosion (degré de confiance moyen). La vulnérabilité et les risques sont les plus élevés lorsque les conditions de température et d'oxygène atteignent tous deux des valeurs en dehors des plages de tolérance de l'espèce (degré de confiance moyen). {Encadré 5.2, Figure RID.3}<br />
<br />
[[Image:Rapport spécial du GIEC sur l%u2019océan et la cryosphère SROCC-RID3.png|1000px]]<br />
<br />
'''Figure RID.3''' : Changements, impacts et risques prévus pour les régions océaniques et les écosystèmes : a) production primaire nette y compris en profondeur (le NPP dans le CMIP527{{lié}}<ref>Le NPP est évalué à partir du projet 5 de comparaison des modèles couplés (CMIP5).</ref> ), b) biomasse animale totale (y compris en profondeur - les poissons et les invertébrés du FISHMIP{{lié}}<ref>La biomasse animale provient du projet Modèles de Comparaison de Pêcheries et d'Écosystèmes Marins (FISHMIP).</ref>), c) potentiel maximal de capture des pêcheries et d) impacts et risques pour les écosystèmes côtiers et de haute mer. Les trois panneaux de gauche représentent l'image simulée des moyennes (a,b) et (c) observées pour le passé récent (1986-2005), les panneaux du milieu et de droite représentent respectivement les changements projetés (en %) d'ici 2081-2100 par rapport au passé récent dans les scénarios des émissions de gaz à effet de serre faibles (RCP2.6) et élevées (RCP8.5) {Encadré RID.1} . La biomasse animale totale dans un passé récent (b, panneau de gauche) représente la biomasse animale totale projetée pour chaque pixel spatial par rapport à la moyenne mondiale. c) *Prises moyennes observées dans un passé récent (d'après les données de la base de données mondiale sur les pêcheries Sea Around Us) ; les changements projetés du potentiel maximal de prises dans les pêcheries dans les eaux du plateau continental sont basés sur la moyenne de deux modèles de pêcheries et d'écosystèmes marins. Pour indiquer les zones d'incohérence du modèle, les zones ombrées représentent les régions où les modèles sont en désaccord sur la direction du changement pour a) et b) pour plus de 3 des 10 projections du modèle, et pour c) pour un modèle sur deux. Bien qu'ils ne soient pas ombrés, les changements prévus dans les régions arctique et antarctique en ce qui concerne b) la biomasse animale totale et c) le potentiel de capture des pêcheries sont peu fiables en raison des incertitudes associées à la modélisation des multiples facteurs en interaction et des réactions des écosystèmes. Les projections présentées en b) et c) sont motivées par les changements des conditions physiques et biogéochimiques de l'océan, par exemple la température, le niveau d'oxygène et la production primaire nette projetée à partir des modèles du système terrestre CMIP5. **L'épipélagique désigne la partie supérieure de l'océan où la profondeur est inférieure à 200{{lié}}m et où il y a suffisamment de lumière solaire pour permettre la photosynthèse. d) Évaluation des risques pour les écosystèmes côtiers et de haute mer en fonction des impacts climatiques observés et prévus sur la structure, le fonctionnement et la biodiversité des écosystèmes. Les impacts et les risques sont présentés en fonction des changements de la température moyenne à la surface du globe (GMST) par rapport au niveau préindustriel. Puisque les évaluations des risques et des impacts sont fondées sur la température de surface de la mer (SST), les niveaux de SST correspondants sont indiqués{{lié}}<ref>La conversion entre la GMST et la SST se base sur un facteur 1,44 qui provient des changements dans un ensemble de simulations du RCP8.5 ; ce facteur a une incertitude d'environ 4{{lié}}% du fait des différences entre les scénarios RCP2.6 et RCP8.5 {Tableau RID.1}</ref>.<br />
L'évaluation des transitions de risque est décrite au chapitre 5, sections 5.2, 5.3, 5.2.5 et 5.3.7 ainsi que dans les documents supplémentaires SM5.3, le tableau SM5.6, le tableau SM5.8 et d’autres parties du rapport sous-jacent. La figure indique les risques évalués à des niveaux approximatifs de réchauffement et les risques croissants liés au climat dans l'océan : réchauffement de l'océan, acidification, désoxygénation, stratification de densité accrue, changements dans les flux de carbone, élévation du niveau de la mer et augmentation de la fréquence et/ou de l'intensité des événements extrêmes. L'évaluation tient compte de la capacité d'adaptation naturelle des écosystèmes, de leur exposition et de leur vulnérabilité. L'impact et les niveaux de risque ne tiennent pas compte des stratégies de réduction des risques telles que les interventions humaines ou les changements futurs de facteurs non climatiques. Les risques pour les écosystèmes ont été évalués en tenant compte des aspects biologiques, biogéochimiques, géomorphologiques et physiques. Les risques plus élevés associés aux effets des aléas climatiques se renforçant mutuellement comprennent la perte d'habitat et de biodiversité, les changements dans la composition des espèces et l'aire de répartition de celles-ci et les impacts/risques sur la structure et le fonctionnement des écosystèmes, y compris les changements dans la biomasse et la densité animales et végétales, la productivité, les flux de carbone et le transport sédimentaire. Dans le cadre de l'évaluation, la documentation a été compilée et les données ont été extraites dans un tableau résumé. Un processus d’élicitation entre experts à plusieurs cycles a eu lieu avec une évaluation indépendante pour déterminer les seuils et une discussion finale pour arriver à un consensus. Plus d'informations sur les méthodes utilisées et la documentation sous-jacente se trouvent au chapitre 5, sections 5.2 et 5.3 et dans les documents supplémentaires. {3.2.3, 3.2.4, 5.2, 5.3, 5.2.5, 5.3.7, SM5.6, SM5.8, Figure 5.16, Encadré 1 du chapitre 1 Tableau CCB1}<br />
<br />
'''B6. Les risques d'impacts graves sur la biodiversité, la structure et la fonction des écosystèmes côtiers devraient être plus importants pour des températures plus élevées atteintes au {{s|XXI}} et au-delà dans le cadre de scénarios d’émissions élevées par rapport aux scénarios de plus faibles émissions. Les réactions prévues des écosystèmes comprennent la perte des habitats et de la diversité des espèces, et la dégradation des fonctions de l'écosystème. La capacité des organismes et des écosystèmes à s'ajuster et à s'adapter est plus importante dans les scénarios d'émissions plus faibles (degré de confiance élevé). Les écosystèmes sensibles tels que les herbiers marins et les forêts de kelp seront confrontés à des risques élevés si le réchauffement planétaire dépasse +2{{lié}}°C par rapport à la température préindustrielle, combiné à d'autres dangers liés au changement climatique (degré de confiance élevé). Les coraux d'eaux chaudes sont déjà confrontés à un risque élevé et devraient passer à un risque très élevé même si le réchauffement planétaire est limité à 1,5{{lié}}°C (degré de confiance très élevé). {4.3.3, 5.3, 5.5, Figure RID.3}'''<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto3.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]B6.1 D'ici 2100, tous les écosystèmes côtiers évalués devraient faire face à un niveau de risque croissant, allant d'un risque modéré à élevé suivant le RCP2.6, jusqu’à un risque élevé à très élevé selon le RCP8.5. Les écosystèmes côtiers rocheux intertidaux devraient être exposés à un risque très élevé d'ici 2100 (degré de confiance moyen) selon le RCP8.5 en raison de l'exposition au réchauffement, en particulier pendant les vagues de chaleur marines, ainsi que de l'acidification, de la hausse du niveau de la mer, de la perte des espèces calcifiantes et de la biodiversité (degré de confiance élevé). L'acidification des océans met ces écosystèmes à l'épreuve et limite encore davantage l’adéquation à leur habitat (degré de confiance moyen) en inhibant leur rétablissement par la réduction de la calcification et un accroissement de la bioérosion. Le déclin des forêts de kelp devrait se poursuivre dans les régions tempérées en raison du réchauffement, en particulier dans le cadre de l'intensification prévue des vagues de chaleur marines, avec un risque élevé d'extinctions locales selon le RCP8.5 (degré de confiance moyen). {5.3, 5.3.5, 5.3.6, 5.3.7, 6.4.2, Figure RID.3}<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto3.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]B6.2 Les herbiers marins, les prés salés et les réserves de carbone associées sont confrontés à un risque modéré en cas de réchauffement de la planète de 1,5{{lié}}°C qui augmente avec le réchauffement (degré de confiance moyen). Dans le monde, de 20{{lié}}% à 90{{lié}}% des zones humides côtières actuelles devraient disparaître d'ici 2100, selon la montée prévue du niveau moyen des océans, les différences régionales et les types de zones humides, surtout lorsque la croissance verticale est déjà limitée par une réduction des apports sédimentaires et que la migration vers les terres est limitée par des topographies escarpées ou des modifications humaines des rivages (degré de confiance élevé). {4.3.3, 5.3.2, Figure RID.3, RID A6.1}<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto3.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]B6.3 Le réchauffement des océans, l'élévation du niveau moyen des océans et les changements des marées devraient accroître la salinisation et l'hypoxie dans les estuaires (degré de confiance élevé), avec des risques élevés pour certains biotes, entraînant une migration, une réduction de la survie et une extinction locale dans les scénarios de fortes émissions (degré de confiance moyen). Ces impacts devraient être plus prononcés dans les estuaires eutrophiques et peu profonds les plus vulnérables, avec une faible amplitude de marée dans les régions tempérées et les latitudes élevées (degré de confiance moyen). {5.2.2., 5.3.1, Figure RID.3}<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto3.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]B6.4 Presque tous les récifs coralliens d'eaux chaudes devraient subir d'importantes pertes de superficie et des extinctions locales, même en cas de réchauffement planétaire limité à 1,5{{lié}}°C (degré de confiance élevé). La composition en espèces et la diversité des populations coralliennes restantes devraient différer des récifs actuels (degré de confiance très élevé). {5.3.4, 5.4.1, Figure RID.3}<br />
<br />
==== Risques projetés pour les populations et les services écosystémiques ====<br />
'''B7. Les changements futurs de la cryosphère terrestre devraient affecter les ressources en eau et leurs utilisations, comme la production hydroélectrique (degré de confiance élevé) et l'agriculture irriguée dans les zones de montagne et en aval (degré de confiance moyen), ainsi que les moyens de subsistance dans l'Arctique (degré de confiance moyen). Les changements dans les inondations, les avalanches, les glissements de terrain et la déstabilisation du sol devraient accroître les risques pour les infrastructures, les biens culturels, touristiques et récréatifs (degré de confiance moyen). {2.3, 2.3.1, 3.4.3}'''<br />
<br />
[[Image:picto1.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]]B7.1 Les risques de catastrophe pour les implantations humaines et les moyens de subsistance dans les zones de montagne et dans l'Arctique devraient augmenter (degré de confiance moyen) en raison de l'évolution future des risques tels que les inondations, les incendies, les glissements de terrain, les avalanches, le manque de fiabilité des conditions de glace et de neige et l'exposition accrue à ces risques des populations et des infrastructures (degré de confiance élevé). Les projections montrent que les approches techniques actuelles de réduction des risques seront moins efficaces à mesure que les dangers changent de nature (degré de confiance moyen). En montagne, des stratégies significatives de réduction des risques et d'adaptation peuvent aider à éviter l’augmentation des conséquences des inondations et des glissements de terrain bien que l'exposition et la vulnérabilité augmentent dans de nombreuses régions de montagne au cours de ce siècle (degré de confiance élevé) {2.3.2, 3.4.3 et 3.5.2}<br />
<br />
[[Image:picto1.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]]B7.2 On prévoit que l'affaissement de la surface terrestre causé par le dégel du pergélisol aura des répercussions sur les infrastructures urbaines et rurales de communication et de transport dans l'Arctique et dans les régions de montagne (degré de confiance moyen). La majeure partie des infrastructures arctiques se trouvent dans des régions où l'on prévoit une intensification du dégel du pergélisol d'ici le milieu du siècle. La modernisation et le réaménagement des infrastructures pourraient réduire de moitié les coûts associés au dégel du pergélisol et aux effets connexes du changement climatique d'ici 2100 (degré de confiance moyen). {2.3.4, 3.4.1, 3.4.3}<br />
<br />
[[Image:picto1.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]]B7.3 Le tourisme, les loisirs et les biens culturels de montagne devraient être affectés négativement par les changements futurs de la cryosphère (degré de confiance élevé). Dans le cadre d’un climat plus chaud dans la plupart des régions d'Europe, d'Amérique du Nord et du Japon, les technologies actuelles d'enneigement artificiel devraient être moins efficaces pour réduire les conséquences pour le ski, en particulier à 2{{lié}}°C de réchauffement planétaire et au-delà (degré de confiance élevé). {2.3.5, 2.3.6}<br />
<br />
'''B8. Les changements futurs dans la répartition et l’abondance des poissons et dans le potentiel de capture des pêcheries en raison du changement climatique devraient affecter les revenus, les moyens de subsistance et la sécurité alimentaire des populations dépendantes des ressources marines (degré de confiance moyen). À long terme, la perte et la dégradation des écosystèmes marins compromettent le rôle de l'océan dans les valeurs culturelles, récréatives et intrinsèques qui sont importantes pour l'identité et le bien-être humains (degré de confiance moyen). {3.2.4, 3.4.3, 5.4.1, 5.4.2, 6.4}'''<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]B8.1 Les déplacements géographiques prévus et les diminutions de la biomasse animale marine mondiale et du potentiel de capture de poissons sont plus prononcés dans le cadre du RCP8.5 que pour le RCP2.6, ce qui accroît les risques sur les revenus et les moyens de subsistance des communautés humaines dépendantes, particulièrement dans les régions économiquement vulnérables (degré de confiance moyen). Ces estimations de redistribution des ressources et de leur abondance augmentent les risques de conflits entre les pêcheries, les autorités ou les communautés (degré de confiance moyen). Les défis de gestion de la pêche sont très répandus dans le cadre du RCP8.5 avec des zones sensibles régionales tels que l'Arctique et l'océan Pacifique tropical (degré de confiance moyen). {3.5.2, 5.4.1, 5.4.2, 5.5.2, 5.5.3, 6.4.2, Figure RID.3}<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto3.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]B8.2 Le déclin des récifs coralliens d'eau chaude devrait compromettre considérablement les services qu'ils fournissent à la société, tels que l'alimentation (degré de confiance élevé), la protection côtière (degré de confiance élevé) et le tourisme (degré de confiance moyen). L'augmentation des risques pour la sécurité des produits de la mer (degré de confiance moyen) associée à la diminution de la disponibilité des produits de la mer devrait accroître le risque pour la santé nutritionnelle dans certaines communautés qui dépendent fortement des produits de la mer (degré de confiance moyen), comme celles de l'Arctique, de l'Afrique de l'Ouest et des petits États insulaires en voie de développement. De telles conséquences aggravent les risques liés à d'autres changements dans l'alimentation et les systèmes alimentaires causés par les changements sociaux et économiques et par les effets du changement climatique sur les terres émergées (degré de confiance moyen). {3.4.3, 5.4.2, 6.4.2}<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto3.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]B8.3 Le réchauffement planétaire compromet la qualité sanitaire des produits de la mer (degré de confiance moyen) par l'exposition humaine à une bioaccumulation élevée de polluants organiques persistants et de mercure dans les plantes et les animaux marins (degré de confiance moyen), l'augmentation de la prévalence des pathogènes flottants du genre ''Vibrio'' (degré de confiance moyen) et une probabilité accrue de prolifération d'algues toxiques (degré de confiance moyen). On prévoit que ces problèmes affecteront particulièrement les collectivités humaines qui consomment beaucoup de fruits de mer, comme les collectivités autochtones côtières (degré de confiance moyen), ainsi que les secteurs économiques comme la pêche, l'aquaculture et le tourisme (degré de confiance élevé). {3.4.3, 5.4.2, Encadré 5.3}<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto3.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]B8.4 Les impacts du changement climatique sur les écosystèmes marins et leurs services mettent en péril des dimensions culturelles clés de la vie et des moyens de subsistance (degré de confiance moyen), notamment en modifiant la répartition ou l'abondance des espèces utilisées et en réduisant l'accès aux zones de pêche ou de chasse. Cela comprend la perte potentiellement rapide et irréversible de la culture et des connaissances locales et autochtones, ainsi que des conséquences négatives sur l'alimentation traditionnelle et la sécurité alimentaire, sur les aspects esthétiques et sur les activités récréatives marines (degré de confiance moyen). {3.4.3, 3.5.3, 5.4.2}<br />
<br />
'''B9. L'élévation du niveau moyen et extrême de la mer, ainsi que le réchauffement et l'acidification des océans, devraient exacerber les risques pour les communautés humaines dans les zones côtières de faible altitude (degré de confiance élevé). Dans les communautés humaines de l'Arctique sur des terres en pente douce et dans les atolls urbains, les risques devraient être modérés à élevés même dans un scénario de faibles émissions (RCP2.6) (degré de confiance moyen), jusqu’à atteindre les limites d'adaptation (degré de confiance élevé). Dans un scénario d'émissions élevées (RCP8.5), les régions deltaïques et les villes côtières riches en ressources devraient connaître des niveaux de risque modérés à élevés après 2050 dans le cadre de l'adaptation actuelle (degré de confiance moyen). Une adaptation ambitieuse, comprenant une gouvernance transformatrice, devrait réduire les risques (degré de confiance élevé), mais avec des avantages selon le contexte {4.3.3, 4.3.4, 6.9.2, Encadré 9, SM4.3, Figure RID.5}'''<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto3.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]]B9.1 En l'absence d'efforts d'adaptation plus ambitieux qu'aujourd'hui, et selon la tendance actuelle d'exposition et de vulnérabilité croissantes des populations côtières, les risques tels que l'érosion et la perte de terres, les inondations, la salinisation et les conséquences en cascade dus à la hausse moyenne du niveau des océans et aux événements extrêmes devraient augmenter considérablement au cours du siècle, tous scénarios confondus (degré de confiance très élevé). Selon les mêmes hypothèses, les dommages annuels causés par les inondations côtières devraient être multipliés par 2 ou par 3 d'ici 2100 par rapport à aujourd'hui (degré de confiance élevé). {4.3.3, 4.3.4, Encadré 6.1, 6.8, SM4.3, Figures RID.4 et RID.5}<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto3.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]B9.2 Les populations vulnérables dans les environnements de récifs coralliens, les atolls urbains et les sites arctiques de faible altitude seront confrontées à des risques élevés à très élevés d’élévation du niveau des océans bien avant la fin de ce siècle dans le cas de scénarios à émissions élevées. Cela implique d'atteindre les limites de l'adaptation, c'est-à-dire les points où les objectifs d'un acteur (ou les besoins du système) ne peuvent être protégés des risques intolérables par des actions d'adaptation (degré de confiance élevé). L'atteinte des limites d'adaptation (p. ex. biophysique, géographique, financière, technique, sociale, politique et institutionnelle) dépend du scénario d'émissions et de la tolérance au risque propre au contexte considéré, et devrait s'étendre à d'autres zones au-delà de 2100, en raison de l'élévation à long terme du niveau des océans (degré de confiance moyen). Certains pays insulaires devraient devenir inhabitables en raison des changements des océans et de la cryosphère liés au climat (degré de confiance moyen), mais les seuils d'habitabilité restent extrêmement difficiles à évaluer. {4.3.4, 4.4.2, 4.4.2, 4.4.3, 5.5.2, Encadré 9, SM4.3, RID C1, Glossaire, Figure RID.5}<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto3.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]]B9.3 À l'échelle mondiale, un rythme plus lent des changements des océans et de la cryosphère liés au climat offre de meilleures possibilités d'adaptation (degré de confiance élevé). Il est certain qu'une adaptation ambitieuse comprenant une gouvernance pour un changement transformateur a le potentiel de réduire les risques dans de nombreux endroits, mais ces avantages peuvent varier d'un endroit à l'autre. À l'échelle mondiale, la protection côtière peut diviser les risques d'inondation par 2 ou 3 au cours du {{s|XXI}}, mais dépend d'investissements de l'ordre de plusieurs dizaines à plusieurs centaines de milliards de dollars US par an (degré de confiance élevé). Si ces investissements sont généralement rentables pour les zones urbaines densément peuplées, on peut remettre en cause le fait que les zones rurales et les zones les plus pauvres puissent se le permettre, le coût annuel relatif pour certains petits États insulaires s'élevant à plusieurs pour cent du PIB (degré de confiance élevé). Même avec des efforts d'adaptation importants, les risques résiduels et les pertes associées devraient se produire (degré de confiance moyen), mais les limites de l'adaptation spécifiques au contexte et les risques résiduels restent difficiles à évaluer. {4.1.3, 4.2.2.4, 4.2.2.4, 4.3.1, 4.3.2, 4.3.4, 4.4.3, 6.9.1, 6.9.2, Encadré 1-2 du chapitre 1, RID4.3, Figure RID.5}<br />
<br />
[[Image:Rapport spécial du GIEC sur l%u2019océan et la cryosphère SROCC-RID4.png|1000px]]<br />
<br />
'''Figure RID.4''' : Effet de l'élévation régionale du niveau de la mer sur les phénomènes extrêmes associés dans les zones côtières. a) Illustration schématique des phénomènes extrêmes de niveaux de la mer et de leur récurrence moyenne dans le passé récent (1986-2005) et dans le futur. En raison de l'élévation du niveau moyen des océans, on prévoit que les niveaux locaux de la mer qui se sont produits une fois par siècle (événements centennaux historiques ECH) se reproduiront plus fréquemment à l'avenir. b) L'année où les ECH devraient se reproduire une fois par an en moyenne selon le RCP8.5 et selon le RCP2.6, dans les 439 sites côtiers où les observations sont suffisantes. L'absence de cercle indique une incapacité d'effectuer une évaluation en raison d'un manque de données, mais n'indique pas l'absence d'exposition et de risque. Plus le cercle est sombre, plus cette transition est prévue tôt. La plage probable est de ± 10 ans quand cette transition est prévue avant 2100. Les cercles blancs (33{{lié}}% des lieux selon le RCP2.6 et 10{{lié}}% selon le RCP8.5) indiquent que les ECH ne devraient pas se reproduire tous les ans avant 2100. c) Une indication des sites où cette transition des ECH en événement annuel devrait se produire plus de 10 ans plus tard dans le cadre du RCP2.6, comparativement au RCP8.5. Comme les scénarios conduisent à de petites différences d'ici 2050 dans de nombreux sites, les résultats ne sont pas montrés ici pour le RCP4.5, mais ils sont disponibles au chapitre 4. {4.2.3, Figure 4.10, Figure 4.12}<br />
<br />
== RID.C Mise en oeuvre de réponses aux changements dans l'océan et la cryosphère ==<br />
<br />
=== Défis ===<br />
'''C1. Les impacts des changements liés au climat dans les océans et la cryosphère mettent de plus en plus au défi les efforts actuels de gouvernance pour élaborer et mettre en œuvre des mesures d'adaptation à l'échelle locale et mondiale et, dans certains cas, les pousser à leurs limites. Les personnes les plus exposées et les plus vulnérables sont souvent celles dont la capacité de réaction est la plus faible (degré de confiance élevé). {1.5, 1.7, cases de chapitre 2 à 3 du chapitre 1, 2.3.1, 2.3.2, 2.3.2, 2.3.3, 2.4, 3.2.4, 3.4.3, 3.5.2, 3.5.3, 3.5.3, 4.1, 4.3.3, 4.4.3, 5.5.2, 5.5.3, 6.9}'''<br />
<br />
[[Image:picto1.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto3.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]C1.1 Les échelles temporelles des impacts du changement climatique dans l'océan et la cryosphère et leurs conséquences sociétales opèrent sur des horizons temporels plus longs que ceux des mécanismes de gouvernance (par exemple les cycles de planification, les cycles de prise de décisions publiques et institutionnelles et les instruments financiers). De telles différences temporelles mettent à l'épreuve la capacité des sociétés à se préparer et à réagir de façon adéquate aux changements à long terme, y compris aux variations de la fréquence et de l'intensité des événements extrêmes (degré de confiance élevé). Les glissements de terrain et les inondations dans les régions de haute montagne, les risques pour les espèces et les écosystèmes importants de l'Arctique, ainsi que pour les nations et les îles de faible altitude, pour les petits États insulaires, les autres régions côtières et les écosystèmes des récifs coralliens en sont des exemples. {2.3.2, 3.5.2, 3.5.4, 4.4.3, 5.2, 5.3, 5.4, 5.5.1, 5.5.2, 5.5.3, 6.9}<br />
<br />
[[Image:picto1.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto3.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]C1.2 Les mécanismes de gouvernance (par exemple les aires marines protégées, les plans d'aménagement du territoire et les systèmes de gestion de l'eau) sont, dans de nombreux contextes, trop fragmentés entre les frontières administratives et les différents secteurs pour apporter des réponses intégrées aux risques croissants et en cascade liés aux changements climatiques dans les océans et/ou la cryosphère (degré de confiance élevé). La capacité des systèmes de gouvernance des régions polaires et océaniques à réagir aux impacts du changement climatique s'est récemment renforcée, mais cette évolution n'est pas suffisamment rapide ou robuste pour faire face à l'ampleur des risques croissants prévus (degré de confiance élevé). En haute montagne, dans les régions côtières et les petites îles, il est également difficile de coordonner les réponses d'adaptation au changement climatique, en raison des nombreuses interactions des facteurs de risque climatiques et non climatiques (tels que l'inaccessibilité, les tendances de la démographie et de l’urbanisme ou l'affaissement des terres dû aux activités locales) entre échelles, secteurs et domaines politiques (degré de confiance élevé) {2.3.1, 3.5.3, 4.4.3, 5.4.2, 5.5.5.2, 5.3, 5.3, encadré 5.6 et 6.9, encadré transversal 3 du Chapitre 1}<br />
<br />
[[Image:picto1.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto3.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]C1.3 Il existe un large éventail d'obstacles et de limites à l'adaptation au changement climatique dans les écosystèmes (degré de confiance élevé). Les limites comprennent l'espace dont les écosystèmes ont besoin, les facteurs non climatiques et les impacts humains qui doivent être pris en compte dans le cadre des mesures d'adaptation, la diminution de la capacité d'adaptation des écosystèmes en raison des changements climatiques et le ralentissement des taux de rétablissement des écosystèmes par rapport à la répétition des conséquences climatiques, la disponibilité des technologies, des connaissances et des soutiens financiers, et les mécanismes de gouvernance actuels (degré de confiance moyen). {3.5.4, 5.5.2}<br />
<br />
[[Image:picto1.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto3.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]C1.4 Il existe des obstacles financiers, technologiques, institutionnels et autres à la mise en œuvre de réponses aux impacts négatifs actuels et futurs des changements climatiques dans l'océan et la cryosphère, qui entravent le renforcement de la résilience et les mesures de réduction des risques (degré de confiance élevé). La question de savoir si ces obstacles réduisent l'efficacité de l'adaptation ou correspondent aux limites de l'adaptation dépend des circonstances propres au contexte, du rythme et de l'ampleur des changements climatiques et de la possibilité des sociétés à transformer leur capacité d'adaptation en réponses efficaces. La capacité d'adaptation diffère toujours d'une communauté et d'une société à l'autre et au sein d'une même communauté et d'une même société (degré de confiance élevé). Les personnes les plus exposées et les plus vulnérables aux aléas actuels et futurs dus aux changements des océans et de la cryosphère sont souvent celles qui ont la plus faible capacité d'adaptation, en particulier dans les îles et les zones côtières de faible altitude, dans les régions arctiques et de haute montagne où le développement est difficile (degré de confiance élevé). {2.3.1, 2.3.2, 2.3.2, 2.3.7, Encadré 2.4, 3.5.2, 4.3.4, 4.4.2, 4.4.3, 5.5.2, 6.9, cases 2 et 3 du chapitre 1, case 9 de la section transversale}<br />
<br />
=== Renforcer les options de réponse ===<br />
'''C2. Les services et les options de grande portée fournis par les écosystèmes liés à l'océan et à la cryosphère peuvent être soutenus par la protection, la restauration, la gestion écosystémique préventive de l'utilisation des ressources renouvelables et la réduction de la pollution et autres facteurs de stress (degré de confiance élevé). La gestion intégrée de l'eau (degré de confiance moyen) et l'adaptation écosystémique (degré de confiance élevé) réduisent les risques climatiques au niveau local et offrent de multiples avantages pour la société. Toutefois, il existe des contraintes écologiques, financières, institutionnelles et de gouvernance pour de telles actions (degré de confiance élevé) et, dans de nombreux contextes, l'adaptation basée sur les écosystèmes ne sera efficace que pour les niveaux de réchauffement les plus faibles (degré de confiance élevé). {2.3.1, 2.3.1, 2.3.3, 3.2.4, 3.5.2, 3.5.4, 4.4.2, 5.2.2, 5.4.2, 5.5.1, 5.5.2, figure RID.5}'''<br />
<br />
[[Image:picto1.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto3.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]C2.1 Les réseaux d'aires protégées aident à maintenir les services écosystémiques, y compris l'absorption et le stockage du carbone, et permettent de futures options d'adaptation fondées sur les écosystèmes en facilitant les déplacements vers les pôles et en altitude des espèces, des populations et des écosystèmes qui se produisent en réponse au réchauffement et à la montée du niveau de la mer (degré de confiance moyen). Les barrières géographiques, la dégradation des écosystèmes, la fragmentation des habitats et les obstacles à la coopération régionale limitent le potentiel de ces réseaux pour soutenir les futurs changements d'aire de répartition des espèces dans les régions marines, de haute montagne et polaires. (degré de confiance élevé). {2.3.3, 3.2.3, 3.3.2, 3.3.2, 3.5.4, 5.5.2, encadré 3.4}<br />
<br />
[[Image:picto1.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto3.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]C2.2 La restauration de l'habitat terrestre et marin et les outils de gestion des écosystèmes tels que la relocalisation assistée des espèces et la coraliculture peuvent être efficaces localement pour améliorer l'adaptation basée sur les écosystèmes (degré de confiance élevé). De telles actions sont plus efficaces lorsqu'elles sont soutenues par la communauté, lorsqu'elles sont basées sur la science tout en utilisant le savoir local et le savoir autochtone, lorsqu'elles bénéficient d'un soutien à long terme qui inclut la réduction ou l'élimination des facteurs de stress non climatiques, et lorsqu'elles sont soumises aux niveaux de réchauffement les plus faibles (grande confiance). Par exemple, les options de restauration des récifs coralliens peuvent être inefficaces si le réchauffement planétaire dépasse 1,5°C, car les coraux sont déjà à haut risque (degré de confiance très élevé) aux niveaux actuels de réchauffement. {2.3.3.3,4.4.4.2, 5.3.7, 5.5.1, 5.5.2, encadré 5.5, Fig RID.3}<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]C2.3 Le renforcement des approches préventives, telles que la reconstitution des pêcheries surexploitées ou épuisées, et la réactivité des stratégies existantes de gestion des pêcheries réduit les impacts négatifs des changements climatiques sur les pêcheries, avec des avantages pour les économies régionales et les moyens de subsistance (degré de confiance moyen). Une gestion des pêcheries qui évalue et met à jour régulièrement les mesures au fil du temps, en s'appuyant sur des évaluations des tendances futures des écosystèmes, réduit les risques pour les pêcheries (degré de confiance moyen), mais a une capacité limitée de faire face aux changements des écosystèmes. {3.2.4, 3.5.2, 5.4.2, 5.5.2, 5.5.2, 5.5.3, figure RID.5}<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto3.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]C2.4 La restauration des écosystèmes côtiers végétalisés, tels que les mangroves, les marais littoraux et les herbiers marins (écosystèmes côtiers de " carbone bleu "), pourrait permettre d'atténuer les changements climatiques en augmentant l'absorption et le stockage du carbone d'environ 0,5% des émissions mondiales annuelles actuelles (degré de confiance moyen). Une meilleure protection et une meilleure gestion peuvent réduire les émissions de carbone de ces écosystèmes. Cumulées, ces mesures offrent également de multiples autres avantages, comme la protection contre les tempêtes, l'amélioration de la qualité de l'eau et favorisent la biodiversité et les pêcheries (degré de confiance élevé). L'amélioration de la quantification du stockage du carbone et des flux de gaz à effet de serre de ces écosystèmes côtiers réduira les incertitudes actuelles concernant les mesures, les bilans et leur vérification (degré de confiance élevé). {Encadré 4.3, 5.4, 5.5.1, 5.5.2, annexe I : Glossaire}<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto3.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]C2.5 Les énergies marines renouvelables peuvent contribuer à l'atténuation des changements climatiques et peuvent comprendre les énergies des vents marins, des marées, des vagues, des gradients thermiques et de salinité et des biocarburants d'algues. La demande émergente de sources d'énergie alternatives devrait créer des débouchés économiques pour le secteur des énergies marines renouvelables (degré de confiance élevé), bien que leur potentiel puisse également être affecté par les changements climatiques (degré de confiance faible). {5.4.2, 5.5.1, Figure 5.23}<br />
<br />
[[Image:picto1.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]]C2.6 Les approches de gestion de l'eau intégrées à de multiples échelles peuvent être efficaces pour faire face aux conséquences et tirer parti des possibilités découlant des changements de la cryosphère dans les régions de haute montagne. Ces approches renforcent également la gestion des ressources en eau par le développement et l'optimisation du stockage polyvalent et des lâchers d'eau des réservoirs (degré de confiance moyen) en tenant compte des impacts potentiellement négatifs sur les écosystèmes et les collectivités. La diversification des activités touristiques tout au long de l'année favorise l'adaptation dans les économies de montagne (degré de confiance moyen). {2.3.1, 2.3.5}<br />
<br />
'''C3. Les communautés côtières sont confrontées à des choix difficiles dans l'élaboration de réponses contextuelles et intégrées à l'élévation du niveau de la mer qui équilibrent les coûts, les avantages et les compromis des options disponibles et qui peuvent être ajustés avec le temps (degré de confiance élevé). Tous les types d'options, y compris la protection, l'hébergement, l'adaptation écosystémique, l'avancée et le recul des côtes, dans la mesure du possible, peuvent jouer un rôle important dans ces réponses intégrées (degré de confiance élevé). {4.4.4.2, 4.4.3, 4.4.4, 6.9.1, encadré 9 ; Figure RID.5}'''<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto3.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]]C3.1 Plus le niveau de la mer monte, plus il est difficile de protéger les côtes, principalement en raison de barrières économiques, financières et sociales plutôt qu'en raison de limites techniques (degré de confiance élevé). Dans les décennies à venir, la réduction des facteurs locaux d'exposition et de vulnérabilité tels que l'urbanisation côtière et l'affaissement dû à l'homme constituera une réponse efficace (degré de confiance élevé). Lorsque l'espace est limité et que la valeur des biens exposés est élevée (par exemple dans les villes), la protection par la méthode dure (par exemple les digues) sera probablement une option d'intervention rentable au XXIe siècle, compte tenu des particularités du contexte (degré de confiance élevé) mais les zones à ressources limitées pourraient ne pas être en mesure de se permettre ces investissements. Là où l'espace est disponible, l'adaptation fondée sur les écosystèmes peut réduire les risques côtiers et offrir de multiples autres avantages tels que le stockage du carbone, l'amélioration de la qualité de l'eau, la conservation de la biodiversité et le soutien aux moyens de subsistance (degré de confiance moyen). {4.3.2, 4.4.2, Encadré 4.1, Encadré 9, Figure SPM.5}<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto3.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]]C3.2 Certaines mesures d'aménagement du littoral, telles que les systèmes d'alerte précoce et la protection des bâtiments contre les inondations, sont souvent à la fois peu coûteuses et très rentables au niveau actuel de la mer (degré de confiance élevé). L'élévation prévue du niveau de la mer et l'augmentation des risques côtiers rendent certaines de ces mesures moins efficaces si elles ne sont pas combinées à d'autres mesures (degré de confiance élevé). Tous les types d'options, y compris la protection, l'hébergement, l'adaptation écosystémique, l'avancée côtière et la relocalisation planifiée, si d'autres localités sont disponibles, peuvent jouer un rôle important dans ces réponses intégrées (degré de confiance élevé). Lorsque la communauté touchée est de petite taille ou à la suite d'une catastrophe, il vaut la peine d'envisager de réduire les risques en planifiant des déplacements côtiers si d'autres lieux sûrs sont disponibles. Une telle relocalisation planifiée peut être soumise à des contraintes, socialement, culturellement, financièrement et politiquement (degré de confiance très élevé). {4.4.2.2, Encadré 4.1, Encadré 9, RID B3}<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto3.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]]C3.3 Les réponses à l'élévation du niveau de la mer et à la réduction des risques qui y sont associés posent à la société de profonds défis de gouvernance en raison de l'incertitude quant à l'ampleur et au rythme de l'élévation future du niveau de la mer, des compromis difficiles à trouver entre les objectifs sociétaux (par exemple la sécurité, la conservation, le développement économique, l’équité intra-génération et entre générations), des ressources limitées, des intérêts et valeurs contradictoires entre les différentes parties prenantes (degré de confiance élevé). Ces défis peuvent être atténués à l'aide de combinaisons appropriées à l'échelle locale d'analyse de décisions, de planification de l'usage des terres, de participation du public, de divers systèmes de connaissances et d'approches de résolution des conflits qui sont ajustées au fil du temps en fonction des changements de circonstances (degré de confiance élevé). {Encadré 5 du chapitre 1, 4.4.3, 4.4.4, 4.4.4, 6.9}<br />
<br />
[[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]][[Image:picto3.svg|20px]][[Image:picto0.svg|20px]]C3.4 Malgré les grandes incertitudes quant à l'ampleur et au rythme de l'élévation du niveau de la mer après 2050, de nombreuses décisions concernant les zones côtières, dont l'horizon temporel va de plusieurs décennies à plus d'un siècle, sont actuellement prises (par exemple, des infrastructures essentielles, des ouvrages de protection côtière, la planification urbaine) et peuvent être améliorées en tenant compte de la hausse relative du niveau de la mer, en favorisant des réponses souples (c’est-à-dire celles qui peuvent être adaptés au fil du temps) appuyées par des systèmes de surveillance des signaux d'alerte précoce, en ajustant périodiquement les décisions (c’est-à-dire par la prise de décisions adaptative), en utilisant des approches décisionnelles solides, le jugement des experts, la construction de scénarios et de multiples systèmes de connaissances (degré de confiance élevé). L'amplitude de l'élévation du niveau de la mer dont il faut tenir compte pour planifier et mettre en œuvre des interventions côtières dépend de la tolérance au risque des parties prenantes. Les parties prenantes ayant une plus grande tolérance au risque (par exemple, celles qui planifient des investissements qui peuvent être très facilement adaptés à des conditions imprévues) préfèrent souvent utiliser la plage probable des projections, tandis que les parties prenantes ayant une plus faible tolérance au risque (par exemple, celles qui prennent des décisions concernant des infrastructures critiques) considèrent également le niveau moyen des océans et le niveau local de la mer au-dessus du haut de la plage probable (globalement 1,1 m selon le RCP8,5 d'ici 2100) et des méthodes caractérisées par une confiance moindre comme la consultation d'experts. {1.8.1, 1.9.2, 4.2.3, 4.4.4, figure 4.2, encadré 5 du chapitre 1, figure RID.5, RID B3.}<br />
<br />
[[Image:Rapport_spécial_du_GIEC_sur_l%25u2019océan_et_la_cryosphère_SROCC-RID5ab.png|1000px]]<br />
[[Image:Rapport_spécial_du_GIEC_sur_l%25u2019océan_et_la_cryosphère_SROCC-RID5cd.png|1000px]]<br />
<br />
'''Figure RID.5''' : Risques d'élévation du niveau de la mer et réponses. Le terme réponse est utilisé ici au lieu de adaptation parce que certaines réponses, comme le recul, peuvent ou non être considérées comme une adaptation. Le panneau a) montre le risque combiné d'inondation, d'érosion et de salinisation des côtes pour les types géographiques illustrés en 2100, en raison de l'évolution des niveaux moyens et extrêmes des océans selon les scénarios RCP2.6 et RCP8.5 et selon deux scénarios de réponse. Les risques associés aux PCR 4.5 et 6.0 n'ont pas été évalués en raison d'un manque de documentation sur les types géographiques évalués. L'évaluation ne tient pas compte des changements du niveau extrême de la mer au-delà de ceux qui sont directement induits par l'élévation du niveau moyen des océans ; les niveaux de risque pourraient augmenter si d'autres changements du niveau extrême de la mer étaient pris en compte (par exemple à cause des changements dans l'intensité des cyclones). Le panneau a) examine un scénario socio-économique avec une densité de population côtière relativement stable au cours du siècle {SM4.3.2}. Les risques pour les régions géographiques illustratives ont été évalués en fonction des changements relatifs du niveau de la mer projetés pour une série d'exemples précis : New York, Shanghai et Rotterdam pour les villes côtières riches en ressources couvrant un large éventail d'expériences d'intervention ; Tarawa Sud, Fongafale et Male' pour les atolls urbains ; Mekong et Ganges-Brahmaputra-Meghna pour les grands deltas agricoles tropicaux ; et Bykovskiy, Shishmaref,Kivalina, Tuktoyaktuk et Shingle Point pour les collectivités de l'Arctique situées dans des régions non soumises à un ajustement glacio-isostatique rapide {4.2, 4.3.4, SM4.2}. L'évaluation distingue deux scénarios de réponse contrastés. L'expression "pas de réponse ou réponse modérée " décrit les efforts déployés à ce jour (c’est-à-dire aucune autre mesure importante ou aucun nouveau type de mesures). La " réponse potentielle maximale" représente une combinaison de réponses mises en œuvre dans toute leur ampleur et donc des efforts supplémentaires importants par rapport à aujourd'hui, en supposant un minimum d'obstacles financiers, sociaux et politiques. L'évaluation a été effectuée pour chaque scénario d'élévation du niveau de la mer et d'intervention, tel qu'indiqué par les couleurs dans la figure ; les niveaux de risque intermédiaires sont interpolés {4.3.3}. Les critères d'évaluation comprennent l'exposition et la vulnérabilité (densité des actifs, niveau de dégradation des écosystèmes tampons terrestres et marins), les risques côtiers (inondations, érosion du littoral, salinisation), les réactions in situ (défenses côtières artificielles, restauration ou création de nouvelles zones tampons naturelles, et gestion de l’affaissement des sols) et le déplacement planifié. Le déplacement planifié fait référence à la retraite ou au déplacement accompagné décrit au chapitre 4, c'est-à-dire à des mesures proactives et à l'échelle locale visant à réduire les risques en déplaçant des personnes, des biens et des infrastructures. Le déplacement forcé n'est pas pris en compte dans cette évaluation. Le panneau a) met également en évidence la contribution relative des interventions in situ et des déménagements prévus à la réduction totale des risques. Le panneau b) illustre schématiquement la réduction des risques (flèches verticales) et l’ajournement des risques (flèches horizontales) par des mesures d'atténuation et/ou des réponses à la montée du niveau de la mer. Le panneau c) résume et évalue les réponses à l'élévation du niveau de la mer suivant l'efficacité, les coûts, les co-avantages, les inconvénients, l'efficience économique et les défis connexes en matière de gouvernance {4.4.2}. Le panneau d) présente les étapes génériques d'une approche décisionnelle adaptative, ainsi que les conditions clés permettant de réagir à l'élévation du niveau de la mer {4.4.4 ; 4.4.5}<br />
<br />
=== Conditions favorables ===<br />
'''C4. Pour favoriser la résilience aux changements climatiques et le développement durable, il est essentiel de réduire d'urgence et de manière ambitieuse les émissions et de coordonner des mesures d'adaptation soutenues et de plus en plus ambitieuses (degré de confiance très élevé). L'intensification de la coopération et de la coordination entre les autorités gouvernementales à travers les échelles spatiales et les horizons de planification est un élément clé pour mettre en œuvre des réponses efficaces aux changements liés au climat dans l'océan et la cryosphère. L'éducation et la connaissance du climat, le suivi et la prévision, l'utilisation de toutes les sources de connaissances disponibles, le partage des données, de l'information et des connaissances, le financement, la lutte contre la vulnérabilité sociale et pour l'équité, et le soutien institutionnel sont également essentiels. Ces investissements permettent le renforcement des capacités, l'apprentissage social et la participation à l'adaptation en fonction du contexte, ainsi que la négociation de compromis et l’obtention de co-avantages pour réduire les risques à court terme et renforcer la résilience et la durabilité à long terme. (degré de confiance élevé) Ce rapport reflète l'état de la science des océans et de la cryosphère pour les faibles niveaux de réchauffement planétaire (1,5°C), tel qu'il est évalué dans les rapports antérieurs du GIEC et de l'IPBES. {1.1, 1.5, 1.8.3, 2.3.1, 2.3.1, 2.3.2, 2.4, figure 2.7, 2.5, 3.5.2, 3.5.4, 4.4, 5.2.2, case 5.3, 5.4.2, 5.5.2, 6.4.3, 6.5.3, 6.8, 6.9, section 9 de la Figure RID.5}'''<br />
<br />
[[Image:picto1.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto3.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]C4.1 Compte tenu des changements observés et prévus dans l'océan et la cryosphère, de nombreux pays auront du mal à s'adapter, même avec des mesures d'atténuation ambitieuses (degré de confiance très élevé). Dans un scénario d'émissions élevées, de nombreuses communautés dépendant de l'océan et de la cryosphère devraient faire face à des limites d'adaptation (par exemple biophysiques, géographiques, financières, techniques, sociales, politiques et institutionnelles) pendant la seconde moitié du XXIe siècle. Par comparaison, les scénarios à faibles émissions limitent les risques liés aux changements de l’océan et de la cryosphère au cours du siècle actuel et au-delà et permettent des réponses plus efficaces (degré de confiance élevé), tout en créant des co-avantages. Des changements économiques et institutionnels profonds et transformateurs permettront un développement résilient aux changements climatiques dans le contexte de l'océan et de la cryosphère (degré de confiance élevé). {1.1, 1.4-1.7, cases 1-3 des chapitres 1, 2.3.1, 2.4, case 3.2, figure 3.4, case 7 des chapitres 3, 3.4.3, 4.2.2, 4.2.3, 4.2.3, 4.3.4, 4.4.4, 4.4.2, 4.4.3, 4.4.6, 5.4.2, 5.5.3, 6.9.2, case 9.2 des chapitres 9, figure RID.5}<br />
<br />
[[Image:picto1.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto3.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]C4.2 L'intensification de la coopération et de la coordination entre les autorités à différentes échelles, juridictions, secteurs, domaines politiques et horizons de planification peut permettre des réponses efficaces aux changements dans l'océan, la cryosphère et à l'élévation du niveau de la mer (degré de confiance élevé). La coopération régionale, y compris par les traités et les conventions, peut appuyer les mesures d'adaptation ; toutefois, la réponse aux conséquences et aux pertes résultant des changements dans l'océan et la cryosphère est rendue possible par les politiques régionales dans une mesure actuellement limitée (degré de confiance élevé). Les arrangements institutionnels qui établissent des liens solides à plusieurs niveaux avec les collectivités locales et autochtones favorisent l'adaptation (degré de confiance élevé). La coordination et la complémentarité entre les politiques régionales nationales et transfrontières peuvent appuyer les efforts visant à faire face aux risques pour la sécurité et la gestion des ressources, telles que l'eau et les pêcheries (degré de confiance moyen). {2.3.1, 2.3.2, 2.4, encadré 2.4, 2.5, 3.5.2, 3.5.3, 3.5.3, 3.5.4, 4.4.4, 4.4.5, tableau 4.9, 5.5.2, 6.9.2}<br />
<br />
[[Image:picto1.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto3.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]C4.3 L'expérience acquise à ce jour - par exemple, en réponse à l'élévation du niveau de la mer, aux risques liés à l'eau dans certaines hautes montagnes et aux risques liés au changement climatique dans l'Arctique - révèle également l'influence habilitante d'une perspective à long terme dans la prise de décisions à court terme, la prise en compte explicite des incertitudes des risques propres au contexte après 2050 (degré de confiance élevé), et le renforcement des capacités en termes de gouvernance pour faire face aux risques complexes (degré de confiance moyen). {2.3.1, 3.5.4, 4.4.4, 4.4.5, Tableau 4.9, 5.5.2, 6.9, Figure RID.5}<br />
<br />
[[Image:picto1.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto3.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]C4.4 Les investissements dans l'éducation et le renforcement des capacités à différents niveaux et échelles facilitent l'apprentissage social et la capacité à long terme de réagir en fonction du contexte pour réduire les risques et améliorer la résilience (degré de confiance élevé). Les activités spécifiques comprennent l'utilisation de multiples systèmes de connaissances et d'informations climatiques régionales dans la prise de décision, et l'engagement des communautés locales, des peuples autochtones et des parties prenantes dans des arrangements de gouvernance adaptative et des cadres de planification (degré de confiance moyen). La promotion des connaissances climatiques et l'utilisation des systèmes de connaissances locales, autochtones et scientifiques permettent un apprentissage social et une sensibilisation du public et de lui permettre de comprendre les risques et le potentiel de réponse propres à la localité (degré de confiance élevé). De tels investissements peuvent développer et, dans de nombreux cas, transformer les institutions existantes et permettre la mise en place de mécanismes de gouvernance informés, interactifs et adaptatifs (degré de confiance élevé). {1.8.3, 2.3.2, Figure 2.7, Encadré 2.4, 2.4, 3.5.2, 3.5.4, 4.4.4, 4.4.5, Tableau 4.9, 5.5.2, 6.9}<br />
<br />
[[Image:picto1.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto3.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]C4.5 La surveillance et la prévision des changements dans l'océan et la cryosphère en fonction du contexte éclairent la planification et la mise en œuvre de l'adaptation et facilitent la prise de décisions éclairées sur les compromis entre les gains à court et à long terme (degré de confiance moyen). La surveillance soutenue à long terme, le partage des données, de l'information et des connaissances et l'amélioration des prévisions contextuelles, ainsi que les systèmes d'alerte précoce pour prévoir les phénomènes El Niño/La Niña les plus extrêmes, les cyclones tropicaux et les vagues de chaleur marines, aident à gérer les impacts négatifs des changements océaniques comme les pertes dans les pêches et les impacts négatifs sur la santé humaine, la sécurité alimentaire, l'agriculture, les récifs coralliens, l'aquaculture, les incendies, le tourisme, la préservation, la sécheresse et les crues ((degré de confiance élevé). {2.4, 2.5, 3.5.2, 4.4.4, 5.5.2, 6.3.1, 6.3.3, 6.4.3, 6.5.3, 6.9}<br />
<br />
[[Image:picto1.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto3.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]C4.6 L'établissement de priorités dans les mesures de lutte contre la vulnérabilité sociale et pour l'équité étaye les efforts visant à promouvoir une résilience au climat juste et équitable et le développement durable (degré de confiance élevé), et peut être facilité par la création de cadres communautaires sûrs permettant une participation significative du public, la délibération et la résolution des conflits (degré de confiance moyen). {Encadré 2.4, 4.4.4, 4.4.5, Tableau 4.9, Figure RID.5}<br />
<br />
[[Image:picto1.svg|20px]][[Image:picto2.svg|20px]][[Image:picto3.svg|20px]][[Image:picto4.svg|20px]]C4.7 Cette évaluation de l'océan et de la cryosphère dans un climat en évolution révèle les avantages d'une atténuation ambitieuse et d'une adaptation efficace pour le développement durable et, inversement, les coûts et les risques croissants d'une action tardive. Le potentiel de cartographie des Scénarios de Développement Résilients au Climat varie à l'intérieur des régions océaniques, des régions de haute montagne et des régions polaires et entre elles. La réalisation de ce potentiel dépend d’un changement transformateur. Cela souligne l'urgence de donner la priorité à une action dans les meilleurs délais, ambitieuse, coordonnée et durable. (degré de confiance très élevé) {1.1, 1.8, Encadré 1, 2.3, 2.4, 3.5, 4.2.1, 4.2.2, 4.2.2, 4.3.4, 4.4, Tableau 4.9, 5.5, 6.9, Encadré 9, Figure RID}<br />
<br />
== Notes ==<br />
{{Références}}</div>Frédéric Conrottehttps://wiki.citoyenspourleclimat.org/index.php?title=Module:List&diff=68Module:List2019-11-18T12:08:23Z<p>Frédéric Conrotte : Page créée avec « local export = {}; -- Cached function for performance local _table_insert = table.insert; local _table_concat = table.concat; local str = require('Module:String'); local... »</p>
<hr />
<div>local export = {};<br />
<br />
-- Cached function for performance<br />
local _table_insert = table.insert;<br />
local _table_concat = table.concat;<br />
local str = require('Module:String');<br />
local _getBoolean = str._getBoolean;<br />
<br />
local function _table_join( t, sep )<br />
local type1 = type( t[1] );<br />
if type1 == 'string' then<br />
local seq = {};<br />
for _, item in ipairs( t ) do<br />
_table_insert( seq, item );<br />
end<br />
return _table_concat( seq, sep );<br />
elseif type1 == 'table' then<br />
local seq = {};<br />
for _, tab in ipairs( t ) do<br />
for _, item in ipairs( tab ) do<br />
_table_insert( seq, item );<br />
end<br />
end<br />
return seq;<br />
else<br />
return nil;<br />
end<br />
end<br />
export._t_join = _table_join;<br />
table.join = _table_join;<br />
<br />
--[[<br />
list<br />
<br />
]]<br />
local function list( frame )<br />
frame = frame:getParent();<br />
local trim = _getBoolean( frame.args.trim, true );<br />
local all = _getBoolean( frame.args.all, false );<br />
local separator = frame.args.separator or '&nbsp;<b>·</b> ';<br />
local items = {};<br />
for _, item in ipairs( frame.args ) do<br />
if trim then<br />
item = item:gsub('^%s+', ''):gsub('%s+$', '')<br />
end<br />
if all or item ~= '' then<br />
_table_insert( items, item );<br />
end<br />
end<br />
return _table_join( items, separator ) or ''<br />
end<br />
export.list = list;<br />
<br />
return export;</div>Frédéric Conrottehttps://wiki.citoyenspourleclimat.org/index.php?title=Mod%C3%A8le:R%C3%A9f%C3%A9rences/documentation&diff=67Modèle:Références/documentation2019-11-18T12:07:51Z<p>Frédéric Conrotte : Page créée avec « ;Description :Ce modèle <section begin=description />positionne automatiquement les références au bon endroit (dans les pages de transclusion). C'est la même fonction... »</p>
<hr />
<div>;Description<br />
:Ce modèle <section begin=description />positionne automatiquement les références au bon endroit (dans les pages de transclusion). C'est la même fonction que <tt><nowiki><references /></nowiki></tt>. <br />'''{{sc|à placer obligatoirement}}''' pour permettre de générer les notes en fin du texte, (inutile pour <tt><nowiki><ref></ref></nowiki></tt>).<section end=description /><br />
<br />
<br />
<br />
;Syntaxe<br />
:<tt><nowiki>{{Références}}</nowiki></tt><br />
<br />
<br />
<br />
; Voir aussi<br />
*{{m|refl}} : utilisé en appel de note avec le même <tt>nom-de-l’ancre</tt>.<br />
*{{m|refa}} : utilisé en début de note avec le même <tt>nom-de-l’ancre</tt>.<br />
*{{m|Refancre}}<br />
* Pour des notes simples : utiliser les balises <tt><nowiki><ref></ref></nowiki></tt> (documentation : [[Aide:Gadget-Ref|Gadget Ref]]) <br />
*[[Aide:Espace « Page »#Syntaxe des notes de bas de page|Syntaxe des notes de bas de page]].<br />
<br />
<includeonly>[[Catégorie:Modèles de notes]]</includeonly><br />
<noinclude>[[Catégorie:Documentations]]</noinclude></div>Frédéric Conrottehttps://wiki.citoyenspourleclimat.org/index.php?title=Mod%C3%A8le:R%C3%A9f%C3%A9rences&diff=66Modèle:Références2019-11-18T12:07:34Z<p>Frédéric Conrotte : Page créée avec « <div style="column-count:{{{colonnes|1}}};-moz-column-count:{{{colonnes|1}}};-webkit-column-count:{{{colonnes|1}}};">{{#tag:references||group={{{groupe|{{{group|}}}}}}}}</... »</p>
<hr />
<div><div style="column-count:{{{colonnes|1}}};-moz-column-count:{{{colonnes|1}}};-webkit-column-count:{{{colonnes|1}}};">{{#tag:references||group={{{groupe|{{{group|}}}}}}}}</div><br />
<br />
<noinclude>{{documentation}}</noinclude></div>Frédéric Conrottehttps://wiki.citoyenspourleclimat.org/index.php?title=Mod%C3%A8le:Unit%C3%A9/documentation&diff=65Modèle:Unité/documentation2019-11-18T12:06:47Z<p>Frédéric Conrotte : Page créée avec « == Utilisation == Le modèle '''<nowiki>{{Unité}}</nowiki>''' permet d’écrire facilement et de w:Wikipédia:Conventions concernant les nombres#Usage des espaces ins... »</p>
<hr />
<div>== Utilisation ==<br />
Le modèle '''<nowiki>{{Unité}}</nowiki>''' permet d’écrire facilement et de [[w:Wikipédia:Conventions concernant les nombres#Usage des espaces insécables|typographier correctement]] un nombre suivi d’une unité ou d’un nom<ref>''[[w:Lexique des règles typographiques en usage à l'Imprimerie nationale|Lexique des règles typographiques en usage à l'Imprimerie nationale]]'', Imprimerie nationale, ISBN 978-2-7433-0482-9, p. 61-62, dont : « Un nombre en chiffres arabes ou romains ne sera jamais séparé du nom qui le précède ou qui le suit […] ».</ref>. Par rapport à une écriture directe, ses avantages sont :<br />
* éviter un retour à la ligne automatique entre le nombre et l’unité correspondante, comme dans « {{Unité|30|km}} » ;<br />
* faciliter l’écriture des exposants et des unités multiples, comme dans « {{Unité|10|m||s|-1}} » ;<br />
* mettre en forme le nombre automatiquement en groupant les chiffres par groupes de trois, comme dans « {{unité|30000|habitants}} ».<br />
<br />
Dans le cas d’un [[#Nombres seul|nombre seul]] il est préférable d’utiliser le mot magique [[mw:Help:Magic words#Formatting|<nowiki>{{formatnum:}}</nowiki>]].<br />
<br />
== Syntaxe ==<br />
* <tt><nowiki>{{</nowiki>Unité|''nombre''|''unité{{ind|1}}''|''exposant{{ind|1}}''|''unité{{ind|2}}''|''exposant{{ind|2}}''|''unité{{ind|3}}''|''exposant{{ind|3}}''|''unité{{ind|4}}''|''exposant{{ind|4}}''<nowiki>}}</nowiki></tt><br />
* <tt><nowiki>{{</nowiki>Unité|''nombre''|e=''puissance de 10''|''unité{{ind|1}}''|''exposant{{ind|1}}''|''symbole{{ind|2}}''|''unité{{ind|2}}''|''symbole{{ind|3}}''|''unité{{ind|3}}''|''unité{{ind|4}}''|''exposant{{ind|4}}''<nowiki>}}</nowiki></tt><br />
<br />
== Paramètres ==<br />
Le modèle peut prendre jusqu’à neuf paramètres numérotés et un paramètre nommé :<br />
<br />
{|class="wikitable" style="margin-left:2em"<br />
|-<br />
! Paramètre || Description || Type<br />
|-<br />
| <code>1=</code> || Valeur à afficher || '''Obligatoire'''<br />
|-<br />
| <code>e=</code> || Puissance de 10 à afficher || Facultatif<br />
|-<br />
| <code>2=</code> || Premier symbole || Facultatif<br />
|-<br />
| <code>3=</code> || Exposant du premier symbole || Facultatif<br />
|-<br />
| <code>4=</code> || Deuxième symbole || Facultatif<br />
|-<br />
| <code>5=</code> || Exposant du deuxième symbole || Facultatif<br />
|-<br />
| <code>6=</code> || Troisième symbole || Facultatif<br />
|-<br />
| <code>7=</code> || Exposant du troisième symbole || Facultatif<br />
|-<br />
| <code>8=</code> || Quatrième symbole || Facultatif<br />
|-<br />
| <code>9=</code> || Exposant du quatrième symbole || Facultatif<br />
|}<br />
<br />
Il est possible de spécifier une unité complexe à l’aide d’un paramètre seul ou de la décomposer sous la forme d’une liste <code>symbole|exposant</code>. Il est aussi possible de ne pas mettre d’exposant (quand il vaut 0) ; pour cela, il suffit de laisser celui-ci vide. Au maximum, il est possible d’afficher quatre symboles possédant chacun un exposant.<br />
<br />
'''ATTENTION''' :<br />
* Le premier paramètre, celui de la valeur à afficher, est mis en forme à l’aide du mot magique <code>[[m:Help:Magic_words|<nowiki>{{formatnum:}}</nowiki>]]</code>. Par conséquent :<br />
** '''il faut utiliser le point comme séparateur décimal''' (convention anglo-saxonne), '''et non la virgule''', dans le paramètre transmis au modèle. Le modèle affichera automatiquement le nombre suivant les conventions francophones.<br />
** le mot magique ne sait pas convertir les notations scientifiques exponentielles (utilisant le symbole ''e'' avant l’exposant entier) ; on placera l’exposant entier dans le paramètre nommé ''e'' ;<br />
** '''il ne faut pas insérer de séparateurs de milliers sous forme d’espace''' ou d’apostrophe : ils sont automatiquement ajoutés par le modèle sous forme d’espace (insécable), sauf pour la partie décimale, où, pour respecter la typographie recommandée, il est préférable de placer des espaces simples par groupes de trois chiffres.<br />
** il est cependant possible de grouper les chiffres autrement que par trois, en insérant explicitement une '''virgule''' comme séparateur (convention anglo-saxonne), laquelle sera transformée en espace (insécable) par le modèle.<br />
* Exemples :<br />
** « <code><nowiki>{{Unité|2,3|g}}</nowiki></code> » affiche « {{Unité|2,3|g}} », ce qui n’est sans doute pas le résultat attendu ;<br />
** entrer « <code><nowiki>{{Unité|2.3|g}}</nowiki></code> » pour afficher « {{Unité|2.3|g}} » ;<br />
** entrer « <code><nowiki>{{Unité|1002.3|km}}</nowiki></code> » pour afficher « {{Unité|1002.3|km}} » ;<br />
** noter encore « <code><nowiki>{{Unité|1234567890.123 456 78|¤}}</nowiki></code> » qui affiche « {{Unité|1234567890.123 456 78|¤}} », etc.<br />
<br />
== Exemples d’utilisation ==<br />
{| class="wikitable"<br />
|-<br />
! style="width:180px"|Syntaxe<br />
! Résultat<br />
! Commentaire<br />
|-<br />
| <nowiki>{{Unité|1234567}}</nowiki><br/><nowiki>{{Unité|1234567.89}}</nowiki><br/><nowiki>{{Unité|1.23456789|e=15}}</nowiki> || {{Unité|1234567}}<br/>{{Unité|1234567.89}}<br/>{{Unité|1.23456789|e=15}} || Cas d’utilisation minimale : une valeur seule (sans unité), éventuellement avec usage de puissances de 10 (usage scientifique) dans le paramètre nommé ''e'', formaté à l’aide du modèle {{m|x10}}. L’utilisation du modèle uniquement pour une valeur équivaut à l’utilisation du modèle spécial <code><nowiki>{{formatnum:}}</nowiki></code>.<br />
|-<br />
| <nowiki>{{Unité|10000|km}}</nowiki><br/><nowiki>{{Unité|10000|km/h}}</nowiki> || {{Unité|10000|km}}<br/>{{Unité|10000|km/h}} || Cas d’utilisation simple<!-- minimale --> : une valeur suivie d’un symbole.<br />
|-<br />
| <nowiki>{{Unité|10000|km|2}}</nowiki><br/><nowiki>{{Unité|10000|m|3}}</nowiki> || {{Unité|10000|km|2}}<br/>{{Unité|10000|m|3}} || Cas d’utilisation pour une unité avec un exposant.<br />
|-<br />
| <nowiki>{{Unité|10000|kilomètres par heure}}</nowiki> || {{Unité|10000|kilomètres par heure}} || Non conseillé. Il est possible d’écrire l’unité en toutes lettres. Dans ce cas il n’est cependant pas strictement nécessaire d’empêcher une rupture de ligne entre le nombre et l’unité complète, seul le premier terme doit être lié au nombre, ici « <code><nowiki>{{Unité|10000|kilomètres}}</nowiki></code> par heure ». Notez bien que le modèle <nowiki>{{Unité}}</nowiki> empêche les ruptures de ligne dans ''toute'' l’expression « {{Unité|10000|kilomètres par heure}} ».<br />
|-<br />
| <nowiki>{{Unité|10000|km||h|-1}}</nowiki> || {{Unité|10000|km||h|-1}} || Deux symboles successifs, le second avec un exposant.<br />
|-<br />
| <nowiki>{{Unité|10000|J|2|K|3|s|-1}}</nowiki> || {{Unité|10000|J|2|K|3|s|-1}} || Trois symboles avec des exposants spécifiques.<br />
|-<br />
| <nowiki>{{Unité|10000|J||kg||m|-2}}</nowiki> || {{Unité|10000|J||kg||m|-2}} || Trois symboles, les deux premiers ne possédant pas d’exposant.<br />
|-<br />
| <nowiki>{{Unité|−40.234|°C}}</nowiki> || {{Unité|−40.234|°C}} || Cas mettant en évidence l’utilisation de la notation anglo-saxonne dans le premier paramètre, lequel est affiché selon les conventions francophones.<br />
|-<br />
| <nowiki>{{Unité|1.23456|e=9|J|2|K|3|s|-1}}</nowiki> || {{Unité|1.23456|e=9|J|2|K|3|s|-1}} || Trois symboles avec des exposants spécifiques, mettant en évidence l’utilisation de la notation anglo-saxonne, ainsi que l’usage de puissances de 10 (usage scientifique) dans le paramètre nommé ''e'', formaté à l’aide du modèle {{m|x10}}.<br />
|}<br />
<br />
== Nombres seul ==<br />
Bien que ce modèle fonctionne aussi dans ce cas, pour typographier une quantité sans unité ou non suivie d’un nom, il n’est pas nécessaire de l’utiliser. Le mot magique « <code><nowiki>{{formatnum:}}</nowiki></code> » est suffisant :<br />
<nowiki>{{</nowiki>formatnum:''nombre''}}<br />
(notez la présence du deux-points plutôt que la barre verticale). Pour les nombres en notation scientifique sans unité, vous pouvez utiliser le modèle {{m|x10}}.<br />
<br />
== Dans quel cas ne pas utiliser ce modèle ? ==<br />
{| class="wikitable droite"<br />
|+ Résultat identique pour un code wiki beaucoup plus simple à éditer sans modèle<br />
! Code wiki !! Rendu HTML<br />
|-<br />
| <code><nowiki>{{Unité|20|%}}</nowiki></code> || <code>20{{rouge|&amp;#160;}}%</code><br />
|-<br />
| <code><nowiki>20&amp;nbsp;%</nowiki></code> || <code>20{{rouge|&amp;#160;}}%</code><br />
|-<br />
| <code>20 %</code> || <code>20{{rouge|&amp;#160;}}%</code><br />
|}<br />
<br />
=== Cas particuliers de % ===<br />
Ce modèle est inutile et déconseillé lorsque l’unité est le « pour cent ». Cela complique l’édition et la lecture du code wiki pour un résultat identique. Il suffit d’insérer une espace simple car, dans ce cas particulier, l'espace insécable est automatiquement gérée par [[w:MediaWiki|MediaWiki]], voir les [[w:Wikipédia:Conventions typographiques#Pour cent|conventions typographiques]].<br />
<br />
Note : en revanche, ce modèle doit être utilisé lorsque l’unité est le « pour mille ». <code><nowiki>{{Unité|5|‰}}</nowiki></code> aura pour rendu : {{Unité|5|‰}}.<br />
<br />
=== Unités sexagésimales d’angle et degré d’alcool ===<br />
Dans le cas des [[w:Système sexagésimal|unités sexagésimales d’angle]] (mesure d’angle, latitude, longitude) et du degré d’alcool, le symbole d’unité ne doit pas être détaché du nombre. Il est donc inutile d’utiliser le modèle.<br />
<br />
On écrira donc simplement : « un angle de 30° » , « un vin titrant 11° ».<br />
<br />
Voir également le modèle {{m|Angle}} pour les mesures d’angle.<br />
<br />
== Problème connu ==<br />
Lorsque l’expression produite par le modèle <nowiki>{{Unité}}</nowiki> se trouve entre parenthèses, comme dans ''({{Unité|1309|m}})'', certains navigateurs web permettent une rupture de ligne entre l’une des parenthèses et l’expression. Ce problème est notamment rencontré avec Internet Explorer 6 et 7, mais est résolu depuis la version 8.<br />
<br />
== Notes et références ==<br />
{{Références}}<br />
<br />
== Templatedata ==<br />
<br />
<templatedata><br />
{<br />
"description": "Ce modèle permet d’écrire facilement et de typographier correctement un nombre suivi d’une unité ou d’un nom.",<br />
"params": {<br />
"1": {<br />
"label": "Valeur",<br />
"description": "Valeur à afficher. Utilisez le point comme séparateur décimal (convention anglo-saxonne, au lieu de la virgule) et n'insérez pas de séparateurs de milliers sous forme d’espace. Le modèle affichera automatiquement le nombre suivant les conventions francophones.",<br />
"type": "number",<br />
"required": true<br />
},<br />
"e": {<br />
"label": "Exposant",<br />
"description": "Puissance de 10 à afficher, par exemple « 9 » pour la valeur « 4,5×10^9 ».",<br />
"type": "number",<br />
"required": false<br />
},<br />
"2": {<br />
"label": "Premier symbole",<br />
"description": "Premier symbole, par exemple « m » pour l'unité de « mètre ».",<br />
"type": "string",<br />
"required": false<br />
},<br />
"3": {<br />
"label": "Premier exposant",<br />
"description": "Exposant du premier symbole, par exemple « 2 » pour l'unité « mètre carré ».",<br />
"type": "number",<br />
"required": false<br />
},<br />
"4": {<br />
"label": "Deuxième symbole",<br />
"description": "Deuxième symbole, par exemple « m » pour l'unité « mètre carré ».",<br />
"type": "string",<br />
"required": false<br />
},<br />
"5": {<br />
"label": "Deuxième exposant",<br />
"description": "Exposant du deuxième symbole, par exemple « 2 » pour l'unité « mètre carré ».",<br />
"type": "number",<br />
"required": false<br />
},<br />
"6": {<br />
"label": "Troisième symbole",<br />
"description": "Troisième symbole, par exemple « m » pour l'unité « mètre carré ».",<br />
"type": "string",<br />
"required": false<br />
},<br />
"7": {<br />
"label": "Troisième Exposant",<br />
"description": "Exposant du troisième symbole, par exemple « 2 » pour l'unité « mètre carré ».",<br />
"type": "number",<br />
"required": false<br />
},<br />
"8": {<br />
"label": "Quatrième symbole",<br />
"description": "Quatrième symbole, par exemple « m » pour l'unité « mètre carré ».",<br />
"type": "string",<br />
"required": false<br />
},<br />
"9": {<br />
"label": "Quatrième exposant",<br />
"description": "Exposant du quatrième symbole, par exemple « 2 » pour l'unité « mètre carré ».",<br />
"type": "number",<br />
"required": false<br />
}<br />
}<br />
}<br />
</templatedata><br />
<br />
== Voir aussi ==<br />
* [[w:Wikipédia:Conventions concernant les nombres|Wikipédia:Conventions concernant les nombres]]<br />
* [[w:Espace insécable|Espace insécable]], obtenue par « &amp;nbsp; » dans MediaWiki — éviter la rupture de ligne sur une espace.<br />
* {{m|x10}} — notation scientifique avec puissance de 10.<br />
* {{m|exp}} — mettre en exposant.<br />
* {{m|Angle}}<br />
* [[mw:Help:Magic words#Formatting|Aide de « formatnum », sur Meta]].<br />
<br />
<includeonly><br />
<br />
{{DEFAULTSORT:Unite}}<br />
[[Catégorie:Modèles de formatage]]<br />
<br />
</includeonly></div>Frédéric Conrottehttps://wiki.citoyenspourleclimat.org/index.php?title=Mod%C3%A8le:Unit%C3%A9&diff=64Modèle:Unité2019-11-18T12:06:34Z<p>Frédéric Conrotte : Page créée avec « <includeonly><span class="nowrap">{{formatnum:{{{1}}}}}{{#if:{{{e|}}}|{{x10|{{{e|}}}}}}}{{#if:{{{2|}}}|&nbsp;{{{2|}}}{{#if:{{{3|}}}|{{exp|{{{3|}}}}}}}{{#if:{{{4|}}}|⋅{{{... »</p>
<hr />
<div><includeonly><span class="nowrap">{{formatnum:{{{1}}}}}{{#if:{{{e|}}}|{{x10|{{{e|}}}}}}}{{#if:{{{2|}}}|&nbsp;{{{2|}}}{{#if:{{{3|}}}|{{exp|{{{3|}}}}}}}{{#if:{{{4|}}}|⋅{{{4|}}}}}{{#if:{{{5|}}}|{{exp|{{{5|}}}}}}}{{#if:{{{6|}}}|⋅{{{6|}}}}}{{#if:{{{7|}}}|{{exp|{{{7|}}}}}}}{{#if:{{{8|}}}|⋅{{{8|}}}}}{{#if:{{{9|}}}|{{exp|{{{9|}}}}}}}}}</span></includeonly><noinclude>{{Documentation}}</noinclude></div>Frédéric Conrottehttps://wiki.citoyenspourleclimat.org/index.php?title=Fichier:Rapport_sp%C3%A9cial_du_GIEC_sur_l%25u2019oc%C3%A9an_et_la_cryosph%C3%A8re_SROCC-RID5cd.png&diff=63Fichier:Rapport spécial du GIEC sur l%u2019océan et la cryosphère SROCC-RID5cd.png2019-11-18T12:05:06Z<p>Frédéric Conrotte : </p>
<hr />
<div></div>Frédéric Conrottehttps://wiki.citoyenspourleclimat.org/index.php?title=Fichier:Rapport_sp%C3%A9cial_du_GIEC_sur_l%25u2019oc%C3%A9an_et_la_cryosph%C3%A8re_SROCC-RID5ab.png&diff=62Fichier:Rapport spécial du GIEC sur l%u2019océan et la cryosphère SROCC-RID5ab.png2019-11-18T12:04:57Z<p>Frédéric Conrotte : </p>
<hr />
<div></div>Frédéric Conrottehttps://wiki.citoyenspourleclimat.org/index.php?title=Fichier:Rapport_sp%C3%A9cial_du_GIEC_sur_l%25u2019oc%C3%A9an_et_la_cryosph%C3%A8re_SROCC-RID4.png&diff=61Fichier:Rapport spécial du GIEC sur l%u2019océan et la cryosphère SROCC-RID4.png2019-11-18T12:04:48Z<p>Frédéric Conrotte : </p>
<hr />
<div></div>Frédéric Conrottehttps://wiki.citoyenspourleclimat.org/index.php?title=Fichier:Rapport_sp%C3%A9cial_du_GIEC_sur_l%25u2019oc%C3%A9an_et_la_cryosph%C3%A8re_SROCC-RID3.png&diff=60Fichier:Rapport spécial du GIEC sur l%u2019océan et la cryosphère SROCC-RID3.png2019-11-18T12:04:39Z<p>Frédéric Conrotte : </p>
<hr />
<div></div>Frédéric Conrottehttps://wiki.citoyenspourleclimat.org/index.php?title=Fichier:Rapport_sp%C3%A9cial_du_GIEC_sur_l%25u2019oc%C3%A9an_et_la_cryosph%C3%A8re_SROCC-RID2.png&diff=59Fichier:Rapport spécial du GIEC sur l%u2019océan et la cryosphère SROCC-RID2.png2019-11-18T12:04:21Z<p>Frédéric Conrotte : </p>
<hr />
<div></div>Frédéric Conrottehttps://wiki.citoyenspourleclimat.org/index.php?title=Fichier:Rapport_sp%C3%A9cial_du_GIEC_sur_l%25u2019oc%C3%A9an_et_la_cryosph%C3%A8re_SROCC-RID1.png&diff=58Fichier:Rapport spécial du GIEC sur l%u2019océan et la cryosphère SROCC-RID1.png2019-11-18T12:04:11Z<p>Frédéric Conrotte : </p>
<hr />
<div></div>Frédéric Conrottehttps://wiki.citoyenspourleclimat.org/index.php?title=Fichier:Picto4.svg&diff=57Fichier:Picto4.svg2019-11-18T11:47:50Z<p>Frédéric Conrotte : </p>
<hr />
<div></div>Frédéric Conrotte